Re: [31/10] Cuisine d'Halloween

**Kanata Yun** LeX Age : 33 Date d'inscription : 04/07/2009

Lucas débarquait de retour dans la cuisine comme une furie pour sortir son plat du four comme une femme parfaite. Traitre. Enfoiré. Crevure. Brûle toi avec tes pains à la con. Kanata l'observait en coin. Il voulait causer. Ils causeraient, qu'il n'en doute pas.

Alexander continuait sur ses craintes pour paraitre être un garçon sensible. Amarenna semblait courir déjà depuis un moment dans son jeu. Dominico s'empiffrait des trucs de son ex-chef. Étouffe-toi, songea-t-il avec une délicatesse gothiquement romantique. Fallait qu'il arrête de copier certaines personnes, assurément. Jolène réagissait vivement aux paroles plaintives d'Alex. Bien fait pour sa gueule. Georgia même en rajoutait un peu. Comme s'il était le seul à plaindre ici. Mais peu importait !

Amarenna proposait sa chambre pour discuter sans risque d'être interrompu. Et précisait même que pour faire "d'autres choses", y'avait le lit d'Anaëlle. Elle pensait vraiment qu'ils allaient faire des trucs ? Elle le disait devant tout le monde ? C'était bizarre comme façon d'en parler... Chez lui, on en parlait pas aussi ouvertement, surtout quand c'était devant le couple concerné.

Sa belle lui serra la main et se releva avant de l'entraîner dans les couloirs. Le Yun esquissa un sourire avant de disparaitre de la chambre. La cuisine, à force, ça craignait. Surtout avec le Juda qui se permettait de lui adresser la parole. Ce voleur. Ce gredin. Ce pleutre.

Chambre d'Amarenna

Bon les choses s’arrangeaient petit à petit. Tant mieux. Alex semblait moins fébrile et éploré, apparemment grâce à une intervention d’Amarenna apparemment, et voulait toujours parler à Lucas, même après lui avoir gueulé dessus qu’il ne voulait pas de lui dans son lit. Il semblait reparti sur un bon pied.

Jolène ne semblait lui en vouloir de rien. C’était vrai qu’au final, elle avait été la moins touchée par tout ça, mis à part sa journée d’Halloween fichue par des disputes mutantes. Au moins n’y était-elle pas impliquée. Il avait un peu négligé ses rutabagas, mais comptait bien ne plus déroger à sa promesse d’aide, à moins que l’institut ne s’effondre sur eux. Il les finirait, ces décorations !

Entre Georgia et Kanata, ça semblait aller mieux aussi, même si aucun des deux n’adressa la parole à Lucas. Il espérait de tout cœur que ses actes manqués ne sonneraient pas la fin de l’entente intra-LeX…

Et au milieu de tout ça, Amarenna jouait les Bouddhas, et Dominico s’extasiait sur les petits pains de Lucas, même s’ils devaient être bouillants, à peine sortis du four.

« Merci Dom’ ! Fais gaffe pas te brûler. Et puis c’est pas trop compliqué à faire… un peau d’eau, de farine, de sel, de levure et hop, tu pétris le tout avant de le mettre au four. »

Intérieurement, la phrase d’Amarenna venait seulement de ricocher dans l’esprit du suédois. Il faut savoir pardonner, et e pardonner à soi avant toute chose… S’était-il pardonné, pour son baiser volé à Georgia ? Pas vraiment, puisqu’il s’en sentait coupable et honteux. Et d’autant plus honteux de devoir admettre que c’était ce dont il avait besoin sur le moment. Comme si cet instant fugace l’avait replacé sur les rails de la réalité chaotique de l’institut, tout en détruisant sa vie sentimentale un peu plus encore qu’elle ne l’était déjà. Il devrait parler à Jade, lui expliquer et lui présenter ses excuses. Il devrait aussi le faire pour Kanata. Et enfin, il devrait remercier Georgia…

Et le regard un peu dans le vide, il continua à creuser sa rutabaga. Le contrecoup de tout le reste… Rock était presque KO, un comble !

