[LeX 4.5] Inside Harmonie

La nuit était calme et tranquille. Amarenna avait lu un long moment avant de se coucher pour dormir. A dire vrai, elle avait dû éteindre seulement un quart d’heure avant la venue de sa professeure référente et venait à peine de s’endormir. Le réveil fut donc particulièrement douloureux pour la brunette. Celle-ci voulut poser quelques questions, mais, vue la tête de sa d’Esther, mieux valait oublier pour l’instant. Elle passa un pull par-dessus le bas de jogging et le débardeur qui lui servaient de pyjama ainsi que des baskets. A dire vrai, elle ne s’attendait pas à quitter l’Institut à cette heure-ci. Sinon, elle se serait réellement habillée. Elle fronça les sourcils en suivant Esther à l’extérieur pour monter dans un mini-van. Où allaient-elles ? Et où étaient les autres ? Ce n’est qu’après le départ qu’Aleph commença à leur expliquer ce qu’elles faisaient là.

Une mise en scène étrange. C’était le moins que l’on pouvait en dire. Amy bailla et regarda par la vitre du mini-van le paysage qui défilait alors qu’Esther reprenait. Ils avaient été trahis ? Elle s’en était doutée. Aussi se contenta-t-elle de hausser un sourcil, attendant la suite. Elle avait préféré agir en secret ? La preuve en image. A cette heure de la nuit, Amy pouvait difficilement être d’un naturel aimable. Elle était davantage cynique. Surtout lorsqu’elle était réveillée juste après s’être endormie. Elle profita de ce qu’Esther fouillait dans un sac pour dire avec une pointe d’ironie dans la voix :

« Si j’avais su ce que vous nous réserviez, je me serais couchée sitôt après dîner… »

Elle tourna la tête vers les vêtements qui étaient tendus vers elles et grimaça. Elle ne s’appelait pas Alixtilde, encore… Porter des vêtements vieux et usés passait encore, mais sâles… Elle grimaça de nouveau et attrapa des vêtements à sa taille. Il s’agissait, en l’occurrence, d’un jean troué aux genoux et au niveau des cuisses et d’un tee-shirt informe qui avait dû être dans un ton kaki mais qui, aujourd’hui, ne ressemblait plus à grand-chose. Plein de taches, trois fois trop grand pour elle, il ferait sans doute l’affaire si Esther l’avait sélectionné. Sous le tee-shirt, elle trouva à mettre un autre tee-shirt troué, à manches longues cette fois. Elle fut heureuse de ne pas avoir une glace dans laquelle se regarder. Elle enfila rapidement les vêtements, puis se tourna vers Esther et reprit sur le même ton que précédemment :

« Je suppose que ma marque au visage ne fera pas tâche là dedans… En espérant que la mutante que nous avons croisée ne sera pas sur place… Elle risque de nous reconnaître. Enfin, moi surtout. »

Elle marqua un temps de silence pendant lequel Esther poursuivit ses informations puis reprit :

« Un programme éducatif ? Rien que ça ? Des sociétés écran ? Une société au Canada ? Ca m’a l’air parfaitement bien implanté, tout ça… Ca ne peut avoir été créé il y a seulement quelques mois. C’est un projet de longue date. En gros, à part recueillir des infos, vous attendez quoi, de nous ? »

La question était simple, directe. Amy n’allait pas s’encombrer de détails. Elles n’avaient pas le temps pour ça. Dans dix minutes, elles seraient sur place, livrées à elles-mêmes.

« Vous voulez savoir combien ils sont ? Quels sont leurs projets et comment ils ont su qu’on allait se rendre à l’université ? »

En gros, ce devait être ça, elle ne voyait pas trop pour quelle autre raison Esther les aurait embarquées là dedans. Pourtant, un détail de taille se présentait devant les yeux d’Amy. Elle regarda à nouveau par la vitre et reprit, plongeant ses prunelles noisettes dans celles de l’israélienne :

« Pour combien de temps on est là dedans ? »

« Pas sûr que nous soyons les plus suspectes, Hjördis. En tout cas, nous éveillerons la méfiance. Deux nouvelles dans un groupe formé, même s’il y a des morts et des disparitions tous les jours, ça va éveiller la curiosité. C’est certain. » répondit la jeune femme sans un regard pour sa professeure.

