New York au pied d'un building

Cela faisait longtemps que Jenifer ne s'était pas promenée la nuit dans les rues... depuis ce fameux soir... mais maintenant elle avait gagné en confiance et surtout elle était devenue bien plus forte après ses nombreuses heures d'entrainement physique. Mais comme le disait son maître, il valait toujours mieux éviter le combat que d'être trop sûr de soi.

Ses parents rentreraient tard... du moins sa mère car son père lui était parti en voyage d'affaire. De toute manière comme chaque soir sa mère ne remarquerait jamais qu'elle n'est pas à la maison...

Jenifer ne s'éloignait jamais trop des endroits éclairés... l'obscurité la mettait mal à l'aise. Et puis, depuis qu'elle s'exerçait en cachette à maîtriser ses "capacités", elle avait bien noté des changements : lorsqu'elle s'était dépensée, un bon bain de lumière "rechargeait ses batteries", comme on dit. Et puis sa peau réagissait bizarrement... comme si elle bronzait tout à coup puis redevenait blanche comme en hiver.

Dans la ville qui ne dort jamais, elle trouverait surement à se changer les idées... du moins essayer...

Plus elle marchait dans la rue plus elle semblait se fatiguer rapidement. Pourtant il lui arrivait souvent de marcher dans la rue la journée et elle pouvait faire des kilomètres comme ça. Elle marchait dans les rues avec la faible lueur des réverbères et des rares vitrines éclairées.

*Pfiu ! Chui crevée, c'est bizarre... pourtant j'ai bien mangé et je n'ai même pas utilisé mon pouvoir ce soir... d'accord ça faisait longtemps que je n'étais pas sortie la nuit mais quand même... c'est pas normal ça... faut que je rentre.*

Elle avait tout de même bien marché et l'appartement de ses parents était relativement loin. Elle commençait à sentir ses jambes lourdes et tentait de s'appuyer sur les poteaux, les parcmètres, les boites à journaux, mais son angoisse grandissait alors :

*... chui... chui encore loin de chez moi... j'en peux plus !*

Quelques personnes la croisaient mais peu faisaient attention à elle. Elle s'était rapprochée du quartier des affaires et croisait principalement des gens en costume ou tailleur qui sortaient des bureau à une heure tardive, comme son père.

Sa vue commençait à se troubler... elle regarda un instant sa main et vit qu'elle commençait à foncer.

*Nan ! Pas ici ! Pas en pleine rue !*

Elle se souvenait qu'un jour, alors qu'elle s'amusait à faire de la lumière, elle avait poussé le jeu trop loin, épuisée sa peau commença à virer au noir. Une plante non loin d'elle était morte et la télévision avait grillé...

Jenifer était affolée mais ne savait plus quoi faire, elle était trop faible. Elle essaya de se traîner sous un réverbère pour se recharger, mais ses jambes ne la portaient plus... elle n'arriva qu'à prononcer un faible "Aidez-moi... s'il vous plaît..." puis glissa lentement par terre au pied d'une boite à journaux. Sa peau commençait à être tellement noire qu'on aurait cru une afro-américaine.

La grande pomme était malheureusement une ville très inhospitalière, et la plupart des gens qui regardaient Jenifer ne se proccupait pas vraiment d'elle... Sans doute une quelconque droguée...

Finalement, quelqu'un s'approcha d'elle, et la secoua légèrement, lui mettant un gros sucre dans la bouche.

"Mademoiselle ? Reprenez-vous... J'ai appelé une ambulance, ça va bientôt aller mieux."

Difficile de le distinguer dans cet état...

Le sucre dans sa bouche arrêta le processus d'absorption de lumière mais sa peau restait sombre. Jenifer essayait de distinguer le visage de son sauveur mais ses paupières étaient lourdes et sa vue encore parsemée d'étoiles scintillantes.

Elle ne voyait qu'une silhouette penchée sur elle et ne pu qu'articuler avec difficulté un "merci..." très faible.

