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Juliette Dagon
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Georgia au pays de la féminité Empty Georgia au pays de la féminité

Dim 29 Nov 2009 - 15:07
Arrow Institut (Chambre de Abaigh et Georgia)

Après avoir quittée la chambre de Abaigh et Georgia, Juliette avait fait un détour par la sienne afin d’y déposer les chocolats qui étaient désormais siens, ainsi que pour y prendre sa cape ténébreuse. Avec ce temps de chien, sa capuche lui était toujours d’une grande utilité pour préserver son apparence soigneusement travaillé. Georgia et elle avait ensuite emprunté une voiture de l’institut, chose rare pour la gothique romantique qui avait pensé que Georgia n’apprécierait que très moyennement d’attendre le bus sous la pluie, et enfin elles avaient entamé le chemin qui allait les conduire dans le centre ville.

Une fois sur place, Juliette emmena Georgia dans une boutique de prêt-à-porter en vogue et, une fois que les portes de verre se furent implacablement refermé sur l’étrange duo tel un piège ou nulle échappatoire n’était envisageable, la gothique romantique repoussa délicatement sa capuche en arrière afin de laisser apparaître son visage.

‘’Bienvenue sur ton chemin de croix, Georgia…’’

Plaisanta Juliette, consciente que tout ceci allait sans doute être quelque peu difficile pour la jeune fille. Voyant que le regard de cette dernière commençait à lorgner dangereusement les étals de jeans et tee shirt en tous genres, Juliette enveloppa d’un geste gracile les épaules de celle-ci et d’une pression tendre mais ferme, elle la détourna du malin et de ses artifices vestimentaires… Hors de question, de laisser son élève succomber à la tentation de la facilité. Elle l’emmena en direction des rayons typiquement féminins, et lui en fit faire un premier tour d’observation afin d’évaluer la capacité de Georgia à choisir des vêtements qu’elle n’avait sans doute jamais imaginé un jour devoir porter. La gothique romantique ne lui dit nulle parole, hormis celle d’observer attentivement les rayons. Après plusieurs minutes de cette observation, Juliette se détacha de Georgia et lui demanda :

‘’Bien… Alors maintenant, dis-moi… Il y a-t-il des choses qui te plaisent.. ?’’

Une première approche, avant de commencer plus sérieusement le travail de relooking. Bien entendu, il faudrait revenir plus tard, car ceci n’était qu’un galop d’essai afin d’assurer un changement d’apparence à Georgia pour quelques jours seulement, le temps d’avoir un premier impact sur les autres pensionnaires de l’institut et, bien évidemment, de lui permettre de se déclarer à celui ou celle qui faisait battre son petit cœur rempli d‘incertitude…
Georgia Beccaria
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Georgia au pays de la féminité Empty Re: Georgia au pays de la féminité

Lun 30 Nov 2009 - 4:08
S'ébrouant peu discrètement pour se débarasser - sans grand succès - des gouttes de pluie dans ses cheveux, Georgia découvrit le temple de la féminité. Elle écarquilla des yeux et eut un vague sourire en voyant le choix qui s'offrait à elle. La blondinette réfléchit quelques instants alors que Juliette la conduisait vers le rayon des filles, ses chaussures faisant floc floc alors qu'elle marchait...

En gros, elle allait devoir faire un sacrifice au Dieu du genre, des conventions, de la féminité... Georgia lorgna effectivement vers les TShirts et les blue-jeans, sans que cela entraîne le moindre signe d'approbation de la part de Juliette.

Elle observa patiemment les articles qui s'offraient à elle. Ses moyens n'étant pas illimités, elle allait devoir choisir... judicieusement.

C'était si difficile. A la fois lutter contre son sentiment premier d'acheter : du noir et du fonctionnel. Mais aussi : trouver les bonnes armes pour séduire.

Georgia avala sa salive et tenta :

"Je me disais que je pourrais mettre un peu de couleur dans ce que je porte... J'veux dire j'suis toujours en noir ou en terne. Un peu de vert flashy ça pourrait être sympa, non ? La personne-cible semble aimer la couleur, pis le vert ça ferait un bon contraste avec..."

La ferme. La ferme. La ferme.

"Euh, pis un pantacourt, ça pourrait être sympa, non ? C'est un peu plus tendance que le blue-jean et ça donne une image décontractée et plus abordable... Bon faudrait que je me rase les jambes, hein ! Mais ça c'est prévu..."

La New Yorkaise n'était que peu convaincue par ses propres propos. Aussi, elle tenta une stratégie autre...

"En revanche, pour les godasses, j'sais pas trop... T'as une idée ? J'ai bien capté que les baskets c'était pas terrible... Mais je dois admettre que je vois pas trop ce qui m'irait bien..."

Elle avala sa salive.

"Remarque Mam'zelle K. est toujours en rangers. Et elle s'en porte pas plus mal non ?"

Regardant à nouveau les fringues, se sentant noyée par l'empire textile, elle se dit qu'une telle situation n'aurait jamais pu arriver avec Ivy. Tout au plus lui aurait-elle conseillée des vêtements biodégradables et ne couvrant que le strict nécessaire... Et encore. Cette rouquine lui manquait. Elle aimait le roux. Le roux était l'avenir de la planète.

Georgia changea de stratégie.

"A ton avis, y a quoi qui irait avec mon... Euh... Teint. Et avec mes cheveux. Là j'ai du mal à me rendre compte... Quoi choisir. Et comme je vais pas tout essayer... Euh... A ma place, tu prendrais quoi ?"
Juliette Dagon
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Georgia au pays de la féminité Empty Re: Georgia au pays de la féminité

Mar 1 Déc 2009 - 16:05
Patiemment, Juliette écouta Georgia avancer timidement des éventualités de choix de vêtements et de couleur. Le ton de la jeune fille ne laissait planer aucun doute sur l’incertitude de ses propos, et il était d’une évidence certaine qu’elle tentait de s’accaparer l’approbation de la gothique romantique qui la laissa finir sans jamais l’interrompre. Celle-ci hocha parfois légèrement la tête en un signe plus ou moins évident d’acquiescement, sans pour autant appuyer clairement l’une ou l’autre de ses paroles. Le seul moment ou la visage de Juliette marqua une moue de contrariété, fut celui ou Georgia évoqua Esther comme égérie de la mode féminine… C’était bien là, une parole de néophyte, assurément…

Une fois que la jeune fille en eu fini avec ses diverses propositions, elle céda finalement aux sirènes de la facilité en demandant à la gothique romantique ce que elle-même choisirait. En soit, c’était là une réaction tout à fait normale, et à laquelle elle s’attendait. En fait, le contraire l’aurait même inquiété… Mais le fait que Georgia lui pose finalement la question lui prouva bien qu’elle était prête à faire des réels efforts. Après un court silence qui du sembler bien pesant à sa jeune élève, Juliette finit par dire :

‘’Pour commencer, il faut absolument faire une fracture net avec tes anciennes habitudes vestimentaires… Nous allons donc oublier le pantacourt pour le moment, et nous concentrer uniquement sur les robes, les jupes et quelques haut. Pour la couleur, tu as raison : Le noir n’est pas une nuance qui sied à tout le monde, et le porter sans tomber dans le sinistre n’est pas à la portée de tout un chacun.’’

Dixit, une gothique romantique pour qui le noir était son univers vestimentaire depuis bien des années maintenant. Il lui restait bien des vêtements de couleurs, mais ils n’étaient uniquement que des souvenirs d’une vie désormais lointaine, fantômes d’une époque ou elle n’était encore qu’une fillette désireuse de plaire à sa mère afin de s’attirer son amour et son attention… Tout ceci était loin désormais… Très, très loin… Le regard de Juliette qui s’était quelque peu égaré dans le vide se reposa très vite sur Georgia, et elle ajouta :

‘’Comme tu es blonde, il te faut éviter les couleurs dites dures, alors tu peux d’ors et déjà faire une croix définitive sur une quelconque couleur flashy ou voyante. Tu devras donc opter pour des couleurs pastels, des couleur douces qui souligneront avec plus d’efficacité la candeur, la douceur et la grâce naturelle des blondes. Généralement, les personnes blondes renvoi à l’image de l’enfance, sans doute parce que l’inconscient collectif s’imagine sottement que tous les anges sont blonds… Comme tu peux le constater Georgia, tu as des qualités intrasecs qu’il te faudra apprendre à développer pour séduire autrement que en faisant la sotte.’’

Juliette se détourna ensuite de la jeune fille, et elle se mit à farfouiller dans les différents rayons à la recherche de vêtements qu’elle jugerait adapté à sa jeune élève. Tout en examinant les vêtements, elle reprit la parole….

‘’Je te conseillerais des couleurs telles que le bleu, le mauve, le vert, le rouge, le gris, le marron ou bien encore, avec légèreté, du blanc, et cela sous toutes les nuances possibles et imaginable… Ben entendu, certaines couleurs se marient plus harmonieusement les unes avec les autres, mais ceci tu l’apprendras avec le temps en faisant toi-même des essais afin de trouver ton propre style. Mais pour le moment… Ha… Voilà qui devrait convenir je pense…’’


Conclu finalement Juliette, en revenant vers Georgia avec deux robes sous le bras. La première, toute simple, était une robe d’un bleu clairsemé, au tissu léger qui flotterait au vent lorsque la jeune fille se déplacerait, accentuant ainsi un sentiment de légèreté et de grâce, pas très évident au premier abord. Laissant apparaître les jambes à la lisière des genoux, elle permettait de mettre en valeurs les jambes de Georgia. Elle était retenu par deux fines bretelles discrètes, qui laisserait les épaules de la jeune fille offerte aux regard de tous. Délicatement resserrée à la taille par des plis discret, elle soulignerait aussi la finesse de la jeune fille qui n’avait guère d’occasion de se laisser admirer sous ses habituels vêtements dissimulateurs. Une petite robe sans prétention finalement, bien adapté à un usage quotidien…

La seconde de ces robes était très nettement plus distingué. Plus près du corps, elle épouserait les formes de Georgia tout le long de sa personne, lui offrant ainsi une apparence plus noble. Plus courte que la précédente, cette robe d’un apaisant mauve pastels laisserait apparaître quelque peu les cuisses de la jeune fille. Laissant entièrement nue l’épaule de gauche, cette robe d’une classe certaine était retenue sur celle de droite par une bretelle épaisse, comme si on avait découpé la manche de ce même bras pour le laisser apparaître à l’air libre. Un joli nœud ornait cette épaule, laissant ses deux pans retomber de par et d’autre de ladite épaule….

‘’Celle-ci, c’est pour que tous le monde à l’institut puisse profiter de la nouvelle Georgia… C’est une robe que tu pourra porter dans la journée…’’

Dit alors la gothique romantique en lui présentant la première de ces robes, avant de faire de même avec la seconde en ajoutant :

‘’… Et celle-ci, c’est pour ta soirée avec l’élu(e) de ton cœur… Tu dois lui faire une bonne impression des la première minute, c’est primordiale… Il ou elle doit se dire en te voyant, que tu es jolie.’’

Juliette déposa les deux robes dans les bras de Georgia, puis elle réfléchit alors à la suite durant quelques instants avant de dire finalement :

‘’Pour les chaussures, je pense que des ballerines à talons plats devrait convenir pour la journée. Inutile de tenter le diable, en risquant l’accident bête avec des talons aiguilles alors que tu n’en a sans doute encore jamais porter…Pour l’autre robe, j’ai bien peur que tu ne puisse l’éviter mais comme ne tu devrais te déplacer que relativement peu, je pense qu’il n’y aura pas de réel danger. De toute façon, je te montrais comment marcher avec des talons aiguilles, ne t’en fais pas Georgia.’’


La rassura la gothique romantique, visiblement ravie de tout ceci. Elle ajouta toutefois à l’encontre de Georgia :

‘’Mais fait moi plaisir, veux-tu.. ? Efface immédiatement le professeur Kaufman comme modèle, de ta mémoire… Elle fait injure à la féminité…’’

Prendre Esther comme modèle.. ? Comme référence.. ? Pauvre Georgia, elle avait décidément bien besoin d’être guidé… Dans le pire des cas, si elle devait prendre un exemple de féminité chez les professeurs, elle devrait plutôt prendre exemple sur Carrie que sur cette… Chose… Vaguement féminine… Il y avait aussi Cassandre, mais aux yeux de la gothique romantique Personne ne pouvait lui arriver à la cheville en la matière, alors mieux valait viser quelque chose à sa portée plutôt que d’espérer atteindre l’inaccessible…

‘’Lorsque nous aurons réglé la question vestimentaire, nous nous occuperons du maquillage…’’

Conclu finalement Juliette, observant Georgia qui lui parut quelque peu dubitative devant les deux robes entre ses mains et ses paroles. Il fallait y aller doucement, afin de ne pas noyer sa jeune élève sous une masse de choses à faire et à apprendre, trop importante à la fois…
Georgia Beccaria
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Mer 2 Déc 2009 - 12:07
La blonde fit une moue dégoutée : des robes ? Des chaussures de filles ? Elle chassa son air contrarié et tenta de positiver : c'était pour la bonne cause, la sienne... Néanmoins, elle toucha avec curiosité ses cheveux blonds mal peignés. Ainsi, les gens la prendraient pour une gamine quoi qu'elle fasse ou dise ? Au fond, elle ne s'en étonnait guère mais...

"Si j'suis une gamine blonde pour l'éternité, alors j'peux m'habiller en gamine et..."

Georgia savait par avance que Juliette allait la réprimander. Aussi, elle protégea ses mains derrière son dos et décida de changer de sujet.

