Fidèle au poste

L’Institut grouillait de mutants, partout. Même dans ses rêves les plus désespérés Vadim n’avait pas imaginé qu’une telle foule paranormale puisse exister au même endroit, à l’abri de l’humanité. Il en restait pantois, mais là encore sa démarche droite et son visage fermé ne laissaient rien transparaître quand il arpenta clé au clair les couloirs de l’école.

Plutôt que de plonger au hasard dans une pièce collective pour aller au contact, il décida de se rendre à son bureau. C’était le point de ralliement naturel pour ceux qui le chercheraient. Il entra et laissa la porte grande ouverte.

Il avait aussi besoin de calme pour se remettre de ses émotions. Pour réfléchir posément aux objectifs tracés par le directeur intérimaire. Pour passer en revue ses troupes. Pour mémoriser les noms aussi. Il s’assit sur son grand fauteuil de bureau et ouvrit l’ordinateur.

*N’importe quelle organisation, amie ou ennemie, voudrait savoir ce qu’il se passe ici. Eduquer les jeunes mutants comme le fait cette école, c’est le meilleur moyen de gagner à long terme la confiance et le respect des humains. Le recrutement ne se fera pas autrement. Que deviennent les jeunes formés à l’Institut ? Une fois leur potentiel atteint ? Il est trop tôt pour le dire, mais les probabilités sont tout de même qu’ils ne se rangent pas, du côté de ceux qu’ils ont combattu pendant leur formation !*

Cette assurance fut toutefois amoindrie par le souvenir de la posture peu joyeuse de celle qui possédait le don de voyance. Avait-elle jadis exploré les destins de chaque élève ? Le sien ? Celui de l’Institut ? Avait-elle vraiment le pouvoir de manipuler le destin ? Ou bien seulement celui d’observer ses manigances ? Vadim penchait pour la seconde solution. On ne détrônait pas le destin comme ça.

*Seigneur quelle malédiction…*

Soupira-t-il en affichant la liste de ses élèves, pour se forcer à changer de sujet de réflexion.

*Niko Merrien a besoin d’un petit entraînement physique intense quotidien, mais quel pouvoir magnifique !… Nanikana Adawe contrôle le vent… incroyable… splendide application… Yamina Gham traverse la matière… Jay Sirian… de la télékinésie… Quels dons du ciel ! Mais quels obstacles peuvent encore arrêter mes KozaX… ?*

S’exclama-t-il joyeusement pour lui-même, fier et déjà impatient de les mettre à l’entraînement. Il pencha un peu plus son large buste devant le micro.

*Et ce petit gars, Kalalli Renand, dont les arrière-arrière grands parents ont du venir de chez moi, peut créer des illusions… Si notre Service Central de Sécurité en avait connaissance… quelle longue carrière s’ouvrirait à ce garçon…*

Pensa-t-il le cœur soudain serré de tristesse, mesurant d’un coup la responsabilité immense qui lui incombait désormais de protéger ces gamins.

Il inspira lentement de quoi remplir sa cage thoracique, s'adossa puis continua à parcourir les dossiers d'un air sévère.

Cassandre avait hésité à aller voir Jessica à la sortie de l'amphithéâtre. Que lui aurait-elle dit au juste ? Qu'elle espérait qu'elle se plairait auprès de Sahari ? Qu'elle serait toujours là en cas de besoin ? Qu'elle n'avait pas voulu se séparer d'elle ?
En y réfléchissant, elle ne savait même pas comment Jessica avait pris la nouvelle. Avec soulagement peut-être ? Ou pire... avec indifférence. Questionnement tout à fait hors de propos pour une psychologue et son "patient".
Se sentant ridicule, elle avait donc opté pour le replis stratégique dans son bureau. Ce n'est qu'en passant dans le bureau assigné à Vadim que la non-voyante se remémora ses paroles, quelques minutes plus tôt dans l'amphithéâtre.

Réfreinant sa réserve naturelle, elle décida de frapper à sa porte à tout hasard. Encore une chose qu'elle avait perdu l'habitude de faire ; autrefois, elle ne tentait rien au hasard.

Cuisine

Esther faisait clac-clac avec ses bottes comme pour prévenir le passant de sa venue. Elle était pressée de voir comment elle pourrait faire de ce nouveau bureau, une réplique de celui qu'elle avait au GERM... Avant que le Président de la NYC les foutent tous à la porte... Avant que Robert ne meurt... Avant, quand tout allait bien...

Arrivant dans le couloir, elle constata que Mademoiselle Deneos semblait gratter à la porte d'un bureau lambda... Peut être que l'aveugle ne trouvait plus la serrure ? Ou bien ?

Elle savait qu'à moins que Mademoiselle Deneos ne soit sourde en plus de ne rien y voir, elle avait été entendu... Et puis, il fallait qu'elles papotent toutes les deux.

L'israélienne appela la belle grecque :

"Mademoiselle Deneos, chère consœur, vous tombez bien... Je crois que nous avons à discuter. Des élèves, de l'Institut, de vous, de moi, de tout ça..."

Elle s'avança pour se poster devant la psychologue en chef.

"J'ai ressenti un certain trouble chez vous... Désolée d'être abrupte ou de pas être forcément bourrée de tact, mais c'est le métier qui se combine avec des restes de l'armée... Et puis, si je craque je pense bien que vous me rattraperez... et la réciproque se doit d'être vraie".

En plus Mademoiselle Deneos avait connu Bateson. Ce qui la rendait tout de suite sympathique, surtout après tout le bien que ce cher Robert avait dit sur elle...

On frappait. Vadim leva les yeux de son écran puis se leva. Il vit la psychologue de l’institut, le visage terne, la canne en main, puis entendit aussitôt la voix connue de la consoeur proche-orientale. Il se rendit jusqu’à la porte et attira l’attention d’Esther par un regard appuyé.

« Entrez voyons… on ne doit pas discuter sur le seuil. Mademoiselle Cassandre Dénéos, je vous débarrasse de votre canne ? Entrez. Capitaine, ne bavardez pas, entrez ! »

Il passa sa main derrière le coude de la voyante, pour la guider jusqu’au fauteuil de bureau qu’il orienta vers elle. Il désigna à Esther un autre siège et demanda de sa voix de basse.

« Comment préférez-vous que je vous appelle ? Capitaine Kofman ou professeur Kofman ? Asseyez-vous. Comment s’appelle-t-on ici entre professeurs Mademoiselle Dénéos ? Les prénoms suffisent-ils ? Comment appelle-t-on les élèves ? Il y a les prénoms et cette trouvaille magnifique : les noms de code. »

Il avisa l’armoire qui longeait le mur du fond et fit mentalement le calcul des tasses qu’elle renfermait. Puis thé vert, thé noir, sucre, chocolat : opérationnels. Vadim en avait prévu un régiment, pour sa consommation personnelle, mais surtout pour l’occasion de la réunion de rentrée. Mais il avait déchanté dans sa prévision d’un buffet. Visiblement la maison n’avait pas pour coutume de dresser une petite table à pâtisseries pendant les réunions du personnel, ni même pour un si grand jour que la rentrée semestrielle. Encore un constat qui venait expliquer la morosité persistante, se dit le Sibérien.

Tap-tap de canne contre clac-clac de tatane. Il y avait presque quelque chose de cocasse dans la rencontre des deux psychologues, mais également de profondément représentatif si l'on poussait la réflexion. La canne servait à sonder afin de prévenir les choc sur le passage. Le talon des bottes écrasait ce qui se trouvait sur le passage.

Pour quelqu'un d'aussi discret que Cassandre, la résonnance des talons d'Esther dans le couloir sonnait presque comme une agression, mais c'est plutôt les propos de la jeune femme qui interloquèrent la non-voyante.

Avait-elle l'air si mal en point qu'Esther estimait devoir s'enquérir de son état avant celui des élèves, pourtant foncièrement mis à l'épreuve dernièrement ? Cette question emplit la jeune femme de honte. Elle qui avait lutté toute sa vie contre l'assistance, ces quelques mots de l'étrangère était une constatation d'échec de sa part.