Elle faisait fondre le sucre dans sa bouche mais il faudrait quelques temps avant que sa crise, proche d'une hypoglycémie, ne soit calmée. Elle prenait de lentes inspirations pour essayer de rester éveillée.

Une sirène au loin l'aida dans cette entreprise. Le son se rapprochait lorsque elle aperçu des lumière clignotantes sur le mur en face d'elle. D'autres silhouettes apparurent devant elle. Pendant qu'une ombre cherchant à lui parler ("Mademoiselle... mademoiselle...") les autres discutaient entre elles mais dans tout ce bruit elle ne discernait rien de clair.

La personne penchée sur elle sortit une petite lampe pour observer ses pupilles. Au lieu de se contracter, sa pupille se dilata pour engrenger de la lumière, elle entendit alors :

"J'ai une réaction bizarre des pupilles, elles ne sont pas dilatées mais plutôt elles se dilatent... on l'emmène !"

A ce moment là, on l'allongea par terre et deux personnes l'installèrent sur un brancard. Ils la montèrent dans l'ambulance où la lumière était vive. Elle distinguait mieux les infirmiers qui la branchaient et prenaient sa tension.
La lumière commençait à bien recharger ses batteries. C'est alors que ce qui devait arriver arriva : sa peau, qui la faisait ressembler à une métisse, commença à s'éclaicir pour redevenir au final blanche comme à son naturel...

C'était l'effervescence de l'ambulance, entre les bruits des appareils, la perfusion à poser, les instructions qui s'aboyaient et le bruit du girophare.

"ça a l'air de s'améliorer, elle revient à elle."

Ils assistèrent alors médusés au changement de couleur.

"Je rêve, ou bien cette fille est blanche ? non parce que j'aurais juré qu'elle était noire tout à l'heure !

- T'as du rêver, ils faisait sombre.

- Dis pas de conneries, t'étais pas là, sous le lampadaire, elle était noire. "

La discussion devint houleuse au dessus de Jenifer... C'était une question de minutes avant qu'ils n'arrivent à une conclusion déplaisante.

La perfusion de glucosé, mais surtout le lumière vive dans l'ambulance, avaient permis à Jenifer de faire le plein d'énergie. Elle commençait à reprendre conscience quand la discussion entre les infirmiers reprenait de plus belle.

Il lui venait aux oreilles que l'un des infirmiers avait remarqué quelque chose chez elle... la discussion entre les hommes avait l'air houleuse...

*Non ! Attend... C'est pas possible, me dites pas que...*

Elle essaya discrètement d'ouvrir les yeux et aperçu que sa peau était redevenue blanche.

*NON NON NON ! C'est pas vrai ! Il a dû voir ça ! Chui mal chui mal chui MAAAAL !*

Jenifer commençait à s'affoler intérieurement, elle commençait à avoir affreusement peur et guettait la suite de la discussion des hommes avec inquiétude. Son coeur battait fort et vite à mesure que l'angoisse la prenait.

La discussion continua alors.

"- Vous croyez qu'elle ~en~ est ?

- De quoi ?

- Que c'est une de ces machines ?

- Et qu'est-ce que ça peut bien foutre ? On l'a ramassée, c'est notre job de la déposer."

En effet, l'ambulance arriva à l'hôpital du coin. Là, l'immortelle Dr. Weaver reçut le brancard.

"Dites voir, elle était pas censée être noire votre cliente ?"

Demanda-t-elle d'un air aigri, considérant que, manifestement, les ambulanciers étaient parfois un peu négligents.

Elle passa alors sa lampe devant les yeux de Jenifer. Puis elle fronça les sourcils, remit ses lunettes pour mieux voir, et repassa encore la lampe.

"ça alors... Vous me la mettez en isolement !"

Jenifer était encore un peu dans le gaz, surtout que la peur et l'angoisse l'avait pétrifiée et lui avait donné un nouveau vertige. Elle avait suivi la discussion des deux infirmiers qui n'avait vraiment pas arrangé son état...

Au moment où le médecin leur fit la remarque qu'elle devait être noire, une vague déferlante de peur monta du tréfond de son être.