"Et puis je n'agis pas comme une sotte ! J'suis pas idiote ! Disons juste que des fois, je suis... Euh... Un peu... Bizarre ?"

Quand elle pensa que tout risque d'être punie en public était passé, elle contempla les deux robes à bout de bras.

"Tu veux dire que la première c'est pour la porter TOUS les jours ?"

Le ton était plus étonné que chagriné. En effet, cela lui semblait tellement surréaliste comme idée... Son éternel jeans / basket ne lui avait jamais paru incongru. Au contraire des tenues romantiques de la jeune gothique. Mais bon, c'était Juliette l'experte, pas elle...

"J'aurai préféré du vert pour le contraste" commenta-t-elle, simplement comme une sale gosse ingrate.

"Hum, je suppose qu'il faut que j'aille me changer en cabine ?" ajouta-t-elle, d'une manière un peu bêbête. Ivy aurait eu honte d'elle. Mais Ivy n'était plus là et les temps se faisaient rudes pour la petite new yorkaise. L'alliance impie avait été contractée et elle ferait tout. Oui tout. Pour ne pas finir dévorée par ses chats.

Après un rapide tour en cabine, Georgia revint avec la première robe et les ballerines qu'elle portait avec de grosses chaussettes en laine poilue.

Elle fit un tour complet sur elle-même pour mieux se montrer à Juliette avant de dire dans un grand sourire :

"Alors si tu étais l'élue de mon cœur, on irait faire grincer ton cercueil ?"

Petit air malicieux au coin du visage. Elle considéra la gothique, un instant, en se disant que l'idée n'était pas si mauvaise... Même si Camille ou Ivy auraient vivement désapprouvé.

"Ça me plait bien, en tout cas. Ce serait cool qu'il y ait la même en vert mais... Ça me plait bien. Et c'est vrai je vois mal Mam'zelle K. porter ça. Mais, j'sais pas si ça va être au goût de... Enfin... Tu-sais-qui, quoi !"

Elle se pencha pour examiner le bas de la robe.

"En revanche, ça doit être un peu salissant si je dois faire des travaux manuels ou du sport. Ou si Alix est dans les parages. J'ai peur qu'il veuille toucher et... Qu'il laisse des peintures rupestres dessus"

Georgia était-elle en train de s'embourgeoiser ? Elle, qui se souvenait de l'été dernier où elle avait laissé Alix porter ses vêtements à elle !

"Dis, Juliette, maintenant qu'on a vu vite fait les vêtements et que je ressemble à quelque chose... Tu peux me filer des conseils pour me déclarer ? Parce que bon, euh, me jeter dessus, j'ose plus trop y faire... Toi, y a quoi qui te ferai plaisir ? J'veux dire un truc irrésistible qu'un gars ou une fille puisse te dire... Enfin, tu vois le genre quoi..."

Elle se prenait même à demander des conseils de séduction. Elle était tombée bien bas. Elle avait toucher le fond. Mais c'était pour la bonne cause. S'il fallait qu'elle se mette à creuser, elle le ferait : aucun sacrifice ne serait superflu pour éviter la solitude.
Juliette Dagon
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Mer 2 Déc 2009 - 15:14
Juliette éclata d’un petit rire amusé lorsque Georgia lui demanda si c’était là une tenue qu’elle devrait désormais arborer chaque jour…

‘’Tu imagines peut-être que la féminité est un travail à temps partiel.. ?’’

Lui répondit-elle tout simplement, tout autant amusée que quelque peu désarçonnée par cette question qui lui paraissait tellement incongrue. Toutefois, elle ajouta la chose suivante afin de rassurer la jeune fille :

‘’… C’est une attention de tous les instants, ou presque, Mais tu ne seras pas obligé de porter une robe et des chaussures de ce genre tous les jours, bien sur… Tu pourras varier avec des vêtements moins féminin, mais tu devras cependant conserver une certaine touche de féminité, afin de ne pas retomber complètement dans le syndrome du garçon manqué Georgia… Cela pourra se traduire par un bijou, une élément vestimentaire typiquement féminin, ou bien encore par un touche discrète de maquillage, et aussi une certaine attitude qui, elle, ne devra pas varier contrairement à tes tenues. Mais ceci, est une chose que nous devrons travailler ensemble. Pour le moment, nous parons simplement au plus pressé, n’est-ce pas.. ?’’

Conclu finalement la gothique romantique, bien consciente qu’elle ne changerait pas la blonde en un miraculeux tour de passe-passe… Elle acquiesça au propos de Georgia lui demanda plus ou moins si elle devait aller se changer dans une cabine d’essayage, se doutant bien que si cela n’avait tenu que à sa jeune élève elle se serait sans doute changer en plein milieu du rayon, à la vue de tous les autres clients. Tandis que la jeune fille était en train de se changer, Juliette retourna fouiller dans les étalages afin de satisfaire les désidérata de Georgia concernant la couleur de sa robe. Contrairement à ce qu’elle aurait pu craindre, trouver le même modèle de robe avec la couleur désirée ne fut pas vraiment difficile, elle extirpa la robe d’une vert pâle, et la leva bien haut afin de la contempler attentivement…Oui… Elle différait quelque peu du modèle précédent, mais pas trop… En tous les cas, avec ses préférences Georgia venait de gagner le droit d’avoir une nouvelle robe à emporter… Elle allait être ravie !

Lorsque la jeune fille quitta la cabine d’essayage, Juliette déposa la nouvelle robe sur le côté et observa d’un œil plutôt satisfait Georgia en train de tourner sur elle-même afin de lui offrir une vue d’ensemble sur sa personne. Elle paraissait plutôt satisfaite de sa nouvelle apparence, mais lorsque qu’elle fit sa malicieuse demande à la gothique romantique, celle-ci lui répondit avec un hésitation certaine :

‘’Pas avec cette horreur…’’

Juste avant de s’avancer auprès de Georgia et de lui attraper les jambes, l’une après l’autre, afin de lui ôter elle-même ces immondes chaussettes de bucheron qu’elle laissa tomber à même le sol avant de lui replacer ses ballerines…

‘’Voilà, cette fois-ci c’est parfait… Tu es jolie comme un cœur Georgia, vraiment… Mais si tu crains d’avoir froid aux jambes, mets plutôt des collants, ce sera nettement plus élégant que ces grosses chaussettes de laine. Le détail Georgia, tout est dans le détail…’’

Ajouta Juliette, qui contempla sa jeune élève avec une satisfaction certaine. Le travail serait long, mais le matériel était, ma foi, d’assez bonne qualité cependant, pour espérer un résultats digne de ce nom. Georgia confirma l’impression première de Juliette en lui affirmant être elle-même satisfaite de cette nouvelle tenue, et lorsqu’elle remit la question de la couleur sur le tapis, la gothique romantique attrapa la seconde robe vert pâle et la tendit à la blonde en lui disant d’un air tout aussi malicieux que celui de la jeune fille :

‘’Félicitation Georgia, tu viens d’avoir deux robes pour le prix d’une !’’

Si elle avait espéré échanger l’une contre l’autre, c’était vraiment méconnaitre la gothique romantique, assurément. Elle accompagna sa facétie fourbe, d’un fugace clin d’œil. Elle la laissa ensuite poursuivre, puis lorsqu’elle en eu fini Juliette lui répondit d’un air quelque peu dubitatif :

‘’Je suis ravie que cela te plaise… Pour ce qui est de plaire ou non à qui tu sais, je ne peux pas vraiment te répondre sans connaître l’identité de cette personne tu sais… Même si je peux comprendre que tu veuilles garder le secret, cela nous oblige à avancer en aveugle. Mais de toute façon, nous pourrons toujours réorienter ton style vestimentaire, une fois votre liaison devenue officielle, n’est-ce pas.. ?’’

De toute façon, la gothique romantique ne faisait que poser les bases les plus élémentaires de la féminité, le standard qui plaisait au plus grand nombre. Après, évidemment… Il faudra bien entendu faire des ajustements en fonction de la personne cible. La jeune fille commença alors, chose agréable à la gothique romantique, à s’interroger sur le soin à apporter à sa robe… La nature profonde de Georgia commençait visiblement à reprendre le dessus, c’était parfait ! Pour répondre à ses inquiétudes, Juliette lui répondit :

‘’Comme je te le disais un peu plus tôt, il faudra adapter tes tenues en fonction de tes activités, ce qui ne signifie pas redevenir temporairement un vilain petit canard pour autant, comprenons-nous bien. Tu devras constamment veiller à conserver un certain équilibre entre les genres, et si d’aventure Alixtide voulait mettre ses mains sur ta robe, alors tu lui diras que je le lui interdit formellement !’’

Cela pouvait paraître un peu cruel, mais après tout… Quitte à ce qu’elle fasse peur au mutant porcin, autant que cela soit utile en fin de compte. Puis, comme pour appuyer son propos sur l’équilibre des genres, Juliette ajouta en regardant Georgia droit dans les yeux :

‘’Regardes moi… Est-ce que tu trouve que je ressemble à un garçon, lorsque je porte des vêtement plus conventionnels.. ?’’

Certains diraient que c’était là une question piège… Une mauvaise réponse contrarierait sans l’ombre d’un doute la gothique romantique, mais… Pourquoi, la réponse attendu serait-elle désagréable.. ? Georgia voulu ensuite bruler les étapes, comme une petit fille empressée, mais Juliette la freina tout de suite dans son élan…

‘’Chaque chose en son temps Georgia… Vas tout d’abord essayer la seconde robe, et si jamais tu es satisfaite nous règlerons nos achats avant d’aller nous poser dans un café tout proche afin de discuter de ce sujet plus tranquillement… Ha… J’ai failli oublier… Tiens…’’

Lui dit-elle dans un sourire, en lui tendant une magnifique paire d’escarpins rouge vernis accordé à la seconde robe… Et avant de lui donner une petite tape sur la main…

’’Si tu ne veux pas que je dise que tu es sotte, alors commence par ne plus sortir de bêtise comme celles de tout à l’heure Georgia, c’est aussi simple que cela… Malheureusement, personne ne peut-être éternellement un enfant. C’est triste il est vrai, mais c’est ainsi.’’

Pour le plus grand malheur de Georgia, la gothique romantique n’oubliait que peu de chose, même si elle ne réagissait pas toujours sur l’instant présent.

Trois robes, deux paires de chaussures… Pour un début, ce n’était déjà pas mal… Pour le maquillage, la gothique romantique, contrairement à ce que l’on pouvait penser, avait absolument tout ce qu’il fallait dans sa propre trousse… Même si elle n’utilisait quasiment jamais les couleurs. Elles verraient donc cela tranquillement à l’institut.
Georgia Beccaria
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Ven 4 Déc 2009 - 2:27
"Bah non, mais de toutes façons comme dans les bouquins que je lit il est bien indiqué qu'on ne nait pas femme mais qu'on le devient, ben..."

Elle bomba le torse. L'air fière. Se sentant belle et rebelle.

"A quoi bon toujours jouer le jeu du genre ? J'veux dire dire, on peut bien être ce qu'on veut dans la vie, non ? J'suis pas obligée d'être tout le temps féminine. Comme toi, t'es pas obligée d'être tout le temps gothique. On a plusieurs facettes, autant toutes les utiliser..."

Et ça, malheureusement ou non pour elle, c'était ancré dans sa petite caboche. Un principe qui lui servirait un jour pour la préface de sa propre biographie...

"En plus pourquoi garçon manqué ? On dirait qu'une fille qui s'habille pas en fille, c'est forcément un truc néfaste, foiré... J'veux bien me faire belle de temps à autre plus... Enfin, tu vois quoi ! Mais sans pour autant renier toute ma personnalité. Je compte pas vendre mon âme pour deux robes et un paquet de chips !"

Comme hypnotisée par la robe verte, elle se laissa docilement manipuler par la gothique décidément bien tactile... Georgia gloussa en s'imaginant dans le rôle de la petite demeurée qui bouffe des craies pendant que sa grande sœur de cœur tente de l'habiller correctement. Il y avait encore du chemin à parcourir avant qu'elle soit présentable. Georgia n'ira jamais avec la bonne cravate. Qu'on se le dise !

Se tournant devant la glace, elle s'observa, l'air intéressée.

"C'est vrai que c'est plus chouette comme ça. J'vais essayer la verte. Merci en tout cas"

Sitôt dit, sitôt fait : sans même prendre la peine de tirer le rideau de la cabine, elle se changea et, revenant devant le miroir, opina du chef : ça, ça lui plaisait vraiment.

"Je crois que je vais la prendre. Ainsi que les petites chaussures. Pour le reste, je crois que ça ferait vraiment too much. Les gens risqueraient de croire que je vais à carnaval"

Elle se changea une dernière fois pour retrouver ses vêtements à elle. Un sourire ravi aux lèvres, elle revint vers Juliette :

"Promis, je laisserai pas Alix y toucher. Son pif se rappelle de mon poing de toutes manières. Il aura qu'à me piquer de vieux vêtements s'il veut jouer avec"

Prenant la main de Juliette pour l'amener vers les caisses, elle demanda, l'air enjouée :

"Si tu veux prendre quelque chose pour toi, c'est moi qui régale aujourd'hui..."

Son portefeuille à la main, elle compta les billets qui trainaient et se remercia d'être si peu dépensière.

"OK, Jules, quand tu mets des fringues de mecs, tu ressembles peut être à un mec. Mais pour moi, je pense pas que ça ferait de différence. Je t'aime bien et c'est ça qui compte à mes yeux. Si tu veux tester l'expérience : coupe toi les cheveux, mets un blue-jean et un débardeur à Juan et on verra si je t'embrasse..."

