NYCU : carnets de voyage

Guatemala

Le voyage avait été sans incident. A peine le temps de récupérer les bagages et de dire au revoir à Paul van Paul qui s'en allait pointer à son journal, que le Professeur Jacob, Judith et Nathan se mirent en direction de la NYC University.



Une fois sur place, les deux scientifiques conduisirent le jeune israélien à travers un dédale de couloirs remplis d'étudiants. Enfin, Jacob toqua à un bureau situé dans le département d'anthropologie et une voix chaleureuse les intima à entrer.



L'homme leur montra des sièges.

"Mes amis, quel plaisir de vous revoir après votre long périple... D'autant plus heureux et content de vous voir, que peu de choses me permettent de me réjouir à l'heure actuelle..."

Il avait un air triste mais digne. Visiblement, quelque chose le chagrinait réellement.

Regardant Nathan, il lui tendit une main franche et cordiale :

"Docteur Stephen Elliott. Anthropologue et ancien camarade de laboratoire de ces deux là... J'espère qu'ils ne vous ont pas trop ennuyé, Monsieur..."

Jacob répliqua au passage :

"Lévy. Nathan Lévy. Ce jeune homme nous a permis de faire quelque découvertes d'intérêt et de rentrer ainsi à la maison... Même si je ne sais plus vraiment s'il s'agit encore d'une maison ici..."

Elliott alla s'asseoir.

"Les temps ont changé, John... Les temps ont changé. Nous avons été licenciés et remplacés... J'ai eu la chance de pouvoir reprendre ma carrière première... Esther a pris un poste hors de l'institution universitaire... Quant à notre secrétaire, je n'en ai pas la moindre idée..."

Il redressa la tête.

"Mais peut être que je peux répondre à un certain nombre de questions. Dans le courriel que vous m'avez envoyé depuis le Guatemala, vous m'indiquiez que mes lumières en anthropologie et ma proximité avec Robert dans ses derniers jours, pourraient vous aider ?"

Guatemala

Le voyage en avion solaire s'était déroulé sans le moindre accroc depuis Guatemala City jusqu'à New-York et Nathan avait mis à profit le temps qu'avait duré la croisière aérienne pour essayer de trouver une solution logique à ce qui avait bien pu se passer à Antigua mais lorsque l'avion amorça sa descente pour l'aéroport, il n'était pas plus avancé dans le stade de ses réflexions : beaucoup trop d'hypothèses et quasiment aucunes données matérielles

Le petit groupe passa la douane après les formalités d'usages et Nathan un peu plus longtemps que ses compagnons car c'était sa première visite sur le territoire américain. Puis ils se dirigèrent vers le terminal afin de récupérer leurs bagages et ce fut le temps des adieux avec Paul van Paul qui devait maintenant aller à son journal tandis que les deux universitaires et Nathan se dirigèrent vers NYC University

Le taxi quitta l'aéroport en direction de Manhattan et plus précisément de Greenwich Village et Nathan passa la plupart du temps accoudé à la fenêtre du véhicule jaune, ses yeux détaillant le moindre détail de ce nouveau pays. Les trois compères arrivèrent enfin à NYCU et le Professeur Jacob ouvrit la voie suivi de près par Judith tandis que Nathan se trouvait en dernière position, suivant les deux scientifiques pour ne pas se perdre à travers le dédale de couloirs rempli d'étudiants et d'étudiantes dont certaines étaient réellement charmantes : mais ce n'était pas la raison de sa venue en ces lieux

C'est alors que Jacob s'arrêta devant un bureau situé dans le département d'anthropologie et frappa trois coups brefs. Quelques secondes plus tard et une réponse traversa le panneau de bois leur invitant à entrer, aussitôt dit aussitôt fait, Jacob ouvrit la porte et le petit groupe entra dans un bureau tandis qu'un homme d'une quarantaine d'année, plutôt bien habillé se présenta devant eux. Il semblait bien connaître Judith et Jacob et les invita à prendre un des sièges situés devant son bureau avant de se présenter à Nathan en tendant sa main. Ce dernier la serra amicalement et s'apprêter à répondre quand le Professeur Jacob lui coupa littéralement la parole laissant le jeune homme avec la bouche ouverte, John le présenta donc brièvement avant d'enchainer

Les deux hommes entamèrent une conversation dans laquelle Nathan se sentait exclu avant que le Docteur Elliot ne parle du Guatemala et des questions que le Professeur Jacob voulait lui poser. Le jeune israélien était tout ouïe également, pressé de savoir sur quoi la conversation allait tourner et comment allait elle tourner ???

