Academy X
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Jay Sirian
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Academy X : L'arbre des possibles Empty Academy X: L'arbre des possibles

Dim 22 Nov 2009 - 22:53
Et si...? Ne vous êtes-vous jamais demandé ce qu'il se serait passé si vous aviez pris à gauche au lieu de prendre à droite? Si vous aviez accepté une proposition au lieu de la refuser? Bonjour, mon nom est Uatu, je surveille la Terre depuis des siècles. Je peux également voir les chemins différents de chaque être dans une multitude de réalité. La Terre a vécu une chose très importante pour la suite en 2106, par la tournure que pris la vie de trois mutants. Mais qu'aurait-il pu se passer si les choses avaient été différentes? Par exemple, si Olivier Fleury avait décidé de continuer ses recherches sur le génome mutants, si Cassandre Deneos avait décidé d'ouvrir un restaurant révolutionnaire qui sert avant la commande et si Adam Zachary avait décidé de créer la technologie de champ de force anti-eau? Je vais vous dire tout ce qu'il aurait pu se passer...

Introduction: Prélude d'une époque

Nous voici en avril 2107, en Angleterre et plus précisément dans une sorte de boite de nuit vintage. À tel point que peu de personnes arrive à savoir quelle est l'époque représentée. Là, une femme habillée d'une robe de soirée verte avec un collier de perle s'approcha d'une table où se situait deux autres femmes comme elle, si on exclue le fait que l'une d'elle semblait un peu plus petite et avait les cheveux rouges et que l'autre était une grande black aux cheveux platine.

-Les filles! J'ai pensé à un truc! Vous savez tous les gamins qu'on croise et qui font des trucs bizarres? Bin j'pense qu'on peut les aider!
-Et la musique?
-On le fera aussi! J'ai trouvé une petite bicoque en Amérique, en plus, ça nous permettra de nous faire connaître là-bas!
-Tu va faire comment pour l'argent?
-J'ai une idée...

Après avoir très (très) difficilement réussit à vendre un de leur disque (modèle ancien) d'une grande chanteuse du siècle précédent, elles arrivèrent finalement à créer un endroit pour accueillir les gens comme eux, un Institut pour les mutants... et les musiciens. Carla, Mariola et Lula devenaient donc les directrices de l'Institut, tout en continuant à chanter.

Saison 1: Retour à l'Eden

Avec l'Institut d'ouvert, et ses étranges technologies qu'elles n'osent pas toucher, les Divas voient les mutants arriver d'eux-mêmes en ce lieu. Par une rumeur, Cérébra ou peut-être simplement par leur annonce dans un journal local, les Divas réussissent à faire connaître ce lieu.
Mais rapidement, les ennuis les rattrapent, des anti-mutants et des mutants bizarres font partis du lot. Elles décident alors de faire une équipe, pour promouvoir le groupe, l'Institut, pour montrer une image positive. La première action de ce groupe a lieu lors d'une journée emplette à Salem Center lorsqu'un homme-papillon s'écrase au sol. Les anti-mutants veulent l'attaquer alors que certains mutants tentent de les en empêcher. Fort heureusement les JaziX agissent.
Ils arrivent à faire fuir les mutants mais se retrouvent, un peu malgré eux, entourés par des anti-mutants et des policiers. Et alors que la situation leur échappe totalement...

-Pardon, excusez-nous, pardon...

Se faufilant pas discrètement, les Divas se rapprochent de leurs élèves, tout en souriant à tout le monde et en envoyant des baisées à toutes personnes susceptibles de les recevoir.

-On est mal barrée je crois.
-J'ai toujours détesté les concerts sans scène...
-Pourtant avec tes talons, t'as presque notre taille.

Regards noir de la part de Mariola vers Lula et regards d'incompréhension des gens autour, se demandant s'ils devaient arrêter tout le monde, attaquer ou tout simplement partir.

-Je propose, afin de montrer toute notre gentilesse, et notre talent bien sûr, qu'on vous ouvre les portes de notre Institut. Vous aurez droit à un concert et à des boissons gratuites!

Les élèves se regardent entre eux, tandis que Sven et Ivy sont aux anges de pouvoir assister à un concert en live à l'Institut, si tant est qu'il ne fait pas trop de dommage. Anna quant à elle se rend compte qu'elles sont sérieuses. Et tout le monde se demandent où ils sont tombés. Mais voyant que ça appaise tout le monde, les policiers font signe autour d'eux de partir, il n'y a pas vraiment de blessé si on exclut un attentat à la tomate et un ours qui est peut-être encore en train de se balader.

Les journées portes ouvertes arrivent rapidement et le plan est simple, tout le monde s'amuse! Les gens font des stands comme ils veulent tant qu'il y en a un qui vend des disques et un autre qui a de la nourriture. Pour l'occasion le jardin de l'Institut est redécoré, sans que les arbres aient été touchés!
Mais lorsque le concert débute, une autre musique se fait entendre, un autre groupe tente de se manifester, les Scum Pit. Anti-mutant et anti-Divas, heureusement qu'entre le disco et le black métal, il y a les gâteaux...
Puis un bruit assourdissant se fait entendre et un robot énorme arrive par le jardin de l'Institut. Les Divas sont effrayés tandis que les JaziX tentent de se regrouper pour faire fuir ce robot. Les attaques fusent, les gens fuient... Et un talon aiguille cassent la vitre du poste de pilotage, personne ne sait quel est le vrai métier de Mariola mais certains pensent comprendre la carrure de militaire.
Un seul robot en panne mais les dégâts sont plus matériels qu'autre chose. Bizarrement, les robots reculent d'eux-même au bout d'un moment. Personne ne comprend vraiment ce qu'il s'est passé et personne ne cherchera car les instruments sont cassés, le jardin dévasté, il y a donc des choses plus importantes à faire.

Ainsi tranquillement jusqu'à la rentrée, les mutants vont et viennent vers l'Institut, les anti-mutants font toujours parler d'eux mais la cause des Divas montrent qu'il n'y a pas que des gens mauvais chez les mutants (et beaucoup de monde ont peur des talons aiguilles).

