[NeXus 2.9]Briefing : laboratoires de Bishop Industries

Barbecue

Après le barbecue, le professeur des NeXus était descendu en salle de briefing, où il était convenu que cinq de ses élèves la rejoigne pour prendre connaissance des informations qu'elle avait pu glâner sur le laboratoire de Washington.
Cassandre fit quelques pas dans la pièce et mit la touche finale aux préparatifs tout en attendant l'arrivée de l'équipe.

Après être passé rapidemment à sa chambre pour changer de chemise, Fabrisio s'était dirigé vers la salle de briefing. Un peu à reculnt, il devait bien l'admettre. Retrouver son équipe là-ba signifiait partir encore une fois en mission, sous-entendu qu'il risquait un fois encore de mettre sa vie en jeu. Etait-il réellement prêt à faire cela ? Il rumina cette question tout au long du trajet qui séparait les dortoirs des sus-sols de l'institut.
Il n'avait toujours pas trouvé de réponse quand il se présenta devant la porte de la salle. Inspirant un bon coup, il pénétra dans celle-ci mais s'arrêta sur le pas de la porte. Tenant encore celle-ci en main, il constata qu'il était le premier. Qu'en était-il des autres ? Etait-ce lui qui avait mal compris l'heure du rendez-vous ? Ca ne serait pas la première fois que cela lui arriverait.
Quand il vit Cassandre, il fut cependant soulagé. Si le professeur était là c'était donc que le briefing devait donc bien avoir lieu d'ici peu.
Fabrisio s'avança franchement dans la salle, rejoignant en quelques pas la table qui tronait au centre et y prit place.

- Signorina, dit-il à Cassandre, en saluant de la tête. Geste inutile au possible mais on ne pouvait ainsi se défaire d'une éducation.

Cassandre était aux prises avec le projecteur holographique à l'arrivée de Fabrisio et Myou.
Elle les gratifia d'un sourire un tantinet coupable alors qu'elle palpait l'appareil à la recherche des boutons qu'elle voulait. Ce n'était pas tous les jours qu'elle laissait involontairement transparaître une preuve de sa maladresse, qui bien que compréhensible, était clairement indésirable pour la jeune femme.

"Asseyez-vous... J'étais juste en train d'essayer de... Qu'importe, excusez ma gaucherie, je ne suis pas aussi à l'aise que mes collègues avec ce matériel." concéda-t-elle en trouvant l'endroit où elle était censée introduire le briefing.
Elle y plaça lentement la puce contenant les données du briefing. Les autres étaient en retard... Elle profita de ce moment pour aborder un sujet moins officiel avec les deux élèves.

"Comment ça va, en ce moment ? Vous avez fait des rencontres intéressantes au barbecue ?" demanda-t-elle en prenant place autour de la table. Avec tout ce qui se passait à l'école, ils n'avaient que rarement le temps de discuter à titre informel, et Cassandre aurait voulu connaître plus personnellement les élèves dont elle avait la charge.

Myou était prête à se lever pour l'aider à s'en sortir avec l'appareil, quand elle se mit à faire la discussion.
Wow.... La jeune mutante resta un instant interdite, pas vraiment à l'aise, surtout face à Cassandre qu'elle admirait beaucoup. Elle ne voulait pas dire de bêtise, ou paraître mal à l'aise justement... mais ça c'était rapé.

Euh.... un peu... j-j'ai un peu de mal avec les nouveaux visages...

En réalité avec tout ceux qui ne sont pas vraiment dans l'équipe... mais elle se retint de le dire. Myou restait beaucoup collée à Jessica, fréquentait un chtouilla plus les Nexus au fil des jours, quelques rares autres élèves pendant les corvées ou les cours par quelques échanges furtifs, mais c'était bien peureux.

Mais c'est bizarre, face à Cassandre, Myou se sentait obligé d'expliquer sa pensée. Une personne à qui elle ne pouvait rien cacher ?

... C'est pas trop mon truc, les rencontres, je... j'suis pas habituée...

Assis, Fabrisio n'avait pas bougé alors que Cassandre s'installait pour le briefing qu'elle s'apprétait à donner à l'équipe. Perdu dans ses pensées, il n'avait pas remarqué la "gaucherie" du professeur liée, bien évidemment, à son handicape. Ce n'est que lorsque Myou fit mine de se lever que l'attention du jeune italien se porta sur Cassandre et ce qu'elle faisait précisemment.
Il comprit alors l'embaras que la femme affichait sur son visage mais elle fit mine de rien et préféra s'installer à son tour autour de la table et discuter avec ses deux élèves.

Myou prit la parole en premier et Fabrisio s'étonna de voir sa jeune coéquipière pas très à l'aise. Il ne la connaissait pas et n'avait encore jamais prit le temps de discuter avec elle. Aussi se sentit-il mal à l'aise de voir que la jeune fille avec qui il avait déjà traversé des épreuves était encore une inconnue pour lui.
Il la regarda, une expression de tristesse sur son visage et un profond sentiment de culpabilité en lui.

