[Matin] 15 Janvier, Gothic eats Chocolate for breakfast

Alixtide fut tout bonnement outré de la réaction irresponsable du prof Layne. Après avoir réprimandé mollement Iacobo, il s’en était allé tranquillement sans même vérifier que ses ordres étaient suivis. Sans doute que la perspective de se retrouver seul dans le bureau avec Jonas lui était prioritaire …

*Purin …*

C’est donc en toute impunité que le Serbe au manteau se promenait dans la cuisine, tel un oiseau de mauvais augure. Une bombe souriante à retardement et à sous munitions.

Une fournée d’élèves était sortie de la pièce, apportant un peu d’air. Joachim le baby-sitter s’occupait de la si mignonne petite princesse. Alixtide était de plus en plus persuadé que l’éducation qu’elle recevait ici la rendait chaque jour plus peureuse. Draena avait fait son apparition, en grande régisseuse. Il n’avait pas répondu à sa question, considérant qu’elle ne lui était pas destinée. Il l’avait d’ailleurs ignorée au premier abord, car son souci était plutôt de ne pas prendre quelque coup de la part de l’exhibitionniste alcoolique.

C’est donc avec la plus grande méfiance qu’Alixtide le regarda prendre part à la conversation des deux blondes. Il était question de cavalières, de soirée costumée, d’anges, de démones, blabla blabla … Notre mutant resta scotché à son placard comme la moule à son rocher.

*Ce soir moi je dois protéger ma chambre … Oui c’est le plus urgent …*

Il avait clairement lu dans le regard du Serbe une menace imminente. Il faudrait la désamorcer pour que le plan soit un total succès. Le temps passait et les bonnes odeurs du linge sale se gâtaient au contact des déchets ménagers. Cela contrariait Alixtide et le faisait enrager contre la terre entière. Après la blague sur le nem, il lança donc d’un ton perfide à la gracieuse compagnie.

« Moi je me déguiserai en Serbe voyageur, à dos de Niko … ha ha ha … »

Puis alors son regard croisa Draena, et il lui revint en mémoire que la jeune fille, depuis plusieurs mois, couvait une admiration secrète pour lui. Camille avait été très claire sur ce point, et avait reçu les confidences de la noiraude. Etait-elle venue dans la cuisine dans un but particulier ? Par exemple, le but de le demander comme cavalier ?? Cela expliquerait la perche tendue concernant le « régime spécial » … Toujours rivé à son placard, il regarda la jeune régisseuse avec émotion et malaise. Il changea radicalement de ton pour une attitude douce et soumise.

« Heu … Enfin Draena, heu y’a rien du tout de sûr encore hein … J’ai rien proposé à Niko … juste pour te le dire … Mais heu … j'irai peut-être pas non plus donc heu … »

Georgia sourit : une fois de plus, Gaby semblait vouloir jouer la fille modeste... Franchement, elle se disait que sinon tous les mecs de l'institut avaient de la chiure de merle dans les yeux pour ne pas voir qu'elle était tout simplement la fille la plus chouette du coin...

"Ben en fait... Je me voyais plus en démone et toi en ange... Mais c'est une question de point de vue, en fait. Je me dis tout de même que je porterais très bien les cornes, tu vois, pour illustrer que je suis une crapule qui détourne les jeunes filles du droit chemin..."

La New Yorkaise avança sa main en direction de la joue de Gaby avec un grand sourire. Puis au dernier moment, la reposa. Il fallait quand même pas abuser ! Un grand pas en avant avait été fait, inutile de presser la cadence...

"Enfin quoiqu'il en soit, j'ai déjà une bonne idée de ce que je mettrais... Et si tu veux jouer la carte de la surprise, chère partenaire, j'adopte la même stratégie !"

C'est là qu'elle se rendit compte que le serbe venait de leur balancer quelques piques...

"Merci Iacobo, tu es trop mignon" répliqua t'elle complétement cool.

"Ben oui, je suis un stéréotype vivant. D'ailleurs ça m'aide dans la vie de tous les jours, j'ai qu'à prendre mon mode d'emploi et le lire... C'est facile de faire des trucs à la Georgia, en fait. Un jour je t'expliquerais, comme ça tu sauras tout sur moi... Et tu pourras même me remplacer, si je suis fatiguée ou alitée"

Puis reprenant, une attitude plus neutre et non plus faussement enjouée :

"Enfin bref, mon petit Iacobo depuis que tu es chez les Stryx et que tu bois du jus d'orange, je te trouve quand même mollasson au niveau de tes répliques... Que se passe t'il ? Serais tu amoureux ?"

Georgia lacha un petit rire.

"Mais bon, je sens que tu vas me balancer un truc sexuel et ou sexiste dans les dents... Parce que toi comme moi, nous sommes des Playmobils !"

Et à la New Yorkaise de se lancer dans une brêve imitation d'un Playmobil.

"Sinon pour le Nem et Lyu, c'est une idée merveilleuse ! Je crois que Lyu d'ailleurs est porté sur les hommes, si je me rappelle bien notre dernière conversation... Tu as ma bénédiction !"

Ayant subitement envie d'une pomme et se souvenant de la requête de Draena, Georgia lança à la jeune femme :

"Je veux une pomme... Oui une pomme, ça serait super cool. Et puis du jus d'orange pour Iacobo. Et de quoi faire des hot dogs, des pancakes et aussi... du tabasco, beaucoup de tabasco... Des frites en surgelés. Et de la bouffe anglaise pour River, parce qu'on dirait pas comme ça, mais je suis sure qu'elle mange vraiment beaucoup... Genre du pudding ou de la gelée, ou du pudding en gelée...

La New Yorkaise s'arrêta un instant. Elle venait d'être prise d'une frénésie acheteuse alors qu'à la base, tout ce qu'elle voulait, c'était une simple pomme...

Visiblement Georgia avait accepté qu'elles ne dévoilent pas leur costume. Celà créerait la surprise pour ce soir. Gaby réfléchissait déjà à son costume. Elle n'avait pas selon elle l'image d'une fille sexy, comme le démontraient bien les paroles qu'elle avait tenues à Georgia. Peut-être devrait-elle casser un peu cette image?
Toute à ses pensées, elle vit avec surprise la main de Georgia se lever et retomber. Que voulait la jeune fille? Gabrielle avait elle quelque chose sur le visage? La jeune fille passa la main sur son visage pour en chasser un possible cil qui se serait perdu sur sa peau.
C'est alors que Iacobo intervint. Visiblement, il se vengeait de l'intervention de Gabrielle tout à l'heure.
Georgia prit vite les choses en main et Gabrielle se contenta de renchérir.

"Iacobo si j'étais toi, j'éviterais de trop invoquer mes fantasmes...au risque que le manteau ne couvre plus grand chose..."