John Jacob fit la moue tout en fouillant dans sa poche de veste. Il en sortit son portefeuille. Dépliant celui-ci, il récupéra une feuille que Nathan connaissait bien et la remit au Docteur Elliott.

L'anthropologue chevaucha des petites lunettes de lecture et observa le dessin avec attention.

"Hum... Je dirai que la personne qui a dessiné ceci a lu beaucoup trop de romans d'épouvante du début du siècle dernier, beaucoup trop... Où avez vous trouvé ceci ?"

Jacob désigna le jeune israélien.

"Il s'agit de notre ami qui a récupéré ce dessin. Je pense qu'il serait d'ailleurs souhaitable, Nathan, pour que le Docteur Elliott soit parfaitement informé, que vous lui racontiez sommairement votre aventure et les conclusions que vous avez pu en tirer. Je dois avouer que, pour ma part, je suis un peu perdu avec tout ça".

Elliott rétorqua avec un sourire empreint de bonté :

"Vous verrez mon vieil ami, vous allez être également perdu avec tous les remaniements qui se sont produits ici aussi... Mais, Monsieur Lévy, j'aimerai entendre votre histoire. Elle me semble diablement intriguante !"

Se penchant au dessus de l'épaule de Nathan, Judith lui chuchauta à l'oreille :

"Ce vieux raseur est un spécialiste des mythes et légendes. Il en connait un rayon en matière de rites et religions... A part ça, il n'a jamais levé les fesses de sa chaise pour partir en expédition"

Le commentaire était peu discret mais la commentatrice semblait coutumière du fait. Dès lors, personne ne releva spécialement cette remarque acerbe...

Tout le monde écouta religieusement Nathan pendant ses longues explications. Si Jacob et Judith avaient déjà entendu ces propos, les voir réitérer dans une autre atmosphère, moins festive, plus pesante, les poussaient à adopter une mine plus grave.

Un long silence s'installa avant que le Dr. Elliott ne reprenne la parole.

"C'est très perturbant tout cela, Monsieur Lévy. Très perturbant"

Il se leva puis alla fouiller dans sa bibliothèque.

Jacob quant à lui regarda un instant Judith, interdit, avant de reprendre :

"Ces messages d'endoctrinement sont en effet très particuliers. Ils sont assez grossiers, je trouve. Je veux bien qu'ils aient été à la destination de gosses illettrés pour la plupart... Mais comment peut on penser qu'ils aient pu fonctionner ? Ce qui me perturbe là dedans au plus haut point, Stephen, c'est le but de tout ça : ça ne semble avoir aucun sens".

Le Professeur Elliott se retourna, un volume à la main.

"Vous savez cher ami, ce n'est pas de ma compétence ces choses là. Et la personne la mieux placée pour vous répondre n'est plus là... Et c'est bien regrettable. Je sais que Robert enquêtait sur de drôles d'écoles dans les derniers jours de sa vie. Vous pourrez en parler, si vous le souhaitez, à la nouvelle directrice du nouveau GERM... Mais je ne suis pas sur que les réponses qu'elle puisse vous donner vous satisfasses... Elle est, comment dire, assez peu abordable..."

Jacob haussa le sourcil. Ouvrant la bouche, il fut néanmoins interrompu par l'anthropologue.

"Permettez mon cher ami, j'ai toutefois quelque chose à dire sur ce dessin..."



Il serrait précieusement contre sa poitrine un très vieux livre.

