moment de vérité

Angel s'était tourné lorsque la porte s'était ouverte. Madame la marquise daignait enfin les rejoindre. Il écouta ses excuses vaseuses, se rendant compte qu'elle les prenait pour des jumeaux.
En tout cas, elle était bien la charmante demoiselle au regard si noir qu'il avait rencontré la nuit précédente.
Sven se chargea des présentations et pour illustrer les propos du jeune homme, Angel reprit peu à peu sa forme normale.

"Enchanté Juliette. On a commençait sans toi. Si tu veux tu peux prendre les sous-vêtements féminins..."

Angel n'avait jamais repassés ses choses là, en plus y'avait de la dentelle partout, un coup à tout cramer encore.

C'est alors que Sven, inconscient du danger qu'il courrait, présenta son chef d'oeuvre à la jeune gothique. A coup sur, le regard noir qu'Angel avait subi dans la soirée d'hier ne paraitrait qu'une mise en bouche à côté de ce qu'elle allait réserver au jeune mutant.

Juliette demeura perplexe devant les explications de Sven... L’autre était lui, mais pas lui... Et il pouvait aussi être elle, mis seulement lorsqu’il le voulait... Devant des explications aussi nébuleuses, la jeune gothique ne put que rester sans voix, fixant le second Sven avec un regard interrogateur. Un regard, qui se teinta rapidement de surprise en constatant que le second Sven sembla comme se dissoudre dans le néant, pour laisser la place à un tout autre garçon. Puis, Juliette compris... Ce garçon, Angel d’après Sven, c’était une sorte de caméléon, et c’était sans nul doute la son don... Imiter l’apparence des gens. Pouvait-il aussi assimiler les formes des objets.. ? C’était la une question qui traversa l’esprit de la jeune gothique, toujours avide de cette curiosité qui ne lui faisait jamais défaut.

Angel proposa alors à Juliette de se partager le repassage, en lui laissant les sous-vêtements de la gente féminine... En dépit de ses efforts pour le cacher, Juliette compris rapidement qu’il était quelque peu gêné de devoir manipuler les petites culottes, soutiens-gorge et autre lingerie féminine, que pourtant ce dernier de devait pas avoir honte de regarder lorsqu’ils étaient généreusement porté. Bien évidemment, Juliette accepta immédiatement, sachant que tout d’abord la lingerie était une chose assez simple à repasser, et ensuite, que la plupart des articles de lingerie féminine ne nécessitait pas de réel repassage... Il suffirait donc bon bref coup de fer, et la jeune gothique n’aurait plus à la replier.

Sven revint soudain au devant de Juliette avec, selon lui, une surprise. L a jeune gothique se demanda bien quelle sorte de surprise il pouvait bien lui faire, puisqu’ils ne se connaissait pour ainsi dire absolument pas. Le jeune homme déplia alors un vêtement qu’il avait visiblement repassé, et le présenta à Juliette qui le prit dans ses mains. Son visage, jusqu’ici plutôt aimable et souriant, arbora alors rapidement une mine des plus consternée...

‘’Ma nuisette...’’ ne put-elle qu’exprimer, tant sa surprise était grande.

Lorsque Sven lui expliqua qu’il y avait fait un trou et que ce dernier, de par sa forme en ogive typique du style gothique était cool, Les mains de Juliette se crispèrent rageusement sur la nuisette définitivement inutile...

‘’Cool.. ? Cool ? ?’’ commença-t-elle alors à élever doucement la voix en dépit de sa fragilité musicale ‘’Une nuisette en satin de chez Galducci (grand magasin de lingerie italien, de la fin du 21e siècle ^^) , et tu trouve cela cool ? ? ?’’

Juliette baissa alors rapidement la nuisette immettable et jeta un regard noir vers Sven... Un regard encore plus sombre et inquiétant que celui qu’elle avait pu jeter la nuit précédente à Roscart et aux autres élèves... Un regard ténébreux et meurtrier, qui trahissaient Une colère que la jeune gothique n’exprimait que très rarement. Non seulement il lui avait fichu en l’air une nuisette hors de prix, mais en plus il osait s’en amuser en lui disant que c’était ‘’cool...’’

‘’Espèce de misérable beotien...’’ finit-elle par lui dire d’une voix devenue légèrement plus grave

Après cette insulte, ô combien forte pour la jeune gothique, celle-ci détacha sa main droite de la victime satiné et la leva alors très haut au dessus de sa tête, avant de finalement la laisser redescendre légèrement en biais tout en accélérant sa course... Juliette allait voir si Sven trouverait cela toujours aussi ''cool'', lorsqu’elle lui aurait littéralement décroché la tête d’une vigoureuse gifle assassine...

