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Kalalli Renand
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Matinée studieuse - Page 2 Empty Re: Matinée studieuse

Sam 17 Jan 2009 - 14:03
Le contact de la jeune fille reposa l'Inuit. Il avait ce besoin depuis longtemps d'être serré contre quelqu'un de tendre qui pourrait l'écouter. La seule personne avec qui c'était arrivé était Amarenna, mais il se voyait mal aller la voir directement et la prendre dans ses bras...

Juliette lui caressait les cheveux en lui disant de doux mots et même s'il était toujours mal, il cessa de pleurer malgré ses yeux qui restaient mouillés. La gothique lui demanda alors s'il en avait parlé avec Vadim. Jamais il n'aurait osé aborder le sujet comme ça.

" Non, je lui ai rien dis. Il était là, caché dans des vêtements, donc il sait ce qu'il s'est passé. Il aurait pu venir me protéger au cas où Nan n'aurait pas réussi à m'aider. Mais j'étais tellement paniqué que je l'avais oublié. Il était resté caché tout le long de la mission... "

Kala savait bien que son professeur aurait pu l'aider si le besoin s'en était fait ressentir. Encore que, lorsque l'infirmier voulait le déshabiller, il n'ait pas réagis. Juliette proposa alors qu'elle aille lui parler à sa place. L'inuit se redressa soudainement et plongea ses yeux implorants dans ceux d'Evanescence.

" Je.. non.. Je veux pas qu'il sache que j'ai eu peur... "

Il baissa alors les yeux de honte. Déjà que le professeur devait le trouver bien peu téméraire suite à son refus initial à aller aider un camarade mutant dans le désespoir. Le jeune garçon ne voulait pas que le professeur le voit encore davantage comme une poule mouillée.

" Je veux pas qu'il pense que je suis lâche... " rajouta-t-il dans le vide.

Il ne voulait pas être considéré comme un modèle de courage pour autant. Tout ce que l'inuit voulait, c'était qu'on ne le regarde pas de travers qu'il ne soit pas considéré comme un poids pour ses coéquipiers.

A nouveau, il revint se blottir contre Juliette, à la recherche de tendresse.
Juliette Dagon
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Dim 18 Jan 2009 - 13:38
Comme le soupçonnait Juliette, Kallali n'avait pas dit un seul mot de ce qu'il ressentait à Vadim... Quoi de plus normal d'ailleurs... Il était en effet bien difficile pour un garçon de faire part de ses craintes et de ses doutes, tant on leur demandait toujours de se conduire dignement, en "homme", en mâle fort et puissant, sur lequel on pouvait se reposer. Cela devait sans doute être d'autant plus vrai, avec un ancien militaire de la trempe du professeur Vadim comme référent. Malgré les apparences, être un homme était difficile aussi... La ou on accordait de manière presque naturelle le droit de faiblesse aux femmes, les hommes se devait d'être des rocs solides et immuable... Une pensée finalement aussi vieille que le monde lui-même, et qui continuait malheureusement à perdurer dans la majorité des esprits.

"Très bien..." dit-elle alors doucement au petit inuit "Je ne dirais rien au professeur Volkov, mais je pense que tu devrais tout de même lui exprimer ce que tu a ressenti à ce moment là... Il n'est jamais bon de laisser une pareille situation s'enliser dans un silence, qui ne peux que devenir destructeur avec le temps, tu comprends..?"

la gothique romantique bougea légèrement la tête afin de plonger son regard clairsemé dans celui de Kalalli dont les larmes avaient fini par s'estomper, ne laissant plus qu'une humidité entacher son regard d'ébène. De toute façon, Vadim avait assister à toute la scène, alors il savait. Restait maintenant à savoir s'il serait assez réfléchi pour comprendre la malaise de Kalalli, et l'aider à ne plus se sentir aussi coupable d'avoir été tout simplement un adolescent apeuré se trouvant dans une situation qui n'aurait jamais du être la sienne. Juliette doutait, très sincèrement... Mais il était son professeur référent, alors il lui revenait d'accomplir cette tache pour le bien-être du petit esquimau, tout autant que pour celui de toute son équipe. Lorsque ce dernier parla de lâcheté, Juliette le serra à nouveau contre son sein et lui dit:

"Tu sais, avoir peur n'est pas une preuve de lâcheté, bien au contraire... Il faut un grand courage pour admettre que l'on a peur. Seuls les idiots refusent de la reconnaitre, oubliant bien souvent que faire face à ses faiblesses est bien plus courageux que de les nier."

Une main caressant parcourut à nouveau la chevelure de l'inuit, tandis que un doux soupir fusa délicatement des lèvres de la jeune femme. Elle aussi, cela faisait bien longtemps maintenant, qu'elle ne s'était pas laisser aller à ses faiblesses dans les bras de quelqu'un... Sans doute, ne pouvait-elle pas se le permettre... Il fallait que certains soient fort, pour venir en aide aux autres... C'était là encore, le rôle des plus âgés selon elle.

"Je sais que ce n'est pas une chose facile à admettre, car en tant que homme on te demande beaucoup, bien plus que l'on ne devrait à ton âge..." poursuivit-elle "Alors en attendant que tu trouve la force de t'assumer suffisamment pour en parler ouvertement avec le professeur Volkov, tu pourras venir te confier à moi toutes les fois que tu en auras envie, entendu..? Je te promet que tous ce que tu me diras, restera entre toi et moi... Et la parole d'une Dagon est une chose des plus sacrée, sache le Kalalli."

Conclu finalement Juliette, faisant tendrement jouer son pouce sur la tempe du petit inuit tandis que sa main enveloppait une partie de son cou afin d'appuyer le visage du jeune garçon contre sa poitrine qui se soulevait doucement au rythme de sa respiration apaisé...
Kalalli Renand
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Dim 18 Jan 2009 - 15:03
Quel soulagement. Juliette ne dirait rien à Vadim. Le petit inuit sourit alors qu'il était toujours lové contre elle. Le contact était reposant et il y serait bien resté de longs moments. Comme elle le disait, il faudrait qu'il aille parler au professeur Volkov... mais pas tout de suite. Kalalli n'en avait pas le courage. Il acquiesça d'un petit "oui " lorsqu'elle lui demanda s'il comprenait. Le mal être ne devait pas s'accumuler. Mais s'il pouvait lui en parler, rien qu'à elle, alors ça lui irait.

La gothique lui expliqua alors qu'il fallait être courageux pour exprimer sa peur. Ses paroles le réconfortaient, tandis qu'elle lui caressait tendrement les cheveux. Finalement, Juliette lui proposa de venir parler avec elle dès que Kala en ressentirait le besoin, en attendant de trouver la force d'en parler avec son professeur référant. Il sourit. Il était content qu'elle soit là et qu'elle accepte d'être sa confidente. Il n'eut aucun mal à la croire lorsqu'elle lui dit que la parole d'une Dagon était sacrée.

Les caresses qu'elle lui prodiguait avec son pouce sur la tempe l'apaisaient. Il se sentait vraiment mieux grâce à ses cajoleries. Il faudrait qu'il trouve un moyen de la remercier. La première idée qui lui vint était déjà de lui rendre la pareille, sur le même sujet.

Kalalli se redressa et planta son regard dans le sien :

" D'accord, je te dirai tout. Mais alors si toi aussi tu vas mal, dis le moi. J'arriverai peut être pas à trouver des mots aussi réconfortants que les tiens, mais je serai là pour toi comme tu viens de l'être pour moi. "

Il lui sourit, se frottant une dernière fois les yeux dont l'humidité avait disparue. Jugeant qu'un remerciement seulement verbal serait bien peu, il se plaça à califourchon au dessus de ses jambes et lui déposa un bisous sur la joue, avant l'enlacer tendrement en plaçant sa tempe contre la sienne. Kala lui souffla juste un " Merci pour tout ", avant de se rasseoir normalement à côté d'elle.

Se rendant compte que finalement, il ne la connaissait pas tant que ça, Kala lui demanda :

" Au fait, c'est quoi ton pouvoir ? Tu es à l'Institut depuis longtemps ? Tu as déjà été dans une équipe ? "
Juliette Dagon
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Lun 19 Jan 2009 - 13:44
*Adorable*

Ce fut la première pensée qui traversa l'esprit de Juliette, lorsque Kalalli se proposa à son tour pour lui servir d'oreille attentive et bienveillante. C'était assez naïf, mais tellement touchant que la gothique romantique lui répondit :

"Entendu, si jamais je ne me sens pas très bien, je viendrais t'en parler..."

Bien entendu, elle ne le ferait pas... Non pas qu'elle ne le jugeait pas en mesure de l'écouter s'épancher sur ses propres soucis, mais elle considérait que, en tant que adulte, elle n'avait pas à faire peser sur les épaules du jeune mutant des soucis qui n'étaient pas les siens. Le sens des responsabilités, l'un des grands maux de l'âge adulte selon la jeune femme, qui pourtant s'en accommodait du mieux qu'elle le pouvait. lorsque Kalalli se précipita sur elle de façon un peu plus généreuse afin de l'enlacer et lui faire un bisou, Juliette fut surprise. Elle n'avait que peu l'habitude d'un tel élan de douceur à son égard depuis son arrivée à l'institut, mais elle en fut cependant ravie, ayant elle-même tant à donner en la matière. Une chose, que personne n'avait su remarquer cependant... Lorsque Kalalli la remercia pour "tout", la gothique romantique afficha un petit sourire taquin et passa une main délicate dans ses cheveux en lui disant d'un ton à mi chemin entre l'amusement et l'attendrissement :

"De rien mon adorable petit inuit, je suis la pour ça."

