Et vice et versa...

Ca faisait une paye qu'elle ne s'était pas offerte le luxe d'une séance de psy. C'était ce que se disait la New Yorkaise un peu étrange en arrivant dans le couloir des professeurs. Elle avait tout de même bien changé depuis son arrivée : avant elle n'aurait jamais mis les pieds dans le bureau d'un flic en blouse comme elle les appelait alors... Sans parler d'y revenir !

Mais c'était sans compter Dame Cassandre...

Georgia se posta devant la porte du bureau de sa référente. Elle se gratta la tête, cherchant une façon, un truc à dire pour amorcer la conversation...

La dernière fois elle l'avait bien aidée. Et Georgia, en bonne consommatrice, ne l'avait même pas remerciée en bonne et due forme ! Encore que rouler une pelle à Cassandre n'aurait peut être pas été l'idée de l'année...

Depuis, elle avait évolué : elle avait cassé des trucs dans la chambre de Kitty et c'est pour ça qu'on l'avait placée en section psy pour rattraper son retard à l'école...

Mais là encore, ce n'était pas la question...

Prenant une grande inspiration, se recoiffant avec ses doigts et sa salive, elle finit par toquer deux coups brefs à la porte de la psychologue.

Elle ajouta même d'une petite voix volontairement timide :

"Madame Cassandre, c'est Georgia... Je peux vous parler une minute ?"

Par chance, la Grecque passait la majeure partie de son temps dans son bureau, surtout ces derniers temps.
Sa voix invita la jeune femme à entrer à travers la porte. Georgia put ainsi la trouver assise en tailleur sur un des coussins qui parsemaient le sol, le dos bien droit et les bras détendus, les yeux fermés.

"Je t'en prie, assieds-toi." dit-elle simplement de sa voix douce, sans bouger d'un cil. Elle resta silencieuse quelques instants. Elle était surprise de recevoir la visite de la New Yorkaise. Etant désormais membre des NeXus, elles avaient l'occasion de se voir encore plus souvent.

"Tu as déjà fait de la méditation ?" s'enquit-elle sur le ton de la conversation.

La New Yorkaise, découvrant l'ambiance solennelle, voulut se faire obséquieuse... Ou plus petite qu'elle ne l'était. Puis se souvenant qu'elle n'avait ni Dieu, ni Maître, elle se détendit : après tout, vu la taille du dossier disciplinaire qui devait porter son nom dans les fichiers de M'sieur Z., si Cassandre l'avait tout de même recrutée, c'est que son attitude générale ne devait pas trop la déranger...

"Heu... En fait, la dernière personne que je connaissais qui faisait de la méditation... Ben, elle s'est faite dessouder par un couple de vipère..."

Elle avança de quelques pas dans la pièce, sans dire un mot de plus... Par respect pour Lyu, le petit nem qui s'était dissipé dans le grand tout. S'arrêtant près des fenêtres du bureau, elle ajouta :

"Et j'suis pas sure que j'aurai la discipline mentale pour le faire. Déjà je parle trop. Ensuite je remue partout. Et je zappe d'idées en idées sans me focaliser de manière précise..."

Elle marqua une nouvelle pause. Georgia semblait avoir oublié que le but de sa visite n'était pas une nouvelle thérapie. Après tout Cassandre lui avait expliqué, du moins c'est ce qu'elle avait cru comprendre, que c'était pas grave si elle était cintrée tant qu'elle s'exprimait par ce biais ! Ou quelque chose dans ce gout là...

Rapidement, elle utilisa les voilages des fenêtres pour réduire la luminosité de la pièce au maximum. Puis, anticipant l'éventuelle réaction de la psychologue, elle lança doucement :

"Il faut qu'on parle, Madame Cassandre..."

Elle alla s'asseoir sur un coussin à proximité de sa professeur.

"Vous vous rappelez l'autre fois ? Vous m'aviez aidée... Et je vous avais pas remercié. C'est mal. Mais en même temps, on zappe vite, nous les marmots de l'Institut... Mais ce que j'ai pas zappé, en revanche c'est..."