- J'ai moi aussi un peu de mal avec tous ces visages, avoua le jeune italien. Il y a tellement de monde ici. Je n'ai pas encore pu discuter avec tous et me demande si j'y arriverai jamais. D'ailleurs au barbecue, nous sommes surtout restés en groupe, n'est-ce pas Myou.

"Hum..." répondit simplement Cassandre en hochant doucement la tête. Elle savait ses deux interlocuteurs assez secrets et pas très expansifs. Elle les comprenait... Elle était un peu comme eux de nature. Les circonstances faisaient simplement qu'elle devait aller vers les autres.

"Je comprends... Cela dit, vous ne vous habituerez pas en restant dans votre coin, vous ne pensez pas ?" ajouta-t-elle d'une voix douce.

"On apprend beaucoup sur soi auprès des autres, pensez-y." dit-elle avec une ébauche de sourire sur les lèvres. Il était certes difficile pour eux de parfaire leur vie sociale tout en s'évertuant à sauver des journalistes un peu trop curieuses, mais elle ne pouvait que les encourager à se faire des amis à l'institut ; après tout, ils commençaient à avoir le choix vu sa fréquentation !

Quand Fabrisio l'interpella, Myou ne se rendit d'abord pas compte qu'il parlait d'elle. mais très vite, elle "reconnecta".

Ah euh... ouais... c'est vrai on est pas mal... entre nous...

Et en même temps on se connait à peine... Ca craint... non ?

Myou ne fut pas convaincue plus que ça par les paroles de Cassandre. Certes il fallait aller à l'avant des autres pour s'entraîner à parler un tant soit peu correctement dans une discussion banale... genre comment sauter d'un nuage et se trouver dans la flotte.... Ce genre là quoi.
Mais comment faire pour accepter de ses montrer aux autres, quand on arrive à pas à se regarder soi-même ? Myou n'avait toujours pas trouvé la réponse. La chercher ne lui venait même pas à l'esprit... Elle se perdait dans sa trouille de voir chaque jour le peu de peau qui lui restait disparaitre sous une couche de métal mutant... Un jour, ça arriverait forcément...

Myou se rassit, et s'enferma dans un nouveau mutisme, oubliant qu'elle était en train de discuter.

Jessica arriva sans se presser dans la salle de briefing. Son pas était plutôt lent et lourd, comme quelqu'un qui se rendait dans une salle sans être sur de vouloir y aller. Elle avait trouvé bien le barbecue, et avait oublié un moment qu'ils repartaient en mission le soir même. Mais la jeune fille était tout de même descendu, sachant pertinemment que vu la façon dont elle avait prit son temps pour faire un détour jusqu'à la cuisine manger un morceau, elle arriverait en retard.

En entrant, elle fit mine d'avoir plus d'entrain et salua les trois personnes présentes. Puis elle remarqua que Myou semblait perdu dans ses pensées, et elle sentait limite une gène installer dans la pièce. Ou peut-être était-ce la tension du à la mission...

« Ciao! Désolé... »

Jess alla s'assoir à côté de Myou en regardant tour à tour les trois mutants comme si elle cherchait à savoir ou ils en étaient et si elle avait raté quelque chose. Pourtant, il manquait encore la moitié de l'équipe à l'appel.

Les paroles de Cassandre étaient pleines de bon sens. Comment pourrait-il en être autrement venant d'un professeur. La jeune femme avait viser juste en disant cela, Fabrisio le savait. Mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir comme un décalage entre ce qu'il y avait de mieux à faire et ce qu'il était justement possible de faire.
Regardant alors Myou, il cru voir à l'expression de la jeune fille qu'elle aussi partageait son point de vue.

- Si, vous avez raison, dit-il en regardant de nouveau cassandre. Ma, c'est pas évident quand on doit apprendre à maîtriser son ... "pouvoir". Difficile de s'ouvrir aux autres quand on a du mal à se comprendre déjà soi-même.

Il allait poursuivre quand Jessica fit son entrée dans la salle. Saluant les trois personnes présentes en italien, elle vint ensuite s'assoir aux côtés de Myou. Fabrisio regarda la jeune fille, lui sourit et lui dédia un clin d'oeil amicale.
Il fit ensuite de nouveau face à Cassandre.

- Ma je vous promets de faire des efforts, dit-il à son professeur en souriant.

Sven arriva, un petit paquet de feuilles multicolores sous le bras, et l'air un peu pressé.

"Désolé pour le retard, je suis rapidement passé dans ma chambre pour faire ça. Tenez, regardez plutôt."

Il distribua ses feuilles, manuscrites, et pourvues de nombreux schémas et dessins en style naïf expliquant toutes les qualités du Sven Ascensionnel, y compris avec l'option piscine en contrebas, et indiqua qu'il déclinait toute responsabilité en cas d'atterrisage non réussi.

