[Entrainement OryX] Jehanne

Charis, Adam Thorne, Adam Murday et Kalalli avaient été conviés par Cerebra dans la salle des dangers, munis de leur costume de mission. Un entraînement en prévision pour les OryX récemment réformés dans leur composition. Arrivés sur place, nulle trace de Sahari ou d’une projection de Cerebra. Juste la salle des dangers vide. Et puis, rapidement, la voix de Cerebra se fait entendre.

« Bienvenue. Vous allez assister à une simulation qui vous plongera au cœur de la guerre de Cent Ans, à Rouen. Un Capitaine de l’armée du Dauphin de France, Etienne de Vignolles, surnommé La Hire par ses ennemis, a des projets ambitieux pour vous. Je vous laisse en sa compagnie. Veillez à utiliser votre pouvoir parcimonieusement et intelligemment. La magie est punie par le bûcher, à cette époque. »

La salle des Dangers se métamorphose alors en une cité médiévale, Rouen. Les quatre mutants se retrouvent à une cinquantaine de mètres d’un donjon imposant gardé par des hommes d’armes munis de la livrée rouge des Anglais, et lourdement armés d’épées et de piques. Une petite ruelle d’apparence paisible, en fin de journée, forme le décor visible. Les deux Adam se retrouvent vêtus d’un plastron de cuir, et armés d’une simple épée, Kalalli arbore une tunique d’écuyer et Charis une robe longue de couleur bleue.


« Sales traitres, ils paieront le prix de la vengeance, parbleu ! »

Un homme en armure, rustaud et à la voix éraillée, fait face au quatuor.


« C’est le donjons où ces rats ont enfermé Jehanne. On doit la sortir de là, pour la France et pour Dieu ! Mais avant de l’en sortir, faut y rentrer. J’vais attirer l’attention des gardes, et vous rentrez pendant c’temps. Pigé, bleusaille ? Après, vous vous démerdez pour la retrouver et la faire sortir. J’vous attends là. »

Il attend alors la réponse des quatre mutants, et d’éventuelles questions, avant de se lancer.

[HRP: Amusez-vous bien. Chaque tour durera une semaine, et il n'y a pas de leader désigné. Bon jeu!]

Un entraînement! Quoi de mieux pour s'empêcher de trop réfléchir et de se prendre la tête? En plus, c'était une bonne occasion d'apprendre à connaitre ses nouveaux coéquipiers sur le terrain. Bon, elle avait déjà eu l'opportunité de collaborer avec Draxx, mais pas encore avec Ouroboros. Quant à Kalalli, ça lui faisait toujours plaisir de se retrouver aux côté du petit Inuit. C'est donc avec un sourire de circonstance qu'elle entra dans la salle des dangers.

"Bonjour! Bah... Madame Fouba n'est pas là?"

Elle lança un regard circulaire dans la pièce. Mais rien. Pas même de projection de Cerebra pour les accueillir. Alors qu'elle s'apprêtait à demander si quelqu'un avait reçu des instruction quant à cet entraînement, la voix artificielle se fit tout à coup entendre. L'évocation de la guerre de Cent Ans laissa Charis pantoise. Bon. Récapitulons... Il y avait dans la pièce un inuit, deux américains, une suissesse. Bon. Commençons par nous replonger dans l'histoire européenne. Les vieilles leçons remontaient quand même à loin. Mais Charis se rappela que cette guerre avait duré un peu plus de cent ans, tout de même. Ce qui avait laissé le temps à beaucoup d'événements d'arriver. Le tout était de savoir où ils en étaient. En France, certes. Rouen, oui. Vignolles, ce nom ne lui rappelait rien au premier abord. Même si un patronyme pareille lui faisait imaginer des kilomètres et des kilomètres carrés de vignes. Cependant, elle doutait d'avoir à se battre en pleine dégustation de vins.

De toute manière, Charis n'eut pas l'occasion de se poser d'avantage de question que le décor se mit à changer, les plongeant tous dans une autre époque. La métamorphose ne se contenta pas de changer ce qui les entourait, de totue évidence. Charis baissa les yeux sur... Une robe? Non mais c'était pas du jeu! Elle aussi aurait voulu un plastron et une épée!! Et puis bon, il fallait être honnête, le costume du preux chevalier était tout de même bien plus poilant que la tenue de l'hypothétique donzelle en détresse. Elle jeta un coup d'oeil en biais à Kal... Qui lui non plus n'était pas armé. Bon, ça respectait le contexte de l'époque, donc elle ne fit aucun commentaire. Ce qui ne l'empêcha pas de se promettre de ramasser la première épée qui lui tomberait sous la main, na!

Pensées enfantines mises à part, il valait mieux être prudents. Effectivement, ils allaient devoir se montrer efficaces sans afficher leurs pouvoirs. Pas mal comme exercice! La voix rude d'une... Brute épaisse (sans doute le dénommée Etienne) lui donna presque envie de se mettre au garde à vous. Bon, la mission était claire: rentrer, et revenir avec une dame. Jehanne? Ce nom la fit légèrement tiquer. Ah ben oui, une des grandes héroïnes de cette époque. Sauf qu'on ne l'appelait pas vraiment comme ça aujourd'hui. Mais les vieux pavés d'histoire donnaient parfois la vieille appellation. Surprise, elle murmura à peine, à l'intention de ses coéquipiers.

