[EVENT]Le lac gelé (nuit)

Une vaste étendue d'eau gelée bordée d'une rangée d'arbres. Idéale pour patiner ou s'amuser à glisser... Mais attention aux pyrokinésistes et thermokinésistes farceurs... Le plongeon risque d'être douloureux !

Quinze minutes avant le nouvel an. Avant l'année 2109, celle de ses vingt ans. Déjà. Ou à peine. Ken avait l'impression que le Temps devenait fou depuis son arrivée à l'Institut : il n'était là que depuis une année à peine environ, mais il avait déjà tellement vécu qu'il semblait qu'il avait survécu à deux vies ici, voire même plus.

Son regard s'attardait sur le lac gelé, propice au hockey ou au patin à glace ; il n'en avait pas vraiment envie. Il avait quitté la fête pour se retrouver un peu seul, pour laisser ses pensées divaguer comme il le faisait à chaque changement d'année.
Ce n'était pas quelque chose qu'il aimait, en réalité. Le bilan qu'il accomplissait sur l'année écoulée n'avait pas toujours été flatteur et il en gardait quelques mauvais réflexes. Il avait débuté cette mélancolie après la disparition de son père, et sa mère n'avait jamais voulu le contrarier sur ce point. Rachel avait eu plus de mal mais elle avait aussi compris ; c'était une perle.

Seul, dans la nuit, le jeune homme méditait, un verre de jus de pomme à la main. Il était habillé avec un gros blouson sur un pantalon chaud et une chemise blanche, pour la fête. Son nez avait déjà rougi et il avait plus envie d'un chocolat chaud que d'un jus, mais ça serait pour après. Là, il allait passer encore une demi-heure ici avant de retrouver les autres, qui n'auraient sûrement même pas découvert son absence - en dehors de Rachel, bien sûr. Du moins, si personne ne venait à le découvrir ici...

Il allait être minuit, ça allait bientôt être une nouvelle année et au lieu d'être dans le chalet avec les autres pour fêter ça, Jay volait délicatement au-dessus du lac. C'était le deuxième nouvel an à l'Institut et il ne s'y habituait pas. Un tas de choses était arrivé, plus ou moins positive, mais là, il n'était pas totalement à la fête. S'il pouvait échanger tout ça, il ne serait pas contre le fait d'être en Angleterre, avec ses parents, autour d'un repas bien chiant. À la place, il était seul au-dessus d'un lac, avec un Ken pas loin.

**Ken? Mais qu'est-ce qu'il fout là lui?**

Il le vit au loin, un verre à la main, habillé pour la fête, comme il l'était lui aussi, enfin, il avait une chemise, sous la grosse veste. Il se rapprocha donc, en volant toujours, sans faire de bruit donc et se mit à quelques mètres à côté de lui, regardant droit devant lui. Ken était un "vieux" de l'Institut, un des rares qui avait traversé les mêmes trucs que lui et pourtant, il ne s'en était jamais rapproché. Il avait là une occasion même s'il ne savait pas du tout quoi dire.

-Salut.

Il l'avait déjà vu dans la soirée, mais au moins, il manifestait sa présence. C'était un "salut" simple et discret, pour une fois, il n'en avait pas fait des tonnes ni même montré son grand sourire niais, il était calme, pour une fois. Il ne savait pas quoi dire du tout par contre.

-Il faudrait qu'on ait un lieu comme ça à l'Institut, on connait rarement un calme pareil...

Le fait de parler brisait presque trop ce calme, mais rester à ne rien dire, il ne savait pas encore faire.

La fête n'intéressait pas le brésilien. Les nouvels ans en famille n'avaient jamais été une chose qu'il avait souvent pratiqués. Il faut dire que pour lui chaque année avait toujours été plus ou moins similaires les une aux autres, il fallait trouver un moyen de manger. Jusqu'a ce qu'il rencontre ses amis antimutant et ses chasses aux traitres mutants du nouvel an.

Mais depuis sa mutation, l'avenir lui faisait peur. Ces pouvoirs, cette école, certains pouvoirs d'autres élèves. Mais faire trembler le sol d'un coups de pied n'était pas une chose facile a gérer. Surtout quand on déclenchait involontairement une petite avalanche après une chute de trottinettes de montagne.

Discrètement, il avait quitté la fête en prenant son appareil photo. Cette nuit, il n'allait pas chasser les faux mutants avec ses amis brésiliens. Il allait chassé les vrais mutant qui d'isolés afin de les prendre en photo pendant un moment de solitude. Il se disant que ça lui permettrait de mieux les comprendre et de se comprendre lui-même.