Saison 2: Nouveautés

À la rentrée, les Divas décident de donner des cours de musique, pour les autres cours, les élèves doivent se débrouiller. Elles forment des équipes afin que chaque élève ait une base fixe pour se raccrocher durant l'année scolaire, les New-JaziX, les Boules-À-FaceX et les MusiX sont ainsi créés. Ces trois équipes voyagent beaucoup à travers le monde, pour tenter d'aider les mutants et pour promouvoir les Divas et les faire connaître dans le monde entier. Ces voyages ne sont pas de tout repos mais rien de vraiment grave n'arrivent.

Saison 3: Fin

Tout continue dans la paix et Genosha est créé dans la tranquillité la plus totale...

Conclusion: Et ensuite...

Les Divas ont toujours pensé que la musique adoucit les moeurs et même si elles n'arriveront jamais à vraiment faire revenir le disco vers l'avant, elles arriveront néanmoins à créer un climat de paix pour tous les mutants.


Voilà ce qu'il aurait pu se passer si les Divas avaient créé l'Institut. La Comission Eden se serait fermée d'elle-même, persuadée qu'un groupe de mutant contrôlé par ça, s'auto-détruirait. Hunter, n'ayant pas de mutant puissant à contrôler n'aurait pas utilisé l'Overmind car cela aurait servi à rien. Et les autres groupes auraient continués leur luttent mais entre eux uniquement. Bien sûr, tout n'aurait peut-être pas été rose mais bon peut-être juste rouge, vert et platine.
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Dim 22 Nov 2009 - 23:41
La porte vola en éclat sous le choc du bélier mental. Deux hommes pénétrèrent rapidement dans la chambre en ouvrant la lumière. Personne. Un des deux jeunes garçons ressortit. L'autre commença à retourner la salle à la recherche d'un objet. Lorsque le matelas voltigea à l'autre bout de la pièce d'un mouvement de main distant, une boite verrouillée entre les lattes du lit apparut. D'un claquement de doigt, le mécanisme sauta et laissa découvrir un livre rouge. Un sourire satisfait aux lèvres, il le ramassa et s'affala mollement sur le matelas reposant en partie contre le mur. Il fit virevolter lentement l'ouvrage au niveau du regard, et les pages commencèrent à se tourner jusqu'à la première, écrite à la main, datée du premier Septembre. Une inspiration, il commença à lire.

Sept heure. Le réveil sonne. Reprise des cours en ce début d'année sur le campus Charles Xavier. Je suis en quatrième année de génie mutant maintenant, catégorie mentaliste. Mais nous ne sommes pas de simples étudiants. Nous sommes des soldats de la cause mutante. Le monde ne nous aime pas. Nous ne l'aimons pas. Notre objectif officiel : alléger la souffrance humaine grâce à nos pouvoirs. Notre véritable objectif : asseoir la supériorité mutante au fil du temps en écrasant lentement les poches anti-mutantes lors de missions éclaires. Mon équipe : les GraphiX. Mon pouvoir : la création mentale à partir du dessin.

Un rapide petit dej' puis départ pour l'amphithéâtre 12. Je porte la tenue de mission noire avec le symbole de l'équipe entourée de doré parce que je suis le chef de mon équipe. Il faut que je sois le premier sur place, devant le bâtiment. Je croiserai sans doute les autres chefs. D'ailleurs je vois déjà le celui des CorteX qui arrive en lévitant grâce à sa télékinésie. Nous nous saluons rapidement de façon militaire. Nous ne pouvons pas montrer de signe d'amitié en public. Rapidement, les autres chefs arrivèrent puis les membres des équipes.


" Bla bla bla... " murmura alors le jeune homme, toujours vautré. Sur la page de droite, il y a avait un dessin réalisé par l'auteur du livre rouge. Il représentait un jeune homme souriant.

Academy X : L'arbre des possibles Jaysyriancopie

Une annotation nommait le personnage : Push, chef des CorteX. Il observa les détails du portrait un instant, amusé de la précision puis fit tourner quelques pages. Il s'arrêta lorsqu'il repéra le mot "mission". Elle était datée du 12 Septembre.

La mission Tempête du désert était prête. Nous serions accompagnés par les FuraX. Une équipe de têtes brûlées avec à leur tête évidemment un pyrokinésiste. Je ne l'aime pas. Il est trop impulsif pour moi. Mais il est très puissant. Il est là depuis l'époque où c'était un simple Institut. Avant que Salem Center ne disparaisse pour devenir la gigantesque université Charles Xavier. Leur équipe est regroupée parmi les ElementaliX. Nous sommes rivaux parce que nous faisons parti des MentaliX même si le vice-directeur de l'université essaye tout le temps de nous tempérer à ce niveau là. Il dit que ça nuit au résultat des missions.

Quelques paragraphes plus loin : Nous avons sauté du X-Jet aux alentours de six heures, heure locale. Les derniers membres de la commission Eden devaient être dans ce fort. Le professeur Aleph nous guidait dans le casque en tant que chef des opérations du secteur Moyen-Orient. Grâce à la puissance de frappe des FuraX et de leur chef, l'opération fut rapide. J'ai dessiné une bombe pour forcer l'entrée par laquelle l'autre équipe est passée. Les GraphiX devaient surveiller les alentours et neutraliser les gardes. Drawn m'a sauvé la mise encore. Cette gamine est surprenante. Elle pourrait être le chef d'équipe, mais les professeurs la jugent trop jeune.

Dommage qu'elle soit morte, pensa le lecteur. Il observa un instant les dessins sur la page de droite. Le chef des FuraX, Aleph et Drawn.

Academy X : L'arbre des possibles Lauramathesthercopie2

De nombreuses pages furent tournées. Il connaissait une date en particulier. Le 12 Octobre. Le début de tout. Il chercha des yeux un passage qui en parlait :

Tous les chefs d'équipes de quatrième année furent réunis en urgence au beau milieu de la nuit avec leurs équipes. L'un des plus grands ennemis des mutants avait été repéré. D'après ce que j'avais pu entendre, elle était extrêmement difficile à localiser et il n'y avait aucune minute à perdre. Les CorteX étaient là, ainsi que les GothiX d'Evanescence, les FuraX, les AnthraX de Gargoyle, les VorteX de Warp ou les PhéniX. Sans doute l'équipe la plus puissante avec à sa tête Seel. Elle, ainsi que deux autres filles sont des télépathes de l'époque de l'Institut. Leur niveau est donc très haut. Elles peuvent en un instant éliminer des dizaines d'adversaires chacune sans broncher. Elles font presque peur. Face à elles, nous ne sommes que des livres ouverts ou des pantins. Même certains profs les craignent.