Jess était sortie des cours complètement lessivé. Pas que les cours étaient ennuyant, au contraire, mais elle n'en pouvait plus mentalement des évènements que ne cessaient de se déferler sur l'institut à longueur de temps. Heureusement qu'elle parvenait à avoir de bon moment tranquille, calme, détendu, avec d'autres élèves de l'institut, sinon elle serait vraiment vidé.

Elle passa devant le panneau et découvrit qu'elle n'était sur aucune des corvées. Au premier abord elle sourit, songeant qu'elle allait échapper à tout cela, puis finalement laissa retomber ses lèvres. Tous avaient quelque chose à faire. Alors elle décida d'aller demander elle même à quelqu'un pour aider quelque part, sinon elle passerait sa journée à... non pas une journée de plus.

Peu après cette pensée elle entra dans le salon, traînant un aspirateur derrière elle en le tirant avec le tuyau. Elle vit que trois personnes étaient là, dont Sven.

« Salut. J'avais rien à faire du coup j'ai demandé à quelqu'un qui m'a filé cet aspi en me disant de le passer ici. ...ça sent le brûlé non ?... »

Jess laissa retomber le manche de l'aspirateur, pour en attraper le fil et chercha une prise du regard, mais s'interrompit en voyant le regard noir de la jeune fille sur Sven. Elle tenait dans une main une nuisette trouée, visiblement par un fer à repasser, et l'autre en l'air prête à redescendre.

Il semblait que Juliette réagissait bizarrement à sa surprise. Elle n'était manifestement pas aussi optimiste que Sven qui trouvait toujours une bonne chose partout.

Il haussa un sourcil d'étonnement. Son regard était noir. Allait-elle se métamorphoser en quelque obscure créature sortie du fond des âges et des strates pour le dévorer ? Ou bien autre chose... Sa main se leva. En réflexe de survie, Sven se volatilisa, laissant choir la fameuse nuisette objet du délit.

Un instant plus tard, il réapparaissait de l'autre coté de la table où se trouvaient les piles de linge, essayant de mettre le plus d'objets entre Juliette et elle.

"euh... J'allais te la rendre hein, pas la peine de s'énerver..." Puis, reprenant le cours d'autres idées avec un aplomb décoiffant. "Je vais faire les pantalons alors."

Angel avait vu venir l'orage et les premiers éclairs furent impressionnants et vraiment menaçants.
Pauvre Sven, il n'aurait pas aimé être à sa place.
Son innocence et sa naiveté ne semblait pas jouer en sa faveur et la jeune gothique n'appreciait pas vraiment son humour.

"Euh il ne l'a pas fait exprès Juliette, un accident est vite arrivé. Si tu veux, tu te chargeras aussi des pièces délicates..."

Angel tenait de faire redescendre la pression tandis que le jeune homme s'exilait de l'autre côté de la pièce, mettant une table entre lui et la jeune furie pour se proteger.

Suivant le jeune homme qui tentait de faire diversion et de changer de sujet, Angel renchérit:

"Oui remettons nous y, sinon on aura fini à la saint glinglin."

A l’instant ou la paume de sa main allait s’abattre avec violence sur la joue de Sven – l’idiot du village - Juliette se sentit très légèrement en perte d’équilibre suite à la rencontre de la violence de son geste avec... Du vide.. ? Durant un court instant, la jeune gothique eut un mouvement de recul devant ce fait inattendu. S’il y avait bien une chose à laquelle elle ne s’attendait certes pas, c’était bien que le mutant s’évapore dans les airs. Comment diable avait-il fait cela.. ? S’était-il téléporté, ou bien avait-t-il tout simplement bouger trop rapidement pour que l’oeil de Juliette ne s’aperçoive de quoi que ce soit.. ? Quel qu’en soit la raison, Sven se retrouva toutefois instantanément à l’autre bout de la table ou s’empilaient les affaires déjà repassé

Tout à sa surprise, Juliette se reprit cependant assez vivement, toujours encline à démontrer au jeune garçon que ce qu’il avait fait à sa pauvre petite nuisette sans défense n’était pas bien. Son attention de nouveau entièrement dirigée vers Sven, la jeune gothique ne prêta pas une seule seconde d’attention à Jessica qui voulait, pauvre malheureuse passer l’aspirateur dans le salon, et lorsque Angel tenta de prendre la défense du tortionnaire de nuisette en satin sombre en prétextant l’accident bête et que nul n’aurait pu prévoir tout en proposant à Juliette de s’occuper, en plus de la lingerie féminine, des pièces qu’il dénomma élégamment délicates, la jeune gothique eut un petit sourire malsain en jetant de nouveau un regard insistant envers le norvégien...