Georgia sourit tendrement :

"Madame Cassandre, je me demande : tout le monde vient vous voir avec ses bobos et ses malheurs... Mais vous ? Vous pouvez parler à qui ? J'me dit que c'est pas juste... Que vous aussi vous pouvez avoir vos coups de blues, vos chagrins... Et..."

Elle pencha la tête en direction de la psychologue...

"Je vous vois mal aller voir Madame Kofman ou un autre prof... Et, même si on se connaît pas plus que ça... Après tout, j'sais même pas comment vous étiez à mon âge ? Peut être vous vous baladiez nue des fois ? Ou que vous aviez la rage contre tout et n'importe quoi ? Ou que vous pensiez, vous aussi, à tout plein de théories foireuses comme l'oppression textile ou le rapport entre l'habillement et l'armement comme avec ma pote Ivy..."

Elle s'égarait une fois de plus. Se recentrant sur le sujet, elle termina, déterminée :

"Bref. On est dans le noir... Ou presque... On est à côté l'une de l'autre. Sur vos coussins. Dans votre bureau. Seules..."

Comme ça pouvait paraître inquiétant aux oreilles de la grecque, elle se pressa de conclure :

"J'suis pas psychologue, mais j'ai des oreilles... Si on parlait ?"

Sans se rendre compte qu'elle n'avait fait que ça depuis qu'elle était entrée...

A la réponse de Georgia, Cassandre esquissa la moue coupable du maladroit ayant laissé tomber le service en porcelaine.

"L'analogie n'est certes pas très heureuse..." approuva la psychologue à regret. Les événements de la veille avaient été particulièrement bouleversant, d'autant plus qu'elle n'utilisait plus son pouvoir. Elle était dans le noir total, démunie face à la situation. En retournant dans son bureau, elle s'était installée ainsi en espérant pouvoir remettre un peu d'ordre dans ses idées.
Elle entendit Georgia tirer les rideaux et s'interrogea sur ce la poussait à le faire. La démarche de son élève était différente des autres jours.

Georgia lui proposait de se confier ? C'était la troisième fois depuis la reprise des cours qu'on venait lui faire cette proposition. De façons différentes, mais d'intention similaire.
Cassandre eut un léger sourire à la mention du noir. Alors c'était pour la mettre à l'aise ? Autant psychologiquement que physiquement, cela n'avait que l'impact de l'attention touchante de la New Yorkaise.
La psychologue resta bouche bée quelques instants. Elle s'était murée dans la solitude de son propre tourment pour épargner les autres, mais semblait en fin de compte avoir suscité plus d'inquiétude que de soulagement...

"Je... Il n'y a pas grand-chose à dire. Je suis juste préoccupée par ce qui nous attend." mentit-elle, à moitié seulement. Ses sources d'angoisses étaient en réalité partagées entre passé et avenir.

Georgia secoua la tête comme pour s'ébrouer. Elle aussi était inquiète ! Mais ce n'était pas là où elle voulait en venir...

"J'sais bien Madame, j'sais bien... Mais on va s'en tirer, comme d'habitude..."

Assertion sans aucun fondement.

"De toutes façons, on n'a pas le choix..."

Elle se gratta la tête comme pour remettre ses idées en place avant de poursuivre...

"Mais j'avais pas ça en tête en rentrant dans votre bureau... A vrai dire, c'est très confus, mais..."

Elle posa sa tête sur l'épaule de Cassandre, espérant juste ne pas se faire jeter par la grecque.

"Comme je vous le disais au Vermont... Vous comptez vraiment beaucoup pour moi. Pour tout le monde je pense même... Et récemment, je me suis rendue compte que je vous connaissez même pas"

Après tout, les élèves n'avaient même pas accès aux dossiers des professeurs !