Alex avait écouté avec attention les paroles de Jolène, il ne se priva pas de faire une petite lecture qui décrocha un rictus au télépathe.

Il allait répliqué quand Amarenna rappela que l’on avait tous le droit à l’erreur, Alex serra alors les dents les yeux rivé sur Jolène, mais resta silencieux.

Georgia cassa la mythe de la guérisseuse pour celui d’une faucheuse apparemment elle avait plusieurs morts sur la conscience, ce qui ne présageais rien de bon pour la suite.

Il regarda Rock qui semblait fatigué, puisque Kanata et Georgia était partie sans oublié que le télépathe voulait penser à autre chose il s’approcha de son coloc.

« va te reposé Rock! Ne serai ce qu’une heure ou deux! »

Les yeux bleu-vert d’Alex fixait calmement le mutant de diamant avec insistance, c’était presque plus un ordre qu’une recommandation, même si la voix du télépathe avait été très douce pour évité de ne pas se heurter à un mur.

Il se tourna vers le plateau pour goûter l’un des petits pains en forme de doigts, il souffla d’abord dessus pour le refroidir puis le mangea.

« Je vais aller voir dans le jardin si ils n’ont pas besoin de bras pour nettoyer, après j’irai appelé mon père… donc je serai dans la piole si tu veux parler rock! »

Il repris un petit pain, avant de partir en lançant un:

« Vraiment bon tes pains Rock! »

Grille et allée

Tout commencer à redevenir plus calme dans la cuisine, les esprit et tentions disparaissaient laissant place à la fête, entre les amoureux qui aller faire je ne sais quoi, Alex et Lucas qui partaient sur de nouvelle base, tout aller pour le mieux. Même l'épisode de la grille commencer à se faire oublier.

Voyant Alex repartir vers la grille Dominico décida de retourner sur ca chambre histoire de se reposer et de voir ces mails afin de voir si Miss Vegas lui avait répondu, et pour aller draguer un petit peu, sur un tchat.

"Bon je vous laisse vais monter un peu dans ma chambre, a pluch"

Chambre

Jolène soupira, se massant lentement les tempes. Pourquoi ne comprenait-ils pas? Elle en avait marre, elle avait chaud...et pas qu'à cause du four. Elle n'avait plus l'énergie de défendre ses propos. Après tout pourquoi faire? Parfois elle avait l'impression de se fourvoyer sur toute la ligne...Qu'elle n'aurait pas dût être comme ça...

Elle regarda rapidement Georgia et Kanata sortir de la cuisine pour aller, apparemment dans la chambre d'Amarenna. Pour eux la journée pouvait bien se terminer. Peu après, Alex et Dominico sortirent à leur tour, l'un pour aider l'autre pour aller dans sa chambre. Ne restait dans la pièce au final qu'Amarenna, Lucas et elle. Une rapide observation de son coéquipier et de son creusé de légume lui permit d'établir une analyse sans appel: il était crevé...Jolène ne se sentait pas de rester dans cette pièce avec lui et Amarenna. Elle finit de creuser le légume qu'elle avait en main, posa son couteau dans l'évier, nettoya tout le bazar qu'elle avait put mettre et rangea légumes et matériel dans la citrouille évidée. Après un moment de pause, elle laissa juste un rutabaga en plus de celui de Lucas avec deux bougies. Après tous, ils étaient faits pour êtres donnés, pas gardés.

"J'vais...aller continuer de creuser ailleurs...Merci Lucas pour le coup de main!"

Elle n'y croyait pas , elle fuyait au lieu de tenter d'affronter. Elle battait en retraite. Et elle ne savait pas vraiment où aller...Cette journée avait perdu tout le piquant qu'elle aurait put avoir.

"Et pis...courage hein!"

