Road Trip

Le vent dans les cheveux, ses Ray Bans noires visées sur le nez, Angel souriait au volant de sa voiture noire, en direction de Salem.
Depuis qu'il avait pris la décision de rejoindre l'Institut, c'était comme si un poids avait été ôté de ses épaules.
Il porta une cigarette à ses lèvres et reposa son bras sur la fenêtre ouverte pour sentir l’air le frôler, dans une attitude très décontractée.Il adorait cette voiture, son père la lui avait offerte pour ses 16 ans. Bien sur, elle ne roulait pas à l'essence, non, depuis longtemps les hommes avaient créés une nouvelle énergie pour leur permettre de sauvegarder l'environnement et de ne plus épuiser les nappes de pétroles.
Il appuya d'un geste nonchalant sur le bouton du poste radio et une musique rock s'éleva dans les airs.

Voilà comme il aimait la vie, la vraie vie qui lui avait été offerte depuis qu'il était parti de chez son père.
A ce souvenir, son éternel souvenir s'évanouit. Son père...Quel abîme les séparait à présent!Ils ne s’étaient jamais compris, comme s’ils avaient vécus à des kilomètres de distance l’un de l’autre.La voiture avalait les kilomètres de bitume. L’indicateur de l’essence lui indiqua bientôt qu’il était temps de recharger la voiture en essence bio.
Une veille station essence, reliquat d’une période disparue des Etats-Unis ne tarda pas à surgir sur le bas-côté. Angel négocia son virage et se gara devant la pompe. Il éteignit sa cigarette, sortit de la voiture et commença à mettre de l’essence tout en s’adossant contre la carrosserie. Sa liberté était ce qu’il avait de plus chère, libre comme l’aide, libre d’aller et venir, de s’arrêter quelques temps puis de repartir, un électron libre voilà ce qu’il était.

Le ruban d'asphalte qui se déroulait sous les pneus de la voiture bricolée d'Angel n'en finissait plus. Voilà près de 200 ans qu'une route se trouve à cet endroit, et on ne comptait plus le nombre de fois qu'elle avait été refaite, interdite, réouverte, élargie, rétrécie, modifiée... Le trafic routier était quasiment nul dans cet endroit au milieu de nulle part, dans ce paysage de plaines à perte de vue.

On pouvait vraiment dire qu'il était un électron libre... Il n'y avait absolument rien aux alentours qui risquait d'attirer son attention.

Rien à part un panneau qui afficha une désespérante nouvelle :

Caroline du Nord : 2300km.

Il était encore bien loin d'être arrivé.

Un décor sommaire pour une relique des temps passés : une station essence avec ses légendaires calendriers, paquets de bonbons, donuts, comptoir à la propreté douteuse, et tenancière noire au brushing non moins douteux. D'emblée, Angel se ramassa un regard qui achevé de le catégoriser dans la case gosse de riche avec grosse voiture de papa, avant même que la tenancière ne prenne la parole d'un ton goguenard :

"Voilà votre petite note monsieur... vous avez fait une bonne action. 55 litres d'éthanol, c'est la moitié des pochtrons du coin que vous avez sauvé de la cirrhose."

Elle lui tendit sa note, pliée en 2, comportant une somme presque aussi rondelette que le nombre de kilomètres qui lui restait à parcourir, sans se départir d'un certain sourire amusé.

C'en était presque caricaturale. Angel laissa son regard se porter sur les meubles poussiéreux, le store à moitié décroché, les stands qui semblaient crouler sous des marchandises datant du siècle passé.
La personne qui tenait l'établissement était un spectacle à elle toute seule.
Angel ne se départit pas de son sourire charmeur et s'avança vers la gente demoiselle.

"Bonjour"lança t'il de sa voix rauque, légèrement voilée.

Visiblement, il n'était pas du gout de la dame. Il ne se laissa pas démonter par sa remarque sarcastique et son regard tout aussi ironque et prit la note.
Pour une note, c'était une note. Sa machoire se serra et il sortit sa carte. Heureusement, ses dernières photos lui avaient rapporté une somme rondelette, il fallait dire que depuis quelques mois les mutants étaient un sujet à la mode.
Angel laissa son regard se perdre à nouveau sur la petite salle. On aurait dit que le temps s'y était arrêté.
"Euh excusez-moi"dit-il en se tournant à nouveau vers la femme.
"y'aurait-il une route plus rapide pour rejoindre Salem?"