Remettant le larfeuille dans sa poche, elle poursuivit :

"Bah, son identité... Disons qu'il est blond, qu'il a une grosse tête rigolote, un léger défaut de langage et une odeur mâle et virile..."

La New Yorkaise marqua une courte pause pour se gausser de l'éventuelle réaction de la gothique, avant de démentir :

"Nan, en fait je vais te le dire, pis on ira au café..."

Et, elle se dressa sur la pointe des pieds pour lui chuchoter à l'oreille le nom de la personne qui faisait battre son petit cœur en miettes...
Juliette Dagon
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Ven 4 Déc 2009 - 16:57
Il en allait donc des bonnes résolutions de Georgia, comme du bon vieux temps… Elles ne duraient que l’espace d’un moment, avant que la personnalité bornée et incorrigible de la jeune fille ne reprennent finalement le dessus. Juliette l’écouta donc, légèrement déçue sans pourtant le laisser paraître le moindre instant, rétablir ses convictions profondes les plus erronés. Peut-être, avait-elle mis trop d’espoir sur elle… Peut-être, avait-elle présumée des capacités d’adaptations de la New Yorkaise… Peut-être que, comme le lui répétait bien souvent sa grand-mère, les chiens ne faisaient pas des chats… Ou dans le cas présent l’inverse, car si la gothique romantique devait s’identifier à l’un de ces deux animaux, ce serait assurément aux gracieux félins parfois aussi fantomatique que sa propre personne. Ceci étant dit, tout n’était pas négatif dans cette sortie. Georgia avait acceptée, avec un réel plaisir apparemment, de prendre au moins une robe et les ballerines, et cela fut plaisant pour Juliette bien qu’elle n’apprécia que très modérément le fait de voir ses choix de couleur traité de carnavalesque.

Juliette préféra aussi passer sous silence le passage ou Georgia se risquait à lui diagnostiquer son aspect de gothique romantique, jugeant de manière assez sévère, sans doute du à sa déception, qu’elle ne pourrait de toute façon pas comprendre cette nature profonde qui était la sienne. Les paroles de Georgia désespérèrent Profondément Juliette, qui n’en laissa, là encore, rien paraître, habituée qu’elle était à ne laisser voir d’elle que ce que les gens voulaient voir. Pourtant, en son for intérieur la gothique romantique se sentit un peu comme la dernière des mohicans de la féminité. Elle n’avait jamais vraiment compris pourquoi les jeunes filles préféraient les habitudes vestimentaire des hommes, alors que celles des femmes leur permettaient de resplendir avec bien plus d’éclat et de beauté. Triste monde songea-t-elle alors, que celui ou les sexes fusionnent peu à peu, mais de manière totalement inexorable. Georgia parlait de son refus de vendre son âme, mais était-ce vendre cette dernière, que de grandir et de s’épanouir.. ?

Un sourire se dessina sur les lèvres de Juliette, lorsque la blonde lui conseilla de se transformer à son tour en un vilain garçon manqué. Un sourire qui démentait bien évidemment sa pensée profonde, qui était que les mutants vivraient en totale harmonie avec les non mutants, avant qu’une telle hérésie n’arrive… Un soupir fusa lascivement de sa bouche à demi close, tandis que Georgia était en train de se changer dans la cabine dont elle n’avait pas tirer le rideau… Incorrigible… Et trop d’espoirs vains… C’était un fait, la jeune fille la décevait. Mais en même temps, pouvait-elle vraiment s’attendre à autre chose de sa part.. ? La gothique romantique avait sûrement mis la barre bien au-delà des capacités réelles de Georgia en la matière. Qu’importe, si elle pouvait au moins lui apporter une toute petite touche de féminité, fut-elle éphémère et limitée dans le temps, ce serait déjà une bonne chose en fin de compte.

Juliette ne laissa rien paraître de ses véritable sentiments… Comment aurait-elle pu d’ailleurs, lorsqu’elle voyait la joie et le plaisir certain qui habitaient le visage de Georgia lorsque celle-ci lui prit la main afin de l’entraîner en direction de la caisse. Elle pensait sans doute satisfaire les attentes de la gothique romantique, n’imaginant certainement pas l’ombre d’un instant, que cela n’était absolument pas le cas. Juliette déclina de manière polie l’offre de la blonde de se faire offrir quelque chose, prétextant une absence de choix. Ce qui en soit n’était pas tout à fait faux, mais la gothique romantique n’avait en réalité pas voulu mettre mal à l’aise Georgia, en lui disant de manière explicite que ses goûts vestimentaires étaient bien au-dessus de ses moyens financiers, âprement économisés.

Après l’avoir laisser régler ses achats, Juliette vit Georgia se tourner dans sa direction, et enfin lui avouer l’identité de l’élu(e) de son cœur. Un aveu accueilli avec une suspicion des plus certaine, tant la description qu’elle lui en fit lui rappela furieusement quelqu’un… Pour toute réponse, Juliette fixa son regard de glace sur la jeune fille en haussant les sourcils afin d’exprimer sa perplexité et son incrédulité certaine sur le sujet. De toute manière, la gothique romantique n’était pas d’humeur à exprimer une plus grande émotion à cet instant présent. La rétractation de Georgia sur le sujet ne souleva donc aucune surprise de la part de Juliette, qui ne pu cependant retenir un certain étonnement lorsque enfin elle lui avoua le nom de l’heureuse élue au creux de son oreille…

‘’Ô…’’

Se contenta-t-elle de dire, ne s’attendant certes pas à cette personne précisément. Voilà qui était bien surprenant, mais restait maintenant à savoir si elle serait d’accord pour ce genre de relation. A vrai dure, Juliette n’avait aucun idée sur le sujet. Tout en se dirigeant vers la sortie de la boutique accompagnée d’une Georgia très heureuse de ses achats, la gothique romantique déposa à nouveau la capuche de sa cape sombre sur sa tête et, le visage à demi dissimulé, elle lui dit :

‘’Tu sais Georgia… Je peux être compréhensive sur bien des choses, mais si tu tiens à ce que nous restions… amies…Je te conseille fortement de m’appeler Juliette et de ne plus m’affubler de ce stupide prénom masculin comme tu viens de le faire il y a quelques instants à peine…’’

Jules… Et pourquoi pas Julien.. ? Julian.. ? Contrairement aux apparences, la patience de la gothique romantique n’était pas sans limite, bien que ses paroles n’avaient aucune colère ou reproche en leur sein. Cependant, pour Juliette c’était comme se faire insulter dans sa propre féminité qui était pourtant des plus flagrante. Une fois de retour sous la pluie, les deux élèves de l’institut marchèrent moins d’une dizaine de minutes avant d’arriver devant le café rétro favori de la gothique romantique…Le Juliette’s. Il y en avait eu de bien plus proche de la boutique, mais la gothique romantique avait préféré demeurer fidèle à ses habitudes. De plus, depuis qu’elle avait y fait avorté un braquage avec l’aide de Viconia, qui venait tous juste d’arriver en ville, elle y était encore plus la bienvenue qu’elle ne l’était déjà auparavant. Un petit havre de paix, pour mutants en quelque sorte…

‘’Vas au Juliette’s, et attends-moi Georgia, j’ai encore une chose à faire avant de te rejoindre…’’

Dit alors la gothique romantique, en désignant l’établissement d’une main lascivement tendue. Puis, elle laissa là la blonde et ses achats, et d’un pas rapide et silencieux elle disparut au coin de la rue. Juliette trouva rapidement ce qu’elle cherchait, un magasin de meuble. Elle y pénétra, et sans l’ombre d’une hésitation elle se dirigea vers l’endroit du magasin réservé aux miroirs. Lorsqu’elle vit enfin ce pourquoi elle était venue ici toute seule, une psyché presque aussi grande qu’une personne, un sourire de satisfaction étira ses lèvres rosées et scintillantes. Elle appela alors un vendeur, et acheta le dit objet en délestant sa carte bancaire du prix du miroir. Lorsque le vendeur lui demanda à quelle adresse il fallait livrer la psyché, Juliette lui répondit :

‘’Livrez le à l’institut Xavier, au nom de Beccaria… Mademoiselle Georgia Beccaria…’’

Le vendeur opina du chef, connaissant l’institut comme sans doute la majorité des habitants de Salem. La gothique romantique avait ce genre de miroir depuis très longtemps, et elle trouvait qu’il seyait bien aux femmes. Même si Georgia était visiblement incapable de se conformer, pour son propre bien, à ses attentes en matière de féminité, au moins pouvait-elle lui offrir cette psyché. Même si elle ne voulait pas, elle serait forcément obligé de se regarder dedans à chaque fois qu’elle serait dans sa chambre. Vu l’obstination bornée et réfractaire de la jeune fille, c’était finalement la seule chose que la gothique romantique pouvait bien faire afin de l’aider à se voir telle qu’elle était réellement. C’était peu, mais quand on se refusait à des profonds changements…

La transaction réglée, Juliette quitta le magasin et reprit le chemin du Juliette’s qu’elle rejoignit assez rapidement afin de ne pas laisser penser à Georgia qu’elle l’avait lâchement abandonnée à son triste sort. Une fois dans le café, elle salua la propriétaire et sa fille d’un geste élégant de la main après avoir abaissé sa capuche et, après les politesses d’usages, Juliette rejoignit la table ou Georgia s’était installé. La gothique romantique ôta sa large cape, et la déposa sur le dossier de la chaise située juste à côté de celle ou elle s’installa elle-même, faisant ainsi face à la frondeuse aux cheveux d’or…

‘’Tu as déjà commandé quelque chose.. ?’’

Lui demanda alors Juliette.
Georgia Beccaria
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Sam 5 Déc 2009 - 3:11
La blonde haussa des épaules, ne comprenant pas réellement la réaction de la gothique. Différence de tempéraments peut être ?

"Tu sais, je pensais pas à mal... J'veux dire, ça m'a jamais gêné qu'Ivy m'appelle George alors..."

L'évocation du prénom de la rousse la plongea dans un micro instant de nostalgie... Mais il ne fallait pas se laisser envahir par l'émotion ou les larmes. C'était une nouvelle Georgia qui se devait de naître ! Elle ne devait plus être la petite pleurnicheuse émotive qu'elle était malheureusement devenue...

Une fois les achats réglés, elle acquiesça à la proposition de Juliette et se rendit à l'établissement qui portait curieusement, en guise d'enseigne, son prénom...

La New Yorkaise commanda un soda avec une paille et joua un peu avec un malheureux sachet de sucre qui traînait sur la table. Quand elle eut finit d'en mettre partout, elle se mit à rêvasser paresseusement, en pensant à l'élue de son coeur... Puis joua quelque peu avec ses doigts, contempla à nouveau la robe, entreprit d'essayer une fois de plus les ballerines, se recoiffa, se mordit les lèvres nerveusement, se dandina sur sa banquette, essaya de faire des bulles avec sa paille sans aucun succès, compta à nouveau ses doigts, se posa la question de la pertinence de compter ses orteils...

C'est donc avec un certain soulagement, étant à sec depuis un court instant de tâches inutiles à accomplir, qu'elle accueillit le retour de Juliette.

En guise de réponse à son interrogation, elle désigna le soda qu'elle avait posé en bout de table. Puis n'y tenant plus, elle annonça tout de go :

"Bon, il faut que je me déclare. J'avais pensé pèle mêle à un poème, à une sérénade à la fenêtre, à l'attendre dans son lit ou à faire un graffiti sur le mur de l'Institut... Que me conseilles-tu ?"
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Dim 6 Déc 2009 - 0:02
Parfait, Georgia ne l’avait pas attendu pour consommer… Une boisson bien entendu, et non pas les clientes de l’établissement… Après ce petit trait d’humour, que la gothique romantique se garda bien de partager avec son invitée afin de ne pas la gêner plus que de raison, elle accueillit avec surprise la demande pressante de la jeune fille qui, visiblement, s’impatientait de plus en plus. Tant de fougue, il était vraiment dommage qu’elle persiste à ne l’utiliser que pour assouvir ses sottes envie songea-t-elle alors, tandis qu’elle laissa sa réponse en suspens afin de héler l’une des deux femmes derrière le comptoir en leur demandant de bien vouloir lui apporter un café au moka.

Pendant que sa commande était en train d’être préparé, Juliette reporta à nouveau son attention sur Georgia qu’elle fixa silencieusement durant de longues secondes de son troublant regard de glace. Georgia la contemplait en retour d’un air avide, sans doute pendue à ses lèvres comme un égaré du désert accroché à son oasis. La question était d’une simplicité enfantine, mais ce n’était malheureusement pas le cas de la réponse que Juliette voulait la plus complète possible afin qu’elles ne s’égarent pas dans un délire coutumier de la blonde amoureuse. Finalement, après un soupir discret dont elle avait le secret, la gothique romantique commença à dire :

‘’En tout premier lieu, je te conseille de ne pas dégrader les murs de l’institut pour déclarer ta flamme… Je ne suis pas certaine que le professeur Zachary apprécierait une utilisation aussi… Personnelle, de l’institut. Sans compter que s‘il te laissait passer ce genre de chose, il ne pourrait plus l’interdire à quiconque ensuite et cela risquerait de rapidement devenir n’importe quoi.’’

La gothique en était intimement persuadée, il ne fallait pas se méprendre sur une utilisation collective et culturelle des murs de l’institut comme ce fut le cas avec la fresque du foyer, et une utilisation à but uniquement personnel comme le laissait sous entendre Georgia.