Cassandre resta interdite un instant, une légère teinte de rose montant sur ses joues blêmes. De nouveau, elle se sentit petite face à sa consoeur et au professionnalisme qu'elle mentionnait pour la seconde fois depuis le début de la journée. Cassandre était tout aussi passionnée par sa profession, mais il y avait quelque chose de plus chez Esther. Peut-être tentait-elle simplement de se faire bien voir, ou de se donner une contenance.

"... Soyez sûre que je serai là en cas de besoin, Esther, mais par compassion, non par vocation." répondit doucement la Grecque sans confirmer ou infirmer les affirmations de l'ethnopsychologue ; elle semblait de toute façon déjà convaincue.

La porte s'ouvrit sur Vadim. Il accueillit les deux jeunes femmes avec chaleur, ce qui surprit Cassandre. A peine eut-il mentionné sa canne qu'il la lui retirait des mains.

"J'en ai b..."

Inutile, le Russe affable la conduisait déjà "manu militari" pouvait-on dire, jusqu'à un fauteuil. Elle n'avait jamais aimé se faire conduire, bien qu'elle sût ce réflexe d'autrui envers elle tout à fait bienveillant. Elle nota pourtant que la poigne, plutôt douce du géant rouge, contrastait avec sa voix de baryton ; cela avait quelque chose de rassurant, comme la présence d'un père dans une maison inconnue.
Elle qui était venue s'entretenir seule à seule de métaphysique avec l'ex militaire se voyait conviée à une réunion impromptue. Parler de la portée du destin en présence d'Esther faisait fondre la résolution qu'elle avait eue d'en parler avec Vadim comme neige au soleil. La collègue de Bateson semblait déjà avoir une idée bien arrêtée sur elle. Vadim quant à lui, l'avait interpellée plus tôt par son discours de rentrée, et ne semblait avoir aucun a priori sur elle ou sa santé mentale, du moins pour le moment.
Elle avait oublié la sensation éprouvée lorsqu'on était pris au dépourvu. Elle n'avait pas pu empêcher Vadim de lui prendre son soutien, de même, une simple conversation avec lui avait été tuée dans l'oeuf. Dure journée pour les êtres humains.

"Les professeurs s'appellent par leur prénom, nous faisons plus que travailler ensemble à l'Institut, nous vivons ensemble. En ce qui concerne les élèves, chaque professeur a sa préférence. Je sais par exemple que Carrie vouvoie ses élèves. Pour ma part, je les tutoie et certains me tutoient également. Il n'y a pas de règle définie." répondit la jeune femme après s'être imprégnée de l'ambiance sonore et olfactive de la pièce. L'émerveillement de Vadim était touchant. Visiblement, la mutanité telle qu'elle était vécue à l'Institut était quelque chose d'inédit pour lui. Devant la morosité et le désespoir qui l'habitaient présentement, son enthousiasme bon enfant était rafraîchissant.
L'ombre d'un sourire, le premier depuis des semaines, se dessina au coin de ses lèvres.

"Les noms de code sont choisis en fonction de ce qui définit principalement le mutant. En général, il est donné peu de temps après l'arrivée à l'Institut. A la base, Olivier les a instaurés pour protéger l'identité des élèves dans les situations de crise. Je crois qu'il tenait cette idée de la première génération elle-même en réalité... Cette pratique m'intéresse particulièrement, je pense y dédier un cours prochainement... On pourrait presque parler de nouveau baptême, comme si ce nom était le point de départ d'une nouvelle identité. Je pense que le sujet aurait intéressé le professeur Bateson, si ce n'était pas déjà le cas, en tant que phénomène sociologique, voire une fracture sociologique." poursuivit-elle en se détendant un peu. L'émergence d'une culture mutante était passionnante. Cela lui rappelait la fresque réalisée par les élèves et les discussions préalables à son élaboration.

"Ceci dit, la plupart des élèves font une différence très nette entre leur nom de code et leur civilité. Ils sont très attachés à ce qui les lie au reste de la population, tout en apprenant à vivre avec leurs pouvoirs, et nous les encourageons à ne pas s'enfermer dans une structure "muto-centrée", si je puis dire. C'est pour cela qu'ils poursuivent tous leur cursus classique dans les établissements de Salem Center."

Elle s'interrompit. Le mutisme de la mutante s'était mué, quelques instants, en des phrases continues ponctuées de liens logiques, comme si l'hibernation forcée de son pouvoir avait ramené un semblant de cohérence dans le flux chaotique de ses pensées. En vérité, à ce moment précis, on pouvait voir que malgré sa mine sombre, elle était passionnée par son sujet.

Par compassion et pas par vocation... Et les raisons d'Esther, de quel côté se situaient elles ? Sa formation universitaire, ses efforts pour se maîtriser, pour garder le contrôle de ses émotions avaient tendance à lui faire oublier ses sentiments... Sans parler de son handicap sensoriel...

Elle ne put s'empêcher d'affecter un sourire ému. Elles n'étaient pas de la même trempe et Esther ne pouvait se retenir d'admirer un tel dévouement exprimé en aussi peu de mots... Mademoiselle Deneos semblait être le pilier de cet établissement. Elle espérait qu'elles sauraient travailler en bonne intelligence. L'universitaire et la clinicienne.

La courgette rouge arriva à ce moment. Avec sa maniaquerie de la politesse et du savoir vivre, il lui faisait penser à un Lord anglais.

Avant qu'elle puisse dire quoique ce soit de plus, l'israélienne s'était retrouvée dans le bureau de Volkov qui, déjà, exprimait une sorte d'urgence enfantine dans ses questions...

Elle laissa le soin à Mademoiselle Deneos de répondre à la première question... Donc tutoiement entre collègues ? C'était noté, Mademoiselle Deneos devenait Cassandre et le Lieutenant Colonel Volkov, Vadim...

Esther toussa pour s'éclaircir la voix et répondit, un sourire amusé aux lèvres, à la question qui la concernait.

"Je crois qu'on peut abandonner les grades officiels... Et puis... Vadim..."

Moins évident qu'il n'y paraissait, elle allait devoir tutoyer le mutant préféré du Tsar...

"Vadim, je te rappelle que nous avons dansé ensemble à l'occasion de la soirée de ce congrès dans ton pays. Celui où Robert s'était goinfré de ses immondes pains de ton pays... Et à mon souvenir, tu avais même légèrement réduit ta taille pour moi. Et je t'avais écrasé les pieds..."

La psychologue stoppa nette. Le souvenir n'était pas glorieux. Cette soirée achevait un colloque ronflant où Robert avait fait une communication officielle. Elle ne se souvenait plus si Vadim était intervenu ou non... En tout cas, elle, elle ne s'était guère amusée. Elle avait taquiné le champagne à la soirée. Pas décoché deux mots du gala. Et Vadim avait été le seul à avoir la gentillesse de s'occuper d'elle... Voilà...

Robert lui manquait. Et un voile de vague à l'âme passa sur ses yeux.

Cassandre la coupa court dans son élan de rumination... Sa collègue semblait avoir retrouvé un certain enthousiasme en développant un début de thèse sur l'usage du nom de code. Esther leva les yeux. Au fond, son âme de chercheuse trouverait bien de l'occupation en plus du reste dans cet établissement.

"Non, Robert ne s'y était pas attelé. Du moins pas à ma connaissance. En revanche il était espiègle comme un écolier à l'idée de continuer à travailler sur l'Institut... Dans les derniers temps, il parlait d'aller visiter d'autres structures du même type..."

Parler de Robert avait été une mauvaise idée. Aussi, l'israélienne tenta de dévier habilement le sujet vers un terrain moins glissant.

"Mais la notion de rupture biographique était centrale de nos travaux de recherche. Au fond, ce qui nous intéressait c'était surtout l'avant et l'après. Montrer que la mutation n'est qu'un événement qui modifie une ligne de vie et qui entraîne des réactions qui ne sont pas différentes de ce qui peut advenir à n'importe qui pris dans des circonstances similaires. Robert s'était d'ailleurs spécialisé sur les épidémies du 20ème siècle pour trouver des points de comparaison..."

Les yeux d'Esther pétillaient d'enthousiasme.

