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Anonymous
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A la française... Empty A la française...

Ven 21 Déc 2007 - 22:22
[En cours de peaufinement]

James Cornelius Watts, notaire londonien admirable et admiré, intègre , pragmatique et d'une grande rationalité. Néanmoins il n'en a pas forcément toujours été ainsi...


Genèse

Un hurlement dans la nuit...

Une lumière filtre péniblement dans l'embrasure de la porte alors qu'une femme entre en chemise de nuit et s'approche du chevet d'un jeune garçon. Ce dernier est assis dans son lit, le souffle court et de la sueur sur tout son corps. Les draps illustrent l'agitation qui a précédé ce réveil brutal. Elle s'assit sur le bord du lit et passe sa main dans la chevelure du jeune garçon avec une infinie tendresse mais avec juste assez de distance.

- Tous ! Tous... morts ! Cette douleur dans ma tête... comme... comme si on me brûlait le cerveau !

L'enfant était affolé et les caresses de sa mère ne le calmant que très lentement. Une silhouette apparut, presque une statue à la prestance certaine. Le visage dur figé derrière une moustache soignée était sans appel, et la femme n'eut pas besoin de davantage qu'un regard pour comprendre.

- Non ! Je suis pas fou ! C'est pas vrai !

Le regard de l'homme devint encore plus dur, il aurait écrasé n'importe quelle volonté sous son poids. Pas de pensée, juste une rage à peine retenue par une discipline toute militaire. Et pourtant, il savait, il devait être possédé. Il fallait agir au plus vite, son fils ne pouvait pas être fou, ce serait pire que de mourir que sa descendance soit dégénérée. L'homme fit demi tour et s'enfonça dans les ténèbres, laissant la mère seule avec son fils qui commençait déjà à tomber de fatigue. Elle était préoccupée car elle connaissait son plan, et elle en craignait les conséquences mais... y avait-il une autre solution ? Il devait avoir raison, il avait toujours raison.
Anonymous
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A la française... Empty Re: A la française...

Mar 15 Jan 2008 - 17:14
La méthode était aussi brutale que froide. Il fallait ramener ce jeune garçon dans le droit chemin... par tous les moyens. Et les moyens furent nombreux à être utilisés. James fut hypnotisé, conditionné, psychanalisé, traité sous médicaments et même... exorcisé. Un tel traitement aurait détruit n'importe quel enfant de son âge, mais il avait été forgé dans le même acier que son père et il le défiait du regard dans un duel silencieux qui n'en était que plus terrible. Chaque fois qu'un tel combat prenait place, il ne faisait que rendre l'instigateur encore plus furieux, furieux de voir son fils s'entêter dans sa médiocrité. Cette bataille dura des années, à tel point que sa mère en tomba malade de voir ainsi les deux hommes de sa vie s'affronter avec un dénouement qu'elle savait funeste.

Lorsqu'il fut enfin en âge de fuir le domaine familial, c'est ce qu'il fit, laissant derrière lui l'image de son père qui le considérait comme un fou. Les années avait endurci le jeune homme, il n'avait plus eu de crise mais s'était construit une citadelle pour enfouir cette chose au plus profond de lui, elle ne lui avait causé que du malheur et devait certainement être l'oeuvre du malin ainsi qu'il avait pu l'entendre tant de fois. Il tourna donc le dos à ses parents, et malgré le fait que sa mère en avait souffert en silence, c'est ce même silence qu'il lui reprochait, n'avoir pas su défendre son seul fils et le protéger alors qu'il en avait tant besoin. Elle était resté muette devant sa souffrance, cachée dans l'ombre de son mari. Il laissa néanmoins un message avant de quitter le foyer de sa terrible jeunesse :

Géniteurs,

Je m'en vais à présent pour ne plus jamais revenir. Puisse Dieu un jour vous pardonner pour ce que vous m'avez fait subir car moi je ne vous pardonnerai jamais. Vous avez eu ce que vous souhaitiez, un fils à la volonté inflexible.

Adieu


Et James Cornelius Watts exécuta sa volonté. Ce qu'il ne sut jamais, c'est que sa mère mourut de chagrin quelques semaines après qu'il soit parti, laissant son père rongé par des remords qu'il ne voulut jamais reconnaître, pas même le jour de sa mort.

James s'installa à Londre, d'abord timidement mais fort de son excellente éducation, il parvint rapidement à gravir l'échelle sociale jusqu'à devenir associé d'un cabinte de notaire. Il vivait presque pour son travail et si son efficacité était sans équivalent, il n'en restait pas moins froid comme s'il avait eu un bloc de glace à la place du coeur et c'est ce surnom qui courait à voix basses dans les discussions. James Watts n'avait que faire de toute manière de l'opinion que pouvaient avoir les autres à son encontre, il y avait bien longtemps qu'il ne cherchait plus à plaire. Et pourtant il était bel homme, d'une bonne stature, les traits fins, brun et des yeux verts hérités de sa mère. Mais aucune chaleur humaine ne venait réchauffer ce tableau et il restait définitivement seul.