Le clou du spectacle était pour isolement... isolée ?! Jenifer allait être isolée comme si elle était atteinte d'une maladie contagieuse grave !

La nouvelle acheva la jeune fille dont la tête tournait et qui ne cessait de se dire :

*Ils savent... ils ont vu... qu'est-ce que je vais faire ?! Ils vont m'étudier ?! Me disséquer comme un animal bizarre ?! J'me sens mal... à l'aide ! à l'aide...*

Elle ne pouvais pas trouver les forces, ni pour bouger du brancard ni pour ouvrir ses lèvres et parler.

Elle fut donc conduite dans une salle d'examen, qui avait ceci de particulier qu'elle était fermée par une porte plutôt que par un rideau, et que les fenêtres avaient des stores baissés. Probablement en attente pour autre chose.

Elle y attendit un temps qui lui parut infiniment long, puis elle eut la visite d'une infirmière qui lui fit une prise de sang, sans précautions plus particulières que d'habitude.

Puis ce fut le tour du docteur de venir. Elle entra, ferma la porte, et s'adossa contre celle-ci.

"Mlle Watts, vous m'avez l'air en parfaite santé si ce n'est quelques détails qui pourraient être la raison de votre arrivée ici, et pour lesquels nous devons nous entretenir..."

Jenifer se hissa un peu sur son oreiller pour se redresser. Elle regarda le médecin qui semblait avoir quelque chose d'extrèmement grave à lui dire. Dans la pièce, le "bip bip" s'accéléra avec la peur de Jenifer qui sentait venir le pire.

"Il me semble être en bonne santé... en fait... après tout j'ai juste eu un petit malaise je... je n'ai pas dû assez manger voilà tout je... je ne vois pas de quoi vous voulez parler... je... je vais très bien je vous assure !..."

L'air apeuré de la jeune fille trahissait le fait qu'elle savait très bien ce qui pouvait amener le docteur à autant de mystère... tout le bruit autour de sa récupération en pleine rue, les infirmiers qui l'ont vu changer de couleur, la réaction du médecin à son arrivé à l'hopital... elle craignait le pire...

Le docteur se tira un petit tabouret, puis se plaça bien face à Jenifer.

"Mademoiselle, ce qui m'intrigue, ce n'est pas votre rémission ni rien... Votre glycémie est revenue à la normale, mais il semblerait que vous ne soyez pas diabétique..."

Elle retira alors ses lunettes pour mieux voir.

"Est-il normal que vous changiez de pigmentation quand on vous expose à de la lumière ?"

Manifestement, elle ne semblait pas idiote pour une doctoresse

A l'écoute de la question de la doctoresse, Jenifer devint toute rouge, elle tortillait les doigts ne sachant pas quoi répondre. C'était le première fois que son secret éclatait au jour.

"Com... comment ça ?! Je... je vois pas de quoi vous p... [soupir]... je... [re-soupir] oui... ça m'est déjà arrivé... quand je suis fatiguée j'ai la peau qui fonce, elle redevient blanche lorsque je m'expose à la lumière et alors je me sens à nouveau en forme..."

Voilà... c'était dit... était-ce par désespoir à l'idée qu'un mensonge aurait tout de suite été remarqué par le docteur apparement loin d'être stupide... toujours est-il qu'il s'agissait de la première personne à être au courant de la différence de Jenifer.

*Je ne vais tout de même pas tout lui dire, elle n'a pas à savoir que je peux aussi faire de la lumière et qu'il m'arrive de faire d'autre trucs bizarres avec la lumière... ça m'amuse d'utiliser ma main comme un miroir...*

Le docteur remit alors ses lunettes pour mieux entendre et réflechir.

"Je vois. Vous seriez donc ce que les gens appellent une mutante ? Rassurez-vous, je n'ai aucun a priori à ce propos..."

Jenifer n'avais pas vraiment entendue le mot avant que le docteur ne le prononce... mutante... cela lui faisait penser à un mauvais film de série Z avec des monstres venus de l'espace.

