Rendez-vous personnel

Ken était devant le bureau de Carrie. Depuis bien cinq minutes, déjà.
Il était venu dès qu'il l'avait pu, ou plutôt dès qu'il avait rassemblé le courage suffisant pour cela. Depuis les changements d'équipe, il avait hésité à venir et n'avait jamais su comment s'y prendre pour dire certaines choses à son ancien professeur référent. Il était pourtant persuadé de son besoin presque physique d'y parvenir, mais...ça ne venait pas. Du moins jusqu'à maintenant.

*Allez...allez !*

Rassemblant son courage, O'Connell toqua à la porte de Carrie Marcin.

"Mademoiselle Marcin ? C'est...Ken. Ken O'Connell."

Il voulait rapidement entrer si elle était là et discuter avec elle. Il avait des choses à lui dire ; des choses qui ne devaient pas être entendues par d'autres.

Les pieds bien installés sur son bureau, une livre usr les cuisses et les yeux fermés depuis maintenant une heure, Carrie profitait de la belle journée pour se reposer. La fenêtre était ouverte et le soleil lui arrivait directement sur le visage. Au loin, on pouvait entendre des élèves discuter, mais ils étaient trop loins pour la sortir de son rêve éveillé. Ce qui composait son rêve, toutefois, elle le garderait pour elle. Lorsque quelques coups se firent entendre contre la porte de son bureau, Carrie se redressa lentement. Déposa ses pieds sur le sol et déposant le livre dans sa bibliothèque, elle reprit place dans son fauteuil sans se presser. Pour une fois qu'elle n'avait pas la tête dans des vieux dossiers, elle voulait en profiter et ne pas se mettre de la pression.

"Entrez, Monsieur O'Connell. Bonjour Ken.", ajouta-t-elle lorsque ce dernier entra dans son bureau avec presse. Elle lui envoya un de ses très légers sourires et l'invita à s'asseoir devant son bureau.

"Que puis-je faire pour vous, Ken?"

"Bonjour."

Ken entra dans le bureau, quelque peu impressionné par son ancien professeur. Il lui fit un petit sourire et s'assit sur la chaise en face du bureau. Il resta silencieux pendant quelques secondes, fixant Carrie avec des yeux ronds ; ça lui faisait si bizarre d'être dans une telle situation, avec cette femme en qui il avait mis toute sa confiance et qui l'avait parfois blessé avant de le laisser partir avec Milan.
Au fond, il ne lui en voulait pas...pas trop, surtout. Il comprenait pour les équipes, mais le reste...le reste devait encore être discuté.

"Je...je voulais discuter, mademoiselle Marcin..."

O'Connell la regarda encore pendant quelques secondes avant de reprendre. Il se sentait moins anxieux et stressé, maintenant. Il se sentait plus à l'aise avec elle, avec cette femme qui lui avait tant apporté en quelques mois à peine.

"Vous êtes arrivée à peu près en même temps que moi, j'ai été de votre première équipe, puis de la deuxième...j'ai été le seul membre des JustiX qui a connu tous les changements, j'ai même été votre leader. Je crois pouvoir dire que j'ai toujours été là pour vous...à mon niveau. J'ai jamais trahi, j'ai suivi les ordres...j'ai subi des choses, aussi."

Il avait envie de déballer certaines choses : même si ça ne ferait pas forcément plaisir à Carrie, lui-même avait passé trop de temps dans son groupe pour ne pas en tirer une conclusion. Il en avait besoin.

"J'ai jamais vraiment compris certaines de vos réflexions...j'ai toujours essayé de faire de mon mieux, mais...pourquoi est-ce que je suis plus avec vous ? Est-ce que...j'ai fait quelque chose ? Ou bien est-ce indépendant ?
Vous m'avez fait grandir, mademoiselle Marcin. Avec vous, je suis passé du geek timide et déprimé à un leader pas toujours avisé mais qui ose s'affirmer. Je vous dois énormément, mademoiselle Marcin, mais je veux savoir...savoir pourquoi je suis plus un JustiX. Pourquoi d'autres portent ce nom alors qu'il repré...qu'il a beaucoup représenté pour moi.
Je vous l'ai dis, je vous dois énormément...et je serais toujours là si vous avez besoin d'aide, ou si vous avez des problèmes. Je suis qu'un étudiant, mais...j'suis un petit génie quand même. Et même si j'aime me frapper, vous savez que je peux faire de gros dégâts."

