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L'enfer, c'est les autres Empty L'enfer, c'est les autres

Lun 26 Jan 2009 - 2:06
Terrain de sport Arrow

Toujours aussi déçu et frustré, Nan' s'en était allé dans le hangar, à la recherche d'un peu de tranquillité. Pourquoi pas sa chambre? D'abord parce que Jay risquait de s'y trouver, et ensuite parce que ce serait facile pour n'importe qui de le retrouver, alors que l'algonquin avait envie d'être seul.

D'ailleurs, il lança un regard franchement étonné à Iacobo lorsqu'il s'aperçut que celui-ci l'avait réellement suivi. Mais il ne pouvait pas s'en plaindre puisque c'était lui qui l'avait invité à le suivre. D'ailleurs pourquoi l'avoir invité ainsi? Pour épargner Jen de sa présence? Pour sauver la vie du Serbe? Parce que, dans le fond, Nan' voulait lui parler? Non. Peut-être un peu... Iacobo était parfois lourd, mais il savait aussi de temps à autres jeter un regard différent sur les choses.


-Tim est parti, tu peux le laisser tranquille.

Ça n'était certainement pas la meilleure façon de commencer une discussion en bons termes avec Yak, mais l'avertissement était là. Qu'on laisse son ami tranquille! S'il se mettait contre eux? Et puis quoi encore? Oui, Nan' s'accrochait au passé. C'était un garçon solitaire qui entretenait peu de relations à l'institut alors il était certain que l'abandon de son meilleur ami prenne du temps à cicatriser, non?
Il alla s'asseoir au pied d'une des roues du Jet. C'était très différent d'un arbre, mais au moins il avait le dos soutenu. Il avait totalement oublié l'appel du Russe.


-J'ai pas le temps de connaître les gens qu'ils partent et se font remplacer. Chez moi, je vivais toujours avec les mêmes personnes, de la naissance à la mort. C'était stable, sécurisant. Ici, ça change tout le temps. Tout le monde trouve ça normal. Et toi?

Tout était si éphémère ici, qu'il ne saurait même pas dire combien d'élèves il avait rencontrés depuis son arrivée.

-Tu t'en fiches, parce que tu détestes tout le monde?
Ou presque, songea-t-il.
Anonymous
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L'enfer, c'est les autres Empty Re: L'enfer, c'est les autres

Mar 27 Jan 2009 - 3:29
Iacobo suivit l'indien d'un pas tranquille alors que ce dernier semblait porter une certaine inquiétude dans sa démarche d'éclaireur expérimenté.

Il arborait un petit sourire aux lèvres, celui du vainqueur sur le champ de bataille dont il oublia rapidement la pitié que pouvait inspirer une lutte contre trois adolescentes pour se concentrer exclusivement sur la discussion potentielle qui suivrait.


Nan l'emmena dans le hangar dans lequel il se trouva un petit abri. Il avait bien sûr inventé une corvée pour bénéficier d'un tête à tête discret à l'abri des regards pour percer à jour son intimité et tenter de faire régner le Bien auquel le petit sauvage manichéen croyait encore sans doute.

Petite introduction agressive lui imposant de se tempérer au sujet de Tim.


"Je ne lui reproche rien, ses valeurs valent bien les nôtres et il a probablement saisi une opportunité intéressante. Je l'utilise à présent régulièrement pour illustrer le vieil adage selon lequel l'habit de ne fait pas le moine"



Nan était un être sensible enrobé dans une fine couche de naïveté qui le rendait absolument doux aux yeux de n'importe quel femme, dénué de toute considération pour la diplomatie vicieuse et les us oraux, ce qui lui permit de s'ouvrir d'office à Iacobo.


"Bienvenue dans la vraie vie l'indien : tu as internet, tu as le téléphone, tu rencontres de plus en plus de gens mais tu es seul, et tu mourras seul. D'autant plus que tu es mutant, ce qui multiplie par des centaines la probabilité que tu cesses de vivre avant un humain. Il fallait découvrir la poudre avant les européens pour les virer et vous laisser fumer le calumet tranquille pendant des siècles.

En ce qui me concerne, je suis abonné à tout cela depuis longtemps, je n'en ai pas grand chose à faire. J'ai suffisamment à faire à m'occuper de moi même, laisse Cassandre s'occuper des autres.

