[LeX 4.3.2] NYCU : sounds of science

A peine étaient-ils arrivés, qu'une femme s'était approchée d'Esther. amy s'était instinctivement raidie. Etait-ce une bonne ou une mauvaise chose? Apparemment, la femme, prénommée Judith connaissait bien leur professeure et elle ne tarda pas à expliquer ce qu'il se passait à Esther qui s'empressa de les entraîner à l'intérieur du bâtiment. Amy emboîta le pas à l'ethnopsychologue de l'Institut avançant dans ce dédale de couloirs, en essayant de ne pas perdre Esther et de suivre la conversation des deux femmes en même temps. Mais ce ne fut guère chose aisée, et la jeune femme ne tarda pas à les laisser pour pénétrer dans un bureau avec son ancienne collègue, laissant seuls les trois jeunes gens. C'était maintenant qu'Amy devait faire son travail. Elle regarda un bref instant Hjördis et Juan, se demandant si tout se passerait bien. Pour l'occasion, à la demande d'Esther de s'habiller normalement, Amarenna avait revêtu une jupe plissée écossaise noire et rouge qui arrivait juste au dessus des genoux, avec un petit pull noir à col V. Elle portait également des bottes à talons noires. Une chemise pour les papiers prenait place dans ses bras, afin de donner davantage l'impression qu'elle était étudiante et ses cheveux étaient relevés avec l'habituel - à présent - baguette chinoise. A tout hasard, elle avait glissé quelques épingles à chignon pour le cas où il y aurait besoin de forcer légèrement une serrure. Elle-même ne l'avait jamais fait mais, qui sait, peut-être que Juan saurait le faire, lui...

Bref. Une fois livrés à eux-mêmes, Amarenna jeta un bref coup d'oeil au plan qu'elle avait pris la veille à la fin du briefing pour pouvoir se repérer dans les lieux. Elle l'avait étudié une bonne partie de la nuit afin de pouvoir donner l'illusion d'avoir l'habitude d'être dans cette fac. Elle regarda la porte par laquelle Esther était passée, puis fit signe à ses deux camarades.

"Allons-y. Plus vite ce sera fait, plus vite nous rentrerons." fit-elle simplement avant de se diriger vers ce qui devait être les sous-sols.

"Ca ne devrait pas poser trop de problème au départ. Mais si besoin, Juan, tiens-toi prêt. Essaye de repérer, sur le chemin, une salle vide, ouverte qui pourrait nous servir de replis..."ajouta-t-elle à voix basse pour que seuls les concernés l'entendent.

Visiblement, le sens de l'orientation d'Amy n'était pas trop mauvais, puisqu'ils approchèrent de l'endroit cible. Les étudiants se faisaient de moins en moins nombreux au fur et à mesure qu'ils avançaient, pour ne pas dire de plus en plus absents. Cela s'avérait plutôt facile pour le moment. Mais fallait-il pour autant se reposer sur leurs lauriers? Non. Et Amy en eut la preuve quelques minutes plus tard lorsqu'ils furent bloqués devant un poste de garde. Qu'est-ce que c'était que cela? Cela ne faisait pas partie des plans indiqués... En tout cas, cela semblait être une étape obligée de leur parcours. Amarenna observa les deux gardiens. L'homme semblait plus engageant que la jeune femme. Cela n'empêchait pas qu'ils devaient montrer patte blanche. Allaient-ils, déjà, être bloqués et devoir utiliser le pouvoir de Juan? Amy se tourna vers l'homme.

"Je suis désolée, c'est mon prof qui nous a demandé d'aller chercher un document pour lui aux archives. Je suis en anthropo..."[color] fit-elle rapidement avant de se tourner vers Hjördis et d'ajouter: [color=corail]"Quelle tête de linotte je fais... J'ai totalement oublié de prendre le pass qu'il m'a confié... En plus, si on retourne là bas les mains vides, je vais encore me faire ridiculiser..."

