La colombe d'Israël
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- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
- Age : 45
Equipe : LeX
Nom de code : Aleph
Date d'inscription : 09/09/2008
La colombe d'Israël
Mar 15 Déc 2009 - 2:49
Assise derrière son bureau, les mains croisées soutenant son menton, Aleph demeurait pensive. Les nombreuses ecchymoses et autres contusions parsemant son visage ne rendait ce dernier que plus dur et froid.
Esther était songeuse. Et immobile.
Diverses pensées trottaient dans son esprit. Diverses pensées qu'elle comptait bien mettre en veilleuse. Après tout là n'était pas le lieu. Ni le temps.
Ce qui s'était produit à Paris. Les attaques qu'ils avaient subi. Son altercation avec sa propre cousine. Et toutes les suites de ces événements... Tout cela pourrait attendre le briefing.
En attendant, elle avait bippé Milan. L'israélienne n'avait guère eu le temps de lui parler. Trop de choses à penser, trop de gens à voir... Elle s'était laissée aller à la douce ivresse du labeur. Esther était une femme (pré)occupée. Et si elle ne faisait pas attention quelque peu à ses semblables, elle allait finir par perdre le contact...
Aussi, elle s'était quelque peu maquillée pour masquer le spectaculaire des coups qu'elle avait reçu. Et prévoyait également de dissimuler son trouble.
Elle ne serait pas Colombine, mais tout du moins pensait-elle faire illusion quelques instants... Et Milan allait peut être s'avérer distrayant ?
Esther soupira. En tapant du pied.
Esther était songeuse. Et immobile.
Diverses pensées trottaient dans son esprit. Diverses pensées qu'elle comptait bien mettre en veilleuse. Après tout là n'était pas le lieu. Ni le temps.
Ce qui s'était produit à Paris. Les attaques qu'ils avaient subi. Son altercation avec sa propre cousine. Et toutes les suites de ces événements... Tout cela pourrait attendre le briefing.
En attendant, elle avait bippé Milan. L'israélienne n'avait guère eu le temps de lui parler. Trop de choses à penser, trop de gens à voir... Elle s'était laissée aller à la douce ivresse du labeur. Esther était une femme (pré)occupée. Et si elle ne faisait pas attention quelque peu à ses semblables, elle allait finir par perdre le contact...
Aussi, elle s'était quelque peu maquillée pour masquer le spectaculaire des coups qu'elle avait reçu. Et prévoyait également de dissimuler son trouble.
Elle ne serait pas Colombine, mais tout du moins pensait-elle faire illusion quelques instants... Et Milan allait peut être s'avérer distrayant ?
Esther soupira. En tapant du pied.
- InvitéInvité
Re: La colombe d'Israël
Mer 16 Déc 2009 - 10:53
Milan était rentré silencieusement, contrairement à son habitude, de la mission, et s'était isolé pour réfléchir. Les informations obtenues, valaient-elles la balle qu'avait reçue Ken ?Aurait-il dû y aller seul plutôt qu'emmener son équipe ? Il n'osait pas se dire que son bilan était un échec total, mais il y'avait sans aucun doute des choses à revoir quelque part. Peut-être au chapitre de la prudence. Peut-être aurait-il du rester dans l'équipe de diversion.
Ses ruminations furent finalement distraites par son communicateur. C'était Esther, qui imitait Vadim quelques jours auparavant. Donc, pour contacter un collègue, il fallait l'inviter dans son bureau - une coutume de plus à appréhender. Spontanément, Milan aurait été du genre à aller frapper à la porte, ou à inviter en terrain neutre, mais il constata qu'il ne serait pas excessivement difficile de se plier à cette tradition.
Il regarda son allure dans le reflet de sa fenêtre, et arrangea le col de sa chemise avant de sortir et d'entrer dans le bureau de la psy après deux rapides coups frappés. Il espérait sincèrement que la conversation ne tournerait pas à sa propre analyse. Sans nier les qualités d'Esther et Cassandre, il considérait que cette discipline n'était pas pour lui, à tort ou à raison.
Le visage de l'Israëlienne montra qu'il n'avait peut-être pas eu tant de problèmes que ça. Sa première question vint naturellement, alors qu'il refermait la porte.
- Vous ou tu ?
Ses ruminations furent finalement distraites par son communicateur. C'était Esther, qui imitait Vadim quelques jours auparavant. Donc, pour contacter un collègue, il fallait l'inviter dans son bureau - une coutume de plus à appréhender. Spontanément, Milan aurait été du genre à aller frapper à la porte, ou à inviter en terrain neutre, mais il constata qu'il ne serait pas excessivement difficile de se plier à cette tradition.
Il regarda son allure dans le reflet de sa fenêtre, et arrangea le col de sa chemise avant de sortir et d'entrer dans le bureau de la psy après deux rapides coups frappés. Il espérait sincèrement que la conversation ne tournerait pas à sa propre analyse. Sans nier les qualités d'Esther et Cassandre, il considérait que cette discipline n'était pas pour lui, à tort ou à raison.
Le visage de l'Israëlienne montra qu'il n'avait peut-être pas eu tant de problèmes que ça. Sa première question vint naturellement, alors qu'il refermait la porte.
- Vous ou tu ?
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
- Age : 45
Equipe : LeX
Nom de code : Aleph
Date d'inscription : 09/09/2008
Re: La colombe d'Israël
Mer 16 Déc 2009 - 11:50
Milan s'annonça par deux coups frappés à la porte. C'était le signal. Le signal pour se redresser. Faire un joli sourire. Tenter de faire figure humaine.
Il entra. Esther se leva. Et se dirigea vers lui.
"Entre collègues, on peut se tutoyer... Je garde le formalisme pour les élèves. Encore que..."
Elle plissa des yeux. Ne se souvenant que trop bien des dérapages formels avec Ivy. L'israélienne chassa ce souvenir de son esprit.
Après avoir serré la main du nouveau professeur, elle lui désigna un siège.
"Mets toi à l'aise... Tu veux que je monte le chauffage ? Ma déprivation sensorielle fait que j'ai du mal à juger par moi même si mes interlocuteurs ont trop chaud ou trop froid"
Elle avait failli dire dépravation... Lapsus révélateur ? Même si elle n'était pas freudienne, Esther ne manqua pas de relever cette petite faute de pensée.
"Navrée que nous n'ayons pu discuter avant. L'année dernière, j'avais eu droit à un accueil en bonne et due forme... Mais, beaucoup de choses semblent avoir dangereusement changées depuis l'année dernière. Et pas en mieux"
Esther fit un peu de tri sur son bureau, remettant des dossiers rapidement en ordre, débarrassant rapidement la paperasse.
"Mais bon, tu as déjà tes élèves, ensemble vous faites des sorties... Hum... Éducatives. J'ai l'impression que tu t'es bien mis dans le bain, je me trompe ?"
Une fois qu'elle considéra que son bureau ressemblait de nouveau à quelque chose, Esther retourna s'asseoir.
"En plus, tu as Amarenna dans ton groupe. Très chic fille. Enfin..."