"Par exemple, vous devez savoir d'où je viens, ce que j'ai fait... Vous avez peut être réussie à me diagnostiquer une pathologie mentale ou deux, même si vous avez eu la gentillesse de ne pas en faire état... Et même, si je vous considère, au delà de votre statut de professeur, comme une amie..."

Se redressant pour éviter d'imposer trop longtemps à Cassandre un contact physique non voulu, elle reprit :

"J'ignore tout de vous. Je comprendrai si vous vouliez pas en parler mais..."

La notion de vie privée était à géométrie variable dans la cosmologie Georgiesque : l'État ne doit rien savoir, elle tout... Une sorte de micro dictature sans uniforme ni pas de l'oie...

"Vous étiez comment à mon âge ? Je veux dire, vous faisiez quoi ?"

Cassandre eut un petit soupir pensif.

"Peut-être... Seul l'avenir nous le dira." répondit-elle doucement, ces quelques mots incertains sonnant étrangement dans la bouche de la précognitive. Ces derniers jours, elle s'était complu dans la légèreté de l'ignorance, mais l'épée de Damoclès qui pendait au-dessus de leurs têtes remettait sa tranquillité d'esprit nouvellement acquise en question.
Le contact de Georgia fit sursauter la psychologue. Plutôt introvertie et réservée, et ce malgré les démonstrations d'affection de certains élèves, Cassandre était toujours mal à l'aise lorsque cela arrivait. Ses propres impulsions constamment refrénées, les gestes des autres à son encontre lui rappelaient qu'elle était une personne et non une seule fonction. La casquette professionnelle était sécurisante et obéissait à des mécanismes connus. L'affect était une terre inconnue, imprévisible et dont les traces étaient indélébiles.

Sans trop savoir comment réagir, elle écouta Georgia poursuivre, se détendant un brin lorsque la jeune fille reprit sa position initiale.
Soulagée que la NeXus n'aborde pas un thème plus épineux au final, Cassandre s'accorda même un sourire.

"Je dois dire qu'à ton âge, j'étais une médium tout à fait ordinaire." dit-elle, le visage neutre où seul le léger sourire au coin des lèvres laissait deviner que, fait notable, la non-voyante faisait de l'humour.
Elle n'avait jamais aimé parler d'elle. Elle se souvenait d'une visite de Juliette, où elle s'était retrouvée dans une situation similaire. Pourtant, Georgia semblait avoir une grande confiance en elle malgré ses déficiences mutantes, son handicap humain... Quelque part, Cassandre ne souhaitait pas la décevoir, ni entamer son enthousiasme indéfectible. La New Yorkaise avait pris des risques en intégrant les NeXus vu la conjoncture actuelle, et Cassandre avait le sentiment de lui devoir une réponse... aussi développée...

"... Je terminais mes études en Grèce à l'époque."

... que possible compte tenu de sa réserve.

"Vos études de psychologie ?"

Georgia resta pensive... Elle, elle ne s'était jamais réellement préoccupée de son avenir en fait... Et l'Institut n'était pas réellement propice à ça, non plus... Cassandre semblait, déjà à son âge, bien plus posée qu'elle même...

Elle sourit en entendant la référence à la médium ordinaire... Comme si être médium était une chose banale ou habituelle !

Comme quoi, l'Institut apprenait au moins une chose : relativiser toute notion de différence, tout caractère extraordinaire, pour recentrer les gens sur l'essentiel. Qu'ils sont des gens, avant tout, et pas bien différents les uns des autres...

Méditant cette pensée égalitaire, elle ajouta néanmoins à l'attention de la psychologue :

"D'ailleurs pourquoi psychologie ? J'veux dire, en tant que médium vous voyez déjà l'avenir et tout et tout... Du moins j'imagine. Alors en plus savoir ce qu'il y a dans la tête des gens ? Dès fois, je me dit que vous êtes une sainte, là où moi j'suis une petite cruche qui pense qu'à ses fesses..."

Honteuse, elle baissa le menton.