La jeune fille ouvrait de grand yeux, surprise de la réaction du docteur. Elle s'attendait plutôt à... enfin à se faire mettre en cage comme une créature étrange, elle s'attendait à entendre quelque chose comme "nous allons pratiquer des examens sur vous..." ou toute autre réplique très Holywoodienne.

"Vous... mais... enfin je m'attendais à... à être disséquée ou je sais pas trop quoi..."

Jenifer ne s'était pas rendue compte à quel point sa réaction était comique.

"Vous allez faire quoi de moi ?!" demanda-t-elle d'un air inquiet.

Le Dr. Weaver rit légèrement en entendant parler de dissection.

"Mais, ma chère, vous parlez de mesures d'un autre siècle quand vous évoquez la dissection... Il existe de nombreuses techniques non-invasives qui seraient appropriées pour vous étudier."

Elle laissa planer un doute quant à la probabilité de cette issue.

"Mais ce serait contraire à la déontologie et aux idéaux que je défends.
Par contre, je ne peux pas vous laisser repartir comme ça. Vous avez fait un grave malaise, et il faut que vous trouviez le moyen d'éviter ce genre de choses, déjà parce que ça risquerait d'attirer l'attention sur vous, mais surtout parce que vous pourriez y rester.

Dites moi ce qui vous arrive dans ces moments là ?"

Jenifer eu un rictus forcé en entendant que le docteur avait blagué en parlant de l'étudier. Elle avait poussé un léger soupir de soulagement lorsque le docteur avoua qu'elle ne comptait pas faire cela mais qu'elle s'inquiétait pour elle. La jeune fille commença à expliquer, la doctoresse ayant relativement gagné sa confiance :

"En fait je suis complètement crevée, j'ai la tête qui tourne et je vois des étoiles. Mais c'est surtout que ma peau vire plus ou moins au noir. Ca m'est déjà arrivé une fois chez moi et... et j'ai eu très peur car après ça... mais c'était une crise encore plus forte que ce soir ! ... l'ibiscus à ma maman a fané comme s'il avait grillé au Soleil ! ... Sur le coup j'ai pas voulut croire que c'était ma faute mais... je vois pas d'autre raison, elle a la main verte et il ne serait pas mort comme ça..."

Jenifer était perdue dans ses pensées et semblait troublée, comme si elle commençait à se demander si elle n'était pas dangereuse pour les gens aussi...

Le Dr. sembla comprendre le début, mais pas la fin.

"Oui, donc, ça ressemble à de l'hypoglycémie... Vous n'avez plus d'énergie. Par contre, pour votre ibiscus, je ne sais pas... Peut-être que vous avez émis quelque chose... Quoi qu'il en soit, il n'y a aucun traitement qui vous permettra de vous affranchir de ces effets secondaires."

Elle se mit à réfléchir un instant... à la recherche d'une solution miracle qui devrait bientôt arriver.

En entendant le docteur parler de "émettre quelque chose", Jenifer sentit un frisson la parcourrir. Elle était partagée entre tout raconter ou ne rien dire de plus. Après tout, elle savait par sa mère que les médecins doivent respecter le secret médical... et puis elle n'avait pas l'air de lui vouloir de mal.
Jenifer décida, après tout c'était la première personne à laquelle elle racontait son pouvoir alors pourquoi en cacher encore.

Le jeune fille tendit la main en disant :
"Vous voulez parler d'émettre en un peu comme ça ?!"

La paume de la main de la jeune fille commença à s'illuminer, elle éclairait d'abord à peine puis la lumière commençait à devenir de plus en plus forte. Jenifer se concentrait pour ne pas faire trop de lumière, ce qui aurait pu se voir, ou même faire un flash au lieu d'éclairer en continue.
Sa main éclairait autant que le plafonnier de la chambre puis Jenifer ferma sa main et la lumière s'éteignit. Jenifer avait l'air contente de s'amuser ainsi, son visage aussi s'était éclairé mais pas de la même façon, comme si le fait de voir de la lumière lui était agréable et apaisant. Elle leva les yeux vers le docteur.

