[LeX 4.4] Power is Data

Le premier arrêt à l'hôpital n'apporta pas grand chose à Amy, si ce n'était l'assurance de savor que cela s'effacerait. C'était une bonne chose. Pourtant, le plus important pour la jeune femme en cet instant, c'était de savoir que tous allaient bien, que tous étaient entiers. La curiosité de la jeune femme avait été piquée au vif et ilétait clair qu'elle avait, d'une certaine façon, hâte de recroiser cette mutante pour lui montrer de quel bois elle se chauffait. L'idée de devoir se maquiller en permanence pour que personne ne voit rien ne la réjouissait guère, mais ça ou les questions, le choix était vite fait, et ça ne serait pas par coquetterie. La jeune femme était restée murée dans le silence le temps du trajet, écoutant les conversations, s'absorbant dans la vision de la route qui défilait autour d'eux. Elle avait hâte de rentrer, d'en savoir plus, de se reposer, d'oublier, de passer à autre chose, de comprendre. Certaines de ses envies étaient, certes, opposées, mais toutes se mêlaient en elle.

A l'arrivée à l'institut, elle aida à décharger le véhicule dans lequel tous s'étaient entassés. Onze personnes dans un mini-van, ça faisait un peu beaucoup. Mais bon. La jeune femme retait silencieuse, regardant de temps à autres ses compagnons d'infortunes, mutants comme humains et suivit jusqu'à la salle de briefing. Bien que non fumeuse, elle regarda le paquet de cigarettes d'Esther, presque avec envie. Sur l'instat, elle avait, presque, envie de commencer, histoire de voir si ça calmait réellement les nerfs. Mais bon. De toute façon, ça n'était pas le moment, et en jeune femme bien élevée, elle ne le ferait pas. Elle s'installa sur la droite d'Esther, laissant la place pour les anciens collègues de sa professeure entre elles deux et écouta celle-ci prendre la parole.

Rien ne s'était passé comme prévu. C'était le cas de le dire. Cette constatation attira un sourire désabusé sur le visage marqué de la franco-américaine. Mais ce n'était pas le moment d'interrompre Esther, aussi la laissa-t-elle continuer et souhaiter la bienvenue à Nathan. Les prunelles noisettes de la brune se posèrent un instant sur l'israelien en guise de salut puis elle reporta son attention sur Esther qui continuait déjà. Elle adressa, de même, un regard à la fameuse Soft Machine pour la salueret laissa Esther conclure. Hjördis prit rapidement la parole à propos des fioles et Amarenna enchaîna rapidement:

"Tout ceci est étrange. Pour l'ordinateur, j'ai mon portable dans ma chambre. J'essayerai de récupérer ce que je pourrai par ce biais là, si vous voulez." fit-elle simplement.

Après tout, si l'ordinateur était en mauvais état, c'était un peu de sa faute, étant donné qu'elle l'avait lancé dans le portail juste avant que l'autre folle ne lui saute dessus.

"Personnellement, ce qui m'intrigue le plus, c'est la présence de ces autres mutants. Qui sont-ils? Pourquoi étaient-ils là? Professeure. Vous nous aviez dit qu'il était urgent de récupérer ces données, ou de les faire disparaître, mais sans nous dire pourquoi. Il serait peut-être temps, maintenant, de nous faire vraiment confiance. Après tout, nous avons risqué notre vie pour ce qui aurait dû être une promenade de santé..."

La jeune femme s'interrompit un instant après ces quelques paroles prononcées d'un ton calme et sans reproche malgré ce que l'on aurait pu penser. Elle reprit rapidement, à l'adresse de soft Machine, Nathan, Ivy, Laura et Math:

"Vous avez aussi été attaqué à l'extérieur. Comment cela s'es-il passé? Avez-vous pu apprendre quelque chose de vos agresseurs?Svez-vous pourquoi il étaient là? Nous concernant, la chose dans le laboratoire ne parlait pas. Elle grognait et sautait sur tout le monde, sauf sur Juan. A croire que les hommes lui font peur..." fit-elle avec un clin d'oeil à Juan avant de reprendre plus sérieusement: "En fait, nous n'avons pas eu d'autre solution que de l'envoyer dans un portail. Sinon, elle aurait fait subir à Hjördis la même chose qu'à moi. Peut-être même pire, vu qu'elle semblait vouloir nous dévorer. Enfin bref.

