À l'heure du destin

L'accablante chaleur avait fini par s'estomper légèrement, alors que l'astre solaire passait sous la canopée. Il faisait encore bien jour, mais une ombre salutaire quoiqu'un peu humide avait envahi le campement de l'institut. C'est l'instant que choisit Adam pour sortir du X-Jet, et rejoindre le vaste espace dégagé, au centre du campement, en compagnie des professeurs. Il avait fait transmettre à tous les élèves l'ordre de se réunir. Il était temps de faire le point sur la situation, maintenant que tous avaient pu prendre possession de leur environnement immédiat.

Les élèves s'asseyaient sommairement par terre, et les profs restaient debout... Histoire d'être vus. Seule Cassandre manquait à l'appel... Où avait-elle pu passer ? C'était un des mystères de plus de la psychologue de l'institut.

Une fois sûr que tout le monde avait son attention, Adam prit la parole.

"Bien... Puisque vous êtes tous là, je pense qu'il est temps de revenir plus avant sur ce qui nous amène ici. Chacun d'entre nous, professeurs et équipes, s'est occupé de divers problèmes du monde mutant, et il s'avère que certaines coïncidences sont trop grosses pour être parfaitement honnêtes."

À tour de rôle, chacun des professeurs expliqua alors sommairement en quoi les découvertes de son équipe l'amenait à penser qu'il allait se produire des choses importantes sur Génosha. Une fois toutes les déclarations passées, Adam continua.

"De tout ceci, j'en retire qu'il est essentiel, en tant que mutants, que nous soyons au cœur de l'action : l'Histoire est en train de s'écrire, et l'émergence d'une nation mutante est un événement auquel l'Institut se doit d'adhérer. Mais nous devrons également être vigilants quant à l'avenir de ce jeune pays, afin qu'il ne sombre pas dans la violence, le racisme, et la guerre, comme ce fut le cas dans son passé.

Je pense toutefois que cet avenir est présentement compromis... Ne serait-ce que parce que certaines personnes pas forcément bien intentionnées s'y intéressent de trop près, et qu'une bombe atomique se promène dans la nature."

Il laissa planer un instant de silence, pour que la gravité des enjeux, puis continua.

"Le problème étant que nous ne savons ni où, ni quand l'ennemi compte frapper, et c'est pourquoi nous sommes tous ici. L'île accueille de plus en plus de mutants, et nous avons donc là la possibilité de nous y intégrer afin de mener l'enquête. Nos objectifs sont multiples : localiser la bombe, et toute source de danger : armes, technologies, pièges... Si des robots doivent se déployer, ils doivent bien être quelque part, et mon instinct me dit qu'il y a des choses à trouver au palais de Magneto. Ne serait-ce que pour la portée symbolique, et sa haute tour de métal encore en état... l'endroit idéal pour une bombe. Il nous appartient également de localiser et neutraliser les têtes pensantes de toute cette opération de destruction. La commission Eden n'y est sans doute pas étrangère"

Adam semblait déjà parti dans ses idées. Il se ressaisit, puis conclut.

"Je suis conscient des dangers qui nous guettent. Des forces puissantes sont en mouvement pour empêcher la nation mutant de voir le jour, et nous nous sommes placés entre le marteau et l'enclume. Mais laisser Génosha détruire porterait un coup encore plus grave à la cause mutante. L'Histoire compte sur vous."

Déjà le soir et la fraicheur était presque la bienvenue même s'il se demandait s'il ne risquait pas de faire trop froid. Il n'était pas vraiment dans le désert mais il ne savait pas du tout comment le soir était dans les parages. Et il y avait déjà des bestioles en pleine journée, comment savoir ce qu'il y avait durant la nuit. Néanmoins, c'était l'heure de la grande réunion et il s'installa donc par terre, en se plaignant toujours, après avoir voleter pour éviter les cailloux et écouta soigneusement les professeurs.
Tout cela semblait tellement compliqué et ahurissant en même temps, partir à la recherche d'une prophétie et aller dans l'espace, les LeX qui étaient arrivés dans un truc parallèle et les OriX qui étaient retournés chez les Unders. Il jeta un regard noir à ce moment-là vers Sahari puis regarda rapidement les anciens StryX avec qui il y était, Georgia et Kitty. C'était étrange tout de même, ça semblait remonter à tellement loin, il fallait qu'il reparle à Kitty, il devrait avoir le temps. Mais l'idée était néanmoins très bonne, un pays pour les mutants, ça laissait presque rêveur et il était d'accord que ça risquait de mal se passer, les mutants attiraient les problèmes.

Et Adam avait fini mais il avait des questions à poser. Est-ce qu'il pouvait ou la réunion était juste totalement pour ça, pour qu'ils expliquent? Dans le doute, il leva la main puis se rendant compte qu'il devait avoir l'air très bête, il se mit à parler.

-Euh... s'il y a tellement de gens, on ne risque pas d'en croiser qu'on connait? Après tout, certains ont déjà croisé des membres de Ganymède ou de la Comission Eden, non?

Pour le reste, tout allait bien. Il n'avait pas vraiment peur de rencontrer des gens que lui avait croisé, Pax n'allait sûrement pas sortir de ses égout et Assia et l'autre homme étaient dans le même camp qu'eux. C'était son seul véritable problème... avec le risque de voir des moustiques plus gros que Kitty.

"Une Nation mutante, l'Institut qui se devait d'adhérer."
Malgré la lourdeur et la moiteur ambiantes, le dos de Viconia frissona. Elle était finnoise, un point c'était tout.

Répulsion immédiatement suivie par une pensée pour la jadis portée disparue Pipilotti, miraculeusement réaparue. Et elle, qu'en penserait-elle de cet Eden?
Quel pouvait être le lien présent ou non entre un Graal Noir et un Eden, mis à part le fanatisme ?

Lorsque l'on parlait de portées disparues... Les Nexus brillaient encore et toujours par leur absence de tête d'affiche. Ajoutez à cela des rangs étiolés, un leader qui avait dernièrement eut et affiché des pulsions discutables, et vous obteniez un groupe boiteux à qui sauver le monde dans l'espace n'avait pas forcément réussit.
A se demander si Cassandre navait aps tout simplement fait comme Iacobo : fuit.

Leur bilan était mitigé par ailleurs, sauver la Terre d'une invasion extraterrestre, padapam !
... Mais tout en faisant sauter une caverne d'Ali Baba de technologies, et en détruisant, par ailleurs, une prophécie incompréhensible, dont Viconia n'avait jamais rien compris.

Mais était-ce cette prophécie qui avait été essentielle de part son contenu, ou bien l'électrochoc provoqué à Cassandre par sa lecture. Peut-être que Destinée n'avait eut d'autre but que de tous les retrouver là, à Genosha, Cassandre errant on ne savait où se trouvant peut-être même sur l'île. Il semblait que c'était le lieu mutanesquement branché du moment.
Après tout, depuis qu'elle avait rejoint cet Institut, plus rien n'étonnait la finlandaise, ou presque.

D'un regard vert trouble à travers ses lunettes de vues plutôt sales, le visage recouvert de coups de soleil et les lèvres craquelées, Viconia eut une grande impression de misère.
Loin le café aux néons clignottants de ses parents, loin la quiétude des beuveries étudiantes et des cours de nu.

Une bombe atomique, des enfants au cerveau lavé, des mutants puissants qui pourraient les mettre en échec de la manière du camp en Inde, voire même bien pire.

Et puis le motif de toutes leurs actions.
Pourquoi, au fond, les enfants soldats qu'ils étaient devenus se tenaient-ils présents ce soir, autour du feu ?
Et ces adultes, sencés les guider, qu'elles pouvaient être leurs motivations?
Pourquoi était-ce à eu de "sauver le monde" alors que tant de plus vieux et expérimentés guettaient.
Pourquoi tuer dans l'oeuf des générations ne demandant qu'à être préservées jusqu'à maturité ?

L'Histoire... Au fond, qu'est ce que Vic pouvait bien en avoir à taper de l'Histoire.
Elle détailla ses deux voisins proches dans le cercle d'un regard cynique et froid, et en revint à ce qu'Adam venait de leur exposer.

En gros, ils allaient repartir en mission... Mais qui avec qui. Et à qui les orphelins bébé Nexus allaient-ils encore être confiés, en espérant qu'ils ne foireront pas encore tout...