Gabrielle jetta un regard éloquent au jeune Serbe, puis elle se détourna de lui et se contentra sur Georgia.

"Bien, je vais monter dans ma chambre, faire un petit tour sur les sites de location de costumes avant qu'il n'y ait plus rien.Si tu veux et que tu as le temps avant les cours, tu peux venir me voir, sinon à ce soir."

Gabrielle eut donc un petit sourire d'adieu en direction de Georgia, puis elle se dirigea vers la porte et avant de sortir lança:

"A plus la miss!!"

L'asiatique remercia vivement Laura puis se mit à tartiner le pain avec de la confiture de cerise après s'être installée à côté de Kitty qu'elle avait salué avec un sourire. Elle mangea ensuite, dès qu'elle prit une bouchée, Kim avait l'impression que tout passait rapidement, Iacobo qui arrivait nu comme un vers, ce qui avait légèrement choqué Kim, qui s'était finalement habituée au comportement étrange du serbe, qui s'était fait rhabillé par Mr Layne. Ensuite, Kitty repartit rapidement, avec Joachim et Draena entrait dans la pièce, pour préparer la liste des courses.

"J'aimerais bien, si possible, des clémentines." Demanda-t-elle à Draena.

Les clémentines, c'était le fruit que Kim aimait le plus. Elle se retartina une nouvelle tartine, puis continua à manger. Elle réfléchissait. Ce mois-ci, sa corvée serait de laver la piscine. Comment faisait-on ? Jamais elle n'avait essayé... Elle apprendrait avec un "pro" si l'occasion vennait, sinon, elle essayerait de se débrouiller comme elle le pourrait.

La neige avait envahi l'exterieur, ce qui avait ravi l'asiatique. Bien qu'elle n'était pas très épaisse, comme en Corée, la coréenne était contente de voir qu'ici, il ne manquait pas de neige. Elle esperait qu'ils ne mettraient pas tout de suite du sel dessus ni de sable, pour qu'elle puisse rire un peu en regardant des gens glisser. Kim essayerait de se procurer des raquettes, pour les mettre à ses pieds. Si cela s'averrait impossible, elle se résignerait à porter des après-ski, qui étaient bien chaud.

Les mains de la jeune fille commençaient à se refroidir. Aye... Elle commençait à avoir légèrement froid, ici, la température n'étant pas aussi basse que dans son pays natal. Kim se les frotta rapidement, puis pensa à prendre des gants si elle sortait, et une écharpe...

Lorsqu'elle sortit de ses pensées, la cuisine était beaucoup moins peuplée que lorsqu'elle était arrivée. Tout le monde parlait à d'autres, elle, n'avait prononcé un mot depuis tout à l'heure. Elle se montrait plutôt plongée dans ses pensées. Ce n'était pas très grave, si personne ne se rendait compte du fait que la Corée lui manquait un peu, puis beaucoup.
Cette tristesse, elle ne le montrait pas, non, elle la remplaçait pas un visage doux et souriant pour que les autres ne se rendent compte de rien. Mais au fond d'elle, ça cherchait à s'exprimer, à crier, à hurler toutes les pensées qu'elle avait à l'interieur. Elle en parlerait à Melle Deneos certainement, lorsque son mal du pays sera trop lourd à supporter...

"Mes excuses ... Gangsta love ? T-shirt sympathique , je vois que je ne suis pas le seul a avoir un disque dur remplis de videos ... sexy. Il parait que j'ai l'etiquette du rebelle de l'Institut mais franchement , je peux pas test , on dit comme ca non ? Le t shirt j'aime le porn , non ca , je suis pas encore assez subversif"

Draena se releva doucement à cet accent et essayant de comprendre ce qu'il lui dit, puis elle remarque sa tenue vestimentaire, lorsqu'il se penche pour prendre son yaourt.

Heu … Enfin Draena, heu y’a rien du tout de sûr encore hein … J’ai rien proposé à Niko … juste pour te le dire … Mais heu … j'irai peut-être pas non plus donc heu …

Se tournant vers Alixtide...

"Hein ?? Aller où... Tu cherches à m'inv... ?!"

Ne catchant rien de rien. Interrompue par Georgia..

Je veux une pomme... Oui une pomme, ça serait super cool. Et puis du jus d'orange pour Iacobo. Et de quoi faire des hot dogs, des pancakes et aussi... du tabasco, beaucoup de tabasco... Des frites en surgelés. Et de la bouffe anglaise pour River, parce qu'on dirait pas comme ça, mais je suis sure qu'elle mange vraiment beaucoup... Genre du pudding ou de la gelée, ou du pudding en gelée...

Se tourne vers Georgia...

"Euh.. tu veux pas aller faire les courses à ma place, ca sera plus simple ! "

"Iacobo si j'étais toi, j'éviterais de trop invoquer mes fantasmes...au risque que le manteau ne couvre plus grand chose..."

[Sourire et haussement de sourcil (le droit)]

Sortant un billet de 20, elle le pose sur la table et dit :

"Tiens.. Chippendale... Trouves toi une tenue genre pompier, ou militaire... ! Un truc viril, qui puisse nous faire rêver... Pas ton manteau de Homeless rapiécié... Et revient nous faire un show..."

J'aimerais bien, si possible, des clémentines.

"No prob.. je t'en prendrais deux cageots si j'en trouve.. mais ça risque d'être dur vu le temps..."

En notant clémentine sur son carnet.

Georgia était bien contente de la manière dont elle avait charié le serbe... Mais bien moins, en voyant filer Gabrielle à toute berzingue...

Qu'avait elle dit ? Ou fait ? Etait ce encore le fait du vilain serbe ? Ou bien...

La New Yorkaise se tapa la paume contre le front. Elle était débile ou quoi ? Gabrielle l'aimait bien... comme amie. Voilà, le mot était mentalement laché.

La suite était logique : Gaby avait capté son petit manège pas très subtil, ses allusions grotesques et ses appels du pied lourdingues... Et bon, comme c'était une jeune fille TRES bien élevée, elle avait préféré se retirer putôt que de dire des trucs pas sympas... Mais amplement mérités pour Georgia !

Sa tendance lourde à prendre ses désirs pour des réalités allait finir par lui causer préjudice, elle le savait déjà... Elle ne pensait pas que ça serait aussi rapide.

Il fallait agir. Et vite. Avant que le mal soit entièrement consommé. Georgia se redressa et lança à la va vite, d'abord au serbe :

"Bon Kiki, je décolle... Dommage pour nos belles interrogations qui resteront en suspens... Mais tu peut en parler à Kitty, si ça peut apaiser ton coeur de rocker, je suis sure que ça lui fera du bien d'entendre tout ça..."

Elle était déjà à la porte quand elle s'adressa à Draena :

"Désolée, ça aurait été avec plaisir, mais mon coeur me fait souffrir à l'instant même et sourire me fait mal... Du coup, merci d'avance pour tout..."

