Vive le printemps !

Il était hors de question pour Carrie de venir embêter Luther. Quelques vieux dossiers en main et une tasse de café dans l'autre, la professeur voulait profiter de l'après-midi pour prendre de l'air. Elle n'avait pas profité de l'occasion pour se vêtir différemment de l'habitude. Même si elle travaillerait dehors, elle devait quand même s'habiller comme lorsqu'elle travaillait normalement! Elle ne prit pas son veston, mais reste vêtue d'une chemise et d'un pantalon élégant. Dès qu'elle fut dehors, elle apercut le journal sur le perron. Déposant ses dossiers et sa tasse de café sur le perron, elle s'assit dans les escaliers et commença à feuilleter tranquillement les nouvelles.

"Hum..."se contenta-t-elle de dire au sujet des articles dans le journal. Cela se passait de commentaire, définitivement.

La jeune femme regarda par dessus ses lunettes de lecture pour jeter un coup d'oeil à Luther qui faisait ses exercices. Très bien, se dit-elle. Au moins un élève qui prenait les bienfaits d'un corps en santé au sérieux. Elle déposa alors sans ménagement le journal où elle l'avait pris et ouvrit son premier dossier, afin de faire une revue de tout ce qui s'était fait. C'était la période de l'année où le COSEQUEM faisait ses bilans et ils viendraient surement la voir pour qu'elle leur redonne ses affaires. Et elle préférait tout mettre en ordre immédiatement. Elle prit une gorgée de café et commença à regarder le premier dossier. À voix haute, elle murmura:

"Oh, l'affaire Murray..."

Elle se remémora cette affaire avec un frisson dans le dos. Non, elle n'allait pas faire le ménage dans celui-ci en premier. Carrie déposa le dossier ouvert à côté d'elle lorsqu'un coup de vent faire voler une feuille aux pieds de Luther. Elle referma le dossier pour ne pas risquer un autre coup de vent et marcha rapidement vers Luther, ne voulant toutefois pas le déranger dans ses exercices. La feuille aux pieds de Luther comprenait Une nom ainsi qu'une photo:

C'est tout affairé à finir ses tractions que Luther mit le pied sur la photo... Oups... Il se baissa pour la ramasser et l'essuyer sur son pantalon, pour tomber nez-à-nez avec Carrie qu'il interpella alors avec sa fraîcheur naturelle.

"Hey ! Salut là ! Vous venez-tu aussi faire vos exercices ? C'est cool qui fasse bon là, j'étais tanné de rester à l'intérieur à cause de la maudite pluie."

Il lui tendit alors la photo, en disant.

"Vous avez du échapper ça... Mais je me suis pitché dessus sans faire exprès..." Il regarda un instant la photo. "Faque, yest ptet plus moche qu'avant, mais j'y ai ptet arrangé le portrait aussi. C'est-tu un genre de serial killer ?

Paolo sortait de son bureau, il venait de lire un message de Frédéric Gourmin disant que le petit Justin était de retour dans sa famille et ne garderait de cette histoire que très peu de souvenirs, pour cela il l'avait un peu aidé. La manipulation de la mémoire avait peut-être du bon parfois, mais c'était là une question éthique qui ne manquerait pas d'agiter beaucoup de de méninges lorsque les pouvoir mutants seront acceptés, car il le seront un jour, c'était sûr...

C'est le coeur léger que le géologue s'était lancé dans une petite ballade autour des bâtiments. Il arriva en vue de Carrie et de Luther qui semblaient avoir une discussion autour d'un document que le jeune homme tendait à sa professeur.

Carrie... depuis la soirée il n'avait pas vraiment osé la revoir en tête à tête. Il sentait à chaque fois un sourire stupide venir à ses lèvres lorsqu'il la saluait et cela avait le don de l'agacer. Il se sentait bête, un vrai gamin au cerveau ramolli par l'adolescence. Et pourtant il faudrait bien tenter une nouvelle approche. Au moins Luther était là et ça devrait épargner la tension de la rencontre entre 4 yeux.

Paolo prit une bonne inspiration et s'approcha d'un pas volontaire, le sourire aux lèvres.