Elle n'était pas sure de ce qu'elle voulait, elle n'était pas sure du meilleur à dire, et elle avait peur, pour l'heure, de se montrer incroyablement froide et désintéressée par ce qui pourrait bien arriver à tous ces mutants... Et ce, même si elle en faisait partie.

Alors, prudemment, la jeune fille concerva le silence, attendant de retrouver un état d'esprit plus profitable...

La Kozax était venu rejoindre les gens autour du feu pour un briefing hors du commun. Avec la plupart des élèves de l'institut autour du feu, l'indienne sentait peser encore plus son ancien rôle de leader sur ses épaules. Ancien puisque les équipes seraient surement divisé, comme lors de la recherche de documents à la défense. Durant les deux semaines qui avaient suivis les différentes missions et précédé les préparatifs, elle avait essayé de comprendre les paroles du prêtre fou. Décidément, ce groupe n’était pas particulièrement coopératif et pacifique.

L’idée d’une île pour mutant l’effrayait un peu. Peut-être pour la concentration de mutant incroyable qu’il y aurait là-bas, mais aussi pour les radicaux qui recruteraient ceux qui n’avaient nulle part où aller. Avec un frisson, elle se dit que le camp d’Inde aurait pu être sa seconde maison au lieu de l’institut.

-Adam, vous parlez d’un havre de paix, mais avec les Konex, nous savons qu’il y a là bas une armée de jeune, comme nous, militairement entraîné pour servir des maîtres fanatiques. Enlever contre leur gré en Russie et en Inde pour ce que nous en savons. Drogué ou hypnotisé. Une secte plus que dangereuse.

Surtout quand il s’agissait souvent de personnes sans familles, rejeter et désespéré. Comment allait-ils réagir a une religion qui les accueillaient à bras ouvert?

-À ce qu’on sait grâce au info lu dans le résumé des Lex’ c’est que la phrase : Saint Paul à réellement dit : Dieu est le chef du mutant et le mutant celui de la femme agit comme un lobotomiseur pour les jeunes mutants, sans toutefois parvenir à les libérer. Ce sont peut-être eux que nous auront à affronter, et dans ce cas, il faut avoir un moyen d'y arriver qui ne les tuera pas. Ils faut pouvoir les libérer.

Puis, elle se rassit à sa place. Parler en public ne lui avait jamais déranger, mais elle préférait voir un peu ce que les gens avaient à dire au lieu de les bombarder d’information.

Il faisait... Humide. Charis aurait pourtant dû adorer ce temps, mais la chaleur ajoutée rendait quand même le contexte lourd. ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas autant regretter ses pentes enneigées qu'elle aimait tant! Mais bon, elle ne se plaindrait pas pour si peu. La situation actuelle suffisait largement à lui faire oublier ces petits désagréments climatiques. D'ailleurs, alors que tout le monde prenait place, elle alla d'elle-même se glisser derrière Viconia, en silence, sans se faire remarquer. Le discours du directeur allait bientôt commencé, appuyé par les professeurs. Cette histoire semblait s'emmêler de tous les côtés.

Elle ne pouvait qu'approuver les paroles prononcées jusqu'à maintenant. Un espace pour les mutants, une nation indépendante, où les lois seraient adaptées sans avoir à craindre le quotidien, c'était un idéal qu'elle ne pouvait qu'imaginer pour le moment. Mais si ça devait se réaliser, alors oui, mieux valait s'impliquer. Seulement les dangers étaient aussi présents. Pourquoi une solution de cette ampleur n'était jamais simple? Mais à l'heure actuelle, Charis se sentait quand même un poil larguée. Dire qu'elle était arrivée il y avait si peu de temps! Et déjà ils se retrouvaient tous pour une mission d'une envergure qu'elle n'aurait même pas pu soupçonner quelques semaines plus tôt.
Et maintenant, la discussion tournait autour de bombes et autres réjouissances destructrices.

Mais malgré les options plutôt négatives sur ce qu'elle envisageait de l'aventure, Charis prit le temps de promener son regard sur les élèves présents. Combien s'en sortiront vivants? Cette simple interrogation lui faisait honte. Mais rien qu'au souvenir du Château de Tourbillon et des malades avec leur Graal Noir, elle ne pouvait qu'envisager un scénario mortel au sens propre comme au figuré. Et étrangement, pour rien au monde elle n'aurait reculé à présent. Elle devait ça à Bartleby et toute sa bande. Et à Jo surtout. Pour qu'elle puisse un jour espérer vivre réellement.

C'était étrange, mais Charis aurait juré avoir vu Viconia frissonner l'instant d'avant. Mademoiselle Deneos avait disparu, elle ne pouvait qu'imaginer le désarroi des Nexus plus proche de la jeune femme que ne l'étaient les autres élèves. A cette pensée, elle se pencha sensiblement en avant et déposa une main sur l'épaule de l'illusionniste, lui offrant un sourire qui se voulait rassurant, bien qu'elle-même ne se sente pas plus rassurée. Après tout, ils étaient nombreux, menés par des mutants qui avaient tous une expérience du terrain. Que pourraient-ils craindre? L'échec?
Oui, mais s'ils échouaient, la plupart d'entre eux ne serait probablement plus là pour le regretter.

Mais pour le moment, Charis s'interdit cette option. Elle préféra se concentrer sur les éventuelles questions et réponses afin de faire le point et d'être le plus au clair possible.
Elle se reporta donc sur Yamina, écoutant ses explications.

Voilà le moment tant attendu, ou peut-être craint ?! Adam puis les différents professeurs exposèrent leurs morceaux du puzzle. Si tout ça se rejoignait sur Génosha, la précédente attaque de la sentinelle risquait d'être un show des Télétubbies à côté de cette bataille. Jen se sentait une vétérante, après tout ce qu'elle avait vu... le poids commençait à peser sur ses épaules et à la pousser vers une décision... mais plus tard ! Elle ne pouvait pas passer à côter de cette affaire, ce serait trahir ceux qui ont donné leurs vies. Elle se souvint de Liven qui s'était sacrifié pour les sauver de la nouvelle sentinelle...

Lorsque les premiers élèves eurent parlé, Jenifer se leva et prit la parole :

- Je suppose qu'on risque de croiser des gens de Ganymède, mais si quelqu'un veux agir contre les mutants, on devrait les avoir à nos côtés et ils sont puissants. Concernant la bombe, vous pensez donc que la destination des chargements de plutonium est Génosha ? Donc on aurait potentiellement deux bombes atomiques sur cette île... Sinon lors de notre dernière venue ici, la Commission Eden avait truffé la ville de pièges et pas pour capturer, des pièges pour tuer ! Et le palais n'y avait pas coupé, il était truffé d'explosif. Est-ce qu'on sait si les nouveaux arrivants ont dégagé des pièges ou sont-ils assis sur un poudrière ?

Parce qu'avant de se lancer, il valait mieux savoir si on risquait de traverser un champ de mines...

En tout cas cette fois-ci, pas question de faire de quartier. Jen avait hésité à tailler les militaires en carpaccio, maintenant ils avaient non pas une mais de quoi faire deux bombes atomiques dans la nature. Pourquoi fallait-il qu'il y ait des humains ? Détruire des machines c'est tout de même moins embêtant question éthique !...

Jason s'était assis, impressionné, après le discours de Mr zachary. C'était la première fois qu'il pouvait mesurer la réalité : tout l'institut était la, et ce n'était surement pas pour des vacances. Avoir Luther près de lui était une compensation, mais par contraste, même si son homme savait probablement mieux se débrouiller que lui, il avait peur... Comme venait de le faire remarquer Yamina et Jen, ils étaient assis sur une poudrière.

il leva le doigt, comme a l'école, sans même sans rendre compte.
"concernant ganymède, ils nous ont dit qu'ils interviendraient surement ici, donc c'est sur et certains qu'ils sont ou seront la. Ils ont une sorte de neutralité bienveillante envers nous, du moins pour le moment. Excusez moi si je retourne le couteau dans la plaie, mais on a vraiment aucune nouvelle de Melle Deneos ? Le fait que des personnes s'interessaient à elle à la fête de l'institut, suivit de son absence prolongée, je sais pas si c'est le climat ou quoi, mais ça active ma paranoïa de façon exponentielle."
Il fit une pause
"autre chose, Camille à déjà déposé un rapport sur nos activités, mais comme vous l'avez compris, ce Vayne à l'air de promettre l'endroit aux mutants de différentes parties du globe. Jusqu'ici rien de dérangeant, mais par contre, il s'est eclipsé à peine nous a t il vu, et l'air pas très joyeux... de la à dire qu'il endoctrine ou mijotte un mauvais coup... Quant à Léo.. euh.. Philip, le mutant félidé, il est allé en amérique pour officièlement se receuillir sur la tombe de son père, mais il a l'air de se fourrer dans les ennuis encore plus vite que moi, et j'avoue que je suis pas tranquille pour lui... bon, vu ou on est, on y peut pas grand chose... Mais toutes ces histoire de destiné et de point culminant, ça donne l'impression que tout est lié, presque tracé, et ça me fait froid dans le dos..."