Et elle fila pour mettre les choses à plat...

Chambre de Gabrielle et Camille

[Chambre de Wind et River ]

Wind s'était arrêtée quelques instants dans le hall pour s'y enquérir de la corvée du jour (aspirateur à passer, avec Alixtide, Michel et Rachel, autant dire que ça risquait d'être épique), apprendre la préparation d'un certain anniversaire le soir-même et la création d'un journal de l'institut auquel elle ne pensait pas participer, même si l'idée lui semblait bonne.

Il y avait encore quelques personnes dans la cuisine, Draena, Alixtide, Iacobo et Kim, lorsqu'elle entra, croisant Georgia qui s'éclipsait dans le couloir, mais pas de Tim, et elle sourit à l'assemblée en leur souhaitant le "bonjour" comme elle le faisait tous les matins. Comme chacun était déjà attablé, plus ou moins, elle hésita mais proposa tout de même à qui voudrait de partager ce qu'elle se préparerait.

- Toasts, thé, jus d'orange, quelqu'un veut quelque chose tant que j'y suis ?

La bouteille de jus de fruit était une des rares à avoir gardé sa place au frigo, à ce qu'il semblait : la table était déjà bien encombrée de tout ce que chacun se servait pour déjeuner. Elle s'en servit un verre et mit de l'eau à chauffer. Appuyée contre le comptoir, elle posa de nouveau le regard sur l'assemblée avant de hausser un sourcil face à l'accoutrement de Iacobo.

- C'est une nouvelle mode en Serbie ? demanda-t-elle, mi-figue, mi-raisin, songeant qu'il valait mieux que les fillettes de l'institut ne passent pas par là à cet instant, ignorant que justement, les deux petites filles auxquelles elle songeait venaient de quitter la pièce.

Son verre à moitité vide, elle le posa pour se saisir de la boîte de thé, et la secoua un peu, avant de se tourner vers l'Oryx.

- C'est toi qui t'occupes des courses, c'est ça ? Tu pourrais me reprendre de l'Earl Grey ?

Un sourire, et elle retourna à sa tâche, attrapant sur la table le pain de mie - elle avait encore du mal au petit déjeuner-baguette à la française, il fallait bien l'avouer - dont elle mit deux tranches à griller. Tout en s'activant, elle fredonnait quelques passages de la mélodie qu'elle venait d'entendre avant de quitter sa chambre.

Jardin - No human's land

Une risette de contentement sur le visage, Ivy avait emboîté le pas de Sven pour se rendre en cuisine. Leur projet actuel était de préparer une pâte à gauffres, qui trouveraient sûrement preneur durant la soirée d'anniversaire du dragon quarantennaire.
Le gel et la neige dont elle était allègrement recouverte commençait à fondre tranquillement dans son sillage. Sven se matérialiserait sûrement dans les parages une fois qu'il aurait semé ses poursuivants, notamment Lyu.

Le bouclier de verre que Matas lui avait conçu toujours au bras, sa fronde autour du coup, elle aurait pu débarquer de la 4ème dimension ou de la Terre du Milieu, mais c'était le lot quotidien de l'institut.

"Salut, tout le monde !" lança-t-elle avec un sourire radieux dont les quenottes saines, tout comme le blanc des yeux, ressortaient sur fond verdoyant. Les zozos n'avaient pas l'air spécialement jojos.

La rouquine leva les bras bien haut pour s'étirer tout en faisant quelques pas dégoulinants de neige fondue dans la cuisine.

"Aaaaahhhh ! Ca fait du bien ! Tu vois Sven, chez toi en Norvège, ils savent ce que c'est le chaud-froid. Les Norvégiens ils ont tout compris à la vie !" lança-t-elle sans même s'être assurée que Sven était effectivement là. Elle aurait pu tout aussi bien parler toute seule. Cela n'aurait d'ailleurs surpris personne.

Passant près d'Alixtide, et lui montra son bouclier de verre.

"Tiens ! C'est super en plateau à fromage moisi, non ? C'est comme ça qu'ils font chez toi non ? Vous mettez plein de fromages pour servir, j'ai vu ça en passant devant la télé une fois ! Alors c'est cadeau de la maison ! Enfin de Matas !" lui dit-elle en mimant le geste d'une serveuse, plateau à fromage sur le bout des doigt, avant de tendre l'objet précieux au mutant odorant.

Passant devant la table, elle remarqua un verre de jus d'orange à moitié vide et abandonné, l'attrapa et le vida d'un trait avec un soupir sonore.

"Fiou !"

Son regard passa sur Iacobo, qui déambulait apparemment juste avec un manteau. Décidemment, c'était une bonne journée.

"Continue comme ça Iacobo, tu tiens le bon bout !" s'écria-t-elle en levant le pouce. Mais le bout de quoi ? Qu'importe... Ca parlait victuailles.

"Draena, t'es de corvée ? Tiens ça me fait penser, j'ai oublié de regarder ce que je devais faire... M'enfin, c'est pô bien grave. Dis, tu peux acheter plein de fruits, ça manque vraiment ici. Y a qui qui doit aller avec toi ? Te laisse pô faire par les faignants hein, les cajots de légumes ça se trimballe pas tout seul, enfin sauf si Jay t'accompagne, mais vaut mieux pas faire ça dans le magasin..."

Georgia et sa nouvelle "meuf" etaient sorties l'une apres l'autre , ne laissant meme pas le temps au serbe de repliquer a la contre attaque proletaire de la petite anarchiste en rut . Elle lui faisait penser a certaines prostituees qu'il avait pu rencontre dans des salons avec cette gouaille , cette attitude vive comme si le monde leur appartenait : il trouvait cela relativement amusant .

Une petite taquinerie de la Black Panthere a laquelle il ne repondit pas , la flemme ?

Alixtide zonait encore dans la cuisine et le serbe le snobbait toujours autant .

Deux nouvelles entrees dans cette cuisine qui n'etait decidement jamais vide .

Wind entra . Le serbe baissa etrangement la tete une demie seconde , souhaitait-il se cacher ? Un effet secondaire due a sa lointaine derniere prise de substances illicites ? Cela faisait trois mois qu'il ne l'avait pas vu , qu'il ne lui avait pas parle depuis le concert prive sur le toit , cette nuit la . Qu'en avait-il a faire apres tout , personne ne lui parlait , si ce n'est pour repondre a l'une de ses multiples piques et tout allait comme il le fallait , vraiment apres tout ? Prendre du recul sur sa vie etait une chose toujours desagreable pour le prostitue , preferant largement se replonger dans son bol . Elle etait tout de meme tres belle , toujours aussi pale et frele , une statue de verre ; on en avait presque envie de chuchotter de peur de la briser . Il se replongea dans son bol .

"C'est une nouvelle mode en Serbie ?"

