L'Instant X

Roberta s'installa dans son bureau, prit un peu le temps de s'étirer dans son confortable fauteuil, et grignota un palet à l'anis sorti d'une boîte de fer blanc tout un pianotant distraitement sur quelques dossiers à l'ordinateur, et en attendant les élèves volontaires pour cette mission.

Keyah était maintenant depuis plusieurs semaines aux USA, mais le mystère du FBI restait entier. Elle savait qu'il s'agissait d'une sorte de police, mais pas de n'importe quelle police. Normalement, les gens du peuple n'aimaient pas les policiers. Et les policiers étaient de simples fonctionnaires chargés de surveiller les autres.

Mais dans ce FBI, Keyah avait l'impression, grâce à ses quelques lectures ou phrases entendues à la télé ou la radio, que le moindre agent était un super-héros. Et plutôt que de les mépriser, les américains les admiraient ou les craignaient. Elle avait donc été doublement étonnée de voir qu'une alerte à la bombe les menaçait : le danger devait vraiment être élevé pour qu'ils ne l'aient pas réglé seuls.

Elle entra donc tranquillement dans le bureau de Roberta, avec un petit "Bonjour", et resta debout devant le bureau en attendant qu'elle explique ce qui se passait réellement. "Genre un peu particulier", ce n'était pas excessivement précis.

Peu à peu habitué avec le fonctionnement de l'Institut Xavier, James était décidé à mettre en oeuvre sa récente révélation : il fallait que tous les mutants agissent pour que la société les accepte, et il devait donc lui aussi mettre la main à la pâte. Aussi, quand il avait consciencieusement vérifié le panneau d'affichage, comme il le faisait tous les jours à midi, avait-il relevé la demande de la Déléguée du Gouvernement Fédéral Américain auprès de l'Institut Xavier. Et à la perspective de contribuer à l'établissement de relations chaleureuses entre l'Institut et les USA, il s'était décidé à se rendre dans son office une fois les affaires courantes réglées. Bien sur, il était encore mal à l'aise à l'idée de faire partie d'un opération anti-terroriste, mais après tout, il ne savait pas quel serait exactement son rôle, et "Qui ne tente rien n'a rien." comme disait le vieux proverbe.

C'est dans cet état d'esprit qu'il se présenta à la porte de l'office, frappant brièvement avant d'entrer. Son petit speech préparé à l'avance dans sa tête, il prit la parole, notant au passage la présence d'une jeune femme et de la fille d'origine africaine qu'il avait déjà repéré comme étant des résidentes de l'aile féminine de l'Institut :
" Bonjour Madame Shenzie. Je m'appelle James Beauclerck et je viens me porter volontaire pour votre annonce." Puis, ne voyant rien à ajouter pour le moment, il vint se placer à côté de la jeune femme brune, mal à l'aise à l'idée qu'une fille aussi jeune que la petite malienne s'expose aux dangers d'une telle opération.

Y aller ? Ne pas y aller ? Telle était la question. Hésitant comme un gamin timide devant le bureau de son proviseur, le geek avait longtemps dansé d'un pied sur l'autre, puis s'était replié brusquement, accroupi par terre comme s'il refaisait son lacet, en entendant le pas de James dans le couloir. Le garçon était entré sans lui prêter attention et le X-Rays se sermonna mentalement. Certes, il n'avait que modérément confiance en l'état américain depuis leurs récentes aventures, mais jusque là, les situations exposées par Mme Shenzie s'était toujours révélées être de vrais problèmes dans lesquels l'intervention de l'Institut n'avait pas été de trop. Et le dernier billet qu'elle avait affiché était plutôt intriguant, surtout quand on était, comme lui, accro à tout ce que la télévision et le cinéma font de plus pourri en la matière.

Prenant finalement son courage à deux mains, il entrebâilla à son tour la porte. Il avait cru entendre James se présentait, comme toute personne civilisée savait si bien le faire, mais il craignait que s'il essayait à son tour, la seule chose qui sorte de sa bouche soit quelque chose qui n'aurait plus rien à voir avec ce qu'il avait essayé de dire, un genre de borborygme peu élégant. Le salut qu'il adressa à ses camarades fut donc plus discret, un léger signe de tête, avant d'oser regarder l'envoyé du gouvernement :

"Bonjour..."

Jolène s'approcha doucement du bureau. Elle venait de voir la porte se fermer. Quand elle avait vu la mission de Mme Shenzie sur le panneau d'affichage, elle avait réfléchi quelques instants avant d'y aller. Si elle était ici, autant en profiter pour aider ses prochains. Le prochain étant le FBI en l'occurence. Jamais elle n'aurait crût avoir des rapports plus ou moins proches avec eux...ou avec quiconque d'important en fait. Mais si il fallait faire quelque chose pour empêcher le chaos qu'un explosion provoquerait, elle le ferait.
Une pensée légère traversa son esprit: Comment pouvait-elle être utile à quoique ce soit? Son pouvoir était, en l'état, tout de même...limité...et le seul souvenir qu'elle avait d'un quelconque sauvetage n'était pas des plus agréables, au contraire. Elle fit sortir ces mauvaises ondes de sa tête. Se rabaisser était contre-productif.