Sa première proie auto-désignée fut Ken, qui partit tel un voleur s'exiler dans son coin. il le suivit discrètement jusqu'au lac et se cacha derrière un arbre avant de photographier l'expression pensive du mutant.

Matéo se demandait bien à quoi il pouvait bien penser comme ça. Seul dans la nuit en sirotant en verre de sirop par ce froid intense. D'ailleurs le brésiliens eut un pensée pour sa fourrure qui lui donnait une protection supplémentaire en plus de son manteau de ski enfilé à la hâtes au dessus de sa tenue de fête, de son bonnet troué pour laisser passer ses cornes et de son écharpe largement enroulé autour de son visage pour se tenir chaud.

Tournant la tête, il le vit flottant sans bruit au dessus du lac, éclaire simplement à la lueur de la lune. Matéo sourit, et zooma au maximum afin de prendre l'expression concentrée et détendue de Jay qui s'approchait sans bruit de Ken.

Puis arriva le salut, ce mot à lui seul venait de briser la magie de se moment de solitude entre les deux Mutants. Matéo soupira en regardant le résultat des photos qu'il venait de prendre en rafale.

Matéo se préparait à s'en aller. mais il préféra rester un peu. L'appareil Photo prés a mitrailler la suite des évènements, il hésitait à l'idée de se dévoiler auprès des deux garçons qu'il connaissait à peine

"Je pense pas que beaucoup apprécieraient ce type d'endroits."

Ken avait été surpris de l'arrivée de quelqu'un. Il s'imaginait que tout le monde s'amusait à la fête, que ses camarades s'éclataient totalement à préparer le changement d'année. Il n'avait pas songé que quelqu'un vienne le trouver ici et engage la conversation. Ca dénotait quand même soit un grand élan de solitude partagé, soit une envie de voir s'il allait bien - deux choses qu'il ne connaissait pas vraiment chez ses camarades.
Au fond, même s'il espérait être apprécié, il n'était pas certain que beaucoup étaient vraiment intéressés par lui au point de sacrifier quelques minutes de fête. Ou alors il se faisait des films et se perdait dans des océans de paranoïa, c'était tout aussi possible.

O'Connell fut aussi surpris de l'identité de cette personne : Jay. Il l'appréciait, voulait le connaître plus mais n'avait jamais eu l'occasion de vraiment discuter avec lui. Pourtant, ils étaient à l'Institut depuis longtemps et avaient beaucoup vécu - mais pas forcément ensemble. Ils avaient traversé beaucoup de grandes crises mais sans jamais en discuter ou partager à propos de tout ça.

Ce n'était pas forcément leur genre, pensa-t-il. Il sourit légèrement en se tournant vers son camarde. De façon surprenante, il était content que ça soit lui qui soit venu le trouver.

"J'ai un peu de mal à imaginer nos camarades vouloir du calme pour se reposer et réfléchir. J'ai plus l'impression que beaucoup veulent se réfugier dans le bruit et l'hyper-activité pour essayer d'oublier tout ce qu'ils vivent... et je trouve ça normal. Moi-même, je fais ça mais... ouais, un endroit comme ça, ça serait bien. Mais il faudrait l'interdire à certains..."

Son sourire disparut malgré sa volonté de faire bonne figure ; il était un peu las. Le changement d'année était vraiment une période difficile pour lui et il n'arrivait pas à faire bonne figure. Il soupira avant de regarder le lac d'un air absent, les paroles s'échappant de sa gorge avec un ton un peu morne.

"Je suis pas très... joyeux, ce soir. J'aime pas le nouvel an. Faire le bilan... penser à l'avenir... ça m'a jamais réussi... trop de souvenirs. Trop de mauvais souvenirs."

Fury ne savait pas pourquoi il s'épanchait autant. Peut-être parce qu'il faisait confiance à Jay. Peut-être parce qu'il avait besoin de parler... et de faire confiance.

Alors qu'il pensait qu'il allait se retrouver dans un silence total, Ken se mit à lui parler. Bien sûr, il n'avait pas totalement tort sur le fait qu'un lieu pareil ne plairait pas à l'Institut ou alors, il plairait tellement que tout le monde s'y retrouverait et qu'au final, il ne serait plus si silencieux que ça. Les joies de l'Institut, en somme.