‘’Entendu... Je vais commencer par Sven dans ce cas...’’

A peine cette petite phrase, d’apparence anodine fut-elle prononcée par Juliette, que celle-ci se précipita d’un pas rapide vers l’endroit ou le mutant avait réapparu l’air moyennement rassuré. Elle contourna prestement la table qui la séparait du rustre jeune homme, et se prépara à laisser de nouveau tomber le couperet de la justice Satine...

S’attaquer aux précieuses affaires de Juliette... Sven ne savait pas encore dans quel guêpier il venait de se mettre. La jeune gothique n’était pas rancunière, loin de là... Elle n’était même, pas méchante pour deux sous... La tolérance était une de ses valeurs les plus importante d’ailleurs... Mais comme toute personne dite gentille, lorsqu’elle se mettait réellement en colère la jeune gothique pouvait se montrer particulièrement violente... Une violence d’autant plus importante, qu’elle disparaissait instantanément une fois justice rendue... Ceci étant dit, plus le coupable fuyait, et plus la jeune gothique se montrait particulièrement tenace...

Que Sven fuit jusqu’aux confins de l’institut, et Juliette le suivrait à la trace...

Jess comprit ce qui se passait, et décida de ne pas s'en mêler. Elle repasserait plus tard ou laisserait le soin à quelqu'un d'autre de faire sa corvée. Sven esquiva habillement la main grâce à son pouvoir, ce qui extirpa un léger sourire à la jeune fille lorsqu'elle vit la surprise de Juliette.

« Je crois que je reviendrais plus tard! Bon courage... »

Ce bon courage s'adressait à Sven et Angel, qui devait affronté une furie... Remarque Jess comprenait très bien sa réaction, mais ça ne l'empêcha pas de fuir de la pièce en traînant toujours l'engin derrière elle.

[--> ailleurs ( et bonnes vacances!) ]

Face à la furie destructrice de Juliette, Sven était un peu pris au dépourvu. Plus il reculait, plus elle le suivait, et il n'était pas question de se vaporiser en attendant que ça se passe... Il fallait finir le repassage d'abord.

"Maais... du calme... Je discutais avec Angel, j'ai pas fait attention, mais tu peux la repasser si tu veux..."

Peu convaincu lui même par ses propres paroles, il décida de prendre de la hauteur : il s'allongea sur un nuage et alla se coller au plafond, hors de portée des mains vengeresses de Juliette.

‘’La repasser.. ?’’ Juliette crut, l’espace d’un instant, qu’elle allait tuer Sven

Non seulement il lui avait détruit une superbe nuisette de chez Galducci, mais en plus il continuait de se moquer ouvertement d’elle... Levant un doigt rageur en l’air, en direction du nuage sur lequel reposait le jeune mutant, Juliette lui dit d’un ton étrangement dur dans la bouche de la jeune gothique...

‘’Descend immédiatement espèce de sale petit lâche, tu m’entends.. ? tu vas voir ce qu’il en coûte de se moquer de moi comme tu es en train de le faire !’’

Juliette ne décolérait pas le moins du monde... Terrible colère, que celle d’une personne habituellement douce. Pourtant, la jeune gothique ne se serait pas laisser à aller à un tel comportement, si Sven s’était tout simplement et très sincèrement excuser de sa bêtise.. Mais non, il avait fallu qu’en plus de son manque flagrant de soin envers ses affaires, il fasse comme si de rien n’était, et que en plus il se moque ouvertement d’elle... C’était plus que Juliette ne pouvait en supporter, et cela lui rappela soudainement l’une des raisons qui lui faisait tant détester la vie en communauté...

‘’Descend de ton nuage...’’ lui ordonna-t-elle de nouveau ‘’... Et je te ferais voir des étoiles...’’

Et quelles étoiles...

Frank pénétra dans le salon une pomme à la main et les cheveux mouillés, fraîchement sorti de la douche. Le cours d'Olivier avait été plus physique que prévu, et il commençait à se demander si il n'allait pas passer le reste de sa vie en entraînement.

"Eh ! Doucement avec mes équipiers mam'zelle !"