"Ce qui est significatif. Et ce sont les conclusions que j'ai pu tirer moi même de la lecture des données que vous nous avez fourni, c'est que notre thèse est valable. Vos... Nos pensionnaires ont des réactions tout à fait normales. Du moins, pour des adolescents placés dans une situation de perte de repère totale... J'espère que les données encore accessibles permettront de convaincre deux trois personnes pas trop mal placées du fait que les mutants NE SONT pas une menace"

Elle croisa les jambes.

"Ni des armes. Juste des gamins"

Esther eut une légère expression de honte. Elle avait débordé du sujet. Aussi, elle ajouta :

"Mais ces noms de codes réenchantent un peu notre univers : loin du sinistre principe de réalité qui nous opprime, nous pouvons, grâce à eux, nous croire dans un récit d'espionnage lambda..."

L'israélienne affecta un large sourire à la pensée de son enfance... Enfance qui lui semblait si lointaine, comme si elle n'avait jamais existé en fait...

Vadim écoutait avec un vif intérêt. Si le directeur-adjoint Zachary avait énoncé d’une manière très institutionnelle les objectifs et organisation de l’Institut, la psychologue éclairait enfin le mutant sur les rouages humains de la machine. L’expérience de l’Institut était effectivement inédite pour lui, qui souhaitait avant tout comprendre par quelle magie des élèves si différents affluaient ici, dans un lieu d’accueil conçu par la volonté de quelques uns, des mutants de sa génération.

*Mais où étais-je, moi, quand ils ont commencé ?*

Soupirait-il intérieurement, convaincu d’avoir perdu un temps précieux. Il déposa la canne de la non-voyante contre le bureau à côté de son siège et répondit avec entrain sur la question des noms de code.

« J’ai tout d’abord pensé que ces noms codés étaient une erreur tactique. Certains sont très transparents et indiquent clairement à l’ennemi la nature des pouvoirs ! Nos collègues Spine et Magma, les garçons Thunder et Rock, la jeune fille Drawn… Mais en réalité comme tu le dis c’est une excellente idée, car c’est une signature. Les informations livrées par ce code sont finalement trop vagues pour être interprétées correctement. »

Il avait adopté le tutoiement pour sa désormais collègue, entraîné par l'initiative courageuse d'Esther à son égard.

« Qui me dit, à moi, agent de sécurité du laboratoire pharmaceutique, que ce « Thunder » qui est de l’autre côté de la porte n’est pas un foudroyant télépathe ? Aha ! Et puis cela m’en fiche un coup au moral, d’avoir un dénommé « Thunder » en face ! Hein ? Plus que si c’était un « José », « Pacha » ou je ne sais pas, « Paolo » ! Ha ha ha ! Avec ma panique je vais même sûrement partir en courant ! »

Dit-il en riant, se dirigeant opportunément vers l’armoire.

« Magnifique élément de dissuasion, qui ne coûte pas grand-chose mais peut d’entrée de jeu donner un bon avantage. »

Sa voix caverneuse résonna dans le meuble, alors qu’il rassemblait les tasses, couverts et boites de thé et de gâteaux sur un plateau.

« Cassandre, si tu fais un cours sur le nom de code comme définition de l’identité mutante, j’en ferai un sur les différentes utilisations tactiques. »

Il revint au bureau poser le plateau dans un joyeux entrechoquement de céramiques.

« Je pense que vos méthodes et concepts sont judicieux. Avec une éducation pareille, une ouverture sur le monde humain, un apprentissage du respect et du travail d’équipe, le tout dans un esprit d’égalité, cette génération de jeunes mutants nous garantit un avenir meilleur sur des bases solides. Parce que, ce qui les tiendra ensemble, ce n’est pas d’avoir la même puissance de pouvoir, la même dangerosité, mais ce sera l’amitié. L’amitié et la solidarité d’une vie et d’une lutte en commun. Ce lien sera à terme beaucoup plus fort que n’importe quel idéal, projet ou contrat. Comme ces gens de Ganymède doivent fonctionner. »

Il ouvrit d’un craquement un sachet de gâteaux secs qu’il répartit sur une assiette aux motifs floraux.

« C’est pourquoi je pense que cet Institut, votre initiative, bouleversera le monde dans la bonne direction. Mesurez un peu ma fierté d’en faire partie ! Toi aussi, Esther ? Thé noir ? ou thé vert ? »

Dit-il en désignant les boites l’une après l’autre, heureux de cette dînette familière entre amis. L’ethnopsy avait de nouveau évoqué Basteson, dans un contexte qui laissait un excellent souvenir à Vadim. Il éclata de rire quand elle rappela la scène de « gala » du congrès.

« Robert Bateson a fait honneur à nos pirojkis, et surtout les pirojkis aux champignons. Il a goûté à tous les zakouskis aussi oui… il ne les a pas épargnés ! Sans doute pour se venger des réponses sans intérêt de mes collègues à ses questions. Oui j’ai bien vu qu’il n’était pas satisfait. Des questions que même nos journalistes ne peuvent imaginer, aussi ! »

Il se tourna vers Cassandre pour la prendre à témoin.

« Imaginez, Robert Bateson : « Mon Général, l’armée russe a-t-elle vocation à accueillir tous les mutants de ce pays ? Ne craignez-vous pas un phénomène analogue à celui provoqué par la conscription, à savoir, l’évasion du jeune ou le refus net de s’engager ? Dans ce cas de figure quelle serait votre réaction ? » Ah ah ah ! Ce bon Général Ramov est devenu aussi rouge que moi. »

Il s’éloigna à nouveau pour chercher sa bouilloire toute neuve, commandée par internet et encore dans son colis. Il lança à Esther d’un ton surpris.

« Tu m’as marché sur les pieds ? Je n’ai rien senti ! J’étais trop concentré à te suivre. Et qu’est-ce qui te dit que je ne t’ai pas grandi toi, au lieu de me rapetisser moi ? »

Dit-il d’un air espiègle en se tapotant le haut du crâne, pour inciter Esther à la réflexion parce qu’il n’en dirait pas plus. Il regarda la carafe d’eau, puis sortit l’engin du carton.

« Schoolboy. Ce serait un bon nom de code, pour ce cher Robert. Baptisons-le ici maintenant ! Qu’il soit des nôtres ! Aleph fais-nous de la belle eau bouillante ! »

Il abandonna la bouilloire et versa de l’eau dans les tasses.

[ Jardin]

Niko arriva d'une traite dans le couloir des profs. Il freina en se laisant glisser sur le parquet. Il s'arréta un moment pour regarder la porte du bureau de Gabriel. Il se rappela avec émotion le jour où il avait intégré l'équipe des Atom'x. Puis il se dit que cette époque était totalement révolue.

Il décida alors d'aller voir Adam quand il entendit des voix venant du bureaux du homard Russe. Il hésita un moment et se dit qu'il était préférable d'aller lui en parler en premier.

" Je lui dirais que je veux pas être dans son équipe, que je préfère être avec les Cérésix... Il comprendra! j'en suis sûr!"

Il s'avança vers la porte pris sa respiration et frappa. Attendant patiemment qu'on lui dise d'entrer.

Décidemment, ce russe était surprenant. Cassandre haussa les sourcils au-dessus de ses verres fumés, un brin amusée de ses commentaires. Cette candeur contrastait tellement avec l'ambiance de l'école ces derniers temps... Tentait-il d'alléger l'atmosphère par ses réflexions originales, ou les pensait-il vraiment ? Son enthousiasme enfantin la faisait pencher pour la première solution.
La jeune femme réprima de nouveau un sourire, par habitude principalement, mais également pour ne pas risquer de froisser son collègue qui semblait sérieux.

Le visage incliné vers le sol, la jeune femme répondit à Esther :

"Je crois que c'est plus que cela. Ces noms de code sont aussi une façon d'accepter cette identité étrangère, d'assimiler ce Xéno-facteur." avança-t-elle en appuyant sur le X, tout en évoquant mentalement le souvenir de Myou, Full Métal... Elle n'avait jamais apprécié son nom de code, mais il l'avait préparée mentalement à sa plus grosse conséquence.

Un point soulevé par Vadim attira l'attention de la psychologue.

"... Puisque tu en parles... Les agents de Ganymède utilisent également des noms de code... issus de la mythologie, de ce que j'ai pu voir. Nous aurions tort de les considérer comme une simple mécanique d'ensemble, certains d'entre eux sont étroitement liés" révéla-t-elle à demi-mot. Franklin et Garrison... Il y allait avoir de quoi creuser pour les X-Rays.