Un propos un brin malicieux, mais qui dénotait cependant une réalité certaine. Puis, il se mit à l'interroger à son tour, et Juliette marqua un temps d'arrêt... Elle était donc si mystérieuse que cela..? les réponses demandé n'étaient pourtant pas marqué du sceau du secret... Elle était toutefois prête à satisfaire sa curiosité, et après un temps de réflexion elle dit à Kalalli en le regardant :

"Alors, je suis à l'institut depuis... Presque l'ouverture en fait, puisque je suis arrivée quelque mois à peine après celle-ci. Pour tout te dire, le temps est passé tellement vite que je ne l'ai pas vu passé, c'est étrange comme sensation. J'ai en effet été membre d'une équipe, mais il semblerait que à la faveur du remaniement de ces dernières et suite à l'arrivée des professeur Kaufman, Volkov et Santoro et des récentes arrivées à l'institut, j'ai quelque peu perdu d'intérêt pour celles-ci puisque je n'ai pas été reprise dans l'une des nouvelles formations... Ou alors, peut-être que l'on a jugé que je n'avais plus ma place dans une équipe, peut-être que les professeurs pensent qu'il est tant que je vole de mes propres ailes... Je ne sais pas trop, j'avoue... Mais peu importe en définitif, au moins je n'ai plus de compte à rendre à qui que ce soit en dehors des cours, et cela me va très bien, vraiment."

Juliette soupira doucement... Elle regrettait les JustiX... Les véritables JustiX, et non pas leur pâle copie actuelle... Mais en même temps, sa liberté actuelle lui allait tout aussi bien... En effet, plus d'équipe, donc plus de professeur référent à qui devoir rendre des comptes... ivy avait raison en fin de compte, la liberté était une chose très appréciable...

"Pour mon pouvoir..." reprit-elle alors doucement "C'est assez compliqué... Il se décompose en deux utilisations bien distinctes, mais fondamentalement c'est ça..."

Dit la gothique romantique, tandis que d'une pensée elle fit apparaitre sa brume empourprée qui envahit rapidement le foyer. Elle la laissa demeurer durant une dizaine de secondes, puis elle la fit disparaitre aussi mystérieusement qu'elle était apparue...

"Tu vois..?"

Se contenta-t-elle alors de dire, en regardant Kalalli afin de recueillir sa réaction suite à ce petit numéro qui faisait toujours son effet sur qui n'était pas habitué...
Kalalli Renand
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Mar 20 Jan 2009 - 3:28
Kalalli fut ravi d'apprendre qu'elle lui ferait également confiance si elle avait envie de parler. Lui aussi voulait être présent pour les autres, et plus particulièrement pour ses amis.

Juliette lui raconta alors qu'elle était là depuis presque la réouverture de l'Institut. Un peu moins d'un an en somme. Elle devait vraiment connaître tous les anciens alors ! Le temps était passé vite pour la gothique romantique. Kala se dit que le mois qu'il avait passé ici aussi n'avait pas été si long que ça, malgré les nombreux apprentissages qu'il avait du acquérir.

L'inuit fut triste pour son amie qu'elle n'ait pas été reprise dans une équipe. Surtout qu'on ne semblait pas lui avoir donné de raisons pour ça... Il regretta un moment d'avoir lui même une équipe. Après tout, il n'était pas si utile que ça avec son pouvoir qui commençait à se développer tout juste. Juliette lui semblait donc plus à même de participer à des missions. Sa dernière phrase resta un instant dans sa tête :

" Peut être qu'ils préfèrent te laisser du temps pour tes études. Ca doit être difficile à ton niveau non ? Nous c'est moins compliquer de tout concilier. Même s'ils font en sorte qu'on redouble le plus possible, ils doivent bien s'arrêter à un âge ! " avait-il conclu, taquin. Elle semblait pourtant déçue malgré ses paroles qui voulaient faire comme si elle s'en accommodait tout à fait.

Vint alors l'instant où elle allait lui parler de son pouvoir. L'inuit avait du mal à retenir ceux de chacun car personne n'utilisait le sien régulièrement à l'Institut. Peut être que c'était interdit en dehors des missions ? Ce serait une question à poser à l'occasion ! Juliette préféra alors lui faire une démonstration plutôt que lui expliquer.

Soudain, tout devint flou et pourpre autours de Kala. Il écarquilla les yeux de surprise tandis qu'il essayait de distinguer sa camarade qui se tenait pourtant à quelques centimètres de lui. Elle put juste entendre un " Wooow " admiratif pendant qu'elle faisait disparaître la brume matérialisée.

" C'est super ! Ca permet de se protéger et de se cacher dans beaucoup de situations. Pour la fuite, c'est très utile non ? " demanda-t-il soudainement enjoué.

Son pouvoir était très intéressant. Il était loin d'être offensif, quoi qu'il pouvait conduire à tourner des situations à son avantage assez rapidement.

" Moi aussi mon pouvoir est en soutien. Je préfère d'ailleurs. J'aimerai pas trop devoir faire du mal aux gens " lui avoua l'inuit.

" D'ailleurs, enchaîna-t-il, il te plait ton pouvoir ? Ou T'aurais préféré en avoir un autre ? ". Si elle acquiesçait, Kala lui demanderait lequel.
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Mar 20 Jan 2009 - 12:52
La nouvelle attaque taquine de Kalalli contre les affreux professeurs qui se faisaient un malin plaisir à faire redoubler les élèves, fit à nouveau sourire Juliette. Il fallait bien reconnaitre que concilier les études et les entrainements ainsi que les missions, ce n'était pas toujours une chose aisée et qu'il fallait parfois faire des efforts, sans doute insurmontable pour certain, pour arriver à ne pas laisser l'un prendre le pas sur l'autre. lorsque le petit inuit lui donna sa version concernant sa non intégration dans une équipe, Juliette pencha la tête légèrement sur le côté d'un air songeur, et dit :

"Peut-être... Il est vrai que contrairement à certains, je fais des études supérieures et de surcroit je suis un double cursus... c'est assez lourd comme programme, le temps en devient presque un luxe... C'est peut-être bien pour cela après tout, qui sait..?"

C'était en effet une possibilité, à laquelle la gothique romantique n'avait pas pensé... Pourtant, elle n'avait jamais fait preuve de la moindre faiblesse en la matière, qui puisse donner aux professeurs l'impression qu'elle n'arrivait plus à suivre ce rythme soutenu... Sans parler du fait que avec ses études d'art, ses devoirs étaient aussi allégé qu'un soda light. C'était une possibilité, mais elle en doutait fortement... Mais qu'importe, de toute façon, elle ne connaitrait sans doute jamais les véritables raison de cette mise à l'écart.

Lorsqu'elle fit une démonstration de son pouvoir, Kalalli sembla immédiatement sous le charme. Il l'exprima d'ailleurs avec un enthousiasme certain, tandis que sa brume pourpre envahissait la pièce. Une fois celle-ci disparu,la jeune garçon exprima son intérêt avec des mots un peu plus construit que le précédent, auxquels Juliette apposa une approbation d'un signe de la tête avant de répondre :

"C'est vrai, tu as raison... Ma brume permet de dissimuler les choses ou bien encore les gens, et permet en effet soit d'aveugler un éventuel ennemi, soit de couvrir une éventuelle fuite si le besoin s'en fait sentir. Mais comme je te le disais, ce n'est que partie de mon pouvoir, la seconde offre bien plus de diversité et se décline elle-même en deux options, ma foi fort intéressante, dont une que j'ai récemment découverte. Mais contrairement à toi, ce n'est pas un pouvoir vraiment utile à un groupe, tout au moins pas assez pour être un atout. Le tien par exemple, est de créer des illusions, n'est-ce pas..? Est-ce que tu imagines le pouvoir sur autrui que cela te confère..? Tu peux rendre les gens ivre de plaisir, ou bien les faire plonger dans la folie la plus insondable pour peu que tu en ai le courage et le désir... Ton pouvoir pourra te rendre riche, lorsque tu saura le maitriser plus ou moins entièrement, tu sais...

Comme beaucoup de mutants, Kalalli ne réalisait pas les capacités qui étaient les siennes. Peut-être que les non mutants réalisaient la chose un peu plus facilement, et peut-être aussi était-ce un peu pour cette raison qu'ils étaient tant craint par certains, et détesté par d'autres... Un regard extérieur était toujours bien plus clairvoyant après tout. Puis Kalalli enchaina avec des nouvelles interrogation, qui plongea Juliette dans une forme de perplexité certaine...

"Hum... Je dois bien admettre que mon pouvoir me plait assez... Il est à mon image en fait, et je pense que c'est le cas pour la majorité d'entre nous... je pense que notre pouvoir est une extension de notre moi profond, qui se manifeste par l'intermédiaire de cette anomalie génétique que nous confère le gêne mutant. Mais si j'avais du venir au monde avec un pouvoir différent, j'avoue que je ne sais pas trop lequel m'aurait vraiment plu... La télépathie est intéressante... tout comme le pouvoir de Cassandre... Bien sur, il y a aussi les pouvoirs plus offensifs, sans oublier ceux qui mélangent l'offensif et le défensif à la fois... Sans oublier non plus, les pouvoirs qui permettent de soigner. En fait, il est assez difficile d'en préférer un car tous les pouvoirs sont intéressants, il suffit simplement de prendre conscience des exploitations qui peuvent en découler..."


Conclu philosophiquement Juliette, Bien consciente que ce n'était pas le pouvoir qui faisait le mutant, mais bel et bien le mutant qui faisait le pouvoir...
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Mar 20 Jan 2009 - 15:29
La voix caverneuse de Vadim se fit entendre dans le communicateur de Kalalli (et Niko ?).

« Razgriz, Kabeyun, Bullet, Maaddi, Push, ici Gulliver. J’attends dans l’infirmerie ceux qui le souhaitent, pour révision après notre débriefing de tout à l’heure. »

Il fit une pause, puis ajouta.

« J’accueille aussi vos camarades des autres groupes, bien entendu. »


Dernière édition par Vadim Volkov le Jeu 22 Jan 2009 - 23:56, édité 1 fois
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Mer 21 Jan 2009 - 2:33
" Pas utile pour le groupe ? s'exclama l'inuit. Tu peux sauver des vies quand même ! C'est un atout ça ! "

Il laissa Juliette continuer de parler de son pouvoir en l'écoutant attentivement. Lorsqu'elle évoqua le fait qu'il pouvait rendre les gens ivres de bonheur ou les faire plonger dans la folie, il baissa le regard. Ce n'était pas tellement un avantage à ses yeux.