"C'est l'avant-projet du Sven Ascensionnel. Je pense déposer un brevet, avec Ivy. On a mis ça au point pendant le barbecue. Vu que vous êtes mon équipe, je vous accorderai la primeur pour les essais."

Sa distribution terminée, il s'installa à la table et croisa les mains.

"Alors, où est-ce qu'on va maintenant ?"

A son tour Léo arriva. Il avait aperçu Sven entrer quelquessecondes avant lui. Décidemment, tout le monde semblait être en retard. C'est du moins ce qu'il pensait, mais quand il entra à son tour il constata qu'il était le dernier.

Pas exactement à vrai dire. Une fois de plus, leur leader manquait à l'appel.

" Bonjour Cassandre, désolé pour le retard. "

Sans attendre plus longtemps, il s'assit à son tour et attendit patiemment de voir ce qu'elle avait à leur dire.

[J'ai eu du mal à l'écrire celui-là >_<']

Frank entra dans la salle de briefing complètement sec, portant un nouveau t-shirt marqué "Wasn’t me". Ils étaient déjà tous là, et aucun d’eux n’avait l’air inquiet par ce qu’ils s’apprêtaient à faire. Même si il n’avait aucune certitude sur leur objectif, ils ne s’étaient pas réunis dans le sous-sol de l’institut pour jouer aux billes.

Il resta sur le seuil de la porte sans s’en rendre compte ; c’était la limite entre le monde normal et le monde de fou dans lequel Mlle Deneos semblait vouloir les entraîner. Il croisa les bras sur sa poitrine et fixa Cassandre avant de balayer la salle du regard.

"Est-ce que vous avez tous pris un coup sur la tête pendant notre cavale ? Vous comptez retourner risquer vos vies pour une inconnue qui voulait les détruire ?"

Ses mains se mirent à s'agiter d'elles-mêmes, portées par le flot de pensées desquels il tentait de tirer ses arguments.

"C’est quoi votre but ? A un moment ou a un autre vous allez vous faire attraper et vous finirez dans un de ces camps qu’on a vu à la télévision. Ou alors on aura droit a une démonstration de pouvoir massive en pleine rue, et le lendemain les gros titres parleront d’une ville attaquée par les mutants !

L’institut est un refuge, parfait, restons ici. Ce qui se passe dehors ne nous concerne pas. Les traces dans le jardin devraient vous rappeler qu’on s’intéresse déjà bien assez à nous comme ça !"

Tout était sorti d’un coup. Il se rendit compte trop tard qu’il avait exprimé ses peurs plutôt que des arguments plein de bon sens ; mais il espérait que cela suffirait à les faire reculer.

Frank ne comprenait pas ce qui les poussait à agir ainsi. Ils avaient vu de leurs propres yeux ce dont étaient capable les anti-mutants, mais ils étaient tout de même prêt à se jeter dans la gueule du loup pour comprendre les rêves d'une oracle somnambule.

Des efforts ? Jess regarda tour à tour Fabrisio, Cassandre et Myou sans comprendre. Mais elle ne se posa pas plus de question, et répondit au clin d'oeil de Fab par un sourire. Son attention fut attirée par Sven et Léo qui firent leur entré l'un après l'autre.

« Salut les gars! »

Elle attrapa l'une des feuilles manuscrites de Sven et la dévisagea un instant, avant de la faire pivoter d'un demi-tour entre ses mains. Oui ce devait plutôt être ça, la piscine en bas. Par contre, le fait qu'il ne prenne pas ses responsabilitées si ses cobayes s'écrasaient au sol n'était pas pour la rassurer. C'était accidentellement qu'elle avait accepté, et ne voulait pas se désister de peur de ne vexer Sven et son Sven Ascensionnel. Elle glissa la feuille dans l'une de ses poches.

C'est alors que Frank fit son entré, comme d'habitude bruyamment. Pourquoi est-ce qu'il devait toujours trouver quelque chose d'inadmissible dans tout ce que l'institut entreprenait ? Jess était troublée. Elle savait pourquoi elle faisait cela, elle le lui avait déjà dit. Elle essayait de comprendre pourquoi il ne pensait pas pareil, et ne parvint pas à trouver. Ils étaient différents. C'était tout ce qu'elle parvenait à conclure de la situation.

« C'est tout ce que tu veux ? Rester tranquillement à l'institut pendant que des gens meurt dehors ? Si tu veux tout savoir je m'en fou de savoir qu'elle ait voulu nous tuer! Mais je veux pas devenir comme eux! Et si on la sauve, peut-être qu'on réussira à la faire changer d'opinion et qu'elle pourra nous aider! Et même si ça marche pas, alors je recommencerais encore et encore jusqu'à ce qu'on ait plus besoin d'être enfermé ici en attendant qu'ils viennent nous chercher un jour! »

La preuve en avait été justement les dites portes-ouvertes, l'attention était déjà attiré sur eux. De ce côté là, il était trop tard. De toute façon, ce n'était pas une vie que de se cacher. Jess ne voulait pas passer toute sa vie ici sans pouvoir sortir de crainte d'être attaquée, arrêtée, et de finir comme les morts-vivants du camp Labrador. En fin de compte, c'était en partant des mêmes données qu'ils avaient atteind deux opinions totalement différentes.