"L'inquiétant dans leur sémantique de prédilection, c'est cette divinisation latente... Je pense que c'est assez révélateur de leur conception du monde actuel... et de la place que les mutants devraient selon eux y occuper..." ajouta-t-elle, arborant de nouveau cette expression soucieuse qu'on lui connaissait.

"Oh, les tristement célèbres épidémies du 20e... Il avait fait sensation auprès des élèves avec ce point de comparaison..." releva la jeune femme au souvenir de feu le professeur Bateson. "D'autres structures du même type ? Mis à part le CIAM en France qui s'est révélé être une sorte de couverture pour des projets assez peu déontologiques, je dois dire que nous n'avons jusqu'ici pas entendu parler d'autres initiatives..."

Les deux anciens militaires semblaient finalement assez bien se connaître, du moins avaient-ils des souvenir à évoquer ensemble. Des souvenirs de gens normaux. Pas d'odyssée, de traversée du désert, de martyre collectif, de sacrifice, de génocide, de deuil, de destruction, d'insécurité... Toutes ces choses que les professeurs et élèves de l'Institut avaient partagées ensemble ces derniers mois, cette adversité qui avait fini par semer le trouble dans leur unité, dans leurs propres rangs.

"Aussi rouge que vous ?" fit timidement écho Cassandre, sans bien comprendre la comparaison. Esther et Vadim étaient dotés de capacités utiles selon toute vraisemblances, eux...

Quelqu'un tambourina à la porte, ce qui fit sursauter la non-voyante dans son fauteuil. L'espoir de pouvoir s'entretenir en privé avec Vadim diminuait à vue d'oeil. Il était rare que les professeurs aient une minute à eux. Déclinant poliment le thé, Cassandre se leva, et tâtonna le bord du bureau pour retrouver sa canne, qu'elle avait entendu tinter plus tôt.

"Tempus fugit. Je reviendrai... à un moment plus opportun." dit-elle en se dirigeant vers la porte, qu'elle ouvrit lentement. Si son nez n'avait pas reconnu Niko, son souffle lui aurait immédiatement mis la puce à l'oreille. Au moins, il n'avait pas défoncé la porte du bureau cette fois.

"Bienvenue à l'Institut, professeurs." lança-t-elle en faisant signe à Niko de rentrer, le visage aussi sérieux qu'à son habitude, si bien que sa plaisanterie était difficilement cernable.

bureau de Cassandre

Juste une petite discussion de collègues à collègues, Esther avait eu une bonne idée de rejoindre Cassandre... Même la courgette rouge lui semblait tout de suite moins horripilante. Même si ce n'était pas le GERM, même si Robert n'était pas là, c'était DEJA un contexte familier... rassurant.

L'israélienne regarda d'un mauvais oeil le nécessaire à dinette de Vadim. Quand est ce qu'il se déciderait à sortir les bonnes choses ? Celles qui font chanter et danser... et ce n'était pas nécessairement une bonne idée.

Elle écouta les élucubrations du russe sur le pouvoir de l'amitié... Attendrie comme pouvait l'être une ex bouchère de Tsahal amoindrie par des carences émotionnelles d'importance qui venait d'être arrachée de force à sa niche écologique qu'un ami lui avait construit pour elle... Et qui était mort.

"En gros ce que tu dis, Vadim, sur l'amitié, ça me fait penser au "Souci de soi" de Foucault. A l'amitié comme mode de vie"

Esther était terriblement excitée. Après tout, elle était encore en parcours balisé !

"J'avais écrit avec Robert, il y a quelques temps un papier sur les nouvelles formes de liens... Que ce soit amoureux, affectifs, amicaux... à l'orée du phénomène mutant. C'était palpitant ! Et puis, on se disait qu'on suivait l'actualité de très près... En fait, plus j'y pense, plus je réalise que l'existence même des mutants avec tout ce que ça comporte comme implications sanitaires, sociales, philosophiques est en train de réaliser le tohu bohu de toutes nos idées reçues... de toutes les idéologies !"

Elle avala sa salive.

"Parce que bon, à y penser, nous sommes une menace. Non pas physique. Mais symbolique. Avec nous, ça fait pas mal de psy, d'idéologues, de théologues conservateurs qui doivent actualiser leurs données et leurs présupposés... En gros, avec nous, c'est soit : ils adaptent leurs discours à la réalité... Soit, et c'est la voie qui semblent être prises : ils tentent d'adapter la réalité pour la faire coller à leurs positionnements réactionnaires".

Esther se sentait très fière d'elle : elle vivait une époque qui réalisait les théories de ses maîtres à penser. Foucault & Deleuze auraient été très fiers d'être dans ce bureau avec elle !

Regardant Vadim et Cassandre, un large sourire aux lèvres, elle termina :

"Oui, je suis fière d'être là ! Et notre boulot à accomplir ne mérite pas moins que l'enthousiasme le plus absolu !"

Puis quand le russe remit sur le tapis l'immonde soirée de gala, elle comprit pourquoi ils avaient du quitter le pays aussi vite : Robert ne craignait pas grand chose, non pas par certitude, il n'en avait aucune, mais par inconséquence. Il disait les choses comme il les pensait. Sans vraiment comprendre qu'il n'y avait pas que des gens gentils sur Terre...

Mais la question de Vadim sur leurs tailles respectifs jeta le trouble dans l'esprit d'Esther... Après tout, et ça le russe l'ignorait, la seule fois où elle avait dansé c'était avec lui... Et l'évocation de ce souvenir et de son attention pour elle, lui aurait fait chaud au coeur et raviver une nostalgie mordante... Si elle n'était pas au delà de tout ça. Si elle pouvait encore sentir le chaud ou le froid...

Cassandre semblait aussi passionnée par ce qu'il se disait ici.

"Xéno-facteur ? Le mot me plait bien. En gros assimiler une identité qui est moi et qui n'est pas moi ? C'est intéressant..."

La nouvelle psychologue se sentait toute petite en cet instant. C'était une question qu'elle n'avait pas envisagée pour l'heure. Et du haut de sa culture universitaire, elle ne voyait pas grand chose à dire là dessus...

"Hum... De toutes façons, il y a un truc avec l'identité dans tout ça... Et comme disait Bateson : "Avec les mutants, tout est excessivement compliqué". Il y aurait une théorie générale à penser de tout ça. Ca pourrait être passionnant. Et j'espère, Cassandre, que nous pourrons faire équipe là dessus... Enfin, s'agissant d'autres établissements, je n'en sais pas plus que vous... Robert m'avait dit qu'il comptait en visiter et qu'il avait une adresse... Mais bon, vous savez ce qui c'est passé après... D'ailleurs, pour ne rien vous cacher, il était assez mystérieux ces derniers temps. Comme les gamins, quand ils préparent un mauvais coup et qu'ils ne veulent rien en dire"

Et c'était sincère...

Cette parenthèse enchantée s'acheva quand Vadim eut de la visite... Esther venait de faire chauffer la bouilloire.

"A la santé de Schoolboy où qu'il soit !" termina t'elle sur un ton qui se voulait prophétique.

La messe étant dite, elle répondit à Cassandre avec un grand sourire. Et lui emboita le pas pour sortir du bureau...



Ailleurs

Vadim nota dans un coin de sa tête la référence à la mythologie de Ganymède. Evidemment cette organisation ne devait pas être prise à la légère, mais en cet instant il sentait l’Institut beaucoup plus fort que n’importe qui. Pour l’Ogre rouge il y avait un temps pour parler en termes railleurs et exagérés de l’adversaire, pour affermir le moral des troupes, et un temps pour plancher sérieusement sur les informations à disposition. Ce deuxième temps n’était pas arrivé. Il répondit donc avec bonhomie à la non-voyante.