" C'est factice tout ça... C'est un bonheur qui sera forcément mauvais pour la personne. Soit il sera le reflet d'une nostalgie, soit il sera issu de l'espoir de quelqu'un. Surement un faux espoir d'ailleurs... Pour la folie, je suis incapable de faire ça. Je n'arrive pas à faire du mal aux gens avec mes illusions. Et c'est tant mieux. "

Jamais il n'aurait voulu faire de mal à qui que ce soit. Kala aurait trop peur de le blesser mentalement ou physiquement. Il serait incapable de tuer qui que ce soir...
Puis elle évoqua le fait qu'il puisse se servir de son pouvoir pour devenir riche. Il fit une mou d'incompréhension. Comment pouvait-il faire pour gagner de l'argent ? En faisant voir ce que voulaient les gens, un peu à la façon des fausses voyantes qui racontent ce que leurs clients veulent entendre ?

Il était conscient qu'avec son pouvoir il était capable d'améliorer grandement son charisme. Kalalli en avait d'ailleurs usé sur Nan pour que ce dernier paraisse plus agréable aux yeux de l'infirmier pervers. Mais c'était de la triche pour lui. Comment aurait-il pu s'en servir lors des relations avec les autres ?

La jeune fille répondit alors à la question sur le fait qu'elle aime ou pas son pouvoir. Sa réponse était bien sûr positive. Elle commença alors à lui expliquer que pour elle les pouvoirs étaient une extension de la personne. C'était vrai pour certaines personnes. Mais moins pour d'autres.

" Niko, il a pas une tête à courir vite pourtant. Et Vadim, à changer de taille. Pourquoi moi je peux créer des illusions ? En quoi ça fait parti de ce que je suis ? Parce que je vis dans une illusion ou que je construis ma vie comme je construis les illusions ? " conclue-t-il, peu convaincu de l'idée de Juliette.

La gothique aurait apprécié d'être télépathe ou d'avoir le pouvoir de Cassandre. Le premier, il pouvait le comprendre. Sonder les gens devait offrir une sécurité relationnelle sans précédent, permettant de s'entourer de personne fiables. Mais celui de la non-voyante était dur à porter. Voir les différentes bifurcations que réservait l'avenir avait quelque chose de terrible et de prodigieux à la fois. Elle devait fonder ses choix sur ses visions, la laissant être un pantin dans sa propre vie. Elle ne devait plus avoir aucune surprise...

" Moi j'aurai aimé pouvoir soigner les gens. J'aurai vu une application directe autours de moi, et peut être que lors de l'attaque de l'Institut, j'aurai pu sauver des gens... comme Louis. "

Son premier réel ami de l'Institut qu'il avait accueilli ici lui même. Il s'était imaginé passer une partie de sa vie avec lui. Finalement, ça se sera limité à deux jours... Kala eut une pensée émue pour le jeune garçon.

Lorsque son communicateur vibra, il sursauta. L'inuit ne s'attendait pas à être sorti de ses pensées par un contact physique autre qu'un de ceux de Juliette. Il écouta attentivement Vadim qui leur demandait de venir s'ils le souhaitaient à l'infirmerie pour... révision ? Qu'est ce qu'il entendait par là ? Peut importe. Il irait, mais pas tout de suite. Il voulait profiter de ce moment de discussion avec son amie.

Il reporta alors son regard sur Juliette et lui sourit.

" Ton meilleur moment à l'Institut ? "
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Mer 21 Jan 2009 - 12:53
Juliette croisa délicatement ses jambes en repoussant doucement sa robe, et croisa ses mains sur ses genoux.

"Crois-tu vraiment que je peux sauver des gens, avec ma brume..?"

L'interrogea-t-elle alors, cherchant à redonner sa juste valeur au propos du petit inuit...

"Certes, tu as raison, je le peux... Mais tes illusions te permettent aussi de le faire, ou bien te le permettront lorsque ton pouvoir se sera encore un peu plus développé. La ou je ne peux que dissimuler, toi en revanche tu peux induire, ce qui est sans doute bien plus efficace selon moi. Tu peux, ou bien tu pourras, donner l'illusion de la mort, de l'absence, et de tous ce que tu jugera susceptible d'être utile afin de tromper ton adversaire et ainsi sauver tes camarades ou bien autrui..."

La naïveté du jeune mutant était en vérité touchante... Ainsi que son innocence certaine. Il vivait encore dans le monde de l'enfance, avec ses idées bien tranchée concernant le bien et le mal, ainsi que avec ses valeurs qui, malgré la réalité, ne laissaient nul place au gris nuancé imprégnant le monde des adultes de façon aussi récurrente. En soi, c'était une bonne chose pour la gothique romantique, qui avait grandit sans doute plus vite qu'elle ne l'aurait du... Et elle eu presque de la peine, de briser cette vision idyllique du monde qui semblait être celle de Kalalli. Elle lui sourit, attendrit, puis lui dit :

"Tu es sans doute encore trop jeune pour réaliser la chose, mais la plupart des gens préfèrent un bonheur éphémère et illusoire, plutôt que de supporter la triste réalité qui est bien souvent la leur. Tu dis que ton pouvoir ne ferait que tromper les gens, et tu as tout à fait raison. Mais il faut aussi savoir que certains seraient prêt à payer des fortunes, pour avoir ne fut-ce que cette illusion du bonheur l'espace de quelques heures... Tu pourrais faire courir un handicapé moteur, chose précieuse s'il en est lorsque l'on a eu l'usage de ses jambes... Tu pourrais rendre à qui le souhaiterait, la présence de l'être aimé et malheureusement décédé bien trop tôt... Amour, enfant, santé... Tout cela tu pourrais l'offrir et des gens seront prêt à payer le prix que tu en demanderais, n'en doute pas un seul instant... Bien sur, toi et moi savons que ce ne sera jamais rien de plus qu'une image déformée de la réalité, mais... Ainsi est l'être l'humain Kalalli, il préfèrera généralement une petit bout de bonheur aussi fugace que trompeur, plutôt que de continuer à supporter perpétuellement une souffrance parfois si grande qu'il en vient à souhaiter la mort elle-même... C'est terrible, mais c'est ainsi."

Juliette regarda Kalalli en silence, puis elle reprit :

"Tu te dis incapable de faire du mal avec tes illusions, et c'est tout à ton honneur... Mais n'oublie jamais que chaque personne possède en soi la capacité à faire le bien, comme le mal... J'espère que tu continueras à avoir cet esprit noble durant encore très longtemps, mais ne fais surtout pas la grave erreur d'ignorer ce sombre aspect inhérent à ta nature humaine sinon tu y sombreras sans même t'en rendre compte.

La gothique romantique pouvait paraitre quelque peu moralisatrice, mais elle n'était en fin de compte que très réaliste face au monde qui allait être celui du jeune mutant et de ses petits camarades, encore à peine adolescent pour certains. Kalalli sembla cependant assez perplexe concernant son propos sur les pouvoirs et le fait qu'ils représentait en fait une part de chacun d'entres eux. Il lui opposa d'ailleurs des contre exemples, qui témoignaient bien du fait qu'il n'avait pas tout à fait saisi le sens de ses paroles. Elle entreprit donc de reprendre chacun d'entre eux, afin de lui faire comprendre un peu plus clairement la chose...

"la corrélation entre nos pouvoirs et nous n'est pas forcément physique Kalalli... Bien souvent elle se situe au niveau du caractère, de la personnalité... D'un penchant ou bien encore d'une hérédité, que nous ignorons parfois. Pour commencer, reprenons le cas de Niko... Tu as raison, rien ne le prédispose physiquement à courir aussi rapidement... Mais tu as sans doute remarquer que des qu'il s'agissait de manger, il n'y avait pas plus rapide que lui à l'institut, n'est-ce pas..? Peut-être que sa vitesse physique correspond à une rapidité d'esprit, qui lui-même ignore peut-être soit par envie, soit par paresse. Pour le professeur Volkov, peut-être est-ce lié à sa nature profonde, peut-être que ce côté qui en a fait un militaire et qui se traduirait par un l'augmentation de sa taille, s'oppose à une autre facette de sa personnalité plus discrète qui s'assimilerait à la diminution de cette même taille... Il est très difficile de répondre à ce genre de question, sans connaitre intiment les gens Kalalli... Mais je ne doute pas de la véracité de mon idée sur le sujet, sois en certain."

Un soupir doux fusa de ses lèvres soyeuses... Difficile en effet, de résumer tout ceci en quelques mots sur des gens dont on ne connaissais que ce qu'ils voulaient bien laisser paraitre. Juliette enchaina ensuite sur le propre cas de Kalalli...

"En ce qui te concerne, Je ressens une certaine réserve naturelle ainsi que une timidité presque gêné... Peut-être, que ton pouvoir de créer des illusions est ta manière de te dissimuler, afin de ne pas laisser quiconque voir qui tu es en réalité... Peut-être aussi que inconsciemment, tu désires donné une image autre que la tienne... Une image plus parfaite, plus adapté au monde qui t'entoure et aux attentes que les gens ont envers toi... Comme je te le disais, il est très difficile de parler de cela avec justesse, si l'on ne connais pas les gens intimement, alors pardonnes-moi si jamais je fais erreur en ce qui te concerne, tu veux bien..?"

Juliette ne pouvait que parler en prenant en compte ce qu'elle voyait, et de ce que les gens offrait d'eux-mêmes. Si elle avait la capacité d'une télépathe comme Anna, sans doute pourrait-elle affiner ses arguments mais... Il lui faudrait pénétrer les esprits, et ce serait alors un bien vilain abus pour quelque chose qui, finalement, n'avait que bien peu d'importance. Quand Kalalli évoqua le pouvoir de guérison, la jeune femme hocha négativement la tête...

"Le pouvoir de guérir est un bien grand pouvoir, capable de faire énormément de bien. Mais c'est aussi un pouvoir terrible, car il te confronte à la souffrance d'autrui et, parfois, tu ne peux rien faire pour la personne et tu en souffres toi-même. Comment aurais-tu réagis, si tu avais eu ce pouvoir mais que tu n'ai pu sauver Louis..? N'aurais-tu pas ressenti comme une sorte de culpabilité d'avoir échoué à sauver ton ami..? N'aurais-tu pas ressenti cette même culpabilité, à chaque fois que tu aurais échoué à sauver une personne..? C'est un grand pouvoir, mais qui peut malheureusement être aussi très difficile à porter."