Elle se retourna vers l'homme et ajouta:

"Vous comprenez, c'est la première fois qu'il me témoigne un peu de confiance..."

Et si cela ne fonctionnait pas? Il ne resterait plus qu'à utiliser le pouvoir de Juan. Elle se tourna d'ailleurs vers celui-ci, espérant qu'il entrerait dans le jeu.

Amy avait simplement hoché la tête en réponse aux paroles de Juan. Elle ne savait pas s'il avait bien ou mal pris ses propos, mais elle n'avait pas le temps de s'en préoccuper pour l'instant. Au premier post de contrôle, les charmes de Hjördis eurent raison du garde. Amarenna eut peine à retenir un sourire amusé, par le jeu de sa coéquipière. En tout cas, elle avait eu raison de l'aider à se vêtir. L'homme, Ringo les mena alors vers le laboratoire de Bateson. Jusque là, les trois LeX ne se débrouillaient pas trop mal. Mais.. Cela risquait de se corser. La jeune femme remarqua rapidement le groupe de gardes devant la porte, et s'adressa au dénommé Ringo.

"Il y a beaucoup de surveillance, pour des archives... Vous craignez un vol?" demanda-t-elle alors.

En tout cas, mieux valait repérer les potentiels dangers. Ce poste de garde risquait de bloquer une potentielle sortie. Il faudrait rester prudent. Elle jeta un bref coup d'oeil à ses camarades tout en suivant le garde. Elle reporta ensuite son attention sur le groupe. Ils étaient lourdement armés. Ca n'était pas rassurant. Et dire qu'Esther leur avait dit que la seule difficulté, ça serait de retenir Sears... Le regard de la brunette se fit légèrement plus sombre, plus sérieux tandis qu'ils avançaient et pénétraient dans le bureau d'anthropologie. Il leur faudrait passer le poste de garde. Néanmoins, cela ne se ferait, sans doute, pas aussi facilement que le premier. Au moins, ils avaient avancé vers leur destination et pouvaient repérer les dangers... Mais Amarenna allait devoir trouver quelque chose, maintenant.

"Bonjour, Professeur." commença-t-elle en faisant un pas pour entrer dans le laboratoire.

*Réfléchis, amy... Réfléchis... Trouve quelque chose... Tu n'es pas une ampotée, non plus...*

Plus facile à dire qu'à faire, néanmoins. Amy était une jeune femme intelligente, mais l'anthropologie, elle n'y connaissait rien. Qu'est-ce qui lui avait pris, alors? Simplement, elle pouvait au moins donner un nom si on lui posait la question.

"Notre professeur d'anthropologie aurait besoin de documents pour le prochain TD des première année... Surtout qu'il m'a parlé d'une inspection lors de son prochain TD, et il ne voudrait pas avoir d'ennuis..."

C'était une excuse bidon. Elle le savait bien. Mais, en même temps, cela leur avait permis de repérer le trajet. Il faudrait, sans doute, voir avec Juan pour un passage plus discret. Mais avant, il fallait ressortir de là. En espérant que Juan et Hjördis restent dans le petit jeu...

Tout en attendant la réponse du viel homme, Amy observait les lieux, couloir, bureau d'anthropologie, pour savoir s'il y avait un moyen de passer discrètement pour accéder au laboratoire de Bateson.

La conclusion fut sans appel : le passage obligé pour rejoindre l'objectif était l'endroit où se trouvait les gardes. Amarenna put néanmoins constater, qu'en plus du laboratoire d'anthropologie, des WC étaient accessibles depuis le couloir.

"Ah b'jour Mademoiselle, vous êtes bien aimable de v'nir me visiter" répliqua l'homme, marmonnant quelque peu et tremblant de tous ses membres.

Il essuya ses lunettes avec un pan de sa chemise et poursuivit :

"Mais qui que c'est votre professeur, Mademoiselle ? Et de quels documents vous a t'il demandé de chercher ? Moi on m'a rien dit..."