- Mademoiselle Marcin, monsieur Pollender... belle journée n'est-ce pas ?!

* Stupide... et pourquoi pas leur demander s'ils ont bien dormi tant que t'y es ! T'as rien trouvé de mieux hein ?!... *

Approche maladroite digne d'un cours de ce qu'il ne faut pas faire ou d'un film comique, voire un film catastrophe du genre le naufrage du Titanic... Paolo sombrait corps et biens dans un océan de désespoir...

"Un serial?"

Carrie était restée perplexe devant ce que le jeune homme lui avait dit. Elle avait mal compris ce qu'il avait voulut dire. Céréales? Qui voulait tuer des céréales? Mais finalement, elle avait compris. Elle avait décidemment encore des efforts à faire en anglais. Elle hocha la tête lentement et referma ses doigts sur le papier. Elle arqua les sourcils en regardant la photo:

"J'imagine que le terme ne lui serait pas entièrement incompatible." dit-elle d'une voix dure.

L'avocate allait se retourner pour remettre le papier dans le dossier lorsqu'elle entendit la voix de Paolo qui la coupa dans son élan. Carrie voulut tourner la tête pour le regarder, mais usa de tous ses efforts pour continuer son mouvement déposer la photo dans le dossier. Elle finit par se redresser très lentement - pour que ca fasse naturel - mais surement trop lentement. Elle fit alors face à Paolo et Luther tandis qu'il commentait le temps. Carrie ne répondit pas sur le champ, premièrement parce que mis à part "Oh oui, superbe journée", elle ne savait pas quoi répondre. Et deuxièmement parce qu'elle se voyait très très mal dire "Oh oui, superbe journée!". Après un moment de silence, Carrie ouvrit la bouche et 2 mots en sortirent:

"En effet..."

L'avocate tourna le dos aux deux hommes pour se pencher vers les dossiers et les rassembler. Elle prit sa tasse de café, ensuite, et refit face à Paolo et Luther. Au moins, elle pourrait se proteger avec le café...Moment embarassant? Hop! Une petite gorgée...

"Retournez à vos exercices, Monsieur Pollender. Je vous ai assez interrompu comme cela...Monsieur Santero? Avez-vous quelque chose de prévu aujourd'hui?"

Luther eut l'air intrigué que Carrie puisse se trimballer avec la photo d'un tueur en série, et s'apprêtait à l'interroger sur ce fait, lorsque Paolo fit son entrée, ce qui permit au brave Québecois de se fendre d'un nouveau sourire colgate, le rendant en une parfaite publicité pour des sous-vêtements, bien qu'il ne portât à ce moment là qu'un pantalon de sport.

Mais en tout cas, ce qui se déroulait sous ses yeux dépassait l'entendement... Ces deux profs se comportaient comme des collégiens, et il était temps que Luther reprenne les choses en main. Il s'avança donc vers Paolo, et l'attrapa par le bras, pour l'entraîner dans l'herbe.

"Heye ! Salut Msieur Santero là ! C'est une journée malade, y fait de nouveau soleil ! Come on' ! Il faut faire des exercices pour perdre le gras de l'hiver, vous m'accompagnez-tu ? Ca serait full le fun !"

Il fit apparaître à nouveau sa barre à tractions, puis s'y suspendit, fit deux tractions, puis resta en haut pour dire à Paolo

"Come on' ! Enlevez votre t-shirt, et c'est parti ! Je bette que vous pouvez pas en faire plus que moi !"

Il commença alors à faire une série.

Australie

A peine Cameron fut arrivé aux grilles de l'Institut que le comité d'accueil apparut...



"Signature mutante confirmée. Bienvenue à vous, Monsieur Cameron O'Sean"

Les portes s'ouvrirent et le jeune mutant découvrit qu'il n'était pas seul dans le jardin. Non loin de lui, il aperçut deux hommes et une femme dans les jardins de l'Institut.

La façon dont Carrie s'était tournée avait quelque chose de théatral, un mouvement lent que Paolo détailla sous toutes les coutures. L'attente de la réponse parut à la fois interminable et exaltant, un silence qui laissa flotter son esprit comme une plume au vent. A tel point que les deux mots qu'elle prononça semblèrent irréels. Le géologue était transporté, par cette journée fraiche et ensoleillée et par la présence de sa collègue.