Une heure après le briefing nous sommes partis. On nous a prévenu que des mutants protégeaient notre cible. Etrange pour quelqu'un qui est censé être un de nos ennemis. La suite est assez floue. Je me souviens qu'on a du abattre un géant rouge qui nous barrait le chemin. Les PhéniX lui ont fait bouillir le cerveau. Et il y avait aussi un gros lard qui courrait comme un dératé. Les VorteX l'ont fait tomber dans une porte et l'ont fait ressortir face à un mur de brique. Ce con s'est assommé. Les FuraX se sont débarrassés d'un autre mutant garde du corps en la personne d'un homme qui a tué d'un simple contact l'un de leurs membres. Un autre pyrokinésiste dont le nom de code m'échappe. Flare, le chef, l'a calciné en un instant. L'image de la torche humaine va me hanter durant quelques temps...

Puis j'ai un trou. Je me souviens juste du visage de la cible. Une femme avec les yeux fermés. Push à mes côtés. Aleph qui nous hurle de ne pas la tuer par ordre du directeur lui-même. La suite, je ne m'en souviens plus. Je me suis réveillé ici.


Fin de la page à cette date.

Academy X : L'arbre des possibles Sybille

Les PhéniX avaient bien fait leur boulot. S'étirant les jambes et les bras, le lecteur lâcha un grand soupire puis reprit sa recherche d'informations. Il était rendu au 15 Octobre.

On nous cache des choses. Les autres chefs d'équipe me disent aussi ne se souvenir de rien. J'ai discuté avec mon équipe, c'est la même chose. Aleph refuse de me répondre et sous-entend clairement de ne pas insister. Résigné, je me tais pour le moment.

Le 16 Octobre. Durant les vacances, j'ai tenté de maitriser un nouvel aspect de mon pouvoir. Push l'a nommé "retardateur" parce que mon dessin met du temps à se matérialiser. J'ai encore beaucoup de difficultés à gérer la durée. Il faudrait que j'essaye de le faire apparaitre plutôt quand quelqu'un voit le dessin. Mais ça me parait difficile. La page suivante été arrachée. La suite reprenait à partir du 17 Octobre.

Push a mené son enquête hier, notamment chez les PhéniX. Il s'est introduit dans leurs chambres et a trouvé dans celle de Seel une lettre des hautes instances du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique. Il n'a pas pu l'emporter parce qu'il ne voulait pas éveiller de soupçons. Elle parlait d'un projet Overmind II ainsi que d'une femme ayant pour nom de code Sybille. Celle de la mission. Elle serait retenue ici. Pourquoi ne pas l'avoir tuée si c'était une ennemie ? Push pense qu'Aleph est aussi dans le complot contre l'Université Charles Xavier. Ca expliquerait pourquoi elle m'a si violemment repoussé lors de mes questions. Nous pensons que l'Overmind est avec le Cerebra et Sybille, dans le bâtiment principal qui se trouve être l'Institut originel. Il serait prévu que les PhéniX contrôlent les deux machines demain matin pour repérer et éliminer les principaux dirigeants mutants pour offrir une occasion offensive aux forces humaines de réduire la puissance du gêne X. Ces machines devaient sans doute servir à l'encontre des foyers anti-mutants. Il faut agir rapidement mais jamais le directeur ne nous croira.

Demain, tôt, nous réunirons nos équipes pour les contrer.


Large sourire au visage. Une belle manipulation que voilà. Changeant de position, il sauta le récit de la fin de journée pour arriver au 18 Octobre. Aujourd'hui. Il n'y aurait probablement rien. Juste quelques lignes.

Nous avons briefé nos équipes. Les GraphiX et les CorteX vont devoir détruire l'Overmind II avant qu'il ne soit utilisé par les PhéniX. Il est cinq heure. Départ à six. Derniers préparatifs pour rentrer dans l'Institut. Push et Drawn le connaissent bien.

Un dessin terminait la page. Probablement les derniers mots écrits par l'auteur. La suite, elle s'était passée rapidement. Les deux équipes s'étaient retrouvées et avaient du faire face aux FuraX qui semblaient les attendre. Les CorteX les ont retenu pendant que les GraphiX étaient arrivés dans les souterrains, un peu perdus. Ils avaient trouvé Sybille en présence du directeur de l'Institut : Wilson Becker, dans la salle du Cerebra et de l'Overmind II. Seul, il ne faisait pas le poids. Mais les PhéniX étaient arrivés derrière eux, prévenus. Push avait débarqué à son tour mais s'était rangé au côté des télépathes. Becker était ravis d'avoir trouvé les traîtres du gouvernement dans leurs rangs. Les GraphiX ont été emportés par les PhéniX et Becker est allé s'assurer qu'ils disparaitraient. Le chef CorteX étaient en charge de garder "L'Omniscient" et "Le glaive de dieu"... et Sybille.

Avec une télékinésie habile, il détruisit rapidement les mécaniques des deux monstres de technologie et lança dans son communicateur : " J'ai le colis. Les deux monstres sont morts. J'arrive. ". Une porte apparut alors et Warp en sortit, un large sourire aux lèvres, visiblement ravie de revoir Sybille. Ils s'étaient finalement tous engouffrés à l'intérieur et étaient réapparus plus loin sur les collines, où une équipe de soldats les attendait.

A vingt-deux heure du même jour, l'assaut été donné. Les forces des Etats-Unis constituées d'hommes et de mutants faisait une entrée fracassante en de multiples points de l'Université. Pris de surprises et face à la machine de guerre éclair, la majorité des mutants du campus Charles Xavier avaient été éliminés. Une victoire éclatante contre Wilson Becker et son rêve de domination mondiale.

Le lecteur se redressa alors par la pensée et remarqua de l'autre côté de la page des traces de lettres. Curieux, il tourna la page et commença à lire :

Mon cher Push, je ne pensais pas que tu serais idiot au point de penser que je serai crédule à toute cette histoire. J'ai compris rapidement que c'était toi qui était notre ennemi, que les PhéniX étaient dans notre (mon) camps et que tu avais prévenu les FuraX et Becker de notre arrivée pour gagner des points. Sibylle s'est vue implantée un petit explosif dans le crâne, et Becker a jugé utile de lui trancher la langue. Au moment où tu lis ces lignes, il est probable qu'il ne lui reste qu'une poignée de secondes à vivre.