Elle prit l'air de rien... Colombine pensive, elle mettait à la question le nouveau d'une façon inédite :
"Tout se passe bien pour toi ? Je n'ai pas bien saisi la raison de ta présence ici, mais je suis ravie que nous te comptions parmi nous..."
Nouveau sourire de façade.
Il entra. Esther se leva. Et se dirigea vers lui.
"Entre collègues, on peut se tutoyer... Je garde le formalisme pour les élèves. Encore que..."
Elle plissa des yeux. Ne se souvenant que trop bien des dérapages formels avec Ivy. L'israélienne chassa ce souvenir de son esprit.
Après avoir serré la main du nouveau professeur, elle lui désigna un siège.
"Mets toi à l'aise... Tu veux que je monte le chauffage ? Ma déprivation sensorielle fait que j'ai du mal à juger par moi même si mes interlocuteurs ont trop chaud ou trop froid"
Elle avait failli dire dépravation... Lapsus révélateur ? Même si elle n'était pas freudienne, Esther ne manqua pas de relever cette petite faute de pensée.
"Navrée que nous n'ayons pu discuter avant. L'année dernière, j'avais eu droit à un accueil en bonne et due forme... Mais, beaucoup de choses semblent avoir dangereusement changées depuis l'année dernière. Et pas en mieux"
Esther fit un peu de tri sur son bureau, remettant des dossiers rapidement en ordre, débarrassant rapidement la paperasse.
"Mais bon, tu as déjà tes élèves, ensemble vous faites des sorties... Hum... Éducatives. J'ai l'impression que tu t'es bien mis dans le bain, je me trompe ?"
Une fois qu'elle considéra que son bureau ressemblait de nouveau à quelque chose, Esther retourna s'asseoir.
"En plus, tu as Amarenna dans ton groupe. Très chic fille. Enfin..."
Elle prit l'air de rien... Colombine pensive, elle mettait à la question le nouveau d'une façon inédite :
"Tout se passe bien pour toi ? Je n'ai pas bien saisi la raison de ta présence ici, mais je suis ravie que nous te comptions parmi nous..."
Nouveau sourire de façade.
- InvitéInvité
Re: La colombe d'Israël
Mer 16 Déc 2009 - 12:21
Milan attrapa silencieusement la première chaise qui lui tomba sous la main en réfléchissant à ce que pouvait bien signifier "déprivation sensorielle", avant de secouer la tête.
- Ca va, je suis pas frileux.
Il l'écouta ensuite en jetant de rapides coups d'oeil à la décoration plutôt impersonnelle selon ses standards, sachant que son premier acte une fois nommé avait été de recoller les précieux posters qui ne le quittaient jamais malgré ses nombreux déménagements. Il tiqua sur certaines expressions - "sortie éducative", "je n'ai pas saisi la raison de ta présence" - qui le faisaient vaguement passer pour un type inutile ou inoffensif. L'accueil était assez différent de celui que lui avait prodigué Vadim, et son sourire se figea quelque peu.
- Mes sorties n'ont pas l'air bien différentes des tiennes, en apparence, du moins...
A l'exception près que lui avait réussi à s'en sortir indemne, et que c'étaient ses élèves qui avaient pris. Peut-être devait-il en tirer une leçon, mais sur le moment, il était légèrement vexé.
- ...mais je suis là à cause de ma curiosité et des talents de Cassandre. S'il y'a une raison plus profonde, j'avoue l'ignorer totalement. L'intégration se passe bien, Vadim a été très sympathique.
Sa politesse lui évita d'appuyer exagérément sur le "très". Esther semblait fatiguée, ou harassée, ou exténuée, et ses formulations malheureuses étaient peut-être tout à fait involontaires, ou résultaient de son propre orgueil. Ce pensant, il remarqua qu'il commençait à se faire sa propre psychanalyse, et se morigéna intérieurement, puis tenta de se rattraper en étant un peu plus disert sur son propre sujet.
- Cassandre m'a appelé après que j'ai mis la main sur des fichiers qui appartenaient à feu un haut responsable de la sécurité intérieure, dont j'aurais extrait le cadavre des décombres du lieu de sa mort si les militaires ne m'en avaient pas empêché. Avant ça, je l'avais rencontrée quand j'étais pompier en Grèce, elle était arrivée comme un cheveu sur la soupe et nous avait dit exactement ce qu'il fallait faire pour circonscrire un début d'incendie potentiellement dangereux.
Il haussa les épaules.
- A part ça...et toi, tu es venue ici pour quelles raisons ? Vadim m'a dit que tu étais une mutante redoutable, mais je doute que l'Institut ne s'intéresse qu'à notre pouvoir...
- Ca va, je suis pas frileux.
Il l'écouta ensuite en jetant de rapides coups d'oeil à la décoration plutôt impersonnelle selon ses standards, sachant que son premier acte une fois nommé avait été de recoller les précieux posters qui ne le quittaient jamais malgré ses nombreux déménagements. Il tiqua sur certaines expressions - "sortie éducative", "je n'ai pas saisi la raison de ta présence" - qui le faisaient vaguement passer pour un type inutile ou inoffensif. L'accueil était assez différent de celui que lui avait prodigué Vadim, et son sourire se figea quelque peu.
- Mes sorties n'ont pas l'air bien différentes des tiennes, en apparence, du moins...
A l'exception près que lui avait réussi à s'en sortir indemne, et que c'étaient ses élèves qui avaient pris. Peut-être devait-il en tirer une leçon, mais sur le moment, il était légèrement vexé.
- ...mais je suis là à cause de ma curiosité et des talents de Cassandre. S'il y'a une raison plus profonde, j'avoue l'ignorer totalement. L'intégration se passe bien, Vadim a été très sympathique.
Sa politesse lui évita d'appuyer exagérément sur le "très". Esther semblait fatiguée, ou harassée, ou exténuée, et ses formulations malheureuses étaient peut-être tout à fait involontaires, ou résultaient de son propre orgueil. Ce pensant, il remarqua qu'il commençait à se faire sa propre psychanalyse, et se morigéna intérieurement, puis tenta de se rattraper en étant un peu plus disert sur son propre sujet.
- Cassandre m'a appelé après que j'ai mis la main sur des fichiers qui appartenaient à feu un haut responsable de la sécurité intérieure, dont j'aurais extrait le cadavre des décombres du lieu de sa mort si les militaires ne m'en avaient pas empêché. Avant ça, je l'avais rencontrée quand j'étais pompier en Grèce, elle était arrivée comme un cheveu sur la soupe et nous avait dit exactement ce qu'il fallait faire pour circonscrire un début d'incendie potentiellement dangereux.
Il haussa les épaules.
- A part ça...et toi, tu es venue ici pour quelles raisons ? Vadim m'a dit que tu étais une mutante redoutable, mais je doute que l'Institut ne s'intéresse qu'à notre pouvoir...