Jason chercha quelqu'un du regard, n'importe qui qui pouvait le rassurrer. Ou étaient ses coéquipères, d'ailleurs, ou son grand blond ?

Voilà donc pourquoi ils se trouvaient sur cette île ? Un utopie était peut être en train de se créer et il fallait la préserver ? Victor était pessimiste. Les mutants avaient la même psychologie que les humains normaux. Il s'en trouverait toujours quelques uns pour vouloir prendre le pouvoir. Et qu'arriverait il s'il y parvenaient ? Un chef de guerre africain rassemblant quelques milliers d'hommes faisaient régner la terreur dans leur région, mais ce n'était rien en comparaison de ce qu'une centaine de mutants pourraient faire au monde.

Rassembler les mutants du monde à Genosha, c'était peut être aligner les fusils dans l'arsenal jusqu'à ce que quelqu'un trouve un moyen de s'en servir. Et ça ne serait même pas forcément un mutant. Le mutant fait peur, donc la nation mutante fera peur. Même sans aucun signe de menace, certains pays décideront peut être qu'une attaque préventive serait de bon aloi. Justement une bombe atomique est dans la nature, est ce une coïncidence ? Est ce un plan diabolique pour la faire exploser lorsque suffisamment de mutants seront rassemblés sur l'île ?

Victor n'avait pas tous les détails des missions effectuées par les différentes équipes, mais le fait que toutes pointent ici était étrange. S'il y a un plan dans le plan, ils sont dans la gueule du loup.

Le soir venu, la température extérieure était devenue plus acceptable bien que toujours empreinte d’une douce fraîcheur qui rappelait les petits matins d’été. Seule la moiteur ambiante rappelait l’endroit ou ils se trouvaient tous, et ce fut d’un pas finalement tranquille que Juliette s’avança en direction de la réunion improvisé à laquelle ils avaient tous été convié. Comme à son habitude dans ce genre de rassemblement, la gothique romantique s’était légèrement mise sur le côté afin de ne pas être en ligne de mire de l’assemblée des professeurs. De toute façon, la plupart des élèves avaient sûrement plus à dire sur le sujet qui les rassemblait, que elle-même n’aurait à en dire. C’était eux qui avaient parcouru le monde cette dernière année après tout, alors que elle avait vécu sa paisible vie d’étudiante à l’institut. Ce qu’elle connaissait de la situation n’était que des faits rapportés, que ce soit par écrits ou bien encore par le briefing organisé juste avant leur départ de l’institut. Elle estimait donc que il était plus légitime de laisser les acteurs de ces évènements diverses mais, visiblement lié, s’exprimer.

Discrète, ~~la gothique romantique se fondait presque dans l’obscurité faiblement éclairé par les flammes du feu de camp.~~ Contrairement aux autres élèves, Juliette avait préféré rester debout. S’asseoir ainsi au sol en ‘’bon camarades’’, ce n’était vraiment pas sa tasse de thé, il fallait bien l’avouer. Attentive, elle écouta les différents propos des professeurs qui s’exprimait chacun en fonction de leur découvertes respectives au cours de leur missions. Des éléments éparses et encore bien mystérieux, qui allaient une fois de plus former un gigantesque puzzle dont ils allaient devoir reconstituer le schéma afin de mettre un terme à… A quoi d’ailleurs.. ? A vrai dire, ils ne le savait pas vraiment. De tous ce qui fut dit et répété, ce fut sans doute les paroles de Adam concernant son intention affiché d’impliquer plus profondément encore l’institut dans la création de cet état mutant, qui marqua le plus Juliette. Ainsi, ils persévéraient… Au détriment de tous ce qu’ils leur avait enseigné depuis leur arrivée à l’institut… Un non sens, c’était un véritable non sens selon la gothique romantique qui regrettait que une telle décision soit prise sans la moindre concertation avec les élèves. Si ils avaient tous plus ou moins des idéaux communs, il n’en demeurait pas moins que ils avaient aussi des points de vue assez divergeant sur certaines questions comme cette fameuse nation mutante.

Cette réunion commune Ramena Juliette à celle qui avait précédé leur mission à Paris, à Versailles plus précisément. Si le schéma de celle-ci était reconduit, alors sans doute allaient-ils encore être tous mélangé pour cette nouvelle aventure qui allait s’offrir à eux.. Une drôle d’aventure cela dit, qui avait un curieux parfum d’ambiguïté selon elle. Mais des mutants étaient en danger, des mutants qui ne recherchait que la paix et la tranquillité… la gothique romantique ne pouvait donc décemment pas refuser de les aider. Le problème, c’était ce qui suivrait par la suite. Lorsque quelqu’un souleva la question de la rencontre inopportune en ville, Juliette eu un petit sourire… La solution était des plus simple selon elle, il fallait envoyer des élèves qui n’avaient jamais eu le moindre contact ou rapport, avec aucun des protagonistes de ces différentes affaires. Ce qui excluait d’office les membres des équipes en place, ainsi que tous ceux qui avaient rencontré les membres de Ganymède. Contrairement à Jen qui paraissait avoir une confiance certaine en ces derniers, la gothique romantique se montrait plus nuancé à leur sujet. Elle ne les connaissaient pas vraiment, mais ils agissait plus sûrement dans leur propre intérêt, que dans celui, plus altruistes des mutants… Et si pour atteindre leur but ils devaient dénoncer des élèves, Juliette ne doutait pas un seul instant qu’ils le ferait. C’était là, un risque que personnellement elle se refuserait à courir…

Dans un soupir las, Juliette continua d’écouter tout un chacun s’exprimer. Peut-être que de tous ces doutes et de ces interrogations, sortirait une solution fiable si ce n’est sur…

Enfin! La chaleur moite avait laissé place à une pseudo-fraicheur tout aussi moite. Ils reçurent tous, via communicateur, "l'ordre" de se réunir autour du feu. Il s'y dirigea sans s'en approcher trop, il avait déjà eu chaud la journée, alors si il avait la possibilité des rester au frais, il ne s'en priverait pas. Il était assez proche pour entendre Prof' Zachary et être éclairé par la lumière des flammes. En plus il était proche d'une branche basse. Il s'y accouda et envoya discrètement un message à Mina via son communicateur.

Hey, ma reine de la nuit! Viens me rejoindre, je suis un peut à l'écart à gauche de l'assemblée je t'ai trouvé un perchoir génial. Tu me manque! Je t'aime. Ton Lars.

Adam commençait son discours. Et visiblement cette sortie tropicale n'était pas vraiment des vacances. et le compte rendu des différents professeurs n'était pas plus engageant. Tous cela jusqu'au mot "bombe atomique".
Les moustiques et autres bêtes sauvage était une chose. des mutant menaçant et une bombe atomique ne était une autre. Ils s'était mis dans un beau guêpier, au sens propre et au sens figuré du terme. Il s'installa et écouta les différentes interventions. Plus il en entendait, plus ça lui paraissait mal embarqué cette histoire mais de toute façon ils devait intervenir. Il continua donc à écouter attentivement la discussion. Pour pouvoir prendre les bonnes décisions.

