[KonyX 6.13] Une affaire prospère : Equipe Alpha

« Non ! » cria Jason au moment ou il vit les balles toucher l’équipe Beta, et Luther se plier de douleur. Son rythme cardiaque s’accélérât d’un coup, et il serra les poings, les yeux sombres, ses poings serrés, remplit d’une haine tellement intense qu’elle faillit lui faire perdre son sang froid. Il avait envie de tout casser, de tout broyer, de tout déchirer. Il n’y avait plus de pions, d’innocents, de contrôlés, il n’y avait que des cibles à abattre. Heureusement, la voix de Robin claqua dans son esprit, comme un fouet. Les mots, comme se cherchant un chemin à travers la ouate de son esprit vindicatif l’atteignirent enfin, et il réévalua ses priorités. Il serait toujours temps de s’inquiéter pour Luther plus tard, il n’était pas mort, il était blessé. Et miracle pourrait faire quelque chose pour lui. Il hocha simplement la tête, notant tout de même qu’ils étaient bel et bien piégés, puisque le sas derrière eux n’existait plus. Le type en lévitation était rapide, fort, puissant, et avec un esprit flirtant dangereusement avec une machine. D’ailleurs il semblerait qu’il en soit en partie une. Que penser de son discours ? Il était une sorte de medley de pouvoirs mutants ? On lui avait greffé des machines, voir, choses impensable, des pouvoirs ? C’était possible une telle ignominie ?

Il se concentra donc, laissant tomber sa vierge de fer inutile, pour créer une demi-bulle autour de lui et de ses camarades, laissant une ouverture à l’arrière pour que ceux qu’il ne pouvait inclure dans sa matérialisation puissent entrer par la suite. Cela ne les protégerait surement pas du type, mais de la gatling, oui… Dans ces cas la, il préférait une forme relativement simple, mais la plus grande possible. Pas le moment de finasser

Le méchant était assez caricatural, mais aussi suffisamment impressionnant pour qu'on s'abstienne de lui faire remarquer, jugea Keyah. Elle l'avait égratigné, mais était bien loin de l'avoir mis en danger. Cela dit, il était humain et non robotique, et cela donna du baume au coeur à la Malienne qui avait eu peur d'être complètement inutile.

D'autant qu'elle était dans l'équipe qui s'en sortait plutôt bien, autre bonne nouvelle. De ses actions dépendait peut-être, en partie, le futur des gens d'en bas qui marchaient non pas sur des oeufs, mais sur des flammes. Or, comme il y'avait plein de cours de psychologie ou d'utilisation des pouvoirs, mais aucun de fakirisme, il y'avait fort à parier que la situation était mal embouchée pour ses camarades.

Rob donna des ordres, mais pas à elle - sans doute parce qu'il l'avait oubliée, ou bien parce qu'elle faisait bien son boulot, on pouvait toujours y croire. Du coup, elle entreprit de rendre son nuage plus dense pour gêner la vision de Prosper, en s'attaquant autant que possible à ses mirettes. Et s'il fermait les yeux, elle s'acharnerait sur les paupières. C'était un endroit plutôt sensible, et même s'il ne ressentait pas la douleur, elle serait dans le pire des cas pénible.

A priori, Prosper ne craignait pas les parangons, et encore moins les dissections au laser. Forte de cette conclusion, Viconia retira son illusion en faisant revenir les parangons à la plate-forme et en les faisant disparaitre en fumée d'un geste circulaire de la main.

Robin avait été à deux doigts de finir en crêpe, et elle ne put que noter au passage que Prosper avait jadis très certanement été un mutant moyen, torturé et recomposé façon intérim. En témoignaient les lignes de découpe sur son corps.

Lorsque les choses commencèrent à se corser, Viconia fit un bilan rapide des possibilités de planque alentour.
Rien. Rien pour se cacher des balles ou de Prosper.
Rien, à moins que Jason ne décide de leur servir de parapluie, ou bien Keyah d'aveugler leur adversaire.
Malgré l'urgence de la situation et l'importance chronologique de chaque battement de coeur, Viconia eut un mouvement de surprise lorsque Prosper déclara être le top must du mutant. L'évolution suprême.

Oui mais voilà, l'évolution suprême devait bien avoir un papa. Certes, les mutations étaient chose courante ces derniers temps, mais façon couteau-suisse aussi développée, il ne fallait pas pousser.
Un papa qui leur avait balisé l'entrée et l'arène et devait les attendre de pied ferme.
Un papa qui devait être interessé par toute la camelote qui venait de lui tomber dans le bec.

Progressivement, Viconia commença à aboulir toute perception de stimulation visuelle chez Prosper. Suivi bientôt par la disparition de l'ouie. Plus un flash, plus un murmure.