"Je peux faire plus fort mais on risquerait de le voir... je ne sais pas comment je fais ça mais au fur et à mesure j'arrive à faire plein de choses avec la lumière... je maîtrise par encore tout mais faire de la lumière ça j'arrive plutôt bien.
En fait je m'amusais avec ça lorsque j'ai fait cette crise dont je vous parlais, je m'étais un peu trop amusé et c'est là que ça m'a pris...

Avant mes parents m'accusaient de fumer en cachette dans mon lit mais je ne l'ai jamais fait ! Depuis que je m'entraîne avec mon don, je n'ai plus ce problème, plus de traces de brûlé sur mon oreiller !"

Jenifer regardait la doctoresse avec inquiétude, qu'allait-elle pouvoir dire ? Quelle allait être sa réaction ? Jenifer avait elle-même du mal à comprendre ce qui lui arrivait et ce dont elle était vraiment capable.

La jeune fille s'était jusqu'à présent simplement amusé à faire de la lumière, avec différentes parties de son corps, et de couleurs différentes. Elle s'amusait avec son ombre, ... elle ne pensait pas avoir besoin de traitement. Était-elle atteinte d'une maladie ?! C'était plutôt marrant pour elle, pas comme une gastro ou une grippe ! Elle arrivait même à avoir les yeux rouges luisants comme un monstre, c'était trop drôle ! ... mais personne ne pouvait en rire avec elle...

Le Dr. Weaver regarda le phénomène avec un air limite dépassé par les évènements, mais tâchant tout de même de conserver son sérieux et sa crédibilité.

"Vous émettez donc des radiations... du rayonnement, c'est fascinant. Nous avons eu des cours de radioprotection récemment... Je vais essayer de contacter notre intervenant, il saura peut-être quoi faire dans votre cas."

Elle se leva alors et s'apprêta à quitter la pièce.

(HJ : Deviiiiiiiiiiiiiiine qui est le formateur en radioprotection lol)

En entendant que le docteur allait faire appel à une autre personne, Jenifer sentit l'angoisse monter.

*Comment ça ?! Elle... non ! Elle ne peut pas en parler à une autre personne !*

La jeune fille interpela la doctoresse avant qu'elle ne pousse la porte :

"Mais... vous allez raconter ça à quelqu'un d'autre ?! Mais je... enfin... Vous avez confiance en cette personne parce que... si elle raconte ça autour d'elle... enfin c'est... c'est mon secret et puis... ça fait peur aux autres, non ?!"

On pouvait lire son inquiétude sur le visage de la jeune fille, elle semblait avoir envie de se cacher dans un trou de souris.


[HJ]Je sais paaaaaas... Stéphanie de MonAcooo ?![/HJ]

Le docteur se retourna et sourit.

"Rassurez-vous. Le secret médical existe toujours, et votre identité ne sera jamais révélée. Je trouverai bien quelque chose à dire... Quitte à ce que je joue un peu la comédie. Faites-moi confiance. Vous n'avez rien à perdre dans cette histoire."

Jenifer écouta avec attention le médecin. Elle avait vraiment l'air sympa, la jeune fille commençait à se détendre, elle dit :

"D'accord, je vous crois et je vous fait confiance. Après tout vous n'avez pas l'air de me considérer comme un monstre, ça fait plaisir... merci... merci pour tout docteur !"

La jeune fille s'allogea à nouveau dans le lit, il ne lui restait plus qu'à attendre la personne dont parlait le docteur, en espérant qu'elle serait tout aussi tolérante face à sa "différence".

*J'ai eu un sacré bol de tomber sur ce docteur ! Elle est trop sympa ! Ca fait du bien de pouvoir se confier à quelqu'un... elle a beau être médecin aussi, je pense pas que ma maman l'aurait pris de la même façon ! J'espère que l'autre type sera aussi sympa !*

La jeune fille, fatiguée par toutes ces émotions, ne tarda pas à s'endormir. Elle ne se serait jamais douté que cette soirée allait bouleverser sa vie...