"Hem... Vous croyez qu'on va aller sauver Jeanne d'Arc?"

Ce qui risquerait de changer l'histoire... Virtuelle. Après tout, Jeanne d'Arc n'était-elle pas censée rester aux mains des angais? Bon, changeons le destin de la pucelle d'Orléans!! Après avoir hoché la tête à l'affirmative, il était temps de se lancer. Charis n'avait pas de question, la mission était claire. Elle attendit tout de même de voir si d'autres auraient des questions.

Elle suivit donc à distance raisonnable Etienne de Vignolles. Puis elle attendit sagement qu'il puisse détourner l'attention des gardes. Le tout était de voir s'ils pourraient enrer facilement, ou si la porte était bloquée par quelque chose. En tout les cas, elle saisirait l'occasion donnée pour s'approcher le plus discrètement possible de l'entrée du donjon.

La Hire ne tarda pas à exécuter son propre plan. Comme les questions ne vinrent pas de suite, il en conclut que ses hommes, ou presque, d’un jour n’en avaient pas, et après un grommellement, s’était rendu d’un pas bourru vers la porte close et les deux gardes en armure. À peine fut-il à portée que l’un des gardes pointa son arme vers lui, méfiant. Le Sieur de Vignolles semblait connu, dans le coin. Mais celui-ci ne s’en formalisa pas : il se mit à abreuver le duo de gardes d’injures et d’insultes éhontées dans un flot continu et tonitruant. Il poussa même le vice en leur jetant une pierre ramassée sur la voie. C’était ce qu’on pouvait appeler une diversion efficace : les deux anglais ne tardèrent pas à s’avancer vers lui d’un pas menaçant, et à le poursuivre lorsque le capitaine Français bifurqua pour pénétrer dans une petite ruelle. La voie était donc libre, momentanément. Même si avec un tel ramdam, ça risquait d’attirer du monde.

Charis réussit à s’approcher de la porte sans se faire voir, et à ouvrir celle-ci sans la moindre difficulté, dans un grincement sourd. C’était une large porte de bois sombre aux jointures en métal forgé, avec une grande serrure robuste. Derrière celle-ci se trouvait une pièce carrée, pas très grande, donnant directement sur un escalier en pierre qui grimpait en colimaçon vers les étages supérieurs. Deux portes non moins solides étaient également présentes, et fermées, sur les murs adjacents : une à droite et une à gauche. Personne à l’horizon, pour le moment.

Adam avait anticipé l'évènement du jour avec un brin de morosité. C'était son premier entrainement en salle des dangers avec les OryX, et il se demandait quel mauvais tour on allait encore leur jouer...

les professeurs savaient s'y prendre pour déstabiliser les élèves, surtout dans les exercices pratiques, et le déplacement en costume de combat renforçait son opinion :

*ça va être du lourd...*

il entra dans la salle à la suite de ses compagnons, il commençait à bien connaître Kal et Charis, et se demandait comment allait se comporter son homonyme...

la salle était vide, blanche...stérile...

*on va attendre que ça commence...*

quand résonna la voix de cérébra...

*guerre de cent ans???rouen???c'est en france?il se souvenait vaguement d'une histoire de sorcière...brulée sur le bucher...un truc comme ça...il regretta de ne pas avoir été plus attentif en cours d'histoire...*

quand la salle se métamorphosa sous ses yeux...un spectacle rare et qui lui donna le vertige...il eu le sentiment d'avoir été téléporté ailleurs dans le temps et l'espace, et d'avoir oublié sur son point de départ son estomac...sans doute l'y retrouverait-il en rentrant...

une vieille ville fortifiée, des soldats du moyen-age...des épées, des lances..et cet étrange barbu...Adam commença à sourire à pleine dents...il se retrouvait plongé au coeur de ces vieux romans qu'il lisait autrefois...à peine croyable...oublié l'estomac perdu...

"oooouuuuuaaaaahhhhhhhh......."

Liquid fut la plus prompte à réagir, et elle évoqua le nom de jeanne d'arc...ce nom lui rappelait quelque chose...lors de ses recherches récentes, il avait passé en revue rapidement quelques grands noms de l'histoire, et celui-là revenait souvent au moyen age...

jeanne d'arc...ce nom l'avait frappé...

"une jeune femme qui entendait des voix, se battait comme un homme et avait failli faire basculer une guerre...elle avait été capturée et brulée pour sorcellerie avant de devenir une sainte...reconnue par l'église...

si ça se trouve, c'est une mutante..."

ces mots lui avaient échappé...heureusement, le capitaine était déjà parti faire une diversion efficace...

levant son épée, la brandissant haut vers le ciel, Adam se laissa gagner par le mouvement de l'époque...

"montjoie, saint denis, que trépasse si je faiblis...
par dieu, allons délivrer cette donzelle en détresse!
En avant compagnons, allons gaiement offrir nos vies pour la France!"