"J'ai toujours été une grande tricheuse au Cluedo. J'pouvais pas m'empêcher de regarder sous les cartes pour savoir qui avait tué, où et avec quoi... Mais j'imagine que ça doit être beaucoup moins fun dans la vraie vie. D'ailleurs, la vraie vie n'est pas si fun que ça..."

Chassant la sinistrose, elle reprit :

"Et c'est à cette époque que vous avez rencontré M'sieur Z. et le Doc' Fleury ?"

Elle termina sur le ton du commentaire :

"Et j'imagine que tous les garçons devaient être amoureux de vous..."

Cassandre ne fut pas surprise d'entendre Georgia poursuivre ses investigations sur son passé, connaissant son goût prononcé pour la discussion, mais elle avait naïvement espéré que sa réponse laconique ait satisfait sa curiosité.

"Je venais d'obtenir mon diplôme de fin d'études secondaires. Après quoi, je suis venue aux Etats-Unis pour étudier la psychologie, dans la même fac qu'Olivier et Adam, oui."

Elle hocha pensivement la tête, plongée dans ses souvenirs.

"Tu sais... Avoir la possibilité de tout savoir est loin d'être aussi amusant qu'il n'y paraît. Une partie de moi maudit ce pouvoir. Je ne peux nier qu'il peut aider à échelle humaine, mais il est froid et rationnel... c'est une aptitude sans âme, usante de factualité lorsqu'elle est appliquée à la marche directe du monde. La psychologie... c'était un moyen de ne pas moi-même devenir folle tout en touchant à l'inaccessible préciosité de l'être." tenta-t-elle d'expliquer le plus clairement possible. Sur ces paroles, la psychologue inclina la tête sur le côté.

"Ne dis pas ça, il faut savoir s'occuper de soi. Et je n'ai rien d'une sainte. Quelque part, aider les autres m'est plus aisé car je ne sais pas m'aider moi-même, je n'ai jamais su. Un défaut peut développer une qualité. Il faut juste que tu apprennes à ne pas te fermer à ce qui t'entoure." répondit-elle aux paroles de Georgia.

Cassandre réprima un sourire, désarçonnée.

"A vrai dire, pas vraiment ! J'espère ne pas baisser dans ton estime." répondit-elle pour masquer sa gêne, tout en détournant le visage.

"Je préfère le calme." prétexta-t-elle pour justifier l'aridité de son univers affectif. "En cela, Olivier et Adam étaient les amis parfaits. A l'époque, ils étaient encore insouciants, loin des préoccupations du monde mutant actuel."

Parler de ses deux amis lui paraissait tellement plus naturel...

Georgia sourit en toute simplicité... Elle était contente de partager quelque chose avec Dame Cassandre. Elle ne se souvenait plus quand elle avait entendu la grecque parler autant d'elle même pour la dernière fois ? Jamais ?

S'allongeant sur les coussins, elle lança, timidement, calmement :

"Au contraire, Cassandre, vous ne baissez pas... On est différentes c'est tout... Je suis le chaos et vous le calme, on va dire... C'est peut être pour ça que je vous aime bien, parce que vous m'apaisez..."

A vrai dire, elle n'y avait jamais trop réfléchi... Elle aimait Cassandre parce qu'elle était Cassandre, c'est tout.

"En fait j'ai l'impression qu'on vit tous plus ou moins derrière notre main. On dresse des écrans de fumée pour pas perdre le contact. Je me dit que dès fois, sans toutes mes excentricités, je tomberai encore plus bas... Dans le fond, on est peu de choses ?"

Sans vouloir mourir noyée par l'amertume, la blonde demeura quelques instants pensives.

"Et le souci de soi, c'est essentiel mais... Ca me rappelle votre phrase d'Aristote quand j'avais fait du body painting. Sans les autres on n'est vraiment rien, Cassandre... Si j'avais pas Camille ou Ivy ou vous, je crois que je serai même plus là pour vous parler. Et j'ose espérer être à l'écoute même si je parle tout le temps pour rien dire..."