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
- Age : 45
Equipe : LeX
Nom de code : Aleph
Date d'inscription : 09/09/2008
Re: La colombe d'Israël
Mer 16 Déc 2009 - 14:04
Esther fit une moue pensive... Elle médita sur le terme employé... "Sortie éducative". Ce qui était à la base une sorte d'ironie tordue prenait un tout autre sens, prononcé à l'oral.
"J'ai l'impression que nous ne faisons jamais de sortie d'un autre genre. C'est comme si, pour reprendre une expression chère à mon peuple, nous étions pris dans une même communauté de destin"
Elle toussota. Regarda un instant par la fenêtre. Et soupira... Elle n'aurait plus jamais froid. Ni chaud. A moins de croiser encore le chemin et le fer de Wilson Beckers.
"Je me rends compte, c'est étrange, que je deviens croyante avec l'âge et l'expérience. Ma présence en ces lieux est du fait de Robert Bateson, mon mentor, aujourd'hui disparu"
Esther avala sa salive. Les mots étaient pénibles à prononcer. Pourtant, elle se devait d'être parfaitement transparente avec son collègue.
"Je pensais qu'à la base sa lettre de recommandation qu'il m'avait écrite avant sa mort, c'était pour me rendre meilleure. Plus humaine. Moins froide. Pour que je quitte l'enseignement et la recherche universitaire au profit de la clinique mais..."
... Bateson avait toujours eu l'air d'avoir une longueur d'avance sur tout le monde de son vivant. Pourquoi cela devrait-il changer, maintenant qu'il était mort ?
"Mais je pense qu'il voulait que je sois ses yeux et son bras armé après sa mort. Trop de coïncidences. Trop d'implications. Bref, je suis en quelque sorte piégée ici, avec une mission à accomplir..."
Elle était volontairement mystérieuse. Quand bien même aurait-elle voulu détailler le sujet qu'elle en aurait été incapable. Esther perdait pied avec la réalité.
"Plus pragmatiquement, je pense que je suis sur quelque chose de crucial. Qui a à voir avec le Génocide mutant du 13 avril. C'est encore flou mais..."
Petite pause pour observer l'éventuelle réaction de Milan. Puis elle reprit :
"Je ne suis pas aussi redoutable qu'on le pense. Après tout, mon visage est couvert de blessures, pas le tien"
Aleph eut un petit rire.
"Qu'y avait il dans ces fichiers ?"
"J'ai l'impression que nous ne faisons jamais de sortie d'un autre genre. C'est comme si, pour reprendre une expression chère à mon peuple, nous étions pris dans une même communauté de destin"
Elle toussota. Regarda un instant par la fenêtre. Et soupira... Elle n'aurait plus jamais froid. Ni chaud. A moins de croiser encore le chemin et le fer de Wilson Beckers.
"Je me rends compte, c'est étrange, que je deviens croyante avec l'âge et l'expérience. Ma présence en ces lieux est du fait de Robert Bateson, mon mentor, aujourd'hui disparu"
Esther avala sa salive. Les mots étaient pénibles à prononcer. Pourtant, elle se devait d'être parfaitement transparente avec son collègue.
"Je pensais qu'à la base sa lettre de recommandation qu'il m'avait écrite avant sa mort, c'était pour me rendre meilleure. Plus humaine. Moins froide. Pour que je quitte l'enseignement et la recherche universitaire au profit de la clinique mais..."
... Bateson avait toujours eu l'air d'avoir une longueur d'avance sur tout le monde de son vivant. Pourquoi cela devrait-il changer, maintenant qu'il était mort ?
"Mais je pense qu'il voulait que je sois ses yeux et son bras armé après sa mort. Trop de coïncidences. Trop d'implications. Bref, je suis en quelque sorte piégée ici, avec une mission à accomplir..."
Elle était volontairement mystérieuse. Quand bien même aurait-elle voulu détailler le sujet qu'elle en aurait été incapable. Esther perdait pied avec la réalité.
"Plus pragmatiquement, je pense que je suis sur quelque chose de crucial. Qui a à voir avec le Génocide mutant du 13 avril. C'est encore flou mais..."
Petite pause pour observer l'éventuelle réaction de Milan. Puis elle reprit :
"Je ne suis pas aussi redoutable qu'on le pense. Après tout, mon visage est couvert de blessures, pas le tien"
Aleph eut un petit rire.
"Qu'y avait il dans ces fichiers ?"
- InvitéInvité
Re: La colombe d'Israël
Jeu 17 Déc 2009 - 15:54
Milan esquiva prudemment la thématique théologique qui ne le mettait absolument pas à l'aise. D'autant plus face à une Israélienne, au vu de ses ascendances. S'il y'avait un sujet casse-gueule à éviter, c'était celui-là. Il préféra essayer de détendre l'atmosphère, de jauger la capacité d'Esther à prendre du recul sur son existence.
- Je pense que tu te poses beaucoup de questions sur ton futur. Perso, j'envisage au mieux deux jours à l'avance, et encore, ça s'appelle tirer des plans sur la comète. Je préfère m'adapter à ce qui arrive plutôt que d'imaginer ce qui vient, et être forcément déçu.
Il haussa les épaules.
- Bah, si j'ai bien compris Vadim, de formation, tu es militaire, alors que moi je suis pompier. Toi, tu es obligée de voir venir pour pas être dépassé, alors que face au feu - ou à un accident, ou quoi que ce soit -, on ne peut que réagir au mal déjà fait.
Il ne s'était jamais demandé si combattre un incendie lui manquerait. Avec le temps, il en était venu à respecter cet élément indomptable, et à prendre presque du plaisir à le combattre. Mais ce n'était sans doute que de l'adrénaline.
- Le génocide ? Vous étiez sur place, non ? Je suis tiraillé sur le sujet. D'un côté, j'aurais voulu pouvoir défendre les mutants, de l'autre...ben ma présence n'aurait pas changé grand chose, et j'ai aussi sauvé quelques vies ce jour-là, à moindre échelle. Je me refuse à décider si des vies mutantes ou humaines valent mieux que d'autres.
Il se carra dans son siège. La réflexion lui revenait de temps à autre, mais il mettait plus ça sur le compte de sa nature que de son caractère. Tous les mutants, pensait-il, devaient s'être posé cette question.
- Il y'avait des éléments logistiques concernant un projet secret d'armement. Ce qui m'a fait tiquer, c'est la nature des partenariats internationaux prévus : Chine, Russie, Inde, Corée, rien que des pays qui prônent la tolérance.
Demi-sourire.
- Un de mes élèves a pris une balle. Peut-être que mon rôle aurait dû être de la prendre à sa place, et que c'est toi qui as bien fait dans ce cas.
Puis il ajouta, presque gêné.
- Ton pays aussi était sur la liste.
- Je pense que tu te poses beaucoup de questions sur ton futur. Perso, j'envisage au mieux deux jours à l'avance, et encore, ça s'appelle tirer des plans sur la comète. Je préfère m'adapter à ce qui arrive plutôt que d'imaginer ce qui vient, et être forcément déçu.
Il haussa les épaules.