Il s'engagea à la suite de Charis, entrant dans la pièce.
Arme au clair, prêt à en découdre avec le premier garde qui viendrait leur faire obstacle, il utiliserait son pouvoir pour parer discrètement les coups, et renforcer la puissance des siens : il frapperait du plat de la lame pour assommer les gardes, il n'arrivait pas à se résoudre à vouloir les blesser, malgré leur virtualité...autant dire que malgré tout, si un garde anglais apparaissait, il serait quand même servi, avec la puissance qu'il avait pu développer depuis son arrivée à l'institut...

"je couvre, on monte?"

L'épée au clair, Adam monte l'escalier en colimaçon marche par marche. A mesure de son escalade, il entend de plus en plus de voix d'anglais, directement à l'étage. Des gardes, très certainement, minimum trois. Ils discutent à force rires sur la déchéance de la Pucelle...

A l'extérieur, Kalalli et Adam peuvent entendre les insultes gueulantes de La Hire revenir vers l'entrée de la tour. Il a visiblement fait le tour du pâté, et revient par l'arrière de la ruelle, accompagné des deux gardes, donc. Leur retour est imminent.

[Je suis de retour, désolé pour l'attente !]

Un entraînement. Ca faisait déjà bien longtemps, depuis l'Afrique, qu'ils n'avaient plus rien fait. Ce serait une occasion de réutiliser ses pouvoirs de façon "utile". L'Inuit n'en avait pas eu l'occasion au cours de ces deux mois, depuis l'évènement d'Halloween. Ainsi, il s'était retrouvé avec Charis et les deux Adam dans la salle des dangers, sans la présence de leur référente.

Cerebra leur annonça alors les instructions. Ils seraient dans le passé et devraient suivre les instructions d'un homme surnommé La Hire, lequel ne tarda pas à arriver lorsque la simulation apparue. Kalalli observa la transformation sans broncher, pas surpris pour un sous. Etienne de Vignolles leur demanda de sauver une femme inconnue pour lui de la tour pendant qu'il ferait diversion.

Sans attendre les questions, il insulta copieusement les gardes qui partirent à ses trousses. Charis puis Adam T partirent à l'intérieur. Le garçon jeta un regard à son nouveau coéquipier, le second Adam. Quand il fallait y aller, il fallait.

Alors que La Hire semblait se rapprocher à nouveau, Kalalli indiqua à Adam de se dépêcher de rentrer et de bien refermer la porte tout en rejoignant les deux premiers coéquipiers rendus dans l'escalier avant une salle avec des gardes fortement occupés.

L'illusionniste passa alors devant ses camarades pour avoir en visuel l'ensemble des gardes avec le maximum de discrétion et utiliser une illusion agréable sur l'ensemble d'eux afin de permettre aux autres de les neutraliser.

Il n'avait pas peur. C'était une simulation.

Les quatre mutants étaient maintenant tous dans l’escalier en colimaçon. Ils avaient réussi à pénétrer la tour avant que les deux gardes n’arrivent reprendre leur poste, et mis à part les injures qui retentissaient, lointaines et étouffées, à l’extérieur, ils n’avaient plus aucune nouvelle de leur employeur barbu. Murday avait eut la présence d’esprit de fermer la porte après son entrée, si bien que les deux anglais ne s’étaient en rien douté d’une incursion dans la tour.

Kalalli était en tête de file, en haut des escaliers. Il était pour l’instant le seul à pouvoir voir la pièce : une salle ronde munie de deux tables et de quelques bancs en bois sombre, de hauts chandeliers où brulaient des bougies en suif gras, et deux tréteaux où reposaient les lances des cinq hommes présents. Quatre des cinq soldats étaient attablés, à discuter vivement sur l’avenir ‘chaleureux’ de la Pucelle d’Orléans. Le quatrième, un gradé vraisemblablement, regardait par une meurtrière une scène se déroulant en bas.

La pièce comportait une porte unique, sur la droite après les escaliers, qui continuaient eux à monter jusqu’à l’étage suivant.

Soudain, un des gardes planta son regard sur la table avec effarement et convoitise.

« De l’or ! Mordiable, de l’or ! »

Aussitôt, les quatre hommes tentèrent de s’en emparer, s’emmêlant les mains dans l’illusion de Kalalli. Très vite, leur avidité se transforma en querelle, et deux d’entre eux se levèrent pour se bousculer. Le premier tomba par derrière sa chaise, sur le dos, et c’est à cet instant que leur capitaine intervint en dégainant son épée.

« Ventre-Dieu, Coqueberts ! C’est à moi que l’or revient ! »

Profitant de la confusion qui régnait grâce à Kallali, Adam, sans attendre les réactions de ses camarades, se jeta promptement dans l'action...

repérant l'homme à l'épée, et jugeant qu'il serait sans aucun doute le plus dangereux, il prit son épée à deux mains, et la balançant telle une batte de base-ball, il swingua dans un large mouvement latéral...

"palsambleu! sus à l'anglois!!"

il utilisa la puissance de son pouvoir pour projeter le capitaine anglais vers l'un des quatre gardes encore trop occupé à se battre avec ses compères...espérant assommer les deux adversaires en un coup...

"rendez vous ou périssez diable d'anglais!"

malgré la simulation, et le réalisme ambiant, Adam faisait en sorte de ne pas blesser outre mesure ses adversaires...quelques contusions ne lui poseraient pas de problèmes...du moment que cela ne tournais pas aux blessures sérieuses, il pourrait gérer...