« Voila des adversaires cultivés ! Si un Ajax ou un Apollon vient vous ravir, mesdames, nous saurons à qui nous adresser ! »

Dit-il de sa grosse voix d’ours en caressant le col de sa veste bleue. Il réalisa peu après qu’effectivement, aux yeux aveugles de Cassandre… il n’était pas rouge. Même pas encore cornu ! Il se plut à imaginer comment la psychologue l’imaginait. En homme comme tous les autres, sans doute. Cette possibilité le toucha, aussi, il ne répondit rien. Durant toutes ces années il s’était construit en réaction et en prévision du regard des autres, vivant sur la défensive. Devant chaque nouveau visage il devait d’abord prouver son humanité, sa normalité mentale à défaut de normalité physique. Et tout à coup il semblait que cette femme, douée d’omniscience, n’avait pas connaissance de son apparence démoniaque. Vadim garda son doux trouble pour lui, et raccompagna ces dames à la porte.

Esther avait développé des thèmes de réflexion qui touchaient certes moins personnellement le Sibérien, mais qui éveillaient sa curiosité intellectuelle étouffée par l’armée. Il croyait entendre le passionnant professeur Bateson, le premier à avoir tiré Vadim de son bourbier d’ignorance du monde mutant. Les quelques jours qu’il avait passés à New York au sein de l’équipe du sociologue avaient été riches en découvertes et réflexions. Ecoutant Esther, Vadim Vladimirovitch regrettait amèrement de ne pas avoir pu, lui aussi, faire une carrière d’universitaire. Il enviait les connaissances d’Esther, l’expérience de Cassandre et les liens de cause à effet que ces deux femmes tissaient si aisément entre la théorie et la pratique, passant de l’un à l’autre tels des poissons volant. Il répondit donc avec enthousiasme à la jeune chercheuse.

« J’aimerais bien que tu me le passes, ce Souci de soi. Si tout est compliqué avec les mutants, il sera peut-être plus simple de commencer par les philosophes ! Ah et pour Schoolboy… »

Il reprit son air grave habituel qui effrayait tant les enfants.

« Nous boirons à sa santé. Tu me tiendras au courant de tes décisions, pour tout le reste. »

Dit-il évasivement et rapidement sur la fin, voyant dans l’encadrement un élève qui attendait son tour. Et pas n’importe lequel, un membre de son escouade. Vadim remercia ces dames et sourit à Niko.

« Entre mon garçon, entre, Bullet ! Faisons connaissance. Le thé est prêt tu vois. »

Il était revenu à son bureau et suspendait la bouilloire fumante mais non branchée au réseau au dessus d’une tasse.

« Thé vert ou thé noir ? Sers-toi ! Il faut boire beaucoup quand on est un coureur de fond. »

Dit-il en hochant la tête d’un air de connaisseur. Beaucoup de questions lui venaient en tête mais pour ne pas effrayer le mutant enveloppé, il les résuma en une seule.

« Comment le trouves-tu toi, cet Institut ? »

Après s’être servi son thé, il s’assit tranquillement dans le large fauteuil en faux cuir noir, faisant ployer son dossier et crisser tous ses gonds.

Derrière la porte, Niko put entendre une partie de la conversation entre l'homme et les deux femmes. Cependant, il n'y fit pas trop attention, c'était les affaires des vieux après tout. Il se demanda juste en quoi Ajax et Apollon était dangereuses...

"Qu'est-ce que marque de lessive et une épave orbitale auraient avoir avec le CIAM?"

A part ça, il réfléchit surtout à un moyen d'annoncer à son prof qu'il ne voulait pas de son équipe. Il chercha bien soigneusement chaque mot pour ne pas être trop blessant. Quand soudain la porte s'ouvrit, Niko put voir Cassandre. La voir se trimballer avec sa canne lui fit presque pitié. Il essaya de trouvé un mot pour la réconforter. Mais tous ce qu'il eut le temps de dire, ce fut juste un bonjour.

Car déjà la nouvelle prof s'en allait, il fit un peu la grimace en entendant ses talons claquer sur le sol.

Il repensa au nom que donner son père à ses dames qui déambulaient dans son bureau en claquant leur talons par terre… Les Claqueuses. Il lui disait toujours qu'elles étaient repérables un kilomètre à la ronde. Et là, il put constater qu'il était en face d'un très beau spécimen de Claqueuse

Cependant en la voyant partir, Niko voulut protester pour qu'elle ne le laisse pas seul avec lui, mais ce fut trop tard, car déjà la grand mutant avec sa couleur de homard cuit à point lui permettait de rentrait en lui souriant. Niko leva des yeux rond vers le personnage en déglutissant et il commença à recouvrit ses jambes de sa peau noire afin d'être près à partir le plus loin possible de ce bureau et de ce gros rouge.

Puis soudain les effluves du thé parvinrent à ses narines tandis qu'on lui proposait un tasse. Niko entra la tête et jeta un coup d'œil au bureau. La déco était sympa... totalement différente de celui de feu M.Layne ou Melle Marcin. Puis il dit d'une petite voix.

- Je reste pas longtemps, je... Les autres m'attendent! Mais je voulais vous voir avant, parce que...

Pendant qu'il rentrait lentement, il regarda le prof lui servir de l'eau. Il lui demanda quel thé il voulait, en lui rappelant qu'il devait avoir soif après avoir couru, ce qui n'était pas faux.

- Heu, je veux bien goûter le noir... mais si je peux vous en conseiller un, le Sahara est vraiment bon, c'est un thé Africain rouge avec touche très fruité... Mais d ‘après mon expérience, je dirais plutôt qu'il faut bien se nourrir après avir couru... D'ailleurs, je sais pas comment font Camille et Rob pour pas crever de faim... En même temps, moi je ne fais que de la vitesse, mais bientôt Melle Marcin m'apprendra à voler... Même si je suis malade à chaque fois que je prends l'avion, j’ai vraiment hâte de voler... On a le même pouvoir elle et moi, c’est pour ça qu’on me met pas dans son équipe, ça ferait pouvoir redondant… sauf que je l’ai jamais vu avec sa peau noire, elle arrive peut-être a sans passé, je devrais lui demandé comment elle fait !

Niko parla vite tout en enlevant le reste de peau noire qui recouvrait son corps. Puis il s'arrêta net, se rappelant qu'il n'était pas la pour copiner avec le prof. D'ailleurs il ne s'était pas assis, mais il se pencha tout de même pour attraper sa tasse et mettre quatre morceaux de sucres dedans. Vadim en profita pour lui demander ce qu'il pensait de l'institut.

Niko le regarda un peu en se demandant où était le piège et finit par répondre en se disant qu'il n'avait pas à dire toute la vérité.

- L'institut... euh... bah vous savez M Volkovich... c'est comme chez moi, ici! C'est même mieux que chez moi! D'ailleurs, je me demande ce que je serais devenu si j'étais resté chez moi... Sûrement cette larve qui tremblait de peur de mourir de faim à chaque fois qu'elle devait faire un mouvement! Non c'est très bien ici ! j'aime tout le monde, tous le monde m'aime et on apprends rapidement à mieux maîtriser nos pouvoirs... je peux même affirmer que depuis que je vois mieux où je cours que je suis moins dangereux pour les autres qu'avant. Bon après, il y a eut des morts récemment... et même si c'est triste au début, on finit par s'en remettre. D'autant que j'ai perdu M. Layne qui s'occupait des Atom'x et River qui était la cadette de mon équipe! Vous savez une équipe ça devient rapidement notre deuxième famille. En fait, ici c'est ma famille, et les équipes ce sont des familles dans la famille... sauf qu'on est pas de la mafia. D’ailleurs à propos de l'équipe Monsieur, je voulez vous dire que...

Bullet s'arrêta un instant, son attention avait été capté par une petite boite sur la table. la boite à biscuit. Gourmand comme pas deux, il sentit qu'il commençait déjà à saliver. Il déglutit en essayant de détourner son regard des biscuits et continua

- Euh.. Je... Je voulais... Je voulais vous... Je peux vous prendre un biscuit? Ils sont à quoi?

Communicateur des professeurs présents dans la pièce :
« Professeurs, un homme en costard, Beckers Winson, il veut visiter l’institut mais pas s’y inscrire, et ne veut justement pas vous voir. C’est louche, vous devriez venir à l’entrée assez rapidement. Terminé ! »

Vadim observa sans en avoir l’air les manifestations cutanées du pouvoir de Niko. C’était pour lui un ravissement de contempler ce phénomène tout à fait hors normes. Depuis son arrivée à l’Institut, il s’était étonné du faible nombre de mutants physiquement différents du reste de l’humanité. Malgré cette curiosité enflammée et infantile, il resta de marbre rouge devant son élève, suivant ses gestes et son débit de paroles tout en touillant son thé.