Jusqu'alors silencieux, Fabrisio se racla la gorge tant pour se préparer à parler que pour apaiser les esprits agités dans la salle. Joignant les mains, il délaissa un crayon avec lequel il jouait.

- Scusa, commença-t-il doucement, ma, je partage je partage quelque peu l'avis de Jessica. Même si je ne suis pas spécialement pour le fait de m'exposer au grand jour, on ne pourra éternellement rester cacher ici.

Fabrisio s'arrêta et se tourna vers Franck.

- Comme toi, dit-il à son coéquipier, je suis heureux ici et me sens à l'abri de tou. Mais jusqu'à quand ? Va-t-on passer notre vie entière ici entre ces quatre murs ? Crois-tu réellement qu'en restant ici, le monde ne fera pas attention à nous ?

Le jeune italien s'arrêta un instant, songant à ce qu'il venait de dire et à ce que cela impliquait. Tête baissée, rejouant avec son crayon, il reprit:

- Je ne suis pas un héros et me battre pour défendre une inconnu n'est pas dans mes habitudes ma si par ce geste, nous pouvons nous assurer une vie meilleure ... je suis prêt à prendre le risque.

Sa voix était claire, à l'image de sa détermination.

Le clin d'oeil de Fabrisio fut coupé par l'arrivé de Sven et de sa pub pour sa nouvelle invention. Myou retrouva un peu de sa "bonne humeur", en voyant le papier... Vraiment, elle aimait bien ces trucs farfelus. Ca lui rappelait de bons souvenirs...
Jessica était là maintenant, ce qui rassurait aussi Myou.

Puis Franck arriva, en criant son avis à la figure des autres. Myou le fixa d'un regard noir. Pour qui se prenait-il, de leur demander leur raison... ? Jess et Fabrisio avaient de nobles sentiments, et les exprimaient clairement. Mais Myou elle, ne ressentait rien de tout celà. La cause mutant : elle n'arrivait pas encore à la concevoir dans toute son ampleur. Elle ne se sentait pas encore appartenir à une "communauté", juste peut-être à une équipe, présente dans cette salle. C'était déjà énorme, pour elle, comme changement dans sa vie.

Elle se permit pourtant de répondre, en laissant pour une fois ses sentiments paraître. Une certaine fureur transparaissait dans le ton qu'elle employa.

Je suis assez restée cloitrée jusqu'à mon arrivée ici... au point de ne rien connaître de ce qui m'entoure, pour qu'un mec comme toi vienne me dire que je dois continuer à l'être. .... T'es qui pour me demander mon but ?

Cette femme, que Franck trouvait inutile d'aider... Myou n'en avait rien à faire en réalité. Elle faisait simplement tout ça pour enfin appartenir à quelque chose...

Cassandre ne répondit à Fabrisio que par un léger sourire : il restait réservé, ils l'étaient tous en réalité, et pourtant elle avait remarqué la façon dont ses élèves étaient restés groupés durant le barbecue. Face à tant de visages inconnus ou méconnus, ils avaient fait front en bloc, ce qui prouvait qu'il commençait à se tisser entre eux des liens privilégiés. Il ne faisait aucun doute qu'ils parviendraient avec le temps à élargir leur cercle d'amis malgré leur timidité et les interrogations existentielles.

Le sourire de la psychologue s'élargit à l'arrivée de Sven. Le jeune homme était certes dans la lune mais ne perdait pas le nord, et sa bonhommie naturelle parvenait à dégivrer les moments les plus sérieux. Ils auraient certainement besoin de sa fraîcheur là où ils allaient...

"Tu as de la suite dans les idées, Sven..." dit-elle en caressant machinalement du bout des doigts l'un des documents qu'il avait préparé comme si elle espérait y trouver les aspérités nécessaires à une lecture en braille. Le fait qu'il les ait écrites à la main lui procurra néanmoins une certaine compensation, dans le sens où elle pouvait suivre le sillon de son stylo dans les feuilles. Avec l'informatisation massive du siècle, c'était toujours un plaisir pour elle de parcourir une feuille avec les doigts.

Elle salua l'arrivée de Léo d'un hochement de tête, puis reprit :

"Je ne sais pas si vous aurez réellement l'occasion de tester tout ceci dans le laboratoire, il est de plein pied, mais il serait peut-être plus sûr de mettre ton Sven Ascentionnel en pratique en salle des dangers..." releva la jeune femme en encourageant le norvégien malgré ce bémol raisonnable. La coopération d'Ivy au projet n'était pas très rassurante, mais dans la mesure où ces tests de pouvoir étaient effectués dans un cadre sécurisé, elle ne pouvait qu'encourager Sven à explorer ses possibilités, cela faisait partie de l'enseignement que les mutants étaient voués à recevoir à l'institut, en particulier dans l'atelier d'Adam.

