Chambre d'Amarenna et Jolène

Finalement Gabrielle n'était pas allé dans les jardins comme elle l'avait prévu. Sa halte dans la cuisine avait duré plus longtemps que prévu.
L'ambiance de l'Institut la changeait considérablement et elle avait du mal quelque fois à choisir quelle devait être son attitude.
Elle sortit son portable de l'armoire et le posa sur le lit.. Elle s'assit sur le lit, une jambe repliée sous elle et alluma le portable.
Elle avait reçu un e-mail. Elle prit une profonde inspiration et lut l'e-mail.
Il provenait de son père, celui-ci lui signifiait que son père était très énervé, que les soeurs s'étaient beaucoup inquiétées, que la police avait été contactée et que Gabrielle était insconciente et immature. Le sermon continuait ainsi sur plusieurs dizaines de lignes. Son père lui demandait alors de rentrer, il savait qu'elle se trouvait à Salem et qu'il reglerait le problème une fois qu'elle aurait retrouvé son pensionnat, qu'il ne pouvait perdre plus de temps avec elle, ses affaires le reclamant. Il lui envoyait un peu d'argent ( en faite une somme énorme mais qui ne representait rien pour lui) pour qu'elle puisse s'acheter des affaires et une place d'avion en première place pour rentrer.
Gabrielle poussa un profond soupir et se laissa aller à l'arrière, sur le dos. Son père ne comprenait décidement rien. Il la prenait toujours pour une petite fille et le comportement de Gabrielle le confortait dans cette opinion.
Elle attrappa alors le téléphone sur la petite table de chevet et composa le numéro de son père.
Ce fut le majordome qui lui répondit. Il fut tellement heureux d'entendre la voix de Gabrielle qu'il n'avait pas revu depuis très longtemps.

"Puis-je avoir mon père Henri?"lui demanda t'elle de la voix douce qu'elle adoptait toujours pour parler aux domestiques de son père.
"Monsieur est dans son bureau, il est occupé mais je l'apelle immédiatement. Si je puis me permettre mademoiselle, vous avez fait une peur bleue à Monsieur votre père."
Gabrielle ne répondit pas et attendit que Henri transfère l'appel dans le bureau de son père.
Il y eut quelques sonneries et son père décrocha.

"Gabrielle, c'est toi?!Rentre immédiatement, tu m'as compris!Cesse tes enfantillages!"
Gabrielle prit une inspiration et commença alors une discussion qui dura bien une demi-heure. Elle lui présenta ses arguments et le pourquoi de sa venue à l'Institut, son père ne voulait rien entendre, parlant de l'institut comme d'une foire aux monstres, mais ni l'un ni l'autre n'acceptait d'entendre raison.
Gabrielle lui dit alors d'une voix seche.
"Papa, tu m'as enfermé pendant des années dans ce pensionnat, renforçant l'idée que mon pouvoir était une monstruosité. Je ne peux plus vivre dans cette cage même si elle est dorée, je dois expérimenter ma vie, je dois trouver une solution pour survivre, pour ne plus être un danger pour les autres. Seul l'Institut peut m'apporter celà."
Il y eut un silence de l'autre côté de la ligne.

"Je t'envoie de l'argent Gabrielle, je t'ouvre un compte, mais je ne te laisse meme pas un mois pour m'apeller en sanglots et me demander de rentrer. Le monde exterieur est cruel, tu l'apprendras à tes dépens..."

La conversation était terminée et Gabrielle était déçue. Son père n'avait rien compris. Cependant, tout était dit.

"Merci père, mais l'argent ne fait pas tout..."

Ce fut Gabrielle qui mit fin à la conversation. Une larme coula sur sa joue, comme venu de nulle part, pourtant son visage n'exprimait aucune émotion, la jeune fille avait appris à faire face et à ne plus montrer son chagrin.
Elle l'essuya du revers de la main, comme insensible.
Il fallait qu'elle se dépense, c'était son moyen de se défouler.
Elle sauta hors de son lit, enfila un jogging blanc et un t-shirt noir, puis sortit de la chambre.