Il leva doucement la tete , se passa une main dans les cheveux .

"J'etais nu au depart , je poussais le concept hippie de cet institut jusqu'au bout mais Kitty a fait une fixette , j'ai l'impression qu'elle vient de basculer dans l'adolescence , ses hormones la stimulent je le crains..."

Ivy la petite sauvage penetra a son tour dans la cuisine , sa peau tournant au vert , ce qui ne manqua pas d'etonner le serbe qui se forca a conserver sa mine blasee ( et habituelle ) .

"Continue comme ça Iacobo, tu tiens le bon bout !"

"Yo l'autiste , au moins je savais que j'aurais au moins une groupie pour me mettre a poil . T'as qu'a te mettre a l'aise , tu veux tester les cereales sous nudite ? "

Puis repensant a son etrange couleur de peau ...

"Funky ta couleur , je me demande ce que tu as pu fumer pour en arriver la . En tout cas , wow , beau camouflage"

Il se raidit d'un coup lorsqu'il entendit Wind sifflotter l'opera qu'il lui avait offert . Il sourit tres discretement.

Une voix sortie du vide à proximité des placards répondit à Ivy.

"Les chauds et froids sont absolument essentiels au bon développement d'une personne. ça a des effets particulièrement curatifs et vivifiants. Par exemple, au sauna, tu restes dans une pièce à 100°C pendant 45 minutes, et quand tu sors, rouge comme une écrevisse, et transpirant comme un morse, tu vas directement te baigner dans un trou dans la banquise, aussi à poil que Iacobo, mais sans le manteau. Avec de l'eau à -15°C et... ah, j'oubliais."

Il reprit consistance et apprence humaine, puis ouvrit une série de placards, à la recherche de divers ustensiles.

"Bonjour tout le monde, vous ne m'aviez pas vu, et bien figurez-vous que je ne vous avez pas vu non plus. En parlant de ne pas voir, est-ce que vous n'auriez pas vu un gaufrier ? Peut-être se cache-t-il lui aussi, je ne sais pas...

Alixtide sentait comme une grande confusion dans la cuisine. Draena ne finissait pas ses phrases, Georgia bredouillait sans cohérence, Kim babillait sans importance, Georgia, Gabrielle, et encore des paroles impossibles à traduire de Iacobo, Wind et une volée de mutants dangereux et sonores qui débarquent … Alixtide devait plus que jamais s’accrocher à son placard. Le navire tanguait fortement. La tension était palpable.

Il récupéra un poids mort sur les bras, avec grande réticence, parce qu’il ne voulait pas lâcher le placard à la base. C’était toutefois un réflexe obligatoire pour ne pas le recevoir sur les pieds. Aussi il darda un regard furieux sur Ivy.

« Aillevie pur… purin t'en as pas assez marre d'essayer de tuer les ge... »

Il faillit s’étrangler en entendant tout à coup une voix diffuse, semblant venir des placards ou d’ailleurs. Elle annonçait une sorte de prophétie viking … une injonction de spectre égrainant les cercles des enfers … d’abord la canicule sub-abyssale, puis la glaciation éternelle. L'instant suivant, avec une régularité de métronome de maison hantée, le petit Norvégien déphasé ressuscité se mit à ouvrir frénétiquement les placards.

Le voyant approcher dangereusement du placard de la poubelle qui contenait le si précieux trésor volé ; et de lui par la même occasion, Alixtide, horrifié, tendit d’un geste nerveux la plaque de verre à Sven le psychopathe de l'apocalypse.

« Hé oh laisse les placards tranquilles ! Le voilà ton purin de gaufrier ! »

Alixtide était bien au courant du côté détraqué, et accessoirement génétiquement dangereux, du mutant Sven. Il espérait donc bien que ce dernier le suivrait dans cette logique totalement illogique. Il insista en tendant les bras vers le spectre de Scandinavie, pour qu’il prenne ce fichu truc en verre, et change d’idée fixe par la même occasion.

« Voilà regarde … regarde le beau gaufrier … ralala … quel gaufrier moderne … wahou … il est tout transparent … il est tout pour toi Sven. Vas-y, prends le donc … Purin … »

Dit-il comme à un gamin de deux ans un peu toqué. Il prit la seconde nécessaire pour adresser un regard courroucé à ce fourbe de Iacobo, qui n’était pas pressé de quitter les lieux.

*Purin si ce gamin fait quoi qu'il soit de surnaturel à mon trésor ... purin ... ben purin ! ... Heu ça ira très mal pour lui ...*

Ivy et Sven se joignaient à eux, apportant leurs discours plus ou moins compréhensibles avec eux, et l'anglaise leur fit un sourire à chacun avant de se retourner vers son verre de jus d'orange... vide. Elle arqua un sourcil, pourtant certaine de n'en avoir bu que la moitié pour l'heure, puis haussa les épaules, et sortit un yahourt du réfrigérateur. Elle terminait de préparer son thé, l'eau infusant tranquillement dans sa tasse quand le serbe lui répondit et instantanément, la mélodie qu'elle fredonnait se tut, et ses prunelles devinrent instantanément plus sombre, non par leur couleur, mais par l'éclat qui s'en dégageait. Tasse et yahourt vinrent se poser sur la table avec un bruit sec et elle posa les mains à plat devant Iacobo, son regard fixé sur lui. Sa voix résonna grave, emplie de colère.

- Kitty est une petite fille de douze ans : elle n'a pas à voir ce genre de chose. Je refuse que qui que ce soit la perturbe davantage qu'elle ne l'est déjà. Tu lui fais du mal une seule fois, et je...

*Je quoi ? Je t'explose les tympans ? Et puis quoi encore ? La violence ne résoudra rien...*

Depuis quand devenait-elle aggressive ? Peut-être bien depuis qu'elle maîtrisait davantage son pouvoir, à bien y réfléchir, mais ça ne lui plaisait guère. Elle inspira et expira profondément, puis s'assit face à Iacobo.

- Ne lui fais pas de mal, c'est tout, reprit-elle plus calmement avant de poursuivre son petit déjeuner comme si de rien n'était, tentant de faire abstraction de tout le reste, et notamment de la drôle de scène qui se déroulait près des placards...

- Kitty est une petite fille de douze ans : elle n'a pas à voir ce genre de chose. Je refuse que qui que ce soit la perturbe davantage qu'elle ne l'est déjà. Tu lui fais du mal une seule fois, et je...

Wind etait en colere , le regardant furieusement . Elle reagissait le plus serieux du monde a des paroles que le serbe avait deja presque oublie . Son ton qui se voulait autoritaire et tranchant irrita profondemment le prostitue : s'adresser a lui , de facon si matriarchale , on aurait dit une institutrice , on lui donnait des ordres , on lui demandait de conformiser ses relations vis a vis d'autrui . Un regard vers son porridge qui lui donnait a present envie de vomir , oui il aurait du certainement engloutir un Irish Coffee bien corce , qui l'aurait fait planer , oublier pendant quelques temps sa situation miteuse , mutant prostitue toxicomane a des milles de son pays natal . ( A QUOI RIME TOUT CELA ?)