L'atmosphère était aussi moite et tendu qu'un Spa rempli de paranoïaque. La réunion avec tous les élèves promettait d'être quelque peu épicé et Robin s'attendait à beaucoup de questions et peu de réponses. Et cela était légitime ils étaient de toutes façon là pour en savoir plus.
Adam parlait d'aider à construire ou en tout cas à s'associer à la création d'un état mutant. Bien que comprenant l'envie d'une cité ou régnerait l'harmonie génétique et loin de tous mouvements raciste le jeune homme ne pu s'empêcher de trouver la position de l'Institut préférable. Au milieu du monde et en action sur celui-ci à travers des mutants qui œuvraient pour le bien commun; Mais il avait vu les merveilles antique de Genosha et ne pouvait donc que comprendre l'avis du Directeur.
De plus l'histoire impliquait beaucoup de camps différents... Eux, Ganymède, la Secte du roi des larmes, un groupe pacifiste dont faisait partie Mr Malone... Plus la commission Eden qui connaissait l'endroit et des bombes plus vieilles et destructrice que les mutants ici réunis...

Assis parmi les siens Robin se demanda ce qui allait se passer surement qu'ils seraient tous affecté à une mission particulière et les trois speeders serait surement en reconnaissance... imaginant déjà quelques équipes probables Robin analysa rapidement les quelques leader autour de lui. il y en avait beaucoup d'expérimenté qui connaissait ce genre d'opération à qu'il il confierait sans peine sa vie. Anna, Jen, Nathan, Ken, Camille, Lucas, Yamina etc... Plus les professeurs! Bon maintenant le travail avec Ganymède allait lui posait un souci mais dans la volonté de sauver un maximum de vies il fallait parfois faire des concessions... il avait déjà vu des sentinelles attaquaient l'île et la recrudescence de robots ou mutants tueurs le rendait nerveux...

"Est ce qu'on a déjà un plan d'action? Je veux dire on a plusieurs cible, les deux bombes, la secte d'enragé et surement la commission Eden et d'autres fou pleins de pouvoirs ou armés de robots... J'ai pas envie d'y aller à l'aveuglette dans ce bassin de requin!"

Robin avait parlé calmement. Tous n'étaient pas apte à être sur un champ de bataille. Mais pourtant tous étaient là c'est donc bien qu'il allaient falloir compter sur leurs nombres importants pour diverses missions... Il n'y avait plus qu'a savoir lesquelles.

Avec l'arrivée de l'ombre, la très mauvaise humeur de Jeremiah s'était un peu apaisée. C'était sans rechigner ou se plaindre que le garçon avait rejoint, comme tous ses camarades, le centre du campement. Assis en tailleur, le mutant ne semblait pas très attentif : d'une main distraite, il avait attrapé une petite branche sèche et s'amusait à tracer des formes dans la terre. Ses oreilles étaient cependant grande ouvertes.

Le moment était solennel. Les professeurs avaient su trouver les mots pour leur faire comprendre que l'évènement n'était pas anodin, et qu'ils assistaient à un tournant de l'histoire. Jeremiah ignorait si la création d'un tel État était une chose bonne ou mauvaise. De Genosha l'ancienne, il ne connaissait que ce qu'il avait lu, ou quasiment. Il ne se sentait pas en droit de juger ces mutants qui aspiraient à une vie meilleure, parce qu'il n'aurait de toute façon pas été capable d'appréhender toutes les conséquences qu'entraîneraient la constitution de ce pays. Trop de facteurs à prendre en compte, il suffisait d'un petit rien pour que l'île bascule d'un côté ou de l'autre de sa conception de ce qui était mauvais, ou de ce qui était bien.

La discussion allait maintenant bon train autour du feu, et le geek se renversa légèrement en arrière, appuyant ses paumes dans la terre. Il aurait dû avoir peur : cette île était un appel au chaos. Les gens normalement constitués avaient peur. On ne pouvait même pas expliquer son calme par un quelconque courage, il avait toujours été effrayé par un nombre incalculable de choses. Mais il avait l'habitude de se laisser porter par le courant, et si auparavant, il s'agissait des eaux très calmes d'un étang en stagnation, la mer était beaucoup plus agitée depuis son arrivée dans le petit monde des mutants. Il n'y avait rien de très compliquer à comprendre : il devait être là. Parce que l'Institut se battait pour des causes qui faisaient écho dans son petit cœur de barbare. Il avait été biberonné aux quêtes héroïques, au sauvetage de mondes fabuleux après une quelconque prophétie. Il avait dévoré, sans distinction entre chefs d'œuvre et profondes daubes, la quasi totalité de la littérature de fantasy disponible. Et il avait toujours fui un monde dans lequel il lui semblait beaucoup trop difficile de devenir quelqu'un de potable. Or, malgré la complexité du problème de Genosha, le rôle de l'Institut était clair : défendre ceux qui n'avaient rien demander à personne. Il rigolerait sans doute beaucoup moins dans le feu de l'action mais pour le moment, les professeurs avaient plutôt bien réussi à faire jouer la corde sensible.

Se penchant en avant, le nez de nouveau vers le sol, le mutant se contenta de relever un regard buté aux différentes interventions, observant en silence le visage de ceux qui s'exprimaient. Discrètement, il comptait en même temps sur ses doigts, pour être sûr d'avoir bien compris la multitude des factions en place. Un vrai nid de vipères.

"Des gamins mutants et soldat... Et dans la secte, c'est tous des mutants aussi ? Marmonna-t-il à l'intention de son voisin. Y avait pas assez d'avoir les gens sans pouvoirs sur le dos, maintenant on va se battre entre nous... C'est pratique pour des types comme ceux d'Eden, ils ont qu'à faire partir l'étincelle et ce sera le bordel."

Camille s'était assise en retrait de l'assemblée, convaincue qu'une certaine forme d'isolement pouvait atténuer la chaleur qui malgré le déclin de l'astre solaire demeurait étouffante. Elle resta cela dit à distance raisonnable des autres mutants, peu désireuse de s'afficher comme cible potentielle pour moustiques, scorpions, caméléons, guêpes, mouches, dragons, skavens, léprechauns, korrigans et autres créatures hostiles peuplant les bois touffus.

Elle écouta silencieusement, les jambes repliées contre elle comme à l'accoutumée, les nombreux éléments apportés par le directeur. Comme tous, elle avait pu un peu penser de son côté aux raisons qui les amenaient dans cette jungle hostile, mais n'avait pas échangé avec quiconque les résultats de ses réflexions. Elle n'avait pas été d'un naturel liant ces derniers jours.

Les informations s'accumulaient, bombe atomique, robots, organisations occultes, toutes plus ou moins susceptibles de la couper en deux d'un revers de la main. Elle se rappela avec un brin de nostalgie les jours heureux pendant lesquelles elle n'était qu'une bête ado mutante, bon, une très bête ado mutante, anonyme, mais moins attractive pour les pires menaces de la planète. Plutôt qu'un vol dans un resto breton, elle aurait préféré passer les épreuves pour obtenir son brevet de sauveuse de l'humanité avant d'être admise. C'aurait plus été à propos.

Certains parlèrent, d'autres se turent, et fut ajoutée à la "liste des dangers" la secte psycho des Nexus et Kozax. A côté de la bombe atomique, elle paraissait presque négligeable, mais Camille la nota tout de même. Ca faisait beaucoup de monde. Et eux n'avaient pas des effectifs illimités, même Abaigh ne pouvait pas lever une armée de milliers de clones.

Elle finit par lever la main, Jason ayant à son tour résumé ce qu'ils avaient appris en Australie. Rob commençait à parler de plan d'action, ce qu'elle pensait être prématuré.

Je suis pas trop pour l'élaboration d'un plan restreint à nous, en fait.

Elle continua en regardant les profs, dépositaires du savoir, et surtout de la stratégie. Ca lui évitait aussi de tomber sur un visage qu'elle préférait éviter dans la petite foule.

On est nombreux, mais pas tant que ça. On pourrait pas commencer par chercher des alliés ? Si y'a tant de menaces, ça sera pas un luxe de récupérer des troupes. Jason l'a dit, Vayne a amené sur place des mutants qui sont sûrement de notre bord.

...même s'ils sont un peu bourrus et impulsifs, ajouta-t-elle à part elle.

On pourrait commencer par une mission "discrète" pour repérer ceux qui seront susceptibles de nous aider, et ensuite mettre en place notre plan d'action. Peut-être que je suis pas suffisamment parano, mais un ganymède ou deux seraient pas de trop si l'île risque à tout instant de se faire raser.

Enfin...façon de parler.