"Bien, nous all..." commença-t-elle, avant de s'interrompre devant l'irruption d'une voix familière. Frank. Plutôt que de tenter de déterminer si oui ou non il se joindrait à eux, la psychologue avait fait ses recherches temporelles en le déduisant de l'équation. Il valait mieux être paré au pire qu'au meilleur, c'était une sécurité en plus. Elle était cependant surprise de le voir intervenir au briefing alors qu'il avait boycotté la réunion de la veille.
Elle se redressa et inclina la tête sur le côté. Le leader des NeXus voisait une opinion connue de toute l'équipe depuis le début de l'affaire. Pourquoi s'embarrassait-il maintenant de tergiversations ?

Alors que Cassandre abordait mentalement le problème sous les angles à sa portée, les réactions des NeXus ne se faisaient pas attendre. Elle les laissa tarir : il valait mieux que les choses soient dites pour tous plutôt que de laisser les pensées se ruminer dans leur coin. Enfin, elle leva calmement la main en signe d'apaisement.

"... Nous sommes tous parfaitement au fait des risques auxquels tu fais allusion, Frank, rassure-toi. Mais nous couriions un plus grand risque à rester les bras croisés, un risque pour nous mais aussi pour tous les autres mutants. Les apparences sont bien souvent trompeuses..." commença la psychologue avec son détachement coutumier.

"... Si tu étais resté avec nous hier après-midi, tu aurais comme nous pris connaissance de nouvelles cartes que nous avons en main : il est possible que nous ayons jugé trop vite cette journaliste... Robin la connaît, et c'est d'ailleurs son équipe qui sera chargée de lui venir en aide. Quoi qu'il en soit... j'ai cru comprendre que tu ne te sentais plus concerné par cette affaire... non ? Tu es donc libre de retourner à tes occupations." releva-t-elle, avant de détourner volontairement la tête de Frank. Elle se pencha en avant et actionna l'animation holographique du briefing.

"Comme l'indiquent les témoignages de Robin et Matas, Alice aurait donc dérobé une mallette contenant des échantillons de sang prélevés sur des mutants, sang qui semble convoité par Bishop Industries, mais également ce que Matas a affirmé être la CIA. Qu'il s'agisse de la firme pharmaceutique ou du gouvernement, ces échantillons serviront forcément à nuire de près ou de loin à la mutanité. Le numéro de poste fixe trouvé dans le journal des appels du téléphone donne bel et bien sur le laboratoire de Bishop Industries, Washington. Si Alice a bel et bien été poursuivie et enlevée pour cette valise, il y a des chances pour que ce qu'elle contient se trouve là-bas... Je veux dire qu'il serait trop compromettant de stocker ce matériel génétique dans leur siège de Manhattan, c'est la vitrine de leur société.
J'ai donc fait quelques recherches et recoupé avec les informations dont nous disposions déjà : ce laboratoire se situe donc dans la zone industrielle de Washington. Le complexe est constitué de plusieurs mini-labos, mais j'ai délimité votre zone de recherches au cercle rouge : c'est là que j'ai noté le plus d'activité et de surveillance. La bonne nouvelle, c'est que la surveillance est assez faible, rien de comparable avec ce que nous avons pu rencontrer... ailleurs. Il y a seulement un garde en faction devant l'entrée. Vu qu'il fera nuit, vous pourrez vous approcher sans mal et déjouer sa vigilance assez facilement. A l'intérieur, vous ne risquez de tomber que sur de rares scientifiques en mal d'heures supplémentaires, et deux gardes dans la salle de garde qui comptent les moutons plus que les intrus. Là aussi, je pense qu'il devrait être aisé de les neutraliser, restez discrets et tout ira bien."

Elle fit une pause. Niveau surveillance, l'équipe était plutôt bien partie comparé à ce qu'ils avaient déjà connu. Gardant un "oeil" tourné vers l'éventuelle réaction de Frank, elle poursuivit :

"C'est à partir de maintenant que cela va se corser. Je n'ai pas réussi à identifier la position exacte des échantillons. Vous pouvez voir deux salles non identifiées sur le plan. Quelque chose m'empêche d'accéder à l'historique de ces pièces... J'ai peut-être trop poussé mon pouvoir dernièrement... Ce n'est pas impossible." concéda la jeune femme avec une moue gênée. Les derniers événements s'étaient enchaînés très rapidement, trop rapidement, entre la visite de New York et les prévisions multiples qui lui avaient permis d'établir les plans d'accès aux sites des NGX et des NeXus. Pourtant, elle connaissait ses limites, et quelque chose d'étrange la taraudait au sujet de ces deux pièces indéterminées.

