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Chambre de Daniel et Yuhigi - Page 3 Empty Re: Chambre de Daniel et Yuhigi

Sam 19 Jan 2008 - 15:22
Le plan improvisé se déroulait avec une telle perfection qu’Alixtide en fut ému. Heureusement il garda toute sa concentration, car si le chemin de la sortie victorieuse paraissait clair, encore fallait-il le parcourir sans accrocs. La cible du linge sale près de la porte était clairement identifiée. Les affaires dans la valise et le sac de sport semblaient à première vue sans intérêt. Du moins pour l’instant. La lumière aveuglait Iacobo, qui s’égarait sur la pente des menaces, tombant ainsi dans le piège tendu. Il n'y avait que quelques secondes pour agir.

Alixtide se leva.

« Embaler des gens sur les os ?? Wah … ben .. je suis scotché … ha ha … »

Il se retint avec peine de rire, car voir son pauvre adversaire, nu et aveugle, si facilement détroussé, ça relevait presque du comique. La phase C du plan commençait.

« Ouais bon hum … Iacobo, c’est sympa la discussion et tout … mais je dois me dépêcher. Je suis de corvée lessive encore tu comprends ? Cerebra m’a demandé de tout récolter dans toutes les chambres voilà donc, voilà voilà … »

Il récupéra dans ses bras le linge sale du Serbe, et se dirigea tranquillement vers la sortie.

« Voilà si à l’avenir tu pouvais, quand même pour me simplifier la vie, mettre tout ça directement devant ma chambre comme font tous les autres, ça serait bien. Notamment les trucs sales qui sont dans tes bagages là … Dis-le à Joachim … »
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Sam 19 Jan 2008 - 19:27
Alitixtide etait en plein cafouillage : Iacobo se rappella qu'il ne fallait jamais sousestimer cette capacite chez Captain Porko a embrouiller tous ses comparses et leur extriper ce qu'il desirait : une vraie fouine en somme .

« Ouais bon hum … Iacobo, c’est sympa la discussion et tout … mais je dois me dépêcher. Je suis de corvée lessive encore tu comprends ? Cerebra m’a demandé de tout récolter dans toutes les chambres voilà donc, voilà voilà … »
"Ha oui , c'est etonnant cela fait plusieurs mois que je loge dans cette communaute hippie mais je n'ai jamais entendu parler de ce sympathique service ... moi qui me deshabituais des hotels ... tu n'as pas l'impression de te foutre gaiement de ma geule ? Ca ne marche qu'avec les beaufs ..."

« Voilà si à l’avenir tu pouvais, quand même pour me simplifier la vie, mettre tout ça directement devant ma chambre comme font tous les autres, ça serait bien. Notamment les trucs sales qui sont dans tes bagages là … Dis-le à Joachim … »

Alixtide quittait faussement tranquillement la chambre , une partie de ses vetements sous le bras . Bien qu'ils soient en majorite de mauvaise qualite comparees au reste de la garderobe du prostitue , le principe de se faire voler , le matin , au reveil , par un etre abject l'irritait au plus haut point .

"Un pas de plus et tu es foutu mon salop. Si tu me voles ces affaires , je te sequestre dans ma salle de bain..."

(hj: Course poursuite dans l'institut ? La debandade nudiste doublee d'une traque a la fouine ? Laughing )
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Sam 19 Jan 2008 - 20:26
Alixtide s’arrêta devant le seuil, intéressé par les propos irrités et belliqueux de l’occupant de la chambre. Il calcula rapidement ses chances. Sa propre chambre n’était pas loin, et pouvait représenter un refuge vu la puanteur extrême de décomposition organique qui imbibait son atmosphère. Mais avec Iacobo, il n’était pas sûr que cela l’arrête. Non, sa chance était la nudité de son voisin. Il suffirait de fuir dehors, dans le froid glacial et il n’y aurait plus de Serbe courroucé. Mieux, il y aurait Niko, allié de poids s'il en est.

Hors de question donc de se rendre aux douces menaces du détroussé trompé. Alixtide savourait sa victoire et son expression de défi disait bien qu’il se fichait des conséquences promises. Il haussa les épaules avec une tristesse feinte.

« Ah la salle de bain … oui que de souvenirs … ha ha ha … nan c’est pas mon truc … »

Jouant le jeu de la provocation gratuite, il prit une chaussette de Iacobo entre ses dents, puis ouvrit la porte à la volée.

« Chalut Iachovo ! »

Sans demander son reste, il bondit dans le couloir et s’enfuit comme un dératé, regrettant que sa fidèle monture Niko ne soit pas sous lui. En même temps, il avait quelques secondes d’avance sur le Serbe, qui ne prendrait pas le risque de sortir en petite tenue. Cela n’empêcha pas le mutant de piquer un sprint dans le couloir, jusqu’à faire un coude sur le pallier, pour descendre ensuite l’escalier du hall.

Arrow hall de l’Institut, puis cuisine.
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Chambre de Daniel et Yuhigi - Page 3 Empty Re: Chambre de Daniel et Yuhigi

Mar 14 Oct 2008 - 12:24
Arrow Foyer

Iacobo avait guidé Wind à travers les couloirs de l'Institut d'un pas rapide, espérant ne croiser personne, maintenir une bulle passionnée qui lui donnait à la fois le courage et l'insouciance.

Il la prit par la main : le souvenir de la nuit du concert jaillit instinctivement. Elle l'avait ensorcelé depuis maintenant quelques mois et ni l'alcool, ni la drogue, ni les missions suicides, ni la prison n'avaient dissipé les bouffées de chaleur, les douleurs au ventre causées par des poignards invisibles, les membres plus tremblants qu'à l'habitude, le chaos mental et un manque de verve dans la joute orale.

Il la fit entrer dans sa chambre heureusement vide (après avoir espérer une fois de plus que Joachim ne se lamentait pas seul sur sa paillasse) et referma brusquement la porte derrière eux, la fermant à clef.

Il la prit par les deux mains au milieu de la pièce et debout, en face d'elle, les yeux dans les yeux pour une plongée spirituelle plus profonde qu'auparavant. Il essayait d'y lire des messages inexistants, des indications.

Son esprit d'initiative naturel l'avait délaissé, l'abandonnant à la passion nu et esseulé.


Il tomba à ses pieds, collant son visage contre son ventre, laissant glisser ses bras autour de ses jambes, s'impregnant de son odeur quelques secondes.

Il s'écarta brusquement : un os avait jailli de son bras droit qu'il plaçait à présent sous sa gorge, comme une menace au suicide.

Pas de cynisme, pas de boutades, pas de violence : le serbe la regardait. Son visage dur ne put retenir quelques larmes qui coulèrent trop lentement sur ses joues. Sa froideur faciale fit place à des yeux suppliants et desespérés.

"J'ai perdu Wind, j'ai perdu. J'ai lutté contre la passion, contre tout ce que tu représentais, contre ton angélisme, contre l'aura bienfaitrice qui me faisait tant souffrir mais qui m'attirait. J'ai cédé à mon penchant pour l'extrême. C'est pire que l'héroïne. Tu es si loin de moi, tu me renvoies toute ma laideur, tu es la pire des drogues, tu t'es immiscée en moi sans mon consentement, tu es la cliente qui horrifie les maquereaux, celle qui ensorcele le triste employé. Tu es mon antogonisme !

Si tu ne m'acceptes pas je me tue. L'addiction est trop forte, je ne peux plus tenir sans. Tu m'envahis, tu dois me prendre. Sinon, je veux mettre fin à mes souffrances. Me perdre, ne jamais revenir, finir là où l'on m'attend, dans les limbes de l'oubli au sanctuaire des prostitués de moins de vingt ans et des habitués du crack.

Je ne sais pas où nous irons, je ne sais pas si je m'accepterai, je ne sais rien mais j'ai besoin de toi. C'est un témoignage d'impuissance, celui d'un descendant de dictateur, ce n'est pas rien Wind.

Merde, quel immonde poète..."



Son discours était cru et destructuré : comment faire autrement lorsqu'on ne connaissait pas l'autrement ? Il se donnait à coeur ouvert, aussi décharné et sale que ce dernier pouvait être. Il sentait l'os froid lui caresser la gorge...
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Mar 14 Oct 2008 - 13:39
[Arrow Foyer]

Ne croiser personne, ne répondre à personne. De toute façon, elle ne voyait plus personne, elle ne voyait plus rien. Que les bras de Iacobo sur ses épaules, et les dalles du hall, les marches des escaliers, le revêtement du couloir sur leurs pas. Si c’était un rêve, elle voulait bien ne jamais se réveiller, ne jamais revenir dans un monde où River n’existait plus, et où il avait disparu. Il l’avait prise par la main pour pénétrer dans sa chambre et un frisson lui parcourut l’échine comme elle se demanda, un bref instant, ce qui allait se passer à présent. Il la fit entrer, et elle resta immobile, en plein milieu de la pièce. La porte qui claqua la fit sursauter, et elle le dévisagea, surprise, comme il la verrouillait. Il avait peur qu’elle s’enfuie ? Est-ce qu’il n’avait donc pas encore compris ?