Immédiatement, Push lança dans son communicateur pour Warp : " Cassandre est piégée, elle a une bombe, envoie-la loin !! ". Mais rien. Aucune réponse à part quelques grésillements. Nerveux et tremblant, il se remit à lire la suite, des jurons entre les dents :

L'ensemble des GraphiX et des FuraX se portent comme un charme. Nous repartons pour Génosha. Dans le fond, c'est là-bas qu'on était le plus tranquille. L'autre Overmind, le III, nous y attend. Maintenant que nous avons appris les code d'accès de lancement des missiles nucléaires, nous pouvons espérer que notre petite île restera tranquille pendant que le reste du monde s'épuisera à se battre. Ho, et une dernière chose :

Fin de page. Déglutissant péniblement, il la tourna.

Mon retardateur de pouvoir est au point maintenant. C'est la version qui se matérialise lorsqu'elle est vue. Adieu.

Mue par une force incontrôlable appelée tentation, il porta ses yeux sur la page de droite.
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Academy X : L'arbre des possibles Empty Re: Academy X : L'arbre des possibles

Lun 23 Nov 2009 - 3:44
Le dragon volait depuis déjà plusieurs heures lorsque sa cavalière repéra les hauts murs de la forteresse dans le lointain. Elle tira sur les rênes pour lui signifier de descendre, et l’immense créature s’exécuta, des flammes s’échappant de ses naseaux en signe de contentement. Il était fourbu, et n’aspirait à rien tant qu’à se reposer avec un ou deux veaux à croquer. Quelques instants plus tard, la porte aérienne s’ouvrit pour permettre au duo de pénétrer à l’intérieur des murs de l’Institut.

L’atterrissage ne fut pas plus gracieux qu’à l’habitude, mais l’elfe avait anticipé la chose en sautant au sol juste avant l’impact. Elle songea que les dragons étaient peut-être les maîtres des airs, mais qu’ils avaient encore des progrès à faire avant de contrôler le plancher des vaches. Un jeune homme accourut à sa rencontre, les yeux écarquillés.

- Dame Abielle, nous ne vous attendions pas de sitôt
, dit-il avec une révérence.
Il regardait alternativement la Dame et le formidable animal qui s’était allongé.
- Ce n’est rien, Jonaz. Vous prendrez soin de Youk ? Il est exténué.
- Aucun problème .


Le palefrenier se dirigea vers le dragon, et l’elfe avança à grands pas sans s’inquiéter pour sa monture. Youk avait beau être encore juvénile, elle savait que Jonaz avait un don avec les animaux, même les plus gros. Elle s’arrêta pour épousseter sa cape, et jeta un coup d’œil circulaire dans les écuries. L’énorme auroch harnaché qui broutait paisiblement indiquait que le Seigneur Vardim devait être présent : il lui fallait une monture adaptée à ses colossales mensurations ! Abielle songea également que seul un troll pouvait accepter d’enfourcher un animal aussi laid – or, les choses étant bien faites, Vardim en était un.

Elle marcha dans des couloirs déserts jusqu’à atteindre le grand hall d’entrée. Elle s’assit alors en tailleur à même le sol, ferma les yeux, et se concentra pour puiser dans son Pouvoir. Trois copies conformes d’elle-même apparurent alors, et elle leur ordonna d’aller prévenir quelques personnes de son arrivée. Cela faisait plusieurs Lunes qu’elle avait quitté les lieux en quête de fortune, et le moins qu’on pouvait dire, c’est que la chance lui avait souri. Sans ses remarquables talents de guerrière, elle n’aurait jamais pu s’offrir d’œuf de dragon. Elle savait que Kam serait folle de jalousie en voyant Youk.

Elle se releva, salua machinalement la statue du fondateur des lieux, le mage Olliver, qui trônait face à l’entrée, et se dirigea vers les bureaux afin d’annoncer en personne son retour à l’intendante. Elle faisait cela uniquement par politesse, puisque Maîtresse Cassy était sans doute au courant de son arrivée avant même qu’elle ne soit partie.

- Entre, Abielle. La voix était calme et posée, comme à son habitude. Cassy était assise dans un imposant fauteuil, et tripotait machinalement la pointe de son oreille. Tu as fait bon voyage ? Comment trouves-tu ton nouveau moyen de locomotion ?
- Parfait, Maîtresse. Youk n’a pas encore fini sa croissance, mais il est déjà très attaché à moi, répondit Abielle.
- Ne t’inquiète pas à ce sujet, vous êtes faits l’un pour l’autre. Je le sais. Des nouvelles ramenées de tes voyages ?
Cassy avait parlé sur le ton de la conversation la plus banale, ce qui étonna la jeune elfe. D’ordinaire, elle savait tout avant même que l’on ouvre la bouche, et ne prenait pas la peine de demander des confirmations à ce qu’elle connaissait déjà.
- Et bien…il se dit que quelques puissants Mages se sont secrètement rassemblés, mais je n’en sais guère plus, avoua-t-elle. Ils utilisent des pseudonymes pour protéger leur identité, et je les comprends : dans les campagnes, rares sont les Seigneurs à ne pas nous être hostiles. Et ce, quelle que soit leur race.
Cassy resta silencieuse, et Abielle poursuivit.
- L’un d’entre eux a même annoncé que les gens qui avaient le Pouvoir étaient les responsables de la sécheresse sur ses terres et de la maladie qui a frappé son bétail. Nombre d’entre eux ont du s’enfuir pour que les paysans ne les hachent pas menu.
- J’ai eu vent de cela. Nous nous en préoccuperons en temps voulu. Je voulais te demander un service.
L’Instructrice aveugle croisa les doigts sur ses genoux.
- Deux semi-hommes venant de cette région devraient nous rejoindre. Leurs parents considèrent qu’ils seront plus en sécurité en ces lieux. J’aimerais que tu choisisses un ou une camarade pour aller les accueillir. J’ai peur qu’ils soient effrayés si leur premier contact se fait avec Luthar, ou Krenn, ajouta-t-elle en souriant. Abielle lui rendit son sourire. Les deux hommes-lézards étaient effrayants, mais ils n’auraient pas fait de mal à une mouche. Sauf Krenn, peut-être, si la mouche l'avait contredit.
- A vos ordres.
Elle fit un signe de tête, avant de tourner les talons en direction des dortoirs féminins.