Il fut surpris de voir un sourire sur le visage de Ken, celui-ci semblait content qu'il soit là, l'inverse aurait pu être marrant aussi et se finir dans un combat sur le lac, mais pas pour ce soir à première vue. Cette nuit semblait plutôt être celle où Ken parlait, calmement, sans faire de plan, sans trop réfléchir, une bonne nuit, du niveau de Jay...

-De toute façon, un lieu calme serait vite perturbé à l'Institut alors autant oublié l'idée. Le lieu le plus calme, ça doit être la Salle des Dangers, c'est dire...

Une petite blague, comme d'habitude, son pote était las, il fallait tenter de lui remonter le moral, même si en réalité, il ne faisait qu'exprimer ce qui lui pensait aussi. Depuis quelque temps, il doutait de ce que l'Institut lui apportait, bien sûr il était plus fort, plus puissant et les mutants étaient presque accepté, mais cela avait coûté cher, trop cher.

-Il y en a des bons aussi, c'est ce que j'essaie de faire, ce que tout le monde essaie de faire... On a perdu des gens, des tas d'amis, certains sont juste partis, d'autres...

Il ne finit pas sa phrase, ce mot était trop dur à dire, "mort", surtout lorsqu'il parlait de personne qu'il avait côtoyé, avec qui il avait parlé, prit le petit-déjeuner et autre...

-En fait, ceux qui font la fête, je ne pense pas qu'ils essaient d'oublier, je pense juste qu'ils essaient de profiter à fond de ce qu'ils ont, pour le moment. Ouah, j'en viendrais presque à être d'accord avec Georgia et toutes les bêtises qu'elle fait...

Sacré retournement de situation pour celui qui avait tout fait pour la rabaisser, sans jamais y arriver parce qu'elle était meilleure que lui pour ça.

Jay jeta un coup d'oeil vers le chalet, le lieu où était la fête puis lança un coup de sonde télékinétique, pour ressentir tout ce qu'il y avait autour de lui, pour sentir qu'il y avait quelque chose, qu'il n'était pas seul. Bien sûr Ken était là, mais ils étaient encore plus seuls, seuls anciens, seuls à vouloir se souvenir... Il ressentit quelqu'un d'autre, semblant assez...massif. Il ne savait pas qui c'était, mais la personne ne semblait pas leur vouloir du mal, il regarda juste dans sa direction, pour lui montrer qu'il l'avait vu puis retourna vers Ken.

-Tu as déjà parlé de tout ça à Rachel? Après tout, elle est là depuis plus longtemps, elle a peut-être un autre point de vue...

Il ne savait pas pourquoi il lui avait parlé d'elle, sûrement parce que lorsqu'on pensait à l'un, on pensait rapidement à l'autre, c'était le seul couple "stable" de l'Institut.

Matéo resta a l'écart, témoin privilégié d'un moment de calme entre deux vieux baroudeur de l'institut. D'ailler il se demandait parfois si ils n'avaient pas été livrés en même temps que les meubles... Surtout Jay qui semblait avoir connu tout le monde.

Se servant du zoom de son appareil, Matéo voyait chaque détail de atterrissage de Jay en passant par le début de discutions. Matéo reprit une photo en voyant l'air grave de Ken et de Jay. Il en déduit rapidement que tout n'était pas rose à l'institut. Suffisait de voir les pierres tombale avec des noms tels que Lyu Nan Quan, Gabriel Layne, River Smith, Enzo Pesco, Myou Kinzoku et tant d'autres. Des noms qui ne disait absolument rien au satyre. Seul Olivier Fleury lui disait quelque chose, uniquement en tant que fondateur de l'école. Mais il faut bien avouer que l'inscription sur la stèle mortuaire y était pour quelque chose.

Matéo soupira en se disant qu'il aurait bien voulu qu'on lui raconte l'histoire de ses élèves, ce qu'il avaient subit. Pourquoi ils étaient morts, Les élèves de l'institut parler rarement du passé, pourtant ils semblait souvent penser. Du moins, Matéo en avait l'impression.

Alors qu'il prenait une photo, Matéo vit Jay regarder dans sa direction en lui faisant comprendre qu'il l'avait repérer. Lentement, le satyre baissa son appareil en soupirant et en disant a voix basse en reprenant un de ses vieux réflexes pour qualifier ses semblables.

"Foutus mutos! pas moyen passer inaperçu!"