Dans l'absolu, je ne déteste personne voyons : tu chasses dans la forêt pour manger des caribous, je vampirise. J'ai simplement eu un à accrochage avec ta femme à qui j'ai simplement révélé la vérité selon laquelle elle est plus qu'une petite amie, c'est une mère, une maitresse... Cela te plait n'est ce pas ? "
Anonymous
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L'enfer, c'est les autres Empty Re: L'enfer, c'est les autres

Mar 27 Jan 2009 - 4:06
C'était perfide, ce que Iacobo disait. Bon, le terme en tant que tel n'était pas venu à l'esprit de Nan', mais l'idée était là. Dire qu'il laissait Tim tranquille mais continuer, tout juste après, ses médisances. Nan' n'insista pas, c'était Iacobo et l'algonquin savait qu'il ne parviendrait pas à le briser. Comme on disait chez lui, "le destin s'écoule comme le torrent d'une manière irrévocable. Celui qui lui résiste retourne grain par grain au rivage de sable." Et dans ce cas bien précis, on pouvait comparer Iacobo au torrent. Or Nanikana n'avait aucune envie de retourner sur le lit de la rivière en tant que sable.

Mourir seul? Pas question! On mourrait toujours accompagné, avec les Esprits! Nan' ouvrit des yeux ronds. Voilà d'où venait son problème. Il avait négligé ses prières et avait fini par en oublier légèrement les Esprits. Il offrit un sourire ironique à Iacobo qui lui avait offert la solution sur un plateau doré alors qu'il aurait probablement préféré le voir déprimer.

Inventer la poudre? Les virer pour fumer le calumet ad vidam aeternam? Iacobo s'apercevait-il de ce qu'il racontait? Il ne parlait plus de petites guérillas amérindiennes, mais bien de guerres européennes! Celles qui déciment des peuples, abolissent des cultures et effacent des civilisations. Des combats de pouvoir, et non plus de survie.


-Vous virer et devenir comme vous? Non. J'aime mieux être un survivant qu'un meurtrier.

Malgré tout, il avait l'air serein. Bien sûr, puisque les esprits, d'une manière ou d'une autre, veillaient sur lui, sur son bien-être, par la vie ou la mort, la compagnie ou la solitude.
Vivre pour soi, blablabla et compagnie. Iacobo avait toujours aimé parlé beaucoup pour, au final, dire peu, à l'opposé de l'algonquin. Tant mieux si son nombrilisme lui convenait, Nan' avait acquis des valeurs différentes ou la communauté avait une place primordiale.
Il détestait personne mais n'aimait personne non plus, compris Nan' à ses propos, ne prenant même pas la peine de valider ou non cette théorie pourtant vacillante. De toute façon Yak passait au sujet de Jen. Jen qui était trop maternelle. C'était n'importe quoi! En quoi cela pouvait-il déranger le serbe?


-Elle et Tim ont été mes guides en arrivant. Elle l'est encore. Plus qu'une mère. Ça ne me dérange pas. Ça te dérange? Parce que, pourtant, elle n'est pas la mère de tout le monde.

C'était peut-être un peu fort d'embarquer Wind là-dedans, mais c'était l'avantage du mutant osseux : on pouvait lui dire ce qu'on voulait, il ne nous aimait ou ne nous détestait jamais plus ou moins. Nan' évita tout de même de demander comment on se sentait avec Kitty comme petite soeur...
Anonymous
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L'enfer, c'est les autres Empty Re: L'enfer, c'est les autres

Jeu 29 Jan 2009 - 3:48
Iacobo se détendit en s'appuyant sur un véhicule derrière lui. Il s'étira les jambes tout en observant en détail son homologue bronzé. Il plissa légèrement les yeux tout en dévoilant un petit sourire vicieux, il semblait alors à la réflexion.

Il l'écouta sans broncher, préférant s'attarder sur sa soudaine précision dans son langage, l'ajout d'une pointe maligne et ses mouvements révélateurs.

Il ne put que lui donner un second sourire. Cet ancien chasseur de caribous probablement capable de discerner à l'aveugle les excréments de chaque créature de la forêt ne faisait que confirmer son pessimisme naturel et sa théorie selon laquelle chaque individu renfermait son petit satan.


Il n'y avait absolument rien de naïf ou de gentil dans ses dernières paroles. Plutôt une contre attaque orale suivie d'une très vicieuse introduction au sujet de sa muse à propos de laquelle il avait mis en garde directement ou indirectement la totalité de l'Institut. Nan était donc un petit bougre qui profitait de l'immunité accordée à ce pseudo simplet de paysan peau rouge de la part d'américains beaufisants et sûrs d'eux-mêmes.

L'indien pouvait être aussi stratège qu'il le souhaitait, Iacobo était certain d'une chose : malgré son absence de naïveté, il était à la botte de Jen qu'il avait fait il y a quelques minutes une affaire personnelle.


