Event : Couloirs du premier étage

Sam 17 Jan 2009 - 14:33

Le félin sortit discrètement du foyer. Il passa devant de nombreuses personnes sans même les saluer, ceci ajouter à son regard rivé sur le sol et à sa démarche rapide, il donnait l'impression d'une personne renfermée. Il ne cherchait aucun contact, il désirait par dessus tout fuir le regard des autres. Le long du chemin jusqu'au couloir il ne se retourna pas. Il savait qu'une personne le suivait. Il arrivait à sentir cette légère odeur printanière qui lui était unique. L'hybride ne fuyait pas la jeune mutante, il marchait d'ailleurs à un rythme normal afin de ne pas la fatiguer. Si Heike se laissait suivre c'est parce que cette personne le comprenait ; car elle lisait dans ses pensées.

Heike venait d'échapper à son destin. Il avait perdu son sang froid face à de nombreux mutants, dont la personne qui l'accompagnait, Nora Winter. Cette colère lui était venu de la remarque de Chris Moheira. Le mutant avait peut être réagi avec violence, mais ces paroles l'avait blessé. La réaction excessive de l'hybride lui était venu dans un premier temps de son côté bestial, et dans un second temps de sa migraine. Même si il avait trouvé les raisons de son comportement cela n'excuserait pas le fait qu'il ait failli agressé quelqu'un. Son acte était, qui plus ait, devenu publique. La bête s'était affiché sous les yeux de ces mutants. Il n'avait pas réussi à la contrôler, y arriverait il un jour ? Le félin espérait bien trouver réponse à ses questions à l'aide de la personne qui l'accompagnait.

Puis lorsqu'il arriva en haut des marches, il ralentit le pas et fit volte face en s'appuyant contre une paroi du mur. Il plongea ses yeux de félins dans ceux de la demoiselle. Il la fixait avec un regard mystérieux, son faciès était d'autant plus étrange car il avait ajouté à ceci un léger sourire narquois. Il cherchait à lire dans les yeux de la mutante … Puis afin de rassurer Nora, il ouvrit une discussion.

- En fin de compte je n'ai pas réussi à tenir ma promesse, nous n'avons pas dansé ensemble … Pourquoi tu m'as suivi Nora ? Après tout ce que j'ai fait j'aurai trouvé ça normal que tu m'évites … D'ailleurs j'ai bien ressenti au Dancefloor tu commençais à perdre pied, c'est pour cela que j'aimerai que tu répondes à cette autre question, qu'est ce qui te rends si … comment te dire … Si sensible aux autres. Je pense pas que se soit lier à ton pouvoir, j'ai l'impression que c'est autre chose de plus profond … Je sais pas si tu peux en parler, mais après que tu ais vu cette chose dans ma tête, la bête en moi, j'aimerai aussi, te comprendre Nora.

Son sourire était devenu amical et attendrit. Il tendit sa patte velue en gage de confiance, maintenant que la pression était redescendu, il allait essayer de mieux comprendre la personne qui l'avait sauvée...

Dim 18 Jan 2009 - 4:53

Nora suivit donc son ami dans le couloir des chambres. Elle ne l'inviterait pas dans sa chambre. Elle n'osait pas et ne savait pas si ce lieu de repos était vide d'absence. La Télépathe gravit les escaliers cinq minutes après Heike. Elle était passée se rafraîchir. Elle croisa donc Wind et Chris, deux inconnus. Nora les dérangea donc dans leur conversation avec une moue d'excuse avant de rejoindre le mutant félin. Elle lui sourit avec gentillesse.

" Tu as du sang-froid et tu as bien agi. La violence ne résout pas tout. Je suis fière de toi, Heike Newton. et merci de m'avoir laissé lire tes pensées. "

Nora esquissa un sourire chaleureux. Elle pensait ce qu'elle disait et ce mutant avait beaucoup plus de courage que Nora. Elle prendrait exemple sur le mutant félin.

" Tu les connaissais ces mutants avec qui tu étais en conflit ? "

Puis, elle releva la tête et le fixa dans les yeux pour répondre à ces questions. Que dire en fait. Peu de choses. Elle avait rejoint le groupe pour une raison précise.

" Je t'ai suivi car tu m'as impressionné par ton retour au calme. Ma sensibilité ? Je ne sais pas, je suis réservée et timide. "

Dos au mur, elle croise les bras et ne perd pas son sourire malicieux et remplie de chaleur humaine.

" Chaque chose en son temps, mon ami. Ici, je ne connais personne en dehors de mon équipe. Et je te "vois" différent. Plus humain. "

Lun 19 Jan 2009 - 23:35

Le mutant sourit à la marque de respect qu'affichait Nora, mais aussi en réponse à son doux sourire. Pour le félin cet acte, il l'avait fait pour ne blesser aucun mutant, et surtout parce qu'il ne voulait pas faire mauvaise impression … Au moment où la jeune mutante annonça qu'elle était fière d'elle, son sourire se coinça à cause d'une légère gêne. Il n'était pas habitué aux compliments, et cela lui resterait le long de sa vie. Puis elle le remercia, gentiment pour la lecture de pensées. Le félin n'était pas entravé par son pouvoir, il avait toujours dit ce qu'il pensait aux personnes qu'il côtoyait. Une chose le gênait cependant … Mais il l'oublia l'instant d'après, il répondit immédiatement à sa question :

- Non je ne connais pas celui qui m'a rabaissé, en tout cas la personne que j'ai reconnu est Math, celui qui a pris ma défense. Il est gentil et blagueur, c'est quelqu'un de bien. Peut être qu'il s'enflamme un peu vite, ce n'est pas pour autant qu'il n'est pas mon ami … Sacré Mathou ...

Le félin eut, en prononçant ce surnom, une nostalgie … Son regard se figea un peu dans le vide, il repensait à l'accueil qu'il avait reçu, ce moment idyllique avec quelques pointes d'humour, il avait bien ri avec ces personnes, et s'était un peu ouvert à eux. Il comprit que ce n'était pas du vent, ce qu'il avait vécu avec Math, Jade, Kalalli, et Juan était concret, et cette amitié allait sans doute perdurer … Nora put clairement lire ses pensées, il ne offrait aucune contrainte et se laisser aller et lui montrer ses pensées. Peut être ainsi allait elle s'ouvrir à lui … Mais il sentait en elle un refus de lui raconter ses choses intimes …

* Pourquoi est elle comme ça … Pourtant je lui montre que je lui fais confiance, mais elle me refuse … Pourquoi … *

Le félin se taraudait l'esprit, il ne comprenait pas son comportement, alors que lui enlevais ses barrières, elle, laissait une entrave, une gêne à cette complicité de sentiments. Peut être que tout simplement elle voulait jouer ? Il la regarda à son tour avec des yeux pétillants de malice et ajouta à ceci un sourire narquois :

- Oh je vois, tu veux jouer à ce petit jeu ? Je suis peut être plus humain, mais de nous deux, tu es celle qui est la plus humaine et la plus sociale, tu n'as aucune intention d'avoir des pulsions, et aussi de prendre la mèche pour un rien. Que veux tu ça fait parti de moi, si tu comptes resté avec moi tu devras t'en accommodé. D'ailleurs qu'est ce qui me dit qu'après cette fête tu n'iras pas te confier à quelqu'un de plus … normal et de plus … séduisant ?

Heike avait lancé un sujet épineux, sur leur relation. Il est vrai que tout allait bien pour le moment, mais qu'en allait il être dans futur proche. En ce moment c'était la fête, la décontraction et les rencontres, mais après, allait elle rester la même ? Il eut juste à la fin une pensée légère mais lourde en conséquence, il ne pensa pas sur le coup au pouvoir de la jolie mutante …

* Qu'elle question stupide, je suis sûre qu'elle a déjà une idée sur son futur compagnon. Moi je resterai aux yeux de tout le monde comme le gentil ami qui est amusant … Qui pourrait me trouver séduisant d'ailleurs … Je suis mignon comme chat, mais mon humanité n'existe pas à travers mon apparence ... *

Jeu 22 Jan 2009 - 21:48

Nora écoutait le mutant félin sans broncher. Heike voulait aller vite en besogne. Vite une amie. Mais la télépathe devait être apprivoisée. Nouvelle arrivée, réservée et un tantinet timide, Nora n'avait pas d'amis. Son groupe était des collègues pour sauver des gens. Etre des amis comprenait une confiance, une complicité et ce à n'importe quel moment. En mission et en dehors. Nora Winter réfléchit vite en restant le maximum de temps connectée aux pensées offerte du mutant. C'était si bon d'utiliser son pouvoir.

" Heike. Tu veux me connaître ? Alors sache que pour chaque chose, il y a un temps, un rythme à prendre et à respecter. Forcer les choses, aller trop vite, c'est au final se faire de la peine. Je suis là avec toi ce soir. Demain, je ne sais pas. Mais profitons en pour danser. Nous amuser et parler. Et j'ai peu à dire sur moi, et je n'aime pas parler de moi. Pas encore en tout cas. Ce n'est ni le lieu, ni le moment. "

Dos au mur, les bras croisés, Nora releva la tête le fixant dans les yeux. Elle sourit avec malice. Heike était prévisible d'une certaine manière. Il cherchait un réconfort, et avoir une amie pouvait l'aider à se sentir comme les autres. Mais il n'était pas comme les autres. Nora lui parla et indirectement, les mots s'adressaient à elle-même.

" Tu sais Heike Newton. Tu es unique. Chacun de nous est unique. Mutant ou Humain. Accepte-le. Nous vivons dans un monde ou l'image de soi est fabriquée par les autres, par le système. Ne tombe pas dans le piège. Sois toi-même et profite de la vie. Tu as prouvé que tu n'étais pas un animal, que tu savais garder ton sang-froid. Je suis fier de toi. Je ne sais pas si j'aurais réagi aussi bien. Heike, l'apparence ne définit pas l'homme. "

Sur ces belles parole, la télépathe se détacha du mur et lui pris une main (?).

* Dansons. * lui transmit-elle par la pensée.

Elle masquait sa peur par un sourire amical et par une aisance naturelle. Mais au fond d'elle, elle savait faire le premier pas pour lutter contre sa peur des mutants.

Sam 24 Jan 2009 - 20:12

À peine eut-elle esquissé un pas qu'une violente migraine s'empara de Nora. Elle tirait trop sur son pouvoir de télépathie, et visiblement, sa physiologie n'en était pas encore capable, et lui jouait un vilain tour sous la forme d'un mal de crâne atroce, pulsatile, qui lui donnait presque la nausée. Elle n'était plus prête de supporter le bruit, ou même la lumière.

À côté de cela, Heike se sentit vaguement groggy, comme s'il avait mangé quelque chose qui ne passait pas bien.

Lun 26 Jan 2009 - 20:23

Heike écouta attentivement la réponse de la télépathe, elle semblait vouloir mettre certains points au clair. La réalité que dut affronter les mutant, ne lui plu guère. Les choses se passaient trop vite pour Nora, et elle fit la remarque à l'hybride. Cette simple réflexion blessa le félin. Il n'aimait pas qu'il y ait de limites. Cette entrave le blessa, surtout quand elle ajouta à tout cela, qu'elle ne serait pas là la prochaine fois. Il avait peur que cette rencontre soit la dernière, que cette personne à qui il s'est ouvert ne l'abandonne. Ce sentiment traversa tout le corps du mutant. Puis la tristesse laissa place à la culpabilité. Il se sentait coupable d'avoir agit ainsi, de l'avoir poussé à se révéler, où comme elle dit d'avoir forcé les choses. Il baissa les oreilles, son regard perdit en confiance, et son sourire s'effaça petit à petit. Tandis qu'elle avait un sourire malicieux, Heike commençait à ressentir une gêne qu'il avait du mal à dissimuler. Au moment où il cherchait quelque chose avec quoi il pouvait se réconforter, les jeune mutante ajouta une phrase sur un ton qui lui semblait plus doux.