- Bah, si j'ai bien compris Vadim, de formation, tu es militaire, alors que moi je suis pompier. Toi, tu es obligée de voir venir pour pas être dépassé, alors que face au feu - ou à un accident, ou quoi que ce soit -, on ne peut que réagir au mal déjà fait.
Il ne s'était jamais demandé si combattre un incendie lui manquerait. Avec le temps, il en était venu à respecter cet élément indomptable, et à prendre presque du plaisir à le combattre. Mais ce n'était sans doute que de l'adrénaline.
- Le génocide ? Vous étiez sur place, non ? Je suis tiraillé sur le sujet. D'un côté, j'aurais voulu pouvoir défendre les mutants, de l'autre...ben ma présence n'aurait pas changé grand chose, et j'ai aussi sauvé quelques vies ce jour-là, à moindre échelle. Je me refuse à décider si des vies mutantes ou humaines valent mieux que d'autres.
Il se carra dans son siège. La réflexion lui revenait de temps à autre, mais il mettait plus ça sur le compte de sa nature que de son caractère. Tous les mutants, pensait-il, devaient s'être posé cette question.
- Il y'avait des éléments logistiques concernant un projet secret d'armement. Ce qui m'a fait tiquer, c'est la nature des partenariats internationaux prévus : Chine, Russie, Inde, Corée, rien que des pays qui prônent la tolérance.
Demi-sourire.
- Un de mes élèves a pris une balle. Peut-être que mon rôle aurait dû être de la prendre à sa place, et que c'est toi qui as bien fait dans ce cas.
Puis il ajouta, presque gêné.
- Ton pays aussi était sur la liste.
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
- Age : 45
Equipe : LeX
Nom de code : Aleph
Date d'inscription : 09/09/2008
Re: La colombe d'Israël
Dim 20 Déc 2009 - 3:47
"Enfin... De formation, c'est un bien grand mot... J'ai accompli mes 3 ans de service militaire, oui... Mais de là à dire que je suis militaire..."
Elle cala son regard dans celui de Milan. Et baissa très légèrement les yeux.
"L'expérience a été... Marquante, on va dire. Mais oui, ça aide aussi à organiser sa pensée et ses actions. Même si je dois t'admettre que depuis que je suis à l'Institut, je subis plus les événements que je ne les contrôle..."
Esther se leva et chercha son paquet de cigarettes. Elle était persuadée de l'avoir laissé dans son tiroir. L'israélienne perdait les pédales. Fatigue ? Surmenage ? Elle n'en savait rien mais depuis son voyage à Paris, elle était comme plongée dans un demi sommeil permanent.
"En fait, avec les LeX nous avons été au cœur des événements du 13 avril. Nous avons été les premiers à voir une des machines de Future Cope. A rencontrer les commanditaires. Mais nous n'avons pu rien faire... Et..."
Elle eut un léger trémolo dans la voix, avant de se reprendre.
"Excuse-moi mais je me rends compte que je n'ai pas été à la hauteur. Sur Génosha, nous nous sommes faits dérouiller par Beckers. Et face à lui ou face à ma propre cousine à Paris, j'ai été impuissante. Inutile. Mon visage en porte les traces"
S'appuyant contre sa petite bibliothèque, croisant les bras, elle marqua une légère pause. Puis reprit d'un ton plus posé :
"Mais un truc que je sais. Toutes les vies se valent. Protéger l'espèce, la communauté c'est bien. Toutefois, il ne faut pas s'oublier au passage : l'expérience individuelle ne doit jamais être sacrifiée au profit d'un quelconque ensemble plus grand. Ce n'est pas de l'égoïsme. Vois plutôt ça comme une façon d'écarter la tentation totalitaire..."
Aleph eut un petit rire.
"Excuse-moi, déformation professionnelle... Je veux dire : de ma vraie profession. Les sciences humaines. Je ne sais pas faire grand chose sinon... Même si je pense que j'aurai pu t'aider dans ton travail de pompier"
Un léger sourire aux lèvres, elle s'approcha de Milan. Il lui plaisait bien au final. Ce n'était pas Beckers. Mais il était amusant et plutôt charmant. Pas son type d'homme. Mais... Elle secoua la tête. Esther ne savait même quel type d'homme, elle préférait. Elle ne s'était même jamais posée la question.
"En tout cas pour les balles, je dirai presque que c'est le lot commun. Là, ce que tu vois, comme je te le disais, c'est ma propre cousine qui m'a infligée ça. J'ai déjà été torturée en mission. Droguée et capturée comme mes élèves. Hum... Et j'ai aussi une élève qui est morte sur Génosha"
Génosha. L'instant zéro de la communauté mutante. Les visages des morts défilèrent rapidement dans son esprit.
"Bref, nos épaules sont écrasées sous le poids des responsabilités. Mais a-t-on réellement le choix ? Je me refuse à céder ma place. Tant pis pour ma conscience et mon karma. Ma place en Enfer est déjà réservée. Il y a un travail à faire. On le fait et voilà tout"
Au prononcé du nom d'Israël, Esther secoua la tête :
"C'est mon pays dans mon cœur. Mais ce pays ne veut plus de moi. Enfin, tu comprendras que je ne suis pas étonnée de ce que tu me racontes là... Mais dis moi en plus sur ce partenariat... Quel genre d'armement ?"
Le sujet Future Cope lui brûlait la langue. Mais elle attendait d'en apprendre un peu plus de la bouche de son collègue.
Elle cala son regard dans celui de Milan. Et baissa très légèrement les yeux.
"L'expérience a été... Marquante, on va dire. Mais oui, ça aide aussi à organiser sa pensée et ses actions. Même si je dois t'admettre que depuis que je suis à l'Institut, je subis plus les événements que je ne les contrôle..."
Esther se leva et chercha son paquet de cigarettes. Elle était persuadée de l'avoir laissé dans son tiroir. L'israélienne perdait les pédales. Fatigue ? Surmenage ? Elle n'en savait rien mais depuis son voyage à Paris, elle était comme plongée dans un demi sommeil permanent.
"En fait, avec les LeX nous avons été au cœur des événements du 13 avril. Nous avons été les premiers à voir une des machines de Future Cope. A rencontrer les commanditaires. Mais nous n'avons pu rien faire... Et..."
Elle eut un léger trémolo dans la voix, avant de se reprendre.
"Excuse-moi mais je me rends compte que je n'ai pas été à la hauteur. Sur Génosha, nous nous sommes faits dérouiller par Beckers. Et face à lui ou face à ma propre cousine à Paris, j'ai été impuissante. Inutile. Mon visage en porte les traces"
S'appuyant contre sa petite bibliothèque, croisant les bras, elle marqua une légère pause. Puis reprit d'un ton plus posé :
"Mais un truc que je sais. Toutes les vies se valent. Protéger l'espèce, la communauté c'est bien. Toutefois, il ne faut pas s'oublier au passage : l'expérience individuelle ne doit jamais être sacrifiée au profit d'un quelconque ensemble plus grand. Ce n'est pas de l'égoïsme. Vois plutôt ça comme une façon d'écarter la tentation totalitaire..."