Puis, au milieu du silence, une petite voix. Comme un enfant timide qui sait poser une question tabou mais se sait irrémédiablement attiré par la réponse.

"-Et... Si l'on veut vivre ?"

Georgia se releva partiellement. Leur adversaire était un... monstre. Elle plissa des yeux, ne se souvenant que trop bien de ses propres réflexes d'intolérance tels qu'ils étaient apparus au grand jour lors du cours de Cassandre. Mais là... Là c'était différent. C'était l'enfer des Ressources Humaines. P.R.O.S.P.E.R. c'était un acronyme qui voulait dire Lucifer ou Satan. L'exploitation ultime de l'homme par l'homme. Sade avec Hegel et Marx n'aurait pu envisager pire.

Entre ici et perd tout espoir. Seul le travail peut rendre libre.

Bref, la validation par la méthode expérimentale de l'hypothèse métaphysique du mal incarné.

Pourtant... Pourtant, il semblait insensible à leurs attaques. Ni Viconia, ni Jason, ni Keyah, ni même elle n'avaient réussi à le faire ciller. Tout au plus avait-elle pu se débarrasser de sa blessure au bras. Georgia grogna. Elle était impuissante. Sa survie ne dépendait plus que de l'action des autres et...

Les saillies. Les pommettes. Ça lui disait quelque chose... Au-delà du fait que PERSONNE ne pouvait être aussi puissant. Non...

La révolution de la main vide. Voilà ce qu'elle allait devoir faire. Se rapprochant des autres comme pour chercher un refuge chez les siens, elle mit un genou à terre et posa ses mains sur la tête en signe de reddition. Calmement elle se lança :

"La survie m'importe avant tout. Mais comme j'ai toujours envie de savoir avant de m'engager... Sahari Fouba, elle fait partie de vous ou quoi ? Vous allez nous absorber pour augmenter votre potentiel ? C'est ça ?"

Georgia espérait bien que sa petite intervention pourrait leur faire gagner de précieuses secondes... Ou tout du moins qu'ils pourraient en savoir un peu plus !

Prosper pas plus que la mitrailleuse ne firent feu. Cette... chose encore non identifiée par les élèves se contenta de les toiser du haut de son vol stationnaire, les quelques implants métalliques intégrés à son corps miroitant à la lueur projetée par le brasier en bas de la tour.

A la question de Sonic, il reprit la parole.

"Mutants." commença-t-il, se dissociant à nouveau très clairement de leur espèce. "Vous êtes plus stupides que prévu. Je viens de vous dire ce que vous devez faire : me servir." répéta leur adversaire.

Pendant ce temps, Tatoo avait créé une demi bulle devant le groupe. Mirage projeta une nouvelle illusions sur Prosper, mais l'homme n'eut pas plus de réaction que si un moucheron s'était posé sur son épaule. La finnoise eut la nette impression que ses illusions flottaient dans le vide sans atteindre quoi que ce soit... comme s'il n'y avait pas de cible, pas d'esprit à toucher.

Bula attaqua les yeux de Prosper comme du beurre tendre. Il ne se donna même pas la peine de les fermer pour se protéger. Une humeur visqueuse, organique et répugnante s'écoula de ses orbites lorsqu'elle les lui creva, arrachant par-ci par-là des lambeaux de chair à ses paupières et l'arête de son nez. Une réaction probablement attendue lorsque l'on crevait les yeux de quelqu'un, néanmoins, les élèves purent remarquer une lueur nettement moins attendue dans l'orbite cave vidée de sa substance organique : une sorte de diode luminescente de couleur rouge habitait ses deux orbites, derrière ce qui avait été les yeux de Prosper. Ses os, néanmoins, semblaient a priori parfaitement humains.

Spoiler:

"Le spécimen 299XX m'a été très utile pour mon optimisation. Vous ne pouvez plus rien en la matière." répondit-il de sa voix sans émotion, le liquide qui composait ses yeux dégoulinant mollement de son visage. Son impassibilité était proprement inhumaine.

"Vous allez maintenant être conditionnés par le personnel et mis en service."

Sur ces mots, il sembla se désintéresser du groupe et se mit à voler en direction de la plate-forme de l'équipe Bêta.
La gatling fixée au mur opposé à la plate-forme du groupe était toutefois toujours active. Le mur auquel était collé la plate-forme se remodela, des pans de mur pivotèrent jusqu'à ce qu'un nouveau sas apparaisse devant eux. Il s'ouvrit pour révéler ce qui semblait être des civils.

Un asiatique d'une trentaine d'années :


Une jeune femme blonde, légèrement plus jeune :


Ainsi que deux hommes équipés de casques et de protections anti-émeutes. Ils étaient tous deux équipés d'armes automatiques.