"Ce dessin, Monsieur Lévy... Ce dessin qui vous a été remis par ce vieil homme, me fait penser à une créature appelée Shoggoth. Cette chose est une des créatures les plus terrifiantes, les plus abominables qui ait pu peupler l'imaginaire humain. Néanmoins..."

Il marqua une pause, posant tristement le livre sur son bureau...

"Néanmoins comme je le disais cette chose n'existe que dans l'imagination de son créateur. Un écrivain du début du 20ème siècle qui s'appelait Lovecraft. Il a puisé son inspiration chez Poe, notamment. Mais peu importe..."

Elliott semblait plus agité.

"Le fait est que cette créature correspond de manière assez pointue aux descriptions suggérées dans les œuvres de Lovecraft ! Mais il ne s'agit que de fictions ! Une telle créature ne peut exister !"

Sortant un mouchoir de sa poche, il s'épongea le front.

"Vous ne l'avez pas vu ? Monsieur Lévy, vous n'avez pas trouvé d'indices qui permettraient de corroborer les dires de ce vieux fou ?"

Judith et Jacob paraissaient perplexes.

Anticipant toute question, Elliott tendit la main pour leur intimer le silence. Puis se reprenant, il termina :

"Je dois vous avouer que nous avions eu vent d'un cercle d'adorateurs de ce genre d'horreurs au Guatemala... C'est d'ailleurs, en ce sens, que notre informateur sur place a contacté Robert... Pour des adeptes mutants d'un culte lovecraftien... Bien sur, je n'avais pas pris cette histoire très au sérieux à l'époque... Mais Robert semblait assez perturbé..."

Le Dr. Elliott alla se poster à la fenêtre, observant les pelouses de l'université.

"Nous ne sommes pas sortis d'affaire, Monsieur Lévy, si un mutant est capable d'animer les pires horreurs de son esprit. Quant au contact de Bateson, j'ignore bien entendu son identité... Robert était toujours si secret s'agissant de ses sources".

Il se retourna pour faire face à son auditoire.

"Quoiqu'il en soit, pour votre information les Shoggoths sont relativement peu décrits dans les livres de Lovecraft. On peut penser d'après diverses allusions qu'absorber... Qu'absorber des choses faisait partie de leurs capacités. Dans une nouvelle célèbre, cet auteur décrit une civilisation ancienne qui utilisait ces créatures comme esclaves..."

Elliott marqua une pause.

"Ces derniers ont décimé leurs maîtres, détruisant jusqu'à leur souvenir même. Mais ce qui rend l'horreur plus frappante dans ces oeuvres, c'est que la créature n'est jamais réellement décrite autrement que par voie allusive. Le narrateur devenant invariablement fou au premier coup d'oeil..."

Le Professeur alla s'asseoir. Jacob put enfin reprendre la parole.

"Mais au delà de tout ça, cher ami, de ces éléments inquiétants que vous nous donnez d'après les informations de Nathan... Quels liens peut on trouver entre une école, des messages de conditionnement, un culte obscur, une créature démoniaque et des mutants ?"

Elliott demeura pensif quelques instants.

"Les cultes satanistes, millénaristes et apparentés de tout poil sont assez agités en ce moment. Ils ont l'air d'attendre quelque chose. Ou quelqu'un. Une sorte de prophète. Il y a une forte activité depuis quelque temps dans ce secteur. Comme si quelque chose était en marche..."

Se prenant la tête entre les mains, il termina :

"Par ailleurs, vous serez ravis d'apprendre que le GERM existe encore... Sears a procédé à notre licenciement pour confier notre enfant à une nouvelle directrice... Le Docteur Cameron Dwyer qui a des méthodes bien différentes des notres..."

Jacob se leva, furieux :

"C'est quoi encore ces histoires ? Au Guatemala, nous avons appris que le GERM n'existe plus ! Et que nous sommes tous licenciés ! Et là, nous rentrons et on apprend que le labo fonctionne sans nous et avec une nouvelle directrice ? On se fiche de qui là ?"

Elliott toussa légèrement, un peu gêné, avant de reprendre :

"Monsieur Lévy, le GERM est l'acronyme pour Groupement d'Etudes et de Recherches sur les Mutants. Il a connu de meilleurs jours... De bien meilleurs... Jacob, je t'en pries, calme toi..."