Paolo flottait gentiment dans le pays des bisounours lorsqu'elle posa une question qui lui donna soudain un coup de chaud. Est-ce qu'il avait quelque chose à faire aujourd'hui ?! Peut-être... certainement... mais la question n'était pas là, était-ce une proposition de rendez-vous ? Si c'était bien le cas il lui faudrait bientôt d'autres vêtements car ils risquaient fort de finir en cendre. Le professeur Santero tenta une bafouille :

- Euh c'est à dire que n... no...

Il fût coupé dans sa tentative de réponse par la poigne du canadien qui l'entraîna vers... un match de traction ?! Devait-il considérer ça comme une conspiration ? Une excentricité ? De la jalousie de ne pas être le centre d'attention ? Peu importe, Paolo raccrocha irrésistiblement son regard à Carrie comme s'il était magnétisé. Puis regardant Luther faire ses exercices d'un air dubitatif, un sourcil relevé, Paolo aperçut une silhouette au niveau des grilles et l'apparition fugitive de Cérébra. Le Ciel l'avait-il entendu ?! Peut-être...

- Je crois que nous avons une arrivée... dit-il un sourire satisfait aux lèvres.

Cameron fut assez surpris par l'accueil et observa les alentours qui lui parrurent charmants et plutôt calmes.

Il marcha sur quelques mètres avant d'arriver vers un groupe de trois personnes, visiblement plus agées que lui.

Pendant un moment, il se demanda quoi dire, pour ne pas parraître coincé ni trop à l'aise...
Bref, il se sentait plus timide que jamais à ce moment et ne sut dire que:

-...Bonjour...

Okay, maintenant qu'on a dit bonjour, on se présente...

-Je m'appelle Cameron O'Sean,... je suis de Canberra,... en Australie... et heu... je suis nouveau...
Bougre d'idiot! bien sûr qu'ils savent que tu es nouveau, ils ne t'on jamais vu ici!

Cam' pestait contre lui-même pour cette évidence alors qu'il attendait une réponse.

Le destin s'était malheureusement ligué contre lui, et contre les professeurs également, d'ailleurs...

Luther s'empara alors de Cameron sous son aile protectrice, et lui lança

"Come on boy. Je vais te faire visiter la maison. Tu vas capoter ben raide. On va laisser un peu les profs là... y'a de la rumba dans l'air."

Puis il l'entraîna à l'intérieur.

Etait-ce réellement une si bonne idée de laisser un nouvel arrivant aux mains de Luther Pollender ?... Le problème éthique soulevé avait de quoi agiter les neurones même à un grand philosophe. Mais pour une fois, un peu d'égoïsme ne ferait pas de mal... n'est-ce pas ?! Ce n'en était pas vraiment après tout... Paolo se chercha un argumentaire pour se convaincre.

- Bonjour monsieur O'Sean, bienvenue. dit-il simplement à l'adresse du jeune garçon, son sourire chaleureux aux lèvres.

Mais la messe était dite et Luther entrainait déjà la nouvelle recrue vers les bâtiments pour accomplir son devoir. Quel dévouement ! Mais non sans glisser un petit commentaire qui ne manqua pas de piquer le géologue.

De la rumba ?!!...

Heureusement que le mexicain avait la peau un peu mate, cela masquerait quelque peu son rougissement. A vrai dire, il avait essayé d'ôter de son esprit une quelconque idée de discussion autre que platonique entre sa collègue et lui, même si au fond il mourait d'envie de reparler de la soirée d'anniversaire de l'Institut et peut-être de reprendre où ils en étaient resté. Paolo n'était vraiment pas le mythe du latino, et ce tête-à-tête risquait d'être très drôle à voir de l'extérieur, moins pour ses deux participants.

Attendant que les deux élèves se soient éloignés, Paolo tenta une approche qui valait ce qu'elle valait :

- Le Printemps vous réussi, vous êtes très en beauté mademoiselle Marcin.