La journée n'avait pas été super pour lui non plus...C'était surement le pire halloween qu'elle avait passé. Elle passa la porte de la cuisine, sans savoir où elle allait finalement se poser.

vers ailleurs

La cuisine commençait à se vider sur les bonnes paroles d'Amy. Les premiers à partir furent Georgia et Kanata, pour se rendre dans la chambre de l'ancienne LateX. Il ne restait plus à celle-ci qu'à espérer qu'ils ne fassent rien de dommageable avec ses affaires, sur son lit, avec son ordinateur, ses fringues, et compagnie. Mais bon. Il était un peu tard pour y penser, maintenant. Elle se retourna donc vers les personnes restantes dans la cuisine. Alex fut le suivant à partir, pour aller filer un coup de main pour nettoyer le jardin. C'était qu'il devait aller mieux. Elle hocha la tête. Il fut rapidement suivi par Dominico, qui retournait dans sa chambre, et par Jolène qui sortit à son tour, indiquant un 'courage' à Lucas. Amy fronça les sourcils avant de se tourner vers son ami. Qu'avait voulu dire la LeX par là?

"Lucas? Que se passe-t-il?" demanda-t-elle au jeune homme.

Il ne semblait pas réellement au mieux de sa forme. C'était un fait. Elle s'approcha de lui et lui enleva des mains ses ustensiles pour creuser.

"Pose-moi tout ça, t'as l'air ko..."

Les gens partirent de la cuisine sans qu’il ne s’en aperçoive vraiment. Il creusait toujours machinalement cette cucurbitacée, en signe d’aide à Jolène. Seuls quelques mots qui lui étaient destinés percèrent la carapace dans laquelle il s’était muré, cette protection friable comme de la craie, rapidement construite pour ne pas épuiser trop vite les quelques réserves qui lui restaient. Alex le félicitait de ses pains, et lui donnait rendez-vous plus tard dans la chambre pour parler, tout en lui conseillant d’aller se reposer. Ouais, il fallait qu’il se repose. Tout ça avait vrillé sa journée, il avait besoin de dormir, de ne plus penser à rien ou mieux encore : de rêver. Ce matin était décidément trop loin, déjà. Et tout ce qui c’était passé ce jour était trop condensé, trop accablant, trop…

Il entendit aussi Jolène partir et l’encourager. Elle allait creuser ses rutabagas ailleurs. Elle aussi avait été remuée. Tous l’avaient été, sans doute. Et chacun compensait comme il pouvait.

Il restait là, donc, immobile, creusant de travers et avec une lenteur surhumaine son truc décoratif pour Halloween, comme si le symbole était encore intact, malgré tout. Il le faisait pour Jolène et la bonne humeur. Les deux s’en étaient allé, il n’avait plus de raison de faire quoi que ce soit. Et pourtant, il continuait. Sans même s’en rendre compte.

Jusqu’à ce qu’Amarenna, dernière résistante de la cuisine, qui n’avait pas assisté à tous les débats et ébats d’avant, lui arrache ses instruments des mains, le ramenant à la réalité matérielle de la cuisine envahie de bonnes odeurs. La soupe serait bientôt prête. Et les pains bientôt tièdes.

« Ce qu’il se passe ? »

Que lui dire ? Tout ? Un résumé condensé ? Rien ? Il n’avait pas pour habitude de se confier, et n’avait pour ainsi dire pas de confident dans l’institut. Le fait qu’Amy lui demande, alors qu’il ne la côtoyait pas plus que ça, usuellement, lui parut bizarre. Et l’instant d’après, il se remémorait plus ou moins ses études de psycho. Elle devait avoir ça dans le sang. Comme Cassandre…

Las, il ne pouvait plus contenir, et il lâcha tout chaotiquement, d’une voix neutre et de laquelle ne perçait aucun sentiment. Elle comprendrait. Ou pas.