Il observa la jeune fille , visiblement très en colère, et la scène de cette nuit lui revint en mémoire. Elle faisait partie des filles qui avaient cru bon de les rejoindre à moitié nue.

*Mal sapée, mal maquillée, mais jolie la nuit, c'est ce qui compte.*

Affichant un sourire que lui seul pouvait comprendre, il leva le regard vers le nuage.

"Sven, qu'est-ce que tu as fait pour énerver la jolie demoiselle ?"

Il y avait de grandes chances qu'il ait simplement dit quelque chose de travers. Le norvégien semblait suivre sa propre logique lors des conversations.

Bureau d'Olivier

L'entrevue avec le directeur n'avait pas laissé la non-voyante indifférente. Légèrement troublée et toujours sous l'effet de sa vision nocturne, elle n'en était pas moins soulagée d'avoir éclairci la situation avec Olivier, comme si un poids s'était ôté de ses épaules. Olivier semblait toujours croire en ses compétences et lui faire confiance, c'était rassurant. Errant seule au milieu du couloir, Cassandre s'arrêta devant le salon, attirée par une certaine agitation, et une forte odeur de brûlé.
La jeune femme suivi son odorat exacerbé jusque dans le salon, où en quelques éclats de voix, elle localisa les principaux acteurs du charivari.
Contre toute attente, la situation houleuse apporta une ébauche de sourire sur son visage mélancolique : depuis son arrivée à l'institut, elle n'avait jamais eu l'impression qu'il était vivant. Les voix qui fusaient de la pièce, celles qu'elle dévinait dans le jardin, le va et vient des élèves dans les couloirs et l'écho de leurs conversation affairées.. Ils étaient déjà bien loin de l'attaque de l'école, des blessures, du camp, des enlèvements, des deuils...

Le nez en l'air, elle prit doucement la parole :

"Eh bien... Je vois que la répartition des tâches n'était peut-être pas la plus judicieuse." dit-elle, songeant au tableau instauré par Carrie, sans pour autant expliciter sa pensée.

"Malheureusement, je crois que personne ici n'a le pouvoir de remédier à cet incident..." ajouta-t-elle en se dirigeant vers l'un des fenêtres du salon, qu'elle ouvrit avec précaution pour aérer la pièce.
Elle fit ensuite quelques pas vers Laura. Elle n'avait pas pu lui parler depuis l'enterrement, mais son silence parlait pour elle... Cassandre vint s'asseoir près d'elle. Elle laissa s'écouler quelques secondes, puis lui demanda, un ton en dessous en posant une main amicale sur son épaule :

"Tes parents doivent s'inquiéter. Veux-tu qu'on les appelle ensemble ?"

Toutes les pensées préoccupant Cassandre s'effacèrent derrière la détresse qu'elle percevait dans l'adolescente. Que pouvait-elle faire pour alléger son chagrin : la réponse était limpide, rien. Seul le temps parviendrait à refermer ses blessures, et pourtant la jeune femme n'avait pas l'intention d'attendre que le temps ait fait son oeuvre. C'était maintenant que Laura avait besoin du soutien que l'institut pouvait lui donner.

"Laura... Ils doivent savoir." répondit-elle doucement en accentuant légèrement la pression de sa main sur l'épaule de la jeune fille. Ses parents devaient toujours les attendre, et elle pouvait s'imaginer toute leur angoisse, angoisse qu'il faudrait bien confirmer tôt ou tard avec la nouvelle tragique...

Cassandre hocha lentement la tête à l'approbation de Laura. Elle allait lui proposer l'intimité de son bureau pour effectuer le coup de téléphone, mais la mutante avait été plus rapide. Le temps qu'elle rejoigne la jeune fille auprès du téléphone, le numéro avait été composé.
Tant pis...

A la demande de Laura, Cassandre tendit la main vers le combiné sans hésitation. Elle était habituée à porter la mauvaise nouvelle. C'était une position inconfortable, mais il fallait bien quelqu'un pour s'en charger. De plus, elle avait encouragé Laura à affronter cette épreuve, et il était clair qu'elle ne la laisserait pas seule face à cela. Sa main trouva celle de Laura et remonta vers le combiné, qu'elle colla à son oreille, la tonalité de la ligne sonnant comme le glas. La psychologue prit Laura par l'épaule pour la mener dans le couloir, d'où elles pourraient parler sans gêne, attendant avec nervosité que quelqu'un réponde.

Cassandre tomba sur le père de Laura. Elle lui expliqua la situation avec le maximum de tact possible. La famille, bouleversée par la nouvelle, promis de passer voir Laura dans l'après-midi.