Elle garda pour elle ses doutes sur la blancheur des intentions de Vayne, qui les avait évités comme la peste en Australie, et qui contribuait, sciemment ou non, à regrouper un maximum de mutants dans un lieu pouvant sauter à tout instant. Il y'avait de nombreuses menaces latentes, inutile d'en rajouter un cran dans les angoisses existentielles.

Comme tout le monde, Yriah était là, s’approchant à pas de velour à mesure que le soleil descendait derrière les arbres, bien que la toride chaleur de l’île ne démordait pas. Elle avait du reprendre son apparence plutôt humide pour l’occasion, et aussi parce qu’à force d’user de sa transformation, elle savait bien qu’elle fatiguait son organisme, et qu’elle devait économiser son énergie pour les moments futurs.

Les mots du professeur Zachary étaient comme à l’heure habitude sans appel et d’une terrible gravité tant ils étaient vrais. Genosha était une île menacée, ce n’était plus qu’une question de temps, et les dangers semblaient venir de partout. Il ne restait plus qu’à espérer qu’ils ne finissent pas eux aussi éradiqué, qu’il ne s’agissait pas d’un complexe piège avec pour seul but de les tenir à leur merci sur cette île en comptant sur leur envie de porter secours aux autres alors qu’il n’en était largement plus temps…

Ravalant ses angoisses pour elle, la jeune fille se concentrait sur les discours des gens, et elle avait comme l’impression qu’il lui manquait encore beaucoup d’informations. Se faisant cette réflexion, Yriah se sentit poussée par une forte envie intérieur de l’extérioriser, nerveusement…et elle l’adressa donc au mutant sur sa droite, tout près d’elle…Kalali.

« Tu crois qu’on peut encore changer quelque chose au destin de cette île ? J’ai peur pour les mutants, mais encore plus pour nous… »

Lorsque Rob’ lança l’idée du plan d’action, la petite mutante ex Russe et temporairement ex Americaine ne put s’empêcher de commenter discrètement ses paroles. Tout le monde ne put pas l’entendre, ce privilège ayant été laissé aux voisins proches…

« Evidemment qu’on ne va pas y aller à l’aveuglette, les prof’ ont forcement un plan, des idées de frappes, des endroits à explorer ! Probablement se fondre dans la ville pour aller fouiner et trouver des organisations louches sans paraître trop insistant, aller faire une incursion dans cette tour de Magneto, et je suppose explorer un peu la jungle, ça ferait quand même une superbement belle planque pour des choses pas très net. Enfin bon, nous verrons bien… Ecoutons ce qu’ils ont d’autre à dire, la solution viendra à nous d’elle-même ! »

Qui parlaient de partir à droite à gauche parlait évidemment de mission en équipe, et la question qui trottait forcement dans la tête de tout un chacun à l’heure qu’il était, c’était de savoir qui allait être avec qui. Probablement que les équipes allaient être refaite et réétudiée en fonction des besoins, du terrain, de ce qui était participable sur la mission. Ça ne changeait cela dit pas grand-chose au fait qu’Yriah espérait de tout cœur être avec au moins un de ses X-Plorer adorés…surtout Liam qu’elle commençait à affectionner tout particulièrement, alors qu’il était plutôt nouveau à leur côté !

« J’ai bien peur que ça soit pour bientôt, la création des équipes, Kal. J’ai aussi bien peur de ne pas suporter l’idée de travailler avec des gens que je ne connais pas énormément, de ne pas être à la hauteur…ça m’inquiète. Sur cette île, je suis tellement perdue, si on nous change tout, du tout au tout, ça sera vraiment très dur. Chacun sa façon de faire pour se rassurer, Nan’ avec ses esprits, moi avec mes prières, mais j’ai peur que ça ne suffise pas sur cette île abandonnée au Mal. »

C’était avec des pensées désagréables plein la tête qu’Yrianna voyait son corps redoubler de nervosité, faisant par dizaines, voir par centaines, des éruptions d’insectes à la surface de ça peau, ça en devenait presque douloureux tant il y en avait… et agaçant aussi. Elle devait se retenir d’essayer de les chasser, plongeant soudainement son regard dans celui de Kalali plus jeune qu’elle, mais plus grand de taille comme pour lui demander de l’aide afin de se calmer, lui si jeune et sans doute si impuissant…

Une réunion, et quelle réunion ! En gros, sauver le monde. Une perspective qui avait toujours réjoui Luther, qui aspirait décidément à bien plus que vivre une vie normale de M. Toutlemonde, en pavillon de banlieue, avec un homme, et un chien. Mais enfin là... C'était du costaud. Bombes atomiques, robots, et organisations plus ou moins dingues au programme. Même si, à y réfléchir, qui est le plus dingue ? Le fou ? Ou celui qui le suit ?

Jason semblait perdu... Il le cherchait du regard. Pourtant, Luther était assis juste derrière lui ! Il capta son regard, et lui octroya un sourire plein de tendresse, avant de l'enlacer aux épaules, et de l'attirer contre lui. Il lui murmura alors, pour le réconforter.

"T'en fais pas... tout va bien aller."

Il écoutait toutefois avec attention tout ce qui se disait... Des Vayne, des Ganymède, des sectes, des équipes... Et il serait sans doute séparé de Jason, vu qu'ils avaient le même pouvoir, leurs capacités feraient doublon. Face à cette pensée funeste, il serra Jason un peu plus fort.

"J'gage que not' job là, ça va être de trouver tout ça, et de régler la question avant que ça nous pète d'en face. Je sais pas qui c'est Vayne, mais chu pantoute pas sûr pour Ganymède non plus..."

Luther préféra en rester là, et se taire : il n'en savait pas assez sur tout cela. Mais Ganymède, non ! Ils n'était pas clairs. Et Jason avait avec eux une relation qui le chatouillait dans son organe de la jalousie.

Dive avait attendu le coucher du soleil pour sortir de l'eau, évitant la chaleur écrasante qui régnait sur Génosha, avant de s'enfoncer dans la jungle en direction du campement de l'Institut Xavier. Comme cela lui avait été demandé, il s'était fondu dans l'environnement pour éviter d'être suivi, et c'est donc avec la quasi certitude d'être parti incognito de Hammer Bay que Dimitri Lobos s'était porté à la rencontre du bivouac de l'Institut.

Des tentes, deux jets impressionnants, et un feu de camp qui semblait être le lieu de réunion de l'essentiel des résidents... Il avait bien choisi son moment !

Le mutant annula son camouflage et se présenta alors à la périphérie du cercle d'élèves, uniquement vêtu d'un short hawaïen rouge à fleurs blanches encore humide de son approche sous-marine. Son corps hybride était exposé à la vue de tous : une peau bleutée et squameuse, des yeux globuleux entièrement noirs, des branchies, un corps fuselé et les pieds et mains palmées.

À l'heure du destin Articles-59745_abesapien

"Bienvenue sur Génosha !" lança-t-il gaiement à la cantonade. Il était en plus affublé d'un accent familier à couper au couteau.

"Pas vous énerver ! Je porter message !" baragouina l'homme-poisson dans un anglais approximatif. Fendant la foule des élèves, il s'approcha des professeurs, et sortit un petit sachet plastique hermétique de la poche de son short, dans lequel se trouvait une feuille de papier pliée en deux.

Il observa avec circonspection l'assemblée des professeurs de ses yeux étranges, et s'arrêta sur Adam.

"Loom, oui ?" dit-il en pointant le directeur adjoint du doigt. Il lui tendit le sachet, se recula d'un pas, les mains croisées dans le dos, étudiant avec bonhomie le campement mutant.

Vaguement surpris, Adam lut le papier tendu par l'étrange mutant, puis afficha une moue perplexe, alors qu'un silence à peine perturbé par les bourdonnements des insectes s'empesait sur le campement. Finalement, il se retourna, et écarta les bras : une sorte d'écran se forma alors, devant lequel il se plaça. Il s'adressa alors aux élèves présents :

"Ceci nous concerne tous, et il est important que chacun d'entre vous puisse en prendre connaissance. Voici ce qui est écrit. C'est assez abscons, mais je pense que nous en détenons une partie des clés."