Il apprit la mort de ses parents sans même sourciller, et il ne se rendit même pas aux obsèques. Il vendit le domaine, ne souhaitant plus jamais y remettre les pieds comme il se l'était promis des années auparavant. Avec l'argent, il décida d'acheter une résidence qui lui permettrait de s'évader quand il en aurait besoin. Il choisit un domaine dans le sud de la France, plus particulièrement dans l'arrière pays niçois.

[Fin d'une époque... à suivre]
Anonymous
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A la française... Empty Re: A la française...

Jeu 19 Mar 2009 - 13:10
Un pied-à-terre…

James se fit assez rapidement au changement, particulièrement au climat bien plaisant qui régnait dans la région méditerranéenne. Il apprit le français non sans garder son accent « so british », vestige de ses origines. Il chercha tout d’abord à s’occuper seul de sa propriété, s’occupant de l’entretient de la maison en plus de celui du terrain, et cela en parallèle de son travail. Il dût reconnaître que cela était bien au-delà de ses forces, et contre son gré il dût freiner sur l’entretient de certaines pièces. Il connaissait la solitude et elle était devenue une amie, mais lorsque le soir venait, elle lui pesait sur le cœur, n’ayant plus aucune famille au monde ni la moindre personne vers laquelle se tourner.

James était plutôt bel homme et son port altier allié à son accent lui donnait vraiment l’air d’un gentleman par excellence. Il prenait un grand plaisir à faire le marché, achetant ses produits frais et discutant avec les marchands d’un air toujours courtois. Parfois, il s’aventurait à un trait d’humour mais c’était loin d’être son domaine de prédilection. Il aimait ces belles matinées ensoleillées, flânant avec son panier à provisions sous l’ombre des arbres de la place… mais il aimait par-dessus tout arriver au bout du marché.

A la fin de son parcours, depuis 2 ans qu’il avait commencé à fréquenter le marché, il terminait par le même stand : les fleurs. Car au milieu des bouquets de rose il retrouvait la plus belle d’entre toute. Elle avait ses longs cheveux attachés en une longue tresse et des yeux noisette dont il n’arrivait pas à se défaire. Elle était souriante et charmante, gracieuse comme une brise de printemps mais son regard trahissait le feu qui brûlait en elle. Elle avait un tempérament incendiaire, bien à l’opposée du flegme du britannique et pourtant… comme le feu et la glace, il se sentait fondre devant elle. James lui prenait toujours un bouquet pour égayer sa maison. Il aimait en disposer aux endroits stratégiques et en prenait grand soin car à chaque fois qu’il les croisait du regard, elle apparaissait…

Un matin, alors que la veille il avait vainement tenté de faire un ménage complet et s’était tué à cette tâche, James se réveilla et vit avec horreur qu’il avait trop dormi, bien plus que d’habitude. La première chose qui lui traversa l’esprit fut qu’il n’aurait pas le temps de rejoindre le marché avant que les marchands ne soient partis… qu’elle ne soit partie… Laissant retomber sa tête sur l’oreiller, il regarda le plafond de longues minutes avant de baisser les yeux vers le bouquet qui siégeait sur la commode en face. Le Soleil filtrait des persiennes et pourtant, la journée serait bien terne aujourd’hui. Il se leva sans entrain et s’habilla. Il préparait un brunch quand on sonna à la porte, peut-être la première visite qu’il eut depuis son arrivée.

Il ne s’attendait pas à une telle surprise car, en ouvrant la porte, elle était là, un magnifique bouquet dans les mains. Mais James ne vit pas le bouquet, il ne voyait qu’elle et son esprit était totalement absorbé par cette vision inespérée. Elle lui dit alors de sa voit mélodieuse :

« Comme je ne vous ai pas vu j’étais un peu inquiète et… je vous ai apporté un bouquet que j’ai spécialement fait pour vous… »

Elle lui tendit le bouquet et lorsqu’il le prit, leurs mains se frôlèrent dans une furtive caresse. Les joues de la fleuriste s’empourprèrent à ce contact insolite. Elle resta plantée là, tortillant se doigts de nervosité, aucun ne parvint à dire le moindre mot. Elle finit par le saluer timidement et s’éloigner, il la suivit des yeux, elle tourna la tête à plusieurs reprises, un sourire éclairant son visage d’ange. Lorsqu’elle disparut, James huma l’air de cette fin de matinée, et un sourire naquit sur son visage. Il referma la porte et retourna dans la cuisine. Il posa le bouquet et allait chercher un vase lorsque l’on sonna de nouveau à la porte. Coupant le feu sous son repas, James retourna ouvrir, se demandant bien qui cela pouvait être.

Lorsqu’il ouvrit la porte, il ne sentit qu’un baiser brûlant sur ses lèvres et des bras autour de son cou. Il ferma les yeux, un instant immobile de surprise, rendant finalement cette étreinte qui l’avait totalement pris au dépourvu, James sentit entre ses doigts une longue tresse courir dans le dos de cette tempête qui avait surgit dans sa vie.

Le brunch finit par refroidir, et les fleurs durent attendre avant d’être mise dans un vase…
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