Derrière les quatre personnes se trouvait une mutante que les élèves reconnurent instantanément : Sahari Fouba. La mutante longeait le mur du sas en traînant la patte, comme si elle était sur le point de s'effondrer. Son corps ne portait néanmoins aucune trace de mauvais traitement.

"Spine..." murmura Cassandre. Ils avaient eu de la chance de détourner l'attention de Prosper. Ils venaient d'éviter une dégringolade fatale du haut de la tour. Mais l'équipe Bêta n'était pas tirée d'affaire pour autant.

"Ces gens ne sont pas dans leur état normal, il faut trouver un moyen de les neutraliser en douceur le temps d'éliminer la source de tout ça." souffla la non-voyante aux élèves.

"Sans oublier l'équipe Bêta. Miracle, ils ont besoin de toi en bas."

Les évenements s'enchainaient, et James était dépassé. Trop de données, trop de facteurs, il s'emmelait les pinceaux. Aussi, lorsqu'il vit Robin foncer sur les nouveaux arrivants, le jeune homme le suivit le plus rapidement possible, c'est à dire beaucoup moins rapidement...

Apparemment, les hommes armés étaient des illusions, du moins il l'éspérait, et c'est dans cette idée qu'il courru à toutes jambes dans la direction de l'asiatique. Certes, il n'était pas du type athlétique, mais il restait quand même capable de neutraliser une femme au corps à corps...Du moins il l'espérait. Le rugby n'avait jamais été son sport de prédilection, il n'en avait fait qu'une demi-douzaine de fois à tout casser, mais il se rappellait du plaisir coupable qu'il y avait à se jeter de tout son poids sur l'enne...euh, le joueur adverse. Sauf que c'était bien un ennemi ici, même involontairement. Aussi, serrant les dents pour se préparer à l'impact, James se projeta directement sur l'asiatique au chapeau, portant tout son poids sur son épaule afin de la faire tomber.

C’était un véritable cauchemar. Quand on pensait avoir touché le fond, on pouvait encore creuser. Et sous les pavés, d’autres intervenants, et surtout, surtout, Maame Fouba qui avait l’air d’être au bout du rouleau, mais toujours contrôlée… Allaient-ils tous se réveiller un jour ? Il voulait être à côté de Luther, vérifier si il allait bien. Il voulait être près de Sahari, vérifier qu’elle était toujours la, quelque part sous ce masque de douleur. Sonic eut le temps de donner ses ordres avant de foncer comme un bolide sur les types, qu’il traversa sans problème ! Des illusions ! Et les paroles de prosper résonnaient encore dans son crâne. Ils allaient être conditionnés, pour devenir utiles. Rien qu’a l’idée de ce qui était arrivé à Viconia, il paniqua quelques instants. Etre privé de volonté, ou, si ça ne marchait pas, être privé de la vue. Dans les deux cas, il souffrirait mille morts, de ne plus pouvoir créer, inventer, observer… C’était inadmissible !!!

Il se tourna donc vers Miracle, modifia sa bulle pour les englober elle et lui, et la dirigea vers l’autre groupe, ou elle pourrait, il l’espérait, soigner les blessés. Les deux mutants s'envolèrent dans le sillage de Prosper en direction de la plateforme inférieure.

Keyah avait au début l'impression de faire quelque chose d'utile en attaquant Prosper. Puis, il s'était avéré que non. Cette chose n'avait rien d'humain, puisque désormais, son apparence était plus proche de la machine. Mais cela ne changeait rien pour la Malienne, ni en terme moral, ni en terme d'efficacité, puisqu'elle se savait incapable d'attaquer le métal.

Et puisque la situation n'était pas assez critique, des renforts arrivèrent, parmi lesquels un visage qu'elle reconnut.

- Aurélie ?

Elle allait lui dire de s'enfuir, vite, mais Cassandre leur indiqua qu'elle n'était pas maîtresse de ses actions. Ici, elle n'était donc qu'une cible, une situation qui terrifia Keyah. Elle remonta vers la plate-forme du haut et s'adressa à Viconia.

- Mirage ! La fille blonde, essaie de la désenvoûter, elle est guérisseuse, elle peut nous aider !

Pour essayer de protéger ses camarades, elle s'élança de nouveau vers les deux hommes armés que Rob avait traversés, transformée en un nuage de sable le plus dense possible qui, elle l'espérait, devrait gêner leur visée.

La situation se gâtait. Vic avait l'impression de projeter telle une lampe de poche en plein soleil. C'est à dire d'être totalement inutile.

PROSPER révéla être un matériel composite, et un de ses composants, en la personne de Sahari, passa la porte complètement anéantie.
Viconia n'eut pas tellement le temps de se focaliser sur ce que renvoyait PROSPER, c'est à dire une ossature métallique et cybernétique qui servait de support à des transferts génomiques. Le meilleur moyen de s'en sortir était de pousser le bouton « off » mais toute la difficulté était de le trouver.