‘’L’attendre dans son lit serait une très mauvaise idée… D’ailleurs, c’est toujours une très mauvaise idée, peu importe le sexe… Pour ce qui est du reste…’’

Juliette s’interrompit brutalement, tandis que la fille de la propriétaire des lieux vint déposer son café au moka juste devant elle dans un sourire, avant de repartir et de laisser les deux élèves de l’institut à nouveau en tête-à-tête. La gothique romantique souffla délicatement sur son breuvage parfumé afin de le refroidir quelque peu, puis d’un geste délicat elle souleva sa tasse encore fumante afin de la porter à ses lèvres. Elle avala une courte mais chaleureusement douce gorgée de son café, puis elle déposa à nouveau sa tasse sur sa soucoupe, avant de passer sa langue sur ses lèvres humides avec une élégance certaine.

‘’La première chose à laquelle tu dois penser Georgia, c’est de ne surtout pas la mettre mal à l’aise. Si elle se sent quelque peu gênée que tous le monde soit témoin d’une véhémente déclaration de ta part, elle risque de la refuser sur l’instant afin de ne plus être le centre d’intérêt. Il est très romantique de faire une déclaration de manière aussi solennelle, mais c’est aussi un grand risque. C’est d’ailleurs ce qui en fait la grande beauté, mais je te le déconseille tout de même.’’


Et aussi, une telle chose demandait une certaine retenue que la rebelle exaltée ne possédait assurément pas, pour être réellement efficace. Juliette fixa à nouveau son regard sur Georgia, et lui dit encore :

‘’Un poème est une bonne idée… Mais si tu veux mon avis, et puisque tu es visiblement empressée, je pense que le mieux est encore de lui dire, tout simplement… En privé, bien entendu, c’est un moment qui ne concerne que vous après tout. Invites la, dînez… Discutez de tout et de rien, et lorsque tu sentiras que le moment est venu, dis lui ce que tu ressens réellement pour elle. Emplois des mots simples, inutile de te lancer dans des grands discours alambiqués si tu ne te sens pas en mesure de les maîtriser plus ou moins correctement… Bien entendu, tu peux distiller quelques indices de ton affection profonde au cours de la soirée, afin de la préparer quelque peu… Un geste timide, une parole volontairement confuse… Si tu as de la chance, c’est peut-être elle qui fera finalement le premier pas…’’

Suite à cette dernière phrase, Juliette sourit à Georgia d’un air affectueusement tendre. Même si elle n’était qu’une sale petite tête de mule ingrate, force était d’avouer qu’elle était cependant assez touchante dans son difficile projet d’assagissement. Connaissant l’élue de son petit cœur comme elle la connaissait, la gothique romantique pensait sérieusement que la simplicité serait plus sûrement l’alliée de Georgia, qu’une tonitruante déclaration audible à tous.

‘’Le maître mot est la simplicité Georgia, n’oublie pas d’être simple si tu veux réellement être efficace et mettre toutes les chances de ton côté…’’

Conclut finalement Juliette, en portant à nouveau sa tasse à ses lèvres…
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Dim 6 Déc 2009 - 2:52
Concentrée sur les paroles de la gothique, Georgia en oublia ses nombreux tocs l'espace d'un instant... Être simple ? Directe ? Efficace ? Sobre ? Ne pas embarrasser ? Rien de tout cela ne l'aidait réellement en fait... Un poil déçue, elle réalisa tout de même que la seule personne à écouter pour ces choses là était elle-même et rien qu'elle-même. La blonde avait été sotte, pour reprendre une des expressions favorites de Juliette, de demander conseil : il n'y aurait personne pour l'appuyer quand viendrait le moment de se déclarer... Le contraire aurait été lâcheté de sa part.

Elle soupira. Et reprit une gorgée de soda.

"Merci, je crois que je vais faire un mix de tout ça et voir sur le moment... Je pense pas qu'il y aura de déclaration spontanée de sa part... On peut toujours rêver mais mieux vaut ne pas trop compter là dessus. Quoi qu'il en soit..."

La petite mitalienne se pinça les lèvres.

"Quoi qu'il en soit, j'ai bien capté que je resterai simple dans ma robe verte, que je ferai attention à ne pas dire n'importe quoi et à cesser de gesticuler à tout bout de champ... Sans compter que je ne me déshabillerai pas sans y avoir été invitée au préalable. Et j'écouterai un peu ce qu'elle aura à me dire. Et..."

Elle sourit doucement.

"Et ça me semble déjà un bon programme. Sans compter que j'ai encore des ressources de côté... Bref, c'est une affaire qui roule !"

C'était essentiellement de l'auto-persuasion. Façon : programmation neurolinguistique pour les idiotes. Mais Georgia ne se sentait pas spécialement futée pour l'heure. La condition d'amoureuse lui suffisait amplement. Et être une insulte à l'intelligence demeurait le cadet de ses soucis.

"Dis Juliette... Vu qu'on est copines, tu m'as jamais trop parlé de toi... Et depuis que je suis là je t'ai jamais vu avec personne... Je suis presque sure qu'à part moi, t'as embrassée personne ici ! Alors, timide ou pas intéressée par les choses de la vie ?"

Elle marqua une légère pause pour réfléchir à ce qu'elle venait de dire.

"Enfin, je dis pas ça méchamment, hein ! C'est juste que t'es toujours... On dirait... Sur la réserve, quoi ! Tu te lâches pas beaucoup, alors que bon... Ça fait du bien de temps en temps... Enfin pas tout le temps comme moi ! Mais..."

Un éclair de génie traversa son esprit.

"En fait on est une sorte de couple. Moi je suis Maniaco et toi t'es Dépressive, rigolo non ?"

Pas réellement. Le visage de la blonde se ferma.

"J'ai un humour un peu pourri mais... J'ai l'impression que tu te fermes aux autres voilà tout. Et j'aimerai bien partager quelque chose - à défaut d'un cercueil - avec toi. Parce que bon t'es mon amie et... Voilà !"

Georgia était bien pote avec Alix. Alors pourquoi pas avec Juliette ? Ivy et Camille désapprouveraient certainement mais elles n'étaient plus là... Alors tant pis pour Blondie !
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Dim 6 Déc 2009 - 23:58
Après que la gothique romantique ai donné son point de vue sur l’approche de Georgia vis-à-vis de sa belle, celle-ci lui répondit d’une façon affreusement générique. Juliette oscilla alors doucement entre la pensée qu’elle n’avait pas écouté un seul instant ses paroles, et celle, plus plaisante, qu’elle pensait réellement ce qu’elle venait de lui dire. Nonobstant de cette incertitude toute relative et fondamentalement sans grande importance, Juliette ressentit un plaisir certain en voyant que Georgia venait visiblement de prendre conscience de l’un des principes les plus fondamentaux de l’amour… Il n’y avait pas de solution toute faite ! Cette constatation rassura la gothique romantique sur l’intellect de la jeune fille, tandis qu’elle avala une nouvelle gorgée de son délicieux café. De nouveau, un court silence s’en suivit après que Juliette eu fait redescendre sa tasse sur la table, puis elle ajouta d’une petite voix teintée d’un pointe de résignation :

‘’Je sais que mes propos ne t’apportent pas les réponse que tu attendais Georgia, et tu m’en vois vraiment désolée… Mais tu viens de découvrir une grande vérité par toi-même et je dois bien dire que je suis assez fière de toi pour cela. L’amour, et plus généralement les relations sentimentales, ne sont pas une science exacte… S’il existait une technique, une méthode universelle de séduire, elle serait enseigné depuis bien longtemps dans une école quelconque… Il y a autant de manière de séduire, qu’il y a de gens sur Terre, et c’est à tout un chacun de composer avec les éléments de base du sentiment en question afin de se construire sa propre vision de la chose.. L’amour, ce n’est fondamentalement rien d’autre qu’une simple question d’Alchimie Georgia, rien de plus.’’

Une bien pragmatique constatation, mais être une romantique n’empêchait en rien de voir la vérité en face… L’amour, c’était un peu comme midi… Tous le monde le trouvait à sa porte en fonctions de ses goûts et de ses affinités.

‘’J’ai confiance en toi Georgia, je sais que tu y arriveras.’’

La gothique romantique failli dire ‘’je sais que tu feras de ton mieux’’, mais elle s'abstint afin de donner le sentiment à la blonde amoureuse qu’elle croyait très fortement en elle. Ce qui en soit n’était pas faux, même si ce n’était pas vraiment une vérité certaine… Malgré tout, Georgia restait Georgia, et avec sa nature un peu fofolle, on ne pouvait ignorer totalement l’accident de parcours. Cependant, Juliette escomptait bien donner confiance à la jeune fille, en l'assurant de sa foi en ses capacités à se policer. Elle lui avait donné les conseils de bases, et désormais elle se devrait de faire le reste du chemin par elle-même. La plaisanterie, d’un goût plus ou moins douteux de la new Yorkaise, trancha de manière assez franche avec le sérieux de la conversation qui les occupaient alors. Elle avait raison, elle était assez mauvaise… Mais pourtant, un sourire se dessina sur les lèvres de Juliette…Pas un sourire large, mais un sourire… A la fois tendre, et amusé. Les poncifs sur les gothiques, furent-elles romantique avaient visiblement la vie dure, alors que en réalité la dépression était une chose que Juliette ignorait totalement… Ou bien, l’avait-elle assimilée comme une part d’elle-même, depuis bien longtemps déjà.. ? La question pouvait-être raisonnablement posé à vrai dire. Finalement Juliette écarta doucement les bras comme pour embrasser le monde, et elle lui répondit d’une façon des plus mystérieuse… Une façon très… Juliette, en fin de compte…

‘’Je suis ce que je suis supposée être Georgia… L’illusion de ma propre fantaisie…’’

Voilà qui était dit, mais qui ne devait sans doute pas avoir éclairé la blonde qui lui faisait face. Ceux qui avaient eu le courage de côtoyer longuement la gothique romantique, avaient rapidement appris une leçon essentielle la concernant : Juliette répondait presque toujours aux questions, d’une manière détourné. Ce n’était pas une facétie ou un quelconque refus de répondre, c’était… Oui, c’était sa nature, indéniablement. Les bras de la gothique romantique se refermèrent alors tel les pétales d’une fleur de lotus, et les deux coudes sur la table elle croisa ses mains afin de laisser son menton venir s’y déposer délicatement. Son regard se porta alors profondément dans celui de Georgia, à qui elle dit encore :

‘’Que veux-tu que je te dise.. ? Tu voudrais que je te parle de moi.. ? Très bien, alors écoutes…Contrairement à ce que tous le monde peux s’imaginer, je n’ai pas eu une vie parfaite et dénuée de problèmes. Alors bien entendu, d’un point de vue matériel et financier, je n’ai jamais été dans un quelconque besoin… Je n’ai jamais manqué de quoi que ce soit, et mes parents m’offraient tout ce que je pouvais leur demander, en demeurant dans le domaine du raisonnable, bien entendu. J’ai toujours eu un toit, un endroit ou passer mes nuits… J’ai souvent voyager… Je n’ai connu ni la faim, ni la privation de quelque façon que ce soit, et parmi tous les élèves de l’institut je suis sans doute la plus nantie, aussi bien aujourd’hui que dans le passé. Ma venue à l’institut n’est pas le fruit d’une quelconque fuite ou nécessitée sociale contrairement à la grande majorité d’entres vous, et si demain je devais le quitter, je ne seras pas désœuvrée. Je pourrais prendre un appartement sans la moindre difficulté, et reprendre une vie tout ce qu’il y a de plus normale comme ce fut le cas lorsque je vivais à Turin, au début de mes études…’’

Ceci, c’était pour l’aspect conte de fée de sa vie, comme semblaient la voir la plupart des élèves de l’institut. Mais pour chaque miroir, il y avait un envers plus sombre, moins lumineux… Juliette laissa un petit soupir fuser de ses lèvres closes sans quitter Georgia du regard, puis elle ajouta :

‘’ Malgré tout, mon adolescence n’a pas été aussi merveilleuse… Ne va cependant pas imaginer qu’elle a été difficile, car tu te tromperais lourdement. Disons simplement que… J’ai du faire abstraction de bien des choses, afin de garder la tête hors de l’eau et ne pas me perdre définitivement moi-même… Si tu pense que la vie dans la rue et la pauvreté est difficile et cruelle, dis-toi que ce n’est rien comparé à celle de mon milieu d’origine lorsque…’’

La gothique laissa sa phrase en suspens, le regard vaguement perdu dans le vide l’espace de quelques instants, avant de finalement revenir sur Georgia…

‘’Voilà, tu sais tout de ma vie maintenant…’’

La taquina-t-elle, dans un sourire rehaussé de lumière.

Pour faire parler sérieusement la gothique romantique d’elle-même en profondeur, il fallait presque avoir suivis une formation à la CIA ou à la NSA… Au minimum…
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Lun 7 Déc 2009 - 2:38
"Lorsque ?" demanda Georgia distraitement.

Juliette faisait le spectacle en fait : soit elle en disait trop, soit elle en disait pas assez. Quoi qu'il en fut, Georgia ne pouvait se contenter d'une telle réponse ! Après tout... Si elle n'était pas reconnue pour sa sagesse, tout du moins elle s'était faite une petite réputation de "fille-qui-insiste". Tanner les gens jusqu'à ce qu'ils acceptent de sortir avec elle. Ou bien de révéler ce qui les chagrine. Un vieux souvenir vint à l'esprit de la blonde qu'elle s'empressa de partager avec sa nouvelle amie.