Heu... Oui. Pour le moment, l'entrée était subtile. Ils avaient même pu monter les escalier, et Adam M. avait même eu l'occasion de refermer la porte derrière eux. Maintenant, tout allait déprendre de la méthode. Méthode que Draxx choisit pour tout le monde en lançant l'assaut dans la salle. Charis eu à peine le temps de compter quatre types à la table, et un vers la meurtrière sans doute en train de contempler l'oeuvre de La Hire. Décidément, avec les siècles, le comportement humain ne changeait pas.

Heureusement, l'oeuvre de Kalalli suffit à détourner l'attention des gardes qui commencèrent à s'agresser mutuellement pour de l'or qui n'existait même pas sans même se demander d'où il pouvait bien venir. Les talents de l'inuit la surprendront toujours! Et donc, Adam entra en action profitant de leur inattention. Certes, c'était le bon moment pour attaquer, mais tout de même...

Il y avait une porte, et des escaliers, autant de possibilités pour d'autres gardes qu'ils n'auraient pas encore vu d'intervenir. La question c'était... Allaient-ils arriver par la porte? Par les escaliers qui montaient? Ou est-ce que le grabuge allait faire entrer les gardes qui se trouvaient à l'extérieur? Charis espérait qu'aucune de ces trois possibilités ne se produisent. Mais dans le doute...

Alors que Draxx sautait dans l'action, elle s'avança à son tour, sans hurler, sans se redresser complètement, en espérant naïvement sans doute qu'entre l'illusion et l'assaut ils auraient mieux à faire que de l'attaquer. Elle voulu surtout essayer d'aller prendre l'une des lances sur un tréteau pour se placer entre la porte et les escaliers et ainsi envisager de faire un beau croc-en-jambe au premier garde qui tenterait de s'en mêler. Mais il fallait déjà pour ça qu'elle puisse prendre une lance.

Kalalli remarqua avec satisfaction qu'il avait insufflé la folie dans l'esprit des gardes. Ils se battaient pour de l'or d'après ce que les paroles du capitaine leur indiqua. Le plus logique aurait été qu'ils attendent qu'ils se tuent et qu'eux achèvent le survivant mais Adam Thorne se jeta sans réfléchir dans le combat. C'était loin d'être la meilleure solution. Avant de se battre entre eux, les soldats se battraient contre l'équipe d'intervention. Peut être qu'Adam venait de rallier les ennemis. Le jeune garçon indiqua à Adam Murday d'entrer dans la bataille avec ses capacités serpentesques, le temps que Charis et lui s'équipent.

Sa priorité restait donc de s'armer. Kala se dirigea rapidement vers les lances afin d'avoir de quoi se défendre un instant.

Si les choses tournaient mal, il songerait à inverser son illusion.

Les Anglais furent surpris de voir Adam leur foncer dessus, et restèrent un instant pantois devant son attaque. Le capitaine tenta de parer le coup du télékinésiste, mais n’y parvint pas, il se fit littéralement balayer par le coup, et alla valser contre son subordonné inactif. Ils churent tous les deux avec grand fracas sur le sol de a pièce, renversant chaises et table, mais n’étaient pas assommés pour autant. Tout juste perturbés, et légèrement emmêlé dans l’équipement de l’autre. Ils restèrent donc à terre pour le moment, à se dépatouiller tant bien que mal pour tenter de se relever.

Charis, de son côté, parvint à s’emparer d’une lance du tréteau, même si du coup elle attira à elle l’attention d’un des gardes encore sur pied. Celui-ci parvint également à se saisir de sa lance, et en menaça aussitôt la demoiselle, le visage hargneux sous son casque de fer.

Kalalli s’il parvint à poser sa main sur une des lances restantes, n’arriva pas à s’en emparer pour autant : au même instant qu’il voulut s’en saisir, un garde fit de même, et agrippa la même arme que l’inuit. Il voulut l’attirer à lui avec un grognement rustre.

« Lâche-ça, chiard de morveux ! »

Le dernier des garde était au centre de la pièce, en lieu et place de la table renversée, et avait lui aussi dégainé son épée. Ouroboros n’était pas encore arrivé dans la pièce, encore au rez-de-chaussée, ou en train de gravir les escaliers. Heureusement, pour l’instant, aucun des anglais présents n’avait eu la bonne idée d’appeler à l’aide… Même s’ils risquaient d’être prévenus par le boucan.

Lance saisie! Victoire! Mais de courte durée. Charis se retrouva nez-à-nez avec un autre garde alors que, dans un fracas mémorable, deux autres étaient à terre grâce à Adam. Bon plan, oui... Sauf que les autres allaient débarquer d'un instant à l'autre avec tout ce boucan. de quelques gardes ils allaient se retrouver avec une mini-armée. Dire qu'elle voulait déjà commencer par éviter que d'autres personnes de viennent s'en mêler... Pas de chance.

Elle considéra rapidement l'option attaque. En se changeant en eau, elle pourrait éviter les coups gênants et lui faire boire la tasse à ce garde hargneux. Mais il fallait faire attention à ne pas révéler leurs pouvoirs donc... Aux oubliettes! Elle ne savait vraiment pas trop comment s'y prendre dans l'immédiat. Mais une idée lui vint et elle remercia Juliette en pensée pour cette brillante leçon de féminité, même si elle n'avait pas l'intention de tout appliquer à la lettre.
Sans prévenir, Charis laissa la lance qu'elle avait prise retomber à terre et recula, l'air effrayer.

