[matin post ellipse] Allées et venues enneigées

Angel avait trouvé refuge dans le hall. Il jetta un coup d'oeil à son appareil. Celui-ci n'avait pas trop souffert.
Après son sprint dans la neige et surtout son éloignement de Jenifer le chauffage ambulant et de la belle Ivy, tout aussi réchauffante pour Angel, le jeune homme sentait l'humidité et le froid l'envahir à travers son jean trempé.
Il se mit à grelotter. La neige, c'était cool mais à regarder seulement. Finalement, il preferait le texas et les mois de janvier plus doux.
Se débarassant tant bien que mal de l'eau dans ses affaires, Angel apperçut alors des affiches sur le panneau.
Il s'y dirigea avec entrain, l'air curieux.
On annonçait un bal costumé pour le soir. Chouette, il adorait se déguiser, vu que son pouvoir était un déguisement permanent.
Ensuite, il s'interessa à l'autre affiche. Un journal...Oui Rachel et Ken en avait parlé. Avant de venir à l'Institut, Angel se destinait à des études de journalistes, il avait même été pris à Stanford mais ses projets avaient changés.
Decidemment, ce projet le bottait bien. Il décida donc d'aller rencontrer les responsables pour s'y inscrire de suite.

[les responsables quelque part, au fait, c'est qui?]

[EDIT PROF : c'est comme le port salut, c'est écrit dessus.]

Jardins

Enfin ils étaient entrés. Personne ne semblait les avoir remarqués, ou du moins prêté attention à l’extérieur, trop pris dans leur bataille de boules de neige pour s’occuper des deux jeunes gens qui se tenaient la main. Ils entrèrent donc ensemble dans le hall. Il faisait bien meilleur qu’à l’extérieur et Lucas poussa un soupir de soulagement. Enfin il était libéré de la morsure glaciale du froid de janvier. Bien qu’à proximité de la porte, le hall semblait surchauffé si on comparait la chaleur ambiante à la température extérieure, et le contraste réchauffa Lucas, qui ouvrit sa veste détrempée sur laquelle fondait encore quelques petites traces de neige.

Il entraîna River jusqu’en bas du grand escalier, et se tourna vers elle avec un sourire ravi. Il était heureux d’être ici, et qu’elle soit là aussi. Il ne savait pas comment tout ceci s’était passé, il ne cherchait pas à comprendre, et la lueur de ses yeux gris ne reflétaient plus que la tendresse et la joie de s’être levé du bon pied ce matin.

Il voulut alors se sentir encore près d’elle, et s’en approcha, doucement, avant de la prendre dans ses bras en la regardant dans les yeux, ses mèches noires humides lui tombant autour du visage et barrant son regard gris. Il voulait l’embrasser, encore, mais il ne savait pas s’il pouvait. Il hésitait en la regardant, sans savoir détourner son regard d’elle. Ils étaient seuls dans le hall, mais il savait qu’une personne pouvait débarquer en un instant en ouvrant une des portes…

[ Jardins]

Le reste du trajet s'était déroulé sans heurt, ou presque. En effet, juste au moment de franchir la porte, River s'était pris une boule de neige dans le dos. En riant, elle franchit la porte en poussant un peu Lucas. Mais ce n'était pas grave, au final. Personne n'avait fait attention à eux, apparemment du moins. Après, elle ne pouvait en jurer, elle n'avait pas réellement prêté attention aux autres... Elle avait bien vu que Jonas s'était transformé en animal, mais c'était tout. C'était la seule chose qui avait un instant détourné son attention.

Mais voilà. Maintenant ils étaient tous les deux à dégouliner dans le hall, à ne pas trop savoir quoi faire. Elle le regarda ouvrir son manteau et fit de même. Elle se mit à trembler à nouveau, pensant que c'était de froid.

"On devrait monter rapidement..." dit-elle alors qu'il l'attirait vers l'escalier.

*Ah... Ben on a eu la même idée, alors...*

Peut-être pas, finalement. Il s'arrêta en bas de l'escalier et l'attira à lui. Le coeur de la jeune fille s'embala de nouveau. Elle avait à la fois peur et envie qu'il le fasse. Mais que se passerait-il si quelqu'un les surprenait entrain de s'embrasser? En même temps, c'était excitant de courir le risque. Elle leva la tête vers lui. Si les mèches brunes du jeune homme dissimulaient un minimum les yeux de Lucas, il en allait de même des mèches blondes d'Artemis. Celle-ci sourit et se mit sur la pointe des pieds. Cette fois, c'était elle qui allait l'embrasser.

Mais elle s'interrompit dans son élan, saisie d'une brusque hésitation. Et si... Et si quoi? Il suffisait que ce soit un baiser rapide et il n'y aurait pas de soucis... De toute façon, ils étaient déjà enlacés, alors... Elle sourit et posa ses lèvres sur celles de Lucas avant d'entourrer son cou de ses bras fins.

Le baiser dura plusieurs secondes, faisant passer une douce chaleur entre les deux jeunes gens. Curieusement, ce ne fut pas River qui se recula, malgré sa crainte d'être surprise, mais Lucas, pour elle ne savait trop quelle raison. Pourtant, l'adolescente ne posa aucune question au suédois. Durant le baiser, elle avait glissé ses doigts dans la chevelure trempée de son compagnon. Elle ne voulait pas revenir à la réalité. Cette réalité où elle trompait son petit ami. Artemis fermait les yeux, refusant obstinément de les ouvrir. Elle fut bien obligée de le faire, pourtant, sque Lucas s'écarta et elle resta là, à ne pas trop savoir quoi faire.

