[15 Mai] Des retrouvailles attendues.

[Désolé du post tardif]

Ça n’allait pas. Vraiment pas. La tête de Lucas lui tournait, et il voyait des tâches blanches un peu partout autour de lui, même quand il fermait les paupières. Quelque chose venait de se briser en lui. De se fracturer. Peut-être était-ce parce que John Jacob était la personne à qui il s’était raccrochée pour digérer le décès de River, et se donner corps et âme dans une cause plus grande, idéaliste peut-être, mais existante et concrète. Et il était mort. La fleur de la Paix avait fini par se dessécher et tomber en poussière. Il n’en garderait que le souvenir amer et nostalgique. L avait du mal à réaliser, et paradoxalement, ne réalisait que trop bien. Le combat qu’il avait mené allait perdurer, via l’Inter-MHT et Cindy Phoenix, qui reprendrait le flambeau de son ancien maître. Utopique espoir d’une paix sur terre, d’une entente improbable. Et lui se battrait toujours pour ça. Un monde qui n’existerait jamais, sans doute. Un monde de paix et de joie. Il le ferait pour le souvenir de cet homme qui lui avait apporté un but. Il le ferait pour l’avenir de tous ceux qui seraient concernés.

Autour de lui, les gens partaient sans qu’il s’en rende vraiment compte. Certains avaient rejoint la ville, suivant Amélie pour assister à de mémorables révélations. D’autres restaient là, telle Abaigh et Charis, qui désiraient sans doute se retrouver seule. Et pourtant, Charis l’épaula, vint près de lui le soutenir, lui proposer son aide.

Un peu dans le vague, dans le brouillard, c’était comme s’il ne l’entendait pas. De nouveau de chair, il était toujours accroupis, mais les larmes ne coulaient plus. Elles ne parvenaient plus à sortir. La ferveur de l’émotion vive prenait maintenant son ancrage en lui. Un ancrage profond, inaltérable sans doute. Une cicatrice dans son âme.

Une personne inconnue se présenta, et il mit un certain temps avant de tourner ses yeux gris vers elle. Elle se proposait de soigner ses maux profonds. Avaient-ils vraiment envie qu’ils fussent soignés ? Elle était mignonne, l’inconnue. Peut-être trop. Doucement, il se releva et se tourna vers elle. Silencieux, il posa le revers de sa main sur la joue de l’inconnue, son majeur et son index frôlant sa pommette. Sans même savoir pourquoi. Puis, il la retira. Pas par gêne ou embarras. Juste parce que c’était tout ce qu’il fallait. Ce simple contact.

La voix rendue rauque par la crispation de sa gorge dont il usa alors était presque inaudible, et pourtant bien présente.

« Non, non. Ça ira. »

Il tourna les yeux vers Charis. Des yeux étonnamment expressifs, alors que son visage était fermé. Et là encore il prononça un mot, simple.

« Merci. »

Court, concis, mais vrai. Il était reconnaissant à la jeune femme de s’être préoccupée de lui. À nouveau, il se tourna vers l’étrangère.

« Carrie Marcin est sans doute à l’intérieur. Peut-être dans son bureau. Je vais rentrer aussi, et vous l’indiquer, si vous le voulez. »

Le tout avait été prononcé sur un ton neutre et monotone, absent. Poli, mais absent. Un dernier regard vers Abaigh et Charis, et une dernière parole à leur égard :

« Profitez. »

Et en faisant volte-face, il se dirigea vers l’institut, prenant le chemin des bureaux des professeurs, si l’inconnue le suivait. Et sinon, il errerait jusqu’à sa chambre, jusqu’à son lit.

Ailleurs…

Cuisine

Kalalli avait failli retourner à sa chambre pour travailler sa danse lorsqu'il crut voir Charis et Abaigh à la grille. Ravi de revoir l'abeille de retour, il avait décidé d'aller la saluer même s'il ne voulait pas s'éterniser pour laisser les deux amoureuses se retrouver tranquillement. Il y avait d'ailleurs une jolie femme avec elles. Le garçon la salua poliment et fit un gros câlin à Abaigh.

" Je suis content que tu sois de retour ! " lança-t-il gaiement.

Lorsqu'il se détacha, il observa tour à tour les trois jeunes filles en se demandant qui était la nouvelle.