"Meurtrier... tu ne tarderas pas à le devenir. Qui sait, lors de notre prochain affrontement contre des organisations aux intérêts parfois opposés ? Lorsque tu affronteras Tim en duel, je serai présent pour écrire une pièce de théâtre, l'intensité dramatique devrait être à son comble, tu feras ma fortune.

Quant à tes guides... tu les as bien choisis : l'un d'entre eux est passé chez l'ennemi. Ta mère ne me dérange pas tant qu'elle ne cherche pas à s'imposer à moi, ce qui est clairement son petit pêché. J'ai l'impression qu'elle tolère peu la diversité de pensée et qu'elle a du mal à refouler sa violence naturelle, mais je pense que tu dois bien l'y aider"


Il prit sa respiration, fit une légère pause : il était question de laisser doucement couler la colère sourde qui montait en lui. Sa pique ne serait en général pas passé, il aurait du se faire décapité oralement et sur l'instant. Toutefois Iacobo était à la fois lassé de ses joutes vampiriques et ne souhaitait pas (du moins encore) s'attirer l'inimité de Nan.


"Le vilain, pas si mauvais que cela en anglais finalement, suffisamment au moins pour amener sur la table quelques sujets fâcheux, Daedelion aurait pu le faire aussi. Je suis bon seigneur, je daigne te répondre : tu n'as pas tort sur certains de ses aspects, mais j'y travaille, contrairement à toi. Puisque nous sommes au cœur de la discussion : venant d'une tribu, je te croyais plus porté sur la "liberté" que certains de nos camarades, alors comment peux-tu autant aimer t'aliéner auprès d'une française dominatrice ? "
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L'enfer, c'est les autres Empty Re: L'enfer, c'est les autres

Sam 31 Jan 2009 - 19:10
Nan' lança un regard rapide à Iacobo, avait de reporter son attention sur l'eau qui fondait de ses bottes pour couler dans les créneaux du hangar. Il avait été trop loin.

-Pardon, lança-t-il humblement, à demi-voix. C'était un mot plein de sens, pour l'amérindien, le serbe le saurait-il? L'avait-il seulement entendu?

Et Iacobo passait à l'attaque, et si Nan' avait serré la mâchoire pour mieux prendre les pointes de Yak, il la déserra bien vite. Il avait déjà entendu Iacobo être bien plus mauvais. En tentant de ne pas manifester son étonnement, il lui répondit d'un ton grave, omettant volontairement la partie concernant un potentiel duel entre son coloc et lui.


-Je suis déjà un meurtrier, et tu le sais. Je ne parlais pas de l'individu, mais du peuple...

Nuance importante, mais dont tout le monde se fichait. L'honneur du peuple, du clan, de la famille, devait toujours passer avant le sien propre. Subir le déshonneur du bannissement pour préserver l'honneur des siens.
Iacobo revint sur le sujet de Jen, expliquant la raison de leurs différents à répétition, selon lui. Il avait peut-être raison, peut-être pas tellement, aussi. Au moins, ça éclairait Nan', qui comprenait mieux leur relation houleuse. Nan' l'aidait à refouler sa violence naturelle? Sarcasme Iacobien ou sincérité? Nan' ne parvint pas à interpréter son ton.
Comparé à Daedalion, il sourit. C'était peut-être pour cela qu'ils étaient tous deux amis de Rachel, ou bien c'était parce que Rachel était l'amie de tout le monde. N'empêche, la comparaison était forcée. Nan' n'y avait pas mis le ton dégoûté de l'électrokinésiste!
... Qu'est-ce que le serbe venait de dire? Avait-il vraiment? Si, il l'avait fait!


-TU TRAVAILLES SUR WIND? Elle n'est pas un objet... la changer, c'est la changer!

Les sauvages n'étaient pas tous patriarcaux, certains peuples étaient matriarcaux également, mais tous connaissaient la valeur de la femme et celle de l'homme, leur importance, leur individualité, et les considéraient à peu près égaux. Les femmes n'avaient simplement pas le droit de participer à certains conseils de village. Et la liberté... ce n'était pas seulement de pouvoir courir ou se baigner nu dans une forêt. Ce n'était pas l'idylle que voyaient tous les blancs dans les "sauvages". Vivre au grand air et mourir d'une pneumonie, de l'attaque d'un carcajou, de s'être perdu, d'une crue des eaux inadvenue. À moins que liberté signifie lutter et survivre, non les siens n'étaient pas plus libres que tous les élèves confortablement installés dans ce repaire pour mutants, cette bulle de cristal qui les protégeait de toutes les intempéries et ne s'ouvrait que trop rarement. Rictus.