"Pitié, noble chevalier, ne faîtes pas de mal à une faible femme!"

Hem... Bon, il y avait mieux comme méthode et comme phrase. Elle devrait sans doute demander des conseils en la matière. En tout les cas, elle commença à reculer légèrement, relevant une main contre sa poitrine, l'autre se perdant dans les plis de sa robe pour juste déboucher la gourde médiévale qui avait remplacé sa bouteille, puis leva les mains en signe de réédition. Elle continua de reculer jusqu'aux escaliers, et se concentra non pas pour attaquer le garde, mais pour faire couler un peu d'eau hors de sa gourde, derrière elle, en veillant à ce que sa robe (pratique pour la peine) cache sa petite manigance aux yeux des gardes. Elle ne voulait que piéger les escaliers, avec de la glace, histoire que si une troupe de plus débarquait depuis l'étage supérieur, ils découvrent les joies de la glisse.

Kalalli sursauta lorsqu'un des gardes attrapa la même lance que lui et l'attira. Même en simulation, certaines situations restaient stressantes. La surprise lancée aux gardes à travers les pièces d'or avait terminé son effet et il était temps de passer à autre chose.

Le garçon relâcha donc cette illusion, et en lança une nouvelle sur l'ensemble des gardes, dans le but cette fois de les effrayer autant que possible. Mais cette fois, il changerait leur environnement pour les déstabiliser d'avantage.

" Nous sommes les envoyés de Dieu, rendez-vous ou des éclairs s'abattront sur vous et vos familles ! "

Il maintint la lance du garde entre ses mains afin de l'empêcher de la manipuler et surtout de la retourner contre lui. Peut être même pourrait-il s'en emparer pour de bon s'il les effrayait suffisamment.

Adam avait raté son coup, mais ne restait pas moins persuadé que l'action était ici la solution...

ce genre d'environnement était simple, agir ou périr, mais l'un des gardes menaçait Charis pendant que l'autre menaçait kal....

"Adam morbleu, ou est-tu?"

le dernier arrivé était resté en retrait, ce qui avait le don d'agacer passablement le mutant...

*Charis, Kal...*

Charis était plus que de taille pour lutter contre un "simple garde", et Adam se tourna vers le garde qui menaçait Kal...sans plus de finesse que lors de son entrée en matière, Adam se porta vers le garde, lui envoyant un coup de pommeau dans le visage, aidé de sa télékinésie, afin de résumer la confrontation avec le "morveux" au plus tôt...

"Toi ne touche pas à notre noble écuyer, fichtre de gueux!!"

À son tour, vaillant et muni de son épée, Ouroboros arriva enfin des escaliers venant du rez-de-chaussée, et se précipita vers les deux hommes à terre pour les tenir en respect avec la pointe de sa lame. Sous la menace, ils restèrent à terre tous les deux, ne quittant toutefois pas leur nouvel adversaire des yeux…

Charis, quant à elle, parvint sans attirer l’attention du garde sur sa gourde à givrer littéralement les deux premières marches de l’escalier qui montait. Personne pour l’instant ne descendait, et tant mieux, mais si ça arrivait, nul doute qu’ils tomberaient comme des mouches. Le garde, s’il n’était pas soucieux de se que faisait la main à la gourde, les actions de l’autre semblaient le captiver complètement, et il jetait un regard libidineux sur la poitrine de la jeune femme, se léchant les babines. Le regard torve, il s’approcha d’elle en lui saisissant le poignet.

Du côté d’Adam et de Kalalli, les choses tournaient à l’avantage des mutants : de par son action violente, Draxx parvint à littéralement assommer son adversaire, qui failli choir sur le pauvre Kalalli, mais qui finalement vacilla et tomba tête la première sur le mur, sur lequel il glissa jusqu’à s’affaisser mollement par terre. Et pendant ce temps là, l’inuit mettait au point son illusion. La lance en main, lorsqu’il prononça son court discours intimidant, les deux hommes à terre tournèrent vers lui des yeux terrifiés. L’homme qui tenait Charis se retourna lui aussi vers Razgriz avec un effroi notable dans les yeux. Que voyaient-ils à la place du petit écuyer ? Ils ne tardèrent pas à le savoir : le garde resté au centre de la pièce venait de s’uriner dessus, et, tremblant des genoux, s’écria :

« Grands saints, C’est l’démon venu pour nous maudire ! »

Ce fut le déclenchement de la panique totale chez les gardes. Les deux hommes au sol se levèrent frénétiquement en bousculant Ouroboros, et se précipitèrent vers les escaliers. Le garde proche de Charis voulut s’enfuir par les escaliers montants, mais tomba dans le piège de Liquid : il dérapa et un craquement sinistre se fit entendre lorsqu’il retomba, inanimé, sur sa nuque… Le garde restant, voyant la déconvenue de son groupe, ne trouva rien de mieux à faire que de tomber dans les pommes…

Mis à part trois gardes inanimés au sol, donc, il ne restait plus de danger oppressant dans la pièce. Mais pour combien de temps ?