« Cassandre me manque. Depuis que j’ai essayé de l’embrasser, Jade me fait la gueule, et ça s’est pas arrangé quand j’ai mélangé ma salive à celle de Georgia. Et River est morte. Et mon père, sans doute. Et ma vie d’avant, aussi. Kalalli ne méritait pas ça. Kanata non plus. Et Cassandre est partie. J’dois réparer le mur dehors. C’était peut-être excessif. C’était pour leur bien. À tous. Toujours. »

Le regard gris du suédois était fixé sur le couteau qu’Amarenna tenait entre ses mains. Et il le regardait comme il regarderait à travers un miroir, sans rien voir. Sur le même ton, toujours, il conclut :

« Tu veux un doigt ? »

Il n’avait pas pour habitude de se confier.

Elle s'était attendue à tout, enfin... à peu près, sauf à cette déferlante de confessions. Cassandre lui manquait. Bon, ça, elle pouvait le comprendre. Elle avait marqué beaucoup de monde. Milan aussi, lui manquait, d'une certaine façon. Mais lui était mort. Ce qui était nettement plus définitif et catégorique. C'était un fait. Par contre... Elle ne put retenir un hoquet de surprise lorsqu'il parla de son baiser manqué à Cassandre. Que lui était-il passé par la tête? Et la réaction de Jade était peut-être un peu emportée. Quoiqu'Amy n'était pas à la place de la JustiX. Mais elle pouvait comprendre que celle-ci le prenne mal sur le coup. Mais après? Cela faisait combien de temps? Lucas avait gardé cela pour lui pendant combien de temps? Visiblement, ce n'était pas quelque chose de très récent, la grecque étant partie depuis un mois déjà. Elle prit un instant le temps de la réflexion, réfléchissant à depuis combien de temps elle n'avait pas vu ses deux amis, Jade et Lucas, ensemble. Ces derniers temps, elle avait plus vu Jade que Lucas, d'ailleurs. Mais passons. L'histoire entre Lucas et Georgia, elle, était plus problématique, par contre... Et River? C'était qui?

Il fallut un moment à la franco-américaine pour se souvenir de la soeur de Wind, qu'elle n'avait jamais connue, et de la tombe à son nom dans le jardin. Le père de Lucas aussi? A nouveau, elle fronça les sourcils, et posa le couteau sur la table avant de faire avec Lucas comme elle avait fait avec Alex: poser ses mains sur les épaules du jeune homme. Il avait besoin de soutien. C'était le moins que l'on pouvait en dire. Et c'était son ami. Au même titre que Jade était la sienne.

"J'irai parler à Jade pour essayer de la calmer, si tu veux... Bon... Embrasser Georgia n'était peut-être pas la meilleure idée de toutes... Mais quand on ne sait pas où on en est, c'est facile de perdre les pédales. Surtout quand on a besoin de soutien.

Et pour le mur , t'en fais pas. C'est pas le soucis pour le moment... Il y a du monde dehors. Pense un peu à toi avant de penser aux autres. Kanata et Georgia? Je pense que ça va aller. Je leur ai laissé ma chambre pour Dieu seul sait quoi. Parler, j'espère au moins. Ils vont aller bien. Pour Kalalli... ? Il lui est arrivé quoi, à Kala?"

Elle débarquait? Oui, complètement, pour le coup. Après tout, elle n'avait pas vu l'inuit, ou presque de la journée. Mais elle était persuadée qu'il allait aller bien, lui aussi... Elle se pencha pour déposer un chaste baiser sur la joue de Rock et se redressa.

"Tout ça va s'arranger, tu verras..."

Sauf que... Un doigt?

"Non, tu ne toucheras pas à ce couteau pour te trancher un doigt... Je ne pense pas que Jade apprécierait qu'il te manque un bout..."

Avant de rajouter:

"... Quand elle sera calmer. Elle a des réactions vives. Elle est expressive. Mais ça lui passera. J'irai en parler avec elle... Elle a été blessée, mais c'est parce qu'elle t'aime. Elle te pardonnera, j'en suis certaine."