Pouvoir guérir des gens, et pourtant échouer parfois... Il ne devait rien y avoir de plus frustrant selon Juliette, qui n'avait jamais rêver de cette lourde responsabilité. Heureux étaient ceux comme Georgia, qui devait sans doute ne pas avoir conscience de cette état de fait... AU final, ce n'était pas plus mal ainsi, car peut-être la conscience de cette responsabilité la détruirait-elle à terme. Lorsque l communicateur de Kalalli se mit en marche, Juliette s'étonna de l'absence de réaction de ce dernier aux propos de son professeur référent... Il ne voulait pas y aller..? Ma foi, ce n'était pas ses affaires mais sans doute aurait-il du se rendre à l'infirmerie pour cette fameuse révision, car ce rassemblement n'était surement pas pour le seul plaisir de tous les rassembler. Mais Kalalli éteignit son communicateur, et à nouveau interrogea la gothique romantique qui ne sut trop quoi répondre à cette nouvelle interrogation. Elle se plongea dans une profonde réflexion, déposant une fois de plus son index sur ses lèvres scintillantes de ce rose qui la caractérisait, puis elle finit tout de même par dire :

"Mon meilleur moment à l'institut..? J'avoue que... En fait, je ne suis pas certaine d'en avoir un... J'ai eu des moments plus ou moins agréable, c'est certain... Mais te dire qu'il en a eu un meilleur... Non... Je ne pense pas, désolée..."

Conclu-t-elle finalement, dans un regard un peu triste. Il était vrai que bien des instants lui avait été plaisant, comme tous le monde, autrement elle ne serait jamais rester à l'institut aussi longtemps. Mais dire plus serait mentir, assurément. Juliette en convenait dans son silence, c'était un constat des plus triste...
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Jeu 22 Jan 2009 - 13:38
Juliette apprenait minute après minute à l'inuit à comprendre ses réelles capacités. Il avait toujours vu son pouvoir comme une façon de duper et éventuellement de s'amuser. Mais il était capable avec de causer la joie et la peine...

Il s'étonna d'apprendre que l'Homme préférait un faux bonheur plutot que la réalité. Il ne pouvait pas concevoir qu'on s'enferme dans quelque chose qu'on savait être factice. Puis la jeune femme lui apprit que même lui était capable de faire du mal. Pourtant jamais Kala ne se serait sentit de faire du mal à qui que ce soit. Il faisait attention aux autres, même aux gens qu'il n'aimait pas beaucoup. Il n'aimait pas faire souffrir les autres, sauf Monsieur "mon p'tit ouaseuxx" dont il voulait se venger.

La gothique s'attaqua ensuite à lui faire comprendre l'aspect du pouvoir des gens. Il ne serait pas que physique. Lorsqu'elle lui dit que Niko était sans doute "rapide d'esprit", il esquissa un sourire qu'il tenta de dissimuler. Niko était tout, sauf rapide d'esprit. On pouvait mëme dire qu'il était long à la détente parfois. Kalalli imaginait sans difficulté la graisse entre les neurones de l'obèse et qui dégoulinait le long des synapses.

Puis ce fut le cas de Vadim. Derrière la machine de guerre se cachait un homme peut être plus réservé. Il ne le connaissait pas encore assez pour le voir autrement qu'en tant que militaire. Puis elle parla de lui. Timide, réservé et gêné. Jusque là, ce n'était pas bien dur à trouver. Il sourit à cette pensée, le regard dans le vide. Puis elle poussa son analyse un peu plus loin. Elle pensait que son pouvoir était une façon de se dissimuler aux yeux des autres ou de s'adapter faussement au monde qui l'entourait, et qu'il portait de l'importance à la façon dont on le voyait. Il écoutait attentivement les paroles de la gothique. Ses mots étaient impressionnants d'exactitude. Elle avait vraiment une capacité d'analyse hors norme.

" Non, tout ce que tu dis est très juste, c'est surprenant. Mais je reste moi-même quand je suis avec les autres. " préféra-t-il préciser.

Juliette commenta alors le pouvoir de guérison. Un pouvoir difficile à porter. Il ne l'avait jamais vu ainsi. Lorsqu'elle évoqua Louis, l'inuit sentit son coeur se serrer. S'il avait eu les capacités de le sauver et qu'il avait échoué, il n'y avait nul doute que la culpabilité l'aurait rongé pendant de longues années. Il baissa les yeux et soupira. Chaque pouvoir était difficile à porter visiblement. Kala buvait les paroles de son amie. Elle lui ouvrait les yeux face à tant de choses.

La réponse à sa question ne fut pas aussi agréable qu'il l'aurait imaginé. Juliette paraissait être seule, sans réel ami. Elle devait connaître tout le monde plus ou moins bien, sans être parvenu malgré tout à se lier. Il avait visiblement gaffé et fut un peu mal à l'aise. Il ne s'attendait pas du tout à ce genre de réponse.

" Désolé. C'était la question de trop visiblement. " conclut-il en lui souriant gêné.

Il venait d'installer un coup de froid. Lentement, il se frotta un oeil puis reposa sa tête contre l'épaule de Juliette. Peut être devait-il arrêter les question, mais il en posa une dernière malgré tout.

" Tu es arrivée à l'institut dans quelles circonstances ? "
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Ven 23 Jan 2009 - 0:14
D'un hochement affirmé de la tête, Juliette approuva la sage parole de Kalalli...

"Tu as raison, il faut toujours rester soit-même avec ses amis, qu'ils aiment ou pas ce que nous sommes... Autrement, ils ne pourront jamais nous faire confiance, s'ils sentent que l'on est pas entièrement honnête avec eux."

La gothique romantique ne savait pas grand chose de l'éducation reçu par le petit inuit, mais visiblement il avait de bien meilleures bases sur la question, que certains élèves de l'institut. Kalalli du remarquer la mine un peu assombrie de Juliette lorsqu'elle avait répondu à sa dernière question, car il s'excusa plus ou moins ouvertement de l'avoir posé. La jeune femme ne su trop quoi dire sur le moment, et demeura interdite durant un court instant. Il était vrai que sa réponse n'était pas celle que l'on se serait attendu à entendre, mais en même temps elle n'était pas malheureuse non plus... Parfois bien trop seule parmi tous ce monde qui grouillait entre les murs de l'institut, mais pas au point de se languir de désespoir... En même temps, vu la nature mélancolique avancée de la gothique romantique, cet aspect "désespoir" faisait presque partie de sa personnalité. Juliette devait bien le reconnaitre : même lorsqu'elle était joyeuse, elle exhalait toujours une pointe de ce sentiment négatif... Ainsi était-elle faite sans doute, et il était fort probable que cela ne change jamais.

Quand Kalalli vint tendrement déposer sa tête sur son épaule, elle leva son bras afin de venir enlacer ses épaules et ainsi le maintenir, avec une ferme douceur, contre elle. Juliette sourit, puis elle dit au petit inuit en lui passant sa main libre dans les cheveux :

"Ne dis pas de bêtise voyons, cette question n'a rien de mal tu sais... C'est simplement que contrairement à certains, je ne me lie pas facilement... Alors c'est assez difficile de vivre des moments mémorables dans ce cas là, n'est-ce pas..?"

Sottise, en effet... Il en fallait tout de même un tout petit peu plus, pour que la solide gothique romantique, quasiment immuable parmi les fluctuations des états d'âmes ouvertement affiché des autres pensionnaires, s'attriste réellement de ce genre de question.

"Tu sais Kalalli..." enchaina-t-elle "... Avant de venir ici, j'ai vécu presque deux ans dans un appartement rien que à moi, en Italie, lorsque je suis partie faire mes études à Turin. Alors tu vois bien que je ne suis pas affectée par le genre de chose comme la solitude, ou bien encore l'absence de personnes autour de moi, tu peux te rassurer en toute tranquillité."

Aller s'inquiéter pour elle, quelle idée incongrue tout de même... Puis Kalalli posa une nouvelle question à Juliette, et quelle question... Ses yeux s'écarquillèrent légèrement de surprise, cette interrogation ne lui ayant jamais réellement été posé.

"C'est... Assez compliqué..."

Commença-t-elle a répondre, tout en paraissant chercher ses mots. Contrairement à la grande majorité des élèves, le parcours qui l'avait amené à l'institut ne résultait pas d'une réelle obligation dans le sens ou elle n'avait pas été rejeté par sa famille, ou bien encore poursuivi par la police... Elle n'avait pas fugué, elle n'avait pas du fuir pour une raison quelconque... Ca non, elle avait fait ce qu'il fallait pour que le secret de sa mutanité ne soit pas révélé au grand jour. Mais cela, elle ne pouvait le révéler au petit inuit, tout comme elle ne pouvait le révéler à quiconque. Seule Sa Cassandre était au courant de se secret si sombre, que si un jour il venait à être connu de ses camarades ces derniers ne la regarderaient plus avec le même regard... Pire même, le mystère dont elle faisait l'objet sans vraiment le vouloir, se transformerait sans doute en une méfiance irréparable... Pourtant, si cela arrivait un jour... Pourrait-elle demeurer à l'institut en dépit de cette confiance sans doute perdue à jamais, ou bien partirait-elle à plus ou moins long terme..?

C'était en fin de compte la grande interrogation, sachant qu'elle n'avait déjà pas la meilleure presse parmi les autres élèves.

Finalement, elle finit par poursuivre et commença à dire d'une voix quelque peu nostalgique :

"C'est difficile à expliquer simplement, car il faudrait que je te parle de mes parents... Mais pour résumer, disons que c'est mon père qui m'a parlé de l'institut, et qui m'a plus ou moins conseillé de m'y rendre afin d'apprendre à maitriser au mieux mon pouvoir... On en a quelque peu discuté, et au final on en à conclu que ce serait une bonne chose pour moi... Pour l'avenir... Rien de bien extraordinaire comme tu peux le voir, contrairement à certains d'entres vous... Pas de mauvais parents, pas de policiers ou de chasseur de mutants au trousse... Rien que la normalité la plus insipide... Ce qui est assez paradoxal pour quelqu'un comme moi, tu ne penses pas..?"

Ironisa Juliette de manière amusée, en offrant un fugace clin d'œil en biais à Kalalli qui l'écoutait sans mot dire, confortablement installé sur son épaule à la douceur satine. IL était vrai que ce n'était pas tout à fait ce qu'il s'était passé... Mais fondamentalement c'était cela, et ceci était le plus important après tout...

