[XRS+LTX 6.4]Des projets à la pelle

Amy, silencieuse, écoutait les propos qui s'échangeaient dans cette pièce. Elle était, littéralement catastrophée par tout ça. C'était le moins que l'on pouvait dire. Une arme qui ne ciblait que les mutants... On leur faisait croire que les mutants commençaient à être acceptés, par endroits, pour, en fait, préparer derrière un armement pour les éliminer? Comme un siècle auparavant? Elle frémit de nouveau en secouant la tête. Il fallait stopper tout ça. C'était sûr et certain. Mais... Comment? La question était bonne. D'autant qu'ils préparaient des armées de soldats génétiquement modifiés... Un nouveau frisson la parcourut. Dans quel monde était-elle née? Pour le coup, elle ne savait pas trop quoi répondre, ni comment réagir. D'autant que les propos fusant de partout ne l'aidaient pas vraiment.

"A Genosha? Un groupe du nom de Nemo souhaitait exterminer tous les mutants le 13 avril, enter autres. Ils ont fait appel à un jeune mutant appelé le Shoggoth qui était animé par une faim dévorante. Le Shoggoth était une créature immonde, effrayante, mais avec une âme d'enfant, et... Il a, au final, préféré se sacrifier que de tuer tout le monde. En attendant, Némo sont des fanatiques. Je sais qu'il y avait aussi une bombe au moins sur l'île."

Pour le reste, elle préférait laisser ses camarades en parler. Reparler de cette date lui était encore parfois assez douloureux. Les souvenirs étaient éprouvants et elle en faisait encore des cauchemars.

La discussion allait bon train… Ainsi que les confusions visiblement, si Juliette en croyait les corrections apporté aussi bien par Milan et Adam, que par Serena. Que retenir de tout ce qui était en train d’être dit en fin de compte.. ? Que premièrement, le projet féerie enchanteresse et le projet Parangon, n’avait, jusqu’à preuve du contraire, aucun rapport entre eux. En l’état actuel des choses, c’était déjà là un point assuré. Ensuite, là encore jusqu’à preuve du contraire, il n’y avait plus aucune technologie sur Terre capable de détecter les mutants, hormis Cerebra qui demeurait, pour le moment tout au moins, bien à l’abri dans les sous-sols de l’institut. Cela ne rendait pas ces deux projets moins dangereux, mais cependant leur efficacité s’en trouvait fortement réduite si leurs commanditaires respectifs ne voulaient pas de trop nombreuses victimes collatérales, non mutantes.

Tout ceci leur offrait un répit des plus précieux, même si le projet Paeangon, n’utilisant pas une arme imprécise mais des être vivants certainement capable de réflexion, s’annonçait pour le moment comme étant le danger le plus immédiat selon la gothique romantique. L’évocation des mutants cannibales lors de l’accident du monorail en Afrique du sud, fit légèrement réagir la jeune femme… N’y avait-il pas une rumeur similaire, dans l’article de l’Eastern news concernant cette mise en quarantaine du district dans l’Oregon.. ? Le rappel des missions passé ayant révélé les agissement de l’église de l’Oregon ainsi que celle de l’église de l’humanité, allaient assez bien dans le sens des deux projets, et confortait la gothique romantique dans son idée de se rendre à nouveau dans l’Oregon afin de voir de quoi il retournait précisément dans le cadre de cette mystérieuse et radicale mise en quarantaine d’une aussi gigantesque surface. De plus, si cette histoire de mutants cannibales s’avérait exact, cela permettrait peut-être de résoudre cet attaque de monorail..

Tandis que Juliette retournait tout ceci dans son esprit, elle garda le silence afin que ceux qui avaient participé réellement à ces différentes missions, puissent s’exprimer plus longuement et de manière plus juste, afin de voir les éléments nouveaux susceptible de les aiguiller plus précisément sur l’un ou l’autre des projets. Dans le fond, elle n’était resté dans le bureau de Adam que par pure curiosité, et elle jugeait ne pas vraiment avoir matière à s’exprimer plus avant, alors qu’il y avait des élèves connaissant les différents sujets bien mieux que ce qu’elle avait pu en lire. Elle doutait que la commission Eden et Nemo soient réellement de la partie, tant leurs pertes furent grande sur Genosha. Pour ce qui était de Nemo tout au moins, leur élite avait été décimé par le groupe chargé de mettre un terme à leurs agissements, dont elle avait fait partie. Mais cela étant, l’interrogation demeurait des plus pertinente… Nemo, pouvait-il encore exister et représenter une véritable menace, sans personne pour les diriger réellement.. ? Concernant la commission Eden, le groupe avait survécu plus d’un siècle, ce qui témoignait bien de leur capacité à survivre…

Toujours adossé au mur près de la porte, Juliette poussa un discret soupir en songeant à tous ceci, et dans un silence qu’elle jugea plus sage, elle attendit que les choses s’éclaircissent encore un peu plus avant d’exprimer le moindre avis.