*C'est pas vrai , c'est pas vrai , c'est pas vrai ... Puritains , puritains ... *

"D'abord on ne me parle pas comme ca , jamais : tu ne sais pas ce qui s'est passe et tu me juges instinctivement . Que tout le monde se defoule en douce en rejetant la faute sur moi , ca n'est pas un probleme , j'accepte toutes vos etiquettes tant que vous me laissez en paix .

Cette raclure de francais d'eleveur de porc s'est introduit dans ma chambre ce matin pour me voler des vetements , je l'ai poursuivi jusqu'a la cuisine , je n'ai pas eu le temps de m'habiller , il aura son compte plus tard . J'en ai profite pour prendre mon petit dejeuner , j'ai deja eu le droit aux reprimandes de votre professeur et garde du corps attitre de la gamine . Joachim m'a file ce manteau .

Et c'est quoi ce delire avec Kitty ? Victimes , victimes... c'est vraiment l'apogee de l'enfant roi ici , pays decadent ! Elle fait son petit malaise et l'equipe de choc se pointe , elle voit un homme simplement nu , qui ne la provoque pas , ne l'incite a rien et je me fais lyncher , quel delire... De toute facon qu'est ce qu'elle fout ici , pourquoi part-elle en mission ? Voir mon entrejambe une demie seconde , c'est plus dangereux que de combattre un ou deux barjes mutants qui pensent pouvoir reigner sur la planete ?

Je me tape de Kitty . Je pensais que tu pouvais parfois faire abstraction de ton statut attitree de matriarche de l'institut , sainte mere des mutants sans famille , t'interesser a toi et pas tout le temps te sacrifier au profit des autres , god damn it ( son accent serbe fit foirer toute credibilite a l'injure pur mid west) tu as dix huit , dix neuf ans ... laisse tomber . Ne me menace pas ."

Iacobo detourna douloureusement son regard . Cette fille le destabilisait , le lacerait plus qu'une de ses multiples crises d'os . Elle ne lui apparaissait pas comme un vulgaire bout de viande , dont le prix evoluait en fonction de ses caracteristiques corporelles , non , elle lui faisait perdre toute notion de laicite , remettant en cause tous ses fondements de jeune enerve pseudo anarchiste anti clerical , elle lui apparaissait comme un ange , terriblement beau , impressionnant mais au regard si severe , si culpabilisateur dont il ne pouvait se detourner , il n'y avait alors plus rien pour se cacher , juste souffrir , et y trouver du plaisir . Un nouveau regard en direction du porridge , il lui faudrait bientot un petit verre.

La barje ecolo lui raconta un tas d'inepties : elle ne comprenait decidement rien a rien . Une enfant enfermee dans un corps qui devenait celui d'une femme , une femme etrange qui virait au vegetal certes mais une femme tout de meme . Etait-elle handicapee , une education infiniement trop laxiste et sauvage ou un effet secondaire de son pouvoir , Iacobo s'en tapait royalement a l'heure actuelle . Il se demandait deja comment fabriquer son costume de nem...

Et voilà que Iacobo se mettait à hurler, qu'Alixtide lui offrait un bouclier dont il avait déjà un exemplaire, et que même Ivy rentrait dans la bataille. Dehors, c'était les boules de neige, et dedans, les réparties qui tuent.

De toutes façons, il ne pouvait pas jouir de son bien.

"C'est gentil Alixtidie, mais ce n'est pas un gaufrier. En effet, un gaufrier dispose en série de deux machoires" Il fit un signe mahoire avec ses deux mains, produisant un clap sonore. "qui permettent de cuire la gaufre de façon optimale des deux côtés. Note bien que de toutes façons, j'ai déjà un objet de ce type. C'est un bouclier élaboré par Matas afin de me protéger d'éventuelles boules de neige. Et non pas un gaufrier. Ou alors, il faut répandre la pâte à gaufres entre les deux plaques, et ensuite, chauffer le tout. Je demanderai à Tim son avis sur la question. Je suis sûr qu'il aime les gaufres."

C'est alors qu'il aperçut les habits dans la poubelle. Une sorte de trésor protégé par Alixtide.

"Oh ! Des habits, dans la poubelle ! Ils ont l'air neufs en plus. Mais qu'est-ce qu'ils font là ? ça me fait penser qu'il faut que je trouve un déguisement. Je voulais me déguiser en viking. Vous savez, ce sont ces guerriers médiévaux qui ont terrorisé, pillé, violé, et massacré là. Et découvert l'amérique aussi. L'ennui, c'est que Iacobo m'a piqué mon idée de se mettre à moitié nu et d'être agressif."

Il se tourna vers le principal intéressé.

"Note bien d'ailleurs que tu ne devrais pas t'habiller comme ça à cette heure-ci. Les profs risquent de râler. Déjà que Wind râle. Et puis tu risques de prendre froid. Je suis sûr que tu pourrais trouver ton bonheur dans ces habits."

Il s'empara au hasard d'un sous-vêtement trouvé dans la poubelle, et la présenta à la cantonnade.

"Tiens... Cette culotte, par exemple."

Le pire qui devait arriver arriva. Les deux immondes pillards, après s’être débarrassés du plat à fromage qui était sensé faire diversion, s’en prirent au précieux trésor. Alixtide était complètement désemparé. Que faire ? Iacobo le dénonçait outrageusement, Aillevie rappelait qu’elle avait un pouvoir de mort sur tous les individus, Sven étalait sa science puis la culotte de randonnée de Iacobo. Un morceau de choix, le plus beau peut-être. Alixtide aurait pu se mettre à pleurer devant tant de cruauté gratuite, mais rien n’était encore joué, et puis ce n’était pas dans sa nature. Il fallait sauver tout ce qui pouvait l’être, et se montrer plus rusé que le fou norvégien.

Son sang ne fit qu’un tour, et d’un geste aussi rapide que précis, il arracha des mains inexpertes du jeune illuminé le précieux vêtement. Il darda un regard particulièrement coléreux au blond déphasé. Alixtide était rouge comme une écrevisse dans un gaufrier.

« Cette culotte est à moi ! C’est bien clair ? Monsieur l’Ours a dit que je règlerai la note avec Iacobo plus tard, et que tout cela ne regardait que lui et moi. C’est bien clair ? Et vous faites quoi dans ma réserve hein ??? Purin ! La poubelle, le frigo, c’est moi qui charge, c’est compris ?? »

Dit-il en accusant sévèrement et vertement les deux lurons, et en se plaçant à nouveau au plus près de son trésor dévoilé. Il décida de refermer le sac poubelle, et chercha furieusement une diversion un peu plus efficace. Tous les neurones furent mis à contribution, pendant que les vêtements disparaissaient de la vue de tous ces infâmes curieux.