Pourquoi elles ? Elle se posait la même question. Mais jamais elle ne l’aurait avoué. En même temps, elle préférait que ce soit elle, justement, plutôt que Laura. Pour Amy, ce n’était pas le genre de mission qui pouvait être mise entre les mains d’une enfant. Non pas parce que celle-ci serait incapable de s’en sortir, mais parce que ce serait lui faire courir un trop grand danger. Et ça, elle s’y refusait. Prendre soin des autres. C’était, sans doute, ce qu’elle faisait de mieux. Après avoir répondu à Hjördis pour éclairer la lanterne de pourquoi elles, même si ça n’était pas clair, Esther poursuivit sur comment elles auraient pu entendre parler d’Harmonie. Des flyers ? Des forums ? Cette institution était-elle donc si bien implantée pour qu’il soit si facile de la rejoindre ? Un instant, la manipulatrice d’ombres fronça les sourcils en frémissant. Ceux des hautes sphères uniquement risquaient d’avoir entendu parler de sa famille. Pas ceux de la base qu’ils allaient rejoindre. Pourtant, elle restait sceptique, espérant que rien ne remonterait aux oreilles de son père. Moins il en saurait, mieux ça serait. Mais elle devrait, quand même, essayer de ne pas se faire trop remarquer. Amy prit la copie de la discussion que tendait Esther, la parcourut rapidement avant de reporter son regard sur Esther.

« ToxicGothGirls ? Elle aurait pu choisir plus simple, votre amie… »

Elle enchaîna rapidement, Esther revenant sur la mutante de l’université :

« Nous devrons l’immobiliser. Je ne sais pas trop comment, par contre. En tout cas, sans la tuer, il faudra faire en sorte qu’elle soit incapable de rendre des comptes si elle nous aperçoit. »

Elle hocha ensuite la tête lorsqu’Esther leur conseilla de rester prudente. Amy, elle, ne ferait rien pour mettre la vie de sa coéquipière en danger. Si tout dégénérait. Celle-ci réussirait-elle à se défendre ? Si personne ne se jetait sur Amy comme la Méduse l’autre fois, elle-même saurait se débrouiller. Mais l’islandaise ?

« On reste ensemble. » fit-elle à sa comparse.

L’affaire de quelques heures. Pendant quelques heures, elles seraient livrées à elles-mêmes. Enfin, presque. Leur seul soutien viendrait d’un inconnu. Ce Sean qui conduisait le mini-van. Amarenna se plongea dans le silence. Elle ne fut pas la seule, d’ailleurs, puisque celui-ci se mit à planer dans l’air, lourd de menace. A l’arrivée, il lui sembla qu’Esther était pressée de repartir. Pour ne pas éveiller les soupçons ? Mieux valait se persuader que c’était bien le cas. Amy glissa son communicateur sous ses vêtements pour qu’il ne soit pas visible. Plus précisément, elle le glissa dans son soutien-gorge, espérant que personne ne viendrait le chercher là. Une poche, ce serait trop visible. Lorsqu’Amy aperçut le visage de leur ‘guide’, elle fronça les sourcils, méfiante, mais le suivit. Il semblait déjà connaître les lieux.

Ils arrivèrent bientôt près d’un bunker. Le local d’Harmonie. Mouais… Blackhole était sceptique. Elle le regarda crocheter la porte en silence. Il ne serait pas loin. Bonne ou mauvaise chose ? D’après Esther, il était digne de confiance. Elle décida de suivre les conseils de sa professeure et hocha la tête pour toute réponse alors qu’il disparaissait à leur vue. Elle reporta son regard sur le bâtiment au moment où une personne entrait.

« Bon. On y va. On a pas le choix, de toute façon… »

Amarenna commença alors à s’avancer pour entrer dans le bâtiment qui renfermait Harmonie. Si elle croisait quelqu’un et qu’on lui posait des questions, elle répondrait qu’elle et son amie étaient les ToxicGothGirls, ou TGG et qu’elles avaient connu l’endroit sur un forum. Qu’elles avaient besoin d’un abris et d’être parmi les leurs.

(d’avance pardon pour la médiocre qualité du post à venir)

Les deux jeunes femmes avancèrent vers le bâtiment. Amy regardait autour d’elle. Autant noter le plus de choses possibles. Ca serait toujours ça de pris si elles devaient fuir, ou pour lorsque les autres les rejoindraient. Plus elles en sauraient sur les lieux, moins elle perdraient de temps. Elles n’eurent guère de problèmes pour parvenir jusqu’à l’entrée du bâtiment. A croire que celui-ci était totalement libre d’accès. Contrairement à l’Institut, il n’y avait rien qui confirmait qu’elles étaient mutantes ou humaines. Jusque là, tout se passait donc pour le mieux, si l’on pouvait dire les choses ainsi. Mais la brune n’était pas dupe. C’était à partir de maintenant que les choses allaient commencer à se corser.