Les yeux dans les yeux, ses mains dans les siennes, il resta immobile, et silencieux, une éternité encore… Elle ne cilla pas, soutenant son regard, attendant quelque réaction de sa part. Et puis il tomba à genoux devant elle, et elle posa les mains sur sa tête, qui reposait sur son ventre, à peine une seconde avant qu’il ne s’éloigne de nouveau, se redresse, un os brandi comme une arme sous sa gorge qui lui fit ouvrir de grands yeux emplis d’effroi. Une fraction de seconde, elle imagina le pire, l’inacceptable. Elle n’avait pas vu Riv' mourir, elle ne voulait pas le voir partir là, sous ses yeux, sans rien pouvoir faire… Mais il restait immobile, et quelques larmes perlèrent sur ses joues, étrange miroir aux siennes, qu’elle ne pouvait plus retenir. Pourquoi est-ce que ça devait faire aussi mal ? C’était une torture de le voir ainsi, prêt à l’irréparable, sans savoir quoi faire. Elle n’osait pas bouger, de peur que le moindre mouvement n’accélère son geste. Mais il ne bougeait pas.

Il lui expliqua. Qu’il luttait contre son attirance pour elle. Pourquoi ? Etait-ce si mal d’être attiré par elle ? Est-ce qu’il fallait qu’elle s’éloigne, alors ? Qu’elle le laisse en paix ? Un instant, elle faillit détourner le regard, presque prête à prendre la porte, mais il continuait, et elle ouvrit la bouche, sur le point de parler, bien que les mots ne parvinssent pas à sortir : Elle ne voyait pas cette laideur qu'il évoquait… Elle voyait juste sa souffrance… Pourquoi n’arrivait-elle pas à l’apaiser ? Oui, ils étaient différents, ils avaient eu de quoi s’en rendre compte maintes fois au cours de ces derniers mois, mais et après ?

« Si tu ne m’acceptes pas, je me tue. »
« Je ne sais pas où nous irons, je ne sais pas si je m'accepterai, je ne sais rien mais j'ai besoin de toi. »

« Si tu ne m’acceptes pas, je me tue. »

« Si tu ne m’acceptes pas, je me tue. »



« Si tu ne m’acceptes pas, je me tue. »

Il lui fallut quelques secondes pour réagir. Ou était-ce seulement une impression ? Quelques larmes roulaient encore sur ses joues, mais elle lui sourit, approchant une main tremblante de son bras - tentant de l’éloigner de sa gorge - et l’autre de sa joue.

- Je ne sais pas où nous irons, je ne sais pas si je m'accepterai, je ne sais rien mais j'ai besoin de toi.

Sa voix n’était qu’un murmure, à quelques centimètres de son visage, un écho à ses propos… Avait-il seulement idée à quel point ces mots-là la touchaient, à quel point ils résonnaient de sa propre expérience ?

- Ne m’abandonne pas…

A peine un souffle, avant qu’elle ne pose ses lèvres sur les siennes. Quand avait-elle jamais été à l’origine d’un baiser, outre celui qu’elle avait posé sur ses lèvres après l’éboulement de la cuisine, comme si ça avait pu l’éveiller ? Il y avait quelque chose de troublant… Etait-ce donc pour cette sensation-là, que les autres se souvenaient de leurs premiers émois, de leurs premiers baisers ?
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Chambre de Daniel et Yuhigi - Page 3 Empty Re: Chambre de Daniel et Yuhigi

Ven 17 Oct 2008 - 2:40
Au final, Iacobo ne dérogeait pas à ses principes fondamentaux : rock n' roll.

Ses derniers mois avaient été plus dynamiques que les trois dernières générations de la famille de Kalalli : mission commando à Paris, destruction de robots futuristes et de machiavélique fou, départ au mexique, prison puis retour à l'Institut et aboutissement d'un long tourment intérieur qui prenait toute son ampleur à l'heure actuelle, dans la chambre.

Les mots étaient sortis seuls pour mettre fin à son atroce douleur, comme un soldat demandant à se faire achever, comme un accro au crack à son dealer.

Sa vue lui jouait des tours comme toutes les parties de son corps qui ne répondaient plus correctement et régulièrement, séquelle inévitable d'une vie déjà bien trop consommée. Il voyait presque Wind entourée d'une aura lumineux et aveuglant : de sa sainte main elle vint retirer sa main assassine et l'autre vint se poser pacifiquement sur sa joue.

Tu ne te tueras point Iacobo, laisse la vie le faire à ta place, elle viendra bien assez tôt. Redécouvre les étapes calcinées de ton enfance.

Sa petite synthèse mentale lui prit quelques secondes, le temps que les lèvres de l'anglaise se posent sur les siennes. L'effet fut immédiat et surprenant : d'abord parce qu'il avait cessé tout contact physique depuis de nombreux mois, ensuite parce qu'il fut incapable d'appliquer sa méthologie de bon prostitué.

C'était indéniablement bon. Ses lèvres avaient un goût de tristesse et de rassurance. Elles étaient chaudes et sincères. L'analogie qui lui convenait le plus était sans doute celle de l'effet d'un hectolitre de vodka lui brûlant les entrailles, le faisant trembler contre son gré.

Il s'étonna de sa totale incapacité à appliquer les règles de son métier : appliquer sa main à tel endroit, embrasser de telle façon, le timing selon l'humeur de la cliente, le sens de la caresse, l'intensité.

Il ne paramétrait absolument plus rien. Il leva son bras tremblant et enveloppa maladroitement l'anglaise avant de raffermir sa position et l'attirer vers lui. Son autre main vint se loger dans ses cheveux sur lesquels il prit peur de tirer : il les frôla donc lentement malgré ses spasmes réguliers, hallucinant tout simplement à l'idée de retomber novice dans les bras de la jeune femme.

Il se maintint ainsi immobile que possible tout en la fixant droit dans les yeux sans même ciller. Il plongeait une fois encore en elle, mais cette fois avec une intensité décupulée par leur proximité.

Finalement il ferma progressivement les yeux, laissant apparaitre dans l'obscurité de sa vue une image abstraite de son visage et l'embrassa doucement. Goût non alcoolisé, un mélange rare de folie, d'angoisse, de protection et de plaisir. Sa main droite glissait le long de sa nuque jusqu'à la moitié de sa colonne vertébrale, il l'humait.

"C'est étrange. C'est bon"

Sa voix avait un ton inhabituel, presque enfantin.

"As-tu conscience du choix social que tu fais en ce moment même ?"

Il continuait à chuchoter car le ton lui donnait une certaine impression d'intimité qui lui permettait de regagner plus ou moins ses esprits. Sa tête vint s'enfouir dans son épaule, dans l'attente d'une réponse.
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Ven 17 Oct 2008 - 17:40
Hjördis d'une voix calme, agréable et pas du tout habituelle a écrit:
Bonjour. Avis à toutes les personnes de l'Institut : Le repas va être servi. Au menu du jour : Truite panée sauce pécheur, riz, purée de légumes et salade. Bon appétit.
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Ven 17 Oct 2008 - 20:05
Le souvenir du baiser qu'il lui avait volé dans la chambre de Kitty quelques mois auparavant lui revenait en mémoire, comme elle songeait que, cette fois, ça n'avait absolument rien à voir. Parce que s'il avait été des plus... "professionnels", cette fois-là, à cet instant, il y avait chez lui quelque chose de presque innocent, comme une première fois, mal assurée, où le ne sait guère ce qu'on doit faire et qu'on essaie, tremblant, de n'en rien laisser paraître. Et il l'était, tremblant. Et mal assuré.

Pourtant il la rapprocha de lui, et l'entoura de ses bras. Une main vint timidement caresser ses cheveux et elle soutint son regard, pourtant si chargé d'une émotion qu'elle ne lui avait jamais encore connue. L'image fugace de son visage surpris, et mal à l'aise quand Jen s'était accroché à lui lors de son réveil à l'infirmerie passa devant les yeux de l'anglaise : un infime détail, pourtant révélateur de ce qu'il cachait d'ordinaire, de ce que lui démontrait ce second baiser, plein d'une tendresse que personne ici, sans doute, n'aurait pu imaginer, si bien enfouie d'ordinaire sous sa carapace de rancoeur, de violence, de propos acerbes, de dérives alcoolisées...

Elle passait ses propres mains dans son dos, l'une presque agrippée à son épaule - comme s'il allait s'enfuir maintenant ! - s'abandonnant à son tour à ces quelques instants heureux, loin de toutes les douleurs des derniers mois, et pourtant si étroitement liés.

Sa voix résonna étrangement à ses oreilles, et elle plongea ses prunelles pâles dans les siennes. Ces quelques mots, le ton employé, avaient quelque chose d'irréel et pourtant de tellement vrai. Oui c'était bon, d'être dans ses bras. Et oui, c'était étrange, pour l'un comme pour l'autre. Parce que s'ils avaient connu d'autres baisers l'un et l'autre, il y avait là ce quelque chose d'une "première fois" : il y avait des sentiments, quelque chose de fort. Et de terrifiant. Elle réalisa qu'elle tremblait aussi, et sa main sur son épaule raffermit quelque peu son étreinte.

Il chuchota encore, mais l'enfant étonné laissa place à l'adulte et elle fut presque soulagée qu'il vienne enfouir sa tête au creux de son épaule. Le choix social qu'elle était en train de faire... Elle réprima un soupir, le regard posé au loin.

- Ce que pensent les autres, ça fait un moment que j'en ai plus rien à faire...

Elle ferma les yeux, et se blottit un peu plus contre lui.