[ foyer]

River avait conduit Camille dans les méandres de l'institut jusqu'à ce qui serait, semblait-il, sa chambre. Sur la route, elle lui avait expliqué que les chambre de l'institut était presque toutes prises et qu'il lui faudrait se mettre deux par deux. Avec, éventuellement et si ça se passait mal, possibilité de changer de chambre.

"Je t'emmène dans la chambre d'une de mes coéquipières. Elle est sympathique, tu verras. Je ne sais pas si elle est là, par contre."

A tout hasard, River toqua à la porte, mais elle n'obtint aucune réponse. Haussant les épaules, elle ouvrit la porte.

"Apparemment, elle n'est pas là." fit-elle en souriant.

Elle pénétra dans la chambre et en fit le tour. Cela ressemblait à celle qu'elle partageait avec sa soeur. N'ayant pas encore reçu ses affaires, elle ne l'avait pas encore personnalisée.

"Et voici ton petit chez toi. Si tu as des questions..." fit-elle en s'asseyant sur le lit non encore occupé.

Camille était en plein exercice périlleux. Tout en écoutant les explications de River sur la vie de l'Institut, elle tentait de se repérer. Elle essaya d'abord les directions, droite, droite, gauche, puis renonça et se préoccupa des décors, telle porte bizarre ou tel tapis. Enfin, elle abandonna tout court, et fut toute ouïe pour sa néo-camarade. Des chambres de deux ? Il faudrait qu'elle s'y fasse...elle murmura une petite prière pour le Dieu des bons caractères. Celui qui la lâchait fréquemment.

*Est-ce que je prie pour ma nouvelle coloc' ou pour moi ?*

Elle entra par la porte qui lui fut présentée. Une chambre deux places, avec une personne, sommes toute rien de bien étonnant.

Une coéquipière ? Comment elle s'appelle ?

Camille mit la main sur le lit pour tester la mollesse du matelas, puis s'assit à côté de River. Des questions ? Elle en avait cinquante au bas mot, il lui fallait juste écrémer un peu avant diction.

Euh...j'en ai, oui. Tu as dit coéquipière ? Vous avez des équipes, c'est comme pour le sport ?

Elle allait enchaîner, mais se dit qu'une chose à la fois était suffisante. Et puis si elle pouvait enquiquiner une fois plein de personnes plutôt que plein de fois une personne, ça lui éviterait que la jeune fille lui colle une étiquette "Mademoiselle pourquoi ?" sur le dos dès le premier jour.

Elle réfléchit. Elle voulait savoir plein de choses ! Comment se passait la journée, qui étaient les profs les plus sympas, pourquoi elle, River, était là...mais patience.

C'était un signe. L'endroit était assez agréable pour rendre Camille patiente.

"Elle s'appelle Gabrielle." répondit gentiement River.

Cela ne dérangeait nullement la jeune fille de papoter avec une nouvelle venue. Bien au contraire. Lorsqu'elle était arrivée, presque tout de suite elle s'était sentie ici chez elle, prête à accueillir les nouveaux arrivants. Elle adressa un sourire à Camille pour l'encourager à continuer sur sa lancée. Plus elle en apprendrait maintenant, mieux elle pourrait se mêler aux autres après. Ca, c'était une chose que la londonnienne avait pu apprendre au cours de ses nombreux concours hippiques. La question suivante ne tarda pas. River, comme chez elle, laissa glisser ses sandales au sol et s'allongea à plat vendre sur le lit, le menton sur ses paumes de main et les pieds relevés, battant la mesure.

"Il y a six équipes, dirigées par les six professeurs de l'institut. Moi, je suis dans celle des Atom'X. Il y a aussi les GenesiX, les X-Rays, dans laquelle se trouve ma soeur, Wind, les NeXus, les JustiX et les StryX" expliqua-t-elle brièvement avant d'enchainer: "En fait, ils n'enseignent pas les matières normales. Mais des choses qui peuvent nous servir en tant que mutants. Par contre, je ne sais pas si tu suis encore des études, mais... Il y a la possibilité de suivre des cours en parallèle."