Son discours avait été désordonné et désarticulé, mais il s'en fichait. Fury avait des choses à dire, des remerciements à faire et des explications à demander. Même si ce n'était pas structuré, il devait se libérer de tout ça et espérait que Carrie se départirait de sa froideur habituelle. Ils avaient beaucoup partagé...il considérait qu'elle lui devait bien ça, au moins une fois. Au moins au moment où il quittait définitivement dans son esprit les JustiX.

Carrie croisa les jambe sous son bureau, croisant les mains sur son bureau et regarda Ken avec intérêt, l'écoutant avec attention. Elle hocha la tête pour affirmer les propos du jeune homme. Il avait bel et bien été dans son équipes pour plusieurs missions et elle avait confiance en lui. Ne l'avait-elle pas démontré à l'instant en l'appellant par son prénom? L'avocate redoutait ce qui allait suivre, lorsque les propos du jeune homme devenait plus accusateur. Était-ce encore à propos des équipes? Du fait qu'il n'était plus avec elle? Mais que pouvait-elle faire s'il s'était interessé aux missions du pompier? Certes son petit voyage n'avait rien d'exceptionnel, aussi n'avaient-ils que voyager jusqu'en France...et fais un petit saut dans son passé.

"Monsieur O'Connell..." commenca-t-elle à dire peu fort, se faisant interrompre par le flot de paroles que continuait à débiter le jeune mutant.

Elle le laissa terminer de parler, plutôt surprise de se retrouver dans une telle situation avec le jeune homme. Elle ne s'était jamais imaginé que cela lui tenait tant à coeur. Certes, elle savait que l'équipe lui tenait beaucoup à coeur, mais elle ne s'était jamais douté qu'elle avait quelque chose à faire là dedans. Elle arqua les sourcils et répondit:

"Monsieur O'Connell...Tout d'abord, je vous remercie de votre dévouement, je l'apprécie grandement. Les changements dans l'équipe ne sont pas dûs à un quelconque problème avec vous. Vous vous êtes interessé à la mission de Monsieur Ivanovic et c'est ainsi que vous vous êtes fait offert un poste dans son équipe pour y participer. Je n'avais rien à offrir au départ, mais des élèves se sont présentés à moi avec l'intention de m'accompager en France pour faire assister aux funérailles de mon ami. Je leur ai simplement offert la chance de voyager et de visiter mon pays...Quant à Monsieur Elbaz, ce dernier venait tout juste d'arriver et semblait avoir des problèmes d'intégration. C'est pourquoi je lui ai offert une place dans mon "équipe" afin de profiter d'un voyage en Europe. Vous devez comprendre que ce n'était pas une décision qui me revenait entièrement. Monsieur Ivanovic a pris les élèves qui s'interessaient à son 'problème' et les as intégré dans son équipe. Toutefois, soyez assuré qu'en cas de réel problème, je vous aurais accepté avec joie à mes côtés. Vous êtes maintenant avec d'autres élèves pour règler un autre problème. Tout simplement."

"C'est tout ?"

Ken n'avait pu s'empêcher de réagir ainsi aux paroles de son ancien professeur référent. Il trouvait un peu léger ce discours, qui appuyait surtout sur ce qu'il savait de la formation des équipes. Il lui avait ouvert son coeur et fait une déclaration de loyauté, et encore une fois elle réagissait avec froideur et dureté.
Bien sûr, il ne s'attendait pas à une accolade, mais...quelque chose en plus lui aurait fait du bien. L'aurait aidé à achever ce chapitre de sa courte existence.

"Je vois."

Calmement, il se leva de sa chaise et commença à marcher vers la porte du bureau.

"Je savais déjà tout ça, mademoiselle Marcin. Mon offre de vous aider tient toujours, mais..."

Il s'arrêta et tourna son visage vers Carrie.