Ses lèvres avaient gardé une expression presque neutre mais son sourire s'exprimait par son regard doux, posé sur la référente des Justix.

Cet institut avait l'air plutôt sérieux mais étrange. Personne ne l'avait vraiment accompagné jusqu'ici. Il espérait qu'il y aurait tout de même des adolescents de son âge.

Cameron remercia d'un signe de tête les proffesseurs et partit à la suite de Monsieur Pollender. Le fait qu'ils l'aient appelé "monsieur" l'avait un peu gêné mais il s'habituerait...

Europe

Le voyage en avion se passa sans problème et ce fut un Victor frais comme un gardon qui posa le pied à New-York. Feuerstürm s'était occupé de tout : réserver le vol, le payer mais aussi faire venir un taxi l'attendant à l'aéroport.

Après avoir réglé la course avec les quelques billets que l'agent finnois lui avait laissé à cet effet, Victor s'avança vers les grilles de l'Institut où l'attendait un drôle de comité d'accueil...



"Signature mutante confirmée. Bienvenue à vous, Monsieur Victor Verhoeven"

Les portes de la grille s'ouvrirent et Victor put apercevoir un homme et une femme dans le jardin...

Ses parents avaient été d'accord pour le laisser venir ici. Depuis ce moment, Victor avait traversé différentes phases. Tout d'abord la joie à l'idée d'y aller, puis la tristesse de perdre ses parents et ses amis, ensuite l'expectative d'y trouver des mutants, suivie de la peur de découvrir que rien n'était comme il l'imaginait.

Feuerstürm avait été d'un grand secours en tout cas, organisant le voyage et canalisant Victor et ses parents, qui malgré tout étaient un peu perdus. Victor avait cédé à tous les clichés avant de partir, bourré ses valises de souvenirs donnés par ses parents, ses amis. Il avait d'ailleurs été dur de leur mentir, mais l'histoire d'une école spécialisée dans le baseball avait eu l'air de passer. Le club lui avait donné sa tenue de match et ses copains avaient dédicacé une balle. Il en avait eu les larmes aux yeux mais avait su rester digne.

Et maintenant le voilà devant l'institut. Le chauffeur lui sort ses sacs et redémarre, le laissant un instant contempler de l'extérieur ce qui allait devenir sa maison pour quelques temps. C'est sacrément grand en tout cas... Empoignant sa valise et son sac de sport, il se dirige vers la grille. Il cherche encore où sonner quand une voix sort de nul part pour lui annoncer de but en blanc que sa mutation est reconnue et qu'il est le bienvenu. Bon, et bien au moins c'est la bonne adresse.

Il s'avance dans le jardin, hésitant sur la marche à suivre, quand il aperçoit un homme et une femme non loin. Ils n'ont pas l'air de professeurs, mais pas non plus d'élèves, un peu trop âgés pour ça. Victor décide tout de même de tenter sa chance. Ils sauront sûrement le guider vers... quelqu'un. Il s'approche donc, le papier avec l'adresse à la main.

"Bonjour, je m'appelle Victor Verhoeven. Je suis normalement attendu aujourd'hui à l'Institut. Est ce que vous sauiez où et à qui je suis censé aller me présenter ?"

Foyer

Lars avait déjà fait le tour du parc et s'engageait dans le jardin, son humeur massacrante s'était un peut adoucit dans l'effort, et la vue des deux professeurs en plein roucoulement le fit un peut relativiser par rapport à la rage qu'il ressentait. Et la venue d'un nouvel élève l'amena à se dire qu'une visite guidée le calmerait surement.

Il s'approcha du groupe qui s'était former. Et dit.

'jour M'zelle Marcin, 'jour M'sieur Santero. tout va bien?

Puis il se tourna vers le je june homme qui venait de se presenter.et lui tendit une main amicale en disant.

Salut je suis Lars Eriksson, et je viens de Suède. Mais appelle moi Lars. Alors si je comprend bien t'es nouveau ici.

Lars lorgna sur les sac en prononçant cette dernière phrase. Se tournant vers Carrie il dit.