« On arrête les bêtises … On a parlé de cavalières tout à l’heure, de costumes et de je ne sais quoi de fête ce soir. Alors il est bien moins que largement temps de trouver le tout … et tout de suite au plus tard. »

Il tourna la tête vers la femme plante. Une idée venait de germer dans sa tête aussi prestement que les fleurs sur la paillasse d'Ivy.

« Condésirons que tu ne me tueras pas, est-ce que tu voudrais être ma cavalière ? Il faut demander une cavalière … Je te dois bien ça en fait. J’ai réfléchi. Alors Aillevie qu’est-ce que donc tu en dis ? Tu acceptes maintenant ou jamais ? »

Comme quoi la panique et la colère n’enlevaient rien à l’ingéniosité d’Alixtide. Son intervention n’allait pas manquer de rendre jaloux le blondinet écervelé. Et cette scène de ménage lui permettrait de décamper avec son butin.

*Aaah le docteur Fleury … quand je pense encore que vous avez mis un zéro à un si grand tasse de la stratégie …*

Wind observa du coin de l’œil le petit manège des trois mutants près de la poubelle, un instant seulement, bien vite ramenée à Iacobo par la réponse virulente de ce dernier. On ne lui parlait pas comme ça ? Devait-elle lui retourner le compliment ? D’où avait-il vu qu’elle jugeait qui que ce soit ? Elle lui avait juste demandé de ne pas perturber davantage la fillette, était-ce si pénible ? Il commençait à expliquer ce qui était arrivé, et elle le regardait sans ciller, les mains autour de sa tasse de thé posée devant elle. Au moins, elle comprenait mieux comment il s’était retrouvé dans cette tenue en plein milieu de la cuisine. S’il avait toujours sa rebel’attitude plus qu’exacerbée, elle ne se souvenait pas l’avoir vu ainsi s’exhiber. Ce que Kitty faisait ici ? La même chose qu’eux tous... quant aux missions, elle était la première à remettre en cause l’envoi de si jeunes enfants en mission avec les autres. Déjà qu’elle-même n’était pas des plus fières... D’un autre côté, l’exclure totalement de l’institut équivaudrait à la rejeter une fois de plus, comme ça avait déjà été le cas avec ses parents. Et enfin une attaque personnelle. Elle garda les doigts croisés sur sa tasse, et répondit étrangement calmement.

- Qui juge l’autre à présent ?

La londonienne porta le thé à ses lèvres et en avala une gorgée avant de reprendre.

- Tu as raison au moins sur un point : les menaces étaient déplacées, et je te présente mes excuses pour ça. Je n’ai jamais supposé que tu avais tenté d’inciter ou de provoquer Kitty en quoi que ce soit. Je pense juste qu’une enfant de douze ans n’a pas à voir un homme nu. On appelle ça atteinte à la pudeur, il me semble... même si ça n’était pas volontaire.

Son regard se tourna vers Alixtide sur ces derniers mots, dont le « trésor caché » venait d’être découvert par Ivy, et Sven qui brandissait ostensiblement une culotte dérobée. Avait-il prononcé son nom à l'instant, d'ailleurs ? Elle n'arrivait jamais à bien suivre les cheminements de pensée des deux jeunes gens, et il fallait croire qu'une fois encore, ils arrivaient parfaitement à la perdre. Alors si Alixtide s'y mettait en même temps... D’ailleurs l’Oryx reprenait aussi sec son butin, précisant que « l’Ours » leur avait dit, à Iacobo et lui, de régler ça entre eux.

- Essayez juste de pas vous entretuer, murmura-t-elle, sans vraiment réaliser qu’elle pensait à voix haute, pas très sûre que la démarche de l'Ours - un professeur ? - fût tout à fait pédagogique, et encore moins sans danger... Un de ses sourcils s’arqua sur la suite du discours du français. Le frigo, c’est lui qui charge ? Qu’est-ce qu’il entendait par là ? Décidément, dans le discours des trois autres, il y avait bien des choses qu'elle ne comprenait pas.

Elle n’eut pas vraiment le temps de relever, de demander davantage de précisions, qu’il posait la question du cavalier pour la fête du soir et la blonde laissa échapper un soupir. A tous les coups, River irait avec son cher et tendre, Jen avec Nan, Tim avec Anna... Les couples avaient l’air de fleurir à l’institut, et la mettaient légèrement mal à l’aise. En général, elle souriait et s’éclipsait rapidement lorsque lesdits couples se retrouvaient à proximité. Bon, évidemment, avec Nan et Jen, c’était plus difficile, vu qu’ils étaient dans la même équipe, et River étant sa soeur et partageant sa chambre, il fallait croire qu'elle était cernée... D’autant que Nova avait tendance à lui demander des conseils qu’elle était parfois bien en peine de donner. Enfin, elle s’efforçait toujours de donner des réponses à la brunette, mais celles-ci finissaient souvent par tourner autour de « fais comme tu le sens » : quant aux sentiments, elle pensait qu’il ne fallait pas forcer les choses, mais on ne pouvait pas vraiment dire qu’elle parlait d’expérience. Le peu d’histoires qu’elle avait connues tenaient plus de la passade que de véritables amours…

Et puis il y avait le problème du costume. En quoi pouvait-elle bien se déguiser ? Il faudrait sans doute retourner au centre commercial, mais en premier lieu, encore fallait-il avoir une idée, et pour l’heure, c’était zéro. Quoi que... La Forza del Destino qui trottait toujours dans sa tête lui amenait des images d'amoureuse éperdue, de femme travestie en homme, de gitane et de bonne soeur au monastère... qui devint bien vite vestale dans son imaginaire. Niveau costume, ce serait sans doute le plus gérable d'ailleurs, parce que pour le reste, soit elle ne se voyait pas confectionner le costume, soit elle ne s'imaginait absolument pas le porter. Par contre, un long métrage de tissu blanc, un autre rose, une broche pour fibule et elle devrait bien pouvoir se débrouiller à confectionner quelque chose ressemblant à la stola et à la palla romaines, une ceinture de tissu retenant la tunique à la taille. Oui, ça, ça devait pouvoir se faire...

[ Chambre]

Entre son départ de sa chambre et son arrivée à la cuisine, William avait eu le temps d’oublier sa mauvaise humeur matinale. Une situation récurrente qui se répétait tous les matins depuis aussi longtemps qu’il puisse s’en rappeler. Vivant à l’institut depuis un bon trimestre, les autres étudiants étaient généralement au courant de son caractère exécrable en début de journée. Arrivant finalement en vue de la cuisine, il entra dans la pièce les yeux à moitiés fermés par la fatigue. Adressant un vague signe de la main aux autres occupants de la pièce, il repéra finalement la cafetière après quelques secondes de recherche.