Les mots que venaient de placé la jeune mutante venaient de redonner espoir à Heike. Lui qui semblait désemparer eut un regain d'énergie, et un sourire soulagé s'afficha sur sa gueule féline. Il avait repris un peu plus confiance en lui, et sa culpabilité s'était envolée. Maintenant il commençait à comprendre les phrases précédentes. Certes elles étaient un peu sèche sur le moment, mais elles étaient emprises de vérités. Il comprit que dans un certains sens son côté bestial serait inséparable de sa façon de pensé. Cette curiosité devenue excessive, et cette façon d'accélérer les choses lui venait peut être aussi de son côté félin. Il fallait qu'il assume sa part d'ombre, son défaut qui était aussi une qualité … sa mutation. Il fallait qu'il pense différemment, cela lui prendrait du temps mais il y arriverait ; peut être avec l'aide de Nora.

Puis après ceci la mutante devint plus loquace dans sa gestuelle, elle s'approcha du félin et prit sa patte. Elle lui transmit par pensée qu'elle voulait danser. La félin réagit avec un léger geste de surprise. Peut être était ce geste qui mit mal à l'aise Nora. Avec ceci il ressentait une légère tension dans la main de la jeune mutante. Alors pour détendre un peu l'atmosphère, le mutant se confia :

- Tu as raison, j'ai peut être été un peu trop hâté par les choses. C'est juste que tu es la première personne à qui je me confie. J'espère que cela ne va pas s'arrêter par cette hâte. En tout cas je suis soulagé que tu me l'es dit. Je serai plus simple avec toi, moins curieux, j'essaierai de ne pas presser les choses, en tout cas j'espère ne pas avoir détérioré notre amitié ... Tu l'as peut être ressenti, j'ai espéré quelque chose d'autre de toi, quelque chose de plus concret qu'une simple amitié ... J'ai été trop égoïste d'avoir agit comme ça, je pensais que nous avions les même ambitions, sans même pensé que la construction d'une amitié allait dans les deux sens ... Désolé Nora.

Afin de faire baisser cette tension, il déposa sa «main» dans le dos et il plaça sa main de sorte à faire une valse. Le félin commença à avoir la tête qui tourne, sa vue se troublait peu à peu, mais il fit face à ce soucis, et décida de continuer sa danse. Mais il y eut un léger soucis.

Nora ne semblait pas à son aise, quelque chose était différent en elle. A peine eut il commencer à danser, qu'elle semblait bizarre. Alors Heike s'arrêta net. Ses mains se placèrent délicatement sur ses épaules, pour ne pas choquer la mutante, et le félin lui demanda ensuite :

- Quelque chose ne va pas Nora ? Réponds moi sans parler si ça te gène, Tu veux peut être que je t'amène à ta chambre ? Tu parais malade. J'espère que c'est pas une allergie... Montre moi où est ta chambre que je t'y conduise...

Le félin semblait paniquer légèrement, et il avait perdu de sa prestance, il était plus faible et plus fatigué. Surement le contre coup de sa chute au dancefloor. Alors tel un gentleman, il mima sa souffrance et commença à emmener Nora dans la direction des chambres de femmes. Cette danse avait été très courtes ; au fond de lui le félin en espérait d'autres dans un futur, et aussi, il pensait égoïstement que Nora allait lui demander de rester à son chevet, histoire de lui tenir compagnie. Mais celle ci semblait plus avoir besoin de solitude ...

Mar 27 Jan 2009 - 20:13

Nora frissonna en sentant la main du fauvhomme sur elle. Il n'était pas facile pour la jeune femme d'avoir peur. Heike était impressionnant même si il était juste un humain dont l'apparence était juste différente. Et pour l'homme un rien de différent prétextait un rejet. Nora lisait en lui avec fascination. C'était si étrange et pourtant si "commun" pour Nora la Télépathe. Commun dans le sens ou cela lui était possible et à long terme elle espérait devenir meilleure. A ce moment, son potentiel avait un faible niveau. Et dire qu'il a fallu la mort d'un homme pour qu'elle parvienne dans un lieu ou elle pourrait progresser. Et elle le voulait pour des raisons connue d'elle seule et si humaine.

Nora fit quelques pas et n'écoutait plus Heike Newton. L'amitié était si subjectif et arrangeant selon les valeurs que y accordait. Nora s'en souvenait avec Greg. Son mal de tête s'amplifiait et l'impression d'avoir un étau autour du crâne lui fit fermer les yeux pour retenir des larmes. Tout lui "brûlait" l'intérieur de la tête comme jamais. Elle avait si mal. Si mal ! Sensations douloureuse et désir d'hurler.
La lumière était comme un flash aveuglant et rougissant son visage et toujours cette pince ou main qui serrait sa tête. Elle avait l'impression d'avoir un cercle de fer rougit par les braises qui entaillait l'intérieur de ses parois crânienne. C'était insoutenable.

Sans se rendre compte ou l'emmenait Heike, Nora n'en pouvait plus de cette lumière et de ce fond de bruit qu'était la musique, elle s'appuyait contre le mur pour ne pas glisser et repoussa le mutant avec plus d'agressivité qu'elle ne l'aurait voulu. Si elle pouvait lui faire mal, lui faire comprendre qu'elle voulait être seule, elle l'aurait fait.

Et Nora ne sachant comment combattre cette souffrance, hurla dans le couloir de toute ces forces. Ce qui n'atténua pas son mal.

" A L'AIDE ! Je vous en priiiiiiiiiiiiiiiiiie ! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! "

A genoux, à moitié déconnectée du monde festif qui promettait une soirée agréable, Nora se recroquevilla, refoulant une nausée qui s'installait. A chacun ses misères. Elle murmura comme elle le pouvait

" Silence ! S'il vous plaît silence, tous. Éteignez les voix, eteignez la lumière..."

Mer 28 Jan 2009 - 19:32

[

Cuisine]

Elles étaient remontées en silence, les doigts de la blonde quelque peu noués devant elle l’empêchant de communiquer d’égale à égale avec la brune, sans savoir que celle-ci aussi, était gagnée par la nervosité. Elle n’avait pas vraiment pressé le pas, sans doute ralentie par une pointe d’angoisse qui contrastait avec l’air décidé qu’elle avait eu en quittant la cuisine. Et pourtant, elle savait qu’elle ne renoncerait pas. Pas après avoir réalisé son erreur. Et s’être traitée d’idiote un nombre incalculable de fois. Plus une.

Le couloir n’était pas désert, comme elle l’aurait pensé. Nora, la brune qui les avait surprises au mémorial avec Kitty quelques temps auparavant, et qui était passée en vitesse quand elle discutait avec Chris dans les marches plus tôt dans la soirée, était en compagnie du mutant félin – elle avait beau ne pas prêter trop attention aux nouveaux, elle n’avait pas pu ne pas remarquer sa mutation pour le moins visible – dont elle ne se souvenait cependant toujours pas le nom. La brunette n’avait pas l’air particulièrement en forme, et un instant, l’anglaise hésita. Peut-être qu’elle aurait dû l’aider, peut-être qu’elle aurait dû chercher à savoir ce qu’il se passait… Mais il y avait Iacobo.

*Pardon…* songea-t-elle, bien que ce fût tout à fait inutile, en esquissant simplement un signe de tête à leur attention en passant près d’eux, un peu comme la jeune fille tout à l’heure d’ailleurs.

Sauf que Nora se mit à hurler, à en vriller les tympans de Larsen qui sursauta et se retourna brusquement. Elle resta quelques secondes, observant l’étrange couple, écoutant les murmures de la jeune femme. Si elle ignorait pourquoi - et pourquoi elle avait crié ainsi, la londonienne ayant plutôt l’habitude de souffrir en silence à vrai dire – la douleur lui vrillait manifestement le crâne, il lui semblait bien reconnaître les symptômes d’une migraine. Pas de bruit, pas de lumière, suffisamment mal pour en arriver à hurler ainsi…

*Iacobo…*

Son regard tourna quelques secondes vers la porte de la chambre du serbe, mais elle ne pouvait pas laisser la jeune femme là, comme ça, n’est-ce pas ? Même si elle était accompagnée… par un cavalier qui n’avait pas vraiment l’air de savoir quoi faire... Cruel dilemme… Cette soirée était-elle donc vouée à reproduire les tragédies antiques ? Wind ferma un instant les yeux, et fit finalement un pas vers Heike, avant d’activer son pouvoir pour ne s’adresser qu’à lui.

- Je fais en sorte qu’elle ne puisse pas m’entendre… Emmène-là à sa chambre. Qu’elle reste dans le noir complet, et le silence. Le foyer est suffisamment loin je pense pour que porte close, elle n’entende pas la musique. Il lui faut du repos… et une bonne dose d’aspirine. L’infirmerie est au sous-sol…

Elle lui désigna le couloir en face, celui des chambres des filles, incapable de préciser davantage de toute façon, et recula d’un pas, puis deux, hésitante, esquissa un sourire embarrassé.

- Je suis désolée, murmura-t-elle, ses pensées toutes accaparées par son cavalier délaissé.

Il lui faisait décidément perdre la tête… Et elle s’arrêta devant la porte de la chambre, le poing levé pour y frapper et inspira profondément. Avant de se tourner vers Claire, cherchant son adhésion.

Elle n’avait rien dit à la jeune fille muette, et peut-être aurait-elle dû, au moins de ce qu’elle avait eu l’intention de faire au départ. S’expliquer concernant Nora, sans doute aussi. Et maintenant ? Elle hésitait : elle l’avait su dès le départ, une seconde pouvait suffire à la faire flancher. Et si elle commençait à lui se justifier là maintenant, elle ne le ferait pas, elle hésitait même déjà à frapper à cette porte… La Dame Blanche serait sans doute un peu surprise, mais tant pis : sans crier gare, elle inspira profondément, et commença à chanter, tâchant d’éviter de laisser sa voix se propager à la partie du couloir occupée par Heike et Nora : si elle ne savait pas ce que la jeune femme avait précisément, elle savait que les voix lyriques pouvaient parfois sembler agressives, surtout dans des endroits aussi confinés, et lorsqu’on avait déjà le crâne dans un étau.

Et elle n’avait pas choisi ce morceau par hasard : il faisait particulièrement écho à bien des propos qu’ils avaient tenus ce soir. Certes, elle n’en comprenait pas grand-chose, mais elle en avait retenu l’essentiel, et de la mélodie, et des explications de son professeur à l’époque – ça semblait tellement loin ! – et connaissait le mythe dont l’opéra était tiré.

« J'ai perdu mon Eurydice
Rien n'égale mon malheur
Sort cruel ! Quelle rigueur !
Rien n’égale mon malheur
Je succombe à ma douleur

Eurydice ! Eurydice !
Réponds ! Quel supplice !
Réponds-moi !