-Ma liberté a plus de contraintes que ce que tu imagines, ou même que la tienne, et qu'aucune fille ne pourra jamais nous en donner.
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L'enfer, c'est les autres Empty Re: L'enfer, c'est les autres

Lun 9 Fév 2009 - 4:10
Le serbe se détendait toujours les jambes tout en jetant régulièrement de brefs coups d'œil sur l'indien.

Il était intéressant dans le sens où son personnage n'était ni mièvre ni fade. On aurait dit l'indien sorti tout droit d'un roman épique relatant les tribulations d'un sauvage aux valeurs pures et respectées.

Sa conviction était qu'il s'était sans aucun doute corrompu au contact de la civilisation mondialisée. Il avait sûrement commencé à se défendre naïvement contre une société qui ne lui ferait pas de cadeaux avant d'acquérir toutes les armes pour attaquer à son tour celui qui viendrait le chercher, en oubliant un peu les esprits et les grigris de son papi.

Toutefois il ne déballait pas ses grands idéaux comme un vieux philosophe à l'odeur renfermée qui aurait eu ses avis sur tout sans n'avoir jamais rien vécu d'authentique. Il y avait bien là de la sincérité lorsqu'il parlait de peuple et de liberté. Il se demanda combien de temps encore il serait heureux : il l'imagina dans dix ans père de deux enfants dans son bel appartement rangé méticuleusement par Jen en femme d'affaire occupée, et lui souriant bravement après l'énième moquerie de sa compagne à son sujet.

Il se brusqua sur le terme de travail de personnalité et enchaina tranquillement sur une petite leçon de vie, sans doute nostalgique des bons vieux conseils du sage croulant qui lui lisait des histoires le soir, à l'époque.


"Tu parles trop vite. Sans le vouloir, tu travailles toi aussi sur ton entourage et plus particulièrement sur Jen, sans doute plus que moi. Tu es motivé par des valeurs que tu tentes de faire partager au jour le jour et que tu introduis subtilement dans toutes tes actions et tes gestes. Nous sommes tous des objets. Mieux encore, nous sommes les très beaux jouets de trois individus possesseurs d'un établissement scolaire de guerre. Tu te fais façonné tout le temps, mais façonnes-tu ?

Je ne crois pas en la liberté. Il n'y a que l'instant. Et à l'instant, ta petite amie t'a menti"
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Mar 10 Fév 2009 - 0:41
Nan' sourit. Ce devait bien être la première fois depuis Pikogan qu'on lui disait qu'il parlait trop... Vite ou pas.
Il acquiesçait tout de même, lentement car il réfléchissait aux propos de Iacobo et l'écoutait d'une oreille critique. Après tout, tout le monde savait que le serbe avait de la verve, mais des opinions tranchées, et parfois un peu trop extrémistes. Effectivement, il modifiait son entourage et se laissait modifier par celui-ci. C'était ce qu'on appelait les interactions, l'évolution, la communauté. C'était la vie en fait. Les esprits qui venaient, inspiraient une idée, un geste. Celui-ci pouvait changer des choses minuscules ou gigantesques. Il y avait tout de même une marge entre accepter d'exister en influençant son entourage et décider sciemment de le changer, à son sens. Mais à quoi bon s'obstiner avec Iacobo? La preuve avait déjà été faite que cela pourrait durer longtemps pour ne rien changer au final. Aussi bien conserver sa salive!


-Je suis un objet mais aussi un sujet, je façonne constamment.

Il lui sourit, sachant pertinemment que c'était le genre de réflexions auxquelles on ne s'attendait pas, venant du "sauvage". Non pas parce qu'il n'en avait jamais, mais parce qu'il les gardait souvent pour lui.
Il ne voulait pas se mêler des questions autoritaires -sujet sensible et probablement donc dans les 5 favoris du Nexus- à savoir s'il était ou non le jouet des professeurs. À son avis, ils avaient tous le choix de leur obéir ou non, de rester sous le toit de l'institut ou non. Bon, certains facteurs influençaient la décision, mais elle était complètement leur au final. Et puis, ils pourraient toujours rejoindre Ganymède ou une autre organisation mutante, si ils se décidaient à quitter l'institut.

Nan' prit un air sévère à la dernière phrase de Iacobo. C'était un sujet sur lequel on lui avait instruit de ne pas plaisanter.


-Ne dis pas ça à la légère, c'est une accusation grave. Elle n'a pas menti. Elle s'est tue et je suis mal placé pour le lui reprocher, en vérité...

Toujours renfrogné, il tenta tout de même de dévier la conversation, pour éviter un affront avec un élève qu'il respectait malgré tout.