- Enfin... Ceux dont l'avis m'importe se doutent sans doute fortement de ce qui se passe : Jen et Nan, qui m'ont prévenu de ton retour, par exemple... ou sont déjà suffisamment déçus pour que ça ne change plus grand chose...

Elle se garda bien d'énoncer qu'elle pensait à sa famille, ou à ce qu'il en restait plus exactement, tout comme elle passa sous silence la lettre encore cachetée sur la commode dans sa chambre...

- Ou... ne sont plus là pour être déçus.

Elle était certaine que River aurait fortement désapprouvé sa relation. Elle avait bien crié sur Iacobo de ne pas toucher à sa soeur la dernière fois... S'il y avait vraiment un après, si elle la voyait de quelque part - ce dont elle doutait assez fortement à présent - elle l'imaginait piquer une colère noire et affubler le serbe de tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables. Et elle n'était pas sûre d'être en reste dans un cas pareil...

*Pardonne-moi Riv, où que tu sois, mais même si tu ne peux pas le comprendre, c'est ma vie, et ce sont mes choix... Nous ne sommes... Nous n'étions pas pareilles...*

Elle inspira et expira profondément avant de déposer un baiser au creux de son cou et de s'écarter légèrement pour croiser de nouveau son regard.

- Quant aux autres..., reprit-elle en haussant les épaules. Il y aura toujours quelque chose à dire... Les gens parleront, parce qu'ils ne peuvent pas s'empêcher de parler. On peut faire les meilleures choses du monde, être irréprochable, les gens trouvent toujours un moyen de casser du sucre sur le dos des autres... Donne-moi quelqu'un qui a mis tout le monde d'accord, que personne n'a jamais critiqué, descendu, dont personne ne s'est jamais moqué... Moi je n'en vois pas. S'ils ne sont pas capables de comprendre, c'est peut-être que ça ne vaut pas la peine de s'inquiéter de ce qu'ils pensent...

Ca risquait de ne pas être facile tous les jours. Mais elle savait qu'elle aurait au moins deux appuis, qu'elle avait laissés tendrement enlacés dans une autre chambre un peu plus tôt...

La voix de Hjordis résonna dans leurs communicateurs, et l'anglaise détourna le regard, attristé, plus qu'elle ne l'aurait sans doute souhaité laisser paraître. S'il voulait descendre, elle le suivrait. Mais elle n'en avait guère envie. La nordique était un vrai chef, et présentait ses plats comme tel. Elle n'avait plus sa place en cuisine, songeait-elle, tout comme elle ne l'avait plus chez les X-Rays. Ni chez les Smith...
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Mar 21 Oct 2008 - 2:05
La main de l'anglaise s'affermit sur son dos noué. Ses lèvres frôlèrent ses cheveux, il en inspira l'essence, en tira une bouffée soudaine. Sa main droite ne bougeait plus, elle s'était immobilisée la paume contre le milieu de son dos, exercant une très légère pression pour la coller contre lui.

La vie était brutale mais cet instant ne l'était pas.

Toutefois il était étrange : c'était un curieux mélange de maladresse, d'envie, de peur, de paix. Ils restaient ainsi immobiles comme si leur position les protégeait quelques précieuses secondes de la réalité.

Elle ne tarda pas à lui faire comprendre. La mort de sa soeur.


Il resta silencieux tout le long. Il l'écouta parler, comprit sa détermination et se demanda quel genre d'attraction il pouvait exercer sur elle. Il avait longtemps pensé qu'elle était une bourgeoise timide et torturée qui souhaitait s'encanailler auprès d'un garçon aux apparences destructurées, à l'allure négligée et au style de vie carpe diem version hard.

A présent cette hypothèse ne lui convenait plus : elle commençait à le connaitre, à le prendre dans son aspect le plus brut même s'il avait toujours maintenu une certaine réserve à ses côtés.

Elle savait. Elle savait qu'il était un prostitué, alcoolique, passablement drogué, asocial, chaotique, destructuré, déprimé, déconnecté, volatile, cruel voire sadique et qu'il penchait pour la supériorité de l'être mutant sur l'être banalement humain.

Une telle tolérance était impressionnante et constituait un vrai gage de fidélité pour le commun des mortels. Cela eut plus tendance à inquiéter le serbe : peu de gens pouvaient se permettre d'etreindre la pourriture qu'il était de la façon dont s'y prenait la jeune femme. Elle était étonnante.

Il adopta une politique iacobienne vis à vis de River. Il avait décidé qu'il ne lui en parlerait jamais. Trop d'individus déficients mentalement se sentaient obligés de faussement partager les peines en évoquant le nom des victimes, en ressassant des souvenirs qu'on ne voulait pas ressassés. On finit par forcer à la discussion, quoi que fut le sentiment éprouvé à l'égard du défunt.

Pour Iacobo c'était très simple : il n'y avait absolument aucun intérêt à ses yeux de parler de River. Sa perte ne l'avait pas attristé comme la sienne ne l'aurait pas fait pleurer non plus. Il comprenait à peu près ce qui avait pu lier les deux soeurs et le chagrin conséquent : il lui fallait oublier à présent. C'était comme faire renaitre chez lui le souvenir de certains clients, cela ne pouvait que l'irriter.

Il l'écouta encore, la tête toujours enfouie dans le creux de son épaule, soufflant légèrement à travers son vêtement de façon à créer une zone chaude sur sa peau.

"Tu es... étonnante. Au fond je crois que tu sais toi-même que je ne suis pas un être fondamentalement bon mais cette attraction est trop forte. Je ne peux pas me séparer de toi et en même temps je ne sais pas comment aborder cette... relation."

Il la trouvait séduisante. Il la trouvait belle et désirable. Mais la question de savoir ce qu'il cherchait à travers elle semait encore un grave doute dans son esprit : était-ce le besoin d'une femme, d'une soeur, d'une mère, d'un dieu, simplement d'un être humain ?

A trop vouloir décortiquer ses émotions il en perdait totalement son humanité déjà bien relative.

"Peut-on vivre cela cachés ? J'ai une conception encore très confuse de ce que nous vivons et je ne souhaite pas la partager. Je suis un consommateur de passions, j'ai besoin de haines et de démons. Mon système organique est régi par une équation torturée : pour la piété d'un ange je dois recevoir un coup de poignard"

Il la serrait encore. Ses lèvres chaudes vinrent se poser sur son cou.
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Chambre de Daniel et Yuhigi - Page 3 Empty Re: Chambre de Daniel et Yuhigi

Mer 22 Oct 2008 - 0:10
Un mince sourire étira les lèvres de l'anglaise, comme il supposait qu'elle savait qu'il n'était pas fondamentalement bon. Peut-être... Mais elle restait certaine qu'il n'était pas entièrement mauvais, pas autant qu'il voulait bien le faire croire en tout cas. Le plus étonnant, pour elle, était surtout de l'entendre avouer qu'il ne savait pas comment réagir, et elle ne répondit pas tout de suite, pas très sûre de savoir quoi répondre elle-même.

- Tu n'en as pas déjà suffisamment reçus, de coups de poignard ? murmura-t-elle, presque pour elle-même, lorsqu'il se tut après une dernière remarque qui la laissa perplexe.

Si c'était elle, l'ange, elle craignait fort qu'il ne se fourvoie totalement... Et elle n'était pas sûre de partager son désir de taire leur relation. Elle était même plutôt sûre du contraire. Elle avait toujours caché ses aventures, jugeant qu'il n'y avait là rien de particulièrement intéressant à raconter, et peut-être aussi parce que, quelque part, elle n'en était pas très fière. Parce qu'elle perdait le contrôle ? Peut-être. Parce que ça écorchait un peu trop l'image de la grande soeur impassible qu'elle s'était forgée ? Sans doute. Et parce que, en définitive, ça ne regardait personne aussi, certainement. Pas même Cloud. Et comment aurait-elle pu lui raconter, par ailleurs, ce qu'il s'était passé à l'arrière de la voiture d'un type de passage à la chorale pour une représentation exceptionnelle ?

C'était la première fois qu'elle aurait pu souhaiter en parler à quelqu'un, et qu'elle avait quelqu'un à qui en parler. Plusieurs personnes même... La première fois qu'il ne s'agissait pas de quelqu'un qu'elle ne reverrait plus dès le lendemain, et qu'elle comptait bien revoir, justement, encore et encore et encore... Elle ferma les yeux, et ses doigts se crispèrent quelque peu sur son épaule et dans son dos. Il avait toujours son visage au creux de son cou, son souffle chaud sur sa peau, et elle resta immobile, comme si le temps avait cessé son cours, quelques instants. Vivre cela cachés... Elle resta silencieuse, un moment, revoyant River et Roscart... et River et Lucas... Tout avait semblé si simple pour sa cadette... et si... naturel... ? Les oeillades, les sourires complices, les baisers pour simplement se dire bonjour, les promenades main dans la main, les sorties avec ou sans les autres, tout ça lui serait donc interdit ? Ca n'était pas comme si elle y avait jamais eu droit à vrai dire... Elle ne pouvait pas dire si ça allait lui manquer, n'ayant jamais vraiment connu ça... Mais quelque part, elle supposait que si, qu'elle regretterait de ne pas pouvoir y goûter, au moins un peu, ne serait-ce que par comparaison avec Jen et Nan.