Une écriture légèrement penchée aux courbes de normographe a écrit:Le monde souterrain suit la lumière du judas jusqu'à la perle d'ébène. L'oeil blanc n'est qu'un des sept joyaux à Sa couronne d'épines, la ziggourat, Sa demeure d'airain. Là, l'auguste colosse de pierre perd la tête en pluie de fer, aumône des dieux de l'atome. A ses pieds, la terre tremble d'une sourde menace. Arrête, car la mort vient du ciel, comme le bruit de mille cavaliers dans la plaine du marteau. Frères de sang et frères de lait se battent contre des moulins à vent. Aussi de l'autre côté du miroir, tu chercheras les restes du paradis.

Juan ne mourrait pas vraiment d'envie d'assister à cette réunion. Mais ses équipiers allaient sans doute venir, alors il se devait d'être là ne serais-ce que par respect envers eux. Et puis peut-être que les autres équipes allaient apporter des réponses aux questions qu'ils se posaient. Et enfin peut-être que le jeune mexicain allait avoir une idée pour faire avancer les réflexions de chacun.
Le professeur Adam avait commencé à parler, puis des élèves s'étaient également mis à discuter aussi.
soudainement un mutant était arrivé près du feu. Il avait une apparence étrange, et son langage était quelque peu bizarre mais compréhensible. Il tendit un papier au professeur que ce dernier lu à l'assemblée.
Le texte était bizarre, et une grande partie restait assez obscure au yeux de l'adolescent mais certains éléments auraient pu ressortir dans les paroles d'un gars d'Harmonie.
Il respira donc un grand coup puis il prit la parole.

"Euh si vous permettez j'ai une idée. Lors de notre dernière...excursion dans le Colorado. Nous avons rencontré des gens d'Harmonie, une organisation regroupant des mutants allumés du cerveau. Ils ont parlé du futur couronnement du Roi de toutes les larmes : Le Shoggoth. Ce dernier est un mutant qui est doté d'un âge mental de deux ans qui ressemble à une amibe géante capable de digérer tout ce qui rentre en contact avec son corps. Nous avons également appris qu'il serait couronné sur une ile, dont nous pouvons dire qu'elle est celle sur laquelle on se trouve. Le discours qu'ils ont eu était un peu étrange, mais c'est ce que j'ai compris.
je pense que les premières phrases du texte font référence à ce Shoggoth qui doit être caché quelque part sur cette île. Par contre le reste du texte est obscur à mes yeux.
J'espère que ce que j'ai dit va nous aider. Bon ça reste qu'une hypothèse, mais je pense avoir vu juste. Mais Mademoiselle Kaufman et mes co-équipiers pourront sans doute confirmer tout ce que je viens dire.
Je vous remercie de m'avoir écouté."

Juan arrêta là de parler pour permettre à d'autre de prendre la parole.

Assis autour du feu, Grégory repensait à cette journée comme si c'était hier.

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Il était dans un magnifique jardin de l'Institut, sur une grande nappe, assis à jouer de la guitare avec son nouvel ami Ken qui se débrouillait vraiment bien. Victor et Rob jouaient à s'envoyer une balle de base-ball et quelques autres lisaient et discutaient non loin. Une véritable après-midi de rêve.
Après avoir montré à Ken un morceau composé par son père, Grégory fit une pause et discuta avec Jonas à propos de "missions" qu'il l'avait entendu déclarer plus tôt dans l'après midi. C'est là que Grégory apprit ce qui se passait réellement. Toutes ces informations qu'il n'avait jamais eu et qui auraient peut-être pu changer son destin s'il les avaient eu. Il y avait plusieurs équipes d'interventions composées de divers étudiants de l'institut. Chacune de ces équipes était sous la tutelle d'un professeur qui servait de chef d'équipe. Et chacune d'elle avait déjà eu plus d'une fois à empêcher plusieurs tentatives de diverses organisations anti-mutantes ou un peu trop pro-mutantes... Grégory tombait des nues. Il ignorait qu'il existait tant d'événements autour de la communauté mutante qui était beaucoup plus grande qu'il ne le croyait.
Il avait beaucoup pensé à tout cela le soir dans son lit et il pensait que sa condition lui donnait des devoirs. Le destin l'avait conduit au milieu de l'Académie qui aspirait à une vie pacifique entre mutants et humains, et il était bien d'accord. Il serait prêt à se battre pour ces convictions et il comprit alors l'utilité de l'Arena X et le besoin de chacun de s'entraîner.
Quelques jours plus tard le directeur adjoint leur annonça qu'une sortie était organisée sur l'île de Génosha qui était en passe de devenir le premier "Pays pour Mutant" ou quelque chose comme ca.

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Et le voila sur cette île magnifique, dans une chaleur qui le ravissait et lui rappelait sa Guadeloupe natale, à parler de choses qu'il n'était pas sur de tout assimiler tant cela faisait d'informations d'un coup, mais prêt à apporter son aide à ceux qu'il allait considérer un jour comme sa famille d'adoption.
Attentif à tout ce qui se passait, le métis en chemisette ouverte ne disait mot mais échangeait parfois des regards complices avec son compagnon de chambre et bon ami Victor.

Amarenna avait préféré garder le silence tout le début de la réunion auprès du feu, laissant les professeurs et les élèves élaborer des idées de pistes, de raisons d’être là. La jeune femme ne savait trop quoi en penser. N’étaient-ils donc que des machines de guerre faites pour se battre ? Elle ne se considérait pas comme telle. Elle n’aimait pas la violence gratuite. Un frisson lui parcourut le dos, frisson qui s’accentua à l’arrivée d’un mutant inconnu. Elle l’observa s’avancer jusqu’au directeur adjoint et lui délivrer un message que celui-ci ne tarda pas à transmettre à l’ensemble des élèves de l’Institut. Amarenna fronça les sourcils. Le premier à prendre la parole fut Juan. Amarenna prit la suite.

« Le Shoggoth est un mutant d’un genre un peu spécial. Plusieurs légendes parlent de lui. Il est sans pitié. C’est, effectivement, un être doté de l’âge mental d’un enfant de deux ans qui ignore tout de la distinction entre le bien et le mal. Il dévore tout sur son passage. Mutants, humains, objets, tout. Rien ne lui résiste. De ce que nous avons pu voir dans le Colorado, de ce que nous avons pu apprendre, il est invincible. Et très dangereux. Je dirais que le simple fait de le voir peut rendre fou. Il prononce des sons étranges, qui semblent sortir d’une multitude de bouches, mais il n’en a aucune. Il est l’arme ultime de la société Nemo. »

Tant qu’à faire, elle se tourna vers Yamina pour compléter ce que l’indienne avait dit au départ.

« La phrase de contrôle, ‘Saint Paul a vraiment dit…’ sert en fait à anihiler la volonté de personnes droguées, à les faire obéir. Le mutant endoctriné qui entend cette phrase dira et fera tout ce que vous pouvez lui demander. Pour les libérer, ou rendre les pouvoirs… » Amarenna se tourna vers Esther et Ivy avant de reprendre : « Il s’agit, il me semble de ‘Atomique’, ou ‘Vous avez joué et vous avez perdu’. Je crois que ce mystère n’a pas été résolu encore. »

La jeune femme, cette fois, se tut, préférant attendre de potentielles questions plutôt que d’établir des plans sur la comète. Pourtant, quelque chose la chiffonnait dans l’histoire de ce message.

« La terre tremble d’une sourde menace. On sait que Nemo veut détruire le monde pour, d’une certaine façon, le rebâtir. Mais, en tout cas, ils veulent tuer humains et mutants. Réciproquement les frères de lait et les frères de sang ? Je crois qu’il n’y a là qu’un pas aisément franchi… Quant aux moulins à vent, il peut s’agir de chimères. Nous nous battons contre du vent, contre ce que l’on veut nous faire croire sans savoir si c’est réel ou pas… Après tout, Nemo a bien essayé de nous vendre une réalité parallèle… »

Était-elle la seule à ne pas avoir vraiment chaud?! Rachel était fraiche comme une rose tandis qu'elle assistait silencieusement à la réunion. Tous semblaient avoir quelque chose à dire, sauf quelques uns, qui comme elle, préféraient se taire ou faire comme Lars et envoyer des messages à leur amoureux...Elle écoutait et encaissait les informations en réfléchissant à toute vitesse à ce qui se passait. Elle ne comprenait pas tout...elle avait manqué des morceaux d'histoire, il était certain. Mais, elle ne voulait pas être laissée au dépourvu dans cette histoire. Vêtue d'un débardeur noir, d'un short beige et de bottes de cow-boy (ouais!), elle se dandinait avec nervosité dans la foule d'élèves. Les professeurs avaient l'air tellement forts, tellement surs d'eux même...Elle ne pourrait jamais faire cela. Mais elle aimerait bien! Une idée lui vint soudainement et elle se tourna vers la personne la plus près d'elle pour lui parler. Elle commença:

"Hey, tu crois que...?"