Même en simulation, les hommes restaient... Des hommes. Juliette avait été un bon professeur sur le coup. La technique de la faible femme toute mignonne était plus que redoutable. Le problème, c'était qu'après ça, Charis séchait sur la méthode à employer. Elle eut néanmoins une grimace de dégoût face au regard déplacé du garde. Non mais quel gros pervers! Il y avait vraiment des choses qui ne changeaient pas avec les siècles.


Ouroboros se jeta à son tour dans la bataille avec succès également, tout comme Adam qui continuait à envoyer voler l'opposant suivant. mine de rien, la télékinésie avait du bon! La palme revint de loin à Kalalli dont les pouvoirs plus qu'efficaces suffirent à disperser leurs adversaire en un rien de temps. Elle resta incrédule en voyant le garde devant elle essayer de fuir par les escalier, glisser en beauté et se fracasser la nuque sur le sol de pierre. Même en simulation, ses compétences étaient meurtrières. Elle releva à peine les yeux en entendant un autre garde s'effondrer inconscient. Le regard toujours fixé sur le pauvre bougre qui, à peine quelques secondes plus tôt, ne pensait qu'à la peloter... Le calme revenu, elle préféra tout de même prévenir, des fois que...

"Les deux premières marches sont... Mortelle. Faîtes attention."

Voilà. L'idée de retrouver un de ces camarades dans le même état lui provoqua un frisson d'horreur. Elle se détourna du garde, se pencha et récupéra la lance qu'elle avait prise un peu plus tôt et décida d'aller ouvrir la porte accessible ici, juste pour savoir ce qu'il y avait derrière. Ce serait bête d'aller voir plus haut et de se faire avoir au retour s'il y avait d'autres gardes dissimulés, ou de louper de l'armement ou d'autres choses potentiellement utiles.

La porte s’ouvrit sans mal sur une pièce de taille moyenne, mais à l’aspect plus décoré et confortable que la salle des garde d’où elle venait. Un bureau d’ébène trônait d’un côté de la pièce, jouxtant un siège du même bois, décoré d’un coussin pourpre. Des papiers étaient en désordre sur le bureau, et ne comportaient que des écritures à la langue illisible, du latin sans doute. Il comportait deux imposants tiroirs. Un crucifix imposant dominait toute la pièce, éclairée par une fenêtre à vitrail ouvragé représentant une scène de supplice biblique. Une garde robe occupait tout un mur en face du bureau. Sur un crochet près de la porte, une clé ancienne était accrochée. Aucune présence ici. Et aucune arme…

Adam venait de mettre un coup du plat de sa lame sur le garde qui s'effondra contre un mur, après avoir vacillé. Kalalli fut soulagé que ce gaillard s'éloigne et put enfin garder sa lance avec lui. Les autres soldats étaient totalement apeurés grâce à l'illusion collective qu'ils subissaient. C'était la première fois que son pouvoir était aussi efficace dans toutes les conditions d'utilisation. Avait-il progressé soudainement récemment ?

Tous les gardes étaient hors d'état de nuire. Certains étaient au sol, d'autres avaient fuit. Charis se dirigea vers une pièce qui était vide. En cherchant avec elle, Kalalli prit la clé qui trônait, accrochée. Ca serait moins pratique que la lance pour se défendre, mais ça serait plus utile pour avancer, paradoxalement.

Adam vérifia la situation d'un coup d'oeil, tout semblait sous contrôle pour une fois, il s'en tiraient tous plutôt bien, mais ils devaient maintenant avancer pour sauver la pucelle en détresse!

"morbleu, noble écuyer, gente damoiselle et prolixe retardataire, faisons encore fi de toute prudence pour aller de ce pas estourbir l'anglois et sauver la pucelle!!"

faisant fi de toute prudence, Adam s'engagea dans l'escalier, évitant soigneusement le piège tendu par sa camarade, prêt à en découdre avec les gardes suivants...si garde il y avait encore pour une si petite tour...

Kalalli s’empara aisément de la clé pendue au crochet par un lacet de cuir. Tout était étrangement plus calme, depuis la fin du combat. Comme si la tour n’avait pas perçu cette bataille intérieure en son sein. Ou qu’aucun garde ne restait plus aux environs.

Ce qui n’était pas vraiment le cas, puisque dans son ascension, Adam put entendre une lourde porte s’ouvrir. Une porte qui marquait la frontière entre l’étage où les mutants étaient, et le suivant. Et il put entendre des voix résonner sur les parois de l’escalier. Des voix d’anglois, et une, féminine, française…

« Avance, catin d’Orléans ! Le feu purificateur t’attend ! »

« Dieu mon Seigneur vous punira de vos pêchés, hérétiques ! Il enverra ses foudres vous transpercer, ses anges vous maudire. »

S’ensuivit une salve de rires gras, qui visiblement ne tenaient pas les paroles de la française en haute considération. Ce qui était sûr, c’est qu’ils arrivaient dans l’escalier. Et que Jehanne était sans doute parmi eux. Ouroboros était resté dans la salle précédente, à surveiller les corps inertes.