[hrp : on va placer tout ça en hors plan si tu veux bien, car sinon on a pas fini]

Cuisine

Draena entra dans le salon en croquant dans une pomme. N'ayant pas de corvées à faire, elle avait décidée de se repérer dans l'institut. Elle avait repérer sa chambre, la cuisineet les salles de classes.

Repérant un fauteuil mouelleux, elle s'installe et termine sa pomme en regardant vers la fenêtre ouverte, sans faire attention à ceux présents.

Laura revint dans le salon avec Cassandre, elle raccrocha le téléphone et regarda la fille qui était arrivée entre-temps, puis à nouveau la psychologue. Elle avait eu la gentillesse de parler à sa place, et elle, elle n’avait même pas été fichue de la remercier ! Elle se rappela de la voix de son père, assez tremblante, mais surtout du long silence qui avait suivit la nouvelle annoncée par Cassandre. Elle se sentait vidée de toute émotion, elle n’avait pas de larmes, plus de larmes, et elle avait comme un peu froid. La gorge nouée, elle n’arriverait sûrement pas à parler si elle essayais. De toute façon, elle ne saurait pas quoi dire. Elle sortit du salon, sans vraiment savoir où elle irait, elle avait juste besoin de marcher.

Salon Cuisine

La situation empirait de minutes en minutes. Angel, quant à lui, continuait à repasser. Sven s'était refugié sur son nuage, hors de portée de la folie furieuse de Juliette.
Alors que plusieurs personnes entraient et sortaient de la pièce, vaquant à leurs occupations, Angel tenta à nouveau une approche.

"Ecoute Juliette, j'admet que Sven a un humour douteux, mais l'erreur est humaine, il ne l'a pas fait exprès. Et comme disait les stoiciens, à quoi bon s'enervait contre quelqu'un d'avoir cassé un objet alors qu'on savait auparavant que cet objet était cassable. Ce ne sont que des choses matérielles, ce n'est pas si grave..."

Angel sentait bien que ce qu'il disait devait sans doute passer bien au dessus de la jeune fille tout à sa colère.
Lorsqu'il apperçut Cassandre, il se dépécha de cacher le t-shirt de fac d'Olivier sous le tas de vêtements. Elle avait beau être aveugle, son don de double-vue pourrait l'avertir de la bétise du jeune homme.

"Il vaudrait mieux finir de repasser, ainsi chacun pourra repartir de son côté et vous n'aurez pas à vous supporter toute la journée..."dit-il a ses deux collègues de corvées, tentant une nouvelle approche.

Sven était resté en haut de son nuage, bien à l'abri de Juliette. Voyant Frank rentrer, il pour se placer au dessus de lui.

"Frank ! Mon sauveur, mon héros... Cette furie de dentelle a envie de me frapper parce que j'ai customisé sa nuisette d'une ogive gothique à coups de fer à repasser anodins et involontaires."

Cassandre était arrivée pour s'occuper de Laura. Il n'allait pas déranger sa nouvelle prof pour ça... Il faudra quand même qu'il lui dise de ne plus mettre Juliette avec lui dans le prochain calendrier de corvées.

"Ecoute Juliette, je te laisse finir le repassage, et puis moi je vais ramener les affaires des gens..."

Il invoqua quelques nuages pour prendre les piles de linge avec lui, s'assit sur son nuage, et quitta le salon.

Il fait le tour des chambres

[Buanderie ]

Niko arriva en sifflant. il entra dans la pièce avec son aspirateur et le brancha. il vit qu'il y avait du monde. Une fille menaçait un type sur un nuage et un autre type repassait. Une petite fille discutait avec une des profs et un gars au cheuveux mouiller manger une pomme.

0 part le type au nuage tout était normal. il fit un salu de la main à ceux qui le vit entré et se mit à bouger les chaises et les fauteuil. en faisant bien attention de ne pas géner la dispute.

Puis il commença à passer l'aspirateur.

il se mit à penser à ce qu'il s'était passer dans la buanderie; finalement l'histoire de la lessive le rendait perplexe. il se dit aussi qu'il devrait aller s'acheter des fringues aprés ses corvées. des fringues avec de grande poche pour pouvour y mettre de la nourriture.

"Peut être que si je mangeais en courrant, je pourrais tenir plus longtemps. faudrait que j'essayes."

Son ventre gargouilla de plus belle et il se dit qu'il ferai un détour par la cuisine avant de continuer sa besogne.