Elle marqua un temps de silence et fouilla dans sa mémoier avant d'ajouter:

"Les équipes sont composées de six élèves. Ni plus, ni moins."

"En fait, tu vas apprendre à utiliser et contrôler ton pouvoir" explicita River avec un sourire.

Elle attendit, sagement que Camille reprenne. Ce fut rapidement fait, fort heureusement. Laver le X-jet? Ah pas mal quand même... Avec un clin d'oeil, River répondit:

"C'est toujours mieux que les planchers... Je crois que je sais où il est. On pourra chercher ensemble, si tu veux..."

*Si l'autre oublie la punition...*

Elle attendit la réponse de Camille qui enchaina avec une nouvelle question. Quel prof? Voyons voir... Carrie? Il valait mieux éviter. Vayne? Euh... Non plus. Gabriel? Il n'était pas très doué pour ça, encore... Cassandre? Elle était encore fatiguée de la nuit, sûrement. Olivier? Sans doute aux chevets de Cassandre.

"Et bien... Il y a éventuellement le professeur Zacchary."

Elle éclata de rire à la remarque suivant de Camille. Des vieilles peaux? Elle allait sans doute avoir du mal à en trouver, ici... Tout sourire aux lèvres, elle répliqua:

"Si pour toi, on est vieux entre 30 et 40 ans, les profs sont tous des vieilles peaux..."

Camille se mit aussi à rire de bon coeur.

Non, celle à laquelle je pense c'est une véritable vieille peau, avec tous les détails et surtout le caractère épouvantable. Une qui aurait du prendre sa retraite il y'a bien longtemps !

Avant de commencer à enseigner aurait même été l'idéal, se dit-elle. Il y'a des gens qui sont faits pour ça, il y'a les gens qui ne sont pas faits pour ça, et encore en-dessous il y'a Mrs Hawkins.

L'idée de River la tentait. Et puis ce monsieur Zachary, elle pourrait le voir après ! Bouger la démangeait, elle voulait tout voir, tout savoir, à défaut de tout avoir.

Je suis partante pour le X-Jet ! Et puis, comme ça, je retrouverai ceux avec qui je dois laver, parce que d'après la liste je ne suis pas toute seule. En plus, on pourra parler sur le chemin.

Elle retint son esprit de s'évader une nouvelle fois. Elle était pleine d'entrain. Ce soir, elle allait certainement s'affaler sur son lit et dormir en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Pas grave. Sa journée aura bien été remplie. Elle bondit sur ses jambes. Elle était une petite gamine perdue en plein milieu d'une centaine de rayons de jouets. Le rêve.

Et après avoir lavé ce truc, je pourrai me présenter à ce professeur dont tu parles.

Camille était excitée comme une puce, et s'en aperçut.

Je suis désolée, j'ai eu une rude journée jusqu'à maintenant, alors je veux profiter du temps qui reste...

Elle se dirigea vers la porte, détailla un peu plus la chambre, nota les endroits où elle pourrait ranger - mettre en bazar, plutôt - ses affaires, et saisit la poignée, pour la première fois, et certainement pas la dernière, puis ouvrit.

Après toi...

[ hall ]

Une vraie petite vieille alors... River hocha la tête et commença, lentement à se redresser. Elle serait bien restée plus longtemps sur ce lit, mais aurait risqué de s'endormir. Mieux valait donc se lever et faire ce qu'elle avait dit qu'elle ferait. River s'assit donc en souriant à la jeune fille.

"Et bien... C'est parti!" fit-elle d'une voix enthousiaste.

Le X-Jet, elle ne l'avait pas encore vu. Mais elle savait cependant qu'il se trouvait sous le terrain de sport. Ce devrait donc ête possible de le trouver sans trop se prendre la tête...

