Délassement studieux

Douce matinée d’automne, que celle-ci… Un ciel ensoleillé, une température des plus agréable… Un bien beau début d’automne en fin de compte… La gothique romantique de l’institut n’avait pas vraiment de saison préférée, mais elle devait bien avouer que l’automne était assez appréciable pour ce sentiment de mélancolie qui leur était commun. L’automne, c’était aussi la fin de quelque chose, mais en même temps le début d’un autre. En l’occurrence, cette année il clôturait le cycle de ses études d’art. Diplômée avec un certain brio en dépit des activités ‘’secondaires’’ de l’institut, elle pouvait enfin se réclamer du titre tant convoité d’artiste à part entière. Elle pouvait désormais créer ses propres œuvres, les exposer dans des galeries… Et les vendre, avec un peu de chance. Mais Juliette n’était pas débarrassé du fardeau des études pour autant, car il lui fallait désormais conduire à terme son second cursus en psychologie, débuté bien après son arrivée aux Etats-Unis. C’est pourquoi, en ce matin d’automne des plus plaisant, elle avait décidé de venir s’attabler sur la terrasse de l’institut, qui offrait une vue des plus magnifique sur la forêt tout proche, afin de réviser avant une rentrée qui ne ferait son apparition que d’ici un mois ou deux.. Avec désormais un unique cursus à suivre, elle allait pouvoir récupérer un peu de ce temps qui lui faisait terriblement défaut un an auparavant. Un peu plus de temps pour elle, mais aussi pour les autres… Pour tous ce qui était en train de chambouler le monde, à cause de la création de l’état mutant de Genosha.

Quoi qu’elle puisse en penser, la gothique romantique devait bien admettre que c’était un futur tout aussi inattendu, que fascinant qui se dessinait juste sous leurs yeux. Ils étaient le témoins privilégiés de l’histoire, même si elle doutait fortement que la plupart des membres de l’institut mesurent cette chance qui était la leur. Une bonne partie des pays du globe acceptaient, avec plus ou moins de bonne volonté il est vrai, l’autorité du gouvernement Genoshien. Un premier pas vers une reconnaissance véritable et indiscutable, mais aussi un pas fragile si la nation mutante persévérait dans une société axé principalement sur le gène X. Il ne restait plus qu’à espérer que à terme, tout ceci s‘équilibre harmonieusement avec une présence non mutante qui refuserait à coup sur de se sentir étrangère en une terre qu’ils auront choisi eux aussi d’habiter. Certains des élèves étaient d’ailleurs demeuré là-bas, pensant sans doute faire la différence… Peut-être, serait-ce le cas… Peut-être pas… D’autres encore avaient pris leur envol à l’image de Jen, au grand dam du gentil petit algonquin. Ivy aussi avait désertée les lieux, pour se rendre on ne savait trop ou… Au final, les grands anciens se comptaient sur moins des doigts d’une main, et des anciens plus modeste tel que Juliette se voyait conforter dans leur statut de vénérable.

De son côté, la gothique romantique avait ressenti le besoin de s’éloigner de l’institut durant ces mois d’été. Elle avait choisi de partir sur les routes, effectuant une sorte de pèlerinage sur le chemin des grandes œuvres d’art à travers l’Europe. Il lui avait fallu cela, pour tenter d’apaiser le souvenir de cette confrontation avec Timmy. S’éloigner, vivre quelques temps en dehors de ce monde mutant, auquel pourtant elle savait ne pas pouvoir éternellement échapper. Jamais elle ne l’avouerait à quiconque, mais rentrer à l’institut lui avait fait un réel plaisir. Malgré sa différence et sa difficulté à communiquer avec la grande majorité des élèves, Juliette aimait cet endroit, plus qu’elle ne l’aurait sans doute imaginer. En revenant ici après Genosha, la jeune femme avait pu enfin redevenir ce qu’elle était réellement, une gothique romantique dans toute sa splendeur et totalement épanouie. Le souvenir des camarades disparus lui était toujours douloureux, mais avec le temps la raison avait reprit le dessus sur l’émotion. Qu’était-ce que la mort en fin de compte, si ce n’était tout simplement une chose aussi naturelle que la vie.. ? On pouvait bien évidemment regretter le départ plus que trop tôt de certains, mais au final tous devraient un jour rendre les armes face à la grande faucheuse.