"Il vous faudra donc sûrement jeter un oeil partout, visiter les diverses pièces à la recherche du sang, mais également si vous le pouvez, découvrir ce que veut en faire Bishop Industries. Prenez vos tenues et le van d'hier pour vous y rendre, ce sera plus pratique pour vous. J'ai conscience que certains points sont assez vagues, mais compte tenu de la sécurité passablement relâchée, vous devriez vous en sortir. Je ne serai pas à l'institut, mais en cas de problème, vous pourrez me contacter avec les communicateurs. Des questions ?" termina-t-elle, avant de se tourner vers Fabrisio, qu'elle venait d'investir d'une responsabilité supplémentaire. Etant sollicitée par Adam pour accompagner un autre groupe d'élèves, elle avait besoin d'un élève fiable à qui confier le reste de l'équipe. Frank avait assumé ce rôle durant leur escapade à New York, mais son abandon délibéré de l'équipe pour la suite en faisait un leader trop imprévisible à l'heure actuelle.

"Je peux compter sur toi ?" demanda-t-elle d'une voix douce à l'italien.

Fabrisio ne réagit pas de suite.
Il écoutait attentivement le discours de Cassandre, comme on écoute les instructions pour un exercice. Aussi, lorsque l'enseignante s'adressa directement à lui, il ne réalisa pas de suite. Mais quand il comprit, il se redressa, ouvrant de grands yeux et agitant ses mains.

- Chi ? Mi ? demanda-t-il spontanément dans sa la langue natale. Ma ... no se ...

Il regarda alors ses autres coéquipiers, espérant que l'un d'entre eux interviendrait mais en vain. Il se tourna alors de nouveau vers Cassandre qui semblait attendre une réponse du jeune italien. Il aurait aimé pouvoir lui répondre non mais après ce qu'il avait dit à Franck, s'aurait été faire machine arrière.

- Io ... commença-t-il en pensant lui répondre non mais devant le visage si paisible de son professeur, l'italien céda. D'accordo, dit-il en rendant son sourire à Cassandre.

Myou avait écouté attentivement le briefing de Cassandre, s'y plongeant toute entière pour s'écarter de Franck et ses remarques à deux balles sur leurs buts.
Elle avait "photographié" de son regard les plans des batiments, surtout celui du laboratoire principal puisqu'ils devront investir ce lieu en particulier. Les vestiaires étaient tout de suite à l'entrée, ce qui leur permettrait peut-être de passer des vêtements plus scientifiques... Ainsi s'ils passaient devant quelques "rats", peut-être ne s'affoleraient-ils pas immédiatement. Mais la priorité serait surtout de neutraliser les rares gardes, pour qu'ils ne s'en retrouve pas avec plus sur le dos.

Myou avait presque hâte de s'y plonger... bouger, avoir l'esprit totalement pris par quelque chose.

Fabrisio avait été désigné leader. Ca allait à Myou, sans l'interpeler plus que celà.

Bon... on y va ?

Jess tourna la tête vers Cassandre et écouta ce qu'elle avait à dire. Elle savait que ce ne serait pas facile, et espérait par dessus tout qu'ils parviendraient à rester discret et ne pas attirer l'attention sur eux une fois qu'ils seraient entrés dans le laboratoire. Tout cela ne lui disait rien de bon. Comment elle et Myou pourrait passer inaperçu si jamais ils croisaient des personnes qui travaillaient là-bas ? D'où le mode 'furtif' impératif...

Elle tenta de mémoriser le plan du mieux qu'elle le pu, sans être sur de s'en souvenir lorsqu'elle serait sur place. Pourvu que les autres puissent s'en souvenir également, sinon ils auraient l'air malin... Lorsque Cassandre évoqua que ce n'était par comparable à ce qu'ils avaient déjà rencontré, elle fut tout de même soulager. Au moins ne serait-ce pas pire que le camp Labrador.

Jess se leva à l'invitation de partir de Myou, et se tourna vers Frank. Imaginer qu'il refuse de venir l'inquiétait, car bien que Fabrisio soit désigné leader pour cette mission et qu'elle ai confiance en lui, elle avait l'impression que c'était le rôle de Frank. Sans doute parcequ'il l'avait déjà fait une fois. Toujours est-il qu'elle se sentirait plus rassurée s'il était de la partie. Et cela se fit sentir dans le ton de sa voix.

« Est-ce que tu viens avec nous ? »

Cette simple question signifiait tout. S'il refusait, elle lui en voudrait surement pendant un bon bout de temps.

"Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre que… " cria-t-il sans pouvoir finir sa phrase.
Ils n’avaient visiblement pas l’intention de l’écouter. Alors que les événements récents auraient du les effrayer, ils semblaient en être plus fort et plus volontaire.

*Pourquoi ?*

Incapable de répondre à cette question, il se glissa dans le couloir et frappa le mur, juste assez fort pour que la douleur l’empêche de penser quelques instants.
Ils étaient tous prêt à se jeter dans la gueule du loup et c’est lui qui passait pour un idiot ? Même la gamine y avait été de sa morale à deux balles…
Est-ce qu’elle avait plus de courage que lui ? La question le dérangea beaucoup ; lui qui s’était considéré comme quelqu’un de solide venait de se faire remballer par une de clown avec des super-pouvoirs.