Elle laissa échapper un soupir, presque dépitée de penser de la sorte - à quoi ça pouvait bien rimer de se comparer ainsi aux autres ? - et se demandant aussi comment il comptait s'y prendre pour "vivre" quand même quelque chose si ça devait être à l'insu de tous. En sachant que "tous" risquaient fort d'être impossibles à berner. Elle doutait fort que Jen et Nan - peut-être surtout Jen en fait - ne remarque jamais rien : après tout, ils l'avaient déjà cernée, non ? Ils les avaient déjà cernés, tous deux, à bien y réfléchir... Et puis... n'en restaient pas moins tous ceux du salon, qui les avaient vus partir.

- Ils ne seront pas dupes. murmura-t-elle encore, comme si énoncer ces faits à voix haute eût pu engendrer quelque malédiction. Miss Marcin, le professeur Santero, Daedalion et Jessica et Sven... Que crois-tu donc qu'ils pensent déjà ? Et...

Elle secoua la tête et s'écarta de nouveau légèrement, baissant les bras pour poser ses mains sur les hanches du serbe, quelques dizaines de centimètres les séparant à présent.

- Jen et Nan ?

Pourquoi avait-elle cité leurs noms sur le ton de l'interrogation ? C'était inutile... Elle inspira profondément et baissa le regard, comme il lui apparaissant comme évident qu'il ne comptait pas vraiment faire d'exception et sa main vint replacer une mèche de cheveux derrière son oreille, avant qu'elle ne s'écarte encore un peu, puis ne lui tourne le dos, les bras croisés sous sa poitrine.

- Tu vois, c'est bien la première fois que j'aurais voulu pouvoir en parler, justement... Pas le crier sur les toits, juste... Ne pas avoir à toujours tout dissimuler... Quelle ironie !

Elle secoua légèrement la tête, et garda le regard fixé sur un point invisible du sol un instant avant de reprendre.

- Bon... Je suppose que même Salem Center va être classé zone dangereuse, on sait jamais, des fois qu'on nous voie... Je suppose que j'oublie aussi les idées idiotes du genre "je t'embarque d'ici sans prévenir pour aller voir une pièce en ville", ou "je me faufile en pleine nuit jusqu'à ta chambre", ou "rendez-vous nocturne près de la piscine" - pour une fois que j'y aurais mis les pieds - ou... j'en sais rien... It could have been fun though... to sneak out at midnight and be there, just the two of us...

Elle s'arrêta, réalisant d'une part que son accent So british ressortait plus encore qu'à l'accoutumée dans son discours, comme elle s'emportait quelque peu, son débit drastiquement plus rapide que d'ordinaire, et d'autre part qu'elle imaginait les scènes en question comme s'ils y étaient alors qu'elle ne se dérouleraient jamais, ce qui avait davantage tendance à être douloureux qu'autre chose. Pas de soirée romantique donc, entre un restaurant et un opéra. Hors de question de risquer de se faire prendre sur le fait, en traversant les couloirs pour gagner sa porte - mais de toute façon, il y avait Jo, elle n'y pensait simplement pas à cet instant. Encore moins de profiter de l'obscurité pour oser rejoindre la piscine de l'institut, sans avoir à craindre le regard des autres, juste le sien... et il aurait bien réussi à lui faire oublier tout ce qu'elle n'aimait pas chez elle, non ?

Une nouvelle fois, ses doigts cherchèrent à replacer quelque mèche rebelle, inexistante, et se refermèrent sur sa nuque, à défaut...

- I'm just so ridiculous...

Elle secoua la tête et inspira de nouveau profondément avant de lui faire de nouveau face, l'air déterminé bien qu'un voile de tristesse recouvre de nouveau son regard.

- So be it... Si y a que comme ça que je peux être près de toi... Je sais pas comment tu comptes faire, et je doute que ça fonctionne mais...

Elle haussa les épaules, esquissant un pâle sourire, peu convainquant.

- Ca ne changera pas beaucoup de d'habitude...

Son regard devint de nouveau fuyant et elle sembla hésiter avant d'ajouter quelques derniers mots.

- Dis-moi juste une chose... Ca te fait honte à ce point d'être avec moi ?

Sous-entendu : honte d'être avec elle tout autant que honte d'être avec quelqu'un, dans l'absolu, d'avoir cette faiblesse-là... Mais peut-être que ce qui lui importait le plus résidait dans la première acceptation de ces termes cela dit...
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Mer 22 Oct 2008 - 1:55
Le sourcil du serbe s'arqua légèrement, la pupille fixée sur la divine créature qui se livrait à lui depuis plusieurs minutes déjà.

Sans s'en rendre compte, elle réalisait une véritable révolution dans la vie du serbe : les femmes lui avaient toujours, toujours, obéis. Elles avaient toujours payé mais finissaient comme toujours par céder à ses désirs, les manipulant à sa guise.

Par définition ses clientes étaient faibles et ne cherchaient au fond qu'à s'aliéner le temps d'une nuit, oublier un trop plein d'indépendance qui s'était mué chez elle en une solitude absolue.

Face au véritable contre argumentaire qu'elle lui présentait à l'instant, la solution serbe classique n'aurait pu être que de deux ordres :

Répondre par une pique malsaine, salace et plus basse que terre ou sortir les os.

Ce ne serait ni l'un ni l'autre. L'interlocutrice en question le vampirisait contre son gré. Trop parfaite, les mots coulaient hors de sa bouche et l'hypnotisaient, déversaient des ondes pacifiques. Sa gestuelle contrariée ne pouvait que rendre fou.


Elle lui fit comprendre que son minable petit plan de cachette ne bernerait personne. Toutes ses cartes étaient jouées. Sa garde était brisée : coup d'estoc direction cerveau. La scène du salon l'avait dévoilé à une partie de l'administration, les élèves de l'Institut commençaient à tous découvrir sa passion. Et puis ils vivaient à l'Institut, ce bâtiment finalement si étroit, si oppressant, où l'on ne se retrouverait presque jamais seul, où les communicateurs ne cessaient de vibrer, les chambres exploser sous les impacts de l'ennemi.

Elle s'était séparée de lui, lui avait même tourné le dos, à lui, Iacobo Milosevic, futur maître du monde. Et lui restait là, bras ballants, contenant une profonde colère.

Colère générée par son absence de toute protection, par l'obligation d'admettre qu'elle avait raison, qu'il n'y avait pas de solutions alternatives. Elle l'avait par ses seuls mots mis au dos du mur : s'assumer ou ne pas s'assumer.

Il fut pris d'une soudaine panique. Les murs s'étaient comme rapprochés de lui pour l'encercler, le compresser et l'etouffer. L'air ne devenait plus aussi respirable et doux. Il eut l'impression d'être capturé et immobilisé. La fuite n'était pas envisageable. Il considéra un instant se jeter par la fenêtre : stupide.

Il se passa une main extremement nerveuse dans les cheveux. Son envie de vices brumeux ou alcooliques devenait insistante. Il ne bougea pas. Elle le regardait à nouveau, triste.

"Je dois l'admettre : ma proposition était parfaitement ridicule. Merde, je..."

Elle lui demanda s'il avait honte d'elle. La question était crue et méritait d'être posée.

"Je... non. Je n'ai pas honte de toi. C'est instinctif, je... suis primaire"

Il fit un pas vers elle, lui tendit sa main la paume ouverte tout en lui transmettant un regard de bête effrayée mais curieuse, celle d'un garçon plongé dans le désarroi, plein d'angoisse mais ne pouvant résister à la tentation. Elle était bien plus forte qu'il ne le pensait. Que les individus déficients de l'individu le pensaient aussi.


"Je... ne sais pas faire. Je n'ai aucune base, pas de références, pas d'expérience. Je ne peux même pas anticiper mes réactions. Essayons Wind"

Son fort accent serbe avait bien repris le dessus à l'énonciation de son prénom.

Tout ne serait pas facile, vraiment pas facile.
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Mer 22 Oct 2008 - 19:01
Il aurait pu y avoir des remarques cinglantes, de la violence, autant physique que verbale : Iacobo en était parfaitement capable, il l'avait prouvé déjà maintes et maintes fois. Et il y avait eu quelques instants où son regard avait été dur et plein d'une colère sourde qu'elle imaginait facilement toute prête à éclater dans l'instant. Mais non... tout aussi nerveux qu'elle, manifestement, il passait une main dans ses cheveux, mal à l'aise. Et il admettait qu'il avait pu commettre une erreur, et acceptait de renoncer à ce qu'il venait de lui demander... Ce qu'elle aurait pu consentir, ce qu'elle lui avait déjà accordé, bien qu'il lui en coûtât, à elle aussi. C'était assez étrange de l'entendre ainsi, même pour elle. Combien, à l'institut, étaient ceux qui auraient pu croire à ça ne serait-ce qu'une seule seconde ? Et combien auraient alors cherché à l'enfoncer ? Elle secoua seulement la tête, et reprit d'une voix qui avait retrouvé presque tout à fait son calme habituel.

- Ca n'est pas ridicule de vouloir se protéger. Ca le devient seulement lorsque l'on sacrifie quelque chose de plus important que ce qu'on cherche à sauvegarder.

Elle tut le reste de ses pensées, qui consistaient à peu près en "ou quand la démarche est vouée à l'échec, vaine avant même d'être amorcée..." Elle avait déjà énoncé son point de vue à ce sujet, et remettre le doigt dessus n'aurait rien apporté, si ce n'est que ça aurait peut-être pu braquer davantage le serbe.