Professeurs. Que vous a dit le jeune homme dans le bureau? Que voulait-il? Autre question, comment un jeune homme aussi jeune a-t-il pu se fournir des explosifs?"

Que de questions sans réponses. Le plus important, pour Amy, semblait vraiment de trouver l'origine de tout cela et le lien entre tous ces événements. La jeune femme se tut et prit sa tête dans ses mains pour réfléchir et calmer le mal de crâne qui menaçait de la submerger.

Après son petit discours, Amarenna avait écouté les autres avec attention, cherchant à recouper les informations entre elles. La proposition de Math de l’aider pour le disque dur la fit sourire. C’était un rien naïf, mais pourtant gentil car, effectivement, si le disque dur n’était pas protégé, il suffisait de faire un changement de branchement. Et elle en était parfaitement capable. Enfin bref. Esther, de toute façon, déclinerait rapidement leur proposition. Il valait sans doute mieux faire appel à quelqu’un qui avait davantage de connaissance. Amarenna reprit la parole à ce sujet.

« Effectivement, il me semble qu’il est protégé. Et certaines données avaient du être effacées. Mais je pense qu’elles doivent être récupérable. » fit-elle simplement avant d’écouter la suite des interventions de ses camarades et de celle d’Esther.

Les propos dûs à l’éclair de génie de Math étaient quelque peu embrouillés. Nathan prit la parole à la suite pour éclairer quelque peu les propos de Nathan. Un sérum de vérité ? Mais pour quoi faire ? Quel intérêt de posséder un tel produit dans un laboratoire de recherche en sociologie ? Ces produits n’avaient strictement rien à faire dans un tel endroit. Nathan enchaîna alors sur ce qu’il avait vu au Guatemala. Il lui sembla, lorsqu’il eut terminé qu’il avait dissimulé quelque chose. Mais, après tout, on avait tous notre part d’ombre. La jeune femme en savait quelque chose, elle qui avait failli tuer quelqu’un par accident quelques années auparavant.

Ivy prit ensuite la parole, résumant d’une certaine façon ce qu’Amy en était venue à penser elle aussi. Le Guatemala, l’université, tout était lié. Mais pourquoi ? Quel était l’intérêt de s’attaquer à une université ? La jeune femme commençait à se poser de réelles questions. Laura commença à s’assoupir, vision qui fit sourire Blackhole. Il faudrait la porter jusqu’à sa chambre plutôt que de la réveiller. Ce serait sans doute le mieux. Elle devait être littéralement épuisée, aussi bien physiquement que moralement. A dire vrai, Amy n’était pas loin de faire de même. Sans doute n’y aurait-il pas eu ce débrief serait-elle montée directement dans sa chambre pour se coucher et dormir jusqu’au lendemain. En tout les cas, elle en avait bien besoin.

Esther reprit ensuite la parole pour tout récapituler. Elle confirma le fait que ces produits n’avaient rien à faire là où ils les avaient trouvés. Ca, tout le monde s’en serait douté. Mais ce qui était étrange, c’était que :