La fille rit en haussant les épaules :

"Une route plus rapide... elle est bien bonne celle-là... Si vous vouliez aller vite, il fallait pas prendre l'IS60... Désolée. J'ai pas le pouvoir de raccourcir les distances comme ces machins de mutants, mais croyez-moi, si je l'avais, j'en profiterais pour aller botter le cul de mon ex-mari qui m'a laissée là dans ce trou !"

Elle continua sa diatribe sur son ex-mari alors que le regard d'Angel était attiré par une grande carte défraichie des Etats Unis. Une petite épingle y était plantée, avec sur la tête, une insigne, celle de la station service probablement.

Visiblement Angel avait appuyé sur le bouton ON et un flot de paroles se déversait de la dame de la station service.
Le sourire de plus en plus forcé, simulant une écoute attentive, Angel reporta son attention sur le reste de la boutique.
Une carte des States attira son attention. Coupant la fille dans son élan et apaisant cette légère impolitesse par un sourire ultra bright, il désigna la carte d'un geste vague.

"Est-ce que ça vous génerez si j'y jette un coup d'oeil. Je m'en voudrez de me perdre, même si votre présence est des plus agréable."

Il esperait que la gérante ne saisirait pas la légère ironie qui perçait dans la fin de sa phrase. Se perdre dans cette cambrousse...Rien qu'à cette idée, il en frémissait. Tout celà lui faisait penser à ce filon exploiter par les romans de science-fiction avec des héros coincés dans un lieu qui refont encore et encore la même chose...
Revenant à la réalité et à la gérante, il passa sa main sur son visage comme pour y chasser la fatigue du voyage, frolant au passage la légère barbe de deux jours qu'il n'avait pas eu le temps d'enlever.

Elle haussa les épaules et s'en retourna à son comptoir.

"Vous risquez pas de vous perdre... C'est tout droit. Il n'y a aucun croisement à l'est ou à l'ouest d'ici à moins de 450km, et il y a des panneaux de toutes façons... Méfiez-vous de cette carte, elle est presque aussi vieille que cette baraque pleine de cafards."

Angel eut un petit rire et se détourna vers la carte. Il parcourut mentalement le chemin qui menait vers Salem, évitant de toucher la carte et de déranger la poussière millénaire qui y reposait tranquillement.
Bien, il ne lui restait plus qu'à repartir. Il se tourna vers la gérante, agita la main pour la saluer.

"Merci encore de votre aide madame. Au plaisir de vous revoir."

De sa démarche élastique, il se dirigea vers la sortie.
Il s'assit à la place du conducteur, régla le rétroviseur qui n'en avait pas besoin, remit le poste en route ainsi que le contact.
Il ressentit à nouveau cette excitation à l'idée que sa vie allait bientôt changer.
Il s'élança bientôt sur la route, chantant à tue-tête tandis que la route se présentait à lui sur des kilomètres.

Et de façon parfaitement prévisible, au bout d'un certain nombre d'heures de route sous un soleil de fin d'été qui, heureusement, ne cognait pas trop, le réservoir d'Angel se rappela à son bon souvenir car il était au moins aussi vide que sa vessie était pleine.

Il n'avait pas manqué de traverser un certain nombre de villes étapes, plus ou moins fantômatiques, plus ou moins peuplées, mais par déveine, il semblait être au milieu de grandes prairies d'un quelconque éleveur, car il n'y avait rien d'autre à l'horizon qu'une odeur de vache.

Dans son malheur, il y avait quand même des buissons pour ses besoins les plus urgents.

Chargé comme un baudet, Angel put rapidement se rendre compte de l'avantage indéniable d'être un chameau : il n'avait rien pris à boire. Et dieu sait combien de kilomètres il avait fait. En tout cas, il ne voyait plus sa voiture en se retournant, sans doute par un quelconque relief du terrain.

Le sol se mit soudain à trembler sous ses pieds. Un tumulte allant en s'amplifiant, assorti d'un nuage de poussière à sa droite.