C’est ton époux, ton époux fidèle,
Entends ma voix qui t’appelle,
Ma voix qui t’appelle !

J'ai perdu mon Eurydice
Rien n'égale mon malheur
Sort cruel ! Quelle rigueur !
Rien n'égale mon malheur
Je succombe à ma douleur

Eurydice ! Eurydice !

Mortel silence ! Vaine espérance !
Quelle souffrance !
Quel tourment déchire mon cœur ?

J'ai perdu mon Eurydice
Rien n'égale mon malheur
Sort cruel ! Quelle rigueur !
Rien n'égale mon malheur
Sort cruel ! Quelle rigueur !
Je succombe à ma douleur,
A ma douleur, à ma douleur… »

Un petit sourire d’excuse à l’attention de la petite brune à ses côtés, et elle attendit, quelque peu anxieuse, la réaction de ceux – de « celui » surtout – qui se trouvaient de l’autre côté de la porte.

Jeu 29 Jan 2009 - 0:10

Cuisine

Claire suivait Wind sans se poser des questions. Elle était bien trop occupée à angoisser dans son coin pour se demander où elles allaient. Remarquant soudain qu'elles se dirigeaient vers les chambres, la muette fronça les sourcils le temps d'une seconde. Iacobo était probablement dans sa chambre, en effet. Mais elle réalisa qu'elle n'avait aucune idée d'où était Joachim. Ses souliers claquaient contre les escaliers alors qu'elle montait, soulevant le bas de sa robe.

Une fois en haut, elle tenta d'intercepter Wind pour signer;

"Je devrais attendre ici pour..."

Elle arrêta seule en voyant que Wind ne la voyait pas, car elle la dépassait de quelques pas. Claire serra ensemble ses mains moites, ses ongles lilas s'enfonçaient légerement dans la peau de ses mains, et tourna la tête pour voir Heike et Nora. Un petit sourire commençait à étirer ses lèvres, mais Claire remarqua que quelque chose clocha. La jeune femme n'allait visiblement pas bien. Jettant un coup d'oeil à Wind, qui le remarqua sans pour autant changer de direction.

Inquiète un petit peu, Claire continua son chemin, plus lentement, mais sursauta encore plus lorsque Nora cria. Son coeur palpita contre sa poitrine, ne sachant pas quoi faire. Elle avait fait quelques pas vers Nora et Heike, lorsque celle-ci murmura de ne plus faire de bruit. Claire grimaça un peu, avec le bruit qu'elle venait de faire avec ses souliers. La muette se pencha pour les enlever et les prendre dans ses mains. Ses orteils n'aimaient pas trop le froid du plancher, mais c'était la seule chose qu'elle voyait qu'elle pouvait faire pour Nora.

Le regard inquiet, elle regardait Nora et Heike, immobile dans le couloir. Wind s'approcha d'eux puis revint vers elle en murmurant qu'elle était désolée. Claire ne comprenait pas ce qui se passait, jetant un regard de Wind au couple avant de s'avancer rapidement vers eux. Regardant le félin dans les yeux, l'interrogeant du regard, elle s'accroupit près d'eux, déposant ses souliers à ses côtés. Tournant la tête, ses cheveux volant derrière sa tête, elle regarda Wind qui était devant la porte de la chambre de Iacobo. Celle-ci semblait complètement absorbée par sa "mission".

C'est alors que ses lèvres bougeaient comme si elle parlait, mais aucun son n'en sortait. Non, pas parler. Chanter. Plissant les yeux pour voir ce qui se passait, la pauvre muette se croyait devenir sourde maintenant. Elle retourna la tête vers le couple à nouveau, posant son regard sur Heike pour savoir ce qu'elle pourrait bien faire. Mais, presque immédiatement, Claire se sentit de trop. Elle se releva alors rapidement, avec un petit sourire désolé, puis aggripant ses souliers, la muette se dépêcha auprès de Wind.

Claire regarda ses pieds nus, en soupirant devant son idiotie. Le stress la rendait hors d'elle. La muette devait se calmer, car elle n'arrivait plus à penser distinctement alors que la nervosité lui rongeait l'estomac. Mes sentiments sont idiots... Lorsqu'elle s'approchait de Wind, Claire entendait une voix devenir de plus en plus forte. Étonnée, la muette écouta la voix de l'anglaise qui chantait magnifiquement. À la fin de la chanson, lorsqu'elle sourit timidement, Claire lui rendit le sourire, encore surprise, et signa;

"Tu es très douée, c'était magnifique."

Ainsi, Claire se tenait devant la chambre d'une personne qu'elle ne connaissait pas et qui l'avait insulté sans raison alors que son esprit voulait partir ailleurs retrouver quelqu'un d'autre. La muette remarqua que c'était également la chambre de Joachim. Wind se doutait-elle de sa présence à lui aussi? Le ventre de la muette se resserra sous l'angoisse, puis elle fit quelques pas de retrait, pour attendre.

Jeu 29 Jan 2009 - 12:51

(HJ je fais comme je peux pour gérer la sortie de la chambre désolé si c'est pas des plus conventionnel, c'est toujours un peu compliqué, Iacobo est sortit mais n'a pas posté ici... enfin... bref.... s'il faut éditer je le ferais)

Chambre de Iacobo et Joachim

Joachim suivit Iacobo dans le couloir et ferma la porte derrière eux. Son regard se déplaça le long du mur, il ne cherchait rien de particulier. Iacobo devant lui qui allait vers Wind, Nora et Heike au fond. Ils n'avaient pas l'air bien mais Joachim n'entendait rien, étrangement d'ailleurs et Claire, à côté de la londonienne. Joachim ne s'attendait pas à la voir là... Il posa ses yeux sur elle et sourit plus naturellement et chaleureusement. Au fond de lui il avait sentit son coeur faire un bond, lui coupant le souffle en comprimant son poumon et mal au ventre en retombant sur son estomac. C'était presque rageant de se sentir aussi mal pour quelqu'un qu'on connaissait aussi peu. Il espérait juste qu'elle avait compris que son colocataire ne l'avait insultée que par effet de style. Parce que si elle était là pour accompagner Wind et le regarder avec mépris, c'était clair et net, Joachim retournait dans la chambre chercher la mère de la flasque de whisky qui avait inondé les fringues de Iacobo. Et s'il ressortait c'était avec un air misérable.

"Très jolie chanson ! Je ne t'avais jamais entendu chanter."

Le regard de Joachim était resté posé sur Claire pendant un bon moment, il était presque sûr de l'avoir déçue au fond de lui et qu'elle ne pourrait pas lui pardonner ce qu'il n'avait pas fait. Ce n'était qu'à la fin de sa phrase que son regard s'était reporté sur Wind, plissant à nouveau les yeux. Il n'ajouta rien, ses yeux affinés par son expression perdus dans le mur derrière la londonienne.

Jeu 29 Jan 2009 - 22:21

Heike ressentait encore une certaine tension en Nora. Difficile de rester de marbre face à un mutant de la trempe de ce félin. Toujours est il qu'on a toujours un avis sur lui. Le plus souvent les personnes le considèrent comme un animal dangereux car il a la force d'un humain, d'autres le considère comme un humain ayant des instincts primitifs. Dans de nombreux cas le félin était incompris, ce qui n'était pas le cas de Nora. la situation était différente, elle lisait en lui, et donc elle était la seule à pouvoir le comprendre et jugé de ce qu'il était. Elle l'avait désigné comme humain. Difficile à croire aux yeux du fauvhomme. Il pouvait être dans de nombreux dangereux. Mais pour l'instant la question n'était pas là, cette interrogation sur ce qu'était réellement Heike resterait en suspend tant que son amie resterait dans cet état étrange.

Après quelques pas la mutante semblait souffrir de plus en plus. Sa souffrance semblait s'accentuer car elle s'appuya contre le mur et même repoussa le félin avec le semblant de force qui lui restait. Heike s'écarta d'elle à contre cœur, puis observa la mutante affaiblie. Malheureusement la scène devint d'autant plus tragique par le fait que des invités s'ajoutèrent. Comment réagir, Heike n'eut pas le temps d'agir malgré ses réflexes félins. Il regarda les nouvelles venues, deux personnes qu'il n'avait vu que de loin. Il leur lança un regard étrange, celui ci était interrogatif, mais aussi mêlé d'une certaines peur. Il ne les connaissait pas après tout, peut être étaient elles comme ce Chris, ou peut être comme Nora … Malgré leurs sourires l'indécision submergea le mutant. Ces sourires pouvaient être un masque cachant leur véritables intentions. Heike était peut être devenu excessif, mais depuis l'évènement de Chris, cela pouvait aussi sembler légitime.

Soudain Nora hurla sans crier gare. L'hybride sursauta sur le coup, ses yeux grands ouvert, avec une pause de recul, le mutant ne savait ce qu'il se passait. Lorsqu'elle tomba à genoux il s'approcha doucement d'elle. Aucun mot ne sorti de sa gueule, aucune pensée ne lui vint à l'esprit, pas même un geste vif. Nora ajouta à la fin qu'elle voulait du silence. Heike comprit qu'il ne fallait plus faire de bruit. Alors avec sa discrétion féline il se mit au même niveau que la pauvre télépathe et il plaça une main timide, un geste remplit de compassion, c'était une pensée instinctive et non calculée.

La première de ces deux jeunes femmes semblait plus indécise au vu de la scène. La seconde paraissait plus renfermée. Les deux protagonistes passèrent aux côtés des deux autres. Aucun échange ne se fit sur le coup, seul quelques regards indécis venant des deux côtés. Lorsque ces deux jeunes femmes arrivèrent au niveau de Heike, celui ci prit une pose défensive. Il avait peur de ces deux nouvelles personnes. Ceci était aussi dû à la panique qu'il ressentait à cause de Nora. Il s'écarta légèrement, les poils se dressèrent légèrement, ses pupilles se dilatèrent. Telle une bête effrayée il prit ses disposition. Puis lorsque la première parla, le félin s'apaisa un peu. Il l'écouta, elle semblait connaître le problème. Elle lui conseilla d'agir en conséquence. Ces mots soulagèrent le coeur paniqué de l'hybride. Rassuré. Il acquiesça d'un geste de tête. Puis il regarda Nora avec un regard décidé à aider son amie.

Puis la jeune femme s'excusa. Aux yeux de Heike ce geste était étrange. Pourquoi agissait elle ainsi ? Elle n'avait rien fait de mal. A ce moment le regarde du félin changea. Après être redevenu normal, celui ci avait les yeux grands ouverts, il était indécis et surtout surpris. Il n'ajouta aucun mot, mis à part un geste de compréhension. Il fit un hochement négatif de la tête, combiné à un sourire léger. Cela voulait dire, tu n'y ais pour rien. Puis arriva la deuxième personne. Une brune, beaucoup plus réservée. Ils échangèrent de longs regards. Heike était plus en confiance avec cette femme que la précédente. Le regard est quelque chose d'important pour l'hybride. Aux yeux de cette jeune brune il ressentit de la compréhension ainsi que de la compassion. Il lui fit un sourire rassuré. Pour montrer qu'il gérait la situation il prit Nora dans ses bras. Une main placé sur les épaules de la jolie télépathe, tandis que l'autre supportait ses genoux. Il la blottit contre son buste, et en contact avec sa chemise. Avec une étrange facilité il la souleva.