Un jour, le père Juliette lui avait appris que la première des règles en diplomatie, c'était que omettre n'était pas mentir... Une leçon, que la gothique romantique avait bien retenue...
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Sam 24 Jan 2009 - 14:18
L'inuit sourit aux paroles de Juliette. Elle était arrivée d'une façon on ne pouvait plus banale à l'Institut Xavier. Comme lui.

" On a de la chance d'avoir des parents compréhensifs. Moi ils ont bien réagis aussi quand je leur ai dis que je voulais m'inscrire ici. Sauf que je leur ai pas dis que j'étais un mutant. Mais j'imagine qu'ils s'en doutent quand même... La renommée de l'Institut n'est plus à faire de ce côté là. Mais comme les mutants ont sauvé mon père, ils ne peuvent pas ne pas les apprécier. Et puis ils en ont hébergé un d'ailleurs... "

D'ailleurs, pourquoi ne leur en avait-il jamais parlé ? Il était un mutant. Peut être Kala craignait-il que ses parents le voient d'une manière différente. Il soupira à cette pensée alors que ses petits yeux se fermaient lentement, la tête reposant sur la douce épaule de son amie. L'inuit n'avait aucune idée de la façon dont sa famille réagirait. Et il avait peur de le savoir, forcément. Il se rassurait en se disant que s'il ne leur disait rien, c'était pour les protéger des désagréments quotidiens pouvant venir d'anti-mutants qui auraient appris qu'ils avaient mis au monde un "monstre".

Il fallait qu'il parle à ses parents tout de même. Mais s'il devait le faire, ce serait plus tard. Ce genre de chose se disait en face et non par courrier. Repousser l'échéance de cette manière donnait l'impression au jeune garçon qu'il n'y était pour rien s'il ne pouvait pas leur dire. C'était comme ça. La responsabilité n'était pas la sienne.

Kalalli essayait également de se rassurer en se disant que, même mutant, il n'avait pas changé. Certes, il partait régulièrement en mission aux quatre coins du globe pour palier à des menaces anti-mutantes. Il avait participé à une libération d'otages dans un avion, il avait résisté à une attaques de profs contrôlés télépathiquement puis avait vu la moitié de l'institut s'écrouler, arrachant la vie à de nombreux élèves. Ensuite il avait participé à une mission visant à détruire une machine capable de contrôler l'esprit des gens à travers le monde et à libérer un grand groupe d'enfant. Puis il avait infiltré un hôpital psychiatrique pour sauver un jeune garçon enfermé, après avoir risquer de se faire violer. Bref, rien de spécial.

Tout ça, il valait mieux l'omettre s'il devait avouer à ses parents son statut de mutant. Sa mère deviendrait folle, ou ne le croirait tout simplement pas. Elle penserait sans doute qu'il était devenu mythomane ou que le gêne X lui tapait sur le cerveau.

Et puis il fallait qu'il parle à Vadim aussi de la mission. Mais ça aussi c'était difficile. Avec Juliette, ça avait été plus facile. C'était une fille calme et gentille, posée, et qui savait garder les secrets. Ses conseils étaient précieux d'ailleurs. Mais son professeur. C'était différent. Il l'impressionnait beaucoup. Peut être que sa couleur jouait, ou sa taille, mais il n'y avait pas que ça. C'était un militaire, et l'inuit doutait que les peureux soient bien vus.

Tout paraissait si difficile soudainement. Il soupira à nouveau tout en frottant un peu sa tête contre Juliette, machinalement. Il n'avait plus tout à fait conscience de là où il se trouvait sur le moment puis essaya de retracer le fil de la journée jusqu'à réaliser.

Kala ouvrit les yeux soudainement, sans bouger. Un petit sourire en coin, il demanda : " Je me suis endormi longtemps ? "
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Sam 24 Jan 2009 - 23:06
Des parents compréhensifs... Cette formulation banale arracha un bien curieux sourire à Juliette. Certes, elle était contente que cela ce soit passé ainsi pour le petit inuit qui devait sans doute se sentir bien loin de chez lui, mais dans son propre cas elle n'aurait sans doute pas employé ce terme bien que ses parents l'étaient tout autant que ceux de Kalalli. La ou une différence se faisait jour, c'était dans leur incompréhension de ce que Juliette était, et surtout de leur peur, non pas de sa condition de mutante, mais plutôt de l'inconnu que cela représentait... En effet, la mutanité était en quelque sorte comme l'homosexualité, que d'ailleurs la gothique romantique n'avait pas encore révélée à ses parents... C'était une chose inattendue, pour ne pas dire imprévue, dans une vie ou les choses étaient établis par un ordre naturel issu de la nuit des temps elle-même. La plupart des parents ne savaient pas vraiment comment réagir, mais ils n'en rejetaient pas pour autant leurs enfants... Oui, la comparaison parut très judicieuse à Juliette... La mutanité était l'homosexualité de la génétique...

Ses parents, et notamment son père ne la rejetaient pas, mais en même temps ils ne paraissaient pas trouver la voie pour comprendcre ce qu'elle était. En cela, il fallait toutefois leur accorder une certaine justice, avec une fille qui était tout à la fois sexuellement déviante, bien qu'ils l'ignoraient encore, mutante et, de surcroit, gothique romantique dans un esprit clairement ancré dans le passé. Les parents de Juliette n'étaient sans doute pas les seuls responsable dans leur situation actuelles, et cette acceptation de sa part de responsabilité ne la rendait en fin de compte, que plus attristée. Lorsque Kalalli lui dit que ses parents ignoraient sans doute qu'il était un mutant, elle le regarda du coin de l'œil et lui dit :

"Tu as raison, tes parents doivent bien s'en douter maintenant... Mais tu sais, tu devrais tout de même leur dire de toi-même... Les non-dits sont terriblement destructeurs pour les relations, et puisque tes parents on visiblement accepté le fait que tu viennent ici, je pense qu'il serait plus judicieux de leur confirmer ce qu'ils savent sans doute déjà... Autrement, il y aura toujours un malaise entres vous, un silence dérangeant... Ne fais pas cette erreur Kalalli, ce serait vraiment dommage de laisser ta peur détruire ta relation avec ta famille..."

Puis, comme pour alléger quelque peu la gravité et le sérieux de ses paroles, Juliette ajouta d'un ton nettement plus léger :

"Mais ceci étant dit, tu a raison... Nous avons de la chance d'avoir des parents compréhensifs..."

La situation de la gothique romantique n'était peut-être pas aussi claire que celle du jeune inuit, mais au moins ses parents ne l'avaient pas rejeté comme une vulgaire paria... Et ça, c'était déjà une chose merveilleuse selon elle. Kalalli sembla alors parti dans ses pensées, demeurant silencieux durant de longues minutes tandis qu'il continuait de reposer tendrement contre l'épaule de la gothique romantique qui respecta ce silence voulu par le petit inuit. Elle se contenta de faire négligemment glisser son pouce contre la temps du mutant, pour l'apaiser de la même manière que sa mère le faisait à son encontre, lorsqu'elle lui faisait encore des câlins tendre et chaleureux... Avant... Avant qu'elle ne devienne ce qu'elle est, et que sa mère ne la reconnaisse plus comme la petite fille qui était autrefois la sienne. Pourtant, malgré ses tenues, malgré ses gouts, ses choix si particulier, Juliette demeurait la même petite fille qui avait vu le jour à Venise... L'emballage avait certes changé, mais le contenu, lui, était toujours intact.

Et puis soudain, la voix de Kalalli retentit doucement... Il s'était endormi..? Juliette n'avait pourtant rien remarqué... Plutôt que de sombrer dans le sommeil, la gothique romantique songea qu'il avait du, plus surement, en effleurer la lisère en un assoupissement fugace mais réparateur. Il était vrai, que le petit inuit Lui avait semblait des plus las en arrivant dans le foyer... De sa voix la plus mélodieuse, semblable à une caresse, Juliette lui répondit :

"Pas plus de quelques instants... Tu avais l'air d'en avoir bien besoin, n'est-ce pas..?"

Elle glissa délicatement sa main dans les cheveux de Kalalli, et sourit... Finalement, elle ne se débrouillait pas si mal que cela dans le rôle de la grande sœur... Kalalli avait envie de parlé, et c'est pourquoi Juliette décida de le faire parler de ses parents, de sa vie d'avant... Outre le fait que cela lui enlèverait pour quelques temps de l'esprit ce fâcheux et horrible moment imposé par Vadim dans cette asile psychiatrique en Inde, Cela aurait de plus l'utilité de détendre plus encore le petit inuit... Parler de soit, c'était bien souvent s'abandonner après tout, même si certaines personnes comme la gothique romantique arrivaient à tromper la plupart des gens en gardant un contrôle certain sur leurs paroles...

"Dis-moi Kalalli..." commença-t-elle "... De quel endroit viens -tu exactement..? J'aimerais que tu me parle un peu de ta vie avant que tu ne vienne à l'institut... Qui est ta famille, qui étaient tes amis... Quelle est le milieu ou tu as grandi... Enfin... A demi grandi devrais-je plutôt dire..."

Le taquina-t-elle ouvertement, en une énième tendresse de son pouce sur sa tempe...
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Jeu 29 Jan 2009 - 15:52
Visiblement, il avait juste eu une simple absence. Lorsqu'à nouveau Juliette lui caressa les cheveux tendrement, il se blottit un peu plus contre elle. Ca faisait si longtemps qu'il n'avait pas pu se perdre comme ça au contact de quelqu'un.

C'est alors que son amie lui posa une suite de question sur sa vie. L'inuit fut surpris qu'on s'intéresse à son passé mais amusé par sa remarque d'avoir "à demi grandi". Peut être demandait-elle juste ça pour lui retourner la question, lorsqu'ils avaient discuté du père de la gothique. Il resta quelques secondes silencieux, cherchant ce qu'il pouvait bien raconter de sa vie.