"Moi, par contre, ma corvée n'est pas le X-Jet. Donc, après, il faudra que tu demandes de l'aide à ceux qui l'auront nettoyé avec toi." ajouta-t-elle en ouvrant la porte.

Camille s'excusa alors pour son entrain, ce qui eut le don de faire éclater River de rire.

"Mais non, mais non... C'est tout à fait normal. En passant, je te ferait une petite visite guidée" ajouta-t-elle avec un clin d'oeil.

[ hall]

[ chambre de Wind et River]

La chambre de Gabrielle se situait quasiment à l'opposée du couloir par rapport à la sienne. Mais ça n'était pas un soucis. River se sentait reposée grâce à sa douche brûlante. Une bonne demi-heure avait passé depuis qu'elle les avait tous abandonnés dans le couloir. La dernière fois que River était venue dans cette chambre, le midi-même, Gaby n'était pas là. Elle y avait menée sa nouvelle compagne de chambre. Sa coéquipière était-elle seulement au courant? En arrivant devant la porte, River marqua un temps d'arrêt.

Toc... Toc...

Polie, elle avait toqué à la porte et attendait maintenant une réponse de sa camarade. Cela lui permettait de réflechir. Au résultat de l'entrainement, d'abord, à la décision de Gabriel, ensuite, à Kitty, pour terminer. Et puis... Il faudrait aussi qu'elle demande à la jeune fille ce qu'il s'était passé dans la nuit, tout en regardant les vêtements. Mais, avant toute chose, c'était, pour Riv', un moyen de mieux faire connaissance avec Gabrielle. Elle étaient dans la même équipe, après tout... Mieux valait qu'elles soient proches.

Gabrielle s'était plongée dans le magazine, observait les robes, explosait de rire devant les articles humoristiques journalistes.
Soudain, elle entendit frapper à la porte. Elle se leva d'un bond et ouvrit la porte à toute volée.

"Vas y entre River!" lui dit-elle en s'effaçant pour la laisser rentrer.

Gabrielle se dirigea elle aussi vers son lit.

"J'ai pas l'habitude de tout ça...D'acheter des vêtements et d'en parler entre filles, mais j'vais faire du mieux que je peux."

Elle se tourna vers la jeune fille avec une expression mélant incertitude et doute mais qui fut bientôt chassé par le sourire éblouissant que la jeune arborait depuis tout à l'heure.

"J'ai acheté tout et n'importe quoi. Meme des robes de soirées. y'a des trucs que je suis sure que je n'aurais jamais l'occasion de les porter."

River n'eut pas à attendre longtemps et fu tirée de ses pensées par la porte ouverte, montrant une Gabrielle toujours aussi rayonnante. Les sombres pensées de la jeune anglaise s'évanouirent dans l'instant. Elle était toujours aussi inquiète pour Kitty, mais irait la voir ce soir à l'infirmerie si elle n'en était pas sortie d'ici là. La jeune fille suivit sa camarade dans la chambre. Pouvait-on déjà parler d'une copine? Pour l'instant, c'était encore difficile, elles ne se connaissaient pas réellement. Qu'aimait Gabrielle? D'où venait-elle?

"Merci" répondit l'adolescente en refermant la porte derrière elle.

Gabrielle était un peu plus âgée qu'elle. Cela ne risquait-il pas de rendre les choses plus difficiles? Non, il ne le fallait pas, ça, c'était sûr. River afficha un sourire confiant. Elle avait l'habitude de se mêler aux autres. Elle n'avait jamais été timide. Si les choses bloquaient, ce serait à elle d'alelr de l'avant pour les débloquer. D'ailleurs, Gabrielle avouait déjà qu'elle n'avait jamais fait ce genre de choses. River vint se poser à son tour sur le lit avant de prendre la parole:

"Tu sais, moi, à part des tenues pour concours hyppiques, je n'ai jamais fait ça non plus..."