Le Sibérien fut rapidement emporté dans les bavardages du Bullet. Il lui emboîta le pas d’une voix grave et roucoulante.

« D’après ce que je sais de vos applications … toi, Haste, Sonic, Pulse ... »

Il savourait chaque nom comme une confiserie. Content également de se souvenir impeccablement de chacun.

« … avez tous des caractéristiques différentes. Je ne crois pas que tu trouveras ce… deuxième cuir chez ton professeur de sport ou tes deux camarades. »

Le gros mutant enchaînait les sujets de discussion, mais Vadim remarqua surtout qu’il lorgnait sur les biscuits. Un petit sourire se fendit sur son visage écarlate.

« Que voulais-tu me dire ? Un biscuit ? Mais s’ils sont là c’est pour qu’on les mange ! Prends voyons, sers-toi ! Ces dames m’ont faussé compagnie… la prochaine fois je commanderai du thé Sahara. »

Le message qu’il reçut dans le communicateur lui fit froncer les sourcils, mais avant qu’il ait pu se lever, le rapport d’Esther tombait. Elle prenait en main la situation. Vadim passa sa main derrière sa nuque, aplatissant une mèche rebelle, et revint sur Niko.

« Je suis très heureux de savoir que tu te remets de l’absence de ton professeur et de ta coéquipière. C’était un de mes soucis, bien entendu. Vous êtes tous bien jeunes, mais, malheureusement… notre existence de mutant est, pour chacun, un combat. Les fondateurs de cet Institut ont décidé de faire front ensemble, de se serrer les coudes. Ton professeur aussi, savait tout ce que cela impliquait. Former des jeunes à se défendre, à forger leur âme en même temps que leur pouvoir. Cet asile de paix est devenu … une machine de guerre. »

Dit-il froidement, faisant tinter sa cuillère contre les bords de la tasse, pensif et sombre.

« Avec toutes les responsabilités que cela implique désormais. Le directeur Fleury l’a bien compris. Il faut rendre des comptes devant le monde, expliquer nos agissements. Il va devenir l’ambassadeur de… notre petite famille. »

Il but une gorgée de thé, pensif, puis s’anima à nouveau.

« Une famille ! Je suis bien d’accord avec toi. Mais une famille face à l’adversité. Ce qui induit beaucoup de choses. Alors ces gâteaux ? Appelle-moi Vadim, tu écorcheras moins mon nom. »

Il resservit Niko en thé dès que le niveau baissa trop. Puis abruptement il demanda, une fois calé dans son fauteuil.

« Que voulais-tu me dire à propos de l’équipe ? »

Il prêta l'oreille au nouveau message, mais ne s'agissant pas d'Esther, il reporta son attention sur le jeune mutant.

( désolé de t'avoir fait attendre, j'étais pas mal occupé ce W-E)

Niko fut séduit par la voix de baryton du professeur, elle allait si bien avec le personnage. Elle lui rajoutait un côtés mystique. ce qui était assez flippant vu son apparence. Niko déglutit un peu et commença à boire son thé sucré tandis que le géant rouge restait de marbre tout en lui révélant le fond de sa pensée. Pourtant au mot « cuir », Niko fronça légèrement les sourcils et se remit a touillait son breuvage, se demandant par là ce qu’il voulait dire. Puis il se rendit compte qu’il lui parlait de sa deuxième peau.

"Du cuir ? Ah non ! c’est pas comme les pantalons de Mam’selle Marcin ! Moi c’est pas un costume ! c’est plus comme une deuxième peau ! Mais ça ressemble à du caoutchouc au touché ! Un peu comme un pneu !"

Vadim put voir la main tenant la cuillère se recouvrir de cette substance noire qui coulait par les pores de sa peau . La main s’accéléra d’un coup afin de bien mélanger le thé. Puis Bullet la lui tendit pour qu’il puisse la toucher et la voir de plus prés.

"Après je peux pas vous dire pour notre professeur de sport parce que même pour moi elle est trop rapide ! Alors j’ai du mal à la voir quand elle court ! Mais ce serait super si j’arrivais à voler… c’est le rêve de toute personne de pouvoir quitter le plancher des vaches… enfin après on ne choisit pas nos pouvoirs, n’est-ce pas ?"

Tout en parlant , les yeux de Niko allait de la boite de gâteau à son professeur en passant par sa tasse de thé qu’il buvait par petites gorgées. Ainsi quand l’ogre rouge lui permit de se servir, Niko aperçut son sourire discret… presque démoniaque tellement ses dents étaient proches

"Euh je vais me laisser tenter ! Ce serait dommage de gâcher ! Je vous promet que vous ne serez pas déçus, le thé Sahara est vraiment bon. Ma mère en achetait dans un boutique spécialisé avant. Mais….euh j’en ai pas retrouvé en arrivant ici !"

Tandis qu’il répondait, le gros faux brun se penchait pour saisir trois biscuits. Mais il vit le froncement de sourcil du prof. Niko pâlit un peu, craignant d’avoir fait une bêtise et il en lâcha deux pour n’en prendre qu’un seul. Cependant Vadim se contenta de se recoiffer et avant que Nilo n’ait eut le temps de lui demander si tout allait bien, celui-ci reprit la conversation sur River et Gabriel tout en lui donnant sont avis sur l’institut.

"Bein ! Je pense pas m’en être vraiment remis, et ce serait trop m’avancer que de dire que tous les autres vont biens. On en parle pas vraiment, mais beaucoup sont sous-tension. Mon camarade de chambre était le petit-ami de ma coéquipière ! Et même si il joue les braves la journée, ça ne m’empêche pas de l’entendre pleuré dès on a éteint les lumières… Et je sais jamais trop quoi lui dire dans ces cas là ! Je me vois mal lui dire que je le comprends."

Niko se resservit en gâteau, l’œil pétillant de gourmandise et de tristesse. Vadim en profita pour lui remettre une tasse de thé, diluant ainsi le sirop qu’il restait dans sa tasse sans qu’il ne s’en rende compte.

"Après l’ordre naturel des choses et que tout s’arrange, les morts et les vivants ne sont pas fait pour être ensemble, la seule chose que l’on puisse faire c’est de leurs permettre de continuer à vivre à travers les souvenir qu’on a d’eux. Et dans un sens je me dis que River et M. Layne…"

Niko s’arréta net, il n’était pas vraiment prét à parler de River et Gabriel à un inconnu et il reprit plus vivement.

"Non, en fait je me dis que la mort c’est vraiment une grosse connerie, parce que le mort, il le sait pas qu’il est mort ! C’est nous qui somme tristes à nous rappeller les bon moment et les mauvais. Ils se contente juste de pourrir dans leurs boite en bois tandis qu’on se laisse pourrir par la vie. Je crois que ce sont eux qui on le plus de chance en fait ! Mais en même temps, j’aime la vie, et je m’y accroche de peur de voir l’autre côtés et c’est ce qu’on fait tous ici… sauf Juliette peut-être ! "

Il prit une gorgée de son thé et grimaça en sentant qu’il manqué de sucre

"Les fondateurs de cette école ont voulu en faire un Havre de paix et de ce que j’en ai vu, on en ai pas loin ! Il y a quelque crêpage de chignon parfois, mais c’est normal. On est des être vivant. Après si comme vous dites on ressemble à une machine de guerre, c’est la faute au monde extérieur. Ce sont les Humains , ils nous jugent, nous persécutent, il leurs arrive même de s’entretuer … Pouvez vous seulement, m’indiquer deux noms d’espèces qu’intelligentes qui ont réussit à s’entendre et à cohabiter ? Même les chiens et les postiers y arrivent pas ! On finira tôt ou tard par s’entretuer, c’est pour ça que l’enseignement que l’on suit ici et utile… On apprend à réfléchir pour évité une guerre entre deux espéces… Les humains sont peu être cruels, mais nous sommes dangereux !"

Il fit une pause pour voir la réaction du prof aillant un peu de mal à se rendre compte de ce qu’il disait, et reprit rapidement.