La fin de certaines choses, et le début d’autres… Outre sa propre rentrée universitaire prochaine, il y avait aussi, bien plus proche celle-ci, la rentrée à l’institut. Sans réelle envie, bien que très curieuse, Juliette se demandait ce que cette nouvelle année à l’institut allait leur réserver à tous. Un nouveau professeur.. ? Après tout, le nombre de mutants arrivant ici était de plus en plus croissant. Un soupir fusa des lèvres de la gothique romantique… Qu’importe, ils verraient cela au fils du temps. Pour le moment, elle devait se replonger dans ses cours et ses manuels de psychologie, afin d’être prête à attaquer à nouveau lorsque le moment sera venu. Croisant ses jambes en un mouvement élégant, la gothique romantique plissa avec grâce le tissu précieux de sa robe et attira à elle son classeur. Elle feuilleta ce dernier durant quelques secondes afin de retrouver le chapitre qu’elle voulait réviser, et lorsque cela fut fait elles s‘y plongea avec attention sous la caresse tiède du léger vent qui venait de se lever… Travailler à l’extérieur, cela avait aussi son charme après tout, n’en déplaise à ses détracteurs qui la voyait perpétuellement cloîtrée dans son monde sombre et romantiquement gothique…

La voix de Nan’ dissipa l’attention que Juliette portait à son cours, et d’instinct elle leva son visage en direction du jeune homme qui venait de s’attabler à ses côtés en la saluant de son inimitable façon…

‘’Bonjour Nan’, Comment vas-tu.. ? Cela me fait plaisir de te revoir après tout ce temps… J’ai entendu dire que tu avais passé tes vacances avec Jen, chez ses parents… Tout ceci à un délicieux parfum de prochaine construction de tipi d’amour, tu ne trouve pas mon cher petit algonquin.. ?’’

Lui dit-elle dans un clin d’œil qui se voulu à la fois complice et légèrement amusé, tandis qu’elle lui offrit un sourire généreux. Jen et Nanikawa, sans doute l’un des couple les plus improbables de l’institut. Mais ne disait-on pas que l’amour était aveugle après tout.. ? En tout cas, les deux tourtereaux avaient l’air de vraiment s’aimer, bien loin des petites amourettes dont l’institut les abreuvaient plus ou moins chaque semaine pour certains. En parlant de cela, Camille n’était pas rentré à l’institut, ce qui laissait Georgia célibataire… Sans trop savoir pourquoi, la gothique romantique s’interrogea sur la prochaine proie de la jeune fille. De toutes façons, elle ne se faisait pas de réel soucis en la matière, la plus célèbre serial kisseuse de l’institut arrivait toujours à retomber sur ses pattes en la matière. Dans l’attente d’une réponse de la part de Nan’, son attention fut à nouveau attiré par une masse à la silhouette bien connue, venue du ciel. A l’instar de la gothique romantique, Mina ne pouvait être confondue avec nul autre à l’institut. Elle lui sourit à son tour, et lui répondit :

‘Mina… En effet, cela fait bien longtemps. Je vais bien, je te remercie, et toi.. ? As-tu passer des bonnes vacances.. ? Tu sais, cet été, lors de mon périple à travers l’Europe, j’ai pensé à toi lorsque j’ai visiter la Roumanie. Je me suis dit qu’il était fort dommage que tu ne sois pas avec moi, pour me faire découvrir ce pays de ton propre point de vue…’’

Voyager avec Mina… Et la défunte Hjördis… Voilà encore une chose qui ne trouvera jamais son aboutissement. Mais si l’Islandaise n’était plus parmi eux, cela n’empêcherait pas les deux mutantes survivantes de partir tout de même en voyage ensemble… En ayant une douce pensée pour l’adolescente viking qui venait du froid… Une montagne de tendresse, sous une couche de glace finalement pas aussi épaisse que celle-ci aurait voulu le laisser penser… Mais le jardin semblait attirer les gens, car quelques instants plus tard ce fut Gilles qui apparut devant eux en les saluant à son tour. Des quatre personnes présente autour de la table de jardin, il était en quelque sorte le petit dernier en terme d’ancienneté à l’institut… Mais peut-être pas en âge… C’était à vérifier.