"Tu sais... Je veux bien que tu gardes ton jardin secret et je respecte ça complétement... Parce que bon... En dépit de tous mes discours et mes aveux à répétition, j'en ai un aussi... Qui est un peu en friche mais qui existe tout de même. Et je comprends ça ! Mais !"

Elle pointa un index inquisiteur en direction de Juliette.

"Mais, je me souviens quand Ivy allait pas bien parce qu'elle se transformait en racines ou en bout d'écorce... Elle voulait pas en parler parce qu'elle pensait que plus personne n'allait vouloir d'elle - ou un truc dans ce genre - et que ça lui foutait la trouille. Ben, j'ai insisté, j'ai presque forcé sa porte... Et après, elle allait mieux ! On s'est même roulé des pelles... Enfin, j'sais pas si c'était cette fois là... Mais peu importe"

Georgia s'égarait. Et elle savait que c'était pas bon quand on voulait argumenter sur un machin. Aussi, elle s'éclaircit la gorge et reprit.

"Alors, toi... Peu importe ce qui t'empêche de parler. Je m'en fous. Tu es mon amie. Tu sais PRESQUE tout de moi. Et je t'aime, peu importe ce que tu pourras me dire sur toi... C'est tout. Je juge pas. Mais ce que je sens... C'est qu'il y a un foutu machin qui t'empêche de t'ouvrir aux autres. Du coup t'es là, à traîner à l'Institut, on sait même pas pourquoi... A conseiller les gens, mais jamais à tenter d'être proche d'eux..."

Elle s'excitait. De plus en plus. Elle devenait impertinente. Sa voix s'accélérait. Mais il fallait qu'elle aille jusqu'au bout. Pour Juliette. Sinon, elle pourrait pas se regarder le soir venu dans son miroir de salle de bains.

"Ce que je crois c'est que t'es vachement seule. Alors, tu essayes de faire croire que ça roule, que t'es toujours là, égale à toi même et que "Ouais la vie est vachement plus class' dans un cercueil" mais en fait... En fait tu laisse un cordon de sécurité entre les autres et toi. Du coup, ils approchent pas. Moi, je suis seule parce que j'ai fait exploser moi même mon cœur. Toi parce que tu l'as fermé"

La blonde souffla et prit une nouvelle gorgée de soda.

"Désolée de m'être emportée... Si tu veux rien me dire, me dit rien... On parlera d'autre chose mais..."

Elle marqua une pause et fixa son regard dans les yeux de la gothique.

"Ce serait dommage. Alors ouais, c'est une prise de risque pour toi. Genre que j'aille tout raconter. Mais, si c'est ça qui te retient, je le prendrai assez mal. Je suis mal-adroite, mal-heureuse la plupart du temps, mal-coiffée mais pas mal-veillante"

Georgia se cala à nouveau dans son siège.

"Mais bon, si ça te semble trop difficile de causer de ça, tu peux peut être me parler de tes histoires d'amour... Il y a bien quelqu'un qui te plait dans l'Institut ?"

C'était dit d'un ton léger. Comme si Georgia était redevenue une petite minette epsilon en l'espace d'une poignée de secondes...
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Lun 7 Déc 2009 - 17:40
Pourquoi elle était à l’institut.. ? C’était là, une très bonne question à vrai dire. En fait, elle-même ne le savait pas vraiment. Son père lui avait quasiment forcé la main, et même si ce fut fait avec une certaine intelligence, le principe en lui-même avait été assez odieux car il avait joué sur le désir profond de la gothique romantique de ne pas être une gêne ou bien encore un objet de honte, pour ses parents. Juliette n’avait pas besoin des professeurs, ou tout au moins le pensait-elle. Elle avait initialement développé ses pouvoirs par ses propres moyens, et sans doute aurait-elle évoluée toute seule même si cela aurait sans doute pris un peu plus de temps. Le propos de Georgia troubla la jeune femme plus qu’elle ne l’aurait pensé, et machinalement elle laissa échapper de manière presque inconsciente :

‘’Peut-être, devrais-je partir…’’

Le ton avait été songeur, à la limite de la mélancolie. Après tout… Qu’est-ce qui la retenait là-bas.. ? Si elle n’était pas certaine d’être la plus ancienne en terme d’années de présence au sein de l’institut, elle l’était cependant en terme d’âge. La gothique romantique commençait à se faire vieille, d’autant plus qu’elle était arrivée à l’institut à dix-neuf ans, bien plus tard que la majorité des résidents. C’était peut-être pour cette raison, que aucun des professeurs ne la voulait plus dans une de leurs équipes. Après tout, comme les entraînements, ces dernières étaient avant tout un moyen pour développer les pouvoirs des élèves les plus jeunes et les plus inexpérimentés, avant même de résoudre une quelconque situation dangereuse. Georgia venait peut-être bien de mettre le doigt sur une véritable question, même si elle ne se l’imaginait sans doute pas.

Un soupir las, fini par troubler le silence qui avait suivit la courte phrase de Juliette… Et elle reposa à nouveau son attention sur la blonde devenue subitement enragée, qui lui faisait toujours face. Devant une telle véhémence, à la limite de l’agression, la gothique romantique se demanda, amusé si, en fin de compte, elle n’aurait pas du réellement aller demander une cravache à Esther avant de partir, afin de pouvoir dompter le fauve au pelage doré, pour le tenir à bonne distance. Une pensée amusante, qui fut suivit, en réponse au doigt dressé de Georgia dans sa direction, par son propre index dont elle tapota gentiment le front de la jeune fille…

‘’Alors comme ça, il y a effectivement un véritable cerveau sous cette tignasse échevelée.. ? Je suis agréablement impressionnée tu sais…’’

La taquina-t-elle encore dans un clin d’œil, afin d’alléger une situation devenue peut-être un peu trop pesante. Juliette retira délicatement son doigt du front de Georgia, puis elle s’adossa entièrement contre le dossier de sa chaise tout en croisant ses jambes. Le bras gauche sur sa cuisse recouverte de ténèbres soyeuses et le droit reposant simplement sur la table, elle ajouta dans un sérieux retrouvé :

‘’Peu m’importe que tous le monde connaisse ma vie Georgia, elle n’est pas particulièrement secrète. Je pense simplement que je ne suis pas la plus mal lotie, voilà tout. Je trouverais donc assez déplacé de ma part de me plaindre, alors que beaucoup m’envierait une telle vie. Il faut savoir relativiser, et rendre aux situations respectives de tout un chacun leur réelle dimension.’’

La gothique romantique laissa une fois de plus un silence s’installer durant quelques secondes. Comme elle venait de le dire à l’instant, parler d’elle ne la dérangeait pas vraiment… Mais ce qu’elle ne supporterait pas le moins du monde en revanche, c’est que les gens ne comprennent pas la souffrance qui avait été la sienne autrefois. Georgia était sans doute pleine de bonne volonté, mais Juliette doutait qu’elle puisse appréhender son adolescence avec toute la justesse que requérait cette difficile période de son existence. A plus forte raison, qu’elle n’avait aucune idée du milieu social qui avait été le sien. Ce n’était pas du mépris de la part d’une gothique romantique ‘’du monde d’en haut’’ envers une jeune écervelée ‘’du monde d’en bas’’, mais uniquement un constat parfois bien amère… La jungle de la bourgeoisie était bien plus terrifiante que celle du commun, mais cela personne ne pouvait le croire. Néanmoins, Juliette entreprit de satisfaire d’une manière quelconque la curiosité de Georgia, et pour cela elle allait utiliser une situation analogue dont la jeune curieuse allait être ‘’la’’ Juliette. La gothique romantique reprit finalement la parole, et dit :

‘’Cependant, je veux bien accéder à ta demande Georgia, alors écoutes bien et… Imagines…Imagines que ta venue au monde résulte d’un quelconque miracle aux yeux de ta mère… Imagines que ce sentiment de miracle fait que cette même mère te prodigue un amour sans limite, comme si tu étais véritablement la chose la plus précieuse au monde. Cette amour, elle te le donne durant plusieurs années, et tu te mets alors à penser que ce dernier est une chose merveilleuse qui va te durer toute ton existence et que jamais, rien ne viendrais t’en priver. Pour cela, tu fais absolument tout pour plaire à ta mère… Et puis un jour, quelque chose change… Tu commences par ne plus tout à fait correspondre aux attentes de cette dernière, et doucement mais sûrement, tu deviens ce que tu es véritablement. Ce sont tout d’abord des petites choses insignifiantes, mais qui au fil du temps s’agglutinent afin de donner naissance à des différences de points de vue de plus en plus prononcé. Imagines que ta mère veuilles que tu t’habille toujours en petite fille modèle, alors que toi tu veux par-dessus tout te vêtir comme un garçon… Les différents épisodiques deviennent disputes récurrentes, et l’amour offert sans limite durant des années, devient doucement mais sûrement plus lointain…’’

La gothique romantique cessa brièvement sa petite histoire, afin de s’emparer de sa tasse de café à moitié vide qu’elle porta doucement à ses lèvres. Une longue gorgée du liquide tiédit dévala alors le long de sa gorge, puis elle reposa la tasse sur la table dans un nouveau soupir songeur avant de reprendre d’une petite voix teintée d’un discret tremblement :

‘’Maintenant, imagines que tu as onze ans et que tes parents décident de t’envoyer à l’institut. La première année, tout se passe relativement bien. Mais au cours de la seconde année, tu prend pleinement conscience de ta différence qui est… D’aimer les filles, plutôt que les garçons. Les autres élèves commencent alors à te regarder comme si tu était une chose étrange, et plus tu affirmes ta différence, et plus les autres élèves s’éloignent de toi… Imagines… Lorsque tu t’approchent d’eux, leurs voix se taisent et ils te fuit… Ou bien encore, ils t’ignorent alors que tu tente d’engager la conversation avec eux, comme si tu n’existais pas. Imagines encore que lorsque tu passe dans les couloirs de l’institut, des regards moqueurs ou bien inquisiteur se posent sur toi… Que des rires, tout aussi moqueurs que les regards, éclatent lorsque tu passe à côté d’un groupe d’élèves… Quand tu en parles aux professeurs, tu n’obtiens pour toute réponse que c’est ta faute, que tu ne fais pas d’efforts pour t’intégrer… Pour être comme tout le monde… Lorsque tu rentres chez toi pour les vacances, tu penses pouvoir trouver du réconfort auprès de tes parents, car eux ils t’accepteront telle que tu es, c’est certain et c’est parce que tu ne doutes pas un seul instant de ce fait, que tu n’a pas hésiter à dévoiler devant eux ta véritable nature. Imagines encore que ton père fasse comme si tu n’avais pas changer, et que ta mère te regarde comme si tu étais une étrangère à ses yeux... Bien sur, vous ne vous disputez plus, car il n’y a plus aucune réelle communication entres vous deux. Elle t’assure qu’elle t’aime malgré tout, même si l’amour généreusement offert n’est plus vraiment présent, et puis au fil du temps elle te fait comprendre par une attitude, des regards, que finalement tu n’es plus la petite fille qui était autrefois la sienne, car elle n’était pas cette chose que tu prétends être devenue…’’

Juliette cessa de parler quelques instants… Raconter sa vie, même au travers d’une autre personne et d’une situation totalement différente, se révélait aussi difficile que de le faire ouvertement. Ce n’était, de plus, pas quelque chose de courant chez la gothique romantique, qui avait du raconter tout ceci à peine plus d’une ou deux fois déjà à d’autres personnes. Enfin, elle reprit :

‘’Maintenant, imagines que la période à partir du moment ou tu as été envoyé à l’institut, dure sept ans, sept longues années à te voir refuser un amour sans fin auquel tu avais été habitué, et durant lesquelles tu as été ignorée de tous tes camarades de l’institut… Et que lorsque par chance certains s’intéressaient à toi, ce n’était jamais pour autre chose que, en fin de compte, se moquer de toi d’une manière douloureusement cruelle… Dans une telle situation Georgia, il n’y a que deux solutions : Soit tu cèdes à la facilité et tu décides de mettre un terme définitif à cette situation que tu penses sans issue, ou bien tu choisis de ne plus laisser le monde te faire du mal, en faisant de ce même monde un outil que tu utilise en le modelant à ta guise… Ainsi, tu en prends le plus agréable tout en refusant le plus douloureux… Le choix est simple Georgia… Ou bien tu sombres dans les plus insondables des abysses sans aucun espoir d’en revenir, ou bien tu t’élèves au-dessus de tout… Il y a rarement de statut intermédiaire entre les deux…’’

Conclu finalement la gothique romantique d’un air songeur, tout en portant une nouvelle fois sa tasse de café à ses lèvres afin de masquer une réflexion certaine.
Georgia Beccaria
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Mar 8 Déc 2009 - 22:38
L'affreuse blondinette timbrée resta silencieuse, attentive et étonnamment immobile pendant tout le temps où Juliette parla. Georgia ne se souvenait pas avoir entendu la gothique discourir autant d'elle dans une même conversation... Elle était à la fois fière d'avoir réussi à "débloquer" la jeune femme et également un peu troublée par ce qu'elle entendait...

Si Juliette dissertait longuement sur son enfance malheureuse et anxiogène, pour autant elle esquivait à la fois l'anodine question qu'elle avait posée (en même temps devait-elle insister et reposer celle-ci en dépit de son caractère, somme toute, futile ?) et se focalisait uniquement sur le passé...