"J'ai été là dès le début, mademoiselle. Je vous ai défendu, j'ai versé mon sang pour vous et je le ferais encore. Je vous connais certainement mieux que vos collègues ici. Je sais qu'au fond, vous n'êtes pas aussi froide que vous voulez le faire croire. Je sais que les abandons successifs de l'ancienne équipe vous ont fait du mal, que les morts ont été intolérables pour vous. Je sais tout ça, et je ne vous en ai jamais voulu de ne jamais nous dire tout ça. Mais...bah, je sais pas. Je pensais peut-être que vous pourriez essayer d'être plus vous-mêmes. Ca peut vous faire du bien.
Vous m'avez appris à être moi-même et à m'accepter. J'ai rien à vous dire, j'ai aucune autorité sur vous, mais...je vous connais. Et je pense qu'il faudrait peut-être faire de même pour vous, non ? Au moins une ou deux fois par an."

O'Connell était aux limites de l'insolence, mais il s'en fichait. Cette femme comptait beaucoup dans son cheminement intérieur et lui-même la connaissait vraiment bien. Si elle devait s'énerver, elle le ferait. Mais au moins aurait-il fait ce qu'il considérait juste.

Lorsque Ken dit "C'est tout", Carrie arqua les sourcils et recula dans son fauteuil, sous l'effet de la surprise. Elle le regarda avec attention, l'observant tandis qu'il se levait et commençait à marcher vers la porte. Un peu dépassée par les évènements, la française réfléchissait à ce qu'elle aurait dû dire, ce qu'elle aurait faire pour que le jeune américain soit satisfait de sa réponse. Aurait-elle dû se lever pour le prendre des ses bras, le consoler et lui faire manger des cookies avec un verre de lait, lui disant que tout irait bien, qu'elle l'aimait et ne le laisserait pas tomber? Peut-être que Cassandre ou Esther aurait pu confirmer son hypothèse que le jeune O'Connell était en manque d'affection. La jeune canadienne ne faisait-elle donc pas ce qu'elle devrait?... Ou peut-être était-ce un manque d'affection maternel.

De toute façon, là n'était pas la question! Évidemment, elle appréciait Ken! Elle aimait sa présence, elle aimait les idées qu'il apportait lors des missions qu'ils avaient engagés ensemble, en tant qu'équipe. Elle appréciait le respect qu'il lui dévouait, le respect de qui elle était à l'Institut. Jusqu'à présent, elle croyait qu'il en aurait assez de ce qu'elle était avec les élèves et les autres professeurs, ce qu'elle était dans un pays étranger, dans une culture différente, ayant toujours caché qui elle était réellement aux personnes qu'elle avait aimé.

"Personne ne me connaît réellement", avoua Carrie, d'une voix dure. "Moi-même je ne pourrais vous dire exactement. Je suis qui je suis. C'est ainsi."

Elle était restée immobile, silencieuse pendant les accusations du jeune mutant. Aussi fixe qu'une statue de marbre et sans doute aussi froide. Elle n'aurait pas été capable de tolérer que Ken s'en aille après avoir dit de telles paroles. Elle le regarda froidement et soupira. Baisser ses défenses? Comme avec ... Et quel bien cela lui avait fait!

"Donc...Vous désirez m'entendre parler de mon enfance? De mes problèmes? Vous voulez que je vous montre qui je suis réellement. Pourquoi je suis comme je suis? Pourquoi je garde mes distances avec les élèves et les professe...?"

Elle s'interrompit. Elle serra les points, sentant une émotion forte s'emparer d'elle. Elle ne put mettre le doigt dessus; était-ce de la colère, de la peur, de la tristesse? Elle ne pourrait dire, mais elle ne laisserait pas cet émotion prendre le dessus.

"Donc c'est bien cela? Vous voulez une séance pour ouvrir nos cœurs. Vous voulez que je vous raconte comment j'ai découvert que j'étais une mutante? Comment je me suis isolée moi-même du monde pour ma propre survie, pour ma propre protection. Je suis comme je suis Monsieur O'Connell. Le temps m'a formé comme je le suis maintenant et seul le temps changera qui je suis. Et si vous ne pouvez accepter ce que j'offre maintenant, j'ai bien peur que vous ne m'en demandiez trop. "

Carrie regarda par la fenêtre. Et cette belle journée? Elle ne paraissait plus aussi belle désormais. N'avait-elle pas changé depuis son arrivée?