Matéo hésita, il n'avait pas trop envie de les déranger dans leurs réunion de vieux globes trotteurs, il soupira de nouveau et s'avança en écartant une branche, l'appareil photo pendouillant autour du cou. Il s'avança vers eux en souriant avant de laver la main droite en l'agitant timidement avant de dire avec son anglais à l'accent brésiliens trés pronnoncé.

" Salut! Vous faisez pas la fête? Endroit Magnifique, je viens prendre photos, pour souvenir!"

"Non."

La voix de Ken était lourde. Il appréciait de parler ainsi à son camarade mais le sujet n'était pas joyeux. Il était fatigué, mais pas physiquement : il avait l'impression de porter le monde sur ses épaules, mais comme toujours il en faisait trop. Pour autant, il s'empêchait d'en dire trop et ne délivrait que quelques bribes à Jay, mais c'était déjà beaucoup pour lui.

"Rachel..."

Il soupira. Pouvait-il lui faire confiance ? Bien sûr. Pouvait-il tout lui révéler ? Peut-être. Non pas par manque de foi en Jay, mais plutôt par difficulté de mettre des mots sur ses émotions et ses difficultés.

"Rachel ne parle pas beaucoup, étonnamment. Je veux dire... elle parle énormément, tu le sais, mais elle ne parle pas beaucoup d'elle-même et de ce qu'elle ressent. Elle... je l'aime, tu sais, j'ai jamais rencontré quelqu'un comme elle. Mais elle n'aime pas se livrer, elle a des difficultés à parler de son passé et de ce qu'elle peut ressentir. Je... je crois qu'elle a vécu beaucoup de choses difficiles. Alors..."

O'Connell savait ce qui était arrivé à la jeune femme mais il ne voulait pas le révéler à Sirian. Il lui faisait confiance mais certaines choses devaient rester entre amoureux.

"Alors pourquoi je lui dirais tout ça ? Ca risquerait de la gêner et elle replongerait dans ses difficultés. Oh, bien sûr, on a parlé de la douleur, de nos... pertes..."

Sa voix s'étrangla presque mais il se reprit rapidement.

"On a communiqué là-dessus, on communique beaucoup. Mais... de ça... je veux dire, du mal-être, de la difficulté d'être à l'Institut et tout... ça serait difficile. Elle a trouvé en l'Institut un endroit parfait pour panser ses blessures et se reconstruire. Alors... alors je ne veux pas critiquer la place où la femme que j'aime est devenue celle qu'elle est et qu'elle veut devenir."

Il but une gorgée de sa boisson avant de reprendre, regardant maintenant son camarade.

"Et toi ? Tu en as déjà parlé à quelqu'un ?"

Un léger sourire apparut puis disparut de son visage alors qu'il portait à nouveau ses yeux sur le lac gelé devant eux.

"J'aime l'Institut, Jay. J'y suis chez moi, j'y suis heureux et je deviens ce que je pourrais devenir. Mais... mais l'Institut a vu tant de morts, depuis mon arrivée. Je... je me souviens même pas de tous les JustiX. Les images d'Enzo, de Gabriel, de Milan et de tous les autres sont bloqués dans mon esprit, mais... seulement celles de leur mort."

A nouveau, sa voix se troubla quand il parla de leurs trépas.

"Les moments joyeux... les rires... c'est moins présent. Quand je pense à l'Institut, je vois plus le cimetière que le foyer. Et... et ça me rend triste. Parce que je sais que quoique je fasse, ça continuera encore quelques temps : si ça disparaît, beaucoup de sang coulera encore pour ça. Et... et peut-être que ça sera des gens que j'apprécie plus. Peut-être Rob'... peut-être toi... peut-être... elle..."

Fury laissa son regard rêvasser mais Matéo arriva à ce moment-là. Il se reprit un peu pour faire bonne figure.

"Salut. La fête n'a pas besoin de nous pour l'instant. Des photos ? Bonne idée. Tu as pris le lac ?"

Ken continuait à parler sérieusement alors que Jay ne s'y attendait pas. C'était étonnant comme le type super intelligent, mais qui semblait souvent dans son coin pouvait en fait être... normal. Ça faisait pas mal de temps que Jay n'avait pas parlé aussi sérieusement à quelqu'un de l'Institut, c'était bizarre.

-Pour Rachel, je dois avouer que, même si ça fait longtemps qu'on est à l'Institut, je lui ai rarement parlé en fait, mise à part les petits trucs habituels, comme avec n'importe qui. Je me suis rarement rapproché des autres membres de l'Institut, depuis plusieurs mois en fait...