(hj : je suis désolé, j'ai lu trop vite, je n'ai pas fait attention. Rassure-toi, ça ne prêtera aucunement à conséquence)

Le tumulte s'avéra bientôt prendre une forme mouvante et alezane. Ou baie. Parfois isabelle, plus rarement pie. Un troupeau entier de chevaux était en pleine furie et galopait à toute allure dans sa direction. Qu'importe la route, ou n'importe quel obstacle, les chevaux semblaient comme fous et fonçaient droit devant.

Pendant un temps qui lui parut interminable, Angel ne put se concentrer que sur le bruit assourdissant des sabots qui martelaient le sol, et sur la poussière et la terre qui l'étouffaient à moitié et lui piquaient les yeux. Même s'il n'y connaissait rien en chevaux, il était plus manifeste qu'ils avaient peur. Ils étaient même terrorisés par quelque chose qu'ils fuyaient comme s'ils avaient la faucheuse aux trousses.

Puis la tempête passa, et le calme revint. A nouveau des sabots se firent entendre, de la même provenance, mais cette fois-ci, il s'agissait d'un cavalier, qui courrait après les chevaux.

Les chevaux fuyaient comme s'ils avaient le diable aux trousses et Angel faisait de même. Cependant, malgré sa bonne condition, il s'épuisait peu à peu.
La poussière soulevée par les pattes des chevaux s'envolait et se collait sur toute les parties de son corps.
Il se mit bientôt à tousser et à crachotter. C'est à ce moment-là qu'il se rendit compte que les chevaux étaient passés et qu'il n'avait plus rien à craindre.
Reprenant son souffle, plié en deux, penché, les mains sur ses genoux, il vit apparaitre au loin un cavalier.
Il essuya d'un geste ennuyé la sueur empli de terre qui s'obstinait à lui couler dans les yeux et à troubler sa vue.
Angel lui fit des signes. Il doutait que le cavalier s'arrête puisqu'il avait surement pour mission de rattrapper et d'arrêter les chevaux en fuite. Cependant, Angel était desespéré et complètement perdu. Dans sa fuite, il avait perdu toute notion d'orientation. Le cavalier devait lui indiquer la ville la plus proche sinon Angel devrait dormir cette nuit-là dans les champs.
Il jetta un coup d'oeil vers le ciel. Il ne lui restait pas beaucoup d'heure de lumière avant que la nuit n'arrive.

"Monsieur s'il vous plait, arrêtez-vous!"
Legerement égoiste, mais après sa longue marche sous le soleil, Angel se fichait bien des convenances et du quand dira t'on.

Le cavalier s'arrêta. C'était une icône sortie du passé : toute habillée en jean, de grandes chaps à franges en cuir, santiag, selle western, stetson sur la tête... Angel était-il vraiment sorti du Texas ? La verdure embiante lui diait que oui, mais sa tenue disait que non.

A mieux y regarder, ce n'était pas vraiment un cavalier : trop fluet, trop fin. Une cavalière. Elle retira son chapeau, laissant cascader une tignasse de cheveux auburn, et lui lança :

"Tiens donc ! Un touriste ici ! Qu'est-ce que vous êtes venu vous paumer sur l'océan vert ?"

Alors qu'elle parlait, son cheval, un hongre café au lait plutôt taillé pour l'endurance que pour la course s'était tourné pour voir Angel, et lui mettait des coups de nez dans la main pour voir s'il ne s'y trouvait pas, par le plus grand des hasards, une carotte.

"Oh, on dirait que vous vous êtes fait un ami. Je m'appelle Charlize, et ce ventre à pattes s'appelle Pastis."

Le cavalier s'arrêta non loin et Angel ne put s'empecher d'afficher un large sourire.
Cependant ce sourire se mua en une bouche largement ouverte de surprise lorsque le cavalier ou la cavalière retira son chapeau.
Si étonné qu'il ne put répondre à la première question et ce fut les coups de tête du cheval qui le tirèrent de sa torpeur.

"Euh...bonjour Charlize, je m'apelle Angel, je...euh...ma voiture est en panne, euh...quelque part, par là je crois."

Il désigna un côté de la route.

"Je crois que j'ai un peu présumé de mes forces. je comptais rejoindre la dernière ville que j'avais dépassé pour remplir ses bidons d'essence."