L’une des choses que la gothique romantique avait apprise au cours de sa déjà bien longue existence, était que l’observation silencieuse permettait bien souvent d’en apprendre plus qu’une parole hasardeuse…

A la prise de parole de Lucas, Amy se sentit soudain extrêmement bête. Elle avait, sans nul doute, mal compris la question de l'employée de Ganymède. Elle rougit légèrement de gène et détourna la tête. Mieux valait reprendre sur de meilleures bases plutôt que de continuer à passer plus longtemps pour l'idiote de service. Il fallait croire que la situation, en tout cas, la perturbait suffisamment pour qu'elle ait autant de mal à suivre le fil de la conversation.

"Concrètement, vous attendez quoi, de nous? Quelle semble être la cible prioritaire de ces personnes? Je ne parle pas de mutants ou d'humains, car il est clair qu'il s'agit des mutants, mais s'agit-il de l'Etat mutant, ou bien des mutants qui restent encore mêlés à la population, comme nous, ou comme tant d'autres qui refusent de quitter leurs familles?"

Là, déjà, elle était un peu plus dans le fil. Mais, clairement, elle aurait mieux fait de garder le silence un peu plus tôt. Elle avait, cependant, du mal à comprendre de quoi parlait Lucas au sujet de cette compagnie Eden. Celle-ci n'avait-elle pas été détruite un an plus tôt? Préférant ne pas proférer d'ânerie, elle garda le silence à ce sujet là. Elle était déjà assez passée pour une idiote.

"Tout ça est alarmant. Mais, à l'heure actuelle, quel est le risque le plus grand? Le lièvre que nous avons soulevé avec les LateX, ou cette armée de sur-hommes?"

A moins que les deux ne soient à égalité? Amy préférait ne même pas y penser. Le risque était déjà trop grand avec un seul des deux dangers qu'ils allaient avoir à affronter... Et dire que, quelques heures auparavant, elle avait tâché d'oublier tout ça en passant une bonne après-midi.

D’un hochement de la tête, Juliette approuva les paroles de l’envoyée de Ganymède et de Adam. En soi, ces projets n’étaient pas une véritable menace, mais pouvaient en effet être comparé à ces armes nucléaire découverte à Genosha, qui étaient avant toute chose des armes de dissuasion plus que de destruction massives en réalité. Le règne de la terreur changeait de visage en fonction des âges, mais en fin de compte ils ne disparaissait jamais complètement. D’un point de vue philosophique, aussi bien que sociologique, la gothique romantique trouvait le sujet des plus intéressant. Mais ses considérations en la matière n’intéresseraient sans doute personne dans cette pièce, c’est pourquoi elle se garda bien d’en faire étalage. Après avoir écouté les quelques avis qui suivirent les interventions des deux instigateurs de cette réunion ou elle n’avait en réalité pas vraiment sa place, au même titre que Jeckel et Billy qui avait trouvé là une occasion de pouvoir enfin s’amuser à être le héros qu'il semblait tant désirer être en se proposant d’accompagner les deux équipes sur le terrain, Juliette dit :

‘’quelle que soient les supputations que nous pouvons faire, ils semblent en effet évidemment qu’une grande partie des réponses à nos interrogation se trouvent dans l’Oregon. Si par ailleurs cette quarantaine est du à des êtres biologiquement modifié qui ont échappé à leur créateurs, j’imagine que les armes décrites par le professeurs Ivanovic seront sans doute utilisé puisqu’il n’y a, normalement, plus un seul habitant dans ce district. De fait, il n’y a nul besoin de faire la distinction entre un mutant et un non mutant. D’un point de vue plus prosaïque, j’ajouterais que, même s’ils restaient des gens là-bas, ils seraient certainement considéré comme étant des dommages collatéraux.’’