« Non, les doigts. »

Ce disant, Lucas avait désigné les petits pains dorés qui tiédissaient sur la plaque qu’il avait posée sur le marbre après les avoir sortis du four, quelques minutes auparavant. Visiblement, il y avait eu méprise. Vraiment, elle avait des idées bizarres, Amarenna. Ses études de psycho devaient lui monter à la tête, très certainement. Lucas n’était ni psychopathe, ni mutilé, si suicidaire, même si à sa phrase étrange, il n’avait réagi que par un sourcil levé d’interrogation.

« Non. Quand je pense à moi, ça finit toujours mal. Je me fais du bien en faisant du bien aux autres. »

Et c’était vrai. Quand il se donnait corps et âme dans les missions, il oubliait l’espace d’un moment sa propre situation, se plaçant dans une perspective plus grande, qui le dépassait, mais à laquelle il contribuait activement. Et pourtant… Et pourtant il avait apprécié les mains d’Amarenna sur ses épaules, et son baiser sur sa joue. Oui, il aimait se battre pour ses idéaux, et se montrer infaillible face à l’adversité. Mais tout de pierre qu’il était, il n’en avait pas moins un cœur qui appelait au secours, qui cherchait le réconfort, la présence, le soutien. Peut-être était-ce pour ça qu’il était tombé raide de Cassandre, qu’il s’était jeté sur Georgia, qu’il était le garçon de l’institut qui était sorti avec le plus de filles, et qu’il en redemandait encore et encore… Pour combler ce besoin inavoué de présence. Peut-être.

« Ne va pas voir Jade. Je dois arranger ça seul. Il y a eu trop d’intermédiaire. On doit discuter, c’est tout. Quand elle sera calmée. »

Les phrases de Lucas se succédaient avec peu de logique, même si c’était moins décousu que sa dernière réplique.

« Jade a embrassé Kalalli. Il s’est pissé dessus, le pauvre… »

Courte pause, une esquisse de sourire, et puis de nouveau un air morne.

« J’aime Cassandre, et j’aime Jade. Cassandre est partie. Georgia est un peu comme Cassandre. Ou son opposé. Mais je ne suis pas amoureux d’elle. C’était une erreur, une bête erreur. Et j’aime Jade. Je ne sais pas si elle aurait raison de me pardonner, même si je l’espère. Ce que j’ai fait est impardonnable. Et personne ici n’a le pouvoir de changer le passé. On ne peut pas toujours arranger les choses. »

Les morts, les erreurs. Il fallait vivre avec, et se faire une raison. En tirer des conclusions, sans oublier jamais.

*Les doigts...?*

Il lui fallut un petit instant pour comprendre de quoi il parlait effectivement. Un petit rire nerveux lui échappa devant sa stupidité. De quoi aurait-il pu s'agir d'autre, de fait? De pas grand chose, à dire vrai. De pas grand chose. Pour ne pas dire de rien de bien logique, voire même catholique. Son rire nerveux finit par se transformer en véritable éclat de rire, le temps d'un bref instant. Elle se calma bien vite, de crainte que Lucas ne le prenne contre lui.

"Désolée... Je ne sais pas ce que je m'étais imaginée... Mieux vaut ne pas savoir, je crois..." dit-elle avec un piteux sourire d'excuse.

Lucas reprit la parole, d'une voix saccadée, concernant sa proposition d'aller voir Jade pour en parler avec elle. Il ne voulait pas d'intermédiaire supplémentaire? Pourtant, il n'était pas réellement en état d'aller voir Jade. Pas maintenant, en tout cas. Sans dire un mot, la jeune femme lâcha les épaules de son ami et alla ouvrir la porte du réfrigérateur pour en sortir la bouteille de lait. Après l'avoir refermé, elle s'agita autour des placards pour prendre un mug qu'elle remplit de lait et mit à chauffer dans le micro-onde. Pendant ce temps, Lucas expliquait le rapport avec Kalalli. Jade l'avait... Et il s'était...