Aleph eut un petit rire.
"Excuse-moi, déformation professionnelle... Je veux dire : de ma vraie profession. Les sciences humaines. Je ne sais pas faire grand chose sinon... Même si je pense que j'aurai pu t'aider dans ton travail de pompier"
Un léger sourire aux lèvres, elle s'approcha de Milan. Il lui plaisait bien au final. Ce n'était pas Beckers. Mais il était amusant et plutôt charmant. Pas son type d'homme. Mais... Elle secoua la tête. Esther ne savait même quel type d'homme, elle préférait. Elle ne s'était même jamais posée la question.
"En tout cas pour les balles, je dirai presque que c'est le lot commun. Là, ce que tu vois, comme je te le disais, c'est ma propre cousine qui m'a infligée ça. J'ai déjà été torturée en mission. Droguée et capturée comme mes élèves. Hum... Et j'ai aussi une élève qui est morte sur Génosha"
Génosha. L'instant zéro de la communauté mutante. Les visages des morts défilèrent rapidement dans son esprit.
"Bref, nos épaules sont écrasées sous le poids des responsabilités. Mais a-t-on réellement le choix ? Je me refuse à céder ma place. Tant pis pour ma conscience et mon karma. Ma place en Enfer est déjà réservée. Il y a un travail à faire. On le fait et voilà tout"
Au prononcé du nom d'Israël, Esther secoua la tête :
"C'est mon pays dans mon cœur. Mais ce pays ne veut plus de moi. Enfin, tu comprendras que je ne suis pas étonnée de ce que tu me racontes là... Mais dis moi en plus sur ce partenariat... Quel genre d'armement ?"
Le sujet Future Cope lui brûlait la langue. Mais elle attendait d'en apprendre un peu plus de la bouche de son collègue.
- InvitéInvité
Re: La colombe d'Israël
Dim 20 Déc 2009 - 13:18
- Je connais ce sentiment d'impuissance familiale.
Milan avait énoncé sa phrase sur un ton sibyllin, prenant exemple sur la Maîtresse du genre, et n'ajouta donc rien, mais une pensée de sa toute-puissante soeur lui traversa l'esprit. Il se promit de la contacter dans la journéé, ça faisait un bout de temps qu'il ne lui avait pas téléphoné.
- Mais Beckers... le type qui vise le record d'apparitions en Une de Forbes ? Qu'est-ce qu'il a à faire dans l'histoire de Genosha ?
Il s'aperçut qu'il manquait de beaucoup, beaucoup d'informations sur l'histoire passée de l'Institut, et des soucis mutants en général. Il avait débarqué comme une fleur, mais il était à la masse sur tous les sujets, excepté son dossier.
- Va vraiment falloir que je me documente.
Il resta quelques instants silencieux face aux avertissements voilés d'Esther concernant la dangerosité des missions. Il avait déjà été près à mourir, face au feu, mais le feu n'a pas la volonté de tuer.
- Les types que j'ennuie en ce moment sont pas du genre à torturer, à mon avis. Leur méthode doit plus s'approcher de la balle dans la nuque et du trou dans la forêt.
Il avait essayé de dire ça avec un ton détaché, mais savait qu'il ne se pardonnerait pas de perdre un élève par incompétence. Il préféra revenir sur son rapport d'espionnage, sujet moins périlleux.
- Le gouvernement américain a développé des unités mobiles anti-personnel, calibrées pour le combat urbain. Des chars qui font littéralement tomber des éclairs. Extérieurement, d'ailleurs, ça doit ressembler à de petits tanks.
Il n'en avait vu aucun entièrement monté. Des plans, des bouts de l'appareil, mais pas de preuves visuelles de leur existence. Ce qui l'agaçait assez.
- Contre d'autres véhicules, c'est inutile. Mais je pense que n'importe quelle personne serait instantanément grillée. Du coup, l'objectif de la production de telles armes devient assez limpide : nettoyer du mutant. La réponse à la proclamation de Genosha.
Il se gratta la tête pensivement. Il faudrait qu'il ait une réunion avec le professeur Zachary, à ce sujet.
- Ca ressemble aux machines que tu as vues ? Ca m'étonnerait qu'ils s'amusent à produire ces engins dans le privé, les militaires ont l'air de s'occuper de presque toute la logistique, depuis le moteur jusqu'aux noms des modèles. Ils leur ont donné des noms de fées. Rapport à la fée électricité, je pense. Tu dois mieux connaître leur humour que moi.
Ses bras se croisèrent sur sa poitrine.
- Te soucie pas de l'Enfer. L'Enfer, c'est les autres, non ? J'ai du lire ça quelque part. Et puis l'Enfer, c'est pour les homo sapiens sapiens. Or un abruti dans un laboratoire a déterminé qu'on était des homo superior. Du coup, si au-delà il y'a, il a peut-être rien a voir. Nous, on sera peut-être réincarnés en plantes vertes, ou envoyés dans une autre dimension.
Milan vouait une haine farouche à celui qui avait eu l'idée de le classifier comme appartenant à une espèce différente de ses parents. Les mots "homo superior" avaient été prononcés avec un profond dégoût.
Milan avait énoncé sa phrase sur un ton sibyllin, prenant exemple sur la Maîtresse du genre, et n'ajouta donc rien, mais une pensée de sa toute-puissante soeur lui traversa l'esprit. Il se promit de la contacter dans la journéé, ça faisait un bout de temps qu'il ne lui avait pas téléphoné.
- Mais Beckers... le type qui vise le record d'apparitions en Une de Forbes ? Qu'est-ce qu'il a à faire dans l'histoire de Genosha ?
Il s'aperçut qu'il manquait de beaucoup, beaucoup d'informations sur l'histoire passée de l'Institut, et des soucis mutants en général. Il avait débarqué comme une fleur, mais il était à la masse sur tous les sujets, excepté son dossier.
- Va vraiment falloir que je me documente.
Il resta quelques instants silencieux face aux avertissements voilés d'Esther concernant la dangerosité des missions. Il avait déjà été près à mourir, face au feu, mais le feu n'a pas la volonté de tuer.
- Les types que j'ennuie en ce moment sont pas du genre à torturer, à mon avis. Leur méthode doit plus s'approcher de la balle dans la nuque et du trou dans la forêt.
Il avait essayé de dire ça avec un ton détaché, mais savait qu'il ne se pardonnerait pas de perdre un élève par incompétence. Il préféra revenir sur son rapport d'espionnage, sujet moins périlleux.
- Le gouvernement américain a développé des unités mobiles anti-personnel, calibrées pour le combat urbain. Des chars qui font littéralement tomber des éclairs. Extérieurement, d'ailleurs, ça doit ressembler à de petits tanks.
Il n'en avait vu aucun entièrement monté. Des plans, des bouts de l'appareil, mais pas de preuves visuelles de leur existence. Ce qui l'agaçait assez.