La colère nullement apaisé mais toutefois légèrement radouci par la présence de Cassandre, Juliette fit profil bas durant tout le temps que la jeune femme demeura dans la pièce, ce qui heureusement ne dura pas très longtemps... Heureusement pour la jeune gothique, mais certes pas pour Sven et Angel qui commençait à son tour à prendre des risques de plus en plus inconsidérés... Lorsque ce dernier se mêla de faire la morale à Juliette sur la notion de valeur des choses, celle-ci se retourna avec vigueur en direction de l'inconscient et lui dit dans un regard terriblement sombre en dépit de la presque transparence du bleu de ses yeux de glace :

"Mais qui tu es toi, pour te croire autoriser à me donner des leçons..? Garde ta pseudo morale pour les autres, et occupes toi de tes affaires..." lui dit-elle en désignant du doigt son ventre dissimulant le maillot d'Olivier...

Ha, il pouvait bien parler cet imbécile, lui qui n'assumait même pas ses propres erreurs en face... Juliette revint alors sur l'objet de sa colère, mais ce dernier avait déjà fuit en prétextant le fait de ramener les affaires déjà repassés à leur propriétaire. La jeune gothique fut une fois de plus contrarié par cette lâcheté de la part du jeune mutant, et pensa intérieurement qu'il ne perdait rien pour attendre ce petit idiot... A son tour, elle ramassa sa défunte nuisette, ainsi que toutes ses affaires qui, heureusement, n'étaient pas trop nombreuses... Et qui, surtout, n'avait pas réellement besoin d'un repassage. La plupart de ses robes passant généralement au pressing, vu la fragilité de leurs matières.

Lorsque Angel conseilla de finir le repassage, Juliette n'y tint plus devant tant d'outrecuidance de la part du jeune homme, et lui balança finalement la gifle initialement destiné au norvégien. Le geste fut rapide tant Angel était proche, et la main de la jeune gothique claqua comme un éclair dans un ciel d'été...

"Voilà, au moins elle ne sera pas perdue pour tout le monde..." dit alors Juliette, dans un certain soulagement...

La jeune gothique quitta finalement le salon sans plus attendre, laissant sa victime par défaut toute seule avec le reste du repassage...

*imbécile !* songea-t-elle alors, tandis qu'elle remontait les escaliers afin de rejoindre sa chambre afin de demeurer quelque peu seule...

La vie en communauté débutait vraiment très mal pour Juliette, et elle doutait très fortement de pouvoir sy acclimater un jour...

[ chambre de Juliette]

Angel n'aurait jamais du se meler de la bagarre. Sven s'étant lachement enfui, la colère de la jeune furie se retourna contre lui, laissant sur sa joue la trace de sa main.
Ayant surement peur des conséquences de son geste inconsidéré, la jeune gothique s'enfuisit.
Angel n'était pas du genre à frapper une femme. Il regrettait juste qu'à son age la jeune fille se conduise avec tant de puerilité.
Plusieurs personnes avaient assistés à la scène, il les gratifia d'un sourire ironique.

"On a pas tous la chance de pouvoir esquiver les coups."

L'incident était clos. Du moins pour l'instant...Angel avait beau respecter la jeune fille comme il respectait chacun des membres de l'Institut, ce n'était pas une raison pour qu'il devienne un punching ball ambulant. Il s'expliquerait avec elle ou du moins repondrait à ses dernières phrases puisqu'elle n'avait pas eu le courage de répondre de ses actes.
Tout à ses pensées, maniant le fer à repasser, Angel finit les derniers tas de linges.
Il les sépara ensuite par propriétaire, grifonna un petit mot à l'intention d'Olivier où il s'excusait pour son t-shirt et sortit du salon après avoir salué tout le monde en emportant les divers tas.
[tour des chambres]

Cassandre poussa un soupir las en raccrochant le téléphone. Annoncer la mort de quelqu'un à sa famille... Ce n'était pas une mince à faire. La jeune femme laissa Laura retourner à ses réflexions solitaires : elle aurait besoin de temps, et Cassandre lui avait fait comprendre qu'elle serait là en cas de besoin, il était inutile de lui imposer sa présence.
Toujours dans le couloir, étrangère à ce qui pouvait encore se passer dans le salon, la jeune femme sentit simplement les quelques élèves quitter la pièce sans lui prêter attention.
Pensive, elle se replongea dans ses propres préoccupations tout en continuant d'arpenter les couloirs à l'aveuglette.

Se promène dans les couloirs