Les yeux un peu exorbités, son regard tomba sur les nouveaux venus. Se focalisant sur les deux mutants inconnus et non les GI Joes. Rapidement, elle lança une projection sur la première, la blonde, afin d'occuper l'espace si une autre illusion était concomitante. Si jamais c'était le cas, elle pousserai pour faire de la place, et lui demanderai de les aider. Projection apaisante mais convaincante.

Elle se plaça derrière les garçons, hors d'atteinte des tirs éventuels des pseudo CRS... Mais toujours terriblement vulnérable vis à vis de PROSPER.

Alors que Prosper, Tatoo et Miracle étaient descendus au niveau du sol, le groupe Alpha se demandait comment procéder pour faire face aux employés non consentants de l'odieuse machine esclavagiste.

Sous sa forme de nuage sableux, Bula entreprit d'aveugler les deux hommes armés.

"Zone en alerte maximale ! Carton plein, les gars ! Putain ça va chier dans le ventilo ! FEU !" fit l'un des deux.

Comme Sonic, Bula traversa de part en part les deux soldats, se mêlant au visuel vide des deux gardes, dont aucun ne fit feu.

L'illusion de Viconia ne parvint pas à passer le cap de l'esprit de la jeune femme que Keyah avait appelée Aurélie, qui était en mode auto-pilote généré par la puce de contrôle qu'ils ne connaissaient que trop bien.

De son côté, James avait foncé sur l'homme au chapeau, qui hurla en l'air :

"Résistance !"

A ces mots, il s'effondra sur le dos sous l'impulsion de Sight, qui s'affala sur lui, ce qui fut plutôt heureux, puisqu'au cri de l'Asiatique, la Gatling se mit à arroser la plateforme de tirs.

Sonic, au niveau du sas, était relativement moins exposé que ses camarades. Mirage et Sibylle en revanche étaient toujours debout sur la plateforme. La Finnoise sentit la main de la Grecque se refermer sur son avant-bras et l'attirer à elle d'un geste sec du poignet. Sibylle réceptionna son élève dans ses bras, pivota d'un côté puis de l'autre avec elle comme si elles dansaient entre les balles, qu'elles entendirent fuser dangereusement autour d'elles.

En bas, les Alpha pouvaient entendre le combat faire rage également, puis une énorme explosion retentit, faisant trembler jusqu'au balcon où se trouvait le groupe. Instantanément, la mitrailleuse cessa de tirer, et les deux hommes armés clignotèrent brièvement comme une ampoule mal vissée avant de disparaître.

Aurélie et l'homme asiatique clignaient maintenant des yeux, groggy et éberlués.

"Où... Où je suis ?" fit la jeune femme, contemplant les mutants avec un mélange d'effroi et d'incrédulité.

Non loin de Sonic, Spine sembla un instant reprendre ses esprits, un brin moins perdue qu'Aurélie et l'Asiatique, puis sombra dans l'inconscience. Elle se laissa glisser contre le mur du sas jusqu'à atteindre une position assise.

Relâchant Viconia, Cassandre vérifia mentalement que Vadim était indemne, puis accouru auprès de Sahari. Se projetant jusqu'au diagnostic médical, elle rassura immédiatement les élèves sur l'état de santé préoccupant de sa collègue.

"Ca va. Elle est juste épuisée, elle a trop poussé son pouvoir..." expliqua-t-elle, tandis que le balcon redescendait lentement jusqu'au rez-de-chaussée. C'était comme si la disparition de Prosper effaçait toutes les formes de contrôle qu'il avait exercées dans le bâtiment.

"... et j'ai une petite idée de ce qu'elle en a fait." ajouta la psychologue en tapotant la main de l'Africaine, le visage tourné vers l'endroit où avait explosé le Programme de Rentabilisation, d'Optimisation et de Spécialisation du Personnel d'Entreprise et des Ressources auto-optimisé.


La salle s'était à nouveau transformée, ou plutôt avait-elle réintégré sa configuration initiale de plein pied. La zone enflammée avait disparu, de même que les mitrailleuses avaient de nouveau pivoté dans les murs. Le groupe Alpha se retrouva donc au niveau du sol avec le groupe Bêta quelques mètres plus loin. Il y avait eu des blessés, comme en témoignaient les flaques de sang impressionnantes zébrant les dalles de marbre blanc, et les deux corps mal en point d'Assya et de celui que les élèves les plus anciens purent identifier comme celui d'Andrew Dezba, le cyberpathe amérindien qui avait vécu à l'Institut quelques temps.

Sans se poser plus de questions, Aurélie s'empressa d'examiner les deux victimes. Elle secoua négativement la tête auprès d'Andrew, puis sembla s'activer auprès d'Assya, ses mains survolant son corps paumes vers le bas.

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