- Contre d'autres véhicules, c'est inutile. Mais je pense que n'importe quelle personne serait instantanément grillée. Du coup, l'objectif de la production de telles armes devient assez limpide : nettoyer du mutant. La réponse à la proclamation de Genosha.
Il se gratta la tête pensivement. Il faudrait qu'il ait une réunion avec le professeur Zachary, à ce sujet.
- Ca ressemble aux machines que tu as vues ? Ca m'étonnerait qu'ils s'amusent à produire ces engins dans le privé, les militaires ont l'air de s'occuper de presque toute la logistique, depuis le moteur jusqu'aux noms des modèles. Ils leur ont donné des noms de fées. Rapport à la fée électricité, je pense. Tu dois mieux connaître leur humour que moi.
Ses bras se croisèrent sur sa poitrine.
- Te soucie pas de l'Enfer. L'Enfer, c'est les autres, non ? J'ai du lire ça quelque part. Et puis l'Enfer, c'est pour les homo sapiens sapiens. Or un abruti dans un laboratoire a déterminé qu'on était des homo superior. Du coup, si au-delà il y'a, il a peut-être rien a voir. Nous, on sera peut-être réincarnés en plantes vertes, ou envoyés dans une autre dimension.
Milan vouait une haine farouche à celui qui avait eu l'idée de le classifier comme appartenant à une espèce différente de ses parents. Les mots "homo superior" avaient été prononcés avec un profond dégoût.
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
- Age : 45
Equipe : LeX
Nom de code : Aleph
Date d'inscription : 09/09/2008
Re: La colombe d'Israël
Dim 20 Déc 2009 - 15:19
"Nous nous présenterons un jour ou l'autre nos parents alors... Je suis sure que tu devrais apprécier ma cousine. Tout le monde l'aime, d'ailleurs. C'est la marrante de la famille. Nous avons eu quelques petits contentieux, il fut un temps... Nous avons tout simplement repris là où nous nous étions arrêtées à Paris, tout simplement"
L'explication était incomplète, certes, mais elle n'avait pas mieux pour l'heure. Tout comme elle n'avait pas la réponse à la simple question : pourquoi s'étaient-elles bagarrées à mort l'autre jour ? En violation de toutes les règles de prudence ou de discrétion... Ses poignets lui faisaient encore mal. Les policiers avaient un peu trop serré les menottes. Et être embarquée sous les yeux de Haza, couverte par une obscure immunité diplomatique, avait quelque chose d'encore plus blessant que tous les coups qu'elle avait pu recevoir... Esther secoua la tête.
Elle reprit d'un ton amusé :
"C'est ce qui arrive quand on embarque dans le train en marche. Bienvenue dans le trou du lapin blanc, Alice"
Esther revint vers son bureau et sortit d'un tiroir une chemise contenant des coupures de presse. Elle commença à les trier tout en continuant à parler.
"Beckers a beau être joli garçon, il n'en demeure pas moins malade... S'il n'était pas aussi dangereux, je l'allongerai bien sur mon..."
Elle baissa à nouveau les yeux, les joues légèrement empourprées.
"... divan. Mais, je doute que les étudiants ou qui que ce soit puissent survivre à une manifestation quelconque de son pouvoir. Quoi qu'il en soit, je subodore que sa seule raison d'être sur Génosha était de nous recruter. C'est en ce sens qu'il aurait enlevé Cassandre... Pour le reste... Vois avec Adam"
Un léger sourire aux lèvres, elle se saisit de plusieurs pages de journaux qu'elle avait soigneusement découpées. Esther les tendit à Milan.
"Tiens, voilà les retours presse sur l'ennemi public numéro 1 de Génosha"
Se redressant sur son siège, elle laissa un instant à son collègue pour qu'il puisse prendre connaissance des documents.
"Les machines en question sont lourdement équipées... Mitrailleuses gatlings, lance flammes, roquettes... Elles ont fait beaucoup de dégâts sur Génosha. Visiblement, pour Future Cope le massacre de l'île mutante était un show publicitaire pour mieux récupérer des contrats publics... Pas nécessairement avec les USA mais peut être plus avec les pays que tu as cités"
Elle toussa. Et frissonna : visiblement, ils n'en avaient pas terminé avec leurs adversaires.
"L'enjeu diplomatique à l'heure actuelle est de faire traduire en justice les dirigeants de Future Cope : Max Renn mais aussi les bailleurs de fonds. Notamment cette société Pyramid qui a un peu tendance à revenir dans tous les projets pourris... Ils sont bien protégés. Leurs avocats n'ont pas l'air de chômer, on va dire ça comme ça..."
D'ailleurs quel était le rôle exact de Lange & Manners dans l'affaire ? Esther savait qu'il y avait quelque chose de louche mais... Au stade où en était son enquête, elle ne pouvait en dire plus.
"Bref, comme tu vois nous avons du pain sur la planche. Et tout échec nous conduiras dans un enfer physique..."
La voix se fit plus lente, plus mystérieuse... La température de la pièce perdit, sans qu'Esther s'en rende compte, quelques degrés au passage.
"L'Enfer existe, Milan. Les forces du mal ont pris corps, crois moi. Il existe un endroit... Je ne sais pas où, mais il existe. Où disparaissent toutes les personnes qui se posent trop de questions sur ces sujets. Et cet endroit, tel qu'il m'a été décrit, ce ne peut être que l'Enfer. Les capacités de nos adversaires dépassent nos cauchemars les plus atroces. Satan existe, Milan. Et je vais devoir le combattre"
Elle respira rapidement. Et secoua à nouveau la tête. Elle était en train de sombrer dans des délires mystiques. Il fallait qu'elle réagisse. Esther enchaîna sur un autre sujet. Rapidement. Un peu trop rapidement. D'une voix maladroite et rapide.
"Tu devrais parler avec Cassandre. Elle enseigne la philosophie. Et notamment, elle avait un cours sur le concept de mutanité. La culture, la culture, Milan, c'est ce qui nous sauvera toutes et tous. C'est elle qui relie les hommes entre eux, peu important leur statut génétique..."
L'explication était incomplète, certes, mais elle n'avait pas mieux pour l'heure. Tout comme elle n'avait pas la réponse à la simple question : pourquoi s'étaient-elles bagarrées à mort l'autre jour ? En violation de toutes les règles de prudence ou de discrétion... Ses poignets lui faisaient encore mal. Les policiers avaient un peu trop serré les menottes. Et être embarquée sous les yeux de Haza, couverte par une obscure immunité diplomatique, avait quelque chose d'encore plus blessant que tous les coups qu'elle avait pu recevoir... Esther secoua la tête.
Elle reprit d'un ton amusé :
"C'est ce qui arrive quand on embarque dans le train en marche. Bienvenue dans le trou du lapin blanc, Alice"
Esther revint vers son bureau et sortit d'un tiroir une chemise contenant des coupures de presse. Elle commença à les trier tout en continuant à parler.
"Beckers a beau être joli garçon, il n'en demeure pas moins malade... S'il n'était pas aussi dangereux, je l'allongerai bien sur mon..."