*Toi qui aimes les sensations fortes, depuis quelques jours, tu es servie…* songea-t-elle pour se donner du courage.

Oui, elle aimait les sensations fortes, mais pas non plus mettre sa vie ou celle des autres, surtout celle des autres, en danger. Mais elle n’avait pas le temps de penser à ce genre de choses. En entrant dans le bâtiment, son regard fut attiré vers la droite et vers une alcôve. Pour un peu, elle aurait eu l’impression d’être dans un hôtel. Mais cette impression disparut rapidement lorsque son regard se tourna vers la gauche et le réfectoire quelque peu scolaire des lieux. Et encore… Scolaire, c’était gentil. Elle se serait presque crue dans un hôpital. A cette idée, un frisson lui parcourut l’échine tandis qu’elles étaient abordées par une jeune femme. Celle-ci semblait particulièrement accueillante et ne tarda pas à leur poser quelques questions auxquelles Amy répondit aimablement. A première vue, il n’y avait rien là de préjudiciable. Mais il fallait garder l’œil ouvert, aussi restait-elle sur ses gardes. Leur hôtesse ne tarda pas à se présenter en tendant la main vers elle. Avec un sourire d’excuse, Amy préféra ne pas serrer celle-ci.

« J’m’appelle Millicent. »répondit-elle. « Désolée si je n’vous serre pas la main, mais… Je n’supporte pas les contacts physiques… Et j’suis sale en plus, contrairement à vous…

Elle espérait que son petit mensonge passerait comme une lettre à la poste. Avec un peu de chance, ce serait le cas. Elle recula d’un pas pour souligner son petit mensonge et éviter que la jeune femme ne les approche de trop près, tout en prenant garde à ne pas toucher Hjördis.

« Un… Un docteur ? » reprit-elle d’une voix hésitante.

Il n’était pas faut de penser qu’elle appréhendait une rencontre avec un docteur. Qu’allait-il leur faire ? Elle fronça légèrement les sourcils et se tourna vers Hjördis.

« On ne devrait peut-être pas rester… » fit-elle avant de se raviser lorsque Molly parla de manger. « Finalement… »

Elle posa sur Molly un regard qui se voulait affamé, laissant un instant le silence peser, comme si elle pesait le pour et le contre entre rester et partir. La dernière solution sembla l’emporter chez elle. Elle reprit donc, restant sur ses gardes comme un chaton apeuré :

« En fait, on sait pas grand-chose, sur vous. Juste que vous accueillez des mutants perdus, comme nous. Vous en êtes, vous ? »

Autant commencer quelque part, et savoir si tous ceux qui se trouvaient là en étaient. Elle enchaîna rapidement :

« On pensait pas trouver d’autres gens comme nous aussi facilement. En fait, on pensait vraiment pas qu’un centre pour mutants pouvait… Comment qu’on dit déjà… Etre aussi public ?

Elle marqua un temps d’hésitation en fin de phrase, comme si elle cherchait le mot exact. En fait, elle l’avait sur le bout de la langue. Mais prononcer cette phrase tout haut aurait, sans doute, risqué d’éveiller la méfiance de cette Molly. Surtout vu comment les deux Lex étaient habillées. Elle se tut donc, attendant déjà quelques réponses à ses questions. Elle se ravisa cependant et reprit :

« On a vu quelqu’un entrer avant nous. Un habitué ? On peut aller et v’nir comme on veut, ici, ou c’est comme une prison ? »

Le terme prison semblait lui avoir échappé. La jeune femme mit les mains sur sa bouche avant de s’excuser et de reprendre :

« J’suis désolée. J’voulais dire… Comme une école. Mais j’ai toujours considéré l’école comme une prison. Jamais aimé ça… »

Le comportement étrange d’Amy n’avait pas semblé perturber l’assistante sociale outre mesure. Tant mieux, après tout. Plus elle pourrait se faire discrète, mieux ce serait. Hjördis, elle, avait pris le rôle d’une jeune fille détachée qui semblait blasée par tout ça. Deux rôles de composition dans lesquelles on n’aurait pu s’attendre à les trouver. Cette idée donna envie de sourire à celle que la blonde considérait comme sa chef, mais elle se retint. Elle suivit la fameuse Molly et la vit sortir une carte magnétique avec stupeur. Cela commençait bien. Mais l’idée de la prison se faisait un peu plus forte à l’esprit de la brune qui, pourtant, ne pipait mot. La jeune femme avait peur. Comme sa coéquipière, sans doute. Mais elle ne pouvait le montrer. Elle inspira un coup et nota dans un coin de sa tête le nom de Ed et que quelqu’un serait à la réception.