En effet, vider un district tout entier de ses habitants était une chose quasiment impossible malheureusement, si on ne voulait pas courir le risque de voir s’échapper l’un de ces éventuels êtres hors de contrôle. La grande majorité de la population avait du être évacuée, laissant sans doute au point zéro les plus malchanceux. En soi, Juliette trouvait cela assez logique, bien que très triste en vérité. Elle reprit la parole, et ajouta :

‘’Je crois que nous devrions donc nous rendre là-bas sans tarder, et constater de nous-mêmes ce qu’il en est. Je pense aussi que, comme la souligné tout à l’heure le professeur Zachary, il n’y a pas d’endroit plus sur que l’institut, et c’est pourquoi nous devrions récupérer toutes les informations relatives à ces projets, afin de les mettre hors de portée de toute tentative future de leur utilisation. ‘’

Juliette glissa ensuite une mains hors de son dos, et tendit délicatement celle-ci en direction de Séréna…

‘’Puisque la demoiselle ici présente travaille pour un membre du sénat, je suppose qu’elle peux sûrement apprendre des choses qui nous seraient utiles en fouillant quelque peu à droite et à gauche, n’est-ce pas. ?’’

Si ce n’était pas le cas, alors sa visite n’avait en réalité que peu d’intérêt selon la gothique romantique. Il lui aurait suffit de passer un coup de téléphone, ou bien de rencontrer uniquement les professeurs. Réunir autant de monde et venir les mains vides, c’était véritablement du gâchis selon Juliette. La jeune femme laissa sa main regagner son dos, puis elle ajouta encore :

‘’Quoi qu’il en soit, et en l’absence de toute autre possibilité, je pense que nous trouverons sûrement une piste pour les projet féerie enchanteresse et Parangon, en nous rendant là-bas… Si vous estimez que mon pouvoir peut vous être d’une quelconque utilité, j’accepterais de vous accompagner pour cette mission…’’

Conclu tout simplement la gothique romantique, en s’adressant plus particulièrement aux deux professeurs présent dans la pièce. Intrusion, espionnage, et depuis peu, transport… Un véritable couteau suisse, comme le lui avait déjà fait remarqué certains élèves d’un air assurément amusé.

Voilà, la réunion avec l’envoyée de Ganymède était fini… Et au final, qu’en ressortait-il.. ? Qu’une nouvelle visite dans l’Oregon, la seconde pour certains, était tout bonnement inévitable. L’espace d’un instant, Juliette se demanda ce que cet état pouvait bien avoir de particulier, pour avoir été et être encore aujourd’hui, le théâtre de tant d’évènements lié aux mutants. Un pur hasard, une conjonction du destin… Une intervention divine.. ? Allez savoir… Quoi qu’il en soit, il y allait encore avoir de l’action dans cet état, et principalement dans ce district mis en quarantaine.

Lorsque Milan et Adam annoncèrent que le briefing en lui-même allait commencer et qu’ils les invitèrent à tous les rejoindrent, la gothique romantique hésita. Tout ceci l’intéressait, bien entendu…Mais… A vrai dire, sa discussion dans le salon avec le professeur référent des Lex avait titillé sa curiosité, lorsque cette dernière avait commencé à parlé d’un danger plus grand que l’Harumaggedon de Genosha. Pour la jeune femme, il n’était que peu vraisemblable qu’un danger soit encore plus grand que des armes nucléaires et un mutant quasiment invincible, capable d’engloutir d’autres mutants jusqu’à l’infini.

Ha… Que n’avait-elle pas, en plus de son propre pouvoir, celui de se dédoubler comme pouvait le faire Abaigh…

Un choix lui était donc nécessaire, et bien qu’il lui fut assez difficile, car c’était justement pour ce genre de chose qu’elle avait décidé, voilà bien longtemps maintenant, d’agir, elle se résolu à laisser sa curiosité naturelle prendre le pas sur le côté plus concret de ce qui attendait les LateX et les X-rays. Sans ajouter un mot de plus, la gothique romantique quitta alors le bureau du Docteur Zachary afin de rejoindre les couloirs de l’institut. Elle partait l’esprit tranquille cela étant dit, du moins dans une certaine mesure, puisque Séréna avait promis des laisser-passer afin de leur faciliter l’entrée dans la zone de quarantaine… Voilà qui allait sûrement leur simplifier la tâche, et qui ne les obligeraient nullement à agir dans le plus grand des secrets. C’était peu, mais c’était déjà quelque chose…

Tout ça était bien nébuleux et Amy devait bien avouer qu'elle s'était sentie complètement perdue par toute cette déferlante d'information. Qu'est-ce qui allait les attendre, concrètement? Dans quoi allaient-ils se fourrer, encore? Il était clair qu'il fallait agir, et non pas attendre. C'était une certitude. Mais comment? Ca, elle n'en savait rien. Elle n'en avait pas la moindre idée. Mais une autre chose était claire encore à son esprit: elle avait peur de ce que leur réservait demain. Et, dans l'espoir que demain ne serait pas aussi sombre qu'hier, elle irait. En attendant, elle avait une demi-heure pour réfléchir encore, peser le pour et le contre. Et ça serait sous une bonne douche, si elle avait le temps...