Il se replaça dans l’encadrement de la porte, observant bien plus les NeXus que l’hologramme de présentation. Quels étaient leurs motivations ? Pensaient-ils vraiment qu’ils allaient construire un monde meilleur en cambriolant un appartement ou un centre de recherche ?
Quitte à faire des choses bêtes, autant aller sauver la veuve et l’orphelin devant les caméras de télévision ; si ca marche pour les politiques, ca marchera pour les mutants.
Cassandre l’acheva en plaçant Fabrisio à la tête de l’expédition. Il se demanda si il n’aurait pas du se jeter du balcon d’Alice Porter pour gagner ses bonnes grâces.

- Est-ce que tu viens avec nous ?
- Retourne jouer à la poupée, toi.

C’était sorti tout seul, parce qu’il était énervé, et qu’Elle l’avait énervé. Ce n’était pourtant pas mérité, Jessica avait vécu beaucoup plus de chose que lui à son âge. Mais Frank était plutôt du genre à s’enfoncer qu’à s’excuser. Il décida de l’ignorer complètement et fit un pas dans la pièce pour s’appuyer contre le mur à coté de la porte.

"Pourquoi ne pas tout simplement détruire l’endroit ?"

Il marqua une pause.

"Ca ne serait pas la première fois."

Difficile de le faire passer pour le violent ce coup-ci, il n’avait pas attaqué un camp militaire.

Myou se retourna vers Franck quand il insulta Jessica. Elle n'en revenait pas... Alors elle non plus ne réfléchit pas, et agit de la façon la plus "logique" pour elle.

Elle s'avança d'un pas rapide, prit sa main "normale", et lui flanqua ... une belle baffe. Son regard était plus que fâché, sans vraiment se poser la question du pourquoi : ça l'avait juste énervé de l'entendre parler comme ça à Jess. Mais vraiment, pour qui se prenait-il pour juger de la façon d'agir des autres... ? Qu'il reste là, s'il avait envie de se morfondre, elle, elle avait juste envie de bouger, ne plus rester cloitrée.

Et estime toi heureux que j'ai utilisé cette main là, leader...

Jess eu l'impression de recevoir un coup de poing dans le ventre, le souffle coupé, sans savoir comment prendre ce qu'il venait de dire. Pourquoi réagissait-il ainsi ? Pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas comprendre leur point de vue, et se sentait obligé de les démonter ainsi à chaque fois qu'ils voulaient entreprendre quelque chose ? Et d'où est-ce qu'il se permettait de lui répondre ainsi ? Il ne savait rien d'elle. Ni même de la dernière fois où elle avait tenu une poupée. A cette époque, son frère, son père, étaient encore en vie. Il n'avait pas le droit d'en parler.

Le pire vint cependant lorsqu'il décida de l'ignorer, tout simplement. Là, elle le prit véritablement pour un lâche. Il ne voulait pas secourir une femme, ni se rendre au laboratoire pour récupérer les échantillons, et ne pouvait même pas regarder une jeune fille dans les yeux après l'avoir insulté, rembaré, ignoré.

Avant d'avoir réussit à s'en remettre, Myou avait déjà réagit vivement, lui donnant une baffe de sa main humaine. Elle aurait mieux fait d'utiliser l'autre. Elle lui en voulait, et sentit la colère monter en elle. Si Myou n'avait pas réagit si vite, Jess aurait surement fait apparaître Avatar, ce qui n'aurait pas été une bonne chose. C'était trop de tension, trop de douleur, trop de souvenir.

Jess ne réfléchissait plus, s'en était assez. Elle baissa doucement la tête, calmée extérieurement, devenue distante, et parla d'une voix froide qu'on ne lui connaissait pas.

« T'es stupide ? Pas de pertes humaines tu sais ce que ça veut dire ? Si tu veux pas venir, alors casse toi! Va t'occuper de ta petite vie. Une gamine comme moi, Myou, Sven, Fab et Léo, on se débrouillera très bien sans toi. Tu nous sers à rien! »

Sans attendre de réponse, Jess couru presque vers la sortie de la pièce. Elle passa comme une flèche près de Frank sans le regarder, et quitta la salle de briefing, sans direction précise. En tout cas, elle, elle serait présente lorsqu'il s'agirait de partir en mission.

[ Ailleurs ]

[hrp : la gifle n'a pas encore été validée par Frank]

Cassandre n'eut pas véritablement le temps de remercier Fabrisio pour son investissement et le service qu'il lui rendait en acceptant de mener l'équipe réduite au labo : Frank revenait à la charge. Que cherchait-il à démontrer ? Elle avait visiblement fait mouche pour piquer sa fierté au vif, mais plutôt que de faire réfléchir le jeune homme, cela l'avait conforté dans son caprice. Elle avait sûrement surestimé sa maturité.
L'ambiance de la pièce devenait électrique, et les propos de Frank n'y étaient pas étrangers. En quelques secondes, Myou s'était jetée sur lui.
Ils étaient allés trop loin, autant Frank que Myou, et Cassandre elle-même. Les souvenirs du Camp Labrador étaient aussi vivaces dans la mémoire de la non-voyante que dans celle de Myou et Jessica. Elle qui s'était retrouvée impuissante devant le sacrifice d'Ashern n'avait toujours pas digéré cette perte irremplaçable pour sa jeune protégée.