Ne pas penser. Surtout, ne pas penser. Vider sa tête. Ce n'était pas le moment maintenant. Elle aurait tout le temps de se jouer un drame dasn sa tête lorsqu'elle serait toute seule dans sa chambre, ou bien lorsqu'elle en parlerait avec Wind. Elle ne savait pas quoi faire. Ce qu'elle savait, c'était que les deux l'attiraient. Mais en cet instant, elle aurait été bien incapable de dire pourquoi. La jeune anglaise n'avait jamais eu de petits copains avant d'arriver à l'institut, et maintenant, elle en avait deux en même temps. Elle était un peu, beaucoup, perdue, mais elle refusait de se l'avouer maintenant. Dans son esprit, Roscart et Lucas se disutaient la part du lion, chacun refusant de céder à l'autre.

Elle était toujours dans les bras du jeune homme, tremblant de plus en plus, de froid et de nervosité. Il était temps de monter, elle le savait. Monter avant de tomber malade, monter avant que quelqu'un ne les découvre ainsi enlacés, monter avant de tomber par terre. Lucas se pencha alors pour l'embrasser à nouveau, plus brièvement cette fois, avant de lui murmurer un simple mot à l'oreille. 'Merci'. Mais pourquoi, merci? A quoi cela rimait-il de la remercier? Qu'avait-elle fait pour qu'il lui dise merci? La jeune fille tourna la tête vers lui et plongea ses yeux bleus, interrogateurs, dans les yeux gris de Lucas.

"Merci pour quoi?" demanda-t-elle simplement avant de se dégager de ces bras protecteurs qui l'emprisonnaient pourtant.

Mais, à peine s'en était-elle dégagée qu'elle sentit le besoin d'y retourner. Mais elle ne voulait pas céder à cette tentation. Elle ne voulait pas risquer que quelqu'un n'entre maintenant. Maintenant qu'elle se sentait faiblir, maintenant qu'elle commençait à avoir du mal à lutter contre l'envie d'êtredans ces bras chaleureux. Elle fit un pas de plus vers l'escalier alors que sa main cherchait celle de Lucas pour l'emmener avec elle.

"Viens, on y va..." fit-elle pour l'encourager à la suivre.

La jeune fille se mordilla la lèvre. Aller où? Jusqu'en haut de l'escalier, ou jusqu'à la porte de l'un des deux? Elle ne savait pas trop. Elle se tourna vers Lucas en souriant et lâcha:

"En tout cas, je ne savais pas que les suédois n'étaient pas tous blonds..."

[ chambres]

River se demanda pourquoi il l’avait remerciée, elle lui demanda pourquoi, avant de se dégager de ses bras. Aussitôt, ça créa comme un manque, comme une chaleur qui avait disparue. La réponse à sa question n’était-elle pas claire ? Fallait-il vraiment qu’il lui précise la raison de son remerciement ? Il était heureux, et avait accepté ces baisers comme un cadeau. Et quand on reçoit un cadeau qui vous rend heureux, qui vous comble de bonheur, on remercie la personne. Lucas n’aimait pas plus que ça de recevoir des cadeaux matériels, mais il ne résistait pas à un sourire, à un regard attentionné, à un baiser. Il était ainsi, peut-être un peu trop sentimental et rêveur dans ce monde si concret…

Il voulut la reprendre dans ses bras, mais si dit qu’il ne valait peut-être mieux pas. Il regarda le sol avant de replonger ses yeux dans ceux de l’anglaise, lui répondant en souriant avec complicité…

« Merci de ton sourire… »

Car oui, c’était la plus belle chose qu’il avait reçue aujourd’hui, le sourire d’Artemis, au petit matin, dans la cuisine, alors qu’il était au milieu des deux endormis dépressifs. Ça avait illuminé sa matinée, réellement, et ça avait été les prémices de tout se qui s’était passé ensuite, il le croyait.

Elle commença à monter les marches, doucement, cherchant la main de Lucas, qui n’attendit pas avant de doucement saisir ses doigts. C’est alors qu’elle se retourna pour lui dire, tout sourire, qu’elle ignorait que tous les suédois n’étaient pas blonds. Cette remarque l’amusa, et il sourit joyeusement avant de répondre à l’anglaise.

« J’ignorais également que les anglaises pouvaient surpasser les suédoises en beauté… »

Et il lui fit un clin d’œil avant de gravir le reste des escaliers. C’est alors qu’ils arrivèrent sur la dernière marche, celle qui marquait le début des couloirs des chambres : les garçons à gauche, les filles à droite…

*Que dois-je faire ? L’accompagner ? La laisser là ?*

Il ne savait pas comment gérer ça. C’était le genre de situation qu’il avait toujours trouvé stupide dans les films et les sitcoms américains, mais maintenant qu’il y était, il ne savait pas que faire, et il regretta de n’avoir pas été suffisamment attentif à ce qu’il considérait comme médiocre pour se sortir de cette embarrassante situation. Il fallait faire vite, la belle n’attendrait pas. Il prit la première solution qui lui vint à l’esprit, il ne sut pas si c’était la bonne…

Il se tourna vers la demoiselle et lui prit les mains, la regardant un instant avant de lui dire :

« Bonne douche, River… On en a bien besoin ! »

Et il attendit sans bouger que la jeune fille s’en aille rejoindre sa chambre, ne pouvant en ôter le regard, même lorsqu’elle avait pénétré son couloir. Il la regardait marcher, sans un bruit, muet et contemplatif, un sourire béat aux lèvres…

Chambres