Discrètement il la releva. Il se tourna vers les personnes. Juste à ce moment il remarqua deux autres personnes. La première paraissait passive pour le moment, tandis que l'autre suscitait chez Heike de la curiosité. C'était Joachim. Heike l'avait vu quelques fois dans l'institut, comme tous les autres il ne faisait que se croiser, sans plus. Il échangeait d'étranges regards avec Claire, un regard indiquant son attachement pour la brune. L'hybride eut une pensée pour sa cavalière, il avait tellement envie qu'elle lui revienne joyeuse et en bonne santé. Puis quand ses pensées se calmèrent il regarda à nouveau Joachim. Le félin ressentait un malaise vis à vis de lui, quelque chose qui lui faisait peur. En le voyant, le mutant n'avait qu'une seule envie, connaître la raison de ce malaise. Mais le moment était mal choisit. Ce n'est que plus tard qu'il tenterait une discussion avec lui.

Ensuite Heike eut un peu de mal à comprendre la situation. La jeune femme qui venait de l'aider resta devant la porte. Elle ouvrait la bouche mais aucun son sortait. Étrange situation, le félin ne comprit pas. Ce qui fut d'autant plus étrange c'est le fait que la brune et Joachim l'ait congratulé par la suite. Heike avait un regard suspicieux, puis il se résolue à laisser ce mystère irrésolu.

Après il se dirigea vers le fameux couloir que lui avait indiqué la Diva. Au passage un couple passa, Kate et Jareld semblait il car leur passage était digne d'un éclair. Il n'eut pas le temps de les saluer. Puis en voyant les deux jeunes personnes passés, le félin se statufia. Il repensa au fait qu'il ne savait pas qu'elle était la chambre de Nora … Il fit un dernier demi tour. Avec un visage déformé par l'indécision, il tenta de prévenir les trois personnes par des mimiques. Rien à faire, ce n'était pas assez suffisant pour les prévenir. Alors il essaya de parler à voix basse. Les personnes n'étaient séparé que de quelques mètres. Il espérait que son chuchotis soit suffisant pour être audible.

" Excusez moi, vous ne savez pas où est sa chambre ? "

Le félin cachait son indécision. Il voulait tellement que Nora soit là et lui indique son lieu de repos. Le félin était au début du couloir féminin, il ne bougeait pas, il attendait un signe, n'importe quoi qui puisse l'aider. Il fallait faire vite, Nora ne devait pas souffrir d'avantage.

Ven 30 Jan 2009 - 18:48

" Mmmmmmmmmmmhaaaaaaaaaaaaaaa... "

Gémit Nora. Elle subit, a mal. Nora ne voit plus rien, ne comprend plus rien. Elle a mal et voudrait que tout s'arrête et mourir. Que cette douleur cesse. Elle en pleure de dépit sachant que l'enfer est là et pour un bon moment. Chaque minute est une éternité qui ne cesse d'embraser son crâne.

Dans les bras de Heike Newton, le mutant félin cousin d'Allison ?, Nora, blottit, dodelinait de la tête perdue dans un monde qu'elle essayait de créer pour échapper à la douleur. Celle-ci, moins forte par les efforts de son ami mutant et de Wind, était toujours présente. Et le moindre murmure devenait des hurlements de supporters d'un stade ou d'un concert de musique par exemple.

Une idée vint dans l'esprit de Nora sans qu'elle en prenne vraiment conscience. Elle se griffa au sang son avant bras gauche pour que la nouvelle souffrance chasse la migraine.

Il était juste que Nora Winter connaisse la souffrance. Après tout, elle avait échappé à la mort, ce qui n'était pas le cas de Greg son ex petit ami. Elle avait triché avec la Rôdeuse (mort) et elle lui faisait payer de façon amère ?

Ven 30 Jan 2009 - 21:44

Au milieu des félicitations de Claire et Joachim, Wind entendit son communicateur s'allumer et la voix de Sahari y demanda :

"Iacobo? Wind? Nous vous attendons sur scène!"

Ven 30 Jan 2009 - 22:10

[Pour info, j'ai consulté le joueur de Iacobo quant à ma nouvelle intervention ici avant la sienne, son dernier post dans la chambre impliquant déjà sa sortie de celle-ci...]

Le mouvement des mains de Claire attira d’abord l’attention de la londonienne, qui lui adressa un sourire en guise de remerciement. Ca n’était pas parfait, elle l’entendait, mais les mots signés par la jeune fille muette lui faisaient plaisir. Il fallait dire qu’il y avait un moment qu’elle ne s’était plus donné la peine de vocaliser, un manque de motivation certain depuis la mort de sa sœur. Elle avait passé les derniers mois de façon robotique, suivant les cours sans vraiment s’y intéresser, délaissant la fac, et ne subvenant que par nécessité à ses besoins primaires – ses formes plus fines encore qu’à l’origine attestaient d’ailleurs de son manque d’appétit flagrant. Les dernières semaines avaient été quelque peu plus animées, le retour du serbe, l’intégration à une nouvelle équipe, les liens qui commençaient à se créer avec certains autres, dont Chris était sans doute l’exemple le plus visible, avaient sonné le glas de sa phase amorphe, et ça n’était pas vraiment un mal, même si elle ne s’en rendait pas tout à fait compte encore. Elle se rendait parfaitement compte, cependant, des imperfections de son chant, même si ça ne semblait pas perturber la brunette à ses cotés. Ni Iacobo qui ouvrit alors la porte. Son cœur bondit dans sa poitrine : son regard la transperçait presque littéralement.

Elle eut du mal à se rappeler qu’il fallait respirer, et comment cela fonctionnait : après quelques instants d’apnée totale, elle se surprit à inspirer un peu trop profondément avant de poser sa main dans celle qu’il lui tendait. Derrière lui, Joachim quittait à son tour la chambre et se perdait dans les yeux clairs de la Dame Blanche. Elle ne les voyait plus. Elle ne les entendait plus, bien que le compliment de son ami lui eût sans doute fait plaisir également, et que ce fût sans doute un comble pour celle qu’on surnommait Larsen… Curieusement, danser une valse en enfer ne l’effraya pas tellement, pas autant qu’avant toujours. Elle eût pourtant tout fait pour l’éviter quelques temps auparavant. Elle s’y était résolue, toutefois, en enfilant cette robe, en acceptant de descendre à cette fête qu’elle avait bien du mal à trouver joyeuse – fêter un anniversaire qui rappelait tant de drames, ça n’avait rien de particulièrement enthousiasmant – et qui, pourtant, à cet instant, lui semblait être l’événement le plus important qui soit. Elle ne se retournerait pas, de peur de voir disparaître à nouveau Eurydice, dès qu’ils auraient amorcé leur descente aux enfers – n’eussent-ils pas dû remonter à la surface ? – mais ils n’étaient pas encore partis. Et la main dans la sienne, ses prunelles pâles plongées dans celles de son cavalier, elle se rapprocha de lui, posant sa main libre sur la hanche du NeXus avant de poser ses lèvres sur les siennes.

- Ne lâche pas ma main, Eurydice… souffla-t-elle en s’écartant légèrement, pas tout à fait consciente du regard de Jo tourné plus ou moins dans sa direction.

*Jamais…*

Elle-même surprise à cette pensée, elle sentit ses joues prendre une teinte cramoisie et amorça un mouvement en direction des escaliers – des fois que détourner le regard permettrait d’éviter qu’on remarque son fard… - mais s’arrêta net en se trouvant face à Heike, Nora dans les bras, qui semblait perdu, ce qui eut le don de lui ramener aussitôt les pieds sur terre… Quelle chambre ? Evidemment, il ne pouvait pas le deviner, et elle non plus d’ailleurs. Si la brune ne lui indiquait pas le chemin de ses propres appartements, la blonde serait bien en peine de l’aider. Elle allait lui répondre qu’elle ne savait pas quand leur camarade migraineuse bougea dans les bras de l’hybride, et pour effectuer un geste qui agrandit d’effroi les yeux de l’anglaise : elle se griffait les bras ? Elle avait perdu la tête ?

- Je ne sais pas, fit-elle à l’attention de l’hybride seul, de sorte que la nouvelle – à ses yeux tout du moins – ne l’entende pas et n’en pâtisse pas davantage, je suis désolée de ne pas pouvoir t’aider… em… empêche-là de se faire davantage de mal…

Elle n’était pas toujours complètement rassurée face aux mutants aux caractères animaux, une légère crainte que les instincts primaires ne prennent le dessus, dans un moment de panique par exemple, et le souvenir d’un chien la mettant au sol ou d’un cheval fonçant sur son jumeau, n’étaient pas pour arranger les choses. Mais le mutant félin, malgré sa réaction visible à leur approche tout à l’heure, prouvait qu’il était tout aussi humain que les autres, et pour l’heure, cela lui suffisait. Sauf qu’elle s’en voulait de ne pas pouvoir l’aider davantage. Les aider davantage. D'un autre côté, elle ne pouvait pas se résoudre à les accompagner et abandonner encore son cavalier. Elle hésita à tourner la tête vers le serbe mais s’en tint finalement à sa résolution de ne pas se retourner : Eurydice disparaîtrait à nouveau en ce cas, n'est-ce pas ?

La voix de Sahari résonna dans un communicateur, bien qu'elle ignorât à qui il pouvait appartenir. Le sien était resté dans sa chambre, mais les garçons devaient bien avoir les leurs à proximité. Dans la chambre au moins… La question importait peu, l’essentiel était qu’on les attendait. Et que cela lui permit de trancher. Elle serra la main de Iacobo, comme si ça avait pu lui donner davantage de courage, et murmura encore un « Je suis désolée » visiblement sincère en passant près de Heike, entamant une nouvelle descente aux enfers, les doigts d'Orphée noués à ceux d'Eurydice…

[

La Scène...]

Sam 31 Jan 2009 - 3:57

Claire se tenait toujours debout contre le mur, tenant dans ses mains, ses chaussures. Ses pieds, aux ongles d'orteils rouge vif, se tortillait vers l'intérieur puis vers l'extérieur alors qu'elle se balança, en quelque sorte, pour extérioriser sa nervosité. Le sourire que lui lança Wind, pour la remercier de ses compliments, étira quelques secondes le coin droit de la bouche de Claire, qui se balançait toujours. Elle vit Iacobo sortir, envouté par sa jolie sirène. Il s'était changé, et était très élégant dans sa nouvelle chemise noire. Mais Claire ne le regarda pas assez longtemps pour remarquer autre chose. À voir comment se regardait le couple devant elle, la muette se sentait de trop. Comme si elle n'avait pas affaire à ce trouver à cet endroit, à ce moment précis, car il était réservé au deux jeunes gens.

Elle se détourna quelques instants, en direction de Nora et de Heike, au moment où celui-ci la soulevait délicatement dans ses bras, comme un petit oisillon blessé. La muette voyait dans le visage du félin le désir que le petit oiseau s'envole à nouveau. Un autre petit sourire bref étira ses lèvres à cette vue. C'était malheureux pour la jeune femme d'être aussi mal en cette soirée, qui devrait être festive et heureuse, mais elle était chanceuse de pouvoir avoir quelqu'un pour prendre bien soin d'elle. Claire se détourna d'eux, comme si son simple regard pouvait éviter à Nora de la souffrance supplémentaire. La muette se contenta se continuer nerveusement à bouger ses pieds.