Vous voulez que je fasse faire à... Victor -C'est ça- le tour du propriétaire, pendant que vous vous occupez des papiers?

C'était terrible de sentir son cerveau et le bon sens qui allait avec finir en crème glacée fondue comme au Soleil, ou plutôt en l'occurence au coeur d'un volcan... Paolo se sentait stupide, digne d'un pauvre ado bourré d'hormones dansant une salsa enfiévrée. Carrie semblait un peu trop silencieuse, les secondes ou les instants qui passèrent avant qu'elle ne réponde parurent durer une éternité pour se finir par un réponse... étrange. La seule pensée qui traversé l'esprit du mexicain fut :

* ... mm ?!... *

Avait-elle dit ça pour le printemps ou pour la beauté ?... Lorsqu'elle reprit, il fut soulagé que la suite soit un peu plus conventionnelle. Un sourire franc apparut sur le visage du géologue alors qu'il répondait d'un ton léger :

- J'ai eu de bonnes nouvelles concernant les suites de notre dernière mission, et avec le temps qu'il fait je me suis dit qu'une petite balade pour profiter des rayons du Soleil serait une bonne idée... c'était avant de vous croiser car maintenant je me dis que c'était peut-être la meilleure idée de la journée !

La regarder... c'était comme les papillons de nuit qui sont attirés irrésistiblement par la lumière au risque de se brûler les ailes. Avait-il peur de se brûler, lui, Magma ?

- Carrie je... dit-il en faisant un pas vers elle, l'air de vouloir dire quelque chose de très important, ses yeux sombres plongés dans celui de l'avocate.

Mais l'arrivée d'un autre nouvel élève vint troubler ce moment de révélations. Paolo s'arrêta et sembla sortir d'une transe, il sourit à Victor et répondit avec son accent latino lorsqu'il se présenta :

- Oh bienvenue monsieur Verhoeven. Je suis Paolo Santero, et voici ma collègue Carrie Marcin. nous sommes tous deux professeurs.

Paolo allait se résigner à admettre que cette fois, le tête à tête était bien terminé, l'un d'eux devrait accompagner Victor à l'intérieur. Lorsque Lars arriva, Paolo se dit qu'il irait allumer un cierge et remercier le ciel. Le suédois arrivait plus qu'à point nommé, si cela n'avait pas été trop étrange, il l'aurait chaleureusement remercié d'être arrivé à ce moment-là... peut-être même qu'il l'aurait embrassé pour la peine. Mais ce n'était pas le moment de craquer, Paolo aurait surement encore bien besoin de ce qu'il lui restait de nerf et de self-control. La discussion avec Carrie ne faisait que commencer.

Victor salue de la tête les deux professeurs. Il les avait manifestement interrompus dans une conversation, mais il

"Madame Marcin, Monsieur Santero."

Ils ont l'air sympa mais n'ont malheureusement pas répondu à sa question sur la suite des évènements. Il va réitérer poliment quand un jeune homme blond vient se joindre à eux. Mademoiselle Marcin, et pas Madame. Première boulette.

Il sert chaleureusement la main de Lars.

"Oui je viens tout juste d'arriver de l'aéroport en fait. Je suis de France et je m'appelle Victor."

Il attend ensuite la réponse des professeurs pour la suite avant d'accepter l'offre de Lars. Peut être ont ils besoin de lui pour les "papiers" ?

Bon. C'était définitivement la journée de Mars la plus chaude qu'elle avait jamais vécu. Même en France, la température n'équivalait pas cette belle journée de printemps. Carrie passa ses doigts, pourtant gelés, près de son col de chemise, pour essayer de faire baisser la température...Toutefois, c'était une belle chaleur qui l’emplissait d’une béatitude, ma foi, très agréable. Elle se sentait très bien. Un léger sourire se dessina sur son visage lorsque Paolo lui expliqua qu'il avait eu de bonnes nouvelles au sujet de sa dernière aventure avec les X-Plorer. C'était toujours bien d'entendre qu'ils avaient fait une différence à quelque part dans le monde. Elle perdit son sourire lorsqu'il parla de sa balade et de leur rencontre, mais ce ne fut que pour en afficher un plus franc et sincère.