Cela s'annonçait beaucoup plus dur que prévu par Esther. Pour le coup, Amarenna n'aurait pas été contre avoir Laura avec elle. La benjamine des Lex aurait pu dessiner un petit quelque chose qui aurait occupé les gardes le temps qu'ils puissent passer le poste de garde pour pénétrer dans le laboratoire du professeur Bateson. Pourtant, ce n'était pas une option envisageable. Il fallait faire avec ce qu'elle avait là. Le vieil homme lui demanda qui était son professeur et quel était le sujet traité mais se désintéressa rapidement d'elle pour porter toute son attention sur Hjördis. Ca aurait pu être un brin vexant si, malgré tout, ça arrangeait bien les affaires de la jeune femme. Restait maintenant à ce que elle et Juan prennent congé du vieil homme. Elle se retourna vers le mexicain pour lui faire signe de sortir discrètement, mais... Il était parti, déjà.

*Quel muffle!!*

Elle secoua tristement la tête tout en remarquan que le vieil homme fermait la porte de sortie.

*Et merde...*

Déjà Juan qui les prenait pour des potiches, ensuite se faire enfermer, Amy commençait à se demander ce qui les attendait encore maintenant. Pourtant, elle ne pouvait pas rester là sans rien dire. Elle jeta un coup d'oeil à Hjördis. Celle-ci se débrouillait vraiment bien. La brune s'approcha de la blonde et se mit sur la pointe des pieds pour lui glisser à l'oreille:

"Je te laisse t'occuper de lui. Si tu as un problème, tu cries très fort et on rapplique. Sinon, tu fais faire le froid, il a pas l'air d'aimer ça."

Sur ces mots, elle s'écarta légèrement. Il lui restait à trouver un moyen de sortir. Juan était parti, elle ne savait pas trop où. M'enfin... Il avait repéré des toilettes tout à l'heure. Peut-être était-il parti là bas? Bah... De toute façon, Amy ne pourrait sans doute rien faire de là. Pourtant, en jetant un nouveau regard à la pièce, la jeune femme repéra une petite porte. Peut-être pourrait-elle se débarasser de l'homme sans abandonner Hjördis? Ca ne serait, certes, pas très gentil pour ce vieil homme qui ne leur avait rien fait. Pourtant... Ce pouvait-être un plan B pour Hjördis si elle ne parvenait pas à s'en dépétrer. Elle revint vers la blonde et recommença son petit manège des messes basses:

"S'il devient trop collant, tu l'assomes, le baillonnes et tu l'enfermes dans cette petite pièce, là... Et si tu sors, prends des papiers, n'importe lesquels, histoire de dire que tu as ce pourquoi on était venus. Et vas aux toilettes."

Sur ces mots, elle se tourna vers l'homme, s'excusant auprès de lui, mais elle devait aller aux petits coinrs. Ce qu'elle ne dit pas, c'était qu'elle espérait y retrouver Juan et passer dans le laboratoire du professeur Bateson à l'aide du pouvoir du jeune homme. Bien entendu, cela ne lui plaisait pas trop d'abandonner ainsi Hjördis. Mais Juan ne leur avait pas laissé le choix.

Elle secoua la tête et commença à se diriger vers la porte et posa la main sur la poignée pour l'ouvrir et traverser le couloir jusqu'aux toilettes.

Amarenna ne fut pas retenue par le Professeur qui ne la remarqua, à vrai dire, certainement pas. Passant dans le couloir elle fut l'objet des railleries des gardes...

"Hé hé hé, Miss Bécébourge va retrouver son pote Charlie Brown" lança l'un des hommes pas du tout discrêtement. Visiblement ça les faisait tous beaucoup rire.

Amarenna retrouva donc sans aucun problème Juan dans les toilettes

[j'ai préféré mettre en code, on sait jamais si Amy se fait retenir...]