Il souleva chacune de ses mains et afficha un sourire comique. Il posa un bidon au sol et flatta l'encolure de pastis. Il avait toujours adoré les chevaux. il fallait dire qu'il avait vécu toute sa jeunesse dans un ranch.

"Vous avez un magnifique cheval..."ajouta Angel, changeant de sujet, en grattant l'animal entre les deux oreilles.

Le cheval se laissa flatter l'encolure mais s'écarta quand il voulut lui toucher les oreilles. Ils n'avaient pas non plus roulé dans la paille ensemble !

Charlize était un peu éberluée.

"Une voiture... de l'essence ?! Non mais vous êtes fou vous... Bien les citadins ça. Un conseil, prenez un cheval, y'a plein d'essence pour partout ici, ça pousse tout seul."

Elle lui fit signe un petit signe de la tête

"Montez. Je vous amène au ranch. On verra ce qu'on peut faire là-bas. Je garantis pas l'état de vos cuisses à l'arrivée par contre, vous avez pas la tenue pour. Et laissez vos bidons ici."

Une fois Angel monté, elle fit faire demi-tour à Pastis qui ne s'en formalisa pas plus que ça, et qui partit au petit trot par où il était venu.

"Et ne vous avisez pas de toucher mes seins !"

Après une petite demi heure de trajet plus ou moins inconfortable, Angel eut la satisfaction de pouvoir remettre ses deux jambes parallèles, et surtout, loin du contact frottant de son pantalon. La jour était déjà bien avancé sur un ranch tout en bois, vieux style. La seule chose moderne était une sorte de gros 4x4 récent, ainsi qu'un drone aux ailes recouvertes de panneaux solaires. Un peu avant le ranch, Charlize avait montré une barrière en bois défoncée, en expliquant que les chevaux devenus fous s'étaient précipités dedans.

Sortant du bâtiment, une femme... ou plutôt un tank, s'avança. Massive, grande, imposante, du genre à arrêter un cheval avec un doigt.

"Charlize ! Où sont allé mes bébéés !!!" Demanda-t-elle, comme une mère éplorée le ferait. Puis, à peine eut-elle remarqué Angel que sa voix changea, semblable à un coup de fusil "C'est qui lui...?" Mais au bout de même pas une seconde, c'était à nouveau tout miel : "Ooh, ma fille, tu nous as enfin ramené un homme, je suis si fière de toi ! Je te l'avais bien dit qu'il finirait par tomber du ciel. Je suis Martha, sa mère."

Alors que Martha avait fait sa diatribe, Charlize avait désellé Pastis qui était allé se rouler tout seul comme un grand. Au moins, ça dispensait du pansage.

Le cheval eut un mouvement de retrait et Angel laissa retomber sa main. Il se tourna vers la jeune femme, l'écoutant avec patience.

"C'est vraiment très chic de votre part, je vous en remercie."

Aussitôt il s'avança sur le cheval et y monta en quelques secondes, d'un mouvement expert. A vrai dire, il avait plus l'habitude de tenir les rennes que de se laisser mener.
Pour ne pas tomber, il posa ses mains sur les hanches de la jeune fille. Son jean le serrait un peu, mais après tout, il y avait pire pour faire du cheval.
Face à la boutade de la jeune femme, il éclata d'un rire franc.

"Je ne me permettrais pas, après tout, c'est vous qui tenez les rennes, je ne voudrais pas finir dans la poussière."

Le trajet dura à peu près une demi heure. Angel resta silencieux, tentant de récuperer après toutes ces émotions, profitant du paysage. Un ranch apparut bientôt. Le ranch de sa jeunesse était bien plus grand, mais à cet instant, Angel avait l'impression de se retrouver il y plusieurs années de celà.
Il descendit du cheval et s'étira les jambes, engourdies après de longues minutes à cheval.
Soudain une sorte de mastodonte fit son irruption, hurlant à pleins poumons. Visiblement, elle s'inquietait pour la horde de chevaux qui avait manqué de l'écraser tout à l'heure.
Avant qu'il ait eu le temps de se présenter, le mastodonte s'emballa et considéra Angel comme son futur gendre. Le sang d'Angel ne fit qu'un tour.