"Moi ce que je pense, c’est que le mutant descend de l’homme, comme le singe descend de l’arbre… Ah euh non, c’est pas pareil… enfin ce que je veux dire c’est que le mutant est par définition cent fois mieux que l’homme, mais il est aussi cent fois pire ! la preuve, il se passe pas une journée sans que Georgia soit à l’origine d’une dispute… Je pense aussi que le directeur a eut raison de suivre cette voie, mais j’ai plus l’impression qu’il est parti parce qu’il avait besoin de souffler un peu ! Vous savez certaines personne ici sont vraiment bizarre. Moi, je pense juste qu’il en avait un peu marre de nous supporter… En ce moment, il est un peu comme le papa qui s’est fait viré du foyer familiale par sa femme et qui à du se trouver un appart ailleurs en espérant faire bouger les choses avant que la famille soit obligé de se séparer."

Il rajouta trois sucres dans son thé et tendit la boite à biscuit vers le prof pour qu’il se serve.

"l’adversité ? euh.. Je vois pas trop ? on a des adversaire c’est sur, mais l’adversité… euh… je vois pas trop ce que c’est.. c’est quoi un Dui. En tout cas, ces gâteaux sont délicieux… pas aussi bon que les gâteaux breton, mais bien meilleurs que ceux que l’on trouve ici. En Amérique, leur café et leur croissants sont infectes ! Je suis désolé, mais ça ferait bizarre de vous appelez Vadim… Vous êtes le prof après tout. Et ça me ferait pas normal de vous appeler par votre prénom !"

Puis soudain la question… Vadim voulait savoir ce qu’il avait a lui dire. Niko réfléchit un instant avant de répondre... Après tout, Gabriel ne lui avait jamais offert de gâteau, et ils étaient peu de profs a servir un goûter aux autres élèves. Décidément ce Russe était démoniaque et en entrant dans ce bureau, Niko ne se doutait pas qu’il aurait un tel choix à faire. Les gâteaux ou Alix … les gâteaux ou Gabrielle … laisser sa part à Rob ou protéger ses deux amis…

Niko pausa sa tasse, prenant un air grave.

"Monsieur, je dois vous avouer que votre sens de l’hospitalité et tout à votre honneur. J’apprécie grandement votre compagnie et vos valeurs. Ainsi j’espère que notre collaboration sera fructifiante et c’est avec un immense honneur que j’accepte d’intégrer votre équipe…"

Niko laissa sa phrase en suspens croquant dans son biscuit tandis qu’il recevait le message d’Hjördis…et il conclu en disant d'un air réjoui :

"Décidément ! J’adore vos gâteaux ! Ils sont extra !"

Vadim appréciait la participation de Niko à la petite collation. Les deux psychologues avaient filé tellement vite qu’il avait commencé à croire que cet Institut était irrécupérable. Selon l’Ogre rouge on ne faisait rien de bon dans la précipitation.

Il avança à nouveau le buste, puis détacha sa main calleuse et rouge pour saisir celle du mutant. Il observa le phénomène avec un brin de curiosité.

« Effectivement c’est … surprenant comme texture. »

Dit-il d’un air absorbé en tâtant la paume du jeune mutant. Il braqua les yeux sur lui.

« Et que ressens-tu ? Quelque chose ? ou rien ? »

Demanda-t-il simplement avant de lâcher la main de Bullet et se rasseoir contre son dossier. Il hocha la tête en guise de réponse à la question rhétorique sur le choix du pouvoir. Puis le mutant enveloppé enchaîna les répliques, ne s’interrompant que pour croquer des biscuits ou en offrir au professeur. Vadim hochait la tête d’un air confiant et attentif. Il n’intervint qu’à la fin en tendant l’index devant lui.

« La meilleure manière de respecter ma fonction, Bullet, c’est alors de m’appeler Vadim Vladimirovitch. C’est la marque de respect commune en Russie. Cela signifie, Vadim fils de Vladimir. C’est très respectueux. Si tu m’appelles Monsieur Volkov, c’est que nous sommes de parfaits inconnus l’un pour l’autre. »

Dit-il de son air grave en fixant son jeune interlocuteur, insistant bien sur les derniers mots.

« Si tu n’arrives pas à dire « Vladimirovitch » alors tu n’as d’autre choix que de m’appeler Vadim. »

Il haussa légèrement les épaules, mettant ainsi le mutant devant un dilemme cornélien qu’il serait seul à trancher. Puis Niko fit sa déclaration solennelle d’entrée dans l’équipe. Vadim écouta puis se mit à rire gaiement, en reprenant entre ses doigts épais la petite tasse de thé.

« Ha ha ha ! Et moi je vois avec plaisir que j’ai choisi un jeune garçon qui sait vivre ! Oui. Tu sais… »

Gardant son sourire, il plongea à nouveau ses yeux dans ceux de Niko.

« Je pense que c’est une grande qualité que tu as là. Savoir vivre, savoir apprécier chaque petit cadeau du présent quelles que soient les circonstances, et savoir partager son entrain, c’est une grande qualité. Et une grande force ! Je compte sur toi pour ne jamais perdre ce bon sens, Bullet, car les KozaX en auront besoin. »

Il jeta un œil au fond de sa tasse, puis la vida d’une traite. Il prit un gâteau et le tendit vers Bullet en même temps que son index. Une étoile brilla dans son regard jaune.

« Et bien sûr tu peux compter sur moi pour te donner un entraînement très dur. Ha ha ha ! C’est étrange ! Comment un ogre, un bœuf comme moi pourrait-il t’apprendre à voler ? Eh bien nous le ferons ! Nous serons les deux premières espèces intelligentes à s’entendre et cohabiter ! Contre toute attente n’est-ce pas ? Quel animal court et vole ? Ah mais le Pégase, puisque nous y sommes ! Qu’en dis-tu Bullet ? Quand tu voleras juste et bien, tu pourras changer de code. Pégase. Voilà qui séduira nos confrères de Ganymède. »

Puis il croqua dans son gâteau et le savoura en reprenant son air grave. Il observa d’un air pensif le bout de biscuit restant entre ses doigts. Puis repensa à la dernière phrase exclamative du Français.

« On trouve tout sur le site d’achat en ligne World Wild Food©. L’Amérique a ça de bon mon garçon ! Je trouverai le thé. Je trouverai même les gâteaux bretons. Ils expédient en moins de quatre heures. En Russie tu commandes des pielmienis au bœuf tu te retrouves avec du Borch en poudre ! »

Clama-t-il en prenant son écran d’ordinateur et Niko à témoin.

Vadim sembla étonné par la texture de la peau de Niko et lui demanda si il sentait les choses.

"Bah là je sens votre main. A mon arrivée, le docteur fleury m'a dit qu'elle n'avait qu'un rôle aérodinamique. Plus je court vite, plus les pores, qui la composent, se resserrent! Mais c'est pas une carapace, il m'a dit qu'elle était directement relié au systéme nerveux comme ma premiére peau. Je me dis que moi je peux la retirer, parce que ça permet de passer inaperçue quand je ne m'en sers pas mais peut-être que mes descendants ne pourront pas la retirer..."

Niko enchaîna alors sur différents sujets. Ne s'interrompant que pour ce goinfrer des gâteaux et pour en proposer par simple politesse, et surtout pour essayer de ne pas paraître pour un gros goinfre.

Quand il eut enfin fini, Vladim lui expliqua comment lui montrer du respect. Niko buvait ses paroles. Tout en essayant de prononcer Vladimrovitch dans sa tête, il pouvait dire quelques mot en breton, c'est pas le russe qui allait le bloquer. Au bout d'un moment il regarda son prof et lui dit:

"Vas pour Vadim... Mais moi, mon prénom c'est Niko... Ca me dérange pas que vous m'appeliez Bullet! Mais j'ai l'impression d'être en mission là...héhé!"

Niko eut un sourire géné, ne voulant pas blesser ce prof qui semblait avoir un gros penchant pour les noms de code.

Puis Bullet lui déclara qu'il était content d'intégré son équipe. Ne pouvant s'empécher de se demander comment Gabrielle et Alix allaient prendre le fait qu'il avait préféré des gateaux à leur compagnie. Mais il était hors de question que Rob ait le droit de toucher à ses gateaux.