Un sourire vint effleurer ses lèvres, comme il répondait à sa question, sans détour. Et la rassurait. Ca n'était peut-être pas grand chose, et ça pouvait sembler particulièrement incongru, mais elle avait vraiment eu besoin de cette réponse. Et il la lui avait apportée, de façon des plus directes, fidèle à lui-même. Et en s'auto-flagellant au passage. Certes, elle ne pouvait pas nier qu'il avait cette tendance à l'impulsivité qui lui avait valu pas mal d'ennuis - les derniers assez récemment semblait-il - et qui lui en causerait certainement bien d'autres encore... mais... Primaire ? Son regard s'attendrit quelque peu, et elle sembla se détendre aussi, décroisant les bras.

- Je sais... murmura-t-elle quant à ses réactions instinctives. Et je suis heureuse de te l'entendre dire. Parce que je n'ai pas honte de ce qu'on fait. Peu importe si ça en choque certains...

Il s'était rapproché, et lui tendait la main. Elle fit de même, prenant sa main dans les deux siennes, et déposa un baiser sur ses doigts avant de relever la tête, plongeant son regard vert pâle dans ses yeux sombres, apeurés.

- Je n'ai pas vraiment d'expérience à proprement parler non plus... Enfin... Pas en ce qui concerne des relations "normales" toujours... Remarque, je suis pas sûre qu'on puisse dire de nous qu'on a une relation normale... Mais oui, essayons. Je crois que ça en vaut la peine...

Un instant, elle garda les yeux rivés sur les siens, et puis elle ajouta :

- Je crois que tu en vaux la peine.

Et avant qu'il puisse répondre quoi que ce soit - car elle doutait fort qu'il cautionne ses propos - elle posa un doigt sur ses lèvres, pour l'empêcher de la contredire, avant de l'embrasser à nouveau.
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Ven 24 Oct 2008 - 2:06
"Je crois que tu en vaux la peine"

Elle commençait à bien le connaitre : le serbe s'apprêtait à nier cette affirmation qui lui semblait fausse. Elle sonnait mal à son oreille, le terme valoir n'avait plus été utilisé à son égard depuis une dizaine d'années.

Toutefois le terme synthétisait aussi la réaction de Wind. La peine, il ne pouvait que y en avoir à partager des instants de la vie d'un prostitué extremiste. Mais elle pensait aussi que cela en valait la peine, elle était étonnament déterminée, n'avait cédé à aucun de ses incitations, de ses faux rejets. Elle était passée outre sa vicieuse garde pour lui asséner des coups terribles.

Bang, un doigt sur ses lèvres. Puis un baiser. Exquis. On pouvait se croire autant roi du monde qu'on le souhaitait, les femmes pour lesquelles certains hommes de pouvoir avaient été ensorcelés prenaient le dessus à partir du moment où un simple baiser faisait perdre toute considération pour l'environnement extérieur, le temps, l'espace.

On pouvait vaincre des armées, établir un régime par la force des mains, dominer des terres sans fin mais un baiser, l'accolation d'une bouche contre une bouche, la chaleur dégagée par la peau charnue, l'accélération du souffle, une brève caresse ne pouvaient que réaliser une révolution organique et émotionnelle chez l'individu victime d'addiction.

Il avait définitivement jeté le glaive : d'accord pour se battre contre une sentinelle géante, d'accord pour lutter contre des mutants psycopathes, d'accord pour se faire lyncher par les populations humaines, pas capable de résister à l'anglaise. Trop douce, trop exquise.

Il gagna légèrement en confiance, l'enlaça et la serra contre son torse. Il mélangeait une certaine forme de brutalité passionnelle et de tendresse difficile à doser. Son baiser fut lent, les yeux fermés.

Elle était prête à tenter l'expérience, celle qui consistait à partager sa vie à l'institut avec l'instable élève serbe de l'école, le déchaineur de passions.

Soit,

Rock n' roll

"Y a-t-il des choses que tu souhaites savoir à mon sujet afin de garantir un contrat clair et compris par les deux partis ? Je veux dire hormis le fait que je sois serbe, que j'ai arrêté l'école au collège, que je savoure le whisky, que je sois un polytoxicomane, que j'aime la danse classique, la poésie décadente et le catch. Que politiquement je sois extremiste, que j'ai une certaine expérience de la prison mexicaine, que j'aime le champagne et les truffes, la vieille littérature et la vitesse. On peut aussi noter mon penchant pour l'autodestruction et une incroyable dépression nerveuse depuis ma naissance. Je suis tout ouïe"
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Ven 24 Oct 2008 - 19:20
Elle avait savouré ce baiser, presque irréel... Il avait raffermi son étreinte, ses propres bras s'étaient refermés sur sa taille à leur tour. Et puis il avait repris la parole, et elle l'avait écouté, le dévisageant quelque peu, surprise de la façon dont il présentait les choses. Et de quelques détails concernant la danse classique, la poésie décadente et le catch, par exemple. Il confirmait les dires de Nan : la prison mexicaine, et un frisson lui parcourut l'échine comme elle ne pouvait même pas imaginer ce que ç'avait pu être... Sa première réaction, pourtant, avait été de lui rendre la pareille, et c'est d'un ton léger qu'elle avait quelque peu imité ses propos, un petit sourire sur les lèvres :

- Et toi ? Y a-t-il d’autres choses que tu voudrais savoir ? Si ce n’est que je suis anglaise, en fac de musicologie, que je ne tiens absolument pas l’alcool, que j’aime l’opéra et que je considère qu’on a cessé de faire de la musique à la fin du XXème siècle, quoi qu’il y ait quelques exceptions encore au début du XXIème... Que j’ai plutôt tendance à prôner la tolérance et à vouloir protéger la vie, quelle qu’elle soit, que j'ai un peu trop l'habitude de partir à la recherche des disparus pendant des semaines entières et un peu n'importe où, même en vain, que j’apprécie particulièrement le thé et les muffins - en même temps, les truffes, je sais pas quel goût ça a -, le théâtre de la renaissance et le calme... Et qu'on peut remarquer aussi une certaine tendance à la surprotection de ceux que j'aime et un léger complexe d'infériorité...

Elle pencha légèrement la tête sur le côté, guettant un peu sa réaction, avant de revenir finalement sur le début de sa tirade.

- Un contrat clair et compris par les deux parties, hein ? Tu veux pas qu'on instaure des clauses de résiliation, voire de nullité aussi ?

Elle avait arqué un sourcil, ne partageant pas vraiment cette idée de « tractation », ou plus exactement, refusant de la partager, même si, quelque part, elle devait bien admettre que la comparaison n'était pas si bête... Et puis elle secoua la tête, avant de poser son front contre le sien.

- Il y a certainement tout un tas de choses que j’ignore et que je devrais peut-être savoir, mais là, comme ça, te dire quoi... Je pourrais te demander plein de détails futiles mais ça n’aurait pas grand intérêt. Ou des éléments vraiment importants de ton passé, de ce qui t'es arrivé, mais je crois qu’on en parlera si vraiment un jour tu le souhaites, quand tu le souhaiteras. Ca ne sert à rien de forcer les choses...

Ca pouvait s’appliquer aussi bien à elle, à vrai dire, et elle resta silencieuse quelques instants avant de sourire et de reprendre sur un ton plus léger.

- Bon, d'accord. Y a ptêt une clause que je veux mettre à ton contrat. On ne va plus être dans la même équipe, alors je ne serai plus près de toi dans les situations les plus délicates a priori...

Etrangement, son regard jusque-là plongé dans le sien avait quelque peu fui sur ces deux petits mots... comme quoi les situations qu'on pensait être les plus dangereuses n'étaient pas toujours celles qu'on croyait. Après tout, sa mission à lui n'avait pas vu l'un d'entre eux mourir. Elle, elle était restée à l'institut, comme River, et River n'était plus là. C'était censé être plus calme pour eux, et... elle inspira profondément et reposa finalement son regard sur lui lorsqu'elle acheva d'exprimer le fond de sa pensée.

- Essaie de revenir entier, s'il te plait...

Après tout, elle l'avait déjà vu tenter des actions presque suicides en mission et il venait de confirmer qu'il penchait assez facilement vers l'autodestruction... et elle ne serait plus là maintenant, pour l'en empêcher. D'ailleurs, il serait avec qui ? Elle avait été tellement convaincue de ne plus jamais le revoir qu'elle n'avait pas vu son nom sur la liste... Elle avait juste cherché le sien, regardé qui serait avec elle et donc réalisé qu'il n'y aurait plus aucun autre X-Rays dans son équipe... et cherché Jen et Nan parmi la foule. Elle se demandait s'il y aurait quelqu'un qui ne le détesterait pas dans sa nouvelle équipe, ce qui la rassurerait peut-être un peu...

- Dis-moi... Tu es dans quelle équipe à présent ? Je me retrouve avec le Professeur Santero, je suppose qu'il faudra que je m'entretienne avec lui, ne serait-ce que...