Claire soupira légerement en changeant de scène, passant d'une tendresse à une autre, pour regarder Wind et Iacobo. Mais son regard fut attiré presque immédiatement par la silhouette qui quitta lentement la chambre. Remontant le long de sa chemise, le regard bleu de la muette se posa sur le visage qui lui coupa immédiatement le souffle. Elle s'immobilisa. Le regard sombre de Joachim la fixait, faisant remonter en elle une vague de chaleur et un nuage enivrant autour de son esprit. La jeune femme ne sentait que son coeur se déchainer contre sa poitrine, et des pensées se bousculer dans son esprit.

Qu'est-ce qu'elle devait lui dire, maintenant? Qu'elle était désolée d'avoir agit comme une idiote? Qu'elle ne voulait pas le blesser? Qu'elle ne voulait pas le quitter de cette manière, mais qu'elle ne savait pas comment réagir? Qu'elle voulait se retrouver dans ses bras encore une fois, et oublier tout ce qui s'est passé? Le sourire que lui offrit le jeune homme la rassura. C'était le même sourire qui avait fait battre son coeur plus tôt, et qui tâchait de faire la même chose. Elle se sentait enivrée, comme si elle venait de boire, et ne put s'empêcher d'afficher un grand sourire à son cavalier. Sa voix emplit l'esprit de Claire, même si elle ne s'adressait pas à elle. Elle allait faire un pas vers lui lorsqu'il détourna les yeux d'elle.

Claire s'immobilisa à nouveau, puis détourna le regard également. Une étrange douleur serrait son coeur, une boule se formait dans sa gorge. La sensation qu'elle ressentait s'accentua lorsque la muette vit les lèvres de Wind se poser contre celle de Iacobo. Les yeux bleus de Claire observa la baiser tendre du couple, puis tourna les yeux vers Joachim...Elle était idiote! Serrant les dents, Claire détourna rapidement les yeux, espérant qu'il n'ait rien vu. Mais quel était son problème! C'était un étranger, une connaissance. Et elle était là à espérer se retrouver dans ses bras fort, contre son corps chaud, entendre à nouveau sa voix tout prêt de son oreille qui la faisait frissonner si agréablement, sentir son odeur qui l'ennivrait, savoir quel était le goût de ses lèvres, de sa gorge, de son cou...

Les étranges désirs qui chatouillaient Claire se firent interrompre un peu lorsque le grand félin s'approcha d'eux pour demander où était la chambre de Nora. Claire se mordit la lèvre inférieure, à la fois car elle recherchait la réponse, mais aussi pour empêcher les pensées de revenir dans l'immédiat. La muette haussa les épaules en même temps que Wind s'excusait. S'approcha de Heike, Claire posa une main sur son bras pour attirer son attention. La chambre de Iacobo et de Joachim se trouvant au bout complètement du couloir, il ne pouvait pas se tromper en se dirigeant dans la direction opposé, vers le couloir des filles.

La muette, une fois que l'attention de Heike revint vers elle, pointa la direction opposé sur couloir, pour lui montrer ce qu'elle pensait. S'approcha de la porte de la chambre de Iacobo et de Joachim, s'approchant de celui-ci en même temps, Claire pointa les noms sur la porte. Avec un regard désolée, Claire fit un petit sourire à Heike, montrant que c'était tout ce qu'elle savait. Surprise, elle remarqua que Nora se plantait les ongles dans le bras. Sans réfléchir, la muette prit délicatement sa main qui venait de la griffer elle-même, et la posa doucement, paume vers le haut, contre sa cuisse surélevée. Claire posa sa main sur la sienne, appliquant une légère pression pour tenter de lui faire comprendre de rester sa main posé de cette manière. C'était les gestes doux et gracieux d'une personne qui n'avait que cela.

Elle retira lentement sa main, et esquissa un petit sourire à Heike pour lui souhaiter bonne chance. Elle remarqua le départ du couple, et qui était attendu sur la scène. Elle se demandait au même moment de ce qu'avait été les numéros précédents, regrettant un peu de ne pas y avoir assistés. Elle pensa à Viconia, qui devait se demander ce qui se passer. Mais pour l'instant, la muette avait d'autre chose à penser. Claire se tourna ensuite vers Joachim, lentement, mais surement. Ses grands yeux bleus s'enfoncèrent dans ceux sombres de Joachim. Ils étaient près, l'un de l'autre, et Claire était partagée entre l'envie de partir en courant et de se jeter dans ses bras.

Se tenant droite, Claire baissa les yeux puis monta sa main droite au niveau de sa poitrine. Elle posa son poing fermé entre ses deux seins, où le décolté descendait, et fit deux petits cercles. La muette venait de dire qu'elle était désolée, mais se doutait que Joachim ne comprendrait pas. Le regard un peu triste, elle leva les yeux à nouveau vers son sombre cavalier et articula, sans, bien entendu, que de sons ne sortent;

"Désolée."

Claire déplia son poing, mais laissa sa main contre son coeur. Elle le sentait battre contre ses doigts fins. Elle ne savait pas pourquoi il battait aussi fort, mais elle n'aurait pas été étonnée de découvrir qu'il ne battait que pour lui.

Chambre de Iacobo et Joachim

Les évènements finissaient par se lier les uns aux autres : le communicateur retentit pour laisser place à la voix enjouée de Sahari qui les convoquait sur la scène.

Il était donc temps. Le temps de faire preuve de la plus grande audace personnelle du serbe bien qu'il tentait de le cacher à l'anglaise. Courir nu, prendre de l'héroïne, braquer une épicerie, agresser Kitty, noyer Alixtide, faire une compétition de nourriture avec Niko , une partie d'échec avec Ken : tout cela lui semblait à sa portée.

Mais s'ouvrir à l'ensemble de l'Institut à travers un spectacle d'art classique lui demandait nettement plus de cran. Se plonger dans un tonneau de whisky au préalable lui paraissait alors très réaliste.

Il se ressaisit alors que Wind déposait ses lèvres sur les siennes. Un nouveau coup de poignard sensuel en somme. Il maintint fermement sa main, se laissant entrainer par la belle vers l'escalier.

Après tout, le show pouvait être un formidable pied-de-nez à tous ces élèves qui l'avaient définitivement rangé dans une catégorie : le plaisir qu'il pourrait tirer des mines décontenancées de ses camarades était attirant, tout comme celui de faire découvrir aux incultes toute la puissance et la magnificence du chant antique de la jeune femme qu'il avait à présent au bras.

Il hocha légèrement la tête de satisfaction lorsque Wind s'excusa auprès de l'animal qui rôdait dans les couloirs, à la recherche d'une proie féminine. Les couloirs n'étaient plus ce qu'ils étaient.

"Les dés en sont jetés" dit-il tandis que ses doigts fins enlaçaient la fine poigne de sa muse. C'était une façon de se jeter tout entier dans les flammes.

Foyer-Scène

C'est ainsi que Joachim réussit avec un succès retentissant un des plus mémorables bides de sa vie. C'était assez étrange de féliciter quelqu'un et d'avoir l'impression que les rares paroles qu'on avait pu prononcer n'avaient vraiment aucune importance. Enfin... il connaissait déjà. Les communicateurs de Wind et Iacobo grésillèrent indiquant que c'était leur tour de scène. Il aurait bien aimé voir ça, mais il avait plus important pour l'instant. Ses yeux venaient sur Claire et fuyaient instantanément. Il ne savait pas du tout comment gérer ça. Il se sentait retourné de l'intérieur et c'était moyennement agréable. Mais son regard fut rapidement attiré par les deux autres formes du couloir dont il remarqua que l'attitude n'était pas exactement celle de personnes dans la fleur de l'âge et dont la santé était parfaite. Il s'avança donc, notant les excuses de Claire et son regard insistant. Il passa à côté d'elle. S'arrêta et se retourna un peu.

"Si tu attends que je te reprenne la main, tu risque d'attendre longtemps. Iacobo a réussi à te blesser, c'est que tu n'es pas rassurée... Je m'en désole. Attrape-moi si tu veux cette fois-ci..."

Son sourire chaleureux s'était mu en un sourire plus triste, plus étiré aussi, mais pas comme l'ouverture que créait un sourire joyeux sur le visage de quelqu'un de fondamentalement heureux. Il continua, une de ses mains restant tendue vers l'arrière. Car oui, oui il mourrait désespérément d'envie qu'elle l'attrape. Il s'était souvenu que la jeune fille avait principalement répondu à ses actes auparavant et au vu de ce que cela avait engendré, il préférait, pour un instant du moins, se retenir d'en poser et la laisser faire. Et puis, il semblait y avoir des gens dans le besoin, car plus il approchait de Heike et de Nora plus cela se voyait. Il arriva finalement à leur hauteur pour constater que ce n'était pas beau à voir. Il s'agenouilla auprès d'eux.

"On va trouver sa chambre mais calmez-vous d'abord. Je me permet de prendre la main de ton amie."

Il prit la main que Nora utilisait pour se griffer avec une force insoupçonnée et la retînt.

"Tu arrêtes ça où je coupe tes ongles à ma façon. Respire et calme-toi. On va essayer un truc, ne réfléchis pas trop, choisis juste une des tâches de Heike. Une bien en vue. Celle-là par exemple."

Il en indiqua une bien en vue d'un geste nonchalent. Puis il parla doucement, non pas au niveau du volume qui était normal, mais plutôt avec douceur, une voix très constante.

"Nora, tu vas fixer cette tâche et ne plus t'intéresser à ce qu'il y a autour. Focalise-toi sur ma voix et la tâche. Désormais, cette tâche représente tout ton monde, focalise ton esprit dessus et ne le laisse pas errer ailleurs. Chaque pensée ne se rapportant pas au grain de sable est un rideau à traverser. Laisse-les passer, ferme-toi à elles. Respire calmement et calme-toi. Focalise-toi sur la tâche maintenant laisse même passer ma voix."

Il affichait un sourire qui pour lui était classique mais était sûrement dérangeant pour n'importe quel observateur. Il leva ses yeux vers l'hybride, toujours souriant.

"Désolé je ne peux pas faire grand chose pour elle et rien pour toi, j'en ai peur. Voyons si elle se calme un peu ainsi, on ira chercher sa chambre ensuite. Ca doit être indiqué. Je vais avoir besoin de toi encore un moment avant que tu puisse te reposer aussi, désolé. Tu penses pouvoir la porter ou tu veux que je m'en occupe ?"

Il regarda un instant en arrière pour voir ce que faisait Claire puis reposa son regard sur Heike, tenant toujours la main de Nora, l'autre main étant toujours tendue vers le couloir, attendant toujours, même dans ces circonstances.

Chambre de Chris et Jareld

En sortant de la chambre, Anna avait fait quelques pas avant de se stopper au milieu du couloir. Elle venait de se rendre compte que depuis plusieurs minutes elle n'avait dû prendre qu'une seul bouffé d'air. La jeune femme prit donc une profonde inspiration qui lui redonna, par la même occasion quelques couleurs. Elle finit par s'appuyer contre le mur, portant une main à son front et ferma les yeux. Elle avait l'impression que sa tête était horriblement lourde. Prémices d'un mal de tête qui s'annonçait ? Cela ne l'empêcha pas de faire tout ce qu'elle pouvait pour mettre dans un coin de son esprit ce qu'il venait de se passer. Comme à chaque fois que quelque chose l'ennuyait fortement ou qu'une idée douloureuse l'obsédait. Pas ce soir. C'en était trop. Elle verrait ça plus tard. Ou pas...