Elle tenta un clin d'oeil puis se ravisa. Ca n'aurait pas été d'une grande utilité. A la place, elle serra légèrement la main de la psychologue.

"Un autre lieu, une autre époque... J'essaye de pas trop penser à ça. Des aspects de ma vie passée me manquent. Même si j'ai juste à traverser New York pour retrouver le parfum de ce temps révolu ! Mais, on peut pas vivre dans le passé..."

Georgia ferma les yeux. Pour être vraiment dans le noir avec sa voix pour seul guide.

"En fait on peut pas vivre dans les illusions. On a besoin des uns, des autres"

Une fois de plus, la non-voyante hocha doucement la tête. Georgia semblait avoir gagné en maturité ces derniers temps. Elle était dans le vrai : l'Institut rapprochait des individus diamétralement opposés, mais qui en un sens avaient besoin les uns les autres, un besoin qui allait au-delà de la simple nécessité d'un toit. Même Iacobo semblait se redécouvrir peu à peu, malgré tout le mépris que la vie lui inspirait. Chaque mutant avait sa place à l'Institut, et si les affinités étaient variées, elle aimait tous les résidents de l'école par leur seule présence dans ce microcosme, qui avait su trouver un équilibre dans un monde instable et précaire. Durant l'année écoulée, elle s'était tant attachée aux élèves... c'était également pour cela que c'était si dur.

Une phrase de Georgia interpella Cassandre. Ne pas vivre dans le passé... Une belle théorie aux allures de cliché éculé, mais qui lui paraissait inaccessible : le passé vivait en eux.

"Le passé... n'est qu'un point de vue, une donnée chronale." répondit Cassandre, le visage soudainement lointain. Lentement, elle se leva de son coussin. Le fil de la conversation avait ravivé des pensées qu'elle avait souhaité taire en méditant.

"Excuse-moi, je pense que je vais prendre un peu l'air."

"Mais c'est gentil à toi d'être passée me voir... juste comme ça." dit-elle néanmoins avec gratitude. L'attention l'avait touchée, même si elle n'avait probablement pas eu l'effet désiré par la New yorkaise, à part celui peut-être, d'apaiser sa curiosité. "Tu vois, tu n'es pas aussi égocentrée que tu le crois." ajouta-t-elle en posant brièvement sa main sur l'épaule de la jeune fille avec une moue d'encouragement.
Sur ces mots, elle attendit que la mutante la suive et quitta le bureau.

Ailleurs

Georgia fut assez surprise de la façon dont l'entretien se termina. Avait elle dit une chose qu'il ne fallait pas ? Elle était un peu déçue : elle juste au moment où ça devenait intéressant ! Mais elle n'allait pas en faire une jaunisse car visiblement, elle n'avait pas toutes les cartes en main pour une compréhension entière et satisfaisante de la situation...

Le passé ? Un point de vue ?

Elle se gratta la tête, un peu perplexe... C'était peut être ça être dans l'esprit de Dame Cassandre : voir le temps comme une dimension comme une autre, permettant des déplacements à loisir...

Georgia fixa celle qu'elle considérait comme une amie : mais il y avait quoi dans le passé de Cassandre pour qu'elle soit toujours aussi triste ? Certes il y avait tous les morts de l'Institut, River en première ligne, mais...

Elle se promettait de mener sa petite enquête. Après tout, elle devait bien ça à la psychologue !

"Merci" se contenta-t-elle dans un premier temps de dire à Cassandre. Une fois sortie, elle ajouta :

"Madame Cassandre, merci pour tout... J'vous fais pas un câlin, j'suis un peu collante mais... Si un jour, j'peux être utile, dites le moi ?"

Elle s'éloigna à l'opposé de la psychologue pour la laisser respirer, pour arrêter d'envahir toujours, tout le temps, l'espace vital des autres...

Georgia se retourna une dernière fois et lança, avant de disparaître au détour d'un couloir :

"Et prenez bien soin de vous, OK ?"

Elle n'attendit pas de réponse... Georgia avait déjà une autre idée en tête...

Foyer