Molly commença ensuite rapidement les explications. Elle n’était, semblait-il, pas une mutante. Aucun membre du personnel d’Harmonie ne l’était, à l’en croire. La jeune femme en était étonnée et le laissa voir.

« J’croyais que tous les non mutants étaient contre nous ! » s’exclama-t-elle en restant dans son rôle de composition.

En même temps, en elle-même, elle ne pouvait s’empêcher de trouver le discours de cette Molly étrange. Comme s’il s’agissait d’un texte appris par cœur. Elle repensa un instant aux déductions qu’ils avaient faites, Nathan et elle. Ils avaient évoqué la possibilité d’une secte. Et c’était tout à fait ce qui revenait à l’esprit de la brune en cet instant. Un frisson lui parcourut l’échine. Dans quoi Esther les avait-elle fourré ? La possibilité de pouvoir partir au matin était rassurante. Mais était-ce la stricte vérité ? Rien ne pouvait le prouver. Elle suivit leur guide jusqu’au coin cuisine tandis que celle-ci expliquait qu’elles ne pourraient manger que des restes. A l’annonce du repas, Amy ne put s’empêcher de grimacer. Son côté végétarien, sans doute…

« Euh… Vous avez des fruits ? Je mange pas d’viande… »fit-elle avec un sourire contrit.

Elle devait, sans doute, donner l’impression d’être petit à petit plus en confiance, comme apprivoisée. Et c’était l’impression qu’elle voulait donner. Celle de la méfiance de l’inconnu. Elle continua à suivre l’assistante sociale à travers le sas, puis jusqu’au douche collective. Son regard fut attiré par la porte blindée. Elle regretta de ne pas pouvoir faire la connaissance des autres. C’aurait, sans doute, été intéressant et relativement important, mais apparemment, impossible. Elles verraient sans doute un peu plus tard… En attendant :

« Il y a quoi, derrière cette porte ? » demanda-t-elle à Molly lorsque celle-ci fut revenue avec deux serviettes de bains.

Elle prit celle que lui tendait Molly, prenant garde à ne pas la toucher comme elle l’avait dit précédemment puis se tourna vers la douche avant de reposer son regard sur la femme, visiblement gênée.

« Euh… est-ce que, euh… On pourrait rester seules pour se doucher ? »

Elle craignait, déjà, que son communicateur ne se retrouve à la vue de la femme. Mais elle y ferait attention, de toute façon. Ensuite, clairement, elle n’avait pas envie de se retrouver nue devant une inconnue. Même devant sa coéquipière, l’idée la dérangeait quelque peu. Mais bon. Enfin, elle avait plus ou moins envie de s’approcher de la porte blindée pour l’observer de plus près en attendant de pouvoir y revenir lorsqu’elles seraient supposées dormir.

Elle attendit donc la réaction de la femme, et si possible sa sortie, tout en s’approchant de la porte blindée, comme si elle voulait juste un peu d’intimité, devant laquelle elle ôta ses vêtements en prenant garde à ne pas mettre à jour son communicateur, tout en observant discrètement celle-ci pour voir s’il fallait un pass magnétique ou pas pour l’ouvrir. Un tel outil semblait, effectivement nécessaire pour ouvrir la porte. Et le tour de passe passe d'Amarenna lui permit de dissimuler le communicateur.

Molly, visiblement ne semblait pas gênée de la situation. Elle répondit aux questions d'Amarenna dans l'ordre.

"Je crois qu'il sera possible de vous trouver quelques fruits, bien évidemment. Et non, bien sur que non mutant ne rime pas forcément avec anti mutant...". Et elle, décocha un magnifique sourire à la jeune LeX.

"Pour la porte... Il s'agit tout simplement, d'une remise... Rien de bien important en somme. Mais nous sommes obligés de la fermer, vu que tous nos pensionnaires ne sont pas aussi honnêtes qu'ils le prétendent"

Clin d'œil et sourire à nouveau.

"Vous laissez seules ? Pourquoi faire ?"

Et commençant à se déshabiller, Molly poursuivit :

"Une douche me fera du bien à moi aussi... Et puis, nous sommes une communauté !"

Les jeunes LeX remarquèrent sur le corps de Molly un premier tatouage suspect...

Puis un deuxième...