Elle sursauta en entendant quelqu'un arriver près d'elle. Elle reprit elle même sa route précipitamment, baissant la tête volontairement lorsqu'elle croisa Jareld. La télépathe jeta tout de même un oeil derrière elle, se demandant où pouvait aller le mutant d'un pas aussi décidé. La chambre de Chris ... Elle leva un sourcil avant de reporter son regard droit devant elle et se stopper une nouvelle fois, manquant de se cogner au petit groupe qui s'était formé autour de Heike. L'homme félin tenait entre ses bras la pauvre Nora. Anna l'avait complètement oublié. Derrière tout ce petit monde, elle regarda la jeune télépathe se rendant compte que sa crise l'avait laissé hors course, presque folle. Les griffures sur son bras en attestaient.

Joachim prodiguait déjà ses conseils. S'enfermer dans un monde. C'était effectivement ce que faisait Anna lorsqu'elle sentait la migraine prendre le dessus. Le tout était de savoir si cela allait pouvoir aider Nora. Comme elle l'avait expliqué à Kitty, chacun devait trouver son truc pour gérer son pouvoir.

"Il faut qu'elle se repose et qu'elle dorme ..." Dit elle en haussant les épaules.

Elle se souvenait que ce n'était seulement après une nuit de sommeil que la douleur disparaissait. Si les cachets et le calme pouvait atténuer, cela ne l'avait jamais complètement soulagé.

"Je sais où se trouve sa chambre ..."

En réalité, c'était surtout l'esprit tourmenté de Nora qui le savait. Anna n'avait fait que se servir sans ménagement. Elle amorça quelques pas en direction des chambres des filles, regardant si au moins Heike la suivait.

Chambre de Nora et Charis

Foyer-espace repos

Adam arriva dans le couloir à grands pas, et embrassa la situation d'un regard circulaire, constatant rapidement que Nora venait de perdre les pédales, et que pour tout soin, elle se retrouvait entourée de plein de gens lui donnant des instructions contradictoires.
Il attrapa Joachim par le col, et le fit s'éloigner de Nora d'un geste ferme, mais sans violence.

"Joachim, plutôt que de lui raconter des sottises, tu ferais mieux de rejoindre les autres au foyer. Et Claire aussi. Vous n'êtes pas protégés contre son pouvoir alors ne vous exposez pas, autant que faire se peut."

Il se tourna ensuite vers Heike.

"Il en va de même pour toi, ne reste pas là. Je vais m'occuper de la ramener à sa chambre."

Une fois tout le monde parti, il récupéra Nora sous son bras, et l'entraîna vers sa chambre, tout en disant à Anna.

"Essaie de lui couper le son le temps qu'elle se calme..."

Chambre de Nora et Charis

(prochain post par Nora dans sa chambre. Les autres, vous pouvez poster directement dans d'autres sujets sans répondre ici si vous voulez.)

Heike attendit avec empressement de l'aide. Nora eut le temps de gémir, ce qui inquiéta d'autant plus l'hybride. Il la serra encore plus fort contre lui. Lorsque celle ci se griffa au sang, le félin eut le temps de lui lancer un regard triste. Il ne pouvait pas la poser par terre, sa volonté de l'aidé était pourtant là. Alors inconsciemment, il essaya de trouver une solution pour la calmer. L'idée n'arriva pas de suite, sa réflexion fut stoppé par deux personnes. Wind, ne put que lui indiquer vaguement la chambre de Nora. Cela était normal qu'elle restait évasive, elle venait de se faire appeler par Sahari Fouba, sur la scène. La jeune mutante partie en direction des escaliers, avant de partir elle lâcha un dernier Désolé. Elle semblait toujours autant perturbé par la présence et le physique de Heike. Les gestes qu'elle avait vis à vis de lui, son regard, ne pouvait tromper le félin. Cette jeune femme était accompagné par un homme mystérieux. Il partagea un peu de compassion avant de partir avec la demoiselle. Heike n'était pas plus avancé. Il lança un regard rempli de questions aux autres personnes qui restaient.

La jeune brune, semblait toujours aussi réservée. Elle lança un léger sourire à Heike et Nora en les voyant tous les deux. Sur le coup le félin ne comprit pas, il regarda sa chemise, son pelage … Ce n'est qu'en regardant Nora qu'il comprit. Derrière ses poils il rougit légèrement, la scène était digne d'une romance, malgré tout ce n'en était pas une. Heike était inquiet par l'état de la télépathe. En réponse à ce léger sourire il lui lança un regard ému, mais décrivant une certaine tristesse. Puis elle quitta Heike et Nora pour regarder cet homme mystérieux, Joachim. Quels étrange couple ils formaient eux deux, le félin se posa la question de qui entre lui et Nora et Claire et Joachim était le plus original. Puis la brunette réservée donna un indice à Heike. Les noms des locataires des chambres étaient marqués sur les portes. Pourquoi n'avait il pas songé plus tôt à cette idée, sans doute s'inquiétait il trop pour la mutante qui était dans ses bras. Quoi qu'il en soit le félin était soulagé. Avant de faire demi tour en direction du couloir des filles, il adressa un sourire franc et remplie de dents aux deux tourtereaux, puis il mima avec sa gueule un merci. La brunette s'approcha à nouveau de lui, elle prit la main avec un geste doux et la plaça le long de sa jambe. C'était une délicate attention de sa part. Le rictus franc s'atténua pour se transformer un sourire plus doux et peut être plus agréable à regarder. Puis après que ceci fut terminé Joachim entra en scène.

Il s'approcha d'eux après avoir parlé à Claire. Le félin ne cherchait pas s'intéresser à leur relation, plus qu'ambigüe, cela faisait parti de leur vie privée. Donc le mystérieux s'approcha il prit la main que Claire avait déposé sur la jambe de celle ci, il lui parla. Peut être ne songeait il plus aux conséquences de ces actes. Il fallait pas parler. Alors Heike tenta de faire un chut en silence, mais l'homme ne l'entendit pas. Il indiqua par la suite une tâche du félin. Celui fronça les sourcils sur le coup, pour deux raisons. Tout d'abord sa tactique pour calmer Nora semblait étrange et de plus sa main ou la personne en elle même dégageait une odeur étrange. Cette odeur Heike la connaissait. Il recula légèrement quand il sentit l'odeur. Son regard était rempli de question, mais il devait garder son silence pour Nora. Alors il laissa faire par la suite, mais le félin n'oublierai pas de poser quelques questions. Ce n'est que par la suite qu'il comprit sa technique. Elle semblait adapté pour la pauvre mutante. Heike espérait qu'elle comprenait ce que disait le mutant, et il espérait aussi que ces consignes n'aggraveraient pas la migraine de la demoiselle. Puis Joachim s'adressa à Heike et le fauvhomme le regarda avec concentration. Il lui répondit négativement. Il n'allait pas l'abandonner, surtout dans cette situation. L'hybride préfèrerait souffrir plutôt que de partir. D'ailleurs, c'était presque le cas, il ressentait un léger tournis, surement dû à sa chute. Puis arriva une personne que Heike reconnut tout de suite.

La jeune femme qui était intervenu lors de la rixe. Celle ci semblait être un peu troublée par la situation qu'elle avait sous les yeux. Elle lui prodigua quelques conseils et lui indiqua la chambre de Nora. Heike, sur le coup, eut une légère hésitation. Cette femme sortait avec un homme qui l'avait rabaissé. Était il possible qu'elle soit de son côté malgré tout. Le fait que Anna sorte avec Chris mit en doute le félin, mais celui ci oublia ses préjugés, et pensa en priorité à la petite télépathe dans ses bras. Il était content malgré ce léger préjugé qu'Anna soit là, elle semblait être une personne gentille et compréhensive, pas comme son stupide cavalier. Il commença alors à se diriger vers Anna. Avant de partir il regarda le couple qui l'avait aidé. Il baissa la tête en guise de remerciement, puis les questionna avec un regard gentil, et un coup de tête vers Anna si ils voulaient le suivre. N'attendant pas la réponse il se rapprocha d'Anna.

Voyant la plaie de Nora toujours saigner légèrement, il prit en gueule sa manche droite. Il l'arracha d'un coup sec, on pouvait sentir toute la puissance dans sa mâchoire. Puis il déposa le morceaux de tissu sur la plaie. Il fit attention à mettre la partie du tissu qui n'avait en contact avec sa bouche sur la plaie. Il tamponna avec son museau pour absorber le trop plein de sang, et ensuite Il releva la tête.

Puis avec une grande surprise, le professeur que Heike avait rencontré arriva. Il prit la situation en main. Il donnait l'impression d'avoir l'habitude de connaître ce genre de scène. Il repoussa brutalement Joachim, le félin fut surpris. Son aide avait été précieuse, il ne comprit pas sur le coup. Puis l'hybride, sous les conseils de M. Zachary dut se séparer de sa télépathe. Il partit l'instant d'après avec Nora et Anna dans la chambre. Le problème était résolu. Le félin devait s'en réjouir, maintenant Nora était entre de bonnes mains. Mais quelque chose résidait, un petit truc qui titillait l'esprit. La panthère était insatisfaite. Il n'avait pas réussi à la sauver comme il se doit, il avait échoué. Il ne l'a pas protéger comme il l'aurait voulu. Tout ce qu'il avait fait venait d'être anéanti par l'intervention des deux dernières personnes venues. Il ne leur en voulait pas, il se maudissait de ne pas avoir agit comme il fallait. Il décida de vider ce trop plein de frustration en frappant un mur. Il modéra sa force, mais le geste était voulu et dénonçait son état d'esprit. Après il regarda son poings. Il baissa les yeux, recula de quelques pas, et se laissa tomber sur le sol, dos contre le mur. Il était juste à côté de la chambre de la mutante qui le connaissait le mieux. Il regarda la porte avec un des yeux qui décrivaient une déception. Il attendait à ce qu'elle sorte et que tous les deux ils entament leur danse …. mais rien ne vint.

Dépité il regarda le mur en face de lui. Puis se décida à tourner la tête vers les dernières personnes qui restaient. Il leurs décrivit un léger sourire, en guise de politesse. Il n'avait plus la tête aux questions pour Joachim, ni même de mieux connaître cette personne si réservé. Il ne chercha pas non plus à les repousser, seulement il leur prodigua un conseil. Juste avant Kate passa devant eux dans une étrange tenue, il la regarda simplement passé, sans avoir eut le temps de la saluer. C'était un étrange comportement qu'avait ces élèves ...

- Merci d'être resté pour elle, je pense qu'elle en aurait fait autant pour vous, c'est quelqu'un de bien vous savez … Je n'aurai pas dû lui demander d'utiliser son pouvoir sur moi … Bref … Je vais rester ici pour attendre le diagnostique. Si vous voulez vous pouvez redescendre et prendre du bon temps, je vous tiendrai au courant ; je vous le promets. Si je peux vous donnez un conseil, allez décompresser un peu, la soirée n'est pas encore fini. Cela ne me dérange pas de rester seul, sincèrement.