Elle toqua à la porte avant de l'entrouvrir et de passer par l'entrée. Quatre personnes étaient déjà présentes, plus la femme qu'elle supposait être Mme Shenzie. Parmi eux, elle reconnu deux personnes: James, un jeune homme qui était arrivé le même jour qu'elle à l'institut et sa co-chambrière Keyah. L'autre fille et le garçon lui étaient totalement inconnus.

"Bonjour. Je viens pour la prise d'otage."

Après avoir dit cela, elle fit un signe rapide à Keyah et James avant de se rapprocher de ce dernier. Il devait surement s'agir de sa première mission aussi, c'était rassurant de savoir qu'elle ne serait pas la seule débutante.

Plus Madame Shenzie leur dévoilait les faits, plus le jeune homme s'interrogeait sur la raison pour laquelle le Gouvernement Fédéral avait besoin d'eux. Il ne voyait qu'une seule raison, aussi entreprit il de l'exposer :
"Madame Shenzie, je suppose qu'un prise d'otage est une situation pour laquelle le FBI a déjà des méthodes d'intervention. Qu'est ce qui justifie l'intervention de mutants dans ce cas là? L'employé responsable a t'il un pouvoir particulièrement dangereux? Ou pensez vous qu'il se montrera plus raisonnable face à des interlocuteurs officiellement mutants?"

Ou peut-être que le FBI veut faire passer entièrement l'affaire sous l'angle mutant en occultant son éventuelle part de responsabilité vis à vis de son employé? Mais James pouvait difficilement suggérer cette idée devant Madame Shenzie, cela n'aurait pas été très diplomatique, lui semblait il.

L'histoire n'était pas banale : un non-mutant, qui voulait être mutant, qui voulait même aider les mutants, et pour lequel des mutants allaient se mettre en danger. Keyah ne voulait même pas savoir quelle était la morale dans tout ça.

- Il va sûrement nous écouter plus facilement puisqu'on est ce qu'il veut ou croit être.

Elle regarda tout de même Roberta.

- Mais on va soit devoir s'en prendre à lui, soit chercher la bombe. Le fait qu'on soit mutants, c'est assez pour qu'il nous fasse pas exploser ?

Si la réponse était positive, alors la Malienne était prête. Dans le cas contraire, elle était curieuse de savoir ce qui assurerait sa sécurité. Elle travaillait sur son courage, mais un minimum de garanties la rassurerait.

Jolène écouta avec attention ce que Mme Shenzie avait à dire. La géopolitique n'était pas sa spécialité, bien au contraire, mais l'intervention d'Amarenna lui apporta quelques explications sur ce qu'était la loi Willington. Cet employé voulait juste faire progresser ses idées en fait, d'une manière peu conventionnelle, mais qui devait résulter d'un désespoir plus profond. Et maintenant, le gouvernement américain faisait appel à eux pour se sortir de cette situation. Ils faisaient appel à des mutants pour calmer un mutant activiste en espérant que ses idéaux l'empêcherait de leur faire le moindre mal. Quelle ironie.

"Cet évènement n'est que la suite logique des décisions prises par le gouvernement américain. En faisant passer ce genre de lois, il fallait s'attendre à un moment ou un autre à des débordements."

Son ton était froid et cassant. Son arrivée récente ne l'empêcha en aucun cas de se taire ou de réfléchir un peu à ce qu'elle disait et à qui elle parlait.

"Si vous aviez voulu régler ce problème, il vous aurait suffit d'envoyer des négociateurs, des gens qui savent bien parler et qui font ça à longueur de journée. Là j'ai plus l'impression que vous nous envoyez pour calmer le jeu politique et éviter qu'il y ait trop de vagues du côté des mutants et pro-mutants, en montrant que vous *avez* des mutants de votre côté."

Elle était sure qu'il s'agissait de magouilles politiciennes et de rien d'autre, il devait y avoir de nombreux professionnels qui pourraient mieux discuter qu'eux avec quelqu'un de ce genre là, ce genre de mensonges et de manipulations l'exaspéraient au plus haut point. Si on lui disait de faire quelque chose, elle le faisait, mais que l'on cache ses intentions l'irritait fortement. A un tel point, qu'elle avait une forte tendance à voir le mal partout.

"Mais puisque je vous ai dit que je vous aiderais, je le ferais."

En fait c'était principalement l'employé qu'elle souhaitait aider.

"Seule la diplomatie doit être utilisée. Une approche frontale serait trop dommageable pour être envisagée."