Ken soupira ; elle était repartie dans sa tirade classique, dans son armure habituelle. Ses paroles n'étaient pas blessantes, même si elles auraient pu l'être pour quiconque ne la connaissait pas comme lui. Il savait qu'elle voulait avant tout se défendre et qu'elle ne cherchait pas à l'atteindre. Il se tourna totalement pour la regarder, laissa passer quelques secondes et reprit la parole d'une voix plus lasse qu'auparavant.

"Je sais ce que vous êtes, mademoiselle Marcin, parce que j'ai passé du temps avec vous, je vous ai observé, je vous ai soutenu. Je ne demande pas une glorification, je ne demande pas la lune...tout ce que j'aurais voulu entendre, c'est que vous me faites confiance et que vous avez été fière de ce que j'ai fait. Je suis qu'un gosse, mademoiselle Marcin, avec un problème de confiance en lui et qui se sent coupable de vivre alors que son père est mort."

Il disait ça d'une voix calme, posée. En quelques mois, il était parvenu à accepter tout ça, et c'était grâce à elle, à sa place chez les JustiX. C'était pour ça qu'il était dans un tel état.

"Vous m'avez aidé à vivre après tout ça, mademoiselle. Vous m'avez aidé à être meilleur, à accepter mon état et à vivre comme l'homme que je veux être. C'est pour ça...c'est pour ça que vous comptez pour moi. C'est pour ça...c'est pour ça que j'aurais bien voulu vous entendre dire ça.
Mais...je veux pas vous forcer. Je suis rien, après tout. Je suis qu'un élève, un des nombreux élèves que vous avez eu et que vous aurez. Laissez tomber tout ce que j'ai dis...ça ira. Ca ira toujours."

O'Connell soupira et haussa les épaules avant de sourire tristement.

"Désolé de vous avoir dérangé. J'espère que ça ira pour vous. Vous...hésitez pas en cas de souci."

"J'ai bien écouté ce que vous m'avez dit Ken... J'y réfléchirai."

Carrie glissa un regard lent vers le téléphone. Appareil qu'elle désirait décrocher depuis si longtemps. Composer le numéro qu'elle connaissait désormais par cœur, contacter celui qui était parti avec une partie de son cœur et le supplier de le partager à nouveau. Elle soupira et regarda le jeune mutant. Elle ne comprenait pas ce qu'il lui avait pris de venir ici et lui dire tout cela. Même après ses explications. Et elle était toujours un peu en colère contre lui, mais...Elle était à la fois un peu ... reconnaissante. Elle haussa les épaules et dit d'une voix calme:

"Vous ne m'avez pas...dérangé..."

Il lui avait peut-être fait réalisé des choses...Mais ce n'aurait pas été de cette façon qu'elle aurait abordé le sujet si elle avait eu à se parler. Une autre petite preuve que le jeune homme ne la connaissait peut-être pas autant qu'il le croyait. Elle n'ajouta rien à ce sujet et dit:


"Vous...N'hésitez pas, non plus. Pas porte est toujours ouverte...Mais Monsieur O'Connell." ajouta-t-elle avec l'ombre d'un sourire sur le visage. "La prochaine fois, laissez vos gros sabots à l'entrée."

"Depuis quand les JustiX font-ils attention quand ils doivent faire des choses ?"

Ken fit un petit sourire. Il savait qu'il n'y avait plus grand-chose à dire et qu'ils venaient de passer une phase difficile dans leur relation. Il n'était plus vraiment un JustiX, et il n'était pas vraiment un LateX...mais peut-être tout simplement cela n'avait-il pas d'importance. JustiX, LateX...ce n'étaient que des noms pour dire qu'ils étaient tous mutants, tous frères, tous dans le même panier difficile à porter.
Il fit un petit sourire à Carrie. Il avait été dur, mais il avait eu besoin de "lâcher" certaines choses à son ancien professeur. Ce n'était pas forcément une bonne chose pour elle, mais lui-même ne savait pas toujours comment bien faire pour lui.