Il fit un pas vers elle et elle ne sut comment réagir. Faire un pas vers l’arrière? Rester immobile? Pourquoi n’y avait-il pas un mode d’emploi qui venait avec ce genre de situation et ce genre de sentiments. Elle aurait voulu s’éloigner, ses habitudes passées l’incitaient à en faire ainsi, mais l’homme devant elle, qui la regardait comme un si elle était une étoile filante, éclatante et éphémère. Et c’était probablement le cas…elle risquait à chaque moment de filer. Carrie n'aurait pas vraiment su quoi répondre à ses paroles et fut donc très soulagée d'entendre Paolo reprendre la parole. « Carrie, je… » Son soulagement fit soudain place à une très grande fébrilité. Elle était, en effet, à la fois très intriguée et nerveuse de connaitre ce qu'il pourrait bien vouloir lui dire en commençant de cette façon.

"Oui?"

Perdue dans son regard sombre, comme dans un beau rêve, elle n'entendit pas Cérébra qui leur indiqua une seconde arrivée. La chose qu’elle voulait écouter c’était la voix de Paolo, si douce et enveloppante. La professeure attendait...attendait toujours ce que Paolo lui dirait, en équilibre sur des sentiments qu'elle ne connaissait pas encore très bien. Mais le rêve, ne dura pas et l'alarme sonna. Comme un animateur de radio sur un mauvais poste satellite, la voix d’un élève parvint à ses oreilles et la tira de son merveilleux songe. Carrie perdit son sourire, tranquillement et se tourna vers Victor. D'un sourire froid, elle salua le jeune homme. Lars ne fut pas très long à arriver lui aussi et il se présenta rapidement. L'avocate soupira et se frotta les tempes. Avec l'accent du jeune homme, elle se douta rapidement qu'il était français et il confirma ses doutes. Lui adressant la parole dans la langue de Molière, elle le salua:

[Français]"Bienvenue à l'Institut, Monsieur Werhoeven. De quelle région de la France venez-vous?"

De par son accent, Victor devinerait sans doute d’où elle venait. Comme cela lui faisait étrange de s'adresser à un élève dans sa langue maternelle. Tout à coup, sa voix lui sembla moins dure que lorsqu’elle s’exprimait dans un anglais académique. Elle se radoucit et parut alors un peu moins dure envers le jeune homme. Cela lui manquait de pouvoir se faire comprendre en français. Certes, il y avait plusieurs élèves dans l’Institut qui pouvaient s’exprimer en français, mais ils ne lui parlaient jamais…Et elle ne faisait pas de démarche vers eux, comme vers la plupart des élèves, même les siens. Les relations interpersonnelles n’avaient jamais été son forte. L’avocate tourna la tête vers Lars qu’elle salua d’un signe de tête sec. Par reflexe, elle parla dans sa langue natale à Victor :

[Français]« Je m’occuperai d’entrer votre nom dans notre registre, Monsieur Werhoeven. Pour le moment, il serait une bonne idée de vous familiariser avec votre nouveau foyer. »

Elle se rendit compte de ses paroles et de la langue utilisée quelques secondes après et répéta le tout en anglais pour Paolo et Lars. Elle porta une main sur son front pour empêcher le soleil de lui entrer directement dans les yeux.

« Monsieur Werhoeven, je vous contacterai une autre fois pour que nous discutions de quelques détails, comme la nature de votre pouvoir, votre âge, etc. Mais pour le moment, inutile d’en faire trop. Monsieur Erikson. Voyez-vous un inconvénient à faire visiter l’Institut à Monsieur Werhoeven? Il y a des chambres de libres dans l’aile des garçons où il pourra déposer ses bagages. »