"Outch... Et bah mon cochon! Elle était vraiment en colère après toi..."

Le petit 'ding' indiquant la fin de chauffe ayant retenti, Amy sorti le mug fumant du micro-onde et le posa sur la table devant Lucas avant d'aller chercher miel et chocolat en poudre. Le miel n'était pas une condition négociable. Elle ne lui laissa pas le choix, puisqu'elle mit d'office une bonne cuillère à l'intérieur.

"Tu as le choix de rajouter du chocolat ou pas. Mais tu ne sortiras pas d'ici tant que tu ne l'auras pas bu. Ca te remettra les idées au clair.

Oui, on peut aimer deux personnes à la fois. C'est tout à fait possible. Mais il ne faut pas substituer une personne à une autre. En ce sens, oui, avoir embrassé Georgia était une connerie. C'est sûr. Comme pour Jade d'avoir embrassé Kala. Tu le sais, et Jade le sait aussi, j'en suis persuadée. Elle te pardonnera. Ne t'en fais pas. Parce qu'elle t'aime. Si elle ne t'aimait pas, elle ne réagirait pas aussi violemment... Ne t'en fais donc pas... Ca va s'arranger."

grille

Adam arrivait dans la cuisine, et stoppa à l'entrée...les paroles d'Amarenna indiquaient que la conversation qui se déroulait ici était de l'ordre de l'intime...

Adam souffla, plus par dépit qu'autre chose, il ne souhaitait pas ennuyer par sa présence, mais ne souhaitait pas non plus rester seul...le sujet semblait un triangle amoureux bien complexe...sujet sérieux s'il en était...

*georgia-lucas-jade-kal-amarenna-kitty et qui d'autre...*

mais il n'était pas d'accord...trop de silence....trop de non-dits...et il ne put s'empêcher d'intervenir...

"euh...excusez-moi..." il ne leur laissait pas le choix..." mais je ne suis pas d'accord...on confond trop par ici l'amour et les hormones..."

son regard croisa celui d'Amarenna

"je crois qu'on ne peut aimer qu'une personne à la fois...plus, j'en suis sûr...il ne s'agit pas d'amour quand on parle d'attirance, de pulsions...on confond toujours les deux...je peux avoir envie sans aimer, mais je ne peux pas aimer sans avoir envie..."

il regardais Lucas

"ce n'est pas la peine de se prendre la tête...si vous vous aimez, arrêtez de vous tester en permanence, de douter, d'imaginer et profitez l'un de l'autre..."

il s'était arrêté, et souriait...gêné...

*tant que le monde nous en laisse le temps...*

Lorsqu’Amarenna revint sur l’épisode des doigts, qu’elle avait visiblement compris de manière plus que tordue, Lucas sentit le rouge lui monter au joues un instant, et un sourire fugace s’enhardit sur ses lèvres l’espace d’une seconde, alors que ses yeux gris descendirent sur la table. Il ne la connaissait pas comme ça ! Lui qui lui proposait simplement de partager ses petits pains, image d’évangile pleine d’innocence, et elle, pécheresse tentatrice, qui y voyait une proposition libidineuse. Lucas mit ça sur le compte de son costume pour le moins troublant : elle devait se faire un personnage, une personnalité effrayante d’Halloween. Il décida, par pudeur, de ne pas relever, se contentant d’un bref :

« Oui oui… les pains, pas… autre chose. »

Et passa vite au sujet suivant : lui et ses actes déplacés. Et ceux que Jade, qui ne valaient guère mieux que les siens, d’après l’analyse d’Amarenna de la situation. Ainsi, alors qu’elle préparait il ne savait quoi, il l’écoutait en la regardant, tapotant la table de la cuisine avec ses doigts. Lorsqu’elle lui ramena une tasse de lait fumante, dans laquelle elle plongea une cuillère généreusement ornée de miel, il sourit en haussant les épaules, se sentant presque materné par la demoiselle. Le miel lui suffirait, il ne prendrait pas de chocolat… Même s’il savait qu’au lieu de lui remettre les idées au clair, ça aurait plutôt un effet calmant et drainant sur lui, ce qui, après tout, concordait très bien avec la demande express de son colocataire d’aller se reposer.