Georgia se mordilla la lèvre un bon grand coup avant de reprendre d'une voix douce :

"Déjà je te remercie de t'être confiée à moi, nonobstant mes capacités mentales limitées et ma tendance à tout comprendre toujours de travers..."

Le remerciement était sincère. La petite pique aussi.

"Mais tu sais, moi, j'suis que moyennement intelligente et j'ai pas tous tes diplômes, alors j'me disais..."

Elle se gratta la tête. Puis, comprenant que sa gestuelle la desservait, adopta à nouveau une attitude neutre.

"Tout ça c'est le passé, Juliette..."

Et le passé faut savoir de temps à autre le mettre dans un sac de jute et le jeter à la rivière comme une vulgaire portée de chatons dont on ne voudrait pas ! Georgia avala sa salive et posa sa main sur celle de la gothique...

"Je comprends que ce soit douloureux et difficile... On n'a pas les mêmes parcours de vie mais... Je sais ce qu'est la solitude. Et même entourée, on se sent pas forcément quelqu'un... La petite fille que tu étais a du sévèrement morfler mais..."

Elle cligna des yeux. Et poursuivit sur un ton plus bas. La parole se faisait lente. Posée. Presque murmurée.

"Tu n'es plus la gamine ignorée de ses parents. Tu es une adulte maintenant et... A l'Institut, c'est pas comme à ton école. Si tu es ici, je pense qu'il y a une raison... En fait, comme tout le monde t'as besoin d'être aimée, écoutée..."

Georgia ne voulait pas se faire psy de foire. Si Juliette avait voulu une psy, elle serait allée voir Mam'zelle K. ou bien Dame Cassandre. Et pas une fille légèrement désaxée et un peu envahissante...

"Mais faut plus te laisser déborder par ton passé. Tu peux être ce que tu veux. Te laisses pas bouffer par ça. Comme tu me le disais, je suis plus une gamine... Ben je te retourne le conseil : ton cordon de sécurité que t'as mis en œuvre pour te protéger, c'était bon pour la p'tite Juliette... Pas pour toi. Ici, tu es en sécurité. Tu peux exprimer tes sentiments et..."

Elle s'approcha du visage de la gothique.

"Et il n'y aura personne pour se moquer de toi ou feindre l'indifférence... Et si c'est le cas, je lui exploserai le pif moi même..."

A peine eut elle fini de murmurer cette phrase que Georgia approcha ses lèvres de celles de la gothique, tenant ses mains dans les siennes, dans un but qui ne pouvait être qu'évident...
Juliette Dagon
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Mer 9 Déc 2009 - 16:37
Touchante… Et en fin de compte, si proche de la vérité… Georgia avait véritablement un potentiel immense pour devenir quelqu’un de mieux, que cette jeune fille écervelée et inconstante dans l’attitude de laquelle elle se complaisait tant. Cela rassurait la gothique romantique, tandis qu’elle l’écoutait parler. Ses propos n’étaient absolument pas dénués de bon sens, bien que parfois exprimé avec une maladresse certaine. Ses propos se partageaient entre une vérité et une naïveté qui fit doucement sourire Juliette, qui n’eu pas le cœur de la contrarier dans son élan de réconfort vis-à-vis de sa propre personne. Plus la jeune fille parlait, et plus le ton de sa voix se faisait lointain, à contrario de sa personne qui, elle, se rapprochait de plus en plus de celle de la gothique romantique, comme en témoignait le fait que ses mains se joignent lentement mais sûrement aux sienne. La phrase ou Georgia lui promit de prendre sa défense devant le premier ou la première qui en viendrait à lui manquer d’un certain respect du à sa condition d’être humain, avant celle de gothique romantique, fit fondre le cœur de la jeune femme qui trouva cela absolument adorable… Irréaliste, mais adorable tout de même.

Le visage de Georgia se rapprocha de plus en plus, pour finalement en arriver à n’être plus séparé de celui de la gothique romantique que par l’espace d’un souffle… La demande était on ne pouvait des plus évidente, et sans doute Juliette s’y serait-elle laisser tenté… Mais elle s’y refusa, car cela aurait alors été renier tout ce qu’elle essayait de faire comprendre à la blonde, en quête de sa belle encore ignorante du désir qu’elle éveillait chez elle. C’est pourquoi, plutôt que de la rabrouer ouvertement et de la blesser dans sa tentative de réconfort, Juliette se contenta de dégager doucement sa main droite de l’étreinte de la jeune fille, et déposa tendrement son index sur les lèvres de Georgia…

‘’Je pense qu’il ne serait pas raisonnable d’être infidèle à l’élue de ton cœur, avant même le début de votre relation… N’est-ce pas Georgia.. ?’’

La voix avait été douce, sans la moindre once de reproche, ni même habité par une quelconque intonation moralisatrice… C’est en employant la même couleur vocale, que Juliette ajouta :

‘’La fidélité est la base la plus solide pour un couple, tu sais… Je sais que tu ne veux pas te trahir dans ce que tu es profondément,, mais il te faudra faire ce genre de sacrifice si tu tiens réellement à elle.’’

Voilà qui était dit… Après tout, c’était bien là le but premier de leur sortie, n’est-ce pas.. ? Donner à la blonde éprise toutes les chances de réaliser son envie de concrétiser son désir amoureux. Comme le lui avait dit Juliette, il fallait savoir relativiser les choses à leur juste mesure. Sans trop savoir pourquoi, sans doute parce que Georgia était en fin de compte assez désarmante, Elle s’était laissé allé à des confidences qui ne la dérangeait pas outre mesure, mais qui ne lui était plus vraiment douloureuse, tandis que le projet de la blonde, lui, était dans le temps présent. Toutefois, afin de ne pas donner le sentiment à Georgia qu’elle s’était un peu trop mêlé de ce qui ne la regardait pas, Juliette ôta son doigt des lèvres de la jeune fille et tapota avec gentillesse ses mains…

’’Tu es gentille Georgia, mais…’’

Ajouta-t-elle encore, tandis qu’elle se recula à nouveau afin de se repositionner contre le dossier de sa chaise, sans toutefois priver l’étreinte de la jeune fille de sa main gauche.

‘’Même si tu as raison sur le fait que tout ceci est du passé, ce passé, contrairement à une grande majorité des gens, je le porte en moi et sur moi, chaque jours qui passe. Après avoir commencé mes études d’art, les choses se sont en effet améliorée… Sans doute, est-du au fait que les gens ayant une âme véritablement artistique ont une ouverture d’esprit plus large que l’ensemble de la population. Et puis, comme tu l’a si justement souligné, je suis une adulte et les adultes ont ceci d’hypocrite qu’ils sont insidieusement plus polis que les enfants.’’

Après un soupir sourd, Juliette porta sa tasse de café à ses lèvres et en vida le peu de contenu qu’il y demeurait encore. Elle regarda ensuite sa tasse avec une légère pointe de regret, et la reposa sur la table avant de reprendre :

‘’Malgré les apparences, les choses ne changent pas vraiment Georgia, elles deviennent tout simplement différente. J’en ai encore eu la preuve lorsque j’ai entamé mes études de psychologie, qui est un milieu nettement plus critique et conservateur que celui du monde de l’art… Lorsque l’on grandit, on ne dit plus… On pense… Et on fait illusion, parce qu’il en va ainsi dans la vie en communauté pour qu’elle puisse se dérouler sereinement.’’

La gothique romantique fixa alors son regard sur Georgia, et ajouta :

‘’Je peux être qui je veux, me dis-tu.. ? Mais c’est bien parce que je suis celle que je désire être réellement, que j’accepte de payer le prix de l’affirmation de mon identité profonde. Rappelles toi, ce que tu as du penser de moi, lorsque tu es arrivée à l’institut… la fille étrange qui s’habille de ténèbres d’un autre temps, et qui dort dans un cercueil…’’

Un silence s’installa alors, avant que Juliette ne sourit à nouveau comme elle le faisait lorsqu’une idée lui traversait l’esprit… Pour prouver ses dires, et ainsi démontrer à Georgia que tout ceci n’était pas que ‘’du passé’’, elle allait lui proposer un petit test… Son regard scintillait d’une malice certaine, témoignant d’un amusement évident…

‘’Pour t’en convaincre, je te suggère de faire le tour des professeurs et des élèves de l’institut, et de leur demander ce qu’ils pensent de moi, de quelle manière ils me perçoivent, moi et le fait de dormir dans un linceul de bois habituellement réservé au défunt… Et comment ils me percevaient à leur arrivée… Je suis pratiquement certaine qu’une écrasante majorité d’entres eux abonderont dans mon sens.’’

A son avis, la gothique romantique ne prenait que très peu de risque en proposant cela…

‘’Je crains qu’il ne soit trop tard pour moi, mais ce n’est pas le cas en ce qui te concerne Georgia, alors je compte sur toi pour réussir à transformer le vilain petit canard en un majestueux cygne rayonnant…’’

Conclu la gothique romantique, en se disant, après réflexion, que majestueux ce serait déjà fort bien… Pour le rayonnement, disons que… C’était en option…
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Jeu 10 Déc 2009 - 16:27
Georgia se laissa repousser sans opposer de résistance. La suite du propos de Juliette la fit même éclater d'un petit rire sonore. Elle s'en justifia d'une voix amusée :

"En fait si je voulais t'embrasser c'est que tu semblait tellement seule, tellement paumée en cet instant présent que j'ai voulu... J'sais pas. Ça m'a pas semblée juste. Que tu sois toute seule. Je voulais te témoigner de mon affection, voilà tout. Parce que tout le monde a droit à un peu d'affection. Et parce que j'étais heureuse en cet instant précis d'échanger avec toi, je voulais que le monde entier soit heureux..."

Elle s'affala légèrement sur son siège. Pensant que la dernière fois qu'elle avait dit des paroles similaires c'était pour Alix.

"Mais ce n'était ni un défi, ni un besoin d'amour... Vois ça comme un simple baiser librement offert. Sans arrières pensées. Ma belle n'en prendra pas ombrage. Mais bon..."

La blonde sourit, de plus en plus à l'aise de seconde en seconde.

"La prochaine fois on se contentera d'une accolade amicale !"

La New Yorkaise toussota pour s'éclaircir la voix et reprit :

"Tu sais, je trouve que tu as un peu tendance à t'apitoyer sur ton sort, Juliette. Et pour moi, ça participe du "J'me laisse bouffer par mon passé". Et c'est pas une question de vilain p'tit canard ou autre... On a tous des efforts à faire pour mieux vivre ensemble et avec soi-même. Et le jeu n'est jamais terminé tant qu'il reste encore un tour de batte à accomplir"

Cette drôle d'image lui était venue à l'esprit. Comme si le temps où elle jouait au baseball le dimanche avec son paternel n'était pas révolu. Comme si elle avait toujours été et sera toujours une et unique. Si lointaine, mais si proche à la fois d'elle même.

"Bref, sois ton propre Homerun ! Les autres... Les autres, Juliette, on s'en fout... Peu importe ce qu'ils pensent, c'est pas un sondage de popularité, la vie... Tu dors dans un cercueil, et alors ? J'ai bien ma poitrine imprimée sur le mur du foyer ! Tout le monde pense que je suis timbrée et bavarde et usante et avec un pois chiche dans la tête... Mais pourquoi devrions-nous payer le prix de quoi que ce soit ? On respire, ma belle, et ça c'est suffisant pour s'affirmer. Il faut qu'on se bouge les puces toutes les deux..."

Elle tapa du poing sur la table. Un air exalté dans les yeux, elle enchaîna rapidement :

"C'est fini le temps des prisons mentales pour nous. Plus de limites autres que celles du respect de l'autre. Point barre. J'peut pas être Georgia-la-folle à heure vingt quatre. Si j'ai besoin d'une épaule pour pleurer, je pleurerai, peu importe le qu'en-dira-t-on. Si j'ai un truc intelligent à dire, je me la bouclerai pas. On a nos moments de gloire et nos moments de faiblesse. L'important c'est de les vivre le mieux possible"

La blonde recoiffa une mèche folle qui venait de lui tomber sur le visage.

"Bref, faisons comme Artaud, gardons pour nous protéger du jugement des autres toute la distance qui nous sépare de nous même... L'importance c'est ce qu'on est, pas l'image que l'on renvoie"

Elle avait envie de saisir Juliette par les épaules et de la secouer pour qu'elle sorte, enfin, de son personnage. Qu'elle fasse un truc : pleurer, hurler, rire ou crier.

"Alors, je suis pas psychologue et je saurai jamais réduire une tête tout en me faisant payer par ma victime"

A bout de souffle, Georgia inspira un grand coup. Elle était euphorique / vidée. L'assaut mental avait été rude mais la lutte était digne des plus belles causes : elle ne parlait pas pour convaincre, encore moins pour persuader, mais juste pour obtenir une réaction. L'inconscient en mouvement, c'était ça le but. Tant que ça bouge encore, il y a de l'espoir. Et les fous mettent à la question leurs docteurs. C'est le grand Tohu-Bohu qu'il faut danser !

"Mais... Fais tomber les murs de ton cœur... La situation est sous contrôle. Et en cas de pépin, les masques à oxygène tomberont de l'appareil... Et je suis là..."