Vacance

"Hola chica!" Tels furent les premiers mots de Pablo quand Cerebra apparut devant lui. "Tu sais que le bleu te va à ravir. Franchement, je ne rigole pas, c'est un faite." Parler ainsi à un hologramme n'était sûrement pas la chose la plus intelligente, mais le garçon ne pouvait s'empêcher ce genre d'humour. "Mais naaaan! Ne te dérange pas pour moi, j'aime beaucoup ta présence, mais tu as sûrement plein de chose à faire et je devrais pouvoir trouver mon chemin tout seul." Même s'il n'y avait personne pour l'écouter, il était très fier de ça bêtise.

Il passa le portail et rejoint le petit groupe qui se trouvait derrière, tout en tirant une grosse valise noire. "Hola" dit-il simplement en saluant de la main. Mais avant qu'il ne parte dans ses délires, il repéra une silhouette dans le jardin qu'il connaissait que trop bien, celle de son ami l'Autrichien. Michael, avec qui, il avait vécu une aventure incroyable.
"Heyyyy!!! Mais c'est pas vrais." Il décida donc abandonner se petit groupe, malgré les trois filles charmante, pour rejoindre celui de son ami. "Veuillez me pardonner ma grossièreté, en ne pas prendre plus de temps à me présenter, mais j'ai une chose urgente à faire." Il salua les personnes proche de lui et se présenta juste avant de partir. "Mon nom est Pablo, on va sûrement se recroiser."

Il partit donc en direction de l'autre groupe, près à hurler le nom de Michael.

Jardin

Des... Sortilèges? Une minute... C'tait une sorcière cette fille? Ou un mutante qui avait choisi de s'expliquer ses pouvoirs d'une façon moins terre à terre? Charis fronça les sourcils. Il y avait eu dans le journal quelque chose à propos de vaudoo ou quelque chose de ce genre. Le physique pouvait assez bien correspondre à ce genre d'idée. Encore qu'elle n'en était pas du tout certaine. En revanche, elle ne paraissait pas mauvaise pour le moment. Et quand bien même elle l'aurait été, elle se serait montré différente. Plus agressive, plus menaçante, au lieu de proposer gentiment son aide sans s'imposer. Sans compter qu'elle n'était de toute évidence pas venue pour chercher des noises à en croire son discours. Elle était venu voir la dragonne?

"Oui, bien s..."

Elle s'interrompit en voyant Lucas réagir. Celui-ci semblait reprendre le dessus. Ouais, enfin c'était qu'une apparence à en croire son air absent. Le choc allait durer sur la longueur. Il lui faudra beaucoup de temps pour se remettre de la mort de John Jacob. En revanche, quand il laissa tomber le masque en s'adressant à elle, Charis fut clairement surprise. Elle avait pu au moins l'aider un petit peu? Elle l'espérait en tout cas. Même si finalement rien ne pourrait vraiment aider Lucas dans cette situation. Quant à profiter... En même temps, c'était tout ce qu'il y avait à faire, avant la prochaine période de dangers et autres prises de risques. De toute manière, il s'en allait déjà, proposant à la jeune femme de le suivre. Elle se reporta d'ailleurs sur l'étrange inconnue aux airs de baba-cool. Des filles comme ça, s'il y en avait plus, le monde s'en porterait bien mieux quand même.

Puis Kalalli arriva, serra Abaigh dans ses bras. L'image était vraiment adorable à regarder et Charis se risqua à sourire, enfonçant ses mains dans ses poches, alors qu'une autre personne... Une minute... Non, celui-là, elle l'avait déjà brièvement aperçu. Il n'était pas tout à fait nouveau à l'institut. En tout cas, il était bien remonté. Un vrai comique qui vient et qui repart. Ce devait être un marrant. Ce qui ne manqua pas d'élargir sensiblement le sourire de Charis qui attrapa d'une main le sac, de l'autre les doigts de sa belle, et lança, reprenant une bonne humeur bien dosée pour chasser le moindre malaise...

"Bon! Allez, on ramène tout ça à l'intérieur. Tu dois être épuisée par le voyage! Kal, tu viens avec nous?"

Puis elle se dirigea à son tour vers le bâtiment, entraînant sa belle avec elle...


Ailleurs.

Il n'aurait probablement pas sa réponse puisque la jeune fille suivit Lucas [j'extrapole]. Bon, tant pis. Kalalli vit le passage éclair de Pablo qu'il avait croisé quelques fois sans avoir discuté avec lui. On se souvenait facilement de son visage.

Charis décida qu'il était temps de rentrer et commença à partir avec l'abeille tout en proposant à l'Inuit de venir. Le garçon prit quelques bagages pour aider et suivit le petit couple jusqu'aux chambres.

Ailleurs