‘’Bonjour à toi… Doublement prête je dirais…’’

S’amusa à lui répondre Juliette, en désignant son classeur d’une main légèrement négligée. Elle ne savait pas vraiment si Gilles faisaient des études, ou pas… Mais si ce n’était pas le cas, alors sa rentrée ne serait que institutionnelle, contrairement à la gothique romantique et un certain nombre d’élèves.

Avant l’arrivée de Mina, Il avait semblé à Juliette que Nan’ avait voulu lui dire quelque chose, mais que l’arrivée de cette dernière l’en avait empêché. Il venait de lui avouer qu’il se sentait seul depuis le départ de sa belle, et la gothique romantique ne pouvait que comprendre ce sentiment de solitude qui avait envahi le petit algonquin. Peut-être, voulait-il s’épancher un peu plus sur le sujet, mais elle comprenait sa réticence à la faire devant tous le monde… Avouer sa solitude, c’était en fin de compte une chose aussi intime que de dire je t’aime… Ou bien, je tiens à toi… Tu me manques… Tous ces mots, somme toute témoins d’une réelle sensibilité, mais que l’on osait jamais exprimer pleinement de peur de passer pour quelqu’un de faible… Oui, la gothique romantique pouvait parfaitement comprendre cela. Des que l’occasion se présenterait, elle tenterait de relancer le jeune mutant sur le sujet… Lorsqu‘ils seront seul tous les deux… Ou bien… Juliette griffonna quelques mots sur un coin d’une feuille vierge, et après l’avoir arraché elle le plia lentement en deux, puis encore une fois… Et encore une fois… Avant de finalement glisser sa main dans celle de Nan’, et de lui déposer le mystérieux bout de papier tout en lui disant dans un sourire :

‘’Disons que… C’est une compagnie qui peux parfois se révéler agréablement surprenante…’’

Puis, elle détacha sa main désormais vide de celle du jeune homme, et s’adossa à nouveau contre sa chaise. Pour qui ne connaissait pas le contenu de ce message, la situation pouvait paraître quelque peu tendancieuse. Surtout si, en plus, on ignorait la tendance amoureuse de la gothique romantique. Mais peu lui importait, les rumeurs et autres ragots ne la touchait finalement que très peu, et même au contraire s’en amusait-elle le plus souvent… C’était tellement intéressant, d’observer la nature humaine en pleine action. Lorsque Mina l’interrogea sur son séjour dans son pays natale, la gothique romantique poussa un soupir généreux avant de s’adresser à la mutante ailée :

‘’Aaah… Mina… Ton pays est magnifique. Malgré sa rudesse, les habitants sont chaleureux et accueillant, et il est d’une richesse culturelle et historique d’un très grand intérêt, tu peux me croire. Que ce soit en Valachie, en Transylvanie ou dans l’une des deux autres régions qui composent la Roumanie, il y a des trésors d’architecture et culturels dont vous n’avez absolument pas à rougir. Mais je t’en parlerais plus en détail un peu plus tard, car je crains d’ennuyer ces deux charmants garçons avec mes dissertions artistiques sur le sujet’’