Elle pensait notamment à Chris, et aux relations qui risquaient peut-être de s'avérer tendues, bien malgré elle... Certes, elle n'avait pas cherché à lui parler, mais tout comme pour Miss Deneos, elle restait incapable de leur en vouloir vraiment, l'un parce qu'il avait été complètement manipulé et devait particulièrement en souffrir, l'autre parce qu'elle avait dû faire des choix particulièrement difficile, et devait en souffrir aussi... Ce qu'il y avait c'était qu'elle avait juste du mal à oublier, tout autant qu'à en parler. Et elle n'avait pas pu le dire, et n'avait marqué qu'une infime hésitation, avant de reprendre :

- ...que parce que je l'ai un peu planté dans la cuisine tout à l'heure et... je sais pas ce que tu avais fait dans le foyer, mais j'imagine que je leur ai un peu coupé l'herbe sur le pied, à Miss Marcin et lui, non ?
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Mar 28 Oct 2008 - 3:41
Il la relâcha doucement. On ne serrait jamais trop fort un verre en crystal : le briser en haute société était un suicide social, un grave manque de savoir-vivre, une dizaine de clients potentiels en moins. Prostitué de luxe était clairement un métier distingué.

Vieux réflexe de la profession, il en fit de même pour l'anglaise. Elle était si frêle qu'il avait peur de la briser, la voir s'effondrer à ses pieds, la voir en chaise roulante, la voir morte. Il disjonctait à nouveau.

Il s'éloigna un peu d'elle et s'allongea tranquillement sur le sol, les bras croisés derrière sa nuque, observant futilement le plafond. Il l'écoutait.

Faculté de musicologie, intéressant. Méconnaissance de la truffe, complexe d'infériorité, tendance à la surprotection et gôut du calme.

Il la regarda. Personnalité bien plus torturée qu'elle n'y paraissait aux premiers abords. Son ancienne patronne l'avait toujours prévenu : méfie toi des Anglais. La théorie de son employeur provenait du bistrot mais s'était souvent avérée exacte : les Anglais étaient moins expressifs, moins passionnels que les Latins. Ils conservaient une certaine pudeur, un certain sens du gentlemen d'après certains, une démarche coincée et l'accent placé haut, le regard tombant bas.

Et pourtant, ils étaient sans doute les plus tordus. Sous ces apparences si lisses se cachait un chaos sans nom : confusion de l'orientation sexuelle, troubles mentaux, vices cachés et goûts suspects. Il n'en attribuait pas autant à l'anglaise mais l'image qu'elle dégagait le fascinait tout comme ce qu'elle pouvait recéler.

Wind, le calme avant la tempête. Cela aurait fait un beau slogan. Elle stimulait sa curiosité et son excitation. Elle lui donnait par certains aspects des arguments efficaces pour son maintien en vie. Etonnante Wind.

Elle voulait connaitre ultérieurement des éléments de son passé. Autant lire du Shakespear sur la bande originale de Massacre à la tronçonneuse. C'était peut-être négociable, autour d'une bouteille, plus tard, plus loin.

Elle lui fit ensuite part de son appréhension quant à son éventuel non retour d'une mission commando. C'était plutôt rationnel : l'espérance de vie moyenne à l'Institut avait cruellement baissé ces derniers temps. Il fallait donc qu'il revienne entier.

"Les derniers seront les premiers, même mon ami Jésus le dit. Ceux qu'on croyait les plus sages ont trahi l'école ou sont morts. Si je suis poursuis le même raisonnement j'ai un taux de survie incroyablement fort par rapport au reste des élèves"

Elle pouvait dormir plutôt tranquillement : on ne se débarasserait pas de lui si vite. Il évita de penser à la mort éventuelle de la jeune femme.

Nouveau thème de discussion : Mr Santero.

"Santero... le nachos du salon. Pas de chance. Encore un de ces faiblards aux cheveux tirés en arrière, le regard doux et plein d'idéal, le look parfait pour draguer deux ou trois fillettes en mal d'aventure. Dès que je l'ai vu je ne l'ai pas senti. Il n'a pas la carrure. Ou est-ce qu'ils peuvent dégoter ce genre de type sans autorité...

Quoiqu'il en soit on a bien fait de s'éclipser, j'allais me faire castrer par Carrie l'ogresse. Je hais l'autorité. Je la soupçonne d'avoir voulu m'assassiner en cours d'escalade, je vais la surveiller de près, elle n'est pas fiable. Plus grande monde n'est fiable d'ailleurs.

J'ai été finalement délocalisé dans l'équipe qui m'était destiné. Je suis dans la cellule psychologique de l'Institut, chez les NeXus, c'est à dire une aveugle mystique et suicidaire, une révolutionnaire lesbienne et torturée, un monstre vautour qui se dit être une fille, un esprit et une manipulatrice d'émotions inquiétante. C'est la cour des miracles et une sacré bande de dératés. Je suppose que c'est l'équipe la plus "adaptée à mon profil". Nous verrons bientôt le fruit de ce dangereux mélange.

Bref, méfie toi de Santero"


Il y veillerait quoiqu'il arrive, tapi dans l'ombre et les os aiguisés.
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Mar 28 Oct 2008 - 14:43
Il s'éloignait d'elle. Certes doucement, délicatement, mais il s'éloignait d'elle. Pour s'allonger au sol, les bras croisés derrière la nuque, observant le plafond. Le ciel. Un instant, elle ferma les yeux. Ils étaient sur le toit d'un immeuble , et au loin résonnait le tumulte d'un concert vintage, mettant en scène mutants et divas plus ou moins bedonnantes. Un sourire nostalgique effleura les lèvres de l'anglaise. Elle avait chanté ce soir-là. Pour lui. Il y avait trop longtemps que sa voix n'avais plus retenti ainsi. Elle n'en avait plus eu le courage, ni l'envie, depuis l'attaque. A cet instant, elle aurait peut-être rejoué cette scène, mais renonça en songeant au manque de travail qui ne manquerait pas de se ressentir.

Il la regardait, et elle détourna les yeux, mal à l'aise. Il y avait quelque chose de trop profond, comme s'il cherchait à sonder son âme - à moins qu'elle ne l'imaginât complètement ? - dans ce regard. Rester debout lui donnait sans doute l'air ridicule, en tout cas était-ce ce qu'elle ressentait, et elle vint s'asseoir près du lit, les genoux repliés, le dos appuyé contre le meuble, la tête basculée en arrière, observant à son tour le plafond, comme s'il y avait quoi que ce soit à y déceler.

"Même mon ami Jésus le dit..." Elle laissa échapper un soupir, visiblement peu convaincue. C'était étrange dans la bouche du serbe. Ca l'était plus encore pour elle de songer que ça ne lui faisait plus vraiment d'effet.

- J'espère que tu dis vrai... murmura-t-elle quant à son taux de survie.

Elle revint poser ses yeux pâles sur lui. Manifestement, le professeur Santero ne faisait pas partie de ceux qu'il appréciait... S'il y en avait un qu'il appréciait...

- Le regard doux et plein d'idéal ? C'est censé me rebuter, ça ? Je crois pas qu'il faille forcément avoir une poigne de fer pour se faire respecter, cependant...

Elle lui sourit et laissa courir les remarques acerbes quant au côté bellâtre de son nouveau professeur référent. Il n'avait pas tort, elle imaginait très bien la moitié des minettes de l'institut en pamoison devant lui. Elle reposa la tête contre le matelas, et ferma les yeux quelques instants. Sûr que Riv aurait été minauder...

- Ca aurait été dommage... murmura-t-elle quant à l'intervention hypothétique de la référente des Justix. Mais Miss Marcin n'est pas si cruelle. Elle... n'est pas toujours très diplomate, certes... Mais je pense qu'elle a encore du mal avec l'idée d'avoir été un pantin dans les mains d'une organisation à laquelle elle s'oppose fondamentalement. Mais tu as raison : personne n'est totalement fiable. On a tous des faiblesses...

Elle resta songeuse un moment quand il évoqua sa nouvelle équipe, les yeux toujours clos, comme si elle refusait de les rouvrir.

- Avec Miss Deneos... furent les seuls mots qui passèrent ses lèvres, et son timbre de voix trembla un peu. Et puis le silence plana de nouveau pendant un moment. Elle visualisait bien qui était la "révolutionnaire lesbienne et torturée", le "monstre vautour qui se dit être une fille", mais dut chercher un moment avant de replacer "l'esprit" et abandonna l'idée de déterminer qui était la "manipulatrice d'émotions inquiétante", sans doute une nouvelle comme elle n'avait pas vraiment prêté attention aux autres ces derniers temps. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander si, la prochaine fois que la psychologue devrait choisir parmi les vies de certains, Iacobo ferait partie des sacrifiés. Et il serait aux premières loges à présent. Un frisson la parcourut et elle secoua la tête, comme pour chasser ces pensées peu engageantes.

- Si tu veux, reprit-t-elle finalement quant à sa nouvelle mise en garde, avant de se pencher finalement en avant, encerclant ses jambes de ses bras et y posant la tête pour l'observer de nouveau. Et toi, fais attention à toi. Mais je m'inquiète plus quant à mes nouveaux co-équipiers qu'au sujet du professeur Santero... Noémie et Jonas vont sans doute avoir du mal à quitter les JustiX, Rachel les NGX et...

Et la plupart étaient proches de River. Ou avaient malgré eux un lien particulier avec sa cadette - elle songea à Chris, une fois encore. Et comment pourraient-ils ne pas y songer, tous, à tout ce qui s'était passé, en la regardant ?