Elle baissa à nouveau les yeux, les joues légèrement empourprées.
"... divan. Mais, je doute que les étudiants ou qui que ce soit puissent survivre à une manifestation quelconque de son pouvoir. Quoi qu'il en soit, je subodore que sa seule raison d'être sur Génosha était de nous recruter. C'est en ce sens qu'il aurait enlevé Cassandre... Pour le reste... Vois avec Adam"
Un léger sourire aux lèvres, elle se saisit de plusieurs pages de journaux qu'elle avait soigneusement découpées. Esther les tendit à Milan.
"Tiens, voilà les retours presse sur l'ennemi public numéro 1 de Génosha"
Se redressant sur son siège, elle laissa un instant à son collègue pour qu'il puisse prendre connaissance des documents.
"Les machines en question sont lourdement équipées... Mitrailleuses gatlings, lance flammes, roquettes... Elles ont fait beaucoup de dégâts sur Génosha. Visiblement, pour Future Cope le massacre de l'île mutante était un show publicitaire pour mieux récupérer des contrats publics... Pas nécessairement avec les USA mais peut être plus avec les pays que tu as cités"
Elle toussa. Et frissonna : visiblement, ils n'en avaient pas terminé avec leurs adversaires.
"L'enjeu diplomatique à l'heure actuelle est de faire traduire en justice les dirigeants de Future Cope : Max Renn mais aussi les bailleurs de fonds. Notamment cette société Pyramid qui a un peu tendance à revenir dans tous les projets pourris... Ils sont bien protégés. Leurs avocats n'ont pas l'air de chômer, on va dire ça comme ça..."
D'ailleurs quel était le rôle exact de Lange & Manners dans l'affaire ? Esther savait qu'il y avait quelque chose de louche mais... Au stade où en était son enquête, elle ne pouvait en dire plus.
"Bref, comme tu vois nous avons du pain sur la planche. Et tout échec nous conduiras dans un enfer physique..."
La voix se fit plus lente, plus mystérieuse... La température de la pièce perdit, sans qu'Esther s'en rende compte, quelques degrés au passage.
"L'Enfer existe, Milan. Les forces du mal ont pris corps, crois moi. Il existe un endroit... Je ne sais pas où, mais il existe. Où disparaissent toutes les personnes qui se posent trop de questions sur ces sujets. Et cet endroit, tel qu'il m'a été décrit, ce ne peut être que l'Enfer. Les capacités de nos adversaires dépassent nos cauchemars les plus atroces. Satan existe, Milan. Et je vais devoir le combattre"
Elle respira rapidement. Et secoua à nouveau la tête. Elle était en train de sombrer dans des délires mystiques. Il fallait qu'elle réagisse. Esther enchaîna sur un autre sujet. Rapidement. Un peu trop rapidement. D'une voix maladroite et rapide.
"Tu devrais parler avec Cassandre. Elle enseigne la philosophie. Et notamment, elle avait un cours sur le concept de mutanité. La culture, la culture, Milan, c'est ce qui nous sauvera toutes et tous. C'est elle qui relie les hommes entre eux, peu important leur statut génétique..."
- InvitéInvité
Re: La colombe d'Israël
Dim 20 Déc 2009 - 17:29
Milan jeta un coup d'oeil rapide aux papiers que lui avait tendu Esther, et se promit d'approfondir la lecture plus tard - au moment où il prendrait connaissance de tous les aspects historiques de son job. Un commentaire lui vint toutefois à l'esprit.
- A mon avis, les deux affaires sont opposées. Tes bidules, là, ils peuvent servir pour annihiler n'importe quel pays. Est-ce que Genosha n'aurait pas servi de crash-test ? Comme ils n'avaient aucune diplomatie, il était exclu que quiconque intervienne officiellement...
Il reposa les articles.
- Dans mon cas, c'est l'inverse, ils veulent garder la chose secrète, mais Genosha est la cible essentielle. Enfin, Genosha, ou tout quartier mutant dans le monde.
Un petit sourire apparut sur son visage en réponse à l'exaltation quasi-mystique d'Esther. Il secoua légèrement la tête.
- Tu me feras pas croire à l'Enfer. Tout est humain. Les pires trucs comme les meilleurs. Y'a pas de forces démoniaques à l'oeuvre, juste de la cruauté, de l'orgueil, de la jalousie, ou que sais-je. Ce qui veut dire qu'il y'a des qualités pour les compenser...
Il frissonna, se rendant juste compte à cet instant qu'une vague de froid avait envahi la pièce.
- J'espère que tu es immunisée aux bactéries, parce que tu vas attraper la mort si tu changes la température aussi vite.
Il se frotta les bras pour se réchauffer un peu avant de poursuivre.
- Malheureusement, je pense que je suis pas réceptif aux concepts trop abstraits. Lorsque l'on commence à trop réfléchir à un sujet, on arrive toujours à douter, or je me pose déjà suffisamment de questions terre-à-terre pour pas que la philo vienne en prime pourrir mon quotidien.
Son regard chercha celui d'Esther.
- Je sais, tu vas me prendre pour un type médiocre, parce que je ne m'interroge pas sur tout ce qui m'entoure. Mais tu devrais essayer de te vider l'esprit, ou de penser uniquement à des choses que tu contrôles, ou que tu sais résoudre. C'est redoutable lorsqu'on est un peu perdu.
Il fixa ensuite la fenêtre.
- Ou alors, tu devrais faire du sport. Sur un terrain, il n'y a pas de psychologie ou de philosophie, juste un seul objectif : battre l'adversaire, dans les règles. Et c'est très facile de se concentrer uniquement sur la victoire.
Il eut un petit rire.
- Sans compter que le sport permet d'éviter de passer sa vie à se reposer sur ses pouvoirs. Si je m'écoutais, je vivrais scotché dans mon fauteuil, avec tout le nécessaire à portée de main pour ne pas avoir à lever mes fesses.
- A mon avis, les deux affaires sont opposées. Tes bidules, là, ils peuvent servir pour annihiler n'importe quel pays. Est-ce que Genosha n'aurait pas servi de crash-test ? Comme ils n'avaient aucune diplomatie, il était exclu que quiconque intervienne officiellement...
Il reposa les articles.
- Dans mon cas, c'est l'inverse, ils veulent garder la chose secrète, mais Genosha est la cible essentielle. Enfin, Genosha, ou tout quartier mutant dans le monde.
Un petit sourire apparut sur son visage en réponse à l'exaltation quasi-mystique d'Esther. Il secoua légèrement la tête.
- Tu me feras pas croire à l'Enfer. Tout est humain. Les pires trucs comme les meilleurs. Y'a pas de forces démoniaques à l'oeuvre, juste de la cruauté, de l'orgueil, de la jalousie, ou que sais-je. Ce qui veut dire qu'il y'a des qualités pour les compenser...
Il frissonna, se rendant juste compte à cet instant qu'une vague de froid avait envahi la pièce.
- J'espère que tu es immunisée aux bactéries, parce que tu vas attraper la mort si tu changes la température aussi vite.