En effet, si la gothique romantique commençait à se lancer sur le sujet… Il risquait d’y avoir des bâillements discret d’ici peu de temps autour d’elle. Le sujet était des plus passionnants, mais elle concevais bien aisément qu’il pouvait rapidement se révéler des plus ennuyeux pour qui n’y connaissait que très peu de chose en la matière. C’était un domaine riche, mais qui demandait parfois de connaître les codes pour en appréhender tout l’intérêt. Ce fut au tour de Gilles de l’interroger sur le sujet, bien que celui-ci parut s’intéresser plus à son voyage en général, plutôt que à un pays en particulier. Prenant un instant pour se remémorer son périple, Juliette finit par répondre aux jeune homme d’une voix légèrement songeuse :

‘’Voyons… J’ai donc visité la Roumanie… L’Italie… La France, bien entendu, mais aussi l’Allemagne, la Hongrie… Pour tout te dire Gilles, j’ai essayé de visiter une grande partie du vieux continent. Mais deux mois c’est assez court pour tout faire, alors sans doute y retournerais-je plus tard… Il y a toujours à découvrir, pour qui le désire vraiment en fait… Et pas uniquement dans les grandes villes que tous le monde connaît. Pour ce qui est du pays que j’ai préféré, la question ne se pose même pas voyons…’’

La gothique romantique se pencha délicatement en direction de Gilles, et poursuivit dans un clin d’œil :

‘’C’est la merveilleuse et éternelle Italie…’’

lui chuchota-t-elle, comme si cela avait été un secret des plus précieux, avant de reprendre sa position initiale. C’était sans doute la même chose pour tous le monde, mais en effet… Pour Juliette il n’y avait pas de plus beau pays que son illustre patrie qui avait donné tant de merveilleuse chose au monde. Il y avait peut-être un peu de chauvinisme dans cette pensée, mais après tout la gothique romantique n’avait jamais prétendue être parfaite ! De nouveau, elle poussa une petit soupir, puis elle enchaina :

‘’Mais je n’en ai pas omis pour autant de me tenir informer de l’évolution de Genosha… J’ai vu que Komodo avait eu la sagesse de présenter sa nation mutante aux Nations-Unis, c’est bien… Mais le tripartisme de son gouvernement m’inquiète un peu à vrai dire. Chacune de ces factions à des vues bien différentes pour l’île, et cela risque vite de créer des conflits si l’une d’entres elles parvient à prendre le dessus sur les deux autres. J’ai peur que les rancœurs envers les non mutants ne s’effacent pas suffisamment pour permettre une véritable Cohésion sociale, et le fait qu’il persiste à vouloir axer Genosha sur le droit du gène n’est pas pour aider selon moi… Est-ce que vous avez eu des nouvelles Anna, ou bien de Camille.. ? Elles sauraient sans doute nous en dire un peu plus sur la réalité des faits…’’

Conclu finalement la gothique romantique. Sur les trois parties représenté, un seul ne l’inquiétait pas. Il s’agissait de l’inter MHT. Pour en avoir discuter avec le professeur Jacob et Cindy, Juliette savait que ce parti partageait plus ou moins ses opinions sur la nature de ce que devait être la nation mutante… Un espace de vie, ou mutants et non mutants devaient avoir une totale égalité, aussi bien dans les droits que dans les devoirs. Mais les deux autres, même si l’un d’entres eux n’était pas aussi réfractaire au mélange que l’autre, se justifiait cependant d’une certaine forme de prédominance des mutants de par leur nature génétique… Et ce n’était pas ce début de constitution des plus audacieux ou le non mutant n’avait visiblement pas le droit de cité, qui allait arranger les choses avec les gouvernements les plus hostiles à la reconnaissance officielle de l’île en tant que nation.