Carrie pencha la tête pour vérifier si le nouvel arrivant avait bel et bien des bagages. Avant d’oublier, elle sortit un stylo à bille de sa poche et le coinça entre ses dents le temps de prendre une feuille dans un des dossiers. Elle écrivit d’abord le nom de Cameron O’Sean et ensuite celui de Victor Werhoeven afin de ne pas les oublier. Elle remit la feuille dans son dossier et enfonça le stylo dans son chignon. Elle tourna le visage vers Paolo et sourit un peu stoïquement. La situation ne lui plaisait visiblement pas tant que ca. Il lui semblait, en effet, qu’elle aurait encore du travail d’administration. Inutile d’aller déranger le Professeur Zachary avec des nouveaux élèves, la disparition de Cassandre l’occupait assez comme cela. En plus de ses dossiers… Elle tourna la tête vers le soleil qu’elle observa quelques secondes. Elle ne pourra pas profiter du soleil…

*Et de sa chaleur* pensa-t-elle en redirigeant son regard sur Paolo.

Le grand blond serra aussi la main du Français. Un large sourire accroché au visage. Il entendit Carrie questionner le jeune homme en Français, même si il ne comprenait pas tou,t son passage par Montréal lui permit d'entrevoir la teneur de la discution. La traduction Nelson-Monfortiènne de la professeur le conforta dans sa compréhension.
Quand cette dernière lui demanda de faire visiter l'institut, Lars fit claquer ses talon, et dans une pêle imitation de garde à vous, dit.

Tout de suite M'zelle.

Le scandinave saisit, sans demander son avis, ni même celui de son propriétaire, le sac de sport de Victor. Et le posa dans son dos et le retenant par la poignée au dessus de son épaule. Puis de sa main libre, il fit signe au nouvel arrivant de le suivre.
Entrant sur le perron de la porte il lui glissa tout bas. Agrémenté d'un clin d'œil

Mieux vaut laisser ces deux là seul.

Il repris en suite plus haut. Sur le ton des guide de visite guidée de musée, et autres chose qui se visite avec l'aide d'un guide.

Nous allons pénétrer dans le hall. Prière de vous essuyer les pieds sur le paillasson prévu à cet effet.

Hall.

Marcin est donc français, et pas cajun comme il aurait pu le penser. Une française, un suédois, y avait il beaucoup d'autres étrangers à l'institut ?

[français]"Merci Mademoiselle Marcin. Je suis de Metz et j'ai l'impression que nous sommes presque voisins d'après votre léger accent. Alsace je dirais."

Victor est content de rencontrer une française dès son arrivée. Un petit peu de pays pour adoucir la séparation. Peut être qu'il y avait d'autres Français ? Ou que Mademoiselle Marcin ne serait pas contre parler un peu du pays... Il continue néanmoins en anglais, par politesse pour les autres.

"Ca me ferait très plaisir de visiter un peu, voir un peu ce pour quoi j'ai signé. L'agent Feuerstürm n'avait pas grand chose de solide à me dire, ce qui ne doit pas être trop étonnant vu les politiques mutantes actuelles... En tout cas, je suis évidemment à votre disposition pour tous les papiers et autres formalités."

Victor sent confusément qu'il est vraiment mal tombé, et c'est confirmé quand Lars se saisit de son sac pour l'emmener à l'intérieur. Victor ne s'en offusque d'ailleurs pas du tout, au contraire. C'est très sympa de la part de Lars de porter son sac et Victor aurait sûrement fait la même chose dans l'autre sens. Peut être que ça venait de son habitude de côtoyer ses équipiers ? Quand on part quelques jours pour un match international, on ne fait pas de chichis. Il suit donc Lars à l'intérieur après avoir salué les professeurs.

"Ca a l'air super grand ici. Je veux dire la maison plus le terrain. Il y a beaucoup de... mutants ici ?"

Hall

Amérique

Gilles eut un voyage agréable et sans incident aucun où il put revenir en pensées sur les événements de ces derniers temps.

Arrivé à New-York, il prit place dans un taxi qui l'emmena directement devant les grilles de l'Institut.



"Signature mutante confirmée. Bienvenue à vous, Monsieur Gilles Martin"

Ces paroles prononcées, les grilles de l'Institut s'ouvrirent devant le jeune mutant. Et il put voir les deux personnes, un homme et une femme, qui se tenaient dans le jardin.