" Je viens de Boston. Avant, on vivait dans le Nord-Est de l'Amérique avec le reste de notre tribu. Mais avec la fonte des glaces et la disparition des gibiers, c'était difficile de vivre correctement. C'est parce que peu à peu, la "civilisation" s'était installée parmi nous. De plus en plus de gens ont commencé à s'équiper d'objets électriques ou de produits d'usage courant. Les esprits nous ont donc puni en faisant disparaitre la nourriture... "

Et ils avaient bien raison pensait le petit inuit. Son peuple était responsable de sa propre déchéance. C'était quelque part une juste punition.

" Après les familles ont commencé par partir les une après les autres. Tant qu'à vivre un peu avec des objets des autres peuples, autant y vivre totalement. On n'était plus à ça près. Alors voilà, on est parti. On s'est tous plus ou moins perdus de vue. Je sais même pas ce que sont devenus mes amis. Enfin j'étais petit encore... "

Si on pouvait dire qu'aujourd'hui il était grand... Il sourit un peu à cette pensée.

" Je devais avoir six ou sept ans. Puis on s'est installé à Boston. La vie était assez dure. Nous ne connaissions pas la technologie plus que ce nous en avions vu ou entendu dire. Mes parents ont trouvé un petit appartement. On n'avait pas beaucoup d'argent. Forcément, le monde dans lequel on venait d'arriver demandait des diplômes que mes parents n'avaient pas. Mon père, c'était un grand chasseur. Il était capable de passer la journée à traquer un animal ! " continua-t-il d'un ton soudain enjoué.

" Je me souviens qu'un jour, il était parti au petit matin. La journée a passé lentement, il était sensé revenir dans le milieu de l'après-midi, mais rien. Peu à peu, le soir est arrivé, puis la nuit noire. Nous étions très inquiets qu'il se soit fait attaquer par une bête, ou qu'il soit blessé. Il est revenu avec son traineau au milieu de la nuit avec deux renards blancs. On en mange rarement parce que c'est pas très gros, mais à l'époque le gibier manquait déjà, alors on prenait ce qu'on pouvait. Plus que de voir la nourriture, on était heureux de le revoir lui. C'est un de mes deux principaux souvenir de la vie d'avant."

C'était un des moments qui l'avaient le plus marqué. Une bribe de son enfance gardée au chaud dans son corps et dans son cœur. Il marqua une petite pause. Puis reprenant le fil de son histoire :

" Enfin donc, mes parents pouvaient pas avoir de métier réellement. Mon père s'est engagé sur les chantiers pour rapporter de l'argent et ma mère qui ne savait que faire la cuisine et les vêtements traînait un peu dans les rues à la recherche de choses jetées à revendre, ou réutilisable. Parfois on trouve de petites merveilles... "

Il n'y avait pas de quoi être fier de faire les poubelles, mais c'était une façon de vivre comme une autre quand on n'avait rien.

" Moi de mon côté, j'étais inscrit à une école mais c'était dur au début. Je parlais pas du tout anglais donc j'étais pas très bon. Je comprenais pas et j'avais pas trop d'ami. J'étais "bizarre" pour les autres. Et la logique des cours n'était pas une chose naturelle chez moi. Pour nous, on prouvait sa valeur par des actes concrets, pas par des diplômes prouvant qu'on sait telle ou telle chose. Enfin voilà. Après ça allait un peu mieux avec le temps. Quand on est immergé dans une langue inconnue, on est obligé de l'apprendre. "

Mais ce qui était sûr, c'est qu'il gardé l'iniktitut comme langue préférée. C'était celle qu'il trouvait la plus jolie.

" J'avais pas trop d'amis. Les garçons aimaient bien les jeux de contact, ou le foot. Ca m'a jamais passionné de courir avec un ballon pour le changer de position. Donc j'étais plutôt sur la touche entrain de les regarder, ou je partais sur les toits des immeubles pour être tranquille. Les couchés de soleil sont superbes de là-haut. La ville est plongée dans une lumière orangée qui se reflète sur les vitres des immeubles. C'est magnifique. J'essayais de jamais en rater un seul. Et puis on est bien au dessus de tout. On a une impression de liberté... En dehors du temps et de l'espace. C'est vraiment reposant. On pense plus a rien. On admire, tout simplement. " conclue-t-il avec une pointe de nostalgie.

Ses hauteurs lui manquaient, c'était indéniable. Ce n'était pas ici qu'il pouvait vraiment en profiter... Que pouvait-il dire d'autre... ? Son arrivée à l'Institut peut être.

" Puis un jour en rentrant y'avait une ambulance devant chez moi. Mon père avait fait quelque chose comme une crise cardiaque et on l'emmenait à l'hôpital. Là-bas je suis tombé sur un magazine qui parlait de l'Institut et des mutants. Je me suis dis que peut être vous auriez quelqu'un capable d'aider mon père qui allait vraiment mal. Et je suis venu comme ça. Jusqu'à ce qu'un Lebrehan soigne mon père. Puis je me suis inscris. Voilà. "

Il se détacha du contact si agréable de Juliette et plongea son regard rieur dans le sien en rajoutant : " Tu as dix minutes pour me préparer une dissertation sur ma vie ! Et pas le droit à la calculatrice ! "
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Jeu 29 Jan 2009 - 19:53
"pas le droit à la calculatrice..? Dieu que tu es cruel mon cher.."

répondit Juliette en feignant une attitude fortement dépitée, lorsque Kalalli l'exhorta à "disserter" sur sa vie de petit inuit en l'espace de seulement dix minutes. Libéré du jeune garçon, elle déposa alors ses deux mains sur ses genoux croisés, puis elle leva le nez en l'air durant quelques secondes à la recherche d'une éventuelle inspiration sur le sujet.

"Alors... Voyons..."

Commença-t-elle par dire... Juliette se repassa en mémoire les propos de Kalalli, et tenta d'en extraire une synthèse à la fois ni trop longue, ni trop courte. Une chose était certaine, il n'avait pas eu une vie des plus ordinaire, c'était peu de le dire. Mais en même temps, il était bien plus un enfant de la ville moderne que de son village natal, même s'il se refuserait sans doute à le reconnaitre étant sans doute très fortement attaché à sa culture aujourd'hui éparpillée aux quatre vents. Finalement, la gothique romantique se lança dans l'exercice et dit :

"Pour commencer, tu es donc venu au monde dans un village égaré dans le monde moderne qui est le nôtre, et qui vivait encore à la manière de tes ancêtres en dépit d'une inévitable infiltration de la société de consommation qui est malheureusement devenue la notre. Outre la fonte des glaces, vous avez aussi vu disparaitre peu à peu vos coutumes ancestrales, les jeunes gens de ta tribu s'étant tout naturellement dirigé vers le modernisme et les facilités que cela implique en terme de vie. Je présume que seuls les anciens comme tes parents, devaient encore essayer de perpétuer ce mode de vie devenu bien désuet aujourd'hui, n'est-ce pas..? La dramatique accélération du réchauffement de la planète ayant meurtrie le territoire qui faisait vivre ta tribu de la même manière que vos ancêtres depuis des milliers d'années, ce dernier s'est peu à peu révélé bien trop gravement blessé pour espérer un jour guérir, et vous avez donc du, tous, l'abandonner à une mort programmée à plus ou moins courte échéance. Cette abandon et la dispersion de la tribu qui en résulta a du faire énormément de peine à tes parents, mais ils savaient qu'ils n'avaient pas d'autre choix s'ils voulaient survivre et, surtout, te faire survivre toi. Vous êtes donc venu vous installer à Boston, sans doute un peu au hasard j'imagine, perdu que vous étiez dans une société que vous ne connaissiez que de loin et dont la langue vous échappait. Le plus difficile n'a pas du être tant l'acclimatation à cette nouvelle vie loin de la nature sauvage, remplacée par une nature artificielle mais tout aussi dangereuse qui est celle de la grande ville, que la nécessité d'abandonner vos rites et vos coutumes... Tout au moins, pour tes parents qui, contrairement à toi, n'avaient plus une capacité d'adaptation très grande, ce qui est assez compréhensible vu leur âge. Je pense que comme tous parents digne de ce nom, ils ont du essayer de te donner une vie heureuse en dépit des grandes difficultés qui étaient les vôtres, et dont tes parents ont sans doute tenté de te dissimuler la plus grosse partie afin que tu puisse t'épanouir pleinement dans cette ville et le monde qui allait désormais être le tien. Travaillant sans relâche, faisant toutes sortes de travails pour subvenir à vos besoins sans reculer devant la difficulté, tes parents ont du énormément souffrir de brader ainsi leur vie d'antan, au profit d'une toute autre à laquelle ils n'étaient absolument pas préparé. Mais ils l'ont fait, ils ont persévéré sans jamais abandonner, certainement en pensant à toi et à ton bien-être."

Juliette souffla un instant, puis elle reprit...

"De ton côté, tu as eu plus de facilité pour t'intégrer entièrement dans notre société moderne, notamment grâce à ton jeune âge. Mais cela n'a pas été des plus aisé non plus, car la mentalité des enfants de la ville était bien différente de la tienne qui venait littéralement d'un autre monde si je puis dire. Vos valeurs étaient différents, tous vos vos préoccupation. Tu as du apprendre, composer avec ces autres enfants, mais pourtant quelque chose au fond de toi te rattache encore à ton ancienne vie, ce qui fait que tu n'as pu devenir totalement un enfant de la ville au même titre que eux qui y ont toujours vécu sans rien connaitre d'autre. Cela t'as fait obstacle pour te créer de nouvelles amitiés, et quelque part tu es toujours rester le petit inuit perdu dans un monde que tu ne comprends pas toujours, et qui en fin de compte, t'effraie sans doute encore un peu aujourd'hui. Mais tu as toutefois su t'adapter suffisamment pour faire illusion, allant même jusqu'à dissimuler ta véritable personnalité afin d'être à l'image de ce que tu penses que les autres attendent de toi... Finalement, t'es tu retrouvé ici ou tu as du à nouveau t'adapter non pas à une nouvelle vie, mais à une nouvelle condition qui est celle de mutant. Mais c'est difficile, et il faut se montrer parfois fort et ne pas faiblir, aussi bien devant les multiples personnalités de l'institut parfois bien écrasante, que devant les attaques sournoises et malhonnêtes auxquelles te confronte ta nature de mutant."

Juliette conclu ainsi sa dissertation improvisée sur la vie du petit inuit, tournant à nouveau son visage souriant vers le sien...