"Euh non, non, je...ma voiture a eu une panne d'essence sur la route...Votre fille Charlize m'a courageusement secouru."

Il eut à nouveau son sourire de séducteur.

"Mais je suis ravi de faire votre connaissance Martha."

Il tendit sa main à la mère de Charlize parès l'avoir essuyé sur son jean.

Elle l'essuya sommairement sur son tablier, et lui adressa un signe de tête autoritaire.

"Entrez. Vous avez la peau sur les os, il vous faut manger."

L'intérieur dénotait très sérieusement avec l'extérieur. Tout l'équipement était moderne, en particulier, la cuisinière dernier cri. La déco était certes un peu vieillote, mais pas affreuse pour autant. Une odeur fort agréable s'échappait d'une énorme marmite, émanant d'une sorte de ragoût qui fut versé en proportions gargantuesque devant Angel qui n'avait pas trop le choix sur ce coup là, heureusement rejoint par Charlize et sa mère qui dissertèrent un instant.

"Je pense qu'ils sont allé dans leur pâture d'été, près du bois. C'est la direction qu'ils prenaient, mais j'ai du m'arrêter pour prendre un auto-stoppeur.
- C'est pas grave. Pastis n'aurait pas suivi le train de toutes façons. J'enverrai le drone.
[i]- C'est bien la première fois que je les vois affolés comme ça !
- Moi pas... Ta grand-mère m'a raconté que quand il y a eu le big one à San Francisco, les chevaux sont devenus fous et ont tout détruit. Je ne la croyais pas, mais vu ce qu'il y a eu aujourd'hui..."

Un silence s'installa alors. Finalement, Martha resservit Angel, même si son assiette n'était pas forcément vide, puis lui demanda :

"Alors, vous allez où comme ça, pour que vous vous retrouviez en rade de carburant au milieu du ranch ?"

Angel fut rapidement pris en charge par la matrone. Celle-ci prit en charge sa ligne et le plaça devant une assiette de ragout bien remplie. Heureusement, Angel avait toujours eu un appétit d'ogre.
Il fit honneur au plat et en reprit plusieurs fois, écoutant d'une oreille la conversation.
Soudain tout devint plus tendu, Angel releva la tête et reposa ses couverts tandis qu'on le resservait.

"Euh, je me rendais à Salem, je voulais visiter une sorte de centre..."

Angel preferait ne pas s'apesantir. Les mutants qui étaient au coeur de l'actualité depuis trois mois pouvaient provoquer des réactions plus ou moins violentes chez les personnes.
Il eut un petit sourire.

"Cependant, je suis très heureux de ma "halte" au milieu de votre ranch madame."

Puisqu'il n'en avait pas parlé jusqu'à présent, Angel décida d'aborder le sujet.

"Je vais encore abuser de votre gentilesse, mais vous serez t'il possible de m'emmener ensuite à la ville la plus proche et de me prêter un jerrican ou deux pour que je puisse repartir?"

Martha et Charlize se regardèrent un instant avant de rire.

"La ville ? Il y a une petite cité autour de la station monorail à quelques heures de route d'ici, mais ça m'étonnerait qu'ils aient une station essence ! Rien que nous, on cultive nos propres bettraves pour faire notre ethanol. D'ailleurs, on vit quasiment en autharcie. Un conseil. Si vous avez envie d'aller quelque part, prenez le monorail."

Charlize lui fit un petit sourire encourageant.

"Vous restez dormir ici ce soir, je vais préparer une chambre."

Visiblement pour les deux femmes, Angel était un véritable spectacle ambulant.
Il afficha une moue faussement énervé, puis se mit à rire.

"Bien, je crois que je vais accepter votre généreuse invitation. Je crois que je ne vous serais jamais assez reconnaissant."

Il afficha à nouveau son éternel sourire en coin.

"Peut-être puis-je faire quelque chose pour vous aider? J'ai été élevé dans un rahc, si vous avez besoin de moi demain matin ou ce soir, je suis prêt à vous aider."

Tout en parlant, il avait englouti son assiette de ragout et reposa ses couverts,à l'intérieur, rassasié.
Il se sentait bien dans cette maison. Il avait beau connaitre une liberté totale depuis ses derniers mois, quelque fois, la douceur et la paix d'un foyer lui manquait.