Et elle approcha à nouveau ses bras, non pas pour un baiser même chaste, mais juste pour une accolade amicale. Juste pour montrer qu'elle était bien là et là seulement.
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Jeu 10 Déc 2009 - 23:09
‘’Faisons cela, en effet…’’

Se contenta de répondre Juliette dans un sourire, suite à l’accolade promise à la prochaine tentative de partage d’amour, de la blonde généreusement expansive. Enfin de compte, elles étaient assez semblables sur ce point… Elles avaient toutes les deux de l’amour et de la tendresse à donner, même si leur manière de l’exprimer étaient radicalement opposées comme le pôle Nord pouvait l’être du pôle Sud… Ou comme la glace pouvait l’être du feu. Le reproche que Georgia fit à la gothique romantique, désarçonna toutefois légèrement cette dernière. Elle donnait vraiment le sentiment de s’apitoyer sur elle-même.. ? Diantre, que voilà une vision d’elle bien erronée. Elle ne s’en était pas vraiment rendue compte, jugeant simplement son constat des plus logique et d’une neutralité certaine. Bien qu’elle se devait de reconnaître une vérité profonde dans les propos de la décidément bien surprenante blonde, Juliette ne pouvait s’empêcher de la trouver tout de même bien idéaliste dans ses idées… Car quel que soit son avis sur la question, on payait toujours le prix de sa liberté, quelle qu’elle fut.

L’analogie avec le base-ball ne marqua cependant guère l’esprit de la gothique romantique. En vérité, elle ne connaissait absolument rien à ce sport sans queue ni tête ou tout un tas de gens couraient sur un quart de terrain en se jetant sans cesse des balles meurtrières à la tête qui étaient aussitôt renvoyée dans les airs, avant d’être rattrapée et renvoyée… A leur point de départ.. ? De ce fait, elle n’en était même pas certaine à vrai dire… De toute façon, la gothique romantique avait toujours trouvé les sports américains des plus étranges, et particulièrement violents. Des sports, fondamentalement à l’image de la société qui les avaient vu naître. C’est pourquoi, elle dit à la fougueuse blonde :

‘’Si tu le dis, je veux bien te croire sur parole Georgia… Mais je t’avoue que je ne m’y connais absolument pas en base-ball… Ni en homerun d’ailleurs…’’

Un aveux, qui dans le fond ne la chagrinait pas plus que cela. Après tout, elle n’était pas américaine, elle n’avait donc pas à apprécier et à assimiler toutes les notions de ce pays. Mais déjà, Georgia était reparti sur les chapeaux de roues et, lorsque son poing frappa la table en faisant trembler le verre et la tasse qui si trouvait, Juliette jeta un regard discret tout autour d’elle fin de voir si quelqu’un ne les regardaient pas avec une trop grande insistance. Assurément, la discrétion n’était pas une des qualités première de la jeune fille. Fort heureusement, elle n’avait pas poussé la chose jusqu’à se lever et à déclamer haut et fort son retentissant discours qui en suivit. Un discours, la encore plein de bon sens, au point que l’on était en droit de se demander si une conscience autre que la sienne n’avait pas prit le contrôle du corps de Georgia…. C’était vraiment une impression assez… Déroutante, même pour la gothique romantique. Peu désireuse de stopper une telle verve habité d’une conviction certaine, Juliette resta donc là, le retard dirigé vers Georgia, à l’écouter sagement… Prenant cependant un peu de recul, car, dans ce genre de situation véhémente, un mauvais coup involontaire pouvait partir aussi rapidement que le flux du débit de la parole prononcée. Comme à son habitude, Juliette optait pour une certaine prudence.

Finalement, Georgia conclu, presque à bout de souffle ce marathon verbale, en déclamant une citation des plus philosophique que Juliette apprécia à sa juste valeur. Faire tomber les murs de son cœur, lui avait-elle dit… Mais cela signifiait avouer des choses dont elle n’était pas fière… Et dont elle n’avait pas forcément envie de parler… Lorsque Georgia la gratifia d’une nouvelle preuve de tendresse, Juliette la regarda avec un air amusée et lui dit sur un ton à mi-chemin entre le sérieuse et le facétieux :

‘’Tu es véritablement… A gifler… Mais je suppose que c’est ce qui fait une partie de ton charme…’’

Accompagnant son propos, de deux ou trois tapotement délicat, sur la joue de la jeune fille, avant d’ajouter :

‘’Je te promet que lorsque je serais devenue une psyartisticologue, tu pourras venir te faire réduire la tête gratuitement.’’

Lui promit-elle ensuite, créant par la même occasion un tout nouveau mot et un métier qui ne l’était pas moins. Après tout, une personne aussi peu orthodoxe que la gothique romantique, ne pouvait décemment pas exercer un métier des plus commun. Puis elle reprit un ton un peu plus posé, et dit encore :

‘’Tu sais, je t’envie cette innocence qui est encore la tienne. J’espère que tu sauras la conserver durant de longues années.’’

Un soupir fusa alors de ses lèvres, bien consciente que la sienne avait disparue depuis ce jour fatal ou… Mais ce n’était pas le moment de se laisser aller à ce souvenir, elle se devait de conserver… Son image… De gothique doucement romantique… Sombre et mystérieuse, mais non pas monstrueuse… Reprenant un souffle devenue quelque peu court, Juliette afficha un visage neutre et dit à Georgia

‘’Quelque chose va arriver à l’institut pour toi, d’ici demain ou après demain… Et je veux que tu l’installes dans ta chambre, bien en évidence… Et je vérifierais, ne t’y trompe pas… C’est pour t’aider à devenir plus féminine.’’

Ajouta-t-elle, dans un clin d’œil fugace..
Georgia Beccaria
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Ven 11 Déc 2009 - 2:57
Georgia reprit à nouveau sa place sur son siège... Se demandant bien comment elle allait devoir s'y prendre pour que Juliette ouvre son cœur... Pour de vrai. Sans détour ni chichis. Cette fille avait bon fond mais... Elle était désespérante ! Têtue comme une mule, un peu à sa manière à elle, quand elle faisait sa tête de cochon mais...

Il y avait une différence entre elle et Juliette : Georgia était trop & la gothique pas assez. Maniaco. Et Dépressive. Elles pourraient faire un duo comique. Enfin... Presque.

"Des claques, j'en ai ramassé étant gamine... Et je peut te dire que la plupart, je les avais pas volées !" ricana la blonde.

"Pour rien te cacher, je trouve que ça fonctionne bien dans ma tête tant que j'arrive à vivre avec moi même... Les psys, j'suis pas fan, faut dire... J'aime bien parler avec Dame Cassandre... Mais j'lui parle pas comme à une psy..."

Elle se mordilla les lèvres. Elle la voyait plus comme... Une mère ? Une amie ? C'était bien flou dans sa petite caboche, mais Georgia se souvenait qu'elle avait ressentie cruellement la disparition de son professeur...

"En fait j'arriverai jamais à me fondre dans un moule... Alors m'allonger sur un divan pour parler... Comme si j'avais un problème... Comme si ça tournait pas rond dans ma tête... J'veux bien être un p'tit peu... bizarre. Mais pas timbrée. Les gens croient ça. Mais j'm'en fous..."

Ou pas. La blonde joua, l'espace d'un instant avec ses doigts, comme si elle se retirait dans son jardin secret.

"J'aimerai pas devenir folle en fait... C'est ma plus grosse trouille avec celle de me retrouver à crever seule... J'ai besoin de quelqu'un pour me réguler. Et me consoler. Pour me donner des limites. Et depuis Génosha, d'un côté je me sens plus libre... Mais c'est comme si ma soupape de sécurité avait sauté"

Avec ses mains, elle imita la cocotte minute qui explose. Souvenir d'une tentative ratée pour faire la cuisine chez sa mère. D'un ton plus calme, Georgia poursuivit :

"En fait, je me rends bien compte que je peux passer en ce moment du rire aux larmes un peu trop rapidement. Mon cœur joue à la roulette russe. J'suis sur le grand 8 et ma vie est encore et encore une boule de flipper"

Juliette avait-elle des instants de doute ? Connaissait-elle le chagrin ? Georgia tenta de chercher au fond de son regard une éventuelle réaction.

"Mais, j'me soigne" conclut-elle. "Parce qu'en fait, on n'est pas ici bas pour en baver. Ça fait partie du jeu mais... On se résigne pas. On baisse pas les bras. Et on s'dit que demain ça sera vachement mieux !"

Un nouveau sourire apparut sur ses lèvres. Ni forcé, ni hypocrite, seulement... pleinement sincère.

"Tu sais, j'apprécie réellement les efforts que tu fais pour moi... Je ne sais pas ce dont il s'agit mais... Merci. Même si, tu sais, ton amitié me suffit amplement"

Elle sortit son portefeuille pour régler les consommations.

"Hum, j'aimerai qu'on tente un truc... Ça va te paraître bizarre, mais j'insiste"

C'était peut être pas l'idée du siècle. Certainement pas à vrai dire compte tenu que c'était Georgia qui l'avait eu, cette idée.

"Comme je me le disais tout à l'heure, moi j'suis trop, toi t'es peut être pas assez... En bref, on est toutes les deux bourrées de défauts... Peut être même de complexes, j'en sais rien..."

La mitalienne se recoiffa machinalement. Ça lui arrivait souvent quand elle était nerveuse.

"Enfin, il doit bien y avoir un truc à corriger chez toi comme chez moi... Tu m'as déjà filée, grosso modo, mes devoirs à la maison... Et un bel objectif à la clé. Pourquoi tu ne réfléchirais pas sur un truc à améliorer chez toi ? La perfection n'existe pas mais ça fait un but que l'on peut chercher à atteindre ! C'est d'ailleurs ce qui en fait toute la beauté"

Elle était amusée. Et se sentait comme un rayon de soleil en l'espèce. Georgia ne tenait plus en place, toute excitée qu'elle était par son nouveau projet pour demain...

"Et puis, t'as qu'à voir ça comme un outil thérapeutique participant à ma propre guérison... Ou comme une gaminerie de ma part à exploiter pour faire de moi quelqu'un de meilleure... Tu vois, dans la famille "la cliente met la psy à la question"..."
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Ven 11 Déc 2009 - 15:19
Juliette demeura silencieuse durant quelques instants, après la proposition insensée de Georgia de ‘modifier’’ quelque chose en elle afin de concourir à sa propre élévation. En soit, l’idée ne dérangeait pas vraiment la gothique romantique, surtout si cela aidait la jeune fille à s’améliorer. Mais… Même si blondie n’aimait pas les psy, ils existaient pour une très bonne raison, à n’en pas douter. Il restait maintenant à l’expliquer en des termes simple à la psychophobe qui lui faisait face… Portant son index à ses lèvres, Juliette émit un ‘hum…’’ quelque peu pensif, avant de finalement dire :

‘’Tu sais Georgia… La raison pour laquelle il existe des psychologues, c’est parce que nous ne pouvons pas juger de nous-mêmes avec un point de vue absolument impartial. Nous serions alors à la fois accusé et juge, et comme tu t’en doutes c’est deux positions totalement incompatible. Notre vécu et notre propre perception de nous-même nous influence, au détriment d’une vision sans parti pris… Voilà, pourquoi il existe des psychologues… Ils ont le regard extérieur dont nous avons besoin, pour nous connaître véritablement, tandis que l’être humain qui se juge lui-même à tendance à se mentir de manière plus ou moins consciente, afin de ne pas voir en face une vérité qui peut parfois se révéler bien difficile. Il n’y a aucune malice dans ce comportement, c’est tout simplement… Humain… Voilà pourquoi, j’aurai énormément de mal à définir la moindre chose à corriger chez moi. Ceci étant dit…’’

A nouveau, Juliette se plongea dans une profonde réflexion. Elle disait vrai, mais si Georgia comprenait ce fait, alors elle risquait de se laisser tenter à diagnostiquer un quelconque défaut à corriger chez la gothique romantique à sa place, qui pensa alors qu’il valait peut-être mieux qu’elle choisisse elle-même ce ‘’quelque chose…’’ Elle chercha longuement quel détail elle pourrait tenter de changer afin de satisfaire la blonde fourbe, mais il fallait se rendre à l’évidence… C’était très difficile pour la gothique romantique de faire ce genre d’exercice. Elle chercha encore et encore, avant de finalement pousser un soupir las… Des défauts, elles en avait des tas, comme tous le monde. Mais elle les masquaient déjà derrière son attitude de gothique romantique, ce qui revenait en fin de compte à les corriger, quelque part… Pourtant, il lui fallait trouver quelque chose sous peine de devoir accepter la proposition que Georgia ne manquerait sans doute pas de lui faire en cas de réponse négative de sa part. Soudain, ce fut l’illumination… Ou tout au moins, un éclair zébrant le ciel ombragé de ses pensées… Le seul défaut qu’elle ne parvenait pas à dissimuler, c’était son évidente incapacité à se mêler pleinement aux gens et à leur dire ce qu’elle pensait réellement d’eux. Il restait maintenant à définir quelle application employer, pour corriger ce défaut. Hélas pour la gothique romantique, Elle n’envisageait pas ce genre de comportement avec les élèves de l’institut. En tant que aînée de l’établissement, elle se devait de conserver une certaine image de force et de sérénité, afin d’inspirer un soutien inébranlable à tous les autres… Elle se devait d’être un exemple pour tous , ce qui ne lui laissait donc pas d’autres choix que… Les professeurs !

‘’Très bien Georgia… Tu m’obliges à mettre la barre très haute, mais j’accepte le défi si cela peut t’encourager dans ta propre évolution…. Pour tout te dire, je n’apprécie pas le professeur Kaufman, ainsi que le professeur Volkov. Je me propose donc d’aller rendre visite à l’un ou à l’autre, et de lui exprimer pleinement ce que je pense d’eux… En bien, comme en mal… Je te laisse même le choix entre les deux, est-ce que cela te convient ainsi.. ?’’