Ceux-ci étaient localisés dans l’aile Est de la Forteresse. Ainsi en avait décidé Hadam, le Haut-Mage et Seigneur de cet Institut, car les filles se levaient toujours plus tôt et plus facilement que les garçons. Abielle se dit que ce n’était pas vrai pour tout le monde, et s’arrêta devant une porte frappée du numéro XVI, avant de frapper trois grands coups. La voix qui lui répondit était encore ensommeillée.

- Quoaaaaaaah ? La question se termina dans un bâillement.
- Je suis revenue !, répondit l’elfe. Un instant plus tard, la porte s’ouvrait comme par magie, et le mince filet d’eau qui avait appuyé sur la poignée retournait dans sa bassine. Karis, elle, s’était levée en sursaut, et courut pour étreindre son amie.
- Tu as mis le temps !
- …mais ça valait le coup. Tu vas voir ce que j’ai ramené ! Mais avant, on doit aller accueillir deux nouveaux. Ordre de Maîtresse Cassy, ajouta-t-elle un peu pompeusement, et les deux jeunes femmes éclatèrent de rire. Karis enfila rapidement une longue robe, et elles retournèrent dans le hall, où Abielle fut assaillie par une lumière jaune-verte.

- Alors ? Alors ? C’était comment le vol, dis ? Tu m’emmèneras ? Allez, dis oui, dis oui !
Un peu surprise par la soudaineté de l’attaque, l’elfe ne répondit pas de suite.
- Salut, Kam. La minuscule fée voletait en tous sens autour d’elle et de Karis. A tous les coups, elle avait été aux écuries, et Jonaz avait vendu la mèche. Mmmh…pas sûre. Vous avez des aigles pour voyager, vous, les fées. Un dragon, c’est un truc d’elfe...
Karis lui lança un regard noir, malgré la surprise. Elle corrigea.
- …d’elfe, ou d’humaine.
- Tu es une garce. Kam pointait vers elle un index accusateur. Si je pouvais, je t’aurais emmenée sur Rek, mais il n’aurait jamais supporté le poids de tes grosses fesses.
- Et bien Youk ne supportera jamais le poids de ton sale caractère !
- Tu l’as appelé Youk ? Mais c’est…

Elles furent interrompues dans leur dispute par l’ouverture de la porte. Abielle fit un clin d’œil à Kam, qui croisa les bras pour montrer qu’elle boudait. Deux petits êtres, un garçon et une fille, firent alors leur entrée. Ils n’étaient pas aussi minuscules que la fée, mais leur tête atteignait à peine la ceinture de Karis. Ils se tenaient timidement l’un à côté de l’autre, firent trois pas et s’arrêtèrent, rigoureusement immobiles, peut-être impressionnés par la solennité de l’endroit. Ce fut l’elfe qui réagit la première.
- Bienvenue à l’Institut Javier. Nous accueillons tous les porteurs du Pouvoir de par le monde.
Les deux hobbits ne bougèrent pas. Ils fixaient religieusement l’immense statue, pas du tout à leurs dimensions. Karis s’approcha d’eux.
- Quel est votre nom ?
Le garçon répondit le premier.
- Ka…Kalalo. Kalalo Poildru. Et elle, c’est ma cousine, Katty Petitpied, annonça-t-il d’une voix tremblante. Kam se cacha derrière Abielle pour pouffer de rire, et récolta une chiquenaude de la part de l’elfe qui la fit tournoyer sur plus d’un mètre avant qu’elle ne retrouve son équilibre. Karis reprit.
- Je m’appelle Karis. Voici Abielle, et la petite chose qui râle derrière, c’est Kam. Suivez-moi, ajouta-t-elle, je vais vous présenter à notre intendante.Elle saisit la main de la petite fille, et tira les deux hobbits en direction des bureaux. Abielle secoua énergiquement la tête – la fée était en train de lui tirer les cheveux – et poussa un long soupir.
- Ils vont avoir une belle idée de notre Institut !
- Il faut dire que c’est une Garce qui leur a ouvert. Garce.
- Arrête, arrête, promis, je t’emmènerai, là, ça va ?
Ignorant les piaillements de joie de Kam, elle lui demanda : Tu sais pourquoi tout est désert ? Il s’est passé quelque chose de grave ?
La fée réfléchit un moment, puis fit claquer ses doigts.
- Je sais ! Y’a cours de Méditation avec Aster.
Abielle écarquilla les yeux, médusée.
- Ca a du succès, maintenant ?
Kam eut un petit rire.
- Non, mais Livy s’est occupée de la décoration. Ca se passe dans le jardin, elle m’a montré ce qu’elle avait fait hier – avant-première réservée aux Fées, y’avait que moi et Ariana – et c’est magique. Tout le monde doit y être. Elle réfléchit un instant. Sauf bien sûr Julia et Yoak qui dorment dans leur crypte. Yoak a mauvaise mine, d’ailleurs, il a du mal à chasser avec son Pouvoir : il fait coaguler le sang avant de pouvoir le boire ! Et Julia a décidé qu’il était assez grand pour se débrouiller tout seul, elle a arrêté de capturer pour deux.
Abielle haussa les épaules, assez peu concernée par les problèmes existentiels des deux vampires.
- Et on peut arriver en retard ?
- Si tu veux finir par ressembler à ce malheureux Mateus, oui, bien sûr. Aster risque juste de te faire bouillir vive. D’ailleurs, en plus, depuis quelques temps, elle a embauché Karry pour monter la garde durant ses cours. Un troll devant la porte ! Comme si on allait s’y précipiter ! Kam s’interrompit. Désolée, je parle beaucoup, mais je suis vraiment contente de te revoir. Elle sourit. Tu restes, cette fois ?
- C’est promis.
Des pas lourds retentirent dans le hall, et Abielle se retourna. Un être immense s’approchait, avec ce qui semblait être un grand sourire. L’elfe fit une révérence.
- Seigneur Vardim, enchantée.
- Bienvenue, Abielle. J’ai vu ton dragon, une belle bête, tu peux en être fière. Il fit semblant de ne pas remarquer les éclairs que lançaient les yeux de Kam. Bonjour, Kam.
- ‘jour.
- Je suis content de vous trouver toutes les deux. J’ai eu vent de mauvaises nouvelles, et je veux en savoir plus. Puisque vous semblez désoeuvrées, vous allez m’accompagner. Il fit un grand sourire. J’ai déjà de la même manière recruté Messire Hyronymus et Dame Rakel. J’ai cru comprendre que Dame Karis avait le sommeil lourd, elle pourra rattraper son manque de sérieux en classe à nos côtés, dit-il avec un soupçon d’ironie. Kam, tu vas aller me chercher Jorgie. Elle doit être en cours.
- Ah nan ! Pas elle, pas cette Harpie ! s’écria la fée. Pourquoi pas Gem ? Si le lieu est sombre, elle sera parfaite ! Ou bien Nathar ? C’est un orc, mais il peut réfléchir quand il a envie ! Et s’il est en colère, il est capable de pulvériser des murs !
- Kam. Le ton abrupt de Vardim fit instantanément taire la fée. Nous aurons besoin de Jorgie, si nous avons des blessés. Va la chercher. Dis à Karry que tu viens de ma part, tu survivras peut-être, ajouta-t-il, un brin d’humour dans la voix.
Résignée, Kam vola lentement en direction des jardins. Abielle se tourna vers l’Instructeur.
- Qu’allons-nous devoir faire ?
- J’ai ouï dire qu’un savant illuminé, qui prétendait enfermer des fous dans son asile, chercherait en réalité des jeunes gens possédant le Pouvoir pour les étudier. A sa manière.
L’elfe ne put réprimer un frisson de dégoût, elle savait à quoi correspondaient généralement ces "études". Elle sortit l’épée qui pendait à son côté. Ma lame est avec vous.
- Je n’en attendais pas moins, sourit Vardim. Allez, range ça, et va dire au revoir à Youk, c’est Rakel qui nous emmène tous. Les dragons sont très émotifs, il risquerait de détruire les écuries s’il ne savait pas où tu étais. Et mon pauvre auroch en aurait le poil roussi.
Abielle s’exécuta, laissant le troll seul dans le hall. Il sortit son immense massue, la fit reposer par terre et y appuya son menton.
La journée allait être longue.
Ken O'Connell
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Ven 4 Déc 2009 - 21:26
La dernière fois.