Amy regarda Juan calmement, malgré les reproches de celui-ci et reprit sur le même timbre que lui:

"Tu ne m'apprécies pas? Ok, je crois que je l'ai compris. Je l'ai compris hier. Pas de soucis pour moi. Mais il faut quand même qu'on arrive à bosser ensemble. Sache, par contre, que je n'ai rien contre toi et que malgré ce que tu penses, je te respecte. Que tu prennes des initiatives, je n'ai rien contre. Mais la prochaine fois, préviens avant de disparaître. C'est tout ce que je te demande. Ensuite, les gardes pensent qu'on veut prendre du bon temps, ils vont nous foutre la paix. Quant au vieux, il ne prête attention qu'à Hjördis. Mais je lui ai dit de faire attention. Il y a autre chose ou on peut passer à la suite? Et pour ton portail, on va voir ce qu'on peut faire..."

Maintenant, il ne lui restait plus qu'à attendre de voir ce qu'allait faire Juan. En attendant sa réaction, elle reçut un message via communicateur en provenance de Math. Il allait falloir faire vite pour aller les aider. Mais pour l'instant, ils ne pouvaient pas grand chose... Juan traça un premier portail. Effectivement, ils ne pourraient pas passer à deux. La jeune femme grimaça. Elle n'était pas très chaude pour passer à travers ce truc, mais elle n'avait pas trop le choix.

"On se retrouve de l'autre côté, Whormole" fit-elle simplement au jeune homme.

Elle espérait qu'il la rejoindrait rapidement, n'ayant guère envie de rester seule dans ce laboratoire trop longtemps. La jeune femme baissa les yeux vers le portail horizontal qui se trouvait devant elle et prit une grande inspiration avant d'avancer dedans. Bien entendu, qui dit portail horizontal dit chute et c'est sur les fesses que la demoiselle arriva de l'autre côté, subitement heureuse d'être passée seule. Elle se releva prestement pour voir arriver Juan. Il n'avait pas trop tardé. Ca allait. Elle entendit alors un bruit dans le couloir. Visiblement, les gardes venaient de partir. A cause de ce qu'il se passait dehors? Amy se saisit de son communicateur pour envoyer un message à Math:

"Préparez-vous, je crois que la cavalerie arrive en la personne d'une unité de garde qui se trouvait devant le bureau de Bateson... Quoiqu'il en soit, on fait le plus rapidement possible pour vous rejoindre. Tenez le coup et vous mettez pas trop en danger... Math, prends soin des filles..."

Sur ces mots, elle rangea l'objet et sursauta à l'arrivée de Hjördis. Par où était-elle passée? Bah... Elle n'avait pas le temps de poser la question. Le petit groupe était au complet. Il allait, maintenant, falloir se mettre au boulot. Elle reprit donc la parole à l'adresse de ses deux coéquipiers:

"Vu le bordel ambiant, il y a du boulot... Autant se le partager pour aller plus vite. Euh... Juan, est-ce que tu peux faire un portail vers l'Institut, ou pas? Si c'est pas le cas, il faudrait que tu en fasse un dans le véhicule par lequel on est venu. On va pas détruire tout ça, mais le transférer pour l'étudier au calme. J'ai peur qu'on ait de la visite, s'il y a une attaque externe... Bref. Juan, Hjördis, je vous laisse vous occuper des papiers pour l'instant. Tout ce qui semble avoir un rapport de près ou de loin avec les mutants est à mettre de côté et à envoyer à l'Institut, ou dans notre véhicule. Je vais commencer par les ordinateurs, voir si je peux trouver quelque chose..."

Le regard d'Amy se porta alors sur le coin le plus rangé de la pièce et elle fronça les sourcils. Cela ressemblait à du matériel scientifique. Qu'est-ce que cela faisait là?

"Avec un peu de chance, je saurai ce que c'est que tout ça..." fit-elle en désignant le coin propre. "Je m'en occuperai après..."