Ignorant les évènements qui se déroulaient tout autour de lui, il se servit avec lenteur une tasse de café qui lui permettrait de reprendre quelques forces avant le début des cours. Il n’y ajouta ni lait ni sucre, préférant les cafés bien noirs. À peine après avoir pris une gorgée du liquide divin, le visage de William se détendit alors qu’un sourire de contentement se dessinait sur ses lèvres. S’appuyant sur le comptoir, il laissa échapper un petit soupir d’aise tout en continuant de boire du liquide qui chaque matin le ramenait dans le monde des vivants.

Reportant son attention sur le chaos habituel de la cuisine, son visage se fendit d’un sourire en coin, lorsqu’il constata la présence de cet ensemble distinctif de mutants.

« Bonjour tout le monde. »

Léo était resté dans son coin sans chercher à comprendre ce qui se passait autour de lui. D'abord certains étaient partis s'éclaterà jouer une partie de billard et maintenant dans la cuisine en plus de Iacobo à poil voila que Wind se mettait à gueuler. Un autre matin, il aurait pu trouver la scène drôle, voir être d'accord avec le côté abjecte d'un petit déjeuner en compagnie d'un homme nu. C'est sur qu'après ça, on ne voyait plus le petit dejeuner à l'anglaise de la même façon avec ses oeufs sur le plat et sa saucisse.

S'auto-dégoutant lui même à cette pensée, Léo tirait une sale tête. Les sourcils levés, le nez plissé, il resta quelques secondes avec la bouche ouverte arrêté en pleine mastication. Que du glamour. Il était heureux à ce moment de savoir que Relena n'était pas là, cça lui aurait certainement enelevé tout espoir de...
Mais de quoi d'abord? Tout espoir d'espoir? fallait arrêter de se monter la tête de la sorte. Cela faisait maintenant plusieurs smois qu'il se connaissait et bien qu'ils aient appris à se connaitre davantage, Léo ne savait quoi penser de cette jeune fille.

Pensant à fermer sa bouche qui était resté entrouverte, Léo réussi à se mordre la langue.

" Aïe nom de D... " Il etouffa le reste de sa phrase dans sa barbe avant de cracher ce que sa bouche contenait dans la poubelle.
Bon c'était vraiment une journée à rester couché. Il n'y avait rien d'autre à faire.
Alors qu'il s'apprêtait à sortir de la pièce, William entra à son tour. Tout sourire avec sa belle gueule comme d'habitude. Lui ne semblait d'ailleurs jamais de mauvais poil!

" tant mieux pour lui " gromella-t-il.

Puis totu sourire devant lui.

" Tiens salut William, ca va comme tu veux? " puis regardant sa montre " C'est fou comme le temps passe vite, j'ai un tas de choses à faire, je vous laisse. "
Il s'était resaisit le temps de sortir mais à peine était il dans le couloir que ses épaules retombèrent à peu près comme sa motivation de la journée.

chambre

Angel entra dans la cuisine en sifflotant. La journée s'annonçait plutôt de façon positive. Il avait pris de charmantes photos dans le jardin, avait postulé pour un poste qui l'interessait au plus au point et avait appris qu'une fête déguisée se déroulait le soir-même. C'était peu dire qu'il adorait les déguisements, vu son pouvoir mais ce qui le rendait plus joyeux encore était l'idée d'inviter la charmante, la renversante, l'hallucinante Ivy!
Il ouvrit donc la porte comme un conquistador espagnol posant le pied sur la terre d'Amérique et lança un tonitruant:
"Bonjouuuuuuuuuuuur tout le monde!!!" qui résonna dans la cuisine.
En peu de mots, il était plutôt de bonne humeur.
Il avisa tout de suite une étrange scène ayant lieu autour d'une poubelle avec un Iacobo déguisé en vieux pervers exibitionniste mais son attention fut détournée par la plantureuse Ivy.
Leur dernier "rendez-vous" ou véritable tête à tête remontait au concert. Ensuite, les jours avaient filés plus vite qu'il ne pouvait le dire et il n'avait que trop peu croisé la jeune fille. Ce matin en était la preuve vivante, puisqu'ayant à peine commencer à lui parler, d'étranges boules de neige frondeuses avaient filés dans sa direction, s'écrasant sur Ivy. Faisant preuve d'un courage exemplaire, il avait fuit à toute jambe, tenant ses precieux appareils photo dans les mains.
S'avançant vers Ivy de son habituel démarche athlétique, il lui décocha son sourire numéro 5 SOS Titanic : celui qui faisait fondre même les banquises...

"Rebonjour Ivy!ça va comme tu veux?"

Son regard s'attarda sur Alixtide qu'il salua d'un signe de la main.

"Salut vieux!" lui lança t'il, mais il fut quelque peu déconcerté par l'air que le jeune homme affichait. Un peu comme si on essayait de piquer son os à un chien.
Se tournant vers Ivy à nouveau, passant la main dans ses cheveux en un geste qui révélait inconsciemment une part d'angoisse, le jeune homme se lança.

"En passant dans le couloir, j'ai vu une affiche pour une soirée costumé. Tu y vas?"

Gabrielle ne savait pas trop où conduire Georgia. Après tout, les garçons ne devaient plus être dans leurs chambres et l'Institut était grand. Une bonne piste pour retrouver Niko était de commencer par la cuisine.
Elle opta donc pour ce lieu qu'elles avaient quittés il n'y a pas si longtemps bien que celà semblait si loin dans son esprit.
Elle poussa donc la porte de la cuisine et entra, attendant que Georgia la rejoigne.
Il y avait beaucoup de monde pour l'instant, dont Angel, mais pas de Niko à l'horizon.

"Bah un sur deux, c'est pas trop mal!"lança t'elle à Georgia.

Cependant, Angel semblait des plus occupés avec la jeune Ivy. Gabrielle savait que Georgia aimait souvent agacer le jeune homme qui le lui rendait bien, elle lança donc un clin d'oeil malicieux à la jeune femme et désigna Angel.

"Je crois que c'est un signe, non?"

"OPUREEJEVAISFAIRENIMPORTEQUOI" pensa d'abord la New Yorkaise en voyant QUI était là...

C'était trop énorme. Trop parfait. Superswell. Cool Beans ! Yummi Yummi ! Elle avait envie de HURLER SA JOIE !

BORDELMEGAMONSTREPARTOUT. C'était le mot d'ordre...

Car si les présences de Iacobo, Wind ou de Alixtide lui étaient agréables, ce n'était rien par rapport au fait que devant elle, en pleine tentative d'approche de la furie irlandaise, se trouvait Texas Boy, le dragueur des supermarchés !