Niko but le reste de sa tasse, tandis que le grand rouge le complimentait sur sa joie de vivre. Bullet avala de travers et quand il eut fini de tousser, il se prit la nuque dans la main droite et dit, le visage rouge cramoisit.

"Oh! Arrétez, vous me faites rougir..."

Le prof en profita pour vider sa tasse et lui tendre un gâteau en le pointant du doigt. Niko hésita à le prendre, et l'ogre en profita pour lui promettre d'apprendre à voler. Bullet le regarda les yeux pétillant de joie.

" Monsieur, je... Je sais pas quoi te... vous dire! Je... Merci! C'est génial, je vais voler... Euh... on fera quoi pour mon mal de l'air? Vous savez y a un ecureuil qui peux voler. Il a des espéce d'ailes entre les pattes, et il doit toujours décoller en prenant de la hauteurs! Bon, il ne vole pas vraiment... il plane! mais c'est presque quasiment la même chose! Euh... c'est quoi ça Ganimêde? Un de vos ami?"

Ganimêde. ce nom disait vaguement quelque chose au mutant obése, mais il ne parvenait pas à mettre un visage dessus. Puis Vadim lui parla d'un site pour commander de la nourriture.

" Quatre heures... Partout dans le monde... Wouah! ils sont rapide! il doivent sûrement travailler avec des mutant comme moi! On devrait peut-être enq... en commander chez eux... enfin je veux dire de la nourriture! C'est quoi du pied menilss de boeuf? C'est bon?"

Bullet laissa le prof lui répondre puis il jeta alors un coup d'oeil à sa montre, il voulait en savoir plus sur ce site. peut-être qu'Alix serait intéressé par une petite enquète. Il se souvenait avec qu'elle ardeur, il avait pu renseigner Carrie sur le Ciam.

" Je pense que je ne vais pas abuser de votre temps plus longtemps, Vadim. Vous avez sûrement envie de connaitre un peu plus l'institut... Je peux vous prendre un dernier biscuit avant de partir?"

Niko commença à fouiller dans sa poche pour trouver son communicateur.

Vadim se régalait de l’humour joyeux et enfantin de ce gros gaillard. Cela lui semblait en salutaire contraste avec l’humeur morose qui se dégageait de l’Institut, y compris du corps enseignant. Il remercia mentalement encore une fois le jeune homme. Tandis que Niko rassemblait ses affaires pour partir, lui rassembla les tasses.

« Tu vas voler… si tu t’entraînes aussi dur que je te l’ai promis ! Sur ce point, il faudra que tu me précises bien les liens entre ton régime alimentaire et ton application. Cela m’échappe encore. Ne t’inquiète donc pas pour tes descendants ! Si nous faisons du bon travail, ils pourront avoir la couleur de peau qu’ils veulent ! »

Dit-il tout en se levant, faisant grincer son siège qui gagna quelques centimètres en hauteur. Il lança un regard jaune vif au jeune homme.

« Nous sommes en perpétuelle mission, Bullet ! N’as-tu pas entendu ton directeur-adjoint Zachary ? Même dans la joie… il faut rester en alerte. »

Il esquissa un fin sourire, tendit trois biscuits à Niko, puis rangea les autres dans leur boite.

« Ganymède est le nom d’une autre organisation mutante. Leurs noms de code sont liés à la mythologie. »

Répondit-il du fond de son armoire où il était parti remettre les boites.

« Oui … à plus tard mon garçon. Hé bien le jour où tu seras de cuisine, je commanderai des pilmienis et nous en ferons goûter à toute la communauté. Il n’y a rien de mieux après des cours intensifs. Ha ha oui ce site est très performant… je pense qu’il est dirigé par un mutant comme moi, qui ne veut guère montrer le bout de ses cornes dans les supermarchés… mais qui aime la bonne nourriture du pays ! Oui c'est assez cher aussi mais il faut ce qu’il faut… Eh bien à plus tard Bullet. »

Tout en remettant de l’ordre sur son bureau, il se demandait comment s’en sortait Esther avec le fameux nouveau venu. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles sans doute.

Niko fixa un moment Vadim. Il ne put s'empécher de se dire que malgrés ses airs de type qui avait passé trop de temps à soleil, il était sympas. Puis le prof lui parla de son régime alimentaire et de son application. Niko eut un sourir énigmatique, aprés tout seul les profs et surement les Atom'X devaient être au courant que son organisme s'était adapté à son pouvoir. Il se dit que de toute façon, ce prof s'en rendrait bien compte tôt ou tard.

" Et bin! Quand je suis arrivé ici, je devais me nourrir beaucoup quand je courais trop, j'attrapais facilement des crampes et je m'épuisais rapidement... mais maintenant, je dois vous avouer que si je mange autant c'est par pure gourmandise! Mon organisme est complétement adapté à ma vitesse... et comme j'ai une réputation de goinfre à maintenir. Alors je continues à manger à peu prés comme avant! J'ai moins faim, mais comme je suis habitué à beaucoup manger..."

Niko se mit à rire de sa révélation, comme si il faisait une bonne blague aux autres et il se contenta de sourire à;l'idée que ces gamins pourraient choisir la couleur de leur peau. Mais il se figea d'un coup, quand Gulliver lui rappela ce qu'avait dit Adam. A vrai dire Niko n'avait pas écouter tout le discour du nouveau directeur par intérim.

Au début il s'était concentré sur sa nourriture et ensuite il avait bloqué sur l'idée que son ancienne équipe était dissoute. Il ne répondit rien et se contenta de répondre par un sourire géné.

Il saisit les biscuits que lui tendit Vadim, en fourra un dans sa bouche et les deux autres dans sa poche. Son nouveau prof référent en profita pour lui rappeler ce qu'était Ganimède. Niko répondit la bouche pleine, postillonant des miettes de gateau, sans s'en rendre compte.

" Ha vui, f'est frai! f'a be dit kek'choz! f'est feux qui ont tue Rifer!"

Il avala et finit par dire, tandis le prof rangeait le gouter tout en regardant bien si l'armoire allait être fermé à clé.

" J'ai hate qu'on s'occupe d'eux, monsieur!"

Gulliver lui répondit et lui promis de lui faire découvrir son plat au nom barbarre et imprononcable. Mais quelque soit le nom, tout plat était accépté par le mutant glouton... Du moment qu'il n'y avait pas de fruit et de légume dedans...

" Ce serait avec joie monsieur, j'adore découvrir les autres cultures! surtout la culinaire! Oh... Eviter la cuisine d'Alixtide! elle refile des boutons et des crampes d'estomacs"

Vadim en profita pour continuer de faire sa pub pour son site. Niko se contenta de lui sourire en lui disant à plus tard et il se dirigea vers la porte. Puis au moment de sortir et de refermer lderrière lui, il revint à la charge. Il apeçut le russe qui semblait dans ses pensées.

" Au fait Vadim? Vous réunissait bientôt l'équipe? Vous savez quand? Je peux leur passer le message si vous le souhaiter?"

Bullet attendit la réponse du prof et referma la porte en lui souriant. Sûr que son esprit d'initiative et de camaraderie lui permettrait d'être le chef des KozaX.

[ Couloir ]

« Non non… inutile de les déranger pour l’instant. Par contre pour ceux qui veulent venir me voir, je suis dans mon bureau ! »

Dit-il à Niko qui disparaissait dans le couloir. Vadim imprima un temps d’arrêt, restant debout avec une tasse dans chaque main. Peut-être aurait-il eu envie d’aller se promener un peu dans l’institut, à la rencontre des élèves… Mais il se devait d’être disponible, et maintenant que Niko était parti porteur de ce message, il devait rester fidèle au poste.

Il soupira, termina de ranger son bureau, et s’installa devant son écran d’ordinateur. Il mit à jour ses données sur le pouvoir de Bullet, indiquant notamment les informations sur le régime alimentaire, et le deuxième cuir. Il ne put réprimer un sourire en repensant à ce dodu garçon qui vivait avec franchise et gaieté son obésité. Bullet qui semblait plutôt content en plus, de ce premier entretien avec son nouveau prof. Vadim lissa le col de sa veste bleue avec un certain contentement lui aussi.

Il se replongea avec passion dans la liste des élèves de l'Institut.