- On se connaît peu, et ça risque d'être difficile de briser la glace... surtout pour Chris, vu ce qu'il s'est passé... Si on doit partir en mission, on est censés être soudés. Je vois pas comment on pourrait l'être à l'heure actuelle... Et j'ai du mal à me dire qu'on ne sera plus tous les quatre...
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Jeu 30 Oct 2008 - 17:50
Le communicateur de Georgia à l'attention de celui de Iacobo a écrit:"Hey les gars, venez vite dans le salon..."

Après une courte pause :

Le communicateur de la même au même a écrit:"Dame Cassandre va nous faire la danse du Limousin ! Venez vite, ça va être trop drôle !"
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Jeu 30 Oct 2008 - 18:34
Allongé par terre, elle s'était replacée à son niveau, le regardant. Il en fit de même. Il n'avait jamais été quelqu'un de très patient, ni même de très passionné, se lassant rapidement de tout divertissement. Mais elle était plus qu'un divertissement, chacune de ses apparitions se ressentaient en lui de façon violente.

En quelques instants elle s'était plus rapprochée de lui que la plupart des élèves en une année.

Même pas envie de se laisser aller à la plaisanterie facile et cruelle, même pas envie de provoquer, de se prendre des coups.

Juste envie de lui caresser le visage avec sa main comme il le faisait à présent. Une main plus confiante qu'auparavant.

Une envie mondaine le prit soudain, cela faisait longtemps qu'il n'avait plus eu l'envie de sortir : elle avait la peau couleur diaphane, un peu fragile, il lui fallait probablement un diner dans un restaurant chic autour d'une bouteille de champagne et un homard bien frais. Il y penserait.

Elle lui fit à nouveau part de ses doutes sur son équipe et plus généralement sur sa situation actuelle. Le serbe refusait d'en parler mais n'en comprenait pas moin : Chris, un bleu qu'il ne tarderait pas à bizuter, s'était fait manipulé et avait provoqué la mort de sa soeur. Cassandre avait évidemment prévu la chose. Cela ne lui fit pas grand chose.

"On peut être plus ou moins soudés au sein d'une équipe, lorsqu'il s'agit de faire face à un monstre, un psycopathe, un couple de mutants tueurs, l'instinct grégaire reprend le dessus et la cohésion sera inévitable si vous ne souhaitez pas crever. Tu veux des sentiments en plus... cela viendra, on cela ne viendra pas. Je les connais mal... je suppose, je suppose que cela dépend de toi.

Toutes les relations sociales sont accélérées ici, on vit tout rapidement puisqu'on meurt rapidement. Les gens se lient et se délient, se reparlent au cimetière, se détestent puis se réconcilient, s'ignorent s'ils estiment qu'une nouvelle rencontre est une perte de temps.

Je crois qu'un grand nombre d'élèves ouvrent grand leur bras à la vie, à leur façon, et ils prennent tout comme cela vient, histoire d'avoir une expérience en demi-teinte de vie normale. Ils font comme ils veulent, ce n'est pas mon problème.

Enfin, autant de paroles pour dire qu'en allant de l'avant tu trouveras forcément quelqu'un pour t'acceuillir, je n'ai jamais entendu la moindre critique émise à ton sujet.

Si tu as un problème avec Chris, appelle moi. Je ne le connais pas mais tous les minets se prennent des claques de la même façon"


Vibreur. Communication de Georgia : Cassandre allait danser le Limousin. C'était sans doute la première réunion des dératés de l'Institut.

"Je... vais devoir y aller. On m'appelle pour ma première réunion psychiatrique en groupe. Je... te contacte tout à l'heure"

Il lui donna une dernière caresse cette fois un peu plus maladroite. Il se leva et s'approcha de la porte. Il se retourna rapidement :

"Sinon, les bras ouverts des autres tout ça... moi, je crois que je suis là, pour toi. Bref... A plus tard "

Arrow Salon
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Ven 31 Oct 2008 - 11:22
Il approcha une main de son visage et elle ferma les yeux, quelques instants, avant qu'il ne reprenne la parole. Elle l'écouta quelques instants, hochant parfois légèrement la tête qu'elle venait de relever pour plonger de nouveau son regard clair dans le sien. Ce qu'il évoquait lui rappelait un peu des films animaliers, des meutes d'animaux sauvages ou quelque chose comme ça. Mais elle devait avouer qu'il n'avait peut-être pas complètement tort.

- Peut-être, oui... murmura-t-elle pas très rassurée quant au fait que pour le reste, ça puisse dépendre d'elle.

Son analyse lui échappait un peu, elle n'y avait pas réfléchi, et n'en avait pas envie. Les relations des autres, ça les regardait. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle ne voulait pas devenir complètement asociale, ni faire semblant d'être amie avec tout le monde, qu'il y avait certaines personnes dont elle se sentait proche et d'autres - sa nouvelle équipe, donc - qu'il faudrait qu'elle apprenne à connaître, parce qu'elle ne concevait pas de faire autrement. Et en effet : cela dépendrait d'elle.

Un léger soupir passa ses lèvres, comme finalement, il abondait dans le sens de Jen. Aller de l'avant. Elle ne s'en sentait pas encore vraiment le courage mais... Elle le regarda quelque peu circonspecte quant au fait qu'il n'ait "jamais entendu la moindre critique émise à [son] sujet". Ca lui semblait particulièrement étonnant, que dans un milieu aussi restreint, personne, pas un seul membre de l'insistut, n'ait critiqué ne serait-ce que son état la veille de la mort de Riv...

Un léger sourire effleura ses lèvres quant à sa façon "d'arranger les choses" avec Chris. Elle imaginait tout à fait la scène, malheureusement. Certes, c'était un peu dans les habitudes du serbe, mais pour la cohésion de l'équipe, s'il commençait à rentrer dans le tas et de son professeur, et de son coéquipier, ça risquait d'être assez compromis.

- Ca va aller...

Restait à savoir qui elle cherchait à convaincre, et le message de Georgia lui fit une diversion salutaire. Et puis elle avait abandonné Kitty un peu trop longtemps, sans doute. Elle acquiesça lorsqu'il prit congé, et suivit son mouvement lorsqu'il se leva.

- A tout à l'heure alors... répéta-t-elle avec un sourire, avant d'ajouter : So do I...

Elle le laissa donc partir, songeuse quelques instants. Ca n'étaient pas des choses courantes dans le langage iacobien tout ça, et ça lui faisait plaisir. Elle hésita, puis actionna son propre communicateur, à l'attention de Jen, et de Nan dont elle eut un peu plus de mal à retrouver la fréquence, pour leur adresser un simple "Merci" dont elle ne doutait pas qu'ils comprennent la signification, puis elle s'adressa à sa nouvelle co-locataire qu'elle n'avait que trop fait attendre...

- Kitty ? Tu es où ? Je suis désolée d'avoir été si longue... Tu veux qu'on y aille maintenant ? Jo est toujours avec toi ?

Elle arrêta ses questions haussant les yeux au ciel. Pour la plupart, elle serait fixée lorsqu'elle aurait rejoint la fillette, ça ne servait à rien de poursuivre. Et il faudrait qu'elle remercie Jo pour avoir pris le relais... Ca lui faisait drôle de se reposer quelque peu sur quelqu'un, mais depuis le mois de janvier, il avait toujours été là, et elle devait avouer que c'était réellement un soulagement...

[Arrow à la rencontre de Kitty...]
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Lun 26 Jan 2009 - 1:24
Arrow [Event] Foyer- Espace repos



Une ombre était passée dans les couloirs, une ombre furieuse et alcoolisée qui frôlait les murs pour finir par s'engouffrer dans ce qu'on avait appeler la chambre de Iacobo. Contrairement à de nombreux élèves, c'était bien son seul logis suite à la fuite du domaine familial et de son emploi sexuel à plein temps. Cyniquement, il pensa que les prisons l'accueillaient toutes à bras ouverts : il était bon client.

Il claqua la porte rageusement et jeta contre un mur le reste de bouteille de whisky qui flottait dans sa poche trouée. Elle explosa sous le regard gonflé du jeune serbe.

Il cria. Des meuglements bestiaux et coupés par ses brusques respirations.

Il déchira sa chemise, la jeta au sol et l'envoya valser elle aussi. Il la piétina, ria nerveusement. Il s'insulta et professa des menaces d'assassinat en l'air.

Brusquement, il retira aussi son pantalon trempé et fouetta un mur avant de lui asséner un violent coup de poing.

Il se retourna, le visage déformé par la haine et la frustration. Il déchira son caleçon. Il se trouvait à présent nu et humide devant son miroir alors que son poing droit prenait un aspect légèrement violet.


"Qui est le maitre ? Tu me manques de respect, hein, HEIN ? Je te domine, une lame d'os, je te tue ! JE SUIS LE MAITRE ! Tout le monde me baise les pieds bordel, personne ne me contrôle, je suis libre et je leur crache tous dessus, TOUS !"


Ce petit monologue intégralement en serbe fut suivi de l'anéantissement du petit miroir par son poing gauche et osseux. Il réfréna de justesse une envie puissante de drogue en se jetant sous la douche dans laquelle il s'assit tout en laissant couler l'eau brûlante sur sa peau froide.