Lorsqu'elle se fit interrompre par l'arrivée d'un homme-poisson. Les yeux de la jeune femme se remplirent de larmes émues à son arrivée...Ce qu'il était beau, ce mutant. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle trouvait quelque chose de très émouvant dans sa façon de parler et de bouger. Son apparence toute entière lui réchauffait le corps et lui donnait, inconsciemment, une vague d'espoir pour le futur de leur race si particulière. Elle écouta le message que l'homme-poisson venait de porter à Adam et fronça les sourcils. Elle dit à voix basse, de telle sorte que seules les personnes qui étaient près d'elle entende:

"Les moulins...Comme dans Don Quichotte? Ca veut dire quoi? Ils se battent dans le vide?"

Annaelle arriva avec son mini-short, son bikini et un couverte pour tout de même se protéger de la morsure du vent. Elle vint s'asseoir proche de Grégory, Amarena et Rachel.
Elle connaissait un peu plus, mais à peine, Rachel que les deux autres, mais elle les savait tout de même assez sympathique.

C'est alors que le calvaire commença. Les explications, les questions et les théories fusèrent de toute par. La Québécoise n'entendait pas la moitié de ce qui se disait et ne comprenait pas la moitié de l'autre moitié. C'est pourquoi elle sortit une lime à ongle de sa poche et commença à inspecter ses ongles avec beaucoup de minutie.

Sa manucure allait bon train lorsqu'elle aperçut quelque chose d'étrange du coin de l'oeil. Relevant le menton, elle put voir cet homme-poisson. Elle eu un peu une moue dégouté, a part quelques mutantes de l'institut, c'était le premier mutante qui avait vraiment une mutation marquante physique qu'elle voyait. Les autres de l'institut n'était pas si différent, certes Mina avait des ailes et tout, mais au moins on pouvait discerner un visage et un corps. Heike lui, avait l'air d'un chat plus grand qu'à l'habitude, mais lui n'était qu'un poisson sur deux pattes.

Cependant lorsqu'il se mit à parler, Annaelle eu une toute autre impression du mutant. Lui ajouter une voix semblait lui donner une âme et une conscience supérieur au animaux qui vivent dans l'eau.

Adam afficha le message que lui avait transmit Dimitri lui avait transmit. La jeune femme le lut au complet sans rien comprendre. Elle le relut deux, trois et même quatre fois...mais toujours rien.

"C'est qui ce Don qui à les chicotes? Pis c'est quoi le rapport avec les moulins?! Je comprend rien à tout ce charabia moi....L'institut aurait pas un décodeur par hasard? Cérébra serait pas capable elle de le décoder? Avec toute les informations qu'elle doit avoir de stocké dans sa banque de donné...."

"BZzzzBZzzz"

Annaelle étampa sa main dans la face à Grégory puis sur la cuisse à Amarenna. Retournant sa main pour que tous ses voisins le voit bien elle dit:

"Un de moins! Si ça continu d'ici deux semaines je devrait en avoir tué plus de milles! Je vais les exterminer de la terre ces satanés insectes!!!"

Comme le reste de l'Institut en ce début de soirée, Ivy s'était pressée sur "la place du village", au niveau du feu de camp. Elle était assez curieuse de voir ce que les professeurs allaient encore sortir de leur chapeau sans fond. Adam annonça l'émergence, ou plutôt la ré-émergence de la nation mutante génoshéenne, l'idée était donc de s'assurer qu'elle puisse voir le jour, contrairement à leurs ancêtres un siècle plus tôt. Le plan général lui allait : ces dernières missions avec les LeX, elle s'était battue par la force des choses, pour une cause qu'elle n'avait pas choisie. Cette fois, elle aurait réellement l'impression de faire avancer la cause mutante. Et puis c'était aussi égoïste : la perspective de voir de nouveau ce pays mutant émerger était la certitude d'avoir un refuge, un point de chute si l'Institut venait à disparaître, ce qui il fallait bien l'avouer, arriverait sûrement un jour où l'autre, si les Salemois n'avaient pas déjà profité de l'évacuation générale pour le faire sauter !

"Ce serait pas la première fois que Vayne jouerait les filles de l'air, Tatoo !" commenta la rouquine avec désapprobation. Elle n'avait jamais aimé ce prof, toujours à se comporter comme si tout lui était acquis, mais il en avait rajouté une couche en se tirant de l'Institut sans rien dire, abandonnant les StryX à leur sort, ce qu'elle ne manqua pas de rappeler "Pas vrai, Spirit Flayer ?" souligna-t-elle, choisissant son témoin avec malice. La cadette de l'Institut avait été abandonnée par tous ses proches à l'exception de Wind et récemment Kalalli, elle était bien placée pour en parler.
L'Irlandaise remarqua le cinéma de Lars : celui-là ne comprendrait jamais rien à rien. Il avait l'air d'apprécier ses petites "vacances de l'amour", sans se douter qu'il s'agissait probablement du dernier repas des condamnés. Ces nouveaux alors...

"De ceux qu'on a vus à Harmonie, c'était tous des mutants ouais, Spy." confirma Dryade en croisant les bras sur sa poitrine dans une attitude plutôt combattive. Yrianna et Camille parlaient de mission de reconnaissance, et Ivy opina du bonnet à leurs interventions : y avait rien de pire que d'attendre la mort assis sur leur derrière.

C'est alors qu'arriva un hybride qui attira l'attention de la fille-plante. Welcome to Genosha ! Malgré les circonstances plutôt sombres, elle ne put s'empêcher d'afficher un grand sourire à la vue de cet éphèbe aquatique, de son corps musclé, entretenu et à moitié nu, qui le faisait forcément tomber dans la catégorie "no flingues no fringues" dans l'esprit de la rousse. Apparemment, l'homme devait déjà connaître Adam puisqu'il l'appelait par son nom de code et que personne ne semblait vouloir lui demander qui il était.

"Euh... C'est bien gentil mais on peut savoir d'où il sort quand même ?" lança Ivy avec une moue expectative.

Juan et Amarenna avaient pris la parole pour exprimer les certitudes des LeX.

"En gros, ce qu'on est sûrs, c'est que le Shoggoth est dans la place, et croyez-moi, s'il est dans le coin, on le saura facilement, il se ramène avec des bruits bizarres. Pour la drogue, on sait pas encore trop quelle phrase redonne les pouvoirs... En tout cas, ce qu'il faut savoir, c'est que jusqu'ici ils injectaient c'te drogue, si vous êtes pas piqués, vous craignez rien en principe."

Annaëlle, l'une des petites nouvelles, jouait sa starlette au concile de guerre. Elle écrasa un moustique à grand renfort de claques. Ivy la guerrière roula des yeux, et ajouta au commentaire de Gast :

"Chui sûre qu'ils doivent se dire exactement pareil sur nous, les gros moustiques qui attendent de nous tomber sur le coin de la trogne au détour du prochain cocotier !"

Assise juste à côté de la rouquine, Georgia était étrangement silencieuse... Beaucoup de choses s'entrechoquaient dans sa petite caboche et elle buvait attentivement les paroles d'Adam sur Génosha, la nation mutante et tout le toutim.

Parce que cette île pouvait être la source d'un nouvel espoir. Ou d'un massacre sans nom. Et toutes les cartes étaient déployées au sol, attendant que eux, piètres géographes indiquent la marche à suivre pour arriver à bon port. Tout retard, tout échec pouvait être fatal...

Surtout si cela impliquait l'arme atomique, les mutants fanatiques de la mission asiatique ou le monstre divin rencontré par les LeX de la douteuse Esther Kofman.

L'arrivée du mutant poisson fit sursauter Georgia, elle qui croyait être blasée pour un siècle avec toutes les révélations de ces derniers temps !