Livide, les mâchoires serrées et une expression tendue sur les traits, Cassandre darda son regard vide sur Myou et Frank, avant d'abattre vivement la paume de sa main à plat sur la table de briefing. Elle ne fit même pas attention à la douleur sourde qui en ressortit. Ses jambes tremblaient légèrement à l'abris de la table.

"Ca suffit !" dit-elle plus fort que d'habitude, en poussant un peu sa voix d'ordinaire douce. Elle laissa planer son éclat sur la salle alors que Jessica quittait la pièce. La jeune femme suivit le départ de Jessica de la tête, une ombre de fragilité sur son visage qui se voulait inébranlable sur le moment. Elle n'était pas faite pour diriger, elle le savait déjà. C'était une fonction qu'Olivier et Adam assuraient naturellement. Cassandre elle, était trop timorée, faible, n'avait pas assez de poigne pour gérer ce genre de crises internes autrement que par des moyens détournés.

Olivier... Tu n'aurais peut-être jamais dû me confier une équipe...

Peut-être l'avait-il investie de cette responsabilité pour la traiter comme les autres professeurs et non parce qu'il avait confiance en elle. De la discrimination positive en somme...
La jeune femme tenta de contrôler la faiblesse physique qui l'engourdissait comme une crise d'hypoglycémie aux environs de 11h.

"Je t'interdis de plaisanter sur le Camp Labrador, tu m'entends ?" articula-t-elle pour Frank en s'efforçant de maîtriser sa voix.

"Des gens sont morts là-bas, dont certains de votre âge, de cette école. Que tu ne te sentes pas concerné par Alice Porter est une chose que je respecte. Mais je ne tolèrerai aucun manque de respect à la mémoire d'Ashern Ryder." poursuivit-elle, blanche comme un linge.

"Les volontaires partiront visiter ce labo. S'ils ne le font pas, je le ferai moi-même. Il se peut qu'on n'y trouve rien de frauduleux, c'est un espoir que je nourris encore sans trop vouloir y croire, mais au moins, nous en aurons le coeur net. Tu peux retourner au barbecue ou te prélasser au bord de la piscine pendant que le monde bouge autour de toi ou bombarde l'institut, ça ne changera rien à nos intentions. Là où ça changera quelque chose, c'est dans les chances de succès de tes camarades. Je te laisse y réfléchir, le briefing est terminé."

Elle récupéra la puce de l'hologramme puis s'écarta de la table. Elle n'était pas vraiment gaillarde. Elle secoua légèrement la tête à l'intention de Myou pour lui signifier de laisser tomber. Peut-être qu'elle déciderait elle aussi de tourner le dos à son professeur. La psychologue se sentait lessivée et incompétente. Elle fit quelques pas mal assuré vers la porte et quitta la pièce.

Institut.

Léo jusqu'a présent était resté muet. Il écoutait le briefing avec la même excitation montante qu'il avait connu lorsqu'ils avaient été fouillés l'appartement d'Alice.

Une fois de plus, Frank se fit remarquer par ses reflexions déplacées. Tout le monde semblait trouver son comportement déplacé, mais Léo qui était son colocataire y voyait autre chose. Le jeune homme faisait son malin en prenant son air le plus désinteressé possible mais au fond de lui si il réagissait comme ça c'était uniquement parceque comme eux, il avait peur.

L'ambiance s'electrisa lorsque Cassandre proposa a Fab de devenir le nouveau leader. Jess en remit une couche et une fois de plus, Frank envoya bouler le tout. Une reflexion plus que déplacé, elle était completement malvenu surtout pour Jess.
Léo regardait la scène comme on regarde un match de catch sur le cable. Il ne disait rien mais il lui manquait les chips.

C'est Cassandre par son intervention qui calma les choses, enfin calmer etait un grand terme, elle glaça l'ambiance... de manière justifiée. C'était la deuxième fois que Léo la voyait perturbée, la première fois étant la fois ou elle avait érré dans les couloirs avant d'avoir sa vision.

Se ressaisissant au départ de leur prof Léo prit la parole.

" Ok! On se calme je suis pas sur que tes reflexions servent à grand chose Frank. On t'oblige à rien, Cassandre l'a bien precisé. Par contre maintenant, certains d'entre nous veulent le faire pour des convictions personnelles. Tu n'es pas obligé des les accepter ni de les comprendre. Mais laisse les gens faire leur choix, tout comme nous on respecte le fait que tu es la frousse d'aller la bas. "

Jouant la provocation comme son ami l'avait fait, Léo le regarda droit dans les yeux.

" Les autres, vous êtes prêt? "