Le félin avait un sourire tendre, sans aucune mauvaise pensée. Il ne voulait pas forcément rester seul, mais il ne voulait pas déranger ce couple qui avait besoin d'intimité. Alors il agissait ainsi par pure compassion. Il les regardait encore quelques minutes, puis se remit à fixer le mur d'en face … Un regard remplie de question sur lui, et Nora. Il commençait à ce qu'il avait vécu avec elle, cela faisait pas mal de choses en une soirée.

La main toujours sur sa poitrine, la muette sentait le coeur se cogner violemment contre celle-ci. Comment allait-il réagir ? Ses respirations étaient courtes et saccadés, celle de quelqu’un qui voulait respirer le moins possible. La jeune femme se sentait comme engouffré dans un univers qu’elle ne connaissait pas. Comme Alice qui entre au Pays des Merveilles, Claire devait faire tout correctement sans savoir ce qui est correct de faire ! Peut être que la jeune muette avait trop été distraite ou discrète par le passé pour ne pas se mériter une place dans le cœur de quelqu’un. Mis à part Bobby, peut être. Claire se souvenait que Julie, la folle qui l’avait traînée à Salem pour ensuite l’abandonner, avait dit qu’il l’aimait. Et Claire ne l’avait tout simplement jamais remarqué, se contenta d’être une amie fidèle. Elle n’avait jamais été attirée par Bobby.

Mais Joachim l’attirait contre sa volonté et la sienne. Le premier regard sur lui, et Claire avait sentit quelque chose qui émanait de lui, quelque chose de particulier qui excitait toutes les terminaisons nerveuses de son corps. Il était sombre et mystérieux. Exactement le genre d’homme que Claire n’aurait jamais imaginé aimer. Le chevalier masqué, le gentleman par excellence. Son masque cachait quelque chose que Claire ne pouvait voir, dissimulé derrière ses yeux profonds, ténébreux. Est-ce ce masque qui lui avait fait peur lorsque Iacobo l’insulta ? Le sentiment de ne rien comprendre à Joachim, de trop peu le connaître pour même penser que les paroles, destinées à être viles, peuvent être vraies ?

Ses yeux bleus toujours dans ceux de Joachim, le temps s’était arrêté. Elle n’était consciente que des battements de son cœur et de la même attraction qui voulait qu’elle se trouve dans ses bras. Allait-elle le perdre par sa maladresse ? Son idiotie allait l’empêcher de pouvoir l’aimer ? Aimer ? Étais-ce ça ? « Je ne comprends plus rien ! » Les pensées de la muette se bousculaient, se contredisaient. Si ce n’était pas de l’amour, pourquoi voudrait-elle se reblottir contre son corps ? Et si c’était de l’amour, pourquoi avait-elle aussi mal ? Shakespeare disait ; L'amour est une fumée de soupirs ; dégagé, c'est une flamme qui étincelle aux yeux des amants ; comprimé, c'est une mer qu'alimentent leurs larmes. Qu'est-ce encore ? La folle la plus raisonnable, une suffocante amertume, une vivifiante douceur !...

Son cœur sauta un battement lorsque Joachim s’éloigna d’elle, dos à la muette. Elle n’aurait pas été étonnée de sentir son cœur se resserrer contre sa main, qui tomba le long de son corps. Il se retourna quelques instants, et Claire écouta attentivement ses paroles. Ses doutes étaient confirmés ; elle l’avait blessée beaucoup plus. Son incompétente en relations publiques était pire qu’elle ne l’aurait imaginé. D’abord Wind, et maintenant Joachim ; Claire savait royalement se mettre dans le pétrin. Au fond, elle sentait sa peur justifiée ; elle ne connaissait pas Iacobo ni Joachim. Elle ne savait pas que le serbe voulait à tout prix la blessée pour arriver à le blesser lui. Et elle ne savait pas ce que Joachim pouvait laisser caché derrière son masque.

Elle laissa tomber ses chaussures par terre et pris son carnet, alors que Joachim s’affairait autour de Nora. Claire sentait une profonde tristesse en elle, et un espoir presque désespéré. Déchirant le papier, elle le posa dans la main tendue de Joachim. Le papier était coincé entre sa paume et la sienne, alors que les doigts de Claire venaient serrer doucement la main de son cavalier.

Spoiler:

Claire lui avait peut être trop dit, mais préférait aller dans la franchise pour éviter de refaire les mêmes gaffes. Tentative #2. Elle allait voir ce que ça allait donner. Mais, la peur qu’il lise le message la faisait serrer sa main un peu plus fort. La muette remarqua alors ce qui se passait dans le couloir. Joachim faisait de son mieux pour rassurer Nora, et Heike la regarda d’un air doux. Un sourire étira les lèvres sérieuses de Claire, lui réchauffant un peu le cœur. Au moins, elle n’avait pas TOUT fait croche cette soirée-là. La jeune femme avait été un peu utile et n’avait pas blessé quelqu’un.

Anna approcha et aida. Claire remarqua Jareld entrer dans la chambre de Kate. Plissant les yeux, elle sursauta au cri qui résonna dans celle-ci et le jeune homme ressortit immédiatement après, le visage rouge tomate. La jeune femme suivit. Kate était… pratiquement nue avec le visage d’une couleur…douteuse… Était-elle malade ? Elle passa trop vite pour remarquer quoique ce soit. Mais ce qui venait de se passer laissa Claire avec de grands yeux. Elle ne savait pas si Kate courrait après Jareld pour le battre ou quoique cela soit…

Ensuite vint le professeur Adams ! Mais voyons ! C’était une réunion ! D’où sortait-il, celui là !? Comment pouvait-il savoir pour Nora ? Pourquoi avait-il pris autant de temps à venir s’il savait ? Enfin… Heureusement qu’il n’avait pas vu Kate… Sans s’en rendre compte, Claire appuya son front contre le dos de Joachim en soupirant. Cette soirée était étrange… Ses paupières se fermèrent, son cœur plus serein contre celui de son cavalier. Le contact lui fit du bien, mais elle se recula ensuite, à contrecœur et acquiesça à la demande du professeur Adams.

Claire tira doucement sur la main de Joachim pour l’entraîner vers l’escalier. Elle avait bien besoin d’un thé, ou quelque chose. La manière dont Adams avait repoussé son cavalier n’était guère poli, et ne devait pas avoir trop plut à Joachim. Pourquoi avait-il été si brusque ? Nora était-elle si dangereuse ? Claire regarda Joachim et, coinçant son carnet entre ses cuisses, elle mima quelqu’un qui buvait une tasse. La muette sursauta lorsque Heike frappa dans le mur. La muette observa attentivement Heike, alors qu’il parlait.

La muette reprit son carnet et son crayon, acquiescant à Heike. Elle ne voulait pas lui imposer sa présence ; elle sentait qu’elle avait fait trop de tords en une journée. Claire lui fit signe de venir avec eux, sans insister davantage. Puis, avec sa main dans celle de Joachim, Claire descendit les escaliers, pour se diriger vers la cuisine.

Cuisine (Si Joachim le veut bien)

Joachim sentit Claire prendre sa main alors qu'il s'occupait de Nora. Il sentit aussi un bout de papier. Sûrement un message, la question qu'il se posait était de savoir :
1/ Qu'était-il marqué dessus ?
2/ Claire allait-elle juste délivrer le message et lâcher sa main ou pas ?

Sa première interrogation n'eut pas de réponse grâce à celle de la deuxième puisque Claire ne lâcha pas. Elle semblait s'être accrochée à sa main autant qu'elle le pouvait et cela serra le coeur de Joachim. Prendre le papier revenait à lâcher la douce t fine main féminine, et cela lui semblait à l'heure actuelle impossible. Il tourna son regard vers Claire un instant, ne pouvant soutenir le sien sans risquer de lui sauter dessus. Il se re-concentra sur Nora et Heike. Anna venait d'arriver et semblait partager au moins en partie l'avis de Joachim sur le fait que la jeune télépathe devait se retrovuer au calme et se reposer. C'était un heureux hasard que celle-ci soit là elle était assurément bien plus au courant des normes de sécurités dans un tel cas.

C'est alors que, tel le cavalier blanc arrivant sur son cheval fraîchement débourré et fringuant arriva Adam. Attrapant Joachim par le col comme un cowboy aurait attrapé un gringo ou un bambino qui gênait l'accès au saloon et le dégagea de façon totalement non-violente. Juste manu militari. Heureusement la main de Claire n'avait pas quitté la sienne. Avec son état de nerf et les derniers souvenirs qu'il avait de son professeur, Joachim aurait pu commettre une tentative de suicide involontaire sous le coup de la rage. Un professeur dédaigneux de l'attitude de Joachim et de ses propos, ce qu'il prit mal, certes il ne savait pas quoi faire mais aurait-il dû la laisser mal dans son coin et seule ? Néanmoins, Joachim ne pipa mot, ne désirant pas finir dans un duel avec un encadrant, d'une part craignant trop la pédagogie actuelle d'Adam, et d'autre part persuadé qu'à cette période de l'année il ne pourrait aucunement trouver de buisson séché à faire rouler pour une scène de western viable. La chose qui l'aida sûrement le plus à ne rien dire, le frappant presque de stupeur, fut le geste, malencontreux ou pas, de Claire. En sentant la tête de la jeune femme sur son épaule tout sentiment véhément à l'intérieur de lui se tut. Ce simple contact eut l'effet d'un canon à eau sur un bloc de manifestants. La stupeur qui s'empara de lui l'empêcha d'esquisser le moindre geste, la moindre pensée. Joachim était tout simplement submergé par le désir de se retourner pour la prendre dans ses bras. Leur malheur vînt du fait que si sont esprit était subjugué, son corps, lui, ne semblait pas décidé à bouger.

Il sortit de sa rêverie en entendant les cris de l'animal qui avait été choisit pour la scène de western prenant maladroitement la place du coyote dans leur film à budget partagé avec une production made in Bollywood. Joachim regarda calmement Heike.

"De rien chaton... ne le prend pas mal, un réflexe... bref, de rien. Mais sincèrement je me moque qu'elle fasse la même chose pour moi, j'ai mieux à faire que d'espérer. Je ressortirais cette anecdote si ça peut avoir une utilité, mais c'est tout. Tu devrais décompresser un peu aussi..."

Claire, elle, semblait partager l'avis de Joachim sur le besoin de changer d'emplacement géographique et prit à son plus grand bonheur les devant ce qui eut pour effet immédiat de le transcender d'un sourire réapparu. Il serrait toujours sa main, et ce simple fait le comblait déjà d'allégresse, mais la voir tenter de le lever pour aller passer du temps avec lui dans une destination de son choix le transportait. Il ne résista pas et se laissa attirer par la jeune femme diaphane. Un sourire radieux sur le visage.

"Oulah... je ne conduis plus ! Heike, si tu veux parler ou décompresser, n'hésite pas à nous contacter ou descendre nous voir..."

La fin de sa phrase se faisait dans l'escalier et rendait une sonorité typiquement Looney Toons du personnage qui tombe de sa falaise en continuant de parler. La boucle était bouclé et l'image des cartoons combinée au cow-boy lui faisait penser à un des idoles de ses parents. Mais ce n'était pas tant son truc. Un personnage de dessin animé sortit d'un autre temps.