Ce qui était pour le moment la solution qui semblait la plus envisagée.

Appuyé contre le mur du fond, les mains sagement croisées dans le dos, le mutant écoutait Roberta Shenzie divaguait sur les histoires absurdes du FBI. Il ne le dit pas parce qu'il n'était pas sûr d'avoir envie de faire ami-ami avec la nouvelle mamie un peu gaga de l'Institut, et parce qu'elle arrivait enfin au sujet qui les intéressait, mais il aurait bien voulu connaître la fin de l'histoire de la ramette de papier. Un autre jour peut-être, quand il se déciderait enfin sur la confiance qu'on pouvait lui accorder.

"C'est marrant, on dirait qu'il est pas d'accord avec lui-même... D'un côté il a l'air du côté des mutants, de l'autre on dirait qu'il cause d'un complot à la con "ils sont partout, ils nous auront"."

Jetant un coup d'œil aux autres qui parlait de l'agent comme s'il était vraiment mutant, il acquiesça à la remarque de Keyah.

"Oui le syndrome X... Il a pas vraiment de pouvoir c'est ça ? Mais il croit qu'il en a un ou il s'affiche juste du côté des mutants ?"

Comme ses camarades s'enquéraient, avec plus ou moins de véhémence, de l'exacte teneur de leur mission sur place, le garçon ne rajouta rien, attendant les réponses de Shenzie. C'est vrai qu'à part convaincre l'homme... Aucun d'entre eux n'avait les compétences nécessaires pour se débarrasser d'une bombe.

Roberta écouta les diverses remarques des élèves tout en touillant un sucre qu'elle venait d'introduire dans sa nouvelle tasse de café, qu'elle passa sous son nez juste pour profiter de l'arôme.
Se tournant vers Jolène, elle commenta

"Tu as parfaitement raison ma chérie. Il y a déjà une cohorte de négociateurs qui s'occupent de cela. Mais négocier avec les fous est une tâche à l'issue plutôt aléatoire. Pour l'essentiel, il essaie de gagner du temps, et détourner l'attention."

À l'intention de Keyah et Lucas, elle ajouta.

"De toutes façons, il est dans un bâtiment rempli de fédéraux... À moins qu'il ne fasse tout sauter, il n'a aucune chance de s'en tirer libre et tranquille."

Elle but une gorgée de café, puis s'intéressa au plus vif du sujet.

"Vous n'êtes pas là pour le rencontrer, ni négocier avec lui. Le FBI s'en occupe déjà. Votre job, c'est la bombe."

Elle posa sa tasse et croisa ses mains, pour expliquer de façon autrement plus pro.

"Nous ignorons si cette bombe est ne serait-ce que réelle, mais nous ne pouvons prendre aucun risque. Ce type est peut-être fou, mais comme il est de la maison, il connaît du monde, et il sait comment surveiller.

De notre côté, nous avons de bonnes raisons de penser que la bombe se trouverait quelque part dans les sous-sol. Il y a des endroits qui permettraient de faire beaucoup de dégâts, et nous savons qu'il s'y est souvent rendu.

Mais vous, il ne vous connaît pas. Et vous ne porterez ni armes, ni équipements distinctifs. On vous fera entrer par les parkings, et vous serez habillés en agents d'entretien des voitures. Pour des raisons de gestion de crise, le quartier n'est pas bouclé, votre présence sera donc plausible, et comme il n'est pas totalement idiot, il ne se formalisera pas de votre présence.
Nos négociateurs seront de toutes façons là pour détourner son attention et vous couvrir.

Votre job est de trouver cette bombe, et quand vous l'aurez trouvé, d'entrer en contact radio avec les démineurs qui vous expliqueront quoi faire. Aucun contact pendant la mission.

Des questions ?"

Une opération de déminage, voilà quelle était la vraie teneur de la mission confiée par Madame Shenzie. Il fallait au FBI une équipe de parfaits inconnus, suceptibles de repérer une bombe, et qui puisse agir sans matériel. James voyait mieux pourquoi l'aide de l'Institut avait été demandée. Et ses camarades et lui ne seraient pas en contact direct avec le malheureux employé. Mais le jeune homme était mal à l'aise à l'idée d'agir directement contre quelqu'un qui défendait la cause mutante, même s'il utilisait des méthodes indignes et impardonnables. D'un autre côté, il avait également l'air fou à lier...

Avant de signifier son accord total sur sa participation, James voulu seulement être rassuré quand aux conséquences de l'intervention de l'Institut : "Nous devons donc dans un premier temps déterminer s'il y a une bombe, et dans un deuxième temps reprendre contact avec le FBI pour qu'il nous donne des instructions complémentaires. J'aimerai juste savoir...comment avez-vous présenté l'affaire aux yeux des médias? Cet employé a l'air d'avoir perdu l'esprit, mais ses revendications peuvent tout de même avoir un impact sur l'opinion publique, dans un sens comme dans l'autre."