Jacob le foudroya du regard. Judith, quant à elle, semblait juste complètement paumée.

L'anthropologue attendit que l'ambiance se détende et continua :

"Le Professeur Bateson dirigeait cette unité... Il est malheureusement décédé dans un accident de la route il y a peu... Dès lors, nous avons été licenciés tous les trois ainsi qu'une autre chercheuse et notre secrétaire... Ce que, mon cher ami Jacob, ne savait pas c'est que l'unité existe encore... Sans nous"

John Jacob lâcha dans un grognement.

"Encore un sale coup de Sears !"

Elliott n'y faisant pas attention termina :

"La nouvelle directrice n'est pas très aimable. Loin de là... De plus, je dois admettre Monsieur Lévy que Jacob, Judith et moi même ne sont pas les mieux placés pour lui parler... Sears l'a placée. Et Sears vouait une haine personnelle au Professeur Bateson. Ainsi qu'à tous ses proches. Mais je crois que notre amie israélienne raflait la mise sur ce coup..."

Il souriait légèrement. Cela semblait d'ailleurs être une private joke du laboratoire, vu que fait inouïe, Judith esquissa un sourire. Jacob conclut en rigolant :

"Oui, le coup des serrures de la voiture de Sears..."

S'étant calmé, il reprit :

"Navré, jeune homme pour ma fureur de l'instant... Mais ce bonhomme en veut à notre peau et quand on m'annonce qu'une inconnue, une parfaite inconnue a pris sa place... Je dois admettre que je suis un peu en colère..."

Judith regardait ses chaussures. Puis relevant la tête en direction de Nathan, elle ajouta :

"Mais elle ne connaît pas Nathan ! Il pourrait peut être faire quelque chose, non ?"

Interloqué, Jacob décrocha le téléphone du Dr. Elliott sans que celui-ci ne puisse réagir et composa rapidement un numéro qu'il semblait connaître par coeur. Sans attendre que quelqu'un ne décroche, il colla le combiné dans les mains de Nathan.

"C'est le GERM que j'ai appelé... Jeune homme vous n'avez qu'à dire que vous... venez pour la consultation ! Et puis brodez, mais ne parlez pas de nous !"

Une voix froide se fit entendre dans l'appareil.

"Dr. Cameron Dwyer, j'écoute"

"Et qu'est ce qui vous fait penser que je pourrais vous venir en aide ?" lança une voix tout ce qu'il y avait de moins avenant.

Effectivement la dame n'avait pas l'air commode ! Le temps pour Nathan de se faire cette réflexion, le ton changea et se fit plus aimable, plus charmeur... tout en gardant cette petite raideur dans l'intonation.

"Excusez moi, Monsieur... Il se trouve que nous... Pardon, JE suis assez débordée en ce moment. Il y a eu un remaniement dans le laboratoire à l'occasion duquel JE me suis débarrassée de tout un tas de parasites séniles ou incompétents..."

Regards d'indignation dans la salle échangés entre John Jacob et Judith Misrahi. Seul Elliott demeura imperturbable...

"Quoiqu'il en soit, quelle est la nature de ce problème, Monsieur ?"

Le Docteur Cameron Dwyer réfléchit quelques instants au téléphone avant de reprendre :

"De manière impromptue ? C'est intéressant, en effet... Et comment faites vous pour vous maîtriser ?"

Le ton était traînant et la voix très lasse... Visiblement là encore, les paroles de la directrice ne débordaient pas d'enthousiasme... comme si les réponses étaient automatiques et son esprit occupé par tout autre chose...

"D'où venez vous, Monsieur ?" ajouta t'elle, mollement.

Puis reprenant un peu de poil de la bête, elle termina :

"Quoiqu'il en soit, je vais vous donner les horaires de la prochaine consultation... Si vous avez entendu parler du GERM, c'est surement par quelqu'un qui connaissait l'ancienne formule. La nouvelle consultation est bien plus professionnelle, plus scientifique, plus maitrisée... L'amateurisme est fini ! Je vous demanderai en revanche un instant, le temps que je prenne mon agenda..."

A nouveau, Jacob fulminait intérieurement. Mais le stratagéme avait l'air, pour l'heure de fonctionner...

Nathan toujours le combiné à la main attendait la réponse du Dr. Dwyer.

Dans la salle, les scientifiques patientaient sans mot dire... Quelques longues minutes s'écoulèrent sans que la directrice ne reprenne la conversation. La communication était toujours en cours, mais rien ne se passait...

Jacob fut le premier à rompre le silence. Ricanant, il commenta :

"Bah si elle arrive même pas à retrouver son agenda, c'est sur que c'est un progrès pour le GERM de l'avoir embauchée !"

Judith pouffa quelque peu, avant d'ajouter :

"Encore un grand pas pour la science ! D'ailleurs, Professeur Elliott, elle sort d'où celle là ? Elle a fait quoi avant d'atterrir ici ?"

L'anthropologue répliqua sans ciller :

"Inconnue au bataillon. Je ne crois pas avoir eu entre mes mains son curriculum vitae mais Sears semble lui faire une confiance absolue..."

Nouveau rire de Jacob :

"Certainement qu'elle a un grand nombre de talents cachés réservés à Sears !"

Puis le silence reprit ses droits dans le bureau d'Elliott... Après un temps que Nathan ne pourrait évaluer, la porte s'ouvrit en grand sur un homme et une femme en blouse blanche.



"Dr. Cameron Dwyer, Messieurs et Mademoiselle" lança la femme d'un ton neutre. "Vous cherchiez à prendre rendez-vous ?" ajouta t'elle d'un ton pincé.



L'homme quant à lui n'avait pas l'air très commode non plus. Même carrément agacé.

"Quelle est la raison de ce colloque ? Elliott, nous sommes allés à Eton ensemble, avez vous si peu de fierté que vous vous permettez de faire des canulars téléphoniques au Docteur Dwyer ? Et vous, heureux de vous voir revenus de vos vacances guatémaltèque mais je ne peut que m'étonner de votre présence ici..."

Judith voulut disparaître sous sa chaise. Elliott n'était pas à l'aise. Et Jacob avait la bouche ouverte, déformant son visage de façon grotesque.

Ce dernier réussit tout de même à prononcer :

"Sears... Bon Dieu, Sears, espèce de canaille..."

Le Docteur Dwyer sans quitter ses lunettes de soleil considéra la petite assemblée rebelle.

"A toutes fins utiles, mon poste téléphonique comporte l'affichage des numéros... Qui a eu cette idée de génie ? Et qu'aviez vous à me dire de si important pour user d'un tel stratagème grotesque ?"

Le Dr. Dwyer parut un instant interloquée par la question de Nathan. L'observant de ses lunettes opaques, elle fit mine de prendre la parole puis se ravisa...

Ce fut Sears qui répondit à sa place.

"Jeune homme, ce que NOUS pouvons savoir sur les relations entre Satan et les mutants importe peu... Après tout, en bon théologue, le lien est évident, non ?"

Le Président de la NYCU avait un sourire inquiétant.

"En fait, j'ai essentiellement à causer avec l'andouille qui m'occupe un bureau et son collègue de toujours... Les autres, vous pouvez disposer"

La possibilité offerte n'en était pas réellement une. L'injonction était appuyée. Et pour la renforcer, le Dr. Dwyer montra la sortie à Judith et Nathan, les poussant d'une main ferme...

Une fois dans le couloir, elle partit sans ajouter mot.

Du couloir, montaient des propos vifs. Sears et Jacob s'enguirlandaient vraisemblablement. La voix d'Elliott n'était pas audible en revanche.

Judith lança à Nathan, doucement :

"Bon allez viens, c'est pas la peine de rester là... Ces deux là peuvent en avoir pour des heures à se traiter de tous les noms. Ca te dit que je te fasse visiter ?"

Et sans attendre la réponse de Nathan, elle le conduisit en direction des pelouses de l'Université...

NYCU - Extérieur / Jour