Cuisine

La soirée avait été difficile pour l'hybride. Après une chute étrange dans le dancefloor, qui s'était suivi d'une rixe avec un mutant, et pour se finir par le malaise de Nora. Cela était bel et bien une soirée étrange. L'avantage c'est que le félin c'était fait de nouvelles connaissances et ami. La première de cette soirée resterait Nora. Elle avait lu en lui, et elle seule pourrait dire si quelques chose clocherait dans l'esprit du félin. Il faudrait attendre par la suite, car pour le moment son état ne prêtait pas aux confidences. Son état allait sans doute se stabiliser avec ces deux personnes dans la chambre. D'ailleurs ces deux personnes étaient connus par le félin. Il y avait Adam Zachary, un professeur qu'il avait rencontré en Oregon. A ce moment là le félin se tapa les deux mains, comme ci il venait d'avoir un flash où une idée. Il venait de se souvenir qu'il devait lui parler de certaines choses, des évènements qu'il avait vécu avec lui. Il faudrait plus tard songer à ce rendez vous. Pour le moment le félin était seul dans ce couloir.

Claire et Joachim l'avait laissé comme lui voulait. Il n'allait pas gâcher leur soirée à eux aussi. Ils formaient tous les deux un couple amusant, une jeune muette et une personne ne manquant pas de discussion. A leur regards on savait qu'il y avait quelque de plus qu'une simple amitié. A leur départ Heike les salua, avec un sourire gentils, il ajouta juste avant qu'ils partent une phrase en attendant aucune réponse :

- Amusez vous bien !

Enfin seul … Oui seul comme la pierre ; comment s'habituer à cette solitude, après avoir échangé des pensée avec Nora Winter. A présent Heike ne voulait, ne désirait, ne souhaitait qu'une seule chose : la retrouver. Heureusement dans un sens qu'un professeur et une élève était dans sa chambre, car sinon il se serait permis l'audace d'entrer dans la pièce pour simplement prendre de ses nouvelles. Pour le moment le félin mit sa tête entre ses jambes, et resta patient. Il restait tout de même aux aguets afin de s'assurer que si quelqu'un venait, il ne resterait pas comme une statue et bougerai pour montrer qu'il était ouvert à toute conversation. Recroquevillé sur lui même il passait un film dans sa tête, le film de la soirée : Nora et Heike une histoire sur le point de commencer, où une idylle voué à l'échec ?

Espace repos

C'est une Ivy ronchonne qui monta l'escalier menant aux chambres en traînant les pieds. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que la soirée aurait été géniale avec Sven. Ils auraient raflé le concours en duo pour commencer. Sven aurait fait circuler le buffet sur ses nuages... Comme au bon vieux temps, avec les exosquelettes en moins.

Mais Sven n'était plus là.

En réalité, tout foutait le camp, et la rouquine se sentait totalement impuissante. Ca avait commencé lentement, avec le froid entre Anna et elle, puis le calvaire chez les NGX. Olivier qui abandonnait le navire en plein naufrage après l'épisode de l'Overmind où il avait tué la seule élève à qui Ivy avait envie de parler de sa mutation cutanée, laissant les élèves qui croyaient en lui et les profs dévoués à sa cause dans la panade pour aller faire le coq à la télé. Puis il y avait eu le départ de Sven, une idée lancée en l'air qu'Ivy n'avait pas vue venir. Angel en qui elle avait toute confiance, qui s'acoquinait avec l'ennemi en la personne d'Esther. Heureusement, Jenifer et Georgia restaient fidèles au poste ! Mais pour combien de temps ?
Tout changeait. Les saisons passaient, les bougies se soufflaient sur les gâteaux d'anniversaire, les élèves tombaient comme des mouches, et Ivy sentait même que les émotions qui se battaient en elle n'étaient plus tout à fait enfantines... Elle se souvenait encore du presque-baiser qui avait failli tomber sur Angel et elle le jour de l'attaque des profs. L'Irlandaise se demandait ce qu'il se serait passé si Olivier n'avait pas commencé à tuer tous les élèves présents à ce moment-là. Admettre qu'elle l'aurait fait, c'était aussi admettre qu'elle n'était plus une gosse. Et Ivy voulait désespérément rester une gosse.

"J'suis un garçon perdu moi, perdu et en plein délire." marmonna-t-elle en grimpant sur la rampe large de l'escalier plutôt que de gravir les dernières marches. Une Peter Pan, c'était ce qu'elle était. Le crocodile et l'horloge qui faisait tic-tac dans son estomac, c'était le monde, c'était la vie. Cette réalité-là, Ivy n'en voulait pas. Elle avait beau jouer l'indifférence permanente face à ces choses sérieuses, chaque départ, chaque mort, chaque pas qui la rapprochait de l'âge adulte l'angoissait à mort... Alors elle détournait les yeux vers un truc brillant, une barbe-à-papa, une chouette invention, et elle oubliait le tic-tac qu'elle pouvait lire partout autour d'elle.
Mais qu'Angel se détourne d'elle pour quelqu'un qu'elle vomissait ouvertement, c'était trop. Et Nathan avec qui elle avait certains atomes crochus... Ca aussi c'était confus. Elle, si indépendante, comment en était-elle venue à dépendre autant des autres, du regard des autres, de la reconnaissance des autres ? Qu'avait-elle à prouver ? Elle savait déjà qu'elle était parmi les meilleurs, même si personne ne le reconnaissait. Elle savait aussi qu'elle plaisait, même si elle adorait et détestait cette idée à la fois.

Que voulait-elle au juste ?

Des larmes de frustration aux yeux, elle arriva en haut et sauta au bas de la rampe sur le tapis du couloir des chambres. Heike, qui était parvenu si facilement à détourner Nathan d'elle, était recroquevillé par terre. Silencieuse, elle le regarda un moment, les mains dans le dos. L'homme-panthère figurait parmi les mutants qui pouvaient comprendre ce qu'elle ressentait quand sa transformation cutanée s'activait. Elle n'avait pour l'instant pas eu l'occasion de parler de ça à un mutant hybride. Mais le ressentiment irrationnel qu'elle éprouvait sur le moment pour Heike la dissuada de faire le premier pas. Elle avait toujours le professeur Volkov dans sa manche. Il était plus vieux en plus, il devait s'y connaître.

Sans mot dire, elle tourna les talons, et se dirigea vers la porte de la chambre de Laura. Elle n'avait pas vu sa disciple de toute la soirée, pas plus qu'elle n'avait vu Jessica d'ailleurs, et elle commençait à se demander ce qu'elles fichaient.

Elle frappa à la porte, puis ajouta :

"Hé, Laura ! C'est moi ! Où c'que t'es ! J'te cherche partout !"

Event, le Bar

Clac, clac, clac, c'était le bruit des chaussures de Nathan qui résonnait dans le couloir jouxtant le foyer de l'Institut où la fête battait son plein. L'israélien quant à lui s'éloignait du lieu des réjouissances sans vraiment savoir ce qu'il faisait : certes au départ il était parti du foyer où la liesse battait son plein pour savoir ce qui avait bien pu énerver l'irlandaise au point que cette dernière ne quitte la salle. Il savait bien qu'elle avait ses humeurs mais de là à partir d'une fête où elle pouvait donner libre court à sa bonne humeur et son égayement propre à elle même il y avait plus qu'un pas
Nathan pour sa part au fur et à mesure que ces propres pas le menaient en direction du hall commencait à douter du bien-fondé de sa petite entreprise, après tout ce n'était pas lui qui avait laissé tombé la jeune fille pour aller jouer les médiateurs, ce qu'il avait pas vraiment réussi au passage

Etait-il destiné à échouer dans tout les dessein qu'il essayait d'accomplir ???

Cette idée venait de le frapper de plein fouet alors qu'il venait d'atteindre le hall. Le clac-clac de ses talons frappant le sol avec régularité diminuèrent en cadence tandis que l'israélien prenait pleinement conscience qu'il n'avait pas réellement réussi quelque chose dans sa vie. Tout d'abord cela avait commencé à l'armée où il était devenu un de ces petits soldats qui obéissaient au doigt et à l'oeil avant de prendre un peu de galon et donner à son tour des ordres qu'il n'acceptait pas toujours. Où était-donc passé ses idéaux qu'il défendait chèrement alors qu'il n'était encore qu'un lycéen ???
Et puis il y avait l'épisode guatemaltèque où il n'avait même pas réussi à retrouver cette petite-fille ni même résolu le mystère du policier. Non il avait simplement changé de pays, il avait fui comme il avait fui son propre pays natal après avoir jetté le déshonneur sur sa famille. En faisant une petite introspection, il avait toujours fuit les problèmes même si il essayait de se donner un air faussement détaché comme si rien ne pouvait l'atteindre : en réalité c'était faux mais il cherchait sans cesse à fuir

Fuyard, lâche, pleutre, vaincu, évadé, fugitif

Les mots résonnaient avec une justesse des plus blessantes dans son esprits. N'était-il pas capable de faire face aux différents problèmes. Alphonse Daudet disait qu'il y avait du courage à fuir mais ce n'est pas vrai, fuir les problèmes c'est aussi fuir la solution qui nous permettrait de le résoudre
Sans s'en rendre compte, Nathan s'était arrêté au pied de l'escalier. Il semblait figé comme si le temps s'était distordu et était dans une réalité que lui seul pouvait percevoir. L'aiguille de l'horloge parcourait sa distance en vingt fois plus de temps que la normale avant que tout à coup il ne reprenne son cours de manière inexorable. Rien n'avait changé si ce n'est le regard de Nathan : il était déterminé, il n'allait plus faire un pas en arrière, seulement avancer aux devants des problèmes qui étaient devant lui

Et il allait commencer par s'excuser auprès d'Ivy, de l'avoir laissé tombée comme une vieille chaussette sale et trouée. Il monta les escaliers, le pas résolu comme si il venait de trouver une voie que Dieu lui avait montré, ce qui n'était pas totalement faux sauf que la voie en question il l'avait trouvé seul
Il arriva sur le perron du couloir où il put apercevoir dans l'aile des filles la fameuse panthère qui était dans la rixe que Nathan s'était empressé d'aller calmer tout en laissant l'irlandaise seule avec ses pénates

Mais cette fois ci, Nathan n'allait pas fuir : il devait s'excuser pour montrer que ses résolutions pouvaient tenir plus qu'une dizaine de secondes. L'israélien passa donc devant Heike sans s'arrêter pour se diriger vers la rouquine qui frapper à une porte en exhortant la seconde princesse de venir la retrouver
Nathan ralentit son allure en essayant de réfléchir à ce qu'il allait bien pouvoir dire

Dix pas... c'était bien beau d'avoir des résolutions... huit pas... il ne fallait pas arriver la fleur au fusil non plus... six pas... il se rapprochait de plus en plus et ne savait toujours pas quoi dire... quatres pas... son rythme cardiaque commencait à s'emballer, mais qu'est ce qu'il pouvait bien lui arriver.. deux pas... et merde, il était dedans et jusqu'au cou
Il se râcla la gorge pour attirer l'attention de l'irlandaise

"Malgré toutes les paroles que j'ai bien pu avoir sur les mufles et les goujats, je crois bien que je suis entré dans cette catégorie quand je t'ai lâchement abandonné sur la piste de danse..."

Il avait essayait de planter ses yeux dans les émeraudes de son interlocutrice pour essayer de capter son regard afin que cette dernière ne voie pas ses mains en train de se torturer derrière son dos. Et puis il cherchait aussi à savoir si il allait continuer ou non

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