Pas de confrontation. Juste trouver le paquet. C'était parfait pour la Malienne. Moins elle devait se battre, mieux elle se portait. Elle hocha donc une fois la tête pour signifier qu'elle avait compris les ordres. Ils devraient utiliser leurs talents pour être des enquêteurs efficaces.

Elle ouvrit juste la bouche pour poser une question simple, dont découlait tout de même l'échec ou la réussite de la mission :

- C'est grand comment ?

Ils devraient certainement se séparer pour être plus efficaces. Mieux ils quadrilleraient le secteur, plus vite ils tomberaient sur l'engin et pourraient éviter qu'il saute. Et s'ils échouaient...Keyah se demandait si sous sa forme de nuage elle s'en sortirait. Bah, le meilleur moyen de s'en assurer était de ne pas tester.

Agir dans le dos du "fou" ne lui plaisait pas plus que cela. Elle pensait toujours qu'avec une discussion, ça pouvait s'arranger. Mais ce ne serait pas leur mission. Désamorcer la bombe voila ce qu'ils auraient à faire. Rien que ça...Elle aurait put, aurait voulu, répondre à Mme Shenzie mais n'en avait plus le courage. Elle sentait que le plan avait été préparé bien avant qu'il ne leur soit présenté et que rien ne pourrait le faire changer, surtout pas les paroles énervées d'une nouvelle arrivante sans aucune expérience dans ce genre cas. En fait ce qui la gênait le plus était qu'apparemment, le gouvernement n'allait pas revoir sa façon de penser à la suite de cet incident, n'allait apporter aucun changement à sa façon de considérer les mutants. C'était du moins ce qu'elle percevait à travers ses paroles.

"Ainsi, vous ne changerez rien après?..."

Un léger rire jaune sortit d'entre ses dents.

"Quelle ironie..."

La dernière phrase avait été presque prononcée dans un murmure, une simple constatation de sa part. Mais elle ne devait pas ralentir le groupe à cause de cela. Plus ils passeraient de temps dans cette pièce, plus les conséquences pouvaient êtres importantes.

"De combien de temps pouvons nous disposer avant qu'il ne mette sa menace à éxécution?

Hochant vaguement la tête à la suite des explications plus détaillée de Roberta Shenzie, Jeremiah respira lui aussi mieux. Il n'était pas très sûr d'être un pro de la diplomatie, et il n'était clairement pas équipé pour une attaque frontale, alors la recherche de la bombe lui paraissait une mission beaucoup plus à sa portée. Quoique savoir qu'ils seraient en charge du déminage, même si en contact direct avec des professionnels, n'était pas franchement quelque chose de rassurant. Ils ne pouvaient vraiment pas emmener le professeur Zachary dans leur poche ? Enfin bon, il faudrait bien se débrouiller... Une partie de l'équipe avait déjà vécu pas mal de choses, et les nouveaux avaient de grande chance, en tant que mutants obligés de se réfugier à l'Institut, d'avoir un passif conséquent. Ses camarades posant toutes les questions qui lui venaient à l'esprit, le geek se contenta en silence d'attendre les dernières réponses, faisant légèrement signe de la tête que lui-même n'avait rien à ajouter, et que plus vite on y serait, plus vite on en serait débarrassé.

"Les médias n'en savent rien... Tout se passe à l'intérieur, et la dernière chose que nous voulons, ce sont des journalistes dans nos pattes. D'ailleurs, la dernière chose que vous voulez, c'est que la Sentinelle vous fasse mauvaise presse non ?"

Ajouta-t-elle avec un sourire bon-enfant, avant d'ajouter moins tendrement à l'intention de Jolène.

"Chérie... Le gouvernement ne cède jamais aux terroristes. Ce n'est pas de cette façon là qu'on discute des lois, ou qu'on les fait abroger."

Puis elle se reporta sur les considérations plus immédiates du plan de bataille :

"On n'a jamais vu non plus d'employés se reporter constamment à une carte. Seuls les parkings sont surveillés, et c'est grand... comme un parking, ma foi. Vous n'aurez qu'à descendre la rampe, et aller dans les parties techniques. Là, personne ne vous verra plus, et vous serez peinards.
Pour le reste, vous n'aurez qu'à fouiller un peu. Mais on vous donnera un peu de guidage sur place. Bon courage les jeunes ! Et ne me faites pas de gros titres dans les journaux."

Roberta touilla pensivement son café, puis répondit d'un air bon enfant avec un clin d'œil.

"Ne contrariez pas les fédéraux, ils n'aiment pas ça. Mais bon, vu que vous ne faites pas partie d'une agence rivale, ils ne devraient pas trop vous ennuyer."

Puis elle conclut sa tasse cul-sec.