Carrie était bien plus à l'aise que lui concernant les formalités administratives pour les nouveaux arrivants. Il sourit en constatant que Victor était lui aussi français, tout comme l'avocate. Lorsque les deux jeunes hommes se dirigèrent vers le bâtiment, Paolo lança un " Bonne visite et bonne installation ! " avant de pousser un soupir soulagé. Deux arrivées le même jour presque coup sur coup, à croire presque que le sort s'acharnait à essayer de les séparer alors qu'ils souhaitaient discuter calmement, la première véritable occasion depuis la soirée d'anniversaire. Le jardin ne semblait pas l'endroit le plus adéquat pour un tête à tête en toute intimité.

- Je vais finir par croire qu'il s'agit d'un signe du destin, ou plutôt d'un de ses mauvais tours ! dit-il d'un air amusé.

- Vous savez Carrie, je... me suis un peu inquiété pour vous pendant nos missions... reprit-il d'un air gêné.

Puis semblant s'apercevoir qu'il avait peut-être fait une erreur de dire cela, il corrigea rapidement :

- Non pas que vous ne soyez pas en mesure de vous défendre ou quoi que ce soit ! Mais... si je ne vous avais pas revu, je... dit-il en baissant les yeux.

C'était le dérapage, la grande glissade. Il avait commencé sa confession et regrettait déjà de l'avoir fait quand Cérébra intervint de nouveau. Le visage toujours baissé, un sursaut parcourut le corps du géologue, puis un autre, et enfin, un léger rire commença à monter du mexicain. Se redressant, Paolo se mit à rire d'un rire franc, les yeux plissés commençant à briller de larmes de rire. Il riait à pleines dents puis tenta une explication entrecoupée d'éclats de rire :

- L'un de nous deux... doit avoir un bien mauvais karma... pour que nous tombions dans un plein arrivage de nouveaux élèves !

Il fit un clin d'oeil à sa collègue, un large sourire sur les lèvres. Il faudrait certainement se résoudre à mettre un terme provisoirement à cette entrevue. Le sort s'acharnait vraiment, ou comme on dit "jamais 2 sans 3". Y avait-il un espoir que ce soit le dernier arrivant et que les deux professeurs puissent sauver leur tête à tête ?

Carrie regarda les deux élèves s'éloigner en soupirant. Bon, voilà qui est fait. Elle tourna la tête vers Paolo qui recommença sa petite déclaration. S'inquieter pour elle? Biensur, elle avait compris qu'il ne sous-entendait pas qu'elle ne fusse pas capable de se défendre, mais pourquoi s'était-il inquieter de la sorte? Elle n'avait rien fait de bien dangereux...Un autre breaking and entering, mais ce n'était pas comme si c'était la première fois. Même avec la surprise qui avait frappé l'avocate avec cette déclaration, elle se surprit à sourire, comme pour le rassurer. Elle se mit à réfléchir quelques secondes et eut un air étonné lorsqu'elle se rendit compte qu'elle avait, elle aussi, pensé à lui pendant qu'il était en mission. Son visage devint alors sérieux et elle souffla:

"J'ai eu des pensées pour vous aussi lorsque vous étiez en mission..."

Cérébra interrompit sa réflexion et, malgré que ce fut plutôt agacant à la longue, Carrie fut soulagée de ne pas devoir expliquer sa ligne de pensée. Mais maintenant, le hasard ne ferait sans doute pas en sorte de leur envoyer un autre élève pour accompagner l'arrivant qu'annonca l'IA de l'Institut. Paolo se mit à rire à ses côtés et elle esquissa un sourire devant ses éclats de rire. Lorsqu'il expliqua pourquoi il riait, l'avocate ne sourit pas. Le karma...Peut-être ne devaient-ils pas essayer d'avoir un tête à tête. Sans vraiment s'en rendre compte, elle posa la question à laquelle elle pensait à voix haute:

"De quel genre de signe parliez-vous, Monsieur Santeor?"

En entendant sa voix exprimer sa crainte, elle leva les yeux vers Paolo qu'elle fixa intensément. Elle eut un petit rire devant l'absurdité de ses paroles et haussa les épaules. Elle se tourna vers la grille pour essayer de repérer le nouvel arrivant...Gilles, si elle avait bien entendu.