Le geste de Juliette avait l’air d’avoir su trouver les faveurs du petit algonquin, et ce dernier lui fit silencieusement comprendre en lui maintenant la main encore un peu plus longuement que de raison. A force de se complaire dans une solitude, certes pas toujours facile mais pourtant assumée, Juliette en avait oublié que tous le monde n’avait pas sa force d’esprit en la matière. En l’occurrence, Nan semblait avoir très fortement besoin de ce contact humain dont elle donnait bien souvent le sentiment d’être totalement coupé. A sa décharge, il fallait bien admettre que les gens ne se donnaient bien souvent guère la peine de passer outre cette impression, l’isolant sans doute tout autant que la gothique romantique s’isolait elle-même. Puis, le jeune homme se leva après avoir vaguement répondu à son interrogation concernant Anna et Camille, en la remerciant. Juliette se contenta alors de lui répondre par un sourire, souhaitant intérieurement qu’il réponde à son invitation lorsqu’il le désirerait. Après tout, elle pallierait avec un plaisir certain l’absence du la fiancé de l’indien… C’était aussi une manière d’aider les mutants, lorsque l’on y songeait… Les petits gestes comptaient tout aussi que le fait de sauver le monde en fin de compte.

Elle le regarda s’éloigner, et revint ensuite sur Mina qui s’enjoua à ses propos concernant son pays natale. Oui, elle avait raison… Pays de légendes, pays de contraste culturels façonné par des siècles et des siècles d’histoire… On oubliait bien trop souvent la richesse des pays de l’Est, au profit d’autres réputations dont certaines était d’une nature plus que douteuse. Lorsque Mina lui fit part de son envie de pouvoir éventuellement l’accompagner une fois prochaine, la gothique romantique Lui répondit de manière délicatement positive en hochant lentement la tête de haut en bas en un signe d’acceptation ravi de cette proposition

‘’Je serais plus que ravie de retourner en Roumanie avec toi des que possible Mina, et je compte en effet sur toi pour me faire découvrir ce pays à travers le regard de celle qui y a grandit et vécue. Un visiteur seul ne peux en effet, malheureusement que explorer la surface d’un pays qui lui est étranger, Il lui faut un guide pour aller au-delà, et je serais très honorée que tu me fasse l’honneur de me servir de fil d’Ariane dans ta Roumanie.’’

Lui répondit Juliette, toujours aussi sincère dans son propos. En revanche, Gilles ne lui répondit nullement, gardant un silence quelque peu songeur. Juliette ignorait en quoi sa réponse pouvait plonger quelqu’un dans un tel état de réflexion, mais elle ne lui en fait nullement la remarque rapidement rattraper par une Mina lui indiquant que malheureusement, ils n’avaient eu de nouvelles ni de Camille, ni de Anna. Une réponse, à laquelle le jeune garçon apporta son appui en une réponse des plus laconique… Trop peut-être, un peu comme si quelque chose le gênait sans qu’il n’ose le dire ouvertement…. Lorsque Mina rebondit sur Genosha et sa situation, Juliette constata avec un plaisir non dissimulée qu’elle était en accord avec ellen sur le sujet de la représentation aux Nations-Unies. Mais lorsque la mutante l’interrogea sur son inquiétude concertant le tripartisme de la représentation du pouvoir sur l’île, la gothique romantique lui répondit :

‘’Comme je viens de l’expliquer, un pouvoir réparti entre trois forces distincts et opposées, repose sur des fondement extrêmement fragile. Tant que l’équilibre des voix sera maintenu, tout ira pour le mieux. Mais si jamais un jour l’un des trois partis devenait plus puissant que les deux autres, cela risquerait d’entrainer des rivalités encore plus exacerbés que celles qui existent dans tous gouvernements. Le pacifisme de l’inter MHT n’entrainerait rien de bien grave, mais ils risquerait d’attiser les aspirations plus viles et pourrait conduire à une tentative de coup d’état de la part de la faction la plus intégriste du gouvernement. Et si ce dernier prenait le dessus sur les deux autres partis, alors c’est sans doute une guerre contre le monde qui risquerait alors de voir le jour, car tu as sûrement du prendre connaissance des ambitions du plus radicale de ces trois parti, n’est-ce pas.. ?.Pour lui, le monde se doit d’appartenir aux mutant et non pas au non mutant… Et si jamais cela devait arriver, alors Genosha deviendrait aux yeux du monde l’état mutant terroriste, que certains imaginent déjà, voilà pourquoi une telle répartition équitable du pouvoir me laisse quelque peu dubitative tant elle est des plus délicate…’’