Un goût de cendres dans la bouche, un visage de désolation industrielle, une odeur de chair brûlée, le grésillement du dans l’oreille, de la terre mêlée au sang sous mes doigts. Bienvenue à Salem Center.

« Alors, muto, t’aimes ça ? »

Je n’ai pas vu le coup venir. J’aurais dû me douter que la ville était gardée par des dizaines d’anti-mutants employés par cet Institut. Tous les prisonniers du pays se sont vus proposer une opportunité de sortir de leurs cages s’ils aidaient à « stopper le péril mutant » ; autrement dit, où ils croupissaient dans leurs cellules, où ils allaient faire ce qu’ils voulaient légalement et avec de plus grands moyens.
Evidemment, le nombre de détenus a terriblement baissé et les Etats-Unis d’Amérique se targuent maintenant d’être un des pays les mieux sécurisés et les plus portés sur la réinsertion de ses éléments les moins « paisibles ». Conneries.

« Hey, connard, tu vas répondre ? »

Un pied rencontre à nouveau mon ventre ; j’encaisse, encore.

« Tu croyais pouvoir venir ici et t’en sortir, hein ? »

Je sens l’haleine fétide. Je n’ai même pas passé le premier patté de maisons et je suis déjà tabassé. C’est un peu l’histoire de ma vie.

« C’est un défi, pour vous ? Essayer de venir ici et en revenir ? Pour vous taper plein de filles mutantes ? Vous en avez encore, ou vous violez des vraies femmes ? »

Je relève ma tête du sol, mes yeux encore embués par la poussière et la cendre. Autour de moi, les habitations sont toujours désertes, remplacées par de la mécanique et des armes. Salem Center est à bien des égards une ville morte, remplie de fantômes de ce qui a été et aurait pu être – et qui ne sera jamais.

« On va te montrer ce qu’on fait aux mutos ici, sous-race. »

Je le sais déjà.
Je sais ce qu’il se passe dans l’Institut qui domine la ville et fait figure de cauchemar pour tous ceux comme moi. Les mutants envoyés ici ne reviennent pas…personne ne revient d’ici. Les abords de l’enfer sont protégés par les pires criminels relâchés, ceux qui restent ici en attendant d’être envoyés en mission par les maîtres de l’Institut. Nul ne sait ce qu’il se passe vraiment là-dedans, nul n’a jamais eu le droit d’y entrer – mais je vais y aller.

Les hommes autour de moi me frappent, encore et encore ; j’encaisse.

J’ai mal, je sens mes os qui craquent et mon sang qui coule, mais j’encaisse encore. J’ai vu pire, bien pire. J’ai passé la dernière décade de ma vie en prison : j’y suis entré à neuf ans, après que mes pouvoirs se soient activés. J’ai été tabassé à l’école parce que j’étais trop intelligent, trop doué : Billy Winston croyait que j’étais un mutant, qu’il n’était pas normal que je sois aussi brillant.
Oui, je suis un mutant. Mais mon intelligence n’est pas mon pouvoir : c’est un don en plus, un « bonus », peut-être une compensation au fait que j’ai besoin d’être tabassé pour activer ma force.

J’ai besoin qu’on me frappe pour être fort, oui. J’ai écrasé le crâne de Billy Winston et détruit le peu de cerveau raciste qu’il avait à neuf ans, parce qu’il avait passé cinq minutes à me ravager le visage sur le béton de la cour d’école. Et j’ai passé les dix années suivantes à être maltraité en prison.

Je n’étais pas dans un établissement spécialisé…j’étais avec les autres. Avant la libération des criminels, avant la création de l’Institut. J’étais avec les prisonniers normaux, et ils se sont bien acharnés avec moi.
J’ai tout encaissé, encore.

Je n’ai jamais lâché la pression, je n’ai jamais usé de mes pouvoirs. J’aurais pu casser des bras, arracher des têtes…mais je n’ai rien fait. Jusqu’à maintenant.