En comparaison de Georgia ou de Kanata, il devait presque paraître peu sociable en réalité, bien sûr, il plaisantait parfois avec les autres et pouvait traîner avec les membres de son équipe, mais ce n'était jamais rien de très sérieux. Par conte, il ne savait rien de Rachel, Ken venait de lui apprendre certaine chose, mais il savait que ça ne le regardait pas, tout le monde à l'Institut avait des choses dont il ne fallait pas parler.
Matéo arriva et Jay le salua d'un simple signe de tête, surtout qu'il l'avait déjà vu, enfin plutôt ressentit. C'était un nouveau, du moins, par rapport à eux, et il ne connaissait sûrement pas grand chose de l'histoire de l'Institut, pour autant Jay ne voulait pas arrêter de parler. Se souvenir des autres était aussi un moyen de les garder avec eux même si Ken semblait vouloir parler d'autres choses, Jay voulait continuer.

-Tu sais, tu as presque de la chance de les avoir oublié, je m'en souviens, de tous ceux avec qui j'ai pu être à un moment ou à un autre... Même chez les StryX, à l'époque, Jake et Amélie qui ont rejoint les Unders, Laura, Josh, Kirsten et Iacobo qui ont quitté l'Institut sur un coup de tête, Jimmy qui a dû rejoindre ses parents sans qu'il ait pu revenir depuis... Sans parler des coloc, Nan', Alexander et Roscart... Chez les KozaX, Niko est parti aussi... Je m'en souviens et parfois, je crois être le seul à le faire...

Jay regarda le lac, plongeant dans ses souvenirs sans bouger. C'était la première fois qu'il parlait ouvertement de ça et il comprit presque pourquoi Anna semblait toujours être ailleurs, elle était presque la mémoire de l'Institut, elle avait vu tellement de monde et elle en parlait à peine.... Était-ce à son tour de faire ça? Pourtant, il fallait qu'il regarde vers l'avant.

-Il ne faut pas voir l'Institut comme un cimetière, mais comme une école, tout simplement, certains restent plus longtemps que d'autres, tout simplement. On sait où se trouvent certains et sinon, y a de quoi les retrouver. Je pense que le jour où je partirai, je tenterai d'en revoir certains. Peut-être qu'Ivy et Sven ont fait fortune ou que Iacobo est devenu quelqu'un de bien... On a encore du temps devant nous pour le savoir.

Jay mit un autre coup de sonde télékinétique, pour voir s'il n'y avait pas une quatrième personne dans les parages, mais il ne ressentit personne, il n'était que tous les trois, donc un nouveau qui devait se demander de quoi il pouvait bien parler.

-Et puis, suffit de regarder les nouveaux, ils se sentent bien à l'Institut, suffit de faire pareil, pas vrai Matéo?

Il se tourna vers celui-ci en lui souriant de son habituel sourire niais qu'il faisait n'importe quand, pour ne pas se montrer sérieux.

Gilles n’avait pas trouvé de fille à embrasser durant la minute fatidique. Il avait bien pensé à Georgia ou Kanata déguiser en Georgia mais il se tapa vite la joue afin de chasser ses idées pour le moins étranges. Il n’avait plus qu’à se consoler avec sa deuxième passion, le hockey. Il pouvait passer la dernière minute de cette année en patinant sur un lac gelé, il avait eu bien pire comme réveillon. Notamment il y a cinq ans où sa tante Françoise lui avait vomi dessus…trop de champagne pour oublier son récent divorce…

Il courra donc patin à la main en direction de la patinoire naturel. Il fut freiné dans son élan par trois silhouettes au loin.

*Oh merde c’est qui ça ? Des types de pyramide ? Ou trois jolies québécoise alcoolisée en manque d’affection ?*

Lorsqu’il fut assez près pour distinguer les visages il ressentit quelque chose de bizarre, un soulagement-déception un véritable ascenseur émotionnel.

« Vous en tirez des tronches, vous aussi vous n’avez pas de… » *Je suis con il y a Ken c’est pas pour ça, pfff il dégoute lui* « Bref, en plus on a pas idée de venir ici à cette heure… »

Il se rapprocha du lac et enfila ses chaussures de glisse en ajoutant :

« Bah quoi j’ai pas eu le temps d’en faire cet aprèm… »

Il s’élança ensuite sur la piste et là c’était le bonheur, genre ouh yeah mais vraiment OOOUUUH YEAH !