"Alors..?" lui dit-elle d'un ton facétieux "Est-ce que j'ai droit à une bonne note, ou bien dois-je réviser des maintenant pour le rattrapage..?"

Même si cela pouvait paraitre stupide de prime abord, la gothique romantique trouvait cela assez amusant.. Et puis si Kalalli était content, elle pouvait bien se plier à ce genre d'exercice après tout...
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Dim 1 Fév 2009 - 15:10
L'inuit écarquilla les yeux lorsque Juliette commença à disserter sur sa vie. Il lui avait parlé de faire ça en plaisantant uniquement parce qu'il lui avait raconté beaucoup de choses. Mais c'était intéressant d'écouter comment la gothique voyait les choses. Il la laissa donc faire, souriant légèrement de temps à autre tant certaines phrases lui semblaient vraies. Il suivit avec encore davantage d'attention le passage qui parlait directement de lui. En moins d'une heure, elle venait d'apprendre à le connaître parfaitement, à un point d'ailleurs assez surprenant.

Kalalli n'arrivait pas souvent à synthétiser correctement ses connaissances. Sans doute à cause de l'âge, et que l'organisation de la pensée était un des points qui était vu pendant les études. Il l'avait d'ailleurs effleuré plusieurs fois en cours de philosophie. Il appréciait donc de profiter de la connaissance des plus anciens.

Lorsqu'elle termina, il lui lança un sourire à la fois franc et taquin.

" Tu devrais avoir la moyenne. Je vais voir avec celles des autres élèves pour équilibrer. Mais certains ont déjà zéro, parce qu'ils sont en missions à l'autre bout du monde. Les absents ont toujours tort n'est-ce pas ? " conclue-t-il avec un ton volontairement plus hautain qui ne lui ressemblait absolument pas, rajoutant davantage de ridicule aux paroles.

Reprenant son sérieux, il rajouta :

" Mais c'était très intéressant à écouter. Tu analyses vite les gens et les évènements. Maintenant tu sais tout de moi ! J'arriverai plus à faire illusion auprès de toi ! "

C'en était d'ailleurs presque effrayant. Sa coquille n'aurait plus d'effet sur elle. Mais heureusement, elle était très loin d'être méchante et Kala appréciait beaucoup Juliette. Elle était la confidente et la tendresse pour lui dans cet institut. Une sorte de grande sœur. Il aurait aimé pouvoir partager avec elle de nouvelles choses qu'il aimait. Mais il n'y avait pas grand chose ici à montrer. Ses immeubles étaient bien loin...

" J'aurai bien voulu te montrer à quoi ressemblaient les couchés de soleil sur les grattes-ciel de Boston... mais je doute qu'on puisse s'y rendre un jour... Et mon pouvoir n'est pas assez puissant pour je te fasse voir un décors entier ici... J'arrive même pas à faire apparaitre des gens de toute façon. Je sais juste modifier légèrement ce que les gens voient, et en bien. J'arrive pas à faire peur ou autre chose avec. Je sais pas si ça va rester comme ça. C'est un peu handicapant des fois en mission... "

Kalalli n'avait aucune idée de la façon d'améliorer son pouvoir. Gabrielle ne semblait pas plus avancée sur la question que lui de toute manière, et s'il demandait à un professeur comment faire pour que son pouvoir soit plus puissant, il lui répondrait simplement que ça viendrait, avec le temps. Ce temps, ils ne l'avaient peut être pas. Le sort pouvait basculer un jour soudainement.

" C'était où le plus bel endroit que tu ais vu ? Moi tu sais déjà maintenant. Qu'est ce que tu ne sais pas d'ailleurs... "
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Lun 2 Fév 2009 - 14:44
"Plein de choses, plein de choses..."

Se contenta tout simplement de répondre Juliette à la dernière interrogation de Kalalli qui n'en était pas vraiment une. La moyenne, c'était déjà ça... La gothique romantique s'amusa du sérieux soudain de l'adolescent, et lorsqu'il prit ce ton hautain et très exagéré, Elle ne pu s'empêcher de lui dire sur un ton légèrement moqueur:

"On dirait que tu as pris des cours particulier avec mademoiselle Kaufman, n'est-ce pas..?"

C'était une moquerie sans gravité pour le jeune garçon, mais pas vraiment pour le professeur Kaufman qui, heureusement pour Juliette, n'avait pas été présente dans la pièce pour l'entendre ainsi médire sur son compte. Encore que fondamentalement, il y avait un fond de vérité certain dans le sous-entendu de cette moquerie... Puis, plus sérieusement, elle ajouta en un regard compatissant ;

"Tu sais Kalalli... Le plus important n'est pas vraiment le pouvoir que l'on possède ou bien encore son degré de puissance, c'est avant tout ce que l'on en fait et, plus important encore, ce que notre imagination est capable d'en faire. Il est bien inutile d'avoir un pouvoir surpuissant, si on ne sait pas comment l'utiliser... Imaginons un instant,que tu puisses contrôler les molécules... Qu'est-ce que tu ferais avec ce pouvoir..? Ou plutôt, est-ce que tu serais capable d'en appréhender suffisamment l'essence même, afin d'en tirer le meilleur parti en exploitant ses nombreuses possibilités..? Tu sais que contrôler les molécules c'est avoir un pouvoir quasiment illimité, car elles composent toutes choses existante dans l'univers. Tu considères peut-être ton pouvoir d'illusion comme limité ou bien encore sans grand intérêt, mais tu as encore le temps de le développer... Il ne tient que à toi je pense, de faire évoluer ce dernier en tentant des choses et d'autres. Tu auras sans doute bien des échecs, mais au fils du temps, au milieu de toutes ces tentatives avortées, tu en découvriras certaines qui se révèlerons satisfaisante... Tout n'est qu'une question de temps, de patience... Et d'imagination Kalalli... Plus que tout, n'oublie jamais que ce n'est pas le pouvoir qui fait le mutant, mais bel et bien le mutant qui faitle pouvoir..."

Juliette venait de faire là une tirade grandiloquente sur les pouvoirs, mais elle y croyait véritablement. Tout comme la créativité n'était pas un don en soi mais simplement l'extension d'une imagination prolifique, les pouvoirs n'était en réalité rien de plus qu'un outil dont l'utilisation dépendait en grande partie des capacités créatives de son propriétaire. Bien sur, il y avait une limite qui ne pouvait être dépassé en la matière, mais elle était bien souvent plus lointaine que ce que l'on pouvait bien imaginer. Kalalli l'interrogea ensuite sur les endroits que la gothique romantique avait déjà visité, suite à son propre aveu sur la question, et cela plongea alors Juliette dans une profonde réflexion. Elle demeura pensive durant de longues secondes, penchant légèrement la tête sur le côté. Finalement, elle dit en une hésitation légère :

"C'est difficile, j'ai eu l'occasion de visiter tellement d'endroits dans le monde... Tous ont leur beauté spécifique en fait, il est assez difficile de dire lequel est le plus beau. Toutefois, je dois admettre que j'ai un sentiment particulier pour le Japon. Tout y est très différent de l'occident tu sais... Ma mère y a des amis, c'est grâce à eux que je connais ce pays... Elle y a passé quelque années durant ses études. Elle était traductrice tu sais... Ma mère travaillait pour les ambassades, se chargeant de faire la liaison linguistique entre des hommes importants venant du Japon et ceux résidant en Europe. C'était bien souvent pour des affaires de commerces entre grandes entreprises, des choses bien ennuyeuses si tu veux mon avis..."

Juliette fit un clin d'œil complice au petit inuit, puis elle poursuivit :

"Mais pour en revenir à ce qui t'intéresse, j'aime beaucoup le Japon. Malgré la modernité, il y règne encore un étrange parfum d'antique qui contraste de façon harmonieuse avec la vie moderne. Je suppose, que c'est du au fait que ce pays à vécu en autarcie complète durant près de cinq siècles, il s'est comme figé dans le temps, tandis que le reste du monde évoluait en nouant des relations entre ses différente civilisations. En fait, je pense que ce pays n'a pas mieux accompli sa transition vers le monde moderne, mais simplement qu'il a un petit décalage avec le reste du monde. J'ai bien peur que d'ici quelques siècles, ce qui fait sa spécificité ne disparaisse à tout jamais... Mais c'est un très joli pays, et j'aime ce sentiment de quiétude que l'on peux ressentir en marchant à travers ses rues déserte. On à l'impression de pouvoir se poser, tout simplement, et de pouvoir profiter d'une certaine forme de paix de l'esprit. Il y a aussi la grande beauté de ses cerisiers fleuris... Ils sont l'exemple parfait, de l'éphémère de la beauté. J'aime beaucoup, je pourrais passer des heures à les contempler, sans jamais me lasser du spectacle..."

Juliette resta rêveuse, le regard quelque peu perdu dans le vide... un soupir, et puis soudain tout cessa et la gothique romantique revint à sa réalité présente. Elle se tourna en direction de Kalalli, et lui dit dans un sourire :

"Voilà..."
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Mer 4 Fév 2009 - 20:50
" Le Japon... murmura l'inuit. C'est vrai que ça doit être beau. Si j'avais de l'argent, ou le pouvoir de Rachel, je passerai mon temps à voyager et à découvrir le monde. Il est si vaste qu'il faudra longtemps avant d'avoir découvert les principaux lieux, mais une vie doit suffire à se gorger de merveilleux souvenirs ! Heureusement qu'avec la télé et Internet on peut se rendre compte que tout ça existe, sinon on imaginerait pas la moitié des lieux. "

Kala regarda Juliette un instant, rêveur.