Plus que de l'héroïne, le regard pâle de son ange aux pieds nus lui semblait sur l'instant vital.
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Lun 26 Jan 2009 - 1:56
Arrow Foyer - Espace repos

Joachim monta les escaliers et arriva dans le couloir des chambres. Il pensait Claire, il pensait à son colocataire. Etrangement ils ne se mélangeaient pas dans son esprit. Il ne pouvait pas la laisser comme ça, la laisser le haïr. Et en même temps, comment dire les choses pour qu'elle ne se sente pas plus trompée. Il prit son communicateur et envoya un message à Claire. Il avait une voix angoissée, il ravala sa salive.

"Claire, je pense que tu es assez compréhensive pour savoir à qui te fier sur le point qu'à soulevé Iacobo. Tu choisiras ce que tu veux croire ou pense juste. Je pense que tu feras le bon choix..."

*J'ai envie de te serrer dans mes bras bon sang !*


Il n'avait pas ajouté la dernière phrase, il 'lavait pensée, fort. Il avait laissé le doigt appuyé, ce qui ferait un son de parasite sûrement dans le communicateur de Claire. Puis il il relâcha. Il se tourna vers le couloir et s'y engagea devant la chambre il entendit des cris de rage intelligibles mais masqués par la porte et le son de la douche. Il entra, prêt à se défendre si cela devenait nécessaire. Il n'y avait personne dans la chambre, que le son de la douche. Il entra dans la salle de bain et découvrit son colocataire nu sous la douche. Plus lamentable encore que lorsqu'il faisait son sevrage.

"Désolé, je ne suis pas celle que tu aurais voulu voir j'imagine. Tu peux cracher ton venin librement, maintenant nous sommes seuls, si tu pense que je le mérite de toutes façons, ce sera juste ce que je recherchais, free man..."

Il n'avait pas son sourire habituel juste un air un peu contrit. Contrit et énervé. Il n'avait pas apprécié les paroles de Iacobo parlant de Claire. Même s'il savait que c'était son mode de fonctionnement à lui pour se défendre.
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Lun 26 Jan 2009 - 3:06
La cascade d'eau qui venait laver le serbe de son pêché alcoolisé commençait à le tempérer. L'idée lui était d'abord venu de fracasser son crâne contre le rebord carrelé jusqu'à tomber dans un coma qui l'aurait fait rejoindre sa vision très personnalisée de l'enfer, puis il s'était finalement décidé à rester paralysé.

Il ne tourna pas la tête lorsque quelqu'un entra dans la chambre : il avait raison. Le pourrisseur l'avait poursuivi jusqu'à sa tanière, il s'apprêtait à le brûler vivant dans un rire sinistre et lugubre, avant de s'attaquer à sa promise pour finir par massacrer l'ensemble de l'Institut... il lui apparut comme une sorte de zombie moustachu.

Son air grave semblait indiquer qu'il envisageait l'instant comme le dernier duel d'un western déclassé. Iacobo le détailla d'un air désespéré tandis qu'il s'embarquait dans un phrasé mythique de texan à la gâchette facile.


"Depuis quand parles-tu sans cesse Joachim ? Depuis quand te lances-tu maladroitement dans les subtils petits conflits oraux qui règnent à l'Institut ? Ça n'est pas pour toi, tu devrais te contenter de ta guitare, ton sourire de minet, aiguiser ta moustache et peloter ton nouveau lot. Tu ne m'amuses pas, je ne me nourris pas des fruits morts"
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Lun 26 Jan 2009 - 3:33
Joachim regarda Iacobo d'un peu haut mais vu la position du jeune homme c'était difficile de faire autrement. Il écouta ses paroles qui ressemblait aux dernières piques d'un hérisson malade qui perdrait sa parure protectrice. Sourire de minet ? Aiguiser sa moustache ? La guitare ? Jouer sous des décombres ce serait la classe, si seulement il avait pu... Peloter son lot ? Oulah, technique là, Joachim n'était pas sûr d'avoir les compétences pour... Fruit mort ? Pourquoi fruit ? Ca avait un côté positif alors. Ouais c'était ça, puis mort mort. Tous les fruits qu'on mange sont mort, non ? Coupés de l'arbre c'est coupé c'est tout. Son regard se perdit dans le vide puis soudain il releva la tête vers Iacobo avec son sourire le plus mignon (mais pas aguicheur, juste mignon, très félin).

"C'est vrai j'ai un sourire minet ? C'est félin ça non ? C'est mignon ! Je ne me souviens pas ne pas être très bavard par contre, je dis juste pas grand chose !"

Il marqua une pause en levant les yeux au ciel. Détournant son regard du serbe et son esprit de l'atmosphère glauque de la situation, ils allaient finir au suicide collectif à se rythme ou alors à s'entretuer

"Dis... Iaco... C'est à cause de tes sentiments que tu es si aigri actuellement, je pensais que t'aurais plus le sens de l'autodérision..."

Il se tut à nouveau, ses pensées perdues dans le vide encore une fois. Il écoutait ce que son colocataire pouvait bien avoir à lui répondre mais pensait aussi à autre chose.

"Dis... Iaco... Tu parles de la peloter mais... je sais pas trop c'est un peu tout nouveau pour moi... C'est pas que j'ai pas envie, juste que... j'ai peur de gêner ou de pas lui faire plaisir."

Comment la discussion en était arrivée là, l'expliquer serait pour le moins complexe. Il fallait sûrement une dose de piquant Iacobien, un zeste d'absurdité digne de Joachim et une bonne dose de fatigue. Joachim ne s'était d'ailleurs sans doute pas rendu compte de l'idiotie de ses propres propos et transitions. Mais après tout, il n'y pouvait rien s'il se posait des questions. Et il en avait marre de se faire du souci pou son "ami" qui de toutes façons ne demandait pas qu'on s'en fasse pour lui.
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Mar 27 Jan 2009 - 2:32
La main du serbe vint lentement tourner la poignée de la douche. Une légère rotation et l'eau cessa brusquement. De la vapeur était à présent perceptible, s'évadant dans la chambre jusqu'à former de la buée sur leur fenêtre.

Joachim avait cessé les bravades pour revenir à sa nature première : son petit air vicieux affiché sur son visage sans âge. Dans d'autres conditions, dans la société normale et humaine, Joachim avait tout d'un être inquiétant. Dès sa naissance, sa carrière de babysitter avait pris fin. Son pouvoir ne l'avait rendu que plus morbide : il avait sans aucun doute tous les moyens pour faire passer Juliette pour une hippie.

Cette ombre mortuaire qui partageait la nuit sa chambre à seulement quelques mètres de lui l'avait longtemps accommodé, le baignant dans une ambiance nocturne sinistre qui le liait à son passé tourmenté. C'était jusqu'à ce que le garçon se mette à son tour à mettre sur la table le sujet londonien.

Il sortit de la douche nu et pâle, ne semblant guère se soucier de la présence de Joachim. Il s'avança vers son armoire et choisit très vite sa nouvelle tenue qui ressemblait quelque peu à sa précédente, avec cette fois-ci une chemise en soie noire.


"Je suppose que ce sujet polémique est sensé te réconforter dans une virilité largement enfouie sous tes multiples échecs amoureux de ta tendre jeunesse ?

Quant à ta première fois, si c'est bien une femme, cela lui fera plaisir, tout dépend de ton introduction au plaisir. Je ne sais pas, fais lui un dessin..."



Il continua à se rhabiller tranquillement, rassemblant ses pensées éparpillées.
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Mar 27 Jan 2009 - 2:56
Joachim regarda Iacobo fermer le robinet de la douche et se lever. Tout à coup il réalisa que le serbe était nu. Nu est... bien foutu. Joachim se retourna en levant les yeux au ciel comme s'il venait juste de prendre conscience de la nudité de son colocataire.

Il repartit vers la chambre, rapidement suivit par l'ex-prostitué. Celui-ci s'habilla, sobrement mais classe. Des couleurs que Joachim aurait porté aisément, dans des coupes qu'il aurait peut-être moins portées, encore que...


"Echecs amoureux ? Bah... techniquement je n'en ai pas eu." Il sourit "En règle générale je faisais pourrir quelque chose dans les instants où commençait à pointer un sentiment de désir alors ça calme."

Il réfléchit néanmoins un peu plus à la deuxième phrase du serbe. Se frottant la moustache (pas en l'aiguisant), il regarda Iacobo droit dans les yeux et silencieusement puis leva la tête ce qui eut pour effet de le faire se caresser le bouc.

"Je dessine pas trop mal, mais je suis sensé dessiner quoi ? Non c'est vrai, enfin... ça doit te paraître complètement stupide, ça l'est en fait. Mais bon... Je saurais même pas comment l'embrasser... J'avais demandé des conseils à Georgia mais le cours s'est fini avant qu'elle puisse répondre..."

Il essayait de visualiser le schéma de coupe d'un baiser comme s'il avait eu une conception très anatomique et scientifique de la chose. Réunissant ce qu'il connaissait de l'anatomie buccale à travers les cours de biologie et les animaux qui avaient croisés son chemin au mauvais moment durant des années. L'image était glauque et il fit une grimace. Finalement il chuchota pour lui-même et plus fort qu'il l'aurait voulu.

"Je devrais pas imaginer ça... Ou peut-être que..."

Un télépathe qui aurait pu visualiser ses pensées aurait peut-être vomi, sûrement vomi. Heureusement, pour l'heure, il était le seul et ne voyait pas comment rendre quelqu'un heureux avec cette approche de représentation organique.
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