Les hommes autour de moi me traînent dans les rues de Salem Center. Même s’ils veulent me tuer et qu’ils vont profiter du spectacle, ils doivent m’amener à leurs maîtres pour qu’ils décident comment je vais disparaître. Je suis un des rares mutants à n’avoir pas été transférés à l’Institut quand il a ouvert, tout simplement parce que je n’ai usé qu’une seule fois de mes capacités. Ils ont cru que j’étais inutile et que je souffrirais bien assez aux mains des autres prisonniers. Ils ont eu raison.

Et quand l’Institut a fait appel aux prisonniers, j’ai été placé quelques mois dans un organisme de transit avant d’être libéré. Même si les tests voyaient encore en moi un mutant, les psychologues et scientifiques ont proclamé que Kenneth O’Connell n’était pas un danger pour l’Humanité et qu’il pouvait sortir. Je venais d’avoir dix-huit ans, et j’étais libre pour la première fois depuis dix ans.

Bien sûr, j’ai eu beaucoup de chance : je suis un des rares à avoir eu cette possibilité, après l’appel aux prisonniers et avant l’ordre aux scientifiques de garder les mutants pour l’Institut. Je…je n’ai jamais essayé de savoir si d’autres sont toujours libres ou s’ils ont été repris. J’ai entendu des rumeurs, mais…ce ne sont que des rumeurs. On dit que les mutants sont en voie d’extinction, que l’Institut va bientôt gagner. Que la Terre sera enfin aux humains.
C’est vrai. Ils ont gagné. Et nous n’avons jamais eu aucune chance de nous en sortir.

Je ne sais pas pourquoi, mais dès le début les dés étaient pipés. Je me suis renseigné, sur l’organisation de cet Institut, sur les mutants, sur comment tout ça a commencé…et ça aurait pu être bien. Il y a plus d’un siècle, d’autres mutants ont essayé de construire quelque chose ici, à Salem Center, et ont failli réussir – mais ils ont été stoppés. Une nuit, ils ont disparu, mystérieusement.

Et pendant des années, des décennies, les mutants sont devenus une histoire ancienne : nous n’étions plus là, rayés de la Terre sûrement par l’action humaine. Déjà.
Mais nous sommes revenus. Nous nous sommes remis à naître, comme la mauvaise herbe qui refait toujours surface. Et certains ont essayé de faire quelque chose, d’user du symbolisme de Salem Center pour fonder une organisation, un havre pour les mutants. L’idée était bonne, et à ce que j’ai entrevu de l’organisation, ça aurait pu être bien.

Un homme, Olivier Fleury, chaperonnait ça et avait l’air de quelqu’un de bien. Il utilisait un dispositif alors expérimental d’Intelligence Artificielle nommée Cérébra pour retrouver les mutants naissants et en rassemblant certains ; il avait même commencé à les entraîner, mais dès la première mission…ça foira.

Ça aurait pu bien se passer, l’équipe aurait pu se souder et ses membres trouver une solution, mais une émeute au centre commercial de Salem Center mena tout simplement à un drame. Personne ne sait comment, mais une explosion terrifiante rasa tout le complexe ; et tout le monde mourut. A cause des mutants.

Fleury tenta bien de défendre sa cause, d’expliquer le bienfondé de son action, mais les faits étaient contre lui : il avait organisé une équipe qui était à l’origine d’un massacre, même indirectement. S’ils n’étaient pas intervenus, seul un des nôtres serait mort – lynché. Ça aurait été tellement mieux, finalement.
Ça mena à une nouvelle croisade anti-mutants, légale cette fois-ci. Et tout le monde la suivit.

Rapidement, tous ceux de la génération de Fleury furent arrêtés, considérés comme trop dangereux. Le fils de Thadeus Zachary, ardent détracteur des mutants, fut lui-même emprisonné à l’Institut, par demande de son père et sous une couverture médiatique immonde. On raconte qu’après les expériences qu’il a subies ici, il ne peut même plus garder une forme humaine…que sa mutation a été tellement poussée et pervertie qu’il n’est plus qu’un monstre terrifiant, secoué de spasmes.

Un autre exemple de l’action de l’Institut revient souvent : celui d’une femme, assez belle, aveugle, qui semble pouvoir dire l’avenir mais n’a jamais su démêler la réalité de ses prédictions. Elle aurait pu aider Fleury à forger son organisation, à prévenir les nôtres de ce qui allait arriver si elle avait su contrôler son pouvoir ; mais là aussi, ça a foiré.
Cette femme est emprisonnée et utilisée, ses rêves analysés pour découvrir où les prochaines crises se dérouleront. Grâce à elle, personne ne peut surprendre l’Institut – et donc le gouvernement. L’Institut est à la solde du Président, tout le monde le sait et tout le monde en est heureux.

Les humains sont terrifiés par les campagnes de publicité de l’Institut sur les mutants. Ils nous font passer pour des monstres, des violeurs, des assassins…des dégénérés. Et les gens croient ça, parce que l’Institut le leur dit. L’Institut a toujours raison.
« L’Institut Labrador est la solution à tous vos problèmes », comme dit la publicité.

Lourdement, je suis envoyé dans le hall de l’immeuble. Les gardes m’ont traîné, tabassé et j’ai fait le mort, chose que je sais faire tellement bien que j’en viens à me demander si ça ne serait pas une sorte de mutation secondaire. C’est la première fois depuis mon arrivée ici que je ne suis pas frappé, et j’en profite pour regarder ce qui sera sûrement ma dernière demeure. C’est terrifiant.

Cet endroit…cet endroit est indescriptible. Le Mal règne en ces murs. Je ne sais plus vraiment ce qui est Bien en ce monde, mais je sais ce qu’est le Mal et je le contemple. Les pierres sont froides, inhospitalières ; les personnes me fixent avec des arrière-pensées vulgaires et révoltantes ; la science est ici déshumanisée, obscurcie…malfaisante.
Je suis en enfer.

J’essaye de me relever, mais mes doigts me font mal. Ils ont été brisés en prison pour que je ne puisse même pas aller sur Internet chercher des informations pour défendre mon cas, étant jeune, et ça n’a jamais bien cicatrisé. Je voulais faire de la guitare, gamin, et j’avais même repris celle de mon grand-père pour m’entraîner, mais je n’ai pas eu l’occasion de vraiment faire quelque chose. Encore un rêve prometteur qui disparaît dans la fumée ; j’ai l’impression que c’est l’histoire de ce monde.