« L’endroit où se trouvaient ces produits dans le laboratoire était le seul coin rangé de la pièce. Tout le reste était dans un bazar innommable. On a sans doute pris des papiers dont on n’avait pas besoin, mais on n’avait pas le temps de faire le tri. D’autant que cette ‘Méduse’ comme je l’appelle, s’est très rapidement jetée sur moi. A mon avis, elle fait partie du camp qui a attaqué l’université. Si comme Nathan et Donna l’ont expliqués ils ont pour but de détruire les humains, elle a dû penser que j’en étais une car je n’ai pas utilisé mon pouvoir. Elle a totalement évité de s’attaquer à Juan qui utilisait son pouvoir. Après moi, elle s’est jetée sur Hjördis qui venait à mon secours. Sachant qu’à aucun moment l’une de nous deux n’avait encore utilisé son pouvoir. Peut-être voulait-elle laisser le bénéfice du doute à Juan, je ne sais pas. »

C’était là un premier pas de réflexion. Mais ce n’était pas terminé. Dans cette histoire, il y avait, réellement, quelque chose qui chiffonnait Amarenna. Hjördis prit alors la parole pour expliquer le fond de sa pensée, qui concernait les deux camps auxquels ils avaient eu à faire. Lorsqu’elle eut terminé, Amy reprit la parole.

« Donna. As-tu l’adresse de ce camp Harmonie ? Il faudrait peut-être aller y faire un tour pour en apprendre plus. Ce qui me fait peur, cependant, c’est que s’il y en a au Guatemala ET à New York ou à proximité, il peut y en avoir n’importe où dans le monde. Je pense qu’il faudrait se renseigner à ce sujet, voir à quel point ce réseau est étendu. Personnellement, je trouve ça inquiétant. S’ils ont pour but de détruire les humains et les mutants alliés aux humains, cela va rendre notre propre vie encore plus difficile. »

A nouveau, la jeune femme marqua un temps de silence dans sa propre réflexion. Esther en profita pour s’excuser auprès de l’équipe, et auprès d’elle aussi. Pourquoi ? Elle n’y était pour rien si tout cela était arrivé. Amarenna posa sur sa professeure un regard quelque peu insistant tout en répondant :

« Vous n’y pouvez rien. Vous ne pouviez pas savoir, professeur. Effectivement, nous étions attendus. Pourquoi ? Quelqu’un savait-il que nous allions venir ? Si oui, qui ? Qui pouvait savoir ? »

Amarenna se prit la tête dans les mains tout en continuant de ressasser ce qui venait d’être dit. Deux camps. Le nouveau GERM, Harmonie et eux au milieu. Son père pouvait-il être au courant de quelque chose, en tant que diplomate ? Non. Amarenna ne voulait même pas le mêler à cela. Ce qu’il fallait, c’était déjà que ces gens ignorent tout d’eux. Pour leur propre sécurité et pour celle de leurs proches. La jeune femme se tourna vers Judith et John.

« Que savez-vous de ce que faisait le nouveau GERM dans le laboratoire ? Pourquoi y avait-il ces gardes armés devant le laboratoire ? Y a-t-il quelque chose que nous avons raté ?

Autre point. Ce Sears était visiblement visé lui aussi par la bombe. Il ne se serait pas délibérément mis en danger. A moins d’avoir compté sur vous, miss Kofman pour stopper cette intrusion. Mais j’en doute. Il était donc une cible. Quoique à mon avis, c’était plus l’université qui était visée. Mais il faudrait parler à ce type, celui du bureau que Juan a assommé pour en savoir plus. »

A nouveau, elle se tourna vers Donna.

« Tu dis que tu es venue à l’université pour nous attendre. C’est donc que tu savais qu’à un moment ou à un autre on viendrait. Mais comment l’as-tu su ? Etait-ce juste un espoir qui te faisait tenir, ou avais-tu reçu une information d’une quelconque façon ? Si c’est le cas, il faut que tu nous le dises. Tout ce qu’on peut apprendre à ce sujet pourra nous aider à y voir plus clair pour la suite. »

Amarenna se tut à nouveau, avec l’impression d’avoir monopolisé la parole pendant un long moment. Elle jeta un regard d’excuse à ses camarades et à Esther. Pourtant, elle avait toujous l’impression que quelque chose clochait. Qu’il leur manquait une information. Et ça, ça la dérangeait plus que tout le reste.