Restait à monter pour trouver Jeanne d'Arc, ce que chacun fit en évitant soigneusement la plaque de glace formée par Charis. Durant l'ascension, ils purent entendre que des gardes descendaient avec leur cible. Mais les escaliers en colimaçon n'étaient pas un lieu idéal pour combattre. D'une part, Kala serait obligé d'être en avant à nouveau et n'aurait pas en visuel l'ensemble des ennemis, ensuite s'il reculait, il les perdrait de vue alors que l'un d'eux devrait les combattre un à un.

Le plus simple était de retourner dans la pièce qu'il venait de quitter !

" Retournez vous cacher dans la pièce de la clé ! Adam Murday y cachera aussi les gardes. Moi je vais me mettre dans l'escalier en dessous de la pièce où les gardes étaient. Ils tomberont d'abord à cause de la marche glacée et je les intercepterai avec une illusion. Ensuite vous arrivez et vous les achevez ! "

Aussitôt dit, aussitôt fait, le garçon rebroussa chemin en évitant le piège glacé et se positionna sur les quelques marches de l'escalier précédent qui lui permettraient d'être légèrement en retrait de la vue des premières marcher dont la glacée.

L'embuscade, c'était encore la meilleure solution.

Bon, la clé était là, la salle ne renfermait pas de mauvaise surprise, ce qui n'empêcha pas Charis d'admirer le décor tout de même. Un superbe bureau, un beau vitrail... Bon, le crucifix était assez austère tout de même. Et dommage qu'elle ne comprenne pas un seul mot de latin. mais quelque chose lui disait que dans le tas, il devait probablement y avoir un truc genre ordre d'exécution au nom d'une certaine pucelle.

Pucelle qu'il fallait d'ailleurs rapidement sauver. Charis quitta la pièce, suivant la fine équipe et arriva à nouveau aux escaliers. Elle prit soin d'enjamber ses premières marches piégées, pour entendre plus haut, devant Adam, une série d voix, dont une féminine qui ne pouvait qu'être la jeune fille à sauver. Et là, ce fut la panique... Que faire? Attaquer à l'eau? brandir la lance?

Ouf, Kal lança la bonne idée à suivre. Sans demander son reste, elle revint sur ses pas, sauta les deux dernières marches, et se plaça dos contre le mur à la gauche des escaliers, serrant la lance d'une main tandis que de l'autre, elle s'assura que sa gourde était toujours ouverte, au cas où... De toute manière, son idée première était d'abattre la partie en bois de la lance à l'arrière du crâne d'un des garde à la première opportunité pour l'envoyer au pays de Morphée.

Adam allait s'élancer avec toute la fougue dont il pouvait faire preuve, mais la voix de Kalalli le rappela à ce qui lui sembla sur le moment être la réalité...

ne se lassant pas d'apprécier la finesse des détails des simulations, Adam se laissa glisser vers la pièce un sourire accroché aux lèvres...le jeune inuit semblait prendre confiance en lui, plus qu'il ne l'avait vu jusque là...

*je ferais mieux de rester en interposition...*

Adam n'avait pas une confiance absolu en ses talents de bretteurs, mais dans la situation actuelle, il se sentait le devoir de rester face au danger devant la damoiselle et l'écuyer...

il se posta de manière à pouvoir entrer au contact en premier, sur la droite de l'escalier, hors de vue des gardes...

*et si c'est la jehanne qui glisse?*

pensant au dernier moment au pire scénario, Adam se préparait à parer aux assauts, anticipant l'usage de son pouvoir pour empêcher la demoiselle qu'ils devaient sauver de se briser la nuque en glissant sur les marches...

Le piège visant à accueillir cette nouvelle fournée de gardes était prêt à refermer ses mâchoires sur le contingent d’anglois qui descendaient les marches en compagnie de la prisonnière. Ils arrivèrent ainsi bien vite en bas des escaliers, sur les deux marches glacées qui avaient sonné le glas de quelques hommes d’armes avant eux. Mais curieusement, cette fois, personne ne tomba dans le panneau. Les deux gardes qui formaient l’escorte de tête aperçurent rapidement les cadavres et hommes inanimés qui jonchaient le sol, et repérèrent avec une certaine efficacité le givre s’emparant de la pierre des marches.

L’homme qui suivait était un évêque, à en juger par sa robe mauve et son callot associé. Voyant la scène, il s’écria :

« Sorcellerie ! La Catin française nous montre son œuvre maléfique ! Brûlons-là au plus vite ! »

Mais les gardes étaient plutôt de l’avis de fouiller la pièce. Passant par-dessus le piège de gel, ils débarquèrent dans la pièce. Le premier fut accueillit par une lance droit sur le casque. Le bois de la lance craqua sur sa pièce d’armure, et le soldat recula vers le mur opposé, proche de Draxx ,un peu sonné mais pas assommé. Le second garde à débarquer, voyant son allié ainsi touché, dégaina une épée et la pointa directement vers Charis…

Suivirent bientôt l’évêque, directement suivi d’un garde tenant la Pucelle d’Orléans enchaînée. Elle avait le regard fier, malgré ses entraves douloureuses, et ses habits dépareillés, laissant plus qu’entrevoir sa féminité, et ne lui laissant que peu de dignité. Deux autres gardes fermant l’escorte étaient encore dans les escaliers, prêts à intervenir.

La situation se passa relativement mal comparé au plan initial. Les gardes avaient remarqué le gel à cause des corps de leurs prédécesseurs et s'étaient donc tout naturellement méfié de ce qui leur arrivait.