Conclu la gothique romantique à l’égard de Mina et de Gilles, qui déjà saluait les deux nouveaux arrivés que Juliette n’avait pas encore remarqué. A son tour, elle se tourna vers eux en pivotant légèrement sur sa chaise et les salua en les gratifiant d’un sourire. Juliette les détailla rapidement de haut en bas, et se dit en son for intérieur qu’ils avaient fortement du être secoué pour arriver à l’institut dans un état aussi… Misérable. L’évocation de la fille verte et du garçon sur un nuage illumina soudainement le visage de Juliette qui ne pu s’empêcher de faire le lien avec les deux inséparables de l’institut, lorsqu’ils étaient encore tous les deux présent ici.

‘Vous avez rencontré Ivy et Sven.. ?’’

Les interrogea-t-elle alors, avide de savoir comment ces deux là avaient pu se retrouver ensemble aprèqs tout ce temps… Vraiment, deux inséparables… Et sans doute les deux seuls véritable justiciers en ce monde. Puis, elle approuva les paroles de Gilles et ajouta :

‘Si l’un d’entres vous à un problème de fracture, nous avons le professeur Fouba qui se fera un véritable plaisir de vous réparer cela sans attendre’’

Sahari Fouba… Plus efficace que n’importe quel plâtre assurément…

Les deux nouveaux arrives n’avaient visiblement qu’une seule idée en tête, à savoir se soigner… Et manger… Et dormir… Ce ne serait guère un comportement des plus appréciable en temps normal, mais vu leurs états, ainsi que celui de leurs vêtements devenus haillons, une telle attitude pouvait sans doute être pardonnable. Mais tout de même, la gothique romantique se demandait comment les deux garçons avaient pu se retrouver dans un tel état… On aurait dit qu’ils venait de se faire écharper pas un animal sauvage, pourtant aucun d’entres eux n’avaient l’ai de venir d’une quelconque jungle peuplé d’animaux féroce. Juliette rendit son sourire à Jeckel sans l’ombre d’une hésitation, et ce dernier confirma alors qu’elle avait vu juste concernant leurs sauveurs… Ivy et Sven… Quelque part, celui fit un grand plaisir à la jeune femme, que ces deux-là se soit finalement retrouvé. Il n’y avait pas à dire… En dépit de leur grande différence, ils allaient parfaitement ensemble et bien aveugle serait celui qui oserait prétendre le contraire.

Juliette attendait une réponse de la part de Mina concernant son explication sur son propos inquiet concernant la répartition du pouvoir sur Genosha, mais la mutante demeura silencieuse comme si la présence des deux nouveaux l’intimidait. Elle pouvait comprendre ce silence, vu certains des regards que les deux garçons lui lançaient parfois sans même s’en rendre réellement compte. Etaient-ils impressionné, ou bien tout simplement effrayé.. ? Un regard de compassion fusa alors de la gothique romantique à la roumaine, ne pouvant que tenter comprendre ce qu’elle pouvait bien ressentir dans ce genre de situation ou son physique contrariait ce qu’elle était intérieurement. Gilles en profita pour renseigner Jeckel et Yanata, notamment Concernant Nathan. Elle n’ajouta rien de plus, consciente que ce serait des plus inutile, et marqua un temps d’arrêt marqué par la surprise, lorsque le brave samaritain du jardin l’interrogea à propos de son désir ou non d’accompagner Carrie et Esther à Paris. Juliette leva brièvement les yeux en direction du ciel bleu, et durant quelques instants elle sembla réfléchir…

‘’Hé bien… En effet, Carrie est effectivement mon ancienne référente à l’institut. Je ne pense pas qu’elle envisage d’emmener des élèves avec elle, mais si elle m’en fait la demande je serais ravie d’accepter de l’accompagner à Paris…’’

Finit par répondre la gothique romantique en baissant les yeux, avant d’ajouter sur un ton plus bas, un peu comme si elle s’adressait à elle-même :