Elle esquissa un sourire nostalgique à ce souvenir. Aurait-elle d'autres occasions de faire des concours? Si Lorna apprenait qu'elle était mutante, elle serait sans doute accusée de tricheries. Elle déglutit péniblement puis secoua la tête pour revenir à l'instant présent. Il ne fallait pas qu'elle pense à ça. De toute façon, Lorna était en Angleterre, et elle, elle était ici aux Etats-Unis. C'était donc bien loin... Elle rendit à Gabrielle son sourire éblouissant et regarda les vêtements étalés pêle-mêle sur le lit.

"Des robes de soirée? On ne sait jamais, ça pourrait être utile s'il y a une présentation des mutants lors de soirées mondaines..." fit-elle en éclatant de rire.

Il était sûr que c'était le genre de vêtements que la jeune fille risquait de ne pas porter souvent à moins que...

"Mais peut-être organisent-ils des soirées pour nous tenir occupés... Ca pourrait te permettre de mettre ça..." continua-t-elle en désignant une ravissante robe en soie.

Elle passa une main sur le tissu léger et doux. Quel dommage que eux, les Smith, ne soient pas riches... Elle aurait adoré acheter ce genre de vêtements...

"Au fait, tu as rencontré ta colocataire, déjà?"

River entra et s'installa sur le lit. Gabrielle lui sourit, impatiente de lui faire découvrir tout ce qu'elle avait acheté.
Elle ne se rendait pas compte qu'en exibant ainsi son argent et sa joie, elle pourrait blesser sa camarade.

"Des courses hypiques?!!Ah c'est génial! Je n'ai pas refait de cheval depuis des années. Mes grands parents m'en avaient acheté un mais je ne l'ai plus jamais revu."

Gabrielle se replongea un instant dans sa jeunesse dorée mais solitaire. Un temps béni où elle ne connaissait pas encore l'existence de son pouvoir.
Chassant ses images nostalgiques, elle se tourna vers River.

"Ton pouvoir a du te servir alors! Tu devais avoir une super relation avec ton cheval."

Tout en disant celà, Gabrielle mit de côté les hauts et les jupes qu'elle comptait faire voir en premier à la jeune fille.

La jeune fille l'interrogea alors sur sa coloc.

"Non je ne l'ai pas encore vu. Elle a du s'installer en début d'aprem. Je ne sais meme pas comment elle s'apelle."

"Euh... Pas des courses, des concours..." répondit River amusée.

Dressage, CSO, cross, voltige, attelage, tel était son quotidien jusqu'à la fugue de son frère. Ca lui manquait, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout. L'équitation... Son monde. River poussa un petit soupir et dissimula au mieux une légère point de jalousie lorsque Gabrielle lui apprit avoir possédé un cheval. Fort heureusement pour l'anglaise, sa coéquipière avait le nez plongé dans les vêtements qu'elle venait d'acheter et ne put donc rien voir à son expression. L'adolescente tourna un instant un regard un peu rêveur vers la fenêtre. Elle avait l'impression, du groupe, d'être celle qui avait le moins d'argent. Alicia, Gabrielle... Les deux en avaient. Ernest faisait tout pour donner l'impression d'être riche. Il en avait d'ailleurs les attitudes. John? Elle ne savait pas. A dire vrai. Et Akira, elle ne le connaissait pas.

Gabrielle la ramena à la réalité sur l'utilisation qu'elle aurait pu faire de son pouvoir. River sursauta.

"A part pour calmer un cheval en box, je n'ai jamais utilisé mon pouvoir. Je parlais aux chevux comme j'ai parlé hier au léopard. Sans chercher à contrôler. Tu sais, un animal sent ton état d'esprit. Si tu as peur, il va en profiter. Si tu es nerveux, il le sera plus encore que toi. Si tu es calme, tu lui transmets ton calme. Pas besoin de pouvoir..."

Elle haussa les épaules, lorsque Gabrielle rebondit sur sa colocataire, River en fut soulagée. Elle regarda le lit de Camille et hocha la tête.