Des gardes et l'évêque commencèrent à entrer, avec la jehanne traitée comme un animal. Kalalli encore caché décida d'agir immédiatement, en se montrant tandis qu'il lançait une illusion terrifiante (ajout de personnages, changement de lieu complet) à ses ennemis, Jehanne exceptée.

" L'armée de Dieu protège ses enfants ! Relâchez là où nous vous châtierons dans le royaume du Malin ! "

Armé de sa lance, et l'illusion lancée, il espérait que sa phrase prononcée sur un ton des plus menaçant fasse un effet le temps de se débarrasser de l'avant du cortège.

l'occasion était trop belle pour se permettre de la laisser passer, Charis avait attaqué proprement l'un des gardes et attiré l'attention, laissant entrer celui qui devait de toute évidence être le ciment de ces gardes...

s'avançant sans hésitations, Adam lança un Jab ravageur de toutes ses forces vers la tête de l'évèque, esperant l'assomer du plat de sa lame, conservant en réserve son pouvoir pour dévier les coups qui ne tarderaient pas à pleuvoir...

"hardi compagnons! sus à l'anglois!"...

remarquant l'avatar choisi pour jehanne, Adam se demandait si on pouvait tomber amoureux d'un hologramme...

Le craquement de la lance n'était pas pour rassurer Charis qui se retrouva l'instant d'après avec la pointe d'une épée sous le nez, alors qu'il ne lui restait qu'une partie d'arme entre les mains. Hem. Bon. Comment ce sortir de ce mauvais pas? D'autant plus que le second garde n'était pas assommé. Elle avisa rapidement les deux adversaire tandis qu'Adam s'élançait en avant. Tant qu'à faire... Autant y aller dans le tas.

Charis se baissa dans l'idée d'esquiver la lame, donna un coup contre l'épée avec ce qu'il restait de sa lance pour la dévier, et afin d'assurer un peu plus son coup, elle se jeta, bras en avant, contre la taille du garde pour le faire chuter en arrière. Pendant ce temps, elle tâcha de diriger une partie de ce qui restait de sa gourde dans l'air, espérant qu'avec la confusion personne ne remarquerait que ça venait d'elle. Elle ciblait les yeux du second garde pour y geler une partie de l'eau. C'était cruel et bien sadique, mais ça aurait peut-être le mérite de le mettre entièrement hors du combat. Pour autant qu'elle réussisse son coup.

Le garde qui avait reçu la lance de Charis sur la tête était vraiment malmené. Sans avoir pu reprendre son souffle ou ses esprits, il venait de se prendre un nouveau coup à la tête, du plat de l’épée d’Adam, qui le renvoya à l’expéditeur, mais dans un bien plus piètre état. Il tomba littéralement entre Charis et le garde qui la menaçait de son épée, assommé par le coup de Draxx, qui n’avait même pas utilisé son pouvoir. Et ceci aida même Liquid dans son entreprise. Le garde à l’épée, perturbé par la chute de son collègue, ne put ajuster une frappa avant que la jeune femme ne se jette littéralement sur lui, l’entraînant dans sa chute. Elle se retrouva bien vite à califourchon sur lui, alors qu’il avait lâché son épée sur le sol de la pièce, choqué et déboussolé.

L’eau qui restait dans la gourde de Charis avait filé droit vers le visage du garde qui maintenait Jehanne avec ses chaînes. Elle lui éclaboussa les yeux et se figea à l’instant, avant de se teinter d’une teinte rouge sang… Le gel avait crevé les yeux du garde, qui lâcha prise pour se tenir le visage dans un hurlement de douleur et d’effroi.

L’illusion de Kalalli fit le reste… les deux derniers gardes valides manquèrent de choir sur leur séant, dans les escaliers, lorsqu’ils virent arriver sur eux un ange protecteur nimbé de lumière fondre sur eux avec une épée vengeresse et divine. Ils coururent à l’étage du dessus se séquestrer dans la pièce qu’ils venaient de quitter en poussant des cris de déments…

Il restait toutefois un ennemi, sur qui l’illusion de Kalalli ne semblait pas faire effet : l’évêque n’était pas sous le charme, et fustigeait l’inuit du regard.

« Démon ! Sorcier ! Vade Retr… gurgh ! »

Jehanne venait de se saisir de l’homme d’égliseà la gorge à l’aide de ses chaines, et le maintenait contre elle en l’étranglant. Elle embrassa la salle du regard.

« Qui que vous soyez, anges libérateurs ou sauveurs divins, il faut retrouver l’épée de notre Père, l’armure de mon Roy et l’étendard de ma Pureté ! C’est l’évêque qui me les a enlevés. »

Au dehors, par les meurtrières, vous pouviez tous entendre une rumeur monter. Des cris citoyens qui clamaient en cœur un nom :

« Jehanne ! Jehanne ! Jehanne ! »

Les gardes en poste au rez-de-chaussée de la tour formaient un mince filin de sécurité devant cette foule en colère, menée par un détracteur que vous connaissiez bien : le surnommé La Hire, Etienne de Vignolles. Il avait soulevé le peuple français de Rouen contre l’envahisseur anglois, pour Jehanne. Par Jehanne.