Elle fronça le sourcil en découvrant le gloubiboulga prophétique qui avait été remis en guise de message. Le style était littéraire, sibyllin et promettait un beau mal de tête en perspective...

Puis, elle eut l'idée. Et la révélation...

"C'est Cassandre !" brailla la petite teigne. "Cassandre a les yeux blancs ! Les yeux blancs elle a, Cassandre !"

Nouveau sentiment de solitude. Elle avait l'impression qu'à part les éventuelles mouches d'Yrianna on n'entendrait plus jamais rien autour du feu. La blonde rougit et cacha ses paluches fébriles derrière son dos. Avant de reprendre d'une toute petite voix...

"C'est Cassandre qui nous a écrit une carte postale du front... Y'a qu'elle pour dire des trucs pareils. Même qu'on comprend pas toujours tout. Mais ça veut dire qu'elle est ici. Et qu'elle va surement très très bien. Mais aussi..."

Elle se tourna rapidement vers la coquine rouquine en lui souriant franchement.

"Ivy a raison ! Poisson Garçon débarque d'où ? Quelqu'un le connaît-il ? Ou bien... En tout cas il avait l'air de connaître M'sieur Z. ! C'est qu'on le lui a décrit, en disant qu'il était beau avec des fesses en béton et qu'il avait largement l'air d'être le plus intelligent du groupe, et donc que Cassandre est vivante !"

Georgia comprit que c'était vilain de parler de quelqu'un qui était juste là.

"C'est une belle dame avec de grands yeux blancs qui t'a filé ce message ? Sinon, c'est qui ? Et toi ?"

Et pis elle se tut un instant... Parce que tout de même, contente comme elle était elle aurait embrassé la première venue et comme c'était Ivy ce n'aurait pas été si mal...

Néanmoins avant de fermer sa grande gueule, elle ajouta :

"Cassandre aime les prophéties. Cassandre a lu la prophétie de Destinée avant de la brûler. Elle nous file des consignes pour l'avenir proche"

La main de Jen pressée dans la sienne, il la caressait de son pouce, intrigué autant qu’effrayé. Il savait qu’il serait séparé de Jen. Il le sentait. N’en avaient-ils pas l’habitude, de toute manière, depuis leur dernière mission à Paris? Mais comme toujours, ils se retrouveraient le lendemain et prendraient du bon temps ensemble, et avec leurs amis. Nan’ et Jen se retrouveraient toujours. Il avait créé, inspiré par Seel et Spy, une petite brise qui flottait sur la réunion pour amener aux tourtereaux le moindre son murmuré, même le soupir délicat de Juliette. Il crut même entendre quelqu’un péter et souhaita ne pas recevoir l’odeur en prime…
Il écoutait Adam parler de nation, sans comprendre. Il en avait déjà une, même deux ou trois, de nations. Officiellement, c’était le Canada, mais on parlait aussi de la province de Québec, d’où il était originaire, comme d’une nation à part entière au sein d’une autre nation. Et il faisait partie de la nation algonquine, depuis un temps ancestral. Pourquoi ajouter une nationalité mutante à son passeport déjà lourd et confus, tracé par la maladie, les guérillas et les barrières linguistiques? Pour lui, c’était étrange de choisir de créer sa nation, surtout qu’elle était plutôt originale…

Jay leva le premier la main, rappelant à son colocataire qu’il risquait grandement de prendre celui dont il avait pris la place, puis Yamina rappela le tragique de la situation, l’ambiguïté et le paradoxe de l’éventuel rôle qu’ils auraient encore à jouer. Non loin d’elle, il vit Charis poser sa main sur l’épaule de Viconia et se demanda si elles n’étaient pas un peu comme Camille et Georgia. Ou Georgia et Camille… Puis Jen le fit sursauter, rappelant des faits tangibles avec son efficacité habituelle. Et Jason, imitant Joshua, leva le doigt pour prendre des nouvelles de Cassandre, rapidement enlacé par Luther. Nan’ lui répondit, sans y aller par quarante-douze chemins.

-Cassandre n’est pas disparue le jour où Ganymède était tout près, justement?

Entendant Lars appeler sa belle, Nan’ jeta un coup d’œil interrogateur à Jen. Il espérait sincèrement qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui parle ainsi… Puis Robin parla de plan d’action… pour quoi faire? Nan’ n’en avait aucune idée et attendait plus d’informations de la part de son ancien référent –sans se douter que ce ne serait pas lui qui en donnerait. Cessant de dessiner par terre, Jeremiah s’était exclamé, surpris, demandant plus d’informations, et murmura ensuite un commentaire naïf à Nan’ ne savait qui. Il n’avait jamais eu à se battre contre Hope et Derek ou contre Ganymède, lui! Ni contre des clones de sa copine!
Camille leva alors la main, proposant quelque chose d’ingénieux. S’allier! Ne disait-on pas que l’union fait la force? Par contre, s’unir avec qui? Et contre qui?
Il fut tiré de ses pensées par Yrianna qui livrait les siennes à Kalalli, vraisemblablement, citant même l’algonquin!

L’arrivée du cousin de feu Source étonna l’algonquin, qui pencha légèrement la tête sur le côté et soupira avant de lire la calligraphie cursive devant le drap d’Adam.
Juan livra des informations effrayantes et dégoutantes, alors que Nan’ n’en était qu’à la moitié de sa lecture, ce qui le ralentit encore plus. Et c’était sans compter les gifles que distribuaient gracieusement Annaelle!

Il termina sa lecture au son mélodieux de la plante Irlandaise, qui demandait ce que tous devaient également se demander : il était qui? Et il faisait quoi là? Pourquoi il écrivait des trucs pas de sens? Puis, plus terre à terre, son commentaire fit de nouveau sourire l’algonquin, alors que Georgia s’évertuait à trouver que ce n’était pas lui mais Cassandre qui écrivait cela. À ce moment, Nan’ réalisa quelque chose, lui aussi (quel hasard!)

-Pourquoi c’est écrit Hammer Plain au lieu de Hammer Bay?

Puis il relu le début, pour comprendre de quoi Georgia parlait et lui répliqua joyeusement :

-Au moins, Mlle Deneos s’est faite 6 amis on dirait!

Puis il embrassa la joue de Jen, l’une des filles les plus brillantes de l’institut, en lui demandant :

-Tu comprends quelque chose, toi?

HJ : Post dédicacé à Jay Sirian :-D]

Assis en tailleur parmi les autres élèves, Harald suivait les échanges avec concentration. Cela ne faisait pas si longtemps qu'il était dans le bain, aussi voulait-il vraiment comprendre ce qui se déroulait sur cette île et pourquoi les membres de l'Institut y avaient leur place. Visiblement c'était une page d'Histoire qui s'écrivait ici, et le Norvégien pressentait qu'il lui faudrait redoubler de vigilance sous peine de se faire écraser entre la plume et le papier.

Quand il le put, Harald leva la main et demanda :

"M. Zachary, d'après ce que vous laissez entendre, l'arme atomique dont les composants radioactifs nous ont échappé il y a quelques temps en Russie pourrait se retrouver ici-même à Genosha? Qu'est-ce qui nous permet de le craindre?"

Le blondinet mutant s'inquiétait à nouveau des conséquences de l'échec de leur dernière mission en Sibérie. Se pouvait-il que les Chinois armés n'étaient en fait que des mercenaires à la solde d'un ennemi plus inquiétant? Harald porta la main à son ventre, les effets conjugués de la chaleur et de son stress lui redonnaient des douleurs intestinales. Un violent gargouilli commença à enfler dans ses tripes et le Norvégien dut se mordre les lèvres pour supporter la torture passagère. Puis, soulagé, mais en pleine liquéfaction, il racla sa gorge en priant pour que personne n'avait surpris de bruits suspects.

A l'arrivée de l'homme-poisson et de la lecture de son message, Harald regarda l'assemblée avec des yeux de merlan frit, n'y comprenant que goutte. Il hocha vigoureusement la tête quand la jolie et volcanique Ivy demanda directement des renseignements sur le nouveau venu. Son papier était un incompréhensible salmigondi, sans doute fallait-il être une sardine pour entraver quelque chose à l'affaire. Si on l'interrogeait amicalement, peut-être que l'homme-poisson les renseignerait avec plus de clareté.

À l'heure du destin

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