Les mots d’Amarenna étaient rassurants. En réalité, ils lui firent même un bien fou. C’était la première fois que quelqu’un considérait sa passion pour Cassandre comme ‘normale’, n’en faisant pas un foin, ne le traitant pas de monstre, de bizarre, de tordu, de cas social… Peu de personnes étaient au courant de cette affaire, finalement. Mais les rares qui l’avaient été n’avaient pas du tout trouvé ça normal, à commencer par lui.

Il reprit donc confiance en lui, pour le coup. Il n’était pas si bizarre que ça, finalement. Touillant dans sa tasse de lait chaud, il répondit d’une voix plus détendue…

« Je sais que c’était une connerie. Jamais je n’aurais fait une chose pareille… en pleine possession de mes moyens. »

C’est le moment que choisit Adam pour pénétrer dans la pièce, interrompant la discussion, dont il ne s’était visiblement pas gêné d’écouter plus que des bribes. Lucas, se sentant un peu violé dans son intimité, regarda aussitôt sa tasse de lait. Son avis était catégorique sur la question, et le reléguait une fois de plus au rang d’anormal social. Il n’avait pas eu tort, finalement, de cacher ses sentiments envers Cassandre au peuple de l’institut… ils ne pouvaient comprendre. Pulsions, désir. Tels étaient les mots utilisés par le mutant télékinésiste. Une pulsion qui dure plus d’un an, en continu, et qui avait rongé Lucas de l’intérieur ? Ce mot était blessant, et le regard de Lucas sembla se voiler… Plus froidement, il intervint :

« Tu ne sais pas de quoi on parle. »

Son ton était peut-être un peu sec, et il se reprit aussitôt, repentant.

« Pardon… Je… je ne veux plus qu’on en parle, c’est tout. C’est trop pour aujourd’hui. »

Gêné, et blessé, il plongea dans sa tasse de lait chaud et sucré. Amarenna avait su le doser : le gout de miel adoucissait nettement les pensées du suédois… Même si ça n’évaporait pas toutes ses pensées…

Le moins que l'on pouvait en dire, c'était qu'Adam tombait au dernier moment. Mais, pour le coup, Amy et Lucas étaient sur la même longueur d'onde. Elle n'allait pas insister sur le sujet en présence d'un tiers. La discrétion, la réserve, elle connaissait. Par contre, elle ne put retenir un regard noir à l'adresse du jeune homme, suivi d'une remarque acerbe:

"De quoi je me mêle Adam? C'était une conversation privée. La moindre des choses, c'est de ne pas t'en mêler ou de demander la permission avant..."

Voilà qui était direct. Impossible de dire le contraire. Elle en rajouta d'ailleurs une couche:

"D'ailleurs, on ne t'a pas demandé ton avis. Alors tu le gardes pour toi."

A ces mots, elle se détourna complètement du télékinésiste et reporta son attention sur Lucas avant d'ajouter à l'adresse du LeX d'une voix nettement plus calme et sympathique:

"Dès que tu as fini, on bouge. Et oui, je vais prendre un doigt..." conclut-elle avec un clin d'oeil en prenant un petit pain.

Adam se détourna...honteux d'avoir entendu trop de cette discussion et d'être arrivé comme un cheveux sur la soupe...

*c'est pas ma journée...*

il se retira, fermant la porte au passage...doucement...

ailleurs

La réponse d’Amarenna fut moins diplomatique que celle de Lucas. Elle replaça les choses clairement en expliquant son point de vue sur l’interruption impromptue d’Adam dans la cuisine. Elle n’avait pas tort sur le fond, Adam avait bel et bien débarqué dans une conversation privée où il n’avait rien à faire, et avait donné un avis tranchant et arrêté sans que ça lui ait été demandé, et sans même connaitre tous les tenants et aboutissants de l’histoire. Heureusement, d’un côté, ne put s’empêcher de penser Lucas.