"C'est une française. Elle s'appelle Camille. Elle a l'air assez sympa. Elle était de corvée de nettoyage du X-jet"

Elle reposa son regard sur les vêtements que Gabrielle avait mis de côté et attendit de voir la suite. La jeune fille les enfilerait-elle, ou les montrerait-elle simplement en les plaquant contre elle?

River rectifia l'erreur de Gabrielle mais pour la jeune fille, celà revenait du pareil au même. Elle avait toujours pratiquait l'équitation en amateur, dans le manège de ses grands parents ou alors lors de promenades.
Pour son pouvoir, River lui expliqua ne jamais l'avoir utilisé.

"Enfin ce doit être captivant d'entendre les pensées de son cheval. ça renforce le lien et la compréhension mutuelle."

Lorsque River lui parla de sa coloc qu'elle avait rencontré, les yeux de Gabrielle s'illuminèrent.

"Une française?! Oh génial. j'ai vécu ma jeune enfance en France, il me reste quand meme pas mal de bases de français."

River n'en avait peut-être pas conscience mais Gabrielle ne s'était jamais autant confié sur sa vie même avec ses colocataires dans son pensionnat de jeunes filles.

Gabrielle saisit la pile de jupes et de hauts.

"Bon, on commence par ça. Je vais faire mon défilé. Ne t'inquietes pas, je ne te montrerais pas les sous-vêtements."

La jeune fille courrut s'enfermer dans la salle de bain.
Elle apparut alors avec ses nouveaux vêtements, faisant un tour de la chambre, prenant des poses de top model, avant d'éclater de rire, puis de retourner dans la salle de bain.
Ceux qui l'avait connu avant aurait été étonné du changement de la jeune fille. Elle n'avait jamais parru si avenante et sympathique auparavant. Gabrielle semblait avoir trouvé sa place en ce lieu et avoir apaisé certaines de ses peurs.


Parmi ses affaires, notamment:

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Gabrielle revint enfin dans la chambre vétue de la robe couleur daim et d'un des hauts.

"Si on fait la meme taille, je pourrais te preter des affaires si tu veux."

Parmi les jupes et le shauts que gabrielle avait porté, on pouvait voir que la jeune fille avait été eclectique. Elle avait acheté de tout, tous les genres, toutes les matières, toutes les coupes, comme si elle n'avait su choisir ou alors n'avait jamais véritablement eu le choix jusqu'à aujourd'hui.

"Tu sais, je n'entends pas leurs pensées. Je leur parle, et ils me répondent. Comme le léopard d'hier à l'entrainement..."

La jeune fille haussa les épaules. Pour elle, ça n'était pas si spectaculaire que ça. Quoi que... Hier, pendant l'entrainement... Un frisson d'excitation lui parcourut l'échine. Communiquer et contrôler un animal sauvage, ça, ça avait été grisant... Elle offrit un sourire un peu rêveur à Gabrielle. Son don ne lui avait jamais causé de problèmes contrairement à d'autres. Elle en était consciente. Et pourtant, elle n'en avait jamais abusé. Sinon, sans doute serait-elle plus puissante. De nouveau, Gabrielle la tira de ses pensées. River semblait avoir un peu de mal à rester accrochée à la réalité, pourtant, un rien suffisait à l'y ramener.

"Tu parles français alors, toi aussi?" demanda-t-elle surprise.

Elle, elle avait appris le français par ses propres moyens au cours des concours. Il fallait bien comprendre la langue de ses hôtes. Mais, curieusement, elle n'avait pas cherché à apprendre d'autres langues. Pour elle, la langue de Shakespeare, la langue de Molière et la langue des signes étaients les plus belles. La dernière avait, en plus, l'avantage de permettre de reconnaitre les menteurs. Il faudrait qu'elle utilise davantage le langage corporel, à l'avenir. Ca pourrait lui donner un sacré avantage sur les autres...