Concernant Esther, de toute manière leur relation ne pouvait pas devenir plus conflictuelle qu’elle ne l’était déjà. Elles s’ignoraient, et la gothique romantique ne s’en portait pas plus mal ainsi. C’était un peu différent avec Vadim… Elle n’avait rien de concret à lui reprocher, hormis peut-être une attitude un peu trop martiale qui ne seyait guère à son esprit quelque peu bohème. L’un comme l’autre avaient certainement des idées bien arrêté, et la discussion risquait alors de tourner à l’affrontement verbal après seulement quelques minutes. Mais hormis ces deux derniers, elle ne voyait pas qui d’autre pourrait prendre leur place. Sahari et Milan avaient eu de la chance, ils étaient arrivé à une période propice, chacun en leur temps… Juliette espérait que, de toute façon, tout ceci passe aux oubliettes de la blonde frivole… Avec un peu de chance elle oubliera même ce aspect de leur conversation une fois sa belle conquise. Elle reprit finalement la parole sur le sujet précédent, et dit à la jeune fille :

‘’Tu sais, tu n’a pas à te fondre dans un moule quelconque… Il faut simplement que tu adaptes ce que tu es, au monde qui t’entoure, rien de plus… Se plier aux règles ne signifie en aucun cas oublier qui l’on est Georgia, n’oublie jamais cela… Et si cela peux te rassurer, cela bien longtemps que la plupart des psy n’utilise plus de divan… Leurs clients avaient une trop forte tendance à s’endormir dessus…’’

Conclu la gothique romantique avec un sourire amusé, dans le but de dédramatiser l’image que la jeune fille avait de ce milieu parfois bien effrayant, il était vrai. Puis, elle poursuivit afin de la rassurer encore un peu plus…

‘’A sa manière, tout le monde possède un soupçon de folie en soi, c’est ce qui a permis à l’homme de faire des choses insensées, et qui pourtant ont permis le développement de la civilisation… Comme ces premiers hommes qui sont parti sur l’océan sans le moindre horizon comme repère N’était-ce pas là une folie.. ? Ils partaient, sans savoir ou ils allaient, et sans savoir s’ils allaient arriver quelque part, sans notion véritable de navigation… Pourtant, c’est avec ce genre de folie que l’homme à essaimé sur la Terre entière, et que aujourd’hui nous pouvons voyager sur toute la planète en toute sécurité. La folie, c’est ce qui permet à l’humanité de grandir, ne l’oublie jamais Georgia. Pour ce qui est de mourir seule, c’est le cas pour tous le monde. Ta véritable peur ne serait-elle pas plutôt de vieillir sans personne à tes côtés.. ? Sur ce point, je ne me fais pas de soucis pour toi Georgia… A condition que tu t’assagisses, bien entendu…’’

Avait-elle rassuré la sempiternelle inquiète.. ? Difficile à dire… Mais ce qu’elle venait de lui exprimer, Juliette le pensait, chaque mot… Georgia la devança pour régler l’addition, ce qui signifiait donc qu’elle désirait partir. Elle voulait sans doute rentrer à l’institut pour se préparer à affronter sa belle, ce qui était en fin de compte bien compréhensible. Elle avait encore bien du travail avant ce moment fatidique. Un soupir fusa à nouveau des lèvres de la gothique romantique, à la limite du silence… Elle espérait que tout ce passerait bien pour Georgia, malgré sa confiance affirmé.
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Sam 12 Déc 2009 - 5:02
"Ouais mais ça tu le fais déjà d'une certaine façon..." rétorqua du tac-au-tac Georgia. "C'est un peu comme si tu me demandais d'embrasser encore plus de gens. Ou de me balader nue. Ou d'être encore plus bavarde. Car des fois, ma belle, des soupirs veulent dire plus longs que de grands discours..."

Elle extirpa un billet, de son larfeuille, qu'elle déposa sur la table. Cette exquise conversation valait bien un pourboire royal pour le serveur.

"Et pis... J'vois pas en quoi ça t'aiderait à t'améliorer. J'veux dire, vas les voir si tu le sens comme ça ! Dire les choses, c'est toujours bien... Mais ce qui compte là, c'est pas ce que tu penses des autres ou ce que tu vas leur dire... Faut que tu trouves un truc à améliorer... Un truc perso, quoi. J'sais pas. Enfin..."

Elle se passa la main dans les cheveux.

"Tu dois bien avoir une idée ? Rassure moi... Tu penses quand même pas que tu es parfaite ?" demanda-t-elle l'air un peu confuse.

Ouvrant la porte du restaurant et constatant qu'il pleuvait encore, elle poursuivit :

"Et même si j'ai l'impression que ce serait cool que t'ailles t'expliquer avec Mademoiselle K. notamment, ça me semble pas relever de ce que j'appelle une amélioration personnelle... C'est juste neutre, quoi. T'as jamais envie de..."

Elle fronça du sourcil, tentant de se mettre à la place d'une gothique romantique.

"J'sais pas... De t'amuser avec les autres ? De rigoler ? De pleurer ? De te confier avec quelqu'un ? De demander de l'aide ? Enfin ce genre de choses qui font que normalement t'es un être humain..."

Georgia mit le pied dans une flaque d'eau.

"Je crois qu'il y a un blocage chez toi à ce niveau là... Et que le mieux à faire, pour y remédier, c'est de se laisser aller entre copines"

Comprenant bien que la formulation pouvait prêter à confusion, elle précisa :

"Enfin pas au sens où tu l'as peut être entendue !"

Retirant son pied pour le remettre sur le trottoir, elle s'ébroua rapidement les cheveux. Geste inutile mais ô combien libérateur.

"Je mourrais que quand j'aurai genre 100.000 ans, ma belle... Là, en fait, j'me sens super. Et tant que mes bizarreries m'empêchent pas de vivre, je compte bien les garder... Mais sous contrôle. Pas besoin de psy. J'aime pas les psys, ça tu le sais. Pour moi ce sont des flics avec une blouse blanche. Des flics de la pensée. Du moins les psy façon Freud, Lacan et consorts... Pour le reste, aller prendre le thé avec Dame Cassandre, j'aime bien, mais c'est pas ce que j'appelle une psy, tu vois ?"

Elle inspira un grand coup, cherchant du regard la plus grosse flaque de boue à portée de pattes.

"Enfin je ferai gaffe à respecter le proverbe... "Si t'as mal aux petons, demande pas à la terre de se transformer en guimauve mais mets des pompes" ou un truc dans ce genre que j'avais lu petite... sur l'emballage d'un bonbon... que j'avais volé ! Pour le reste..."

Georgia avait trouvé. Un sourire mauvais s'afficha sur ses lèvres.

"Pour le reste, comme on est copines et qu'il n'y a pas de témoins, on va se laisser gravement aller... A 4, on saute à pieds joints dans la flaque de boue, OK ? C'est gamin, futile, inutile, mais ça défoule... Bref, c'est gratuit et c'est vivant !"

Elle commença à compter lentement... Guettant la réaction de la gothique. Allait-elle oser ?
Juliette Dagon
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Sam 12 Déc 2009 - 14:55
La réponse de Georgia à sa proposition, laissa la gothique romantique sans voix. N’était-ce pas pour l’aider à s’améliorer elle, et non pas sa propre personne.. ? Et comment pouvait-elle penser que la dite proposition ne relevait pas du personnel pour Juliette, alors que la concernant c’était un immense sacrifice que d’aller ainsi parler à quelqu’un pour lui dire ouvertement, en se mettant à son niveau, ses pensées profondes le concernant… ?

Il semblait que l’extravagante blonde et elle, venaient d’atteindre les limites de leur compréhension mutuelle…

La remarque sur le fait que peut-être elle se trouvait parfaite, heurta douloureusement Juliette qui laissa alors son visage s’assombrir doucement. Les préjugés, encore et toujours… Quoi que puisse en dire Georgia, les apparences comptaient énormément comme venait de le lui prouver à nouveau cette remarque que Juliette lui concéda cependant comme étant sans mauvaise arrière-pensée… Maladroite, mais sans méchanceté aucune. Dans un silence muré, Juliette se leva à la suite de Georgia, et, après avoir endossé sa large cape et rabattue sa capuche sur son visage afin de ne pas être atteinte par la pluie qui n’avait pas cessé de tomber, elle suivit la jeune fille à l’extérieur tout en continuant de l’écouter lui parler et lui exprimer son point de vue sur le sujet

Loin de convaincre la gothique romantique, les paroles qui furent prononcée par la suite lui rappelèrent les jugements hâtifs dont elle avait été longtemps l’objet. Normalement.. ? Un être humain.. ? Peut-être que en effet, elle ne l’était pas… Après tout, les gens pouvait-être ce qu’ils étaient, mais ils n’existaient réellement dans le monde que à travers le regard que la communauté portait sur eux… En l’occurrence, Georgia, comme tant d’autre, venait explicitement de lui dire qu’elle ne l’était pas, humaine. Si c’était l’image qu’elle lui renvoyait, alors sans doute était-ce le cas… N’était-elle pas supposé être ce qu’elle était, comme elle l’avait si justement dit à la jeune fille un peu plus tôt.. ? Toujours silencieuse et dissimulées dans l’obscurité de sa capuche, Juliette Fixa Georgia en train de tremper son pied dans la flaque d’eau telle une petite fille. Un sourire triste se dessina alors sur ses lèvres, lorsque la jeune fille lui parla de se laisser aller ‘’entre copines…’’

Ce que Georgia sous entendait, demandait une véritable compréhension de l’autre, et ce n’était malheureusement pas le cas dans la situation présente. Elle ne pouvaient donc être ‘’copines’’, mais uniquement… Des bonnes connaissances, voilà qui était un terme plus adéquates selon la gothique romantique, qui se garda cependant d’en faire part à la blonde joueuse afin de ne pas la chagriner. Ce n’était pas ce qu’elle voulait après tout. Ce qu’elle appelait blocage, Juliette l’appelait tout simplement nature… Qui avait tort.. ? Qui avait raison.. ? Les choses étaient ainsi, tout simplement… Elle l’écouta encore discourir sur les psy et toute la défiance qu’elle avait à leur égard, avant de lui rappeler que Cassandre lui était plus une amie que une véritable ‘’réductrice de tête’’, comme la jeune fille se plaisait à nommer les psychologues. Oui, Cassandre était son amie, une véritable personne humaine, doté de véritable sentiments, contrairement à elle.

A l’invitation de Georgia à sauter prestement les deux pieds dans la flaque de boue, Juliette resta de marbre. Faire cela serait stupide de sa part, car alors elle salirait sa robe au tissu précieux, ainsi que ses escarpins…. Mais plus encore que cette simple question d’ordre vestimentaire, c’était quelque choses de… D’enfantin, et Juliette n’avait sans doute pas assez d’expérience en cette matière, pour reconnaître le bien fondé et l‘utilité de ce genre de chose. C’est pourquoi, elle interrompit le compte à rebours de la blonde et lui dit d’une petite voix ou pointait une certaine déception :

‘’je ne suis pas parfaite Georgia, loin de la même… Et en dépit des apparences, je suis aussi humaine que n’importe qui d’autre en ce monde, même si mon attitude semble vous laisser imaginer le contraire. Mais je crois aussi que nous avons atteint les limites de l’aide que je pouvais t’apporter… A mon grand regret, je ne serais jamais aussi généreusement humaine que Cassandre, qui saura sans doute t’apporter plus que je ne le peux moi-même… J’espère simplement que mon aide t’auras été quelque peu utile cependant…’’

Un ultime soupir naquit dans les ténèbres du visage dissimulée de la gothique romantique, légèrement couvert par le fracas de la pluie tombante, avant qu’elle ne se détourne de Georgia en lui disant encore :

‘’Fais attention en rentrant à l’institut, je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose de désagréable sur le chemin du retour…’’

Puis elle s’éloigna, sans dire un seul mot de plus, de la jeune fille, la laissant sauter ou non dans la flaque de boue, tandis que sa sombre personne disparaissait rapidement derrière le mur bruineux qui les séparaient avec de plus en plus d’opacité de seconde en seconde…

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Georgia Beccaria
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Dim 13 Déc 2009 - 4:43
Cassée dans son élan, Georgia se mordilla la lèvre en regardant la gothique partir au loin. La pluie continuait à tomber sur sa petite personne et elle se sentit aux prises avec un impérieux vague-à-l'âme. Comment faire pour accéder à Juliette ? Comment toucher de près ou de loin son moi intérieur ? La blondinette se sentit désolée. Désolée pour Juliette. Désolée pour elle. Désolée pour le monde entier.

Et devant elle, il n'y avait que cette modeste flaque d'eau.

Après tout, elle n'avait fait que proposer une activité libératrice. Puérile. Infantile. Mais libératrice.

Georgia prit une grande inspiration. Oui. Juliette l'avait aidée. Mais elle ? La gothique penserait-elle à leur conversation alors qu'elle se mettait en route vers l'Institut ? Existait-il au monde quelqu'un qui aurait la moindre prise sur elle ?

Elle n'en savait rien. Elle n'en savait vraiment rien.

Il ne restait plus que. La pluie. Elle. Et la flaque.

Et c'est sans l'ombre d'une hésitation qu'elle sauta à pieds joints dedans. Éclaboussant son jean et ses baskets.

Puis, comme libérée d'un poids, elle ramassa ses achats et entreprit de courir sous la flotte... Se sentant gamine. Sans la moindre once de jugeote. Mais vivante. Incroyablement vivante.
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