A ces mots, la jeune femme s'installa devant le bureau et entreprit de démarrer les outils informatiques pour aller chercher des dossiers, fichiers, qui concernaient les mutants et qui pourrait l'informer sur les fioles et produits qui se trouvaient dans le bureau.

Amarenna se rendit rapidement compte que la plupart des fichiers étaient verrouillés avec un mot de passe. Par ailleurs, l'ordinateur semblait avoir été vidé récemment, aucun des fichiers ne remontant à plus de quelques jours... Elle put en revanche accéder à l'adresse mail du laboratoire. Un certain nombre de mails concernait des demandes de subvention ou des procédures administratives sans grand intérêt. Néanmoins, sur le sujet mutant, son attention fut attirée par deux correspondances, toutes les deux datant de quelques jours.

De : anthropo@nycu.edu
A : cdwyer-germ@nycu.edu
Objet : Recherche

Cameron,

L'élément, au sujet DU mutant, que vous m'avez communiqué colle bien avec la littérature. Je pense que nous tenons une piste. Même si je ne saisis pas réellement les implications de tout ça, j'admets être diablement intéressé. Lawrence a bien fait de vous choisir.

En restant à votre disposition

De : shinyhappyboy@pyramid.ca
A : cdwyer-germ@nycu.edu
Objet : KW64

Avez vous reçu nos dernières nouvelles ? Le Verbe nouveau est arrivé et les mutants l'apprécient énormément. Les résultats sont magnifiques comme vous pourrez le constater dans la lettre qui part dès aujourd'hui.

Bien à vous,
CM

Amy aurait aimé avoir le temps d'imprimer les documents. Pourtant, elle ne le pourrait pas. En effet, alors que ses deux coéquipiers étaient occupés avec les papiers, la jeune femme entendit des bruits venant du fond de la pièce. Se retournant prestement, elle vit une figure sortie tout droit de la mythologie grecque. L'apparition qui se trouvait devant eux lui fit clairement penser à Méduse. Elle détourna rapidement la tête. Si ça se trouvait, comme la Méduse de la mythologie, elle pouvait transformer les gens en statues? Dans le doute, mieux valait ne pas tenter le diable.

"La regardez pas dans les yeux, on sait jamais... Elle me fait penser à la Méduse de la mythologie grecque..." souffla-t-elle à ses deux coéquipiers.

Elle se tourna vers Hjördis et ajouta:

"Freyja, occupe-là le temps qu'on termine... On fait le plus vite possible..."

Sur ces mots, elle se retourna vers Juan et reprit la parole:

"On en évacue le plus possible. Ensuite, on file un coup de main à Hjördis. Prépare-toi à ouvrir un nouveau portail pour... N'importe où ailleurs qu'ici..."

A ces mots, la jeune femme débrancha rapidement le matériel informatique pour les faire passer par le portail et tâcha de faire suivre le même chemin à un maximum de papiers. Il fallait que Hjördis gagne du temps. Un maximum de temps pour leur permettre de tout évacuer. En même temps, elle tâchait de garder un oeil sur sa camarade pour s'assurer qu'elle allait bien. Si ça se trouvait, la méduse ne resterait pas seule très longtemps. Mais il fallait espérer que ça serait suffisant.

Amy eut juste le temps de débrancher en hâte la prise du petit ordinateur portable et de le jeter au travers du portail de Juan. "Méduse" ayant repéré son mouvement brusque se jeta sur la demoiselle, la faisant tomber à la renverse. Elle affichait maintenant un rictus inhumain et le gémissement était devenu un cri strident. Écrasée par la masse corporelle de son assaillante, la chef des Lex constata avec déplaisir que la peau de celle-ci était dure... et qu'elle pesait plus lourd que ce qu'on aurait pu croire au premier coup d'œil. Le contact était froid, limite glacial. Et elle arborait une dentition impressionnante, complètement carnassière.