Le fait que Gabrielle lui confia quelques bribes de son passé en même temps fit plaisir à River. Elle se sentait ainsi plus proche de la jeune femme. On ne pouvait pas encore parler de complicité, mais, d'après l'anglaise, on ne se confiait que lorsque l'on se sentait en confiance, justement. Mais Gabrielle interrompit rapidement ses confidences pour aller se changer et commencer le défiler. Il y avait, effectivement, de tous les genres. Un jupe en jean et la dernière jupe en daim essayée par Gabrielle retinrent particulièrement son attention. Gabrielle lui proposa alors de lui prêter des vêtements si elle faisaient la même taille. River releva vers elle un regard d'enfant au matin de Noël découvrant tous les paquets aux pieds du sapin. Ce fut pourtant d'une voix parfaitement maîtrisée qu'elle répondit:

"Je fais un 34/36, en taille de vêtements..."

Gabrielle observa River avec attention. Elle semblait tiraillé par son passé. Gabrielle l'était aussi à sa façon, mais de manière différente, car si son passé l'obsédait, c'était de manière négative.

"Euh, moi c'est plutôt 36/38, selon les vêtements, mais bon, faut dire que je suis plus âgée que toi."

Gabrielle se tourna alors vers un autre tas qu'elle avait préparé: les robes.

"Bien passons aux robes. J'ai pas l'habitude des défilés mais je dois avouer que c'est plutôt fun, j'ai l'impression d'être une princesse."

Dans un éclat de rire, Gabrielle rejoignit la petite salle de bain et le défilé continua.
Elle avait acheté de nombreuses robes (surtout dans les tons rouge, noir et blanc qu'elle aimait) et finit par la magnifique quoique inmettable robe de soirée rouge.
Dans cette robe de satin rouge, elle se sentait véritablement comme une princesse de conte de fées. La robe était très serrée à la taille ce qui mettait en valeur sa plastique parfaite, puis elle s'évasait à la taille en une magnifique robe d'un rouge profond. De la dentelle blanche garnissait aussi le bustier.

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Dans sa belle robe de soirée, Gabrielle se tourna tout sourire vers River.

"Je t'avais dit qu'elle était inmettable, mais bon, j'ai craqué, j'ai toujours rêvé d'avoir une robe de ce genre."

Elle s'assit sur le lit à côté de River.

"Et d'ou viens tu toi? Es tu américaine? Ou étais tu avant de venir à l'Institut?"

Gabrielle jetta un coup d'oeil sur la paire de cartons de chaussures qui s'empilait dans un coin. Il allait falloir trouver les bonnes chaussures qui s'accordaient avec la robe.

Gabrielle s'était complètement prise au jeu. River en était ravie. C'était vraiment une bonne idée que d'avoir demandé à Gabrielle de montrer ce qu'elle avait acheté. La jeune fille semblait avoir trouvé sa place ici. L'éclat de rire qui suivit sa déclaration sur le côté inhabituel d'un tel défilé en était la preuve. Le sourire angélique de River s'aggrandit. Elle attendit agement que gabrielle revienne en portant les robes. Pour les jupes, c'était sûr qu'elles ne pourraient pas se les échanger. Les hauts, éventuellement. Par contre, les robes... River marqua un temps d'arrêt. Certaines lui plaisaient carrément... Comme la petite couleur sable avec la ceinture et les manches trois quarts, ou bien la petite noire et la petite rouge... Et, pour finir, la robe de soirée.

"Immettable, c'est clair, mais superbe!" commenta simplement la jeune Smith.

Gabrielle la questionna ensuite sur son passé. River se racla la gorge et commença:

"Je suis anglaise. Wood est le premier à être arrivé ici.Il a fugué, en fait, après avoir provoqué deux accidents. J'étais en France pour un concours complet quand c'est arrivé. J'ai dû abandonner et je suis rentrée. C'était lundi dernier. Et puis, ce week end, ma soeur a provoqué un accident, lors de la journée portes ouvertes de mon centre équestre. Ce qui a fait que je me suis blessée. Ce qui nous a finalement amenées ici, c'est un mail de Wood, nous demandant de lui rapporter de l'argent et des affaires. Il était en fait prévu qu'on le ramène avec nous en Angleterre..."