D'accord, elle avait un gage à honorer... D'accord, ce qu'elle pourrait bien faire dans les instants à venir allait surement déclencher la fureur de son pote cow-boy... Mais c'était si bon de se dire qu'on est une crapule !

"Un sur deux... Mais quel signe du destin ! Le destin est limite farceur, voir cruel, par moment ma chère Gaby..."

Elle regarda son amie droit dans les yeux.

"Il n'y a rien de personnel à ce que je vais faire là, n'ait pas honte pour moi..."

Georgia s'approcha doucement du couple Angel et Ivy, furtivement, comme pour ne pas éveiller l'attention de Texas Boy...

Quand elle fut derrière Ivy, sans se soucier de l'éventuelle réaction d'Angel, elle passa ses bras autour de la taille de la rouquine...

"Hello, ch'tite miss, tu vas bien ?"

Puis elle se pencha pour déposer un baiser sur les lèvres de la rouquine...

Et au temps pour toi Texas Boy ! L'école du charme de New York ne se fera jamais damer le pion par des garçons vachers !

Draena releva la tête lorsque Iacobo dit...

Cette raclure de francais d'eleveur de porc s'est introduit dans ma chambre ce matin pour me voler des vetements , je l'ai poursuivi jusqu'a la cuisine , je n'ai pas eu le temps de m'habiller , il aura son compte plus tard

Elle regarde la scène essayant de comprendre ce qui se passait. Elle se foutait véritablement de tout les gens présents.. Autant qu'eux se fichait de sa présence, mais si quelqu'un osait toucher à ce qu'elle considérait comme l'un des siens... La panthère sortirait griffes et crocs.

Par expérience elle se doutait qu'Alixtide avait du faire une connerie.. Encore... ! Mais, le lien de l'équipe devait passer avant tout, même pour Alixtide... Et puis Cassandre n'avait elle pas parlée de tolérence ? Elle ne dit rien, mais écouta... Semblant émerger d'un long sommeil..

Apprenant qu'il y avait une fête costumé ce soir.. Elle avait du le savoir, mais son esprit avait du refouler cette info dans le tréfond de son subconscient, et des amourettes se mettaient en place.. Bref rien qui la ferait sortir de sa chambre ce soir. En plus elle avait vu qu'il y avait une redif d'un vieux film, en noir et blanc, sur le cable...

Elle attendant quelques instants, avant de se lever, puis quitte la pièce beaucoup trop petite pour le nombre de personne s'y trouvant...

Sa chambre

Sentant le regard discret de Wind glisser sur le trio qu’il formait avec Sven et Ivy, Alixtide l’observa un instant et capta de loin quelques mots qu’elle prononçait à voix basse, presque sur le souffle. Devaient-ils s’entretuer ?

*Pour un tas de linge volé à la loyale … elle exagère …*

C’était étonnant de la part de Wind, une jeune fille pas du genre à réclamer que coule le sang. Qu’est-ce qui lui prenait d’en appeler, comme l’Ours, à la loi de la jungle pour régler les conflits ? Cette anglaise était un peu lunatique.

Les yeux du mutant passèrent sur Draena, sombre et morose comme d’habitude.

*Sûrement que si Iacobo m’étripait, elle dirait que ça serait une bonne chose …*

Alors que pourtant, cela crevait les yeux qu’elle était amoureuse. Les filles prenaient toujours des chemins impossiblement compliqués pour ne pas arriver à leurs fins. Quand elle se leva, Alixtide crut qu’enfin, elle allait réagir. Lui demander de laisser tomber la femme-liane et de venir avec lui au bal anniversaire. C’était le plus logique.

Mais c’est ce qu’elle ne fit pas. Elle se détourna avec le même regard grognon, tandis que William le surfeur prenait place. Ce que redoutait Alixtide arriva. Il se prépara du café et cette immonde odeur chaude et sucrée se répandit dans l’atmosphère. Berk.

Le monde tournait. Léo se faufila dehors, crachant un truc dans le placard où aurait dû se trouver la poubelle. Alixtide cala son précieux sac entre ses pieds, inquiet de son devenir. Enfin Ivy daigna répondre à son invitation. Il l’écouta avec curiosité, et ne put réprimer une grimace à la mention du mot « Juliette ».

*Purin elle va vite Ivy avec la liberté des échanges … heu …*

Mais du point de vue de la théorie économique telle qu’enseignée au lycée agronome, ça se tenait. Sauf qu’on ne pouvait remettre sur le marché un humain qu’on venait d’acquérir. Et moins encore désigner le prochain acheteur. Juliette en l’occurrence. En fait après réflexion la décision d’Ivy était injustifiable du point de vue du marché. Mais elle s’en sortait pas mal pour une ignarde.

C’est alors qu’entra, la divinité mâle de la splendeur céleste de l’Institut. Angel bien sûr.

Alixtide s’écarta sur le chemin du dieu du stade, souriant d’incrédulité devant ce corps si parfait, cette allure travaillée de jeune coq endimanché, cette prestance majestueuse du drapeau national qui flotte aux quatre vents, cette gentillesse naïve et généreuse de chaton dans un corps de tigre… Le cocktail de rêve pour faire tomber absolument n’importe quelle fille. Alixtide suivit tout cet attirail d’élégance masculine jusqu’à son point de chute, devant la femme-salade. Son observation muette fut troublée par l’arrivée en fanfare de Georgia et Gabrielle. Il se recula contre le plan de travail, sans perdre du pied son trésor. Sans surprise, la jeune chercheuse en science du couple expérimenta encore sa G-théorie, et cela ramena Alixtide sur la terre ferme. La diversion était un telle succès qu'il n'était plus utile de fuire. Il s’adressa à Aillevie par-dessus la mêlée.

« Ok t’as raison Aillevie, c'est bien trouvé. Je suis pas le cadeau qu’il t’assied. L’ennui c’est que maintenant je suis d’occasion. Ha ha ha … Rah ben Juliette n’en me voudra jamais dans cet état … Bon … Tant pis. Tant pis tant pis … »

Incommodé par tout ce monde agglutiné autour du placard, et beau joueur face à la défaite prononcée par Ivy et forcément confirmée par l’entrée d’Angel, il alla se trouver une chaise. Celle que venait de quitter Draena par exemple. Il mit le sac poubelle dessous, les pieds autour, et attendit avec la patience du vautour, comme chaque matin, que tout ce monde s’en aille pour ramasser les futurs déchets.

Il observa d’un air absent la bouillie du Serbe, le café de William, le thé de Wind. Rien de bien prometteur. Il soupira, et pendant qu’on babillait de la soirée dans la cuisine, il commença à envisager la recette du cocktail qu’il allait se préparer pour lui-même, pour ne pas mourir de soif.

en dernier, après la récolte de la vaisselle >>> cours