La présence de la femme ne rassurait pas Amarenna. Surtout lorsqu’elle déclara qu’elle allait rester là et prendre une douche avec elles. La jeune femme n’avait qu’une envie, la voir partir pour se retrouver seule avec sa coéquipière. Les lieux lui faisaient réellement l’effet d’une prison. Etre prise au piège. Cela lui rappelait ses années d’internat avant le retour des siens aux Etats-Unis. A ce souvenir, la jeune femme fut parcourue d’un frisson et posa sur Molly un regard méfiant. La vision de ses tatouages fit se froncer les sourcils de la brune tandis que Hjördis se mettait entre les deux brunes. Etonnemment, Amarenna en ressentit du soulagement. Elle s’admonesta intérieurement et reporta son attention sur sa douche qu’elle prit, comme l’islandaise un peu plus chaude que nécessaire et sursauta lorsque Molly poussa un cri strident. Elle porta rapidement son attention sur celle-ci qui, déjà, s’éloignait sans faire plus attention à ce qu’il se passait dans la pièce.

Amarenna l’observa quelques secondes, puis fit signe à Hjördis de la surveiller. La brune s’approcha alors des vêtements de l’assistante sociale pour les fouiller rapidement et prendre le pass-magnétique qu’elle l’avait vu utiliser. A l'exception du pass, il n'y avait rien d'intéressant.

Elle retournera ensuite du côté de ses vêtements pour se rhabiller rapidement, mettant cette fois le communicateur dans une poche avant et cacher le pass dans sa poche arrière. Quelques instants plus tard, un homme entra, des lunettes noires sur les yeux. A nouveau, Amy sentit la nervosité la gagner. Elle était pressée de sortir de là. C’était le moins que l’on pouvait en dire. Mais pour l’instant, il fallait tenir le coup. Elle hésita à prendre la parole. Elle n’avait, une chose était sûre, aucune envie de lui adresser la parole. Mais n’avait, sans doute, guère le choix.

« Il y a beaucoup d’autres mutants, ici ? » fut sa seule question pour le moment.

Elle jeta ensuite un coup d’œil rapide à Hjördis et sortit à son tour de la salle de bains.

*
* *
* * *

Une grande famille, hein ? Amarenna était sceptique. Cela pouvait d’ailleurs se voir à la moue dubitative qu’elle arborait. Pour autant, elle ne répondit rien. Elle n’avait qu’une hâte, sortir de là. Quitter ces lieux qui lui rappelaient plus une prison, une secte, qu’un asile pour mutants. Rien qu’à l’idée de rester là, elle frémissait. A nouveau, l’homme utilisa un pass magnétique pour déverrouiller l’accès à une des chambres. Des lits superposés. Visiblement, elles seraient six au maximum. Mais, au moins, ne les avaient-ils pas séparées. C’était déjà une bonne chose. Amy retourna la tête vers l’homme lorsqu’il prit la parole. On aurait dit un texte appris par cœur et récité par un robot. A nouveau, la Lex frémit. Il finit par leur tendre un comprimé, pour les aider à dormir. La jeune femme commença par refuser de le prendre, mais, devant l’insistance du ‘docteur’, elle finit par le mettre dans sa bouche, prenant garde à ne pas l’avaler avec pour but de le recracher dès qu’il aurait le dos tourné. Ce qu’elle s’empressa de faire. La lumière ne tarda pas à s’éteindre et Amy remarqua une petite lumière rouge clignotante. Elles étaient filmées, vraisemblablement. Hjördis s’était installée sur un lit, Amy fit de même, prête à attendre de longues heures. Il était hors de question pour elle de dormir.



Finalement, après un temps qui lui sembla avoir duré une éternité, la porte s’ouvrit à nouveau sur trois jeunes filles un peu étrange. Amarenna se redressa lorsque l’une d’elles prit la parole et fronça les sourcils. Etaient-ce les leurs qui arrivaient enfin ? Le soulagement se peignit un instant sur son visage avant qu’elle ne reprenne le masque diplomatique d’impassibilité. Hjördis fut la première à réagir. Visiblement, elle s’était chargée des communications avec Sean. Amy l’avait remarqué dans les vestiaires. Toujours est-il qu’elle parla de façon à poser en même temps une question à laquelle la fille au mug répondit d’une voix tout aussi mécanique que celle du docteur. Allez les attendre en bas ? Rapidement, une des jumelles enchaîna et Amy tourna la tête vers elle. Leur meilleure amie ? Blackhole était sceptique. Pourtant, elle répondit d’une voix sans entrain :

« Allons-y, alors. »