Ken allait répondre à Jay, allait lui parler de ses doutes et de la souffrance d'oublier ceux qui avaient comptés pour lui, mais l'arrivée de Gilles l'en empêchait. Il n'avait rien contre son collègue JustiX mais pouvait difficilement se confier en présence de plusieurs personnes, surtout des gens avec qui il avait peu de liens.

Il soupira : ça l'embêtait de couper leur discussion à cause de la présence de leurs camarades. Ils avaient envie de s'amuser et de passer du bon temps, mais apparemment ce n'était pas le cas pour Sirian, qui semblait aussi avoir besoin de parler.
Que faire alors ? Partir ? Rester ? Feindre encore que tout allait bien alors qu'il n'en avait pas la moindre envie ?

De longues secondes passèrent, avant que le jeune homme ne prenne sa décision et parle calmement.

"Je vais faire un tour... besoin de marcher un peu. Jay, ça te dit... ?"

Sans un regard en arrière, O'Connell se mit alors à marcher vers le chalet.

Autour du chalet.

(Désolé pour l'attente, j'avais pas vu la réponse de Jay)

En arrivant vers les deux Mutant, Buck eut la désagréable impression de géner. il eut une petite moue qui signifier qu'il comprendrait si on ne voulait pas lui. Il essayait pourtant de comprendre ce qu'il se disait et a la remarque de jay sur son sentiments d'être dans l'institut, Matéo haussa les épaules en disant simplement.

" Oui, c'est vrai, on y est bien!"

Matéo allait répondre pour les photos, et essayer de faire plus ample connaissance, mais il fut interrompu par l'arrivée de Gilles qui se mit a faire du patin a glace. Il tourna la tête vers les autres en soulevant un sourcil d'étonnement.

Mais Ken ne semblait pas vraiment avoir envies d'être accompagné et il proposa a Jay de s'exiler tout les deux. Matéo se contenta de sourire en disant

" Fesez gaffes... On sait pas ce qui traine ici. Je reste avec Gilles."

S'approchant d'un rocher, il y posa la main pour l'effriter et récupérer deux gros morceau de caillou. Continuant de les effriter, il les tailla en forme de semelles ronde plate et les posa sur le glace. Marchant dessus, il les colla a ses sabots en se servant de sa télékinésie sur la pierre pour s'en servir de patin en se soulevant légèrement du sol. Avant de rejoindre le mini colosse en patinant comme il pouvait.

(HJ: désolé du retard, j'étais persuadé que c'était à Gilles de poster, je sais pas pourquoi...)

Matéo confirma à Jay qu'il se sentait bien à l'Institut, mais alors qu'il voulait poursuivre la conversation, ou plutôt savoir si Ken voyait encore l'Institut comme un cimetière, Gilles débarqua. Il semblait être là pour s'amuser, il n'avait pas tort en réalité, c'était un jour de fête normalement. Même si Ken et lui n'avaient pas vraiment la tête à ça. CE premier le montra d'ailleurs assez rapidement en décidant de partir et en invitant Jay à le rejoindre. Il jeta un dernier coup d'oeil à Gilles, puis à Matéo qui allait le rejoindre.

**besoin de faire un tour? Plutôt besoin de s'évader je dirai...**

Jay usa de sa télékinésie pour décoller un peu, histoire d'être à quelques centimètres au dessus du sol et se dirigea à la suite de Ken, vers là où il allait.

Autour du chalet

L’arrivée de Gilles fut fort bien accueillit par Ken. Par chance aucun télépathe dans les environs pour entendre les pensées furieuses du canadien.

*Mais genre le %@*$#! Ouai bah c’est ça barre toi et le dit pas surtout que je te gêne !*

Jay suivit le ténébreux sans ajouter un mot, Matéo lui se préparait à entrer en piste pour jouer les baby-sitters visiblement. Par chance, une nouvelle fois décidément, le canadien pourrait expliquer la couleur rouge vif de ses joues à cause du froids et non pas parce que…

*Je te jure c’est quoi ce comportement ? Mon dieu je suis trop grand, trop beau, trop intelligent… et surtout j’ai une copine trop belle et sympa mais j’arrive à me créer des problèmes existentiels qu’il faut que je confie à Jay au fin fond du Québec ! RAAAAAAAAAHHHHHH ! Ca m’énerve !*

Le mutant ne se rendit pas tout de suite compte mais il était désormais bien loin du bord. Il revient sur ses glissades pour chercher le Lex qui sