Préparation du repas

Abords

Carrie arriva au feu de camp et remarqua que beaucoup d'élèves se trouvaient déjà près du feu. Elle déposa sa lourde charge de bois qu'elle avait été chercher dans la jungle sur le sol, à quelques mètres des nombreux élèves qui semblaient faire un rituel étrange autour des flames. L'avocate haussa les épaules. Ils pouvaient bien s'amuser comme ils le voulaient...Ils avaient encore le temps après tout. L'avocate se pencha vers un gros morceau de bois et, donnant un petit coup dessus, elle le divisa en plusieurs petits morceaux pour alimenter le feu. Elle fit de même avec toutes les grosses branches sèches qu'elle avait trouvé en fouillant systématiquement dans la jungle...Dans un environnement aussi humide, elle ne pouvait que s'en féliciter.

Laissant derrière ses morceaux de bois, elle alla chercher quelques provisions qu'ils avaient emportés avec eux. Sur une des tables qui avaient été montées pour permettre aux élèves de manger, Carrie déposa ses bras chargés de maïs. Elle entreprit d'épelucher les épis, tout en regardant les jeunes autour du feu. Épis après épis, elle les déshabilla et les déposa dans un tas à ses pieds. Elle pourrait aller jeter les pelures dans la jungle. Dans un grand chaudron rempli d'eau, elle plaça les épis dorés prêts à la cuisson.

D'un revers de la main, elle essuya son front en sueur et soupira, les yeux toujours rivés vers les mutants qui passaient quelques bons moments autour du feu de camp. Carrie sourit en leur direction et continua d'épelucher les épis de mais avec distraction. Elle riva son regard vers le chaudron et pensait qu'il lui faudrait aller déranger les élèves pour faire le repas...Elle ne voulait pas gâcher leur moment. Elle trouverait bien le moyen de faire cuire les maïs. Quitte à faire un deuxième feu, à part. Et aussi elle devrait quelque chose d'autre pour manger avec le maïs pour les élèves difficiles qui ne mangeait pas leur légumes. Comme la New-Yorkaise qu'elle était en train de devenir, elle pensa naturellement aux hot-dogs. Hum...Un vrai repas de camping: Du blé d'inde et des hot-dogs. Mais la jeune femme restait immobile, perdue dans ses souvenirs de campings et de pêche.

Sortant à toute allure de sa tente où Alixtide, Georgia et Camille s'étaient incrustés dans sa conversation avec Kitty, Kalalli vint là où il y avait le moins de monde, et éloigné du feu central.

Il avait terriblement chaud. Le visage trempé de sueur, pâle comme un cachet d'aspirine et le front étrangement froid, il avait la vision troublée et la démarche vacillante. Avec la bouche ouverte et une respiration bruyante, il ressemblait largement à un zombie. L'afflux de salive continuait à se faire et il ne cessait de la ravaler. Il pensait qu'il allait vomir, alors autant se cacher au maximum. Vomir en publique, c'était vraiment gênant et dégoutant pour les autres.

Kala n'aperçut que Carrie Marcin qui faisait il ne savait pas trop quoi, et sur le moment, il s'en moquait largement. Se trouvant le premier arbre qui faisait suffisamment d'ombre, il se laissa tomber lourdement contre, légèrement de côté, les yeux fermés, alors qu'il s'essuyait le front d'un revers de poignet. La tête légèrement penchée en arrière, il respirait de façon saccadée.

Comment pouvait-on survivre dans de si grosses chaleurs ? Lui n'était fait que pour les températures relativement basses. Et il recommençait déjà à avoir envie de vomir. Pourtant rien ne venait à part beaucoup de salive.

Qu'est ce qu'il n'aurait pas donné en cet instant pour pouvoir retrouver son Nord canadien bien frais...

Perdu dans sa concentration sur les étranges sensations que lui procuraient son corps, l'Inuit ne vit pas arriver Carrie. Il l'entendit juste lui demander de se déshabiller ce qui laissa perplexe le jeune garçon. Ca lui rappelait tellement l'Inde...

Un peu perdu, il ne bougea pas, pour voir si elle réagissait d'une manière quelconque. Il entendit simplement un peu d'eau couler. Puis à nouveau, le professeur répéta mais cette fois en expliquant. Pour avoir moins chaud, se déshabiller. Certainement, mais il n'allait tout de même pas se mettre complètement nu ? Après Alixtide et Georgia, ca faisait beaucoup de monde qui voulait le dénuder ! Elle parla ensuite d'une boisson qu'il faudrait boire. Aucun soucis là dessus. Kalalli avait suffisamment soif pour boire un tonneau d'eau !

Une dernière fois, elle lui répéta de retirer ses vêtements et de boire. Il jeta un coup d'oeil autour de lui. Les personnes les plus proches restaient un peu éloignées. Personne ne ferait attention à eux. A lui surtout. Il se dit un "et puis zut" et retira sa chemise blanche et ses baskets-chaussettes. Le bermuda, fallait pas rêver.

Mal à l'aise comme pas deux dès qu'il jugeait avoir un peu trop de peau non couverte, il attrapa la bouteille d'eau de sport et commença à boire alors que sa vision se troublait dès qu'il ne respirait pas pendant quelques secondes.

Concentré sur une touffe d'herbe, il bu en quelques fois la bouteille sans relever le museau vers la professeur. Une fois terminée, il la posa à côté de lui et s'allongea en T près de l'arbre qu'il avait choisi pour lui faire de l'ombre en arrivant. Les yeux fermés, face contre ciel, son torse se relevait et rabaissait rapidement, signe d'une respiration forte, bouche ouverte, comme s'il venait de courir un marathon.

Ce qu'il pouvait être mal. La seule chose dont il avait envie était d'être de nouveau dans un endroit frais. Même l'institut à une température normale. Ou sa chambre. N'importe quoi d'autre que cet endroit chaud et humide... Il sentait des picotements sur ses tempes qui s'amplifiaient. Rouvrant ses yeux, il remarqua qu'un voile blanc lui masquait pratiquement tout ce qu'il pouvait voir. Les sons s'éteignirent lentement. Il entendait tout juste le son d'une flute très joli... Kala pensa qu'il devait divaguer.

A moitié dans les vapes, Kalalli sentit d'agréables sensations de froid sur le torse puis sur le front qui se propagèrent sur le cou. Il entendit la professeur l'appeler mais il était trop bien pour répondre.

Soudain, il sentit une claque qui lui parut monumentale lui faire tourner la tête. Puis Carrie lui parla de son ton froid habituel. Mais une phrase lui resta en tête : "Que vous ayez grandit dans un frigo ou non...". Déjà réveillé par la première baffe, il sentit une seconde lui faire bouger la tête. Il ouvrit les yeux à ce moment là alors que Pulse lui arrosait les jambes.

L'Inuit se redressa sur ses coudes en la fixant dans les yeux, le regard probablement plus dur qu'il ne l'avait habituellement. Elle n'avait pas le droit de lui dire aussi ce genre de chose. Déjà que c'était méchant de la part des autres élèves en général de lui faire ce genre de remarque, mais de la part d'un professeur, c'était encore moins acceptable.

Les picotements sur ses tempes avaient disparu et il se sentait déjà beaucoup mieux. L'eau spéciale sportif devait faire son effet et le refroidissement était efficace. Un peu énervé sur le coup par les paroles de Carrie et par la seconde claque, il aurait bien lâché quelque chose de cinglant pour changer, si ça avait été un élève en face de lui, mais là, il se contenta d'un : " Je viens pas d'un frigo. C'est méchant... " sur un ton peu assuré.

Conscient malgré tout qu'elle venait de l'aider, il dit sur un ton plus gentil :

" Merci de votre aide professeur. Je suis pas habitué à de si grosses températures... Je ferai attention maintenant. Je prendrai beaucoup d'eau. La sieste dans la tente était une mauvaise idée je pense... "

Carrie soutint le regard de Kalalli avec une certaine satisfaction. Il était froid et dure...Et cela lui montrait que le jeune mutant n'était pas fait en chocolat après tout. Il y avait de la substance à quelque part. Elle ne sourit toutefois pas pour montrer qu'elle appréciait la réaction qu'il avait eu. Non qu'elle avait aimé le regard dur, car si la situation avait été différente, elle ne l'aurait pas toléré. Mais au moins, cela montrait qu'il n'était plus concentré sur le fait qu'il faisait chaud, ni sur sa petite personne qui agonisait sur le sol. Il était préoccup par ce qu'elle lui avait dit. Les compresses et les petites - toutes petites - giffles aussi avaient surement aidé.

"Non en effet, Monsieur Renand. Vous ne venez pas d'un frigo. Bien réveillé, maintenant?"

Les chances étaient que si elle avait essayé d'aider Kalalli avec des mots d'encouragement ou quelques gentilles paroles, il se serait appitoyé sur son sort. Elle ne s'excuserait pas pour ce qu'elle avait dit, car c'était sans doute cela qui l'avait sortit en grosse partie de sa torpeur. La professeur fronça les sourcils lorsque finalement, il la remercia et lui expliqua ce qui n'avait surement pas aidé pour sa situation. Il était certain que le fait de se reposer dans un endroit fermé comme une tente n'était pas l'idéal. Il pouvait se reposer, mais il aurait du s'étendre à l'ombre, à l'extérieur, comme il venait de le faire. Ou demander aux professeurs d'aller à l'intérieur du jet pendant un moment.

"Même si vous n'avez pas soif, buvez. D'ici la fin de la journée, je ne veux pas vous rammasser à la petite cuillère." lui dit-elle d'une voix dure.

Malgré le ton de sa voix, la professeure se faisait quand même du soucis pour le jeune homme. Elle ne laissa pas paraitre sauf pour quelques secondes, lorsqu'elle lui dit:

"Tout est dans la tête...Ignorez la chaleur."

Carrie se détourna rapidement et marcha vers le gros chaudron dans lequel elle avait mis les épis de maïs. Tout est dans la tête...La professeure pensa quelques secondes à faire croire au jeune homme qu'elle avait des comprimés pour enlever la chaleur et ne lui donner qu'un aspirine tout simple...Mais elle se dit qu'elle garderait son idée de placebot en dernier recours.

" Oui ca va mieux maintenant professeur. " répondit-il. Puis il hésita avant de rajouter :

" En plus Alixtide et Georgia... Enfin... Ils m'ont rappelé un mauvais souvenir. " tenta-t-il de se justifier, comme si ça pouvait tout expliquer. Il se sentait idiot sur le coup. Kalalli ne sentait pas très en confiance avec Carrie. Elle lui paraissait bien trop froide ce qui le rendait mal à l'aise. Il avait constamment l'impression de la déranger. Il préféra ne pas continuer sur le sujet. Elle lui demanderait peut être de détailler, mais dans le cas contraire, il se tairait. Il n'en avait parlé qu'avec Juliette.

Le conseil qu'elle lui donna ensuite ne fit que confirmer cette pensée. Elle avait eu cette voix si dure qu'il acquiesça gravement, honteux de la situation dans laquelle il s'était mis. Maintenant il savait qu'il devait toujours boire, même si la soif ne se faisait pas ressentir. Etrangement, il sentit un peu de compassion lorsqu'elle lui dit que tout était dans la tête. Kala fit mine de ne rien remarquer, un peu surpris par le ton.

Finalement, elle se retourna vers son chaudron et instantanément il pensa à sa conversation avec Juliette il y avait déjà un certain temps, où il s'était amusé à imaginer l'ensemble du corps professoral dans les tréfonds de l'Institut en train de préparer d'étranges mixtures et de décider du destin des élèves. L'Inuit avait justement imaginé Carrie avec un chapeau de sorcière, en train de touiller énergiquement quelque chose dans un chaudron avec une grande cuillère.

Cette petite pensée le fit pouffer tout seul, bien qu'il se retint immédiatement et fit passer son début de rire pour un éternuement. Ou il tenta tout du moins. Restant un peu à l'ombre, il se plaça contre l'arbre toujours assis, chemise à portée de main pour se rhabiller dès que quelqu'un approcherait. Il se sentait vidé de ses forces à tel point qu'il avait de nouveau envie de dormir. Mais cette fois, pas dans une tente !

Il soupira puis ferma les yeux lentement. Il n'avait pas prévu de dormir à nouveau mais juste de se reposer. A ce stade, il ne voulait même plus se contrôler vraiment, ça viendrait comme ça viendrait. Il n'avait rien d'autre à faire à part visiter les alentours, ou discuter avec Carrie. Mais il doutait vraiment qu'elle ait envie de parler. Ce n'était pas vraiment son genre...

Alors autant somnoler contre son "baobab" de l'ile mutante. Au moins il serait tranquille, et il pourrait récupérer !

"Ne les laissez pas vous bousculer, Monsieur Renand. Personne n'a le droit de vous faire sentir mal. Ne leur laissez pas le droit." dit alors Carrie avant de retourner à la préparation du repas.

Elle alluma un deuxième petit feu pour faire cuire les épis de maïs et déposa avec facilité la grosse marmitte sur les flammes. Elle marcha rapidement jusqu'aux provisions et revint avec des sacs de pains à hot-dogs et des paquets de saucisses pour tous. Elle alla aussi chercher un petit barbecue de camping. Elle vérifia si il y avait assez de propane pour allumer comme il le fallait le barbecue et l'installa correctement dans le barbecue. Elle alla alors chercher des assiettes en carton et des condiments pour garnir les hots-dogs. Elle trouva deux grosses bouteilles de ketchup aux tomates et de moutarde américaine. Carrie s'installa alors sur une buche pour attendre que l'eau dans la marmitte commence à bouillir avant de commencer la cuisson - ou plutôt la grillade - des hots-dogs sur le petit barbecue. Elle soupira et regarda le jeune mutant qui se reposait. Elle l'entendit pouffer de rire et demanda d'une voix calme:

"Qu'est-ce qui vous fait rire, Monsieur Renand?"

Elle voulut ajouter qu'elle voulait seulement savoir, qu'elle ne voulait pas le punir ou quoi que ce soit...En fait, Carrie pensait que rire un petit peu, elle-même ne pourrait pas lui faire de tord. Mais dans cette jungle maudite avec les évenements qui se préparaient, elle ne pouvait rien trouver de bien amusant qui pourrait la faire rire.

Oups ! Carrie l'avait entendu rire et lui demandait la raison ! Sa voix était calme, mais pouvait-il pour autant lui dire toute la vérité ? Probablement pas. Quoique... Que risquait-il dans le fond ? Ce n'était pas méchant. Et puis les professeurs peut être même se racontaient des trucs sur eux. Alors pourquoi pas le contraire ? Il essaya de trouver le début de l'histoire et de se replacer dans la situation où il avait imaginer la scène :

" C'était après le retour de la première mission en Inde. Je discutais avec Juliette de la difficulté de gérer à la fois les cours et les missions qui s'enchainaient parfois rapidement. Et pour plaisanter, j'avais dis que vous faisiez exprès de nous balloter d'un bout de la terre à l'autre, mais jamais près de l'Institut. "

Réfléchissant un instant, il reprit :

" Faut dire que j'ai été à Paris, à Bikaner en Inde, à Moscou puis à nouveau en Inde. Donc ça faisait perdre beaucoup de temps à voler et j'avais imaginé que vous le faisiez exprès pour qu'on rate nos études et qu'on redouble plus souvent. Comme ça on resterait plus longtemps à l'Institut puis on ferait davantage de missions. "

Enfin ça n'expliquait pas pourquoi il avait pouffé. De toute façon, il ne pouvait plus s'arrêter en cours d'explication :

" Du coup j'ai imaginé la majorité des professeurs dans une salle cachée du sous sol ressemblant à un fond de château hanté, avec des grimoires, des toiles d'araignée, de vieilles tables, des bocaux avec des yeux et des trucs de ce genre en train de décider du destin des élèves. Et vous... "

Hum. Allait-elle bien le prendre ? Il fallait que ça passe pour quelque chose de gentillet.

" Je vous avais imaginé en sorcière en train de touiller un grand chaudron avec une longue cuillère. Et le fait de vous avoir vu avec le chaudron là, même si ça remonte à loin, ça m'a fait repenser à ça d'un coup. "

Il lui sourit pour essayer de ne pas paraître moqueur. Ce n'était pas du tout le but de l'opération. Kalalli but une gorgée d'eau en espérant qu'elle le prendrait bien. Ca serait idiot de se mettre un prof à dos à cause d'un bête truc de ce genre. Mais se faire traiter de sorcière, ce n'était peut être pas très agréable à entendre. Tout doucement, il rajouta en rougissant :

" Enfin ça veut pas dire que vous ressemblez à une sorcière hein... "

Kala baissa les yeux, rouge de gêne. Tout compte fait, il aurait peut être mieux fait de ne pas dire la vérité. Et puis si Carrie s'énervait, peut être qu'elle lui remettrait des baffes ? Non, quand même... Il soupira en regardant une touffe d'herbe sèche près de lui. C'est alors que Claire arriva. Cette fois il était encore plus gêné.

L'Inuit était resté un peu mal à l'aise depuis l'affaire "bisous" du jardin. Il rougissait à chaque fois qu'il y repensait. En même temps, c'était la première fois qu'on lui faisait un bisous sur la bouche. Une sorte de "premier rapport" au sexe opposé, même s'il avait conscience que tout ceci n'était qu'une erreur. Il se reconcentra sur la même touffe.

Il y avait des choses qui changeaient. Kalalli ne pouvait plus être l'enfant qu'il avait été jusque là. Tout semblait devenir différent lorsque c'était en rapport avec une fille. Il avait l'impression d'émettre des signaux à la moindre parole qu'il offrait que les filles interprétaient. Il se sentait limité dans ses actions, de peur d'être jugé. Peut être même encore davantage qu'avant.

Kalalli releva les yeux en espérant que peut être il serait seul. Mais Carrie et Claire étaient toujours là. La situation était tellement gênante. Et en plus... la muette l'observait. Il lui donna un sourire gêné très rapide avant de baisser encore une fois les yeux et de remarquer qu'il était torse nu.

Se saisissant soudainement de sa chemise, il la remit en toute hâte comme si une guêpe venait de le piquer. La sensation n'était pas très agréable avec la chaleur, mais il était pudique à un point presque maladif et détestait exhiber la moindre partie de son corps au dessus du genoux ou au delà du coude. Pas qu'il ait à avoir honte de quoi que ce soit, mais c'était sans doute dans les moeurs inuits. C'était d'ailleurs pour ça qu'il n'avait jamais appris à nager. Personne n'avait été capable de le mettre en maillot de bain.

Il redressa son regard et le pointa sur Claire, mal à l'aise. Elle devait le prendre pour un taré à cet instant là. Il remarqua qu'elle avait un livre. Peut être que briser le silence aiderait à détendre l'atmosphère ? D'une voix peu assurée, il demanda :

" Qu'est ce que... tu lis de beau ? "

Claire regardait un Kalalli gêné jouer avec une touffe d'herbe contre le sol. Elle pencha la tête un peu vers lui pour tenter de croiser son regard sans grand succès. Elle se sentit un peu mal à l'aise, avec l'impression pure et simple de le déranger. Et il semblait quand même assez gêné lui même. Lorsqu'il remonta les yeux vers elle en lui faisant un rapide sourire, Claire le lui rendit, un peu soulagé qu'il la regarde et sourit. Un sourire gêné, certe.. Mais c'était quand même un sourire. S'il fallait qu'il lui en veule, lui aussi..

Les yeux de Claire s'écarquillèrent un peu lorsque Kalalli s'activa pour se rhabiller à la vitesse turbo. Avait-il peur qu'elle lui saute dessus? Ce n'était pas le premier garçon qu'elle voyait torse nu, quand même! Elle travaillait dans une piscine! Il se détourna rapidement d'elle, faisant presque comme si elle n'était pas là. La muette détourna également lentement la tête pour regarder ses pieds, sentant ses oreilles devenir chaudes et une boule se former dans sa gorge. Est-ce que... Non, c'était pas possible. C'était surement juste qu'il n'aimait pas qu'on le voit torse nu... Quoiqu'il était torse nu en présence de Mlle Marcin lorsqu'elle était arrivée... Cela voulait dire que...

Il croyait donc qu'elle l'aimait bien. Et c'était pour ça qu'il se cachait, de peur d'éveiller des pulsions sexuelles (inexistantes) chez la jeune femme. Du moins, c'est ce qui traversa l'esprit de Claire au même moment. La muette se prit la tête entre les deux mains, posées contre ses oreilles pour les refroidirs. Mais qu'est-ce qu'elle avait fait! Elle se mettait son premier amour et un de ses coéquipiers à dos en même temps, juste avant qu'ils se jettent dans une mission suicidaire! Bravo, Claire!

Libérant sa tête de ses mains, Claire leva les yeux vers le feu en soupirant légerement. Comment lui faire comprendre qu'elle l'aimait beaucoup, mais en tant que le coéquipier qu'il était. Le regard de Kalalli revint vers elle, aussi elle tourna le visage vers lui, également mal à l'aise. Le livre! Oui, c'était une bonne idée! Détourner l'attention vers autre chose! La muette se contenta de le lui tendre pour qu'il puisse voir de quoi il s'agissait: rien d'autre que Hamlet.

Elle leva les yeux vers le jeune garçon pour voir sa réaction puis, pour lui faire mieux comprendre ce que c'était, lui pointa un mot qui se trouvait sur la couverture, juste au dessus du dessin d'un crâne et du nom de l'oeuvre: ...classiques du THÉÂTRE... Mais la conversation ne devrait pas s'arrêter comme cela. Claire se mordilla l'intérieur de la lèvre avant de tirer de sa poche un crayon de plomb, et d'ouvrir le livre pour en sortir le signet; bout de papier rose collant qui semblait être tiré d'un paquet de Post-It.

Claire, sur le papier, a écrit:Tu connais?

La muette lui tendit le livre. Approchant son visage en se mettant de côté avec un bras pour se retenir, l'Inuit put lire "Hamlet" avant qu'elle ne lui montre "Classiques du théâtre" afin qu'il saisisse mieux le type de contenu. Elle écrivit ensuite quelque chose sur un post-it rose. Claire lui demandait s'il connaissait. Il lui répondit en reportant son regard vers elle :

" Juste de nom... En cours on a pas étudié beaucoup de pièces. Et seul, je préfère lire des nouvelles ou des recueils de poèmes. Mais bon, on avait pas les moyens de s'acheter des livres pour loisir et même la bibliothèque nous paraissait un peu chère... On achetait surtout le nécessaire à vivre. "

L'Inuit racontait un peu sa vie mais ça faisait toujours quelque chose à dire plutôt que répondre simplement un "bof" à sa question et repartir dans des minutes silencieuses. Décidant de poser une question à son tour, il lui demanda :

" Tu aimes beaucoup lire toi ? Tu as plein de livres ? " demanda-t-il avec un soupçon d'intéressement non dissimulé. " Tu préfères quoi comme genre ? ". Après tout, ce n'était pas parce qu'elle lisait du théâtre que c'était la seule chose qu'elle aimait.

Claire lui répondit qu'elle lisait beaucoup. Forcément, quand on retirait les conversations avec les copines par téléphone, il ne restait plus grand chose à faire dans la vie d'une fille. Elle devait donc avoir plus de temps que la majorité pour lire. Puis la muette lui apprit que son lycée avait une bibliothèque. La chance ! Celle de son collège était toute petite et contenait surtout des doubles des livres de cours.

Lorsqu'elle aborda la question du théâtre pour les muets, Kalalli essaya de comprendre ce qu'elle voulait dire. Il pouvait tout à fait imaginer que ces personnes étaient peut être les plus douées pour faire passer les sentiments par le visage et même le corps de façon plus globale. Mais interpréter en langage des signes, ça devait être... bizarre. L'Inuit avait du mal à voir dans une pièce silencieuse avec deux acteurs muets une discussion en langage des signes dans une comédie. Signe de main du premier, réponse de l'autre, autre phrase du premier, le public éclate de rire juste parce qu'il a bougé un doigt d'une manière spéciale et pas d'une autre, lançant un quiproquo ? Et puis il fallait être près pour bien voir, limitant l'assistance. Il était donc quelque peu perplexe même s'il pouvait comprendre que ça ne soit pas nécessairement limité qu'à ceux dotés de paroles. Il les imaginait plutôt dans la danse contemporaine.

La KozaX s'étira les jambes avant de regarder le feu, pensive. L'Inuit n'osa pas l'interrompre dans sa réflexion. Il le fixa également, se demandant comment des gestes pouvaient constituer un langage à part entière. Le garçon connaissait de vue à quoi il ressemblait, mais l'apprendre lui paraissait impossible. Puis la muette lui tendit le post-it où elle avait rajouté que son mutisme l'handicapait beaucoup pour qu'elle s'exprime. Rien de plus normal.

Kala essaya de s'imaginer muet. Dans le fond, ça ne l'aurait pas gêné tant que ça. Il était généralement assez taciturne sans atteindre Nanikana et se contentait souvent de sourires pour dire bonjour et d'un signe de main pour au revoir... Comme il préférait généralement écouter les autres parler plutôt que participer, il ne se sentirait pas frustré de ne pas pouvoir rajouter son grain de sel. Il coucherait les mots sur le papier, raconter dans un agenda personnel les éléments de la journée comme simple forme d'expression. Tout ça lui aurait sans doute suffit s'il avait été muet. Mais il ne l'était pas, et on ne pouvait jamais dire comment on aurait été dans une autre situation...

Enfin, elle lui proposa de lui prêter ses livres si à l'occasion, il avait envie de lire. Ravi, il la remercia avec un grand sourire et un simple "merci". Ca l'occuperait un peu quand il voudrait être seul, car c'était dur de ne pas s'ennuyer dans sa chambre quand on ne faisait pas ses devoirs et qu'on ne voulait pas être avec les autres.

Repensant au message précédent, il essaya de dire quelque chose pour la réconforter :

" Peut être que parfois les mots sont moins puissants que les actes... Quand tu rends un service à quelqu'un, ce qui compte c'est pas son "merci" mais simplement un sourire. Quand on apprécie quelqu'un ou qu'on rit avec lui, on a un regard spécial, pétillant. Quand on est gêné, on est rouge. Quand on est triste, ça se voit tout de suite. Quand on a pleuré aussi... Le visage est plus expressif et pur que les mots qui peuvent être mal utilisés ou qui traduisent sans perfection un véritable sentiment. Un bisous pour dire je t'aime, un câlin pour dire qu'on a envie de la protection de l'autre, une caresse pour prendre soin de l'autre. Un poème soigneusement écrit pour faire une déclaration... "

Bien sûr, il s'était douté qu'elle devait avoir pensé à Joachim entre autre en parlant des sentiments. Il avait donc orienté son discours en conséquence. Il rajouta, pour essayer d'alléger la discussion :

" Et puis au moins, tu dis jamais de bêtises et t'as le temps de réfléchir à la meilleure façon de dire ce que tu veux, même si c'est moins spontané. Moi je le suis pas de toute façon, donc ça changerait pas grand chose... " finit-il en lui souriant.

Puis il rajouta, taquin : " Tu t'imagines si tu disais autant d'idioties que Niko ? "

Poste d'observation

Math revenait de son petit tour dans la jungle qui avait eu le don de lui changer les idées. Comme quoi, le contact avec la nature avait vraiment des vertus apaisantes ! C'est donc joyeux comme un pinson et frais comme un gardon (malgré la chaleur) qu'il revint vers le camp. Durant sa promenade Math en avait profiter pour ramasser un peu de bois pour le feu au cas où. Il avait fait sécher les branches avec son pouvoir et ramenait maintenant le tout dans ses bras. Il avait prit quelques petites buches et branches mais assez pour que celles-ci une fois mise les unes sur les autres ne lui cache la vue. C'est donc en penchant par fois la tête sur le coté qu'il avançais vers le foyer du campement. Il déposa alors le bois au sol et c'est alors qu'il remarqua les personnes présentes. En premier lieu Carrie son ancienne professeur réfèrente, aussi belle que terrible et implacable. Quelques instant plus tôt il avait eut l'occasion de discuter un peu avec Ken cela lui avait rappelé quelques souvenirs...

Il salua la professeur d'un signe de tête et d'un sourire. Pas mal d'élève avait peur d'elle mais sous cette épaisse couche de brutalité se cachait un instinct maternelle de gallinacée !... Enfin peut être ... ou pas ... Une brute ne se déguiserait pas en lapin blanc pour un bal costumer ! A moins que ce sois une tactique marketing utiliser pour améliorer l'image de marque de la professeur, pou la rendre un peu plus humaine et abordable ! En tout cas Math ne tenait pas compte de la réputation de la professeur et la trouvait extrêmement sympathique ! enfin ... dans une bande de lionnes affamées par exemple elle serait la plus sympathique !

Il remarqua ensuite la présence de Kalil... Kilala... Caliméro. Math ne se souvenais pas du prénom du jeune Inuit et sa coiffure lui évoquait la coquille d'oeuf du personnage de cartoon. Il discutait avec ... Math ne la connaissait pas trop non plus. Christine ? Charis non ce n'était pas elle. Claire ! Un prénom facile à retenir ! Quand Math se releva il avait entendu Caliméro et voyait Claire lui tendre un papier.

"Autant que Niko ? Ah ben ça c'est clair ! Enfin pas toi j'veux dire ! ce que j'voulais dire c'est que tu pourrais pas !"

Et là soudainement arrivant tel une voiture lancé à pleine allure contre un mur, Math se souvint que Claire était muette ! Et qu'il avait été incroyablement maladroit dans sa remarque... Il aurait voulu se jeter dans le feu mais cela ne lui aurait rien fait, s'arakiriser avec une buche ? Il y avait peut de chance qu'il y arrive ... Il n'avait plus qu'a courir vers la plage et se noyer !

"Enfin pas par rapport au fait que tu sois muette hein ! mais que Niko à un bon niveau ! cella dit parfois c'est assez marrant !... Je parle toujours de Niko hein !"

Comment s'enfoncer et passer pour l'idiot du village ? Math se massa les tempes...

*Dans le genre con en revanche tu bats tous les records toi !* se dit il pour lui même...

Il préféra faire oublier ce qu'il venait de dire en soulignant le fait que si lui se sentait à l'aise par ce climat, Caliméro en revanche lui n'avait pas l'air très frais ! Math se tourna alors vers lui pour lui faire remarquer.

"ça va toi ? t'es blanc comme un c... un coton !"

Math s'arrêta alors sur la couverture du livre que lisait Claire. Il avait joué le rôle de Cladius. Il gardait un bon souvenirs de son expérience sur les planches. Il regarda alors Claire.

"Etre, ou ne pas être, c'est là la question. Y a-t-il plus de noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante, ou bien à s'armer contre une mer de douleurs et à l'arrêter par une révolte ?... Hamlet ou comment le roi du Danemark se fait entuber par son frère... J'ai bien aimé ! mais j'vais pas te sortir une diatribe sur la pièce ya trop de truc à dire !"

Math était conscient que ça façon d'être et de parler n'avait rien de quelqu'un qui s'intéressait au théâtre ou à la littérature en général et pourtant...

Les paroles qu'avaient prononcé l'Inuit pour essayer de réconforter un peu la muette à propos de son handicape n'eurent pas du tout l'effet voulu. Au contraire, il sembla purement et simplement enfoncer le couteau dans la plaie, et le remuer avec vigueur. La pauvre Claire en avait les larmes aux yeux, et le jeune garçon, même s'il n'était pas empathe, ne pouvait que ressentir son mal être en cet instant. Il culpabilisait d'avoir essayé de dire quelque chose. Peut être s'était-il mal expliqué. Il n'était pas un bon orateur. Ou alors c'était l'idée même qui était mauvaise ?

Pour lui, la seule réelle façon de réconforter quelqu'un de malheureux était un contact physique tendre, une présence... Mais il commençait à trouver ça un peu gênant alors il hésita à l'enlacer. Et puis il se pouvait qu'elle soit loin d'avoir envie par cette chaleur qu'on la touche, ce serait normal... Kalalli ne savait pas quoi faire. Il était perdu. Les relations sociales, il avait du mal. Il s'en sortait déjà à peine quand tout allait bien, alors quand il fallait réconforter quelqu'un, c'était presque perdu d'avance...

Heureusement, il avait prononcé juste avant la boutade sur niko qui elle, parvint à faire rire sa coéquipière. C'était toujours ça. Elle prit ensuite l'exemple de Georgia pour prouver que parfois, on pouvait brouiller les pistes avec son corps. Forcément, si on partait sur les extrêmes aussi...

C'est à cet instant que Math débarqua d'une position précédemment inconnue. L'Inuit ne l'avait pas vu arriver avec les branches, on peut trop occupé à réfléchir à l'attitude à adopter envers Claire. Il avait envers Flare une sorte d'appréhension à cause de son pouvoir. C'était comme pour William Mc Callister avant qu'il ne parte. Ils utilisaient le feu, et le feu, Kali en avait très peur. Aussi restait-il mal à l'aise face à Math même s'il n'avait rien contre le personnage en lui-même. C'était un peu comme Nathan qui avait tenté de le tuer à la mission précédente. Ca créait des liens, forcément. Là, rien de mal n'était encore arrivé. Mais peut être bientôt ?

Le lance-flamme sur patte essaya de rebondir sur la boutade de Niko, et non de rebondir sur Niko puisqu'il n'était pas ici. Sven aurait sans doute creusé l'idée de faire un espèce de trampoline du ventre du gros mutant. Bref. Math réussit à sortir beaucoup de bêtises aussi en quelques secondes, semblant mal à l'aise vis à vis de Claire, comme s'il était incapable de s'exprimer correctement. Je touche le fond, mais je creuse encore, aurait put être sa phrase fétiche en cet instant. Puis il se tourna vers l'Inuit pour lui faire remarquer qu'il était pâle. Il ne devait pas s'être encore totalement remis du début de malaise. Aussi, il reprit une gorgée alors que Flare s'intéressait déjà à autre chose. Ce garçon était une pile électrique. Il ne tenait pas en place !

C'était à présent au livre de la muette qu'il portait de l'intérêt. Il semblait connaitre l'ouvrage puisqu'il clama quelque chose qui ressemblait à un monologue, le genre de truc qu'on pourrait jamais dire naturellement. Visiblement, il avait aimé la pièce. Mais il ne ferait pas de dia...tribe. C'était quoi ça ? Une sorte de synthèse argumentée ?

Toujours mal à l'aise en la présence de Math, Kalalli restait silencieux, prostré, les genoux contre lui et les bras les entourant, attendant que ça passe. Autrement dit, attendant que Math s'éclipse...

[ C'est pas méchant Math hein, c'est juste pour le perso, c'est cool que tu sois venu ^^ ]

[ les tentes]

Kitty avait quitté la tente d'Alixtide, laissant Georgia et le mutant odorant discuter. Elle ne savait pas trop quoi penser de la discussion qu'elle avait eut avec Camille et Georgia. La petite fille chercha Kalalli du regard et le vit près du feu de camp. Elle s'y dirigea alors, désireuse de savoir comment il se sentait maintenant. Elle vit que son professeur référent se trouvait avec lui. Au moins il n'était seul. La petite télépathe vit aussi que Claire se trouvait près de lui et visiblement ils discutaient. La jeune femme avait un livre sous le bras. Le jeune Inuit semblait en grande conversation avec sa camarade d'équipe. Devait-elle s'approcher quand même ? Et qu'allait-elle faire une fois près de lui ? Le petite télépathe resta quelques minutes près des tentes à réfléchir. Elle vit Math qui s'approchait aussi et se joindre à la discussion. Elle repensait à la conversation qu'elle avait eu dans la tente avec Camille et Georgia. Finalement elle ne savait toujours pas quoi faire ?

*Et s'il ne m'aimait pas lui ? Je devrais peut-être en parler avec Wind ou Mlle Marcin. Bon Kitty faut te lancer.*

La benjamine de l'Institut s'approcha alors du petit groupe réunit autour du feu de camp. Son professeur référent était en train de préparé le repas : du maïs et des hots dogs. Kitty sentit alors qu'elle commençait à avoir faim. Les autres continuaient à discuter. La petite JustiX les salua tous :

"Bonjour Mlle Marcin, bonjour Claire, bonjour Math. Vous allez bien ?"

Puis elle s'approcha de Kalalli et lui adressa un petit sourire avant de lui demander :

"Alors tu te sens un peu mieux Kalalli ?"

La petite fille le regarda attentivement, plongeant son regard gris dans celui du jeune garçon. Kitty s'installa à côté de lui assez timidement.

Caliméro semblait mal à l'aise... Peut être qu'en arrivant, Math avait mit son plan drague à l'eau ! Un ado de quinze ans draguant une jeune femme de 19 ans... L'idée lui fit pensé au cliché de l'élève de maternelle amoureux de sa maitresse d'école. Bien sur cette pensée était exagérée et Caliméro ne méritait pas ça. Si il voulait avoir l'ombre d'une chance de séduire Claire il fallait déja qu'il commence à avoir confiance en lui et rapidement ! D'ailleurs sa position trahissait clairement son comportement ! Caliméro n'avait plus qu'a se balancer d'avant en arrière et a jeter quelques regard apeuré dans toutes les directions pour clairement identifier son problème !

Claire semblait surprise par sa remarque du la pièce de Shakespeare. Elle griffonna quelque chose sur un papier et le montra à Math. Il souriait amusé.

"Toute les pièces mérite leur diatribes, même celles qu'on préfère ! on trouvera toujours des défauts chez une personnes même un personne très proche de nous ! J'vais m'arrèter là on dirait un prof ..."

Entre-temps Kitty arriva et salua la troupe. Math n'avait rien contre Kitty mais il détestait son coté candide et enfant, même pour une fille de 12 ans ! Son petit coté agaçant était en revanche largement surpassé par sa gentillesse ce qui rattrapait aisément la chose. "Salut Kit'!"

Math nota que la cadette des JustiX s'enquit pour la santé de Kalalli... VOILA c'était ça son prénom ! Math avait donc vu juste au vu de sa mine un peu pâlichonne. Le feu perdit soudainement un peu d'intensité. Math qui avait remarqué la chose attrapa une des buches qu'il avait ramener la plaça dans le feu et l'alluma en pointant deux doigts vers elle en envoyant un jets de flamme vers celle-ci. Il n'avait pas vraiment envie que le feu lâche en pleine cuisson du repas ! Manger froid n'était pas sa tasse de thé !

"désolé de raviver le feu, je sais qu'il fait chaud pour vous mais bon c'est pour la cuisson du repas. J'arrive pas bien a me rendre compte de la température. "

"Interessant..." dit simplement Carrie à la révélation de Kalalli qui consistait, grosso modo, à la traiter de sorcière.

Elle laissa Kalalli à sa déshydratation et retourna à sa besogne. Carrie vit plein de jeunes arriver, mais ne leur prêta que très peu d'attention. Elle continua la préparation du repas, comme elle l'avait prévu à l'origine. Des mais et des hot-dogs américains: le repas parfait pour une soirée de camping. Claire arriva d'abord, mais elle ne l'entendit pas arriver vraiment. Elle menait un conversation silencieuse avec Kalalli à qui elle avait décidé de ne plus porter attention. Ensuite ce fut le tour de Math d'arriver, présence dont elle se serait volontier passer. Pour la simple et bonne raison que le jeune homme était étourdissant dans ses pensées et qu'elle avait trop chaud pour cela. Une migraine s'annonçait. Ensuite fut le tour de Kitty d'arriver et de s'informer de son pauvre petite Kalalli désécher. Personne ne la remercierait d'avoir empêcher l'Esquimau de fondre.

"Bonjour, Kitty...Bonjour..." dit Carrie à voix basse.

Carrie continua la préparation du repas et les élèves continuèrent leur conversation sans lui prêter attention. Et c'était aussi bien comme cela. Elle ne souhaitait pas que quelqu'un se mette le nez dans ses affaires et les élèves n'avaient pas l'air tenté de le faire. Jusqu'à ce que, biensur, Math le fasse. Prenant des buches, il rendit le feu qu'ELLE avait allumé pour faire le repas deux fois plus chaud et plus gros. Carrie se tourna rapidement vers lui et retira le chaudron remplit d'eau et de mais qu'elle y avait, ainsi que les saucisses qu'elle venait d'installer.

"Monsieur Wylbley. Je vous prierais de bien vouloir me laisser faire le repas en paix. J'ignore si vous aimez vos aliments aussi brulés que votre tête, mais je n'ai pas vraiment envie de manger des saucisses calcinées ou du mais éclaté. Épargnez moi vos bêtises pour les quelques jours que nous avons à passer tous ensemble dans une jungle infernale. De retour à l'Institut, il me fera plaisir de vous supporter."

Attendant que la situation passe, Kalalli restait immobile, écoutant ce qui l'entourait. Il fut surpris de la main portée par Claire à son front, comme s'il était malade. Avec la chaleur environnante, il était difficile de déterminer si c'était réellement de la fièvre ou une surchauffe que chacun devait ressentir dans cet environnement. Il resta figé jusqu'à ce qu'elle retire sa main, sans savoir quoi faire. Puis la muette écrivit un message à Math que le jeune garçon ne put voir.

Heureusement, Kitty arriva enfin. Il se sentait moins mal à l'aise subitement. Elle salua les gens présents puis lui demanda s'il allait mieux. L'Inuit lui sourit et fit un timide oui de la tête. La petite télépathe s'assit à côté de lui et plongea son regard dans le sien. Il resta figé, la fixant également avant de détacher ses yeux des siens, gêné de cette "analyse de l'autre" alors que Math continuait de discuter avec Claire.

Semblant s'inquiéter du feu, Flare rajouta une bûche et fit usage de son don en traçant un rayon de feu. Kalalli se crispa sur ses jambes, comme s'il avait eu mal. Il était effrayé par Math et par cette capacité à créer le feu destructeur. Rapidement, Carrie qui s'était faite discrète en étant concentrée sur son travail de l'instant, réprimanda sèchement l'initiative de la bûche. Elle avait l'air particulièrement agacée par quelque chose.

Kalalli réalisa la chance qu'il avait d'être avec Vadim. Lui au moins n'était pas méchant du tout. Même si son professeur référent était pourtant censé être son interlocuteur privilégié du corps adulte, l'illusionniste n'avait jamais osé discuter avec lui des missions et de ses ressentis. Il devait surement s'en moquer de toute façon...

Il soupira avant de reporter son attention sur sa petite camarade. Il s'enquit :

" Ils ne t'ont pas trop ennuyé à la tente ? Ils t'ont raconté quoi ? "

Claire écouta Math expliquer que toutes les pièces méritaient des critiques venimeuses sur certaines aspects. La muette se contenta d'hausser les épaules, indécise, puis d'aquiescer. Il est vrai que plusieurs pièces de théâtre avaient leur côté plus ou moins réussit, bien que c'était surtout dans l'interprétation de celles ci qu'on trouvait vraiment les failles. Ou bien, complètement le contraire; une pièce nulle à la lecture pourrait se réveler un chef d'oeuvre de mise en scène et d'interprétation dépendant des personnes qui se trouvent devant et derrière ces rideaux.

La mutante se tourna vers son coéquipier, ne sachant pas trop s'il était malade ou non. Son visage s'éclaira d'un coup, et Claire se tourna pour voir d'où venait la raison de ce changement. Elle remarqua donc Kitty, qui la salua et a qui elle renvoya un petit sourire. Et soudainement, sans que Claire ne le voit venir, Mlle Marcin leur rappela sa présence.

La muette sursauta légerement, et se remit droite devant le feu. Elle pensait qu'il était mieux de laisser la tutrice des JustiX faire ses affaires en paix, ne voulant pas réveiller la souris qui dort. Visiblement, cela n'avait pas marché pour éviter une tension. Et pauvre Math. Ce n'était pas facile d'essayer de plaire à tous, encore moins lorsqu'il fait aussi chaud et que les gens, même de nature calme et posé, devenaient insupportables et ne supportaient pas plus les autres.

Ce dernier commentaire sonna la retraite pour Claire. D'un coup, elle se sentait encore plus lasse qu'avant. La discussion avec Kalalli ne l'avait pas remis d'aplomb, bien au contraire, et, malgré la tentative presque réussi de Math a lui faire changer les idées en parlant de sa passion, elle ne pouvait s'empêcher de s'apitoyer sur ses histoires de coeur minables. Un dernier gribouillage sur l'endos vierge de son post-it qu'elle montra d'abord à Kala et Kitty;

Claire, sur le papier, a écrit:Je vais vous laisser maintenant. Je vais bien, merci, Kitty. J'espère que toi aussi. Et merci Kala.

La muette tendit son livre vers le jeune KozaX, probablement pour l'inviter à le lire, mais aussi pour lui rappeller l'invitation que ses livres était à sa disposition. La suite vint pour Math;

Claire, sur le papier, a écrit:La conversation sur le théâtre m'intéresse beaucoup, même si je n'ai pas la tête à cela présentement. J'ai bien envie de la reprendre plus tard, avec plus de moyens.

Claire agita le post-it qui était collé sur le bout de son doigt afin de montrer a Math que les moyens qu'elle avait présentement... bah c'était que cela, et il arrivait à sa mort! Un sourire s'ajouta au message, avant que la muette se tourne vers Carrie pour le dernier morceau;

Claire, sur le papier, a écrit:Ça commence à sentir bon, votre repas, Mlle Marcin. Merci de préparer tout cela pour nous. Mon estomac va sans aucun doute bien apprécier, mais pour l'instant je vais me reposer.

Et avec un sourire à la jolie bande qui se trouvait autour du feu, Claire quitta l'endroit et se dirigea lentement vers sa tente, en regardant le post-it rose qui restait obstinément collé après son doigt...

Tente Saut temporel éminent

(Merci à vous pour ce rp! Avec un longue pause un peu partout, ça m'a bien fait plaisir de jouer un peu! Avec Kalalli, c'est un peu plus fréquent mais pas moins agréable! Math, pour une première, c'était court et je suis désolée! Tu es tombé au mauvais moment pour Claire! Mais il faut reprendre ça un beau jour ^^ Kitty et Carrie, la fois viendra aussi! Merci beaucoup!)