La chose lui avait sauté dessus sans qu'elle ait le temps de s'y préparer. Et ce qu'elle put rapidement constater, c'était que cette chose était réellement forte, et lourde. Pourrait-elle s'en dégager seule grâce au kung fu? A dire vrai, Amarenna n'eut même pas le temps de se poser cette question. Amarenna vit la créature ouvrir grand la bouche pour la mordre quand Juan détourna son attention. A la peur de la mort rapide s'ensuivit la peur de la mort par asphixie lorsque la chose mit sa main sur la bouche d'Amarenna. L'envie de mordre cette main l'effleura l'espace d'un instant, mias la puanteur de la chair infectée et malade, nauséabonde l'en dissuada rapidement. La jeune femme fut saisie d'un haut le coeur. Si ça durait longtemps encore, elle allait vomir. Pouvait-elle essayer de fusionner avec l'ombre d'un de ses camarades? Là encore, l'idée ne resta pas plus d'une fraction de secondes dans sa tête. Il y avait trop de lumière dans la pièce. Il aurait, d'abord, fallu qu'elle puisse demander aux autres d'éteindre.

En parlant des autres... Avaient-ils pu profiter de ce laps de temps pour envoyer tout ce qu'ils étaient venus chercher dans la voiture? Le portail était-il toujours ouvert, ou bien fermé? Mais elle n'avait pas le temps d'y penser. Ou plutôt si, elle l'aurait bientôt, grâce à l'intervention de Hjördis, providentielle. Mais, rapidement, ce fut l'islandaise qui se retrouva aux prises avec la chose. Amarenna se retrouva libre de ses mouvements, et de respirer. Pourtant, lorsqu'elle avala une bonne goulée d'air, la première chose qu'elle fit fut de se retourner pour déglutir. Non. Vraiment, ç'avait été une épreuve douloureuse pour elle. L'espace d'un instant, elle ne sut plus où elle était. La jeune femme attrapa un morceau de papier pour s'assuyer la bouche et se releva en tremblant, adressant un signe de la tête à Juan pour le remercier de la diversion. C'est alors qu'elle fut saisie par l'ampleur de la situation.

Son visage la démangeait, là où les mains de la monstresse s'étaient posées, mais elle s'interdit d'y porter les siennes. Il fallait libérer Hjördis. Elle se retourna vers Juan, le visage grave.

" Il faut déclencher le pouvoir de Freija. Il doit bien y avoir un système d'extinction d'incendie, dans ce truc... Je vais essayer d'en déclencher un avec les produits, là bas... Si tu veux bien continuer d'évacuer les documents tant que ton portail est toujours ouvert... Quand il sera fermé, essaye d'ouvrir l'autre derrière la Méduse..."

Sur ces mots, elle adressa un nouveau signe de tête à Juan, un autre merci silencieux, puis se dirigea d'un pas tremblant et peu assuré vers l'étagère rangée et attrapa une poubelle qu'elle emplit de papiers sans importance puis prit ensuite les fioles qu'elle claqua dans la poubelle,avant d'attraper un des becs bunzen qu'elle alluma en le penchant au dessus de la poubelle pour que son contenu s'enflamme. Elle repoussa ensuite la poubelle vers le milieu de la pièce pour déclencher le détecteur. Il fallait que ça marche. Ou, au moins, que ça effraye suffisemment la chose pour qu'elle prenne peur et lâche Hjördis.

Amarenna trouva sans difficulté le matériel qu'elle cherchait : des papiers que personne ne lirait plus jamais brûlaient joyeusement dans la poubelle en compagnie du contenu des quelques fioles que Hjördis n'avait pas eu le temps de bazarder dans le portail. Comme prévu, le détecteur de fumée qui n'avait pas été déconnecté se déclencha et les jets d'eau arrosèrent la pièce. Par ailleurs, une alarme stridente rententit dans la pièce.

La créature était en train de lever le poing pour frapper Hjördis au visage. Le déclenchement du système incendie l'arrêta un instant.