La nuit de Jennifer fut aussi calme que ce soit possible dans un hôpital : elle fut réveillée rien que 5 fois par des infirmiers qui venaient prendre ses constantes vitales. Puis par du bruit. Toutefois, c'était une soirée assez calme.
Le lendemain matin, elle eut la visite de son médecin.

"Bonjour Il semblerait que toutes vos analyses soient redevenues normales. vous allez donc pouvoir déjeuner, et ensuite vous sortirez.

J'ai également une liste de centres d'urgence pour les diabétiques."

Elle lui donna un papier, muni d'un certain nombre d'adresses de centres et de dispensaires. Rien de bien transcendant là-dedans, si ce n'est une dernière adresse, ajoutée à la main : 51 Greymalkin Lane. Salem Center.

"La personne dont je vous ai parlé m'a demandé d'attirer votre attention sur cette adresse en particulier..."

Jenifer était contente à l'idée de pouvoir sortir car l'hopital n'est pas un endroit super folichon pour une adolescente. Elle pris le papier et, regardant le docteur droit dans les yeux elle dit :

"Je suppose donc que cette personne ne viendra pas... vous pourrez lui dire merci de ma part ?! Merci à vous aussi docteur pour ne pas m'avoir prise pour... enfin quelqu'un de différente.

Je vais devoir en parler à mes parents et je penserai à bien insister sur la dernière adresse si c'est la meilleure chose pour moi.
Merci encore docteur !"

Jenifer pris son dernier repas, enfin... un repas d'hopital... puis sortit pour rentrer chez elle.
Lorsqu'elle arriva, sa mère avait pris un congé exceptionnel, de même que son père. Ils étaient tout deux très inquiets et se jetèrent sur leur fille quand elle passa la porte.

"Ca va ! Ca va ! Chui pas morte ! J'ai eu un malaise l'autre soir et on m'a emmené à l'hopital, le docteur m'a dit que j'avais une forme particulière de diabète et elle m'a donné une liste d'établissements spécialisés..."

La jeune fille montra le papier et mis son doigt sur la dernière adresse écrite à la main.

"Elle m'a vivement conseillé la dernière adresse, il semblerait que ce soit le meilleur établissement !"

Jenifer et ses parents discutèrent pendant de longues minutes au sujet de ce mystérieux diabète dont elle était atteinte, la jeune fille se gardant bien de dire qu'il s'agissait en fait d'un étrange pouvoir qu'elle avait.
Salem n'était pas à l'autre bout des États-Unis donc cela ne semblait pas être un problème.

Ses parents reçurent des appels de leurs boulots, et alors qu'ils partaient dans un "Désolé ma puce mais on doit retourner au travail, nous sommes heureux qu'il ne te soit rien arrivé de grave !", ils ajoutèrent :

"Si tu veux, tu peux aller voir. Tu prends du liquide et tu appelles un taxi pour t'emmener là-bas. Appelle-nous si tu y vas ! Bisous !!" avant de fermer la porte derrière eux, laissant la jeune fille toute seule.

"Comme d'habitude ! J'ai plus qu'à me débrouiller toute seule ! Et comment que je vais y aller voir cet établissement !!! Au moins ça m'évitera de pourrir dans cet appart' de m**** ! J'en ai marre !!!!!"

La jeune fille n'attendit pas plus longtemps pour s'exécuter. Elle prit 2-3 affaires dans un sac de sport, son téléphone portable, du liquide mais aussi la CB "de secours" et appela un taxi.

"Bon débarras ! J'en ai marre d'être seule dans cet maison !"

Quelques minutes plus tard, Jenifer était au pieds du building. Le taxi s'arrêta, elle ouvrit la portière, jeta son sac sur le siège. Elle lança un dernier regard vers le haut, dans sa tête elle voyait le visage de ses parents qui disparaissait derrière la porte... elle monta dans le taxi et dit au chauffeur :

"51 Greymalkin Lane à Salem Center, s'il vous plaît."

Et le taxi se mit en route... une larme coula en silence...
Hall de l'Institut