‘’En revanche, je me passerais bien aisément de la présence de mademoiselle kaufmann auprès de nous, mais si Carrie veut se rendre à Paris avec elle… Je devrais faire avec je suppose…’’

Conclu-t-elle, un doigt délicat déposé sur ses lèvres rosés et légèrement scintillantes. Le contentieux qui avait prit naissance entre la jeune femme et le professeur lors du premier cours de l’israélienne n’avait jamais été réellement résolu, mais avait plutôt sombré dans une sorte de trou béant qui n’avait jamais cessé de se creuser plus profondément encore au fil du temps. Esther n’avait sans doute jamais songé à s’excuser pour l’humiliation qu’elle avait osé faire subir à la gothique romantique devant tous les autres membres de la classe, et inversement Juliette ne comptait pas s’excuser de lui avoir exprimé une vérité vraie. Elles étaient toutes deux des fortes personnalités en fin de compte, et ceci avait sans doute encore plus aggraver les choses entre elles au point de ne plus les voir s’adresser la parole, hormis pour les politesses d’usage ou bien encore dans le cadre des missions comme ce fut le cas sur Genosha. Mais en denors de cela, rien… Le néant à l’état le plus pur qui soit, et Juliette ne comprenait pas comment, ni pourquoi, certains élèves pouvaient la trouver… Agréable… Beurk ! Rien que d’y penser, cela donnait des nausées à la jeune femme…

Le comportement gêné de Gilles, doublé d’une maladresse que le jeune homme tentait, de façon extrêmement pathétique il fallait bien l’avouer, bien que assez touchante de corriger, amusa Juliette qui préféra garder le silence afin de s’amuser gentiment de le voir s’empêtrer de plus en plus profondément dans ses explications. Il finti par conclure sur une pirouette, ma foi assez élégante, mais la gothique romantique, bien décidé à le taquiner encore un peu, lui répondit d’un air faussement contrarié :

‘’Aujourd’hui seulement.. ? Est-ce que tu veux dire que les autres jours je ne suis pas jolie.. ?’’

Elle appuya sa fausse contrariété par un délicat tapotement de son index sur les feuilles de son classeur, simulant ainsi une impatience à la limite de l’éxasperation, tout aussi feinte que son mécontentement. Ce n’était sans doute pas très gentil, certes… Mais qui avait dit que la gothique ne svait pas s’amuser avec malice, elle aussi.. ? Elle attendit de voir la réponse que le jeune mutant allait pouvoir lui donner sans retomber dans une énième maladresse, mais une nouvelle apparition furtive de Cerebra lui fit apercevoir une nouvelle arrivée… Décidément, que de monde aujourd’hui… Lorsqu’il s’approcha et qu’elle pu le voir de plus près, Juliette le trouva quelque peu… Vieux.. ? Non, pas tellement… Mais tout de même… Son interpellation à leur encontre, associé à ses bagages des plus encombrants, fit surgir en la gothique romantique la possibilité que ce nouveau venu était sans doute un nouvel élément du corps professoral bien que, vu le laisser aller physique qu’elle ressentait chez lui, elle imaginait assez mal quelle sorte de matière il pourrait bien leur enseigner… Elle le salua à son tour, et avant qu’elle ne puisse répondre à son attente Sa belle et merveilleuse Cassandre fit son apparition. Celle-ci éclaira le visage de la gothique romantique d’un sourire des plus radieux, tandis qu’elle lui dit bonjour de sa voix la plus douce, la plus tendrement murmurante… Mais la psychologue s’intéressa rapidement aux deux nouveaux venus et au troisième invité qu’elle connaissait visiblement déjà, délaissant les élèves déjà installé de manière aussi rapide qu’elle les avaient salué. Juliette en fut un peu déçue, bien qu’elle laissa paraître aucun signe visible aux yeux de qui que ce soit.

La Sybille reparti presque aussi vite qu’elle était arrivé, invitant les trois nouveaux arrivant à la suivre…

Soupir… Dieu, que Sa belle pouvait être parfois bien cruelle…