On me pousse dans les couloirs, ricanant du sort qui m’attend ; j’encaisse. Autour de moi, je vois des cellules où des mutants et mutantes attendent que des savants fous viennent finir le travail. Je vois un immense homme-démon rouge mutilé, enchaîné et aux traces de torture sur tout le corps ; ses yeux m’implorent de venir abréger ses souffrances, et je ne peux que détourner le regard.
Je vois un jeune homme au visage qui aurait pu être sympathique si les cicatrices autour de son crâne ne le rendaient pas horribles. Quelques mèches de cheveux ont repoussé, mais ce que je pense être l’extraction du cerveau a été brutale : son expression est vide, il se bave dessus et est cantonné dans un coin de la pièce, inerte. Si j’en crois le panneau devant la pièce, Jay Sirian n’est plus que l’ombre de lui-même.

Et ça continue des cellules durant : mes frères, mes sœurs sont l’objet d’expériences et de destructions lentes et régulières simplement pour le plaisir de faire mal. Simplement parce que quelques humains n’ont pas su comprendre que nous étions comme eux, avec juste un potentiel plus fort. Ils nous ont traités comme une menace alors que nous aurions pu créer un nouveau paradis avec eux.

Devant moi passe une jeune femme enchaînée, abattue. A ce que je comprends, elle est utilisée comme « transport » par les gardes de l’Institut, qui s’en prennent à elle autant pour le plaisir que par ennui ; son visage est tuméfié, son corps entier recouvert de plaies mais…elle est magnifique. Malgré le sang et les blessures, je la trouve sublime. Et alors que nos regards vont se croiser, alors que je vais pouvoir plonger mes yeux dans les siens, un des gardes la frappe et la fait avancer plus vite en baissant les yeux.
Encore une fois, quelque chose foire. Encore une fois, ça aurait pu donner quelque chose mais ça s’arrête là.

Encore une fois, j’encaisse.
C’est la dernière.

Les hommes derrière moi rient encore de ce qu’on va me faire, mais je m’en fiche. Je suis bientôt au centre de l’Institut ; je me suis renseigné sur cet endroit, j’ai regardé sur Internet tout ce qu’on peut découvrir dessus. Je sais que Cérébra a été reprogrammée pour contrôler la Toile et faire en sorte que personne ne sache comment tout ça fonctionne, mais…je suis un génie, un peu. Je sais additionner les choses plus rapidement que les gens normaux, et j’ai un faible pour l’électronique et les programmes.
J’ai réussi à percer les secrets de l’Institut Labrador. Je sais comment tout ça a commencé, je sais ce qu’ils font ici – je sais ce qu’ils veulent faire.

Au début, il n’y avait qu’un Camp Labrador et ils sont devenus un Institut après les événements du centre commercial et d’autres diverses catastrophes. Ils veulent plus, et les gouvernements sont d’accords. Ils veulent agir au niveau mondial et user de la peur des mutants pour assurer leurs pouvoirs. Ils veulent nous utiliser pour plonger encore plus le monde dans la peur et le totalitarisme.
Ils veulent nous utiliser alors qu’ils nous torturent déjà. Il n’est plus temps d’encaisser.

« Hey, qu’est-ce qu’il a ?
- Quoi ?
- Regarde, il a quelque chose de bizarre…
- Oh merde…ouais ! Oh…hey regarde ses yeux ! Ils brillent !
- Mais ouais ! Ils…ils sont orange fluo ! Ah merde, ça fait mal de regarder ça ! Aaaah, c’est…c’est trop lumineux ! »

Il paraît que mon regard était devenu orangé quand j’ai tabassé Billy Winston : c’est peut-être une caractéristique de l’activation de mes pouvoirs ; je m’en fiche.

Ça fait dix ans que je garde tout en moi. Dix ans que j’encaisse les coups, les passages à tabac, les atteintes à mon intimité, les mutilations, les tortures. Dix ans que je me rappelle que si mon père a fini dans un lit d’hôpital pourri pour combattre son cancer, c’est parce qu’il a tout perdu à cause de moi. Dix ans que je me remémore que ma mère s’est suicidée parce qu’elle n’avait plus personne pour la soutenir. Dix ans que je sais que rien ne marche dans le bon sens.
Aujourd’hui, j’en ai marre.

Je sais tout de cet Institut, je connais son fonctionnement et ses méthodes. Je ne suis pas là pour libérer les autres, je ne suis pas là pour mener une révolution ou ressusciter les idées de Xavier ou Fleury ; ça n’en vaut plus la peine. Ils ont essayé et ont échoué alors qu’ils étaient bien meilleurs que moi.

Autour de moi, on crie, on me menace et je ne vois plus grand-chose – je crois que mes nerfs optiques commencent à griller à cause de la luminosité de mes yeux.
Je m’en fiche. Je ne suis pas là pour survivre ; je suis là pour mettre fin à tout ça.

J’entends les gémissements de la « transporteuse », sûrement frappée pour qu’elle fasse sortir ses maîtres d’ici…je ne le supporte pas. Sans comprendre comment, une rafale est expulsée de mes paumes et je sens du sang et de la chair humaine m’éclabousser ; je souris. Au moins, elle partira avant les autres et aura gagnée quelques secondes.

Tout le monde va mourir, ici. Pour la première fois, humains et mutants seront sur un pied d’égalité. Ce n’est pas juste, ce n’est pas bien mais c’est la seule chose à faire.
On a essayé. On a essayé de construire quelque chose, d’être acceptés par les humains, d’être nous-mêmes ; on a été traités comme des monstres. Ils ont construit cet endroit pour nous détruire et nous utiliser. Ça suffit.

L’Institut était un beau rêve, et je le fais s’envoler en fumée. Je sens l’énergie sortir de moi, être expulsée avec une telle force que ma propre chair s’en décolle ; je souris encore plus. J’ai accumulé tellement de puissance que je risque de raser Salem Center, mais je m’en fiche.

Ce rêve est devenu un cauchemar, et ça n’aurait pas dû se passer comme ça. Quelque chose a foiré, quelque part, et je ne sais pas quoi – mais je sais que ça n’en vaut plus la peine. On a essayé, et on a échoué. Peut-être qu’ailleurs, ça a fonctionné et que je ne suis pas obligé de faire ça.
Mais ici tout a foiré.

Et il est temps que ce cauchemar s’arrête.
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