Abaigh, Camille et des chocolats chauds

Le centre commercial.

C'était la première fois qu'Abaigh y venait depuis son arrivée à l'Institut. Elle n'était guère sorti de l'enceinte du bâtiment, sauf le temps des vacances puisqu'elle était retournée en Irlande afin de passer les fêtes avec ses parents et Mike.

Lors de son retour à l'Institut, elle était finalement ressourcée, et en pleine forme. Alors, un petit coup de pied aux fesses, et l'Irlandaise avait décidé d'une petite ballade jusqu'au centre commercial.

C'était grand et malgré la foule, elle se sentait plutôt à l'aise ce qui était en soi un immense pas de géant pour la mutante. Elle avait fait un peu de shopping, profitant un peu de l'argent qu'elle avait eu à Noël -elle en gardait une bonne partie, préférant économiser ses sous-, et elle avait trouvé un petit cadeau pour Camille.

Camille. Il faut dire que les deux mutantes étaient devenues amies et qu'elles s'entendaient particulièrement bien. Et Abaigh voulait juste lui faire plaisir : c'était la première fois qu'elle avait une véritable amie, alors il est inutile de vous dire à quel point c'était important pour elle.

Sauf que Camille n'était pas là. Elle devait être encore à l'Institut ou peut-être ailleurs en ville. Que faire : rentrer à l'Institut? Ou appeler Camille pour lui demander de venir au Centre Commercial? Abaigh opta finalement pour la seconde solution : ça serait l'occasion pour les deux demoiselles de se faire une petite sortie entre filles.

Alors, Abaigh repéra les lieux, et alla jusqu'aux toilettes. Après avoir vérifié qu'il n'y avait absolument personne, elle ferma la porte et enclencha son communicateur.

"Camille, c'est Abaigh. J'suis au Centre Commercial. Ca m'aurait fait plaisir que tu viennes boire un chocolat chaud avec moi. Je pense aller au salon de thé qui est à côté du magasin de bonbons au rez-de-chaussée. J'espère que tu vas pouvoir venir."

Il n'y avait plus qu'à attendre la réponse de Camille qui, Abaigh l'espérait, n'allait pas trop tarder. C'est qu'elle ne pouvait pas monopoliser les toilettes trop longtemps.

Abaigh devait sans doute encore être endormie.

Ou bien dans les nuages...

En guise de foule, il n'y avait que la pâleur de l'aube.
A une heure aussi matinale, tous les magasins étaient fermés, et seuls quelques bars étaient allumés, leurs tenanciers et serveurs commençaient à descendre les chaises. Ca et là, quelques personnes marchaient prestement, sans doute pour se rendre en quelque endroit éloigné pour gagner leur pain quotidien, et apporter leur dîme à la société.

En tout cas, pour Abaigh, il n'y avait absolument rien à faire dans un pareil endroit à cet instant de la journée, et elle se rappela subitement qu'elle devait être en cours à l'institut dans une demi-heure, soit grosso modo le temps nécessaire pour faire le chemin dans l'autre sens.

Il n'y avait plus une minute à perdre.



J'aimerais que tu prêtes un minimum d'attention à ce que nous disons en hors jeu sur le saut temporel. Vous faites du mode vie avant le cours, soit relativement tôt le matin...