-Pourquoi tu en parles si tu n'y crois pas? De la liberté...
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L'enfer, c'est les autres Empty Re: L'enfer, c'est les autres

Mar 17 Fév 2009 - 3:41
Nan n'avait même pas réagi sauvagement à sa petite pique portant sur la première femme de sa future large tribu. Il n'avait pas dégainé son tomahawk, ni poignardé brutalement le serbe par vengeance. Non, simplement une réponse calme, posée, presque philosophe. Il mutait sans doute progressivement en petit vieux.

Il faisait même plus que pardonner : dans toute sa bonté spirituelle, il finissait par se reprocher lui-même sa conduite. Elle avait bien exercé son lavage de cerveau dominateur et francisant. La conversation commençait à tourner en rond puisqu'il ne réagissait que de façon terne au cœur de la discussion. Iacobo ne souhaitait d'ailleurs pas s'étendre dans de longs monologues hésitant entre les confessions de bistrot et les bribes de spiritualisme.

Fatigué, l'indien l'avait l'air aussi. Il le relançait sur la liberté, un vaste thème fourre-tout que l'on sortait généralement pour les grandes occasions, c'est à dire la petite drague dans les bars de Salem.

Il soupira, un peu déçu par le manque d'autonomie de Nan qui semblait heureux dans le meilleur des mondes, dénué finalement de tout sens critique et rejetant même la moindre participation de Jen dans son conflit conjugal.


"Impressionnant. Tu en arrives même à te critiquer et l'épargner dans cette histoire, tu as renversé la situation sans même t'en rendre compte. Elle a fait son travail, c'est regrettable, très regrettable. Dans d'autres circonstances moins "corrompues", tu aurais sans doute pu profiter de ton regard neuf sur notre monde bien terne.

La liberté, penses-y Nan. Tu féliciteras Jen de ma part..."



Il quitta le hangar sans un mot après avoir jeter un dernier coup d'oeil sur le garçon.

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Mer 18 Fév 2009 - 1:32
Ouioui, il avait bien renversé la situation. Du moins verbalement. Après tout, pourquoi s'évertuer à médire alors qu'il serait certainement plus simple (et encore...) de discuter. C'était ce qu'on entendait toujours non? Il verrait bien, la lune n'était même pas encore levé ni la neige fondue... À vrai dire, il était encore un peu fâché contre Jen, mais avait voulu le cacher à Iacobo, sans trop savoir pourquoi. Par réflexe défensif peut-être? Ou encore juste par esprit de contradiction, en acceptant d'avoir des torts et n'accusant pas tout un chacun des douze plaies d'Égypte.
Malgré tout il restait fâché. Ou déçu. Il faudrait qu'ils remettent toute cette histoire au clair, Jen et lui, et qu'elle lui explique son point de vue quant au départ de Tim. Ils en avaient certes parlé, mais peut-être pas assez en profondeur...


-Cool..., souffla-t-il en regardant Iacobo sortir. Vibration inaudible de l'air autour de lui.
Bien entendu, il aurait pu profiter de son regard différent sur le monde. Il n'avait jamais essayé, voyons donc. Et on ne l'avait jamais traité de sauvage non plus, d'inculte. Non.
Faites ce que je dis, pas ce que je fais, surtout.
Quand il avait construit ses raquettes, ses attrappeurs de rêves, ses théories un peu marginales, ses croyances extravagances, ses saluts algonquins, on lui avait dit
"Merci, c'est cool de nous partager quelque chose de nouveau, rafraîchissant!"? Oublions les saluts et les raquettes. Il avait dû s'habituer, s'acclimater, faire des efforts probablement plus importants que la moyenne des élèves ici, et un jeune Serbe venait lui remettre au visage qu'il n'aurait pas dû?
Bien sûr... Il aurait dû s'attendre à ce que tout le monde s'adapte à lui... évidemment, tout aurait été bien moins compliqué!
Ou pas. On lui aurait reproché -avec raison- de ne penser qu'à lui. Nan' soupira et se laissa choir contre la roue du X-Jet.
Au final, qu'en avait-il, qu'en avaient-ils plutôt, réellement à faire de son regard neuf sur le monde? Et de celui d'Ivy, ou de Laura? Mauvais exemples, elles étaient plutôt du genre à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Tout le monde ne peut pas être content, mais tout le monde peut être déçu par contre. Illogique pénible.

La liberté des uns, disait-on, se termine là où commence celle des autres. Les autres, c'était véritablement l'Enfer!

Nan' resta là un bon moment à réfléchir, avant de se lever pour aller discuter avec Jen.


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