Le fautif ne trouva rien à répondre, et, visiblement mal à l’aise, quitta les lieux sans demander son reste, sans rien répliquer. Lucas grimaça en avalant une gorgée agréable de lait : il n’aimait pas mettre les gens mal à l’aise. Et il en avait eu pour son compte, aujourd’hui.

Heureusement, Amarenna repartit, sur un ton plus convivial, sur le sujet des petits pains, dont elle s’en servit un. Pendant ce temps, Lucas finissait sa tasse de lait chaud et sucré, un demi-sourire sur le visage. Il devait vraiment aller se reposer. Il leva donc un regard chaleureux vers l’apprentie-psy, et simplement, lui dit :

« Merci. »

Il était temps pour lui d’aller dans sa chambre piquer un bon roupillon et ne plus penser à tout ça. Il se leva, s’étendit un peu, et classa toutes ses idées noires dans un coin de son cerveau. Il verrait ça plus tard, après avoir dormi. La nuit ne portait-elle pas conseil ?

« Je vais aller me reposer, je crois. »

Il passa devant la cuisinière pour éteindre la soupe au potiron qui était fin prête à être mangée, et se dirigea ensuite vers la porte de la cuisine. Au dernier moment, il se tourna une dernière fois vers Amy.

« Prends de la soupe avec hein, si tu veux. Ça sera meilleur ! »

Et en un clin d’œil, il avait ouvert et refermé la porte derrière lui, et s’était dirigé vers sa chambre, vers son lit.

Saut Temporel

Outch.. Elle avait peut-être été un peu dure avec le pauvre Adam qui, de fait, n'avait rien demandé. Mais il s'était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Elle se contenta de hausser les épaules. A croire que son costume influait sur son humeur. Vivement qu'elle l'enlève, il fallait croire. Amy poussa un soupir et mordit dans le petit pain. De sa main libre, elle chassa l'air pour faire signe à Lucas que ce n'était rien. Merci à quoi? Elle ne savait pas trop, à dire vrai. Ce pouvait être un merci pour plein de choses. Le lait chaud, la remise en place du pauvre Adam, d'avoir été là pour l'écouter, de ne pas l'avoir jugé, bref... Plein de choses. Et à dire vrai, Amarenna était un peu fatiguée. Trop en tout les cas pour essayer de trouver la cause du merci. Elle n'avait qu'une hâte: pouvoir retrouver sa chambre, pour le moment occupée par Georgia et Kanata. Qu'à cela ne tienne... Elle irait dans la chambre de la mitalienne en attendant. Tant pis si elle tombait sur la colocataire de celle-ci. Elle pourrait toujours lui dire qu'elle avait laissé sa chambre à Georgia quelques instants, ce qui n'était, au fond, que la plus pure vérité. Mais là, la franco-américaine n'avait qu'une envie: la tranquillité. Elle ne voulait plus voir personne. Mine de rien, la psycho, c'était fatiguant. Surtout quand on était qu'en première année... Mais bon. C'était intéressant.

Gentiment, Amy refusa la proposition de la soupe. Si celle-ci sentait bon, c'était un fait, le petit pain suffisait à la caler. On ne refait pas un appétit de moineau... Elle poussa un soupir et commença par laver à la main le mug qu'elle avait sorti pour Lucas, ainsi que le reste des affaires utilisées pour faire la cuisine et les activités de vidage, ne laissant que les plats actuellement utilisés, un tas d'assiettes creuses propres à côté de la plaque de cuisson éteinte, mit les petits pains dans une corbeille à pain, puis sortit à son tour de la cuisine pour aller attendre dans la chambre de Georgia que celle-ci quitte sa chambre.

[

saut temporel]