Il se frotta les bras pour se réchauffer un peu avant de poursuivre.
- Malheureusement, je pense que je suis pas réceptif aux concepts trop abstraits. Lorsque l'on commence à trop réfléchir à un sujet, on arrive toujours à douter, or je me pose déjà suffisamment de questions terre-à-terre pour pas que la philo vienne en prime pourrir mon quotidien.
Son regard chercha celui d'Esther.
- Je sais, tu vas me prendre pour un type médiocre, parce que je ne m'interroge pas sur tout ce qui m'entoure. Mais tu devrais essayer de te vider l'esprit, ou de penser uniquement à des choses que tu contrôles, ou que tu sais résoudre. C'est redoutable lorsqu'on est un peu perdu.
Il fixa ensuite la fenêtre.
- Ou alors, tu devrais faire du sport. Sur un terrain, il n'y a pas de psychologie ou de philosophie, juste un seul objectif : battre l'adversaire, dans les règles. Et c'est très facile de se concentrer uniquement sur la victoire.
Il eut un petit rire.
- Sans compter que le sport permet d'éviter de passer sa vie à se reposer sur ses pouvoirs. Si je m'écoutais, je vivrais scotché dans mon fauteuil, avec tout le nécessaire à portée de main pour ne pas avoir à lever mes fesses.
- Esther KofmanEthnopsychologue [LeX]
- Age : 45
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Date d'inscription : 09/09/2008
Re: La colombe d'Israël
Mer 23 Déc 2009 - 0:55
Esther sursauta : elle s'était laissée aller à ses émotions. Donnant libre cours au passage à son pouvoir... L'israélienne était effectivement plus que fatiguée : elle aurait besoin d'un sommeil sans rêve d'au moins mille ans...
"Navrée pour le changement de température" commença-t-elle. "Cela fait bien longtemps que le froid et le chaud sont des concepts aussi abstraits pour moi que peut être l'enfer à tes yeux..."
Son imprimante bourdonna. Aleph y jeta un œil rapide avant de reporter son attention sur Milan.
"Ouais, je sais, nos adversaires sont faits de chair et de sang... ou de boulons. Bref, rien qui ne dure éternellement. Mais j'ai l'impression que Robert a ouvert la boite de Pandore et que c'est à moi maintenant de la refermer... Des fois, je me demande si je n'aurai pas été plus heureuse sans ces fichus pouvoirs..."
Elle soupira. Inutile de s'apitoyer sur son sort. Elle était comme elle était.
"Mais je ne le saurais jamais. Alors, on fait ce qu'on a à faire et on s'en va. C'est comme ça que je conçois la vie et pas autrement"
L'imprimante avait fini son travail. Esther se saisit des deux feuillets qui en étaient sortis et y donna un coup d'agrafeuse.
Elle se leva et farfouilla dans son tiroir.
"Le Monde frappe à notre porte, Milan. Et si nous sommes globalement impuissants dans ce que nous entreprenons..."
Esther, marquant une pause, cacha une partie de son visage en posant sa main sur son œil gauche.
"Autant ouvrir l'œil et le bon. L'information est tout ce qui vaut en cette époque. Ainsi, je pars à la distribution des images..."
Extirpant d'épaisses lunettes de soleil de son bureau qu'elle revêtit aussitôt, elle indiqua au nouveau professeur :
"Ça cache les coups. J'ai rien trouvé de mieux"
Et elle se dirigea en direction de la sortie de son bureau. S'arrêtant l'espace d'un instant dans l'encadrement, Esther précisa :
"Je vais voir ce que font les monstres, tu m'accompagnes ? Ou bien tu vas faire un peu de sport ? En tout cas..."
Esther le regarda à nouveau. Un air amusé sur la figure.
"Si tu veux que l'on se batte un de ces quatre matins, ça me ferait grand plaisir. J'ai bien envie d'allier mes pouvoirs à mes compétences martiales dans notre simulateur..."
Salon
"Navrée pour le changement de température" commença-t-elle. "Cela fait bien longtemps que le froid et le chaud sont des concepts aussi abstraits pour moi que peut être l'enfer à tes yeux..."
Son imprimante bourdonna. Aleph y jeta un œil rapide avant de reporter son attention sur Milan.
"Ouais, je sais, nos adversaires sont faits de chair et de sang... ou de boulons. Bref, rien qui ne dure éternellement. Mais j'ai l'impression que Robert a ouvert la boite de Pandore et que c'est à moi maintenant de la refermer... Des fois, je me demande si je n'aurai pas été plus heureuse sans ces fichus pouvoirs..."
Elle soupira. Inutile de s'apitoyer sur son sort. Elle était comme elle était.
"Mais je ne le saurais jamais. Alors, on fait ce qu'on a à faire et on s'en va. C'est comme ça que je conçois la vie et pas autrement"
L'imprimante avait fini son travail. Esther se saisit des deux feuillets qui en étaient sortis et y donna un coup d'agrafeuse.
Elle se leva et farfouilla dans son tiroir.
"Le Monde frappe à notre porte, Milan. Et si nous sommes globalement impuissants dans ce que nous entreprenons..."
Esther, marquant une pause, cacha une partie de son visage en posant sa main sur son œil gauche.
"Autant ouvrir l'œil et le bon. L'information est tout ce qui vaut en cette époque. Ainsi, je pars à la distribution des images..."
Extirpant d'épaisses lunettes de soleil de son bureau qu'elle revêtit aussitôt, elle indiqua au nouveau professeur :
"Ça cache les coups. J'ai rien trouvé de mieux"
Et elle se dirigea en direction de la sortie de son bureau. S'arrêtant l'espace d'un instant dans l'encadrement, Esther précisa :
"Je vais voir ce que font les monstres, tu m'accompagnes ? Ou bien tu vas faire un peu de sport ? En tout cas..."
Esther le regarda à nouveau. Un air amusé sur la figure.
"Si tu veux que l'on se batte un de ces quatre matins, ça me ferait grand plaisir. J'ai bien envie d'allier mes pouvoirs à mes compétences martiales dans notre simulateur..."
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- Adam ZacharyDirecteur [X-Rays] / Administrateur
- Age : 47
Equipe : X-Rays
Nom de code : Loom
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Re: La colombe d'Israël
Ven 25 Déc 2009 - 0:36
Adam à Milan a écrit:Milan, pouvez vous me rejoindre à mon bureau s'il vous plaît ? Notre invitée est arrivée.
- InvitéInvité
Re: La colombe d'Israël
Dim 27 Déc 2009 - 14:47
Esther avait visiblement décidé de changer d'air, et Milan était prêt à la suivre, lorsque son communicateur le bipa. C'était le professeur Zachary, comme un heureux hasard, car il avait pensé à lui peu de temps auparavant. Cela signifiait que l'heure était bel et bien au bilan de leurs escapades respectives.
Son trajet s'en trouva du même coup grandement réduit.
Bureau d'Adam
Son trajet s'en trouva du même coup grandement réduit.
Bureau d'Adam
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