La jeune fille éclata de rire. Finalement, elles étaient restées, elles aussi...

Gabrielle s'était assise à côté de River et l'écoutait.
Elle avait vécu une semaine d'enfer mais elle n'était pourtant arrivé que lundi. Gabrielle aurait juré que celà faisait plus longtemps. Comme Gabrielle, River tentait de trouver ses marques.

"Et bin dis donc! Quelle vie mouvementée. Vos parents ont du être surpris que vous partiez tous ainsi, ça a du créer du vide, non? Ils ont acceptés?"

Gabrielle pensa alors à son père, à sa colère et à ses paroles: il avait parié qu'elle ne resterait pas une semaine... Il allait être surpris, elle n'avait aucune envie de rentrer, sa vie ici lui plaisait trop.

"Bien, trouvons la paire de chaussure qui s'accorde avec cette belle robe..."

Gabrielle se leva. elle appreciait de sentir la robe bouger autour d'elle. Elle se sentait belle et plus adulte. Elle ramena les boites et sortit les chaussures une par une.

"En chaussure, je fais du 39, j'pourrais peut-être t'en preter certaines. J'ai pris des talons alors que j'ai pas trop l'habitude, je sens que je vais avoir l'air fine quand j'essaierais de marcher avec ces échasses."

Gabrielle enfila alors quelques paires, mettant de côté les bottines trop difficiles à enfiler.

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Gabrielle considéra alors ses chaussures.

"J'aime bien les deux paires rouges avec la robe...Surtout celle qui vire un peu sur le rouge lie de vin."

Gabrielle se leva alors, tentant de garder son équilibre.

"J'ai l'impression de jouer à la princesse..."confia t'elle à River. "Que je vais bientôt me reveiller et que tout celà ne sera qu'un rêve, que je ne sois pas à l'Institut, que je n'ai pas tout celà..."dit elle en ouvrant les bras pour désigner la chambre entière.

Elle retourna se rassoir.

"Tu as envie d'essayer quelque chose?"demanda t'elle en se tournant vers la jeune fille et en souriant.

Créer du vide? Oui, sans doute. A dire vrai, elle n'avait pas eu le temps de trop y penser ces derniers jours. Mais trois enfants sur cinq qui partent, dont les deux plus remuants, oui, ça devait faire un vide. River se mordilla la lèvre. Avaient-elles bien fait de rejoindre Wood ici? La question ne se posait même pas, voyons. Bien sûr. Et puis... Ils pourraient retourner les voir pendant les vacances. Ce n'était pas non plus comme s'ils ne voulaient plus entendre parler les uns des autres. Ouiç, voilà... Rassérénée à cette pensée, le sourire de River se fit plus franc, plus doux et elle répondit d'une voix guillerette:

"Il y a encore Cloud et Rain, à la maison avec papa et maman..."

De nouveau, les deux jeunes filles se recentrèrent sur ce qui les avaient amenées là: le shopping. Gabrielle lui montra ses chaussures. Avec un éclat de rire, River prit à son tour la parole:

"Alors si pour les fringues ça peut éventuellement se faire, euh... Pour les chaussures, comment dire... euh... Je fais un 35,5/36..."

Après l'essayage de Gabrielle, elle en prit certaines en mains. C'était domage, d'ailleurs, car il y en avait des pas mal et assez du goût de la jeune fille. Notamment les bottes à talons hauts... Mai sc'était vrai que les rouges allaient particulièrement bien avec la robe de soirée. La jeune fille acquiesça avant de tomber des nues lorsque Gabrielle lui proposa d'essayer certains vêtements. La jeune anglaise la regarda, les yeux pétillant d'excitation.

"Vrai? Je peux?" demanda-t-elle.

Pour elle aussi, c'était comme un rêve. La plupart de ces vêtements, elle n'avait pas les moyens de se les offrir. D'instinct, sa main se porta sur la petite roe noire en mousseline de soie.