"Merci, mademoiselle Marcin. A bientôt."

O'Connell soupira, resta quelques secondes avant de pousser la porte du bureau. Il n'était plus un vrai JustiX, il était juste un simple mutant...et ça serait déjà suffisant.

[ Jardin]

Kitty se dirigea vers le bureau de son professeur référent. Son inhalateur était vide et il lui en fallait un autre. La fillette ne savait pas si Claire allait la suivre, mais elle retrouverait les autres et Kallali un peu plus tard. La petite fille arpenta les couloirs de l'institut jusqu'au bureau des professeurs. Cala faisait une semaine que Wind était partie et la benjamine de l'Institut avait encore un peu de mal à l'accepter. Sa grande sœur de cœur lui manquait énormément. C'est pour ça qu'elle aimait bien être avec Kalalli. Ainsi elle pensait plus à rien en compagnie de son amoureux. Le jeune Inuit avait un effet apaisant sur le fillette. Kitty aurait bien voulu qu'il l'accompagne, mais il avait voulu aller voir s'il trouvait pas quelqu'un dans le salon.

Oh elle aurait pu l'accompagner, mais la jeune télépathe avait eu l'idée d'aller voir son professeur référent. Kitty arriva assez vite devant la porte du bureau de Carrie. Elle vit Ken sortir du bureau de son professeur référent. Le jeune homme ne faisait plus partie de l'équipe et la fillette le regrettait même si elle n'avait pas eut vraiment le temps de se lier d'amitié avec lui. Kitty le salua d'un bonjour rapide lorsqu'il passa près d'elle puis elle toqua à la porte et prit la parole :

"Mlle Marcin, c'est Kitty. Je peux entrer ?"

La petite télépathe attendit la réponse de son professeur référent. Elle se demandait de quoi Carrie et Ken avaient bien pu parler. La curiosité était vraiment un vilain défaut. Elle pourrait lire dans l'esprit de son professeur afin de savoir de quoi ils parlaient, mais cela n'était pas bien. Même si parfois la curiosité était forte et qu'elle prenait alors sur elle pour ne pas céder à la tentation.

La voix de Carrie retentit à travers la porte. Kitty entra alors dans le bureau de son professeur référent. Ce dernier n'avait pas changé depuis la première visite de la fillette en ces lieux. La petite télépathe alla s'installer dans le fauteuil que lui indiquait la jeune femme. Elle se demandait bien ce que Ken avait dis à Carrie, mais en même temps cela n'était pas son problème. Son professeur lui demanda alors ce qu'elle voulait. La benjamine de l'Institut sortit son inhalateur et le posa sur le bureau. Puis elle prit la parole d'une voix cristalline :

"Voilà, je dois jouer au ballon avec Clair, Rachel et Kalalli, mais mon inhalateur est vide. Donc je voulais savoir si je pouvais en avoir un autre."

Kitty laissa l'inhalateur sur le bureau et mis ses mains sur ses genoux. En fait, la petite fille avait une autre raison à sa venue dans le bureau de Carrie. Elle aurait pu très bien aller voir un autre professeur pour faire changer son médicament. Depuis le départ de Wind, quelque chose taraudait l'esprit de la fillette. Après quelques secondes de silence, la petite demoiselle reprit :

"Mademoiselle marcin, j'ai une question. Comment on peut faire lever une loi que l'on trouve stupide ?"

La fillette baissa les yeux et regardait ses pieds. En fait elle pensait à la loi Willington. Quel nom stupide ! Quelle loi stupide ! Pourquoi ses parents adoptifs ne l'avaient pas compris et accepter ? La peur pouvait-elle vraiment amener à faire de telle choses, à inventer de telles lois injustes ? Le monde n'était pas juste et les humains non plus. Certains d'entre eux s'en était même pris à Genosha, un lieu qui devait être une terre d'asile pour les mutants. Et l'histoire avec Murray en était une preuve supplémentaire. Il avait été condamné parce qu'il était un mutant même si toutes les preuves étaient contre lui. Mais Kitty avait eut l'impression que les gens jugeaient beaucoup plus vite les mutants que leurs semblables. La petite télépathe releva les yeux et attendit la réponse de son professeur référent.