" Si j'étais resté à vivre dans le Nord en autarcie, je n'aurai jamais vu la mer, la technologie, le sable... J'aurai imaginé que le monde était recouvert de neige la moitié de l'année et j'aurai jamais pu penser que les déserts chauds existaient. Et pareil pour les animaux. Certaines espèces sont tellement étranges. Les plus surprenantes ce sont les girafes je trouve. Et les tamanoirs. Ils se sont adaptés à leur mode de vie mais leur physique a beaucoup changé des autres. "

Il resta silencieux un instant, puis reprit, intrigué :

" Je comprends pas pourquoi nous aussi on change. On a pas besoin de se modifier pour vivre avec la technologie. Alors pourquoi on mute ? Nos pouvoirs sont tous différents en plus. Quel besoin a-t-on d'être élémentaliste, de savoir voler, d'aller vite, de traverser les murs ou de lire les pensées ? C'est pas vital... Enfin de toute façon y'a pas que des choses utiles qui existent... "

Il sourit en coin, et rajouta : " Y'a bien Niko. ". Il releva les yeux vers ceux de Juliette puis un peu gêné de ce qu'il venait de dire, rajouta : " Ch'uis méchant. ". Ce n'était pas son genre de dire ça, mais le mutant obèse était parfois vraiment énervant. Et puis même Kalalli était meilleur que lui en géographie.

" A ton avis, ce sera quoi la prochaine évolution de l'homme ? Avant on pensait aux cyborgs... mais je ne sais pas tellement ce qu'on est capable de faire en ce moment avec les machines intégrées au corps. Ca doit faire bizarre d'avoir une partie qui n'est pas... à nous. Ca doit être tout froid en plus. On doit rien sentir en touchant. Enfin c'est certainement mieux que de pas avoir de membre mais ça fait bizarre à imaginer... "
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Jeu 5 Fév 2009 - 15:04
"C'est vrai que le monde est très beau Kalalli... Sa diversité est sa plus grande richesse, même si celle-ci tend à s'étioler, doucement mais surement, au fil des décennies. Un jour, j'ai lu le livre d'un célèbre philosophe français du siècle dernier qui disait que dieu créait, et que l'homme détruisait... C'est une phrase d'apparence banale, mais qui m'a très fortement marqué de son empreinte."

Juliette poussa un léger soupir... Cette phrase, cette simple phrase d'apparence anodine, en disait pourtant tellement long sur l'humanité... Cette humanité qui avait été jusqu'à haïr et soumettre son prochain, et qui aujourd'hui craignait sans doute que les mutants ne fasse de même avec les non mutants. Peut-être, leur peur n'était-elle pas totalement infondé. Les mutants n'étaient-ils pas des humains eux aussi, après tout..? Le récipient pouvait prendre mille et une forme, mais le liquide contenu à l'intérieur restait toujours le même.

"L'évolution est une chose passionnante tu sais..."
poursuit la gothique romantique "... Et tu viens de soulever un point très intéressant. En effet, jusque là les mutations qui ont bouleversé les espèces ont toujours eu pour seul et unique but d'améliorer les capacités d'adaptation et de survie, en fonction des changements de leur environnement. Les êtres humains n'ont certes pas échappé à cette loi naturelle, mais contrairement aux autres espèces ils ont su se libérer partiellement de leur évolution, en prenant le contrôle de leur environnement... Ce n'est plus uniquement la nature qui a façonné l'homme, mais aussi l'homme qui a modelé son environnement selon son propre gré. Il a su s'affranchir de ses propres entraves, afin de devenir lui-même un créateur."

Juliette regarda ensuite le petit inuit se sentir soudain légèrement honteux de son propos concernant Niko, mais pourtant elle ne pu que sourire devant ce dernier. Elle le savait, ce n'était pas vraiment méchant... D'ailleurs, qui à l'institut n'avait pas eu au moins une fois, des mauvaises pensées envers un autre pensionnaire..? Ce n'était pas vraiment méchant, mais... Tout simplement humain. La vie en communauté était parfois bien difficile, et ce n'était pas Juliette qui allait dire le contraire. Il fallait composer avec les autres, accepter leurs défauts et leurs petites manies, même si on ne les comprenait pas toujours... Cela devait être encore plus difficile pour Kalalli qui avait passé les premières années de sa vie dans un milieu assez replié sur lui-même, contrairement à la gothique romantique qui, elle, avait toujours vécue dans une grande ville avec des milliers de gens différents. Des gens différents, dont elle ne pouvait, par définition, s'exclure elle-même. Finalement, elle lui sourit et lui dit d'un ton doucereux :

"Tu sais Kalalli, personne n'est jamais totalement inutile. Même si ce n'est pas évident au premier abord, tout le monde à sa place sur Terre. On peux parfaitement ne pas comprendre laquelle, mais chaque être humain a sa place en ce monde, quel que soit sa race, son éducation, sa manière d'être... Chaque être vivant est une pièce unique, irremplaçable... C'est ce qui le rend précieux.... Mais ne t'en fais pas, tout le monde à ce genre de pensée de temps à autre, tu ne dois pas te sentir gêné... Ce n'est pas bien, mais c'est sans importance tant que tu sais ne pas la développer en quelque chose de plus préjudiciable envers la personne concernée."

Puis elle passa une main friponne dans les cheveux de Kalalli afin de les ébouriffer, et ajoute;

"Ne t'en fais pas, c'est bien la preuve que tu es humain, avec toutes les imperfection que cela implique."

Dit-elle afin de la rassurer plus encore. Elle revint ensuite sur la question de l'évolution, et tenta d'apporter une réponse à la dernière interrogation du jeune mutant...

"Alors, pourquoi avons nous muté, en ces êtres capable de faire toutes ces choses aussi variées que extraordinaire... Pour être tout à fait honnête avec toi, je pense que personne ne le sais vraiment. Tu as raison, lorsque tu dis que nous n'avions pas besoin d'évoluer ainsi. Prenons mon cas par exemple... Qu'elle est l'utilité de contrôler l'éthéré, dans le cadre de la survie et du confort de l'espèce..? Ceux d'entres nous qui possèdent un pouvoir de guérison sont utiles, tout comme ceux qui contrôlent soit un des éléments primaires, soit la lumière et ses variations comme Jen... Les télépathes peuvent aider les gens à se sentir mieux, un peu comme des psychologues ou bien des psychiatres... Une force surhumaine est aussi utile en terme de survie... Mais tu as raison Kalalli, tous ces pouvoirs ne sont pas utiles dans le sens premier du terme. La plupart d'entres eux ne sont que des extensions naturelles de ce que nous sommes déjà capable de faire. Les téléporteurs peuvent nous emmener d'un endroit à un autre, mais nous avons déjà les moyens de transport dans ce but... Alors en effet, les mutants que nous sommes, sont le fruits d'une évolution apparemment inutile. Mais..."

Juliette se tut, gardant un silence qui appelait toutefois à vouloir entendre la suite. Elle garda ce silence dérangeant durant plusieurs secondes tout en fixant le petit inuit, avant de finalement reprendre...

"... Mais... Peut-être que un jour viendra ou ces pouvoirs, apparemment sans utilité, trouverons leur place dans notre monde. Toi et moi ne seront peut-être plus ici pour le voir, tout comme la prochaine génération de mutants sans doute... Peut-être, faudra-t-il attendre encore un siècle, pour comprendre la finalité de notre apparition Kalalli... Contrairement à nous, à l'existence tellement éphémère, l'évolution se planifie sur des milliers d'années. Mais en attendant, nous sommes là... Ici et maintenant... Il est donc de notre devoir d'éviter la répétition de la catastrophe tragique que la première génération de mutants a connue, et ainsi de permettre aux mutants de trouver un jour leur place en ce monde."

Juliette en avait été convaincue par Cassandre, des son premier entretien avec la belle psychologue au regard absent. Il leur revenait, à eux les mutants adultes, de préparer le monde et la société, afin que les plus jeunes puissent y trouver un jour leur place et s'y épanouir pleinement. La gothique romantique avait pleinement adhéré à cet idéal, et entendait bien faire de son mieux pour aider à sa concrétisation le plus rapidement possible.

"Pour ce qui est de la prochaine évolution de l'homme..." Reprit-elle "... C'est encore difficile à dire... La question est la suivante à mon sens : il y a -t-il une évolution au-delà de nous-mêmes, les mutants..? si la réponse est oui, alors je pense que elle se situera plus au niveau du psychisme que du physique. J'imagine que on peux envisager une nouvelle sorte de mutant... Plus puissant... Mais j'ai peur que ne vienne alors à naitre en certains d'entres nous, le même sentiment de peur que les non mutants éprouvent à notre égard, et qui poussent certains d'entres-eux à vouloir nous exterminer.Les victimes d'aujourd'hui seront-elles les bourreaux de demain..? Je souhaite de tout cœur que non Kalalli, car autrement cela signifierait que nous n'aurions rien retenu de notre propre expérience..."

Cette dernière parole laissa la gothique romantique profondément songeuse... Est-ce que tous leurs efforts seraient pervertis pas la bêtise humaine dont les mutants ne pouvaient pas se défausser de par leur origines initiale..? Ou bien les futurs mutants de cette époque se montreront-ils assez raisonné pour ne pas perpétrer les erreurs des non mutants actuels..? La encore, c'était une bien grande et incertaine d'interrogation. Elle reprit alors la parole, d'un ton nettement moins sérieux et solennel...

"En revanche, je ne pense pas que nous nous dirigions vers une société entièrement cybernétique. Je ne le souhaite pas en tout cas... S'il doit exister des membres artificiels, il ne seront sans doute utilisé que pour pallier à une absence, et leur pose sera certainement lié à des contraintes et une éthique médicale, afin qu'il n'y ai pas d'abus en la matière. Tu sais Kalalli, Un grand physicien du vingtième siècle du nom de Albert Einstein à dit un jour ceci : nous avons perdu notre humanité, le jour ou nous avons découvert la technologie... Il n'avait pas entièrement tort, mais fort heureusement nous avons tout de même su en préserver une part assez grande pour ne pas déshonorer le titre d'être humain. Mais si nous devenons un jour plus artificiel que chair, alors que restera-t-il de ce résidu d'humanité qui nous sépare encore des simples animaux..? Pourrons-nous encore prétendre à ce titre, lorsque seule une infime partie de notre être sera encore vivant..? La technologie est une chose utile Kalalli, c'est certain... Mais il faut veiller à ce qu'elle ne nous envahisse pas, sous peine de la voir nous dévorer comme ces monstres que l'on trouve dans les contes pour enfants..."

Un bein sombre vision de la part de la gothique romantique, mais elle était bien placé pour savoir que l'être pouvait-être tout à la fois aussi humains que... Monstre... Mais n'était-ce pas cette dualité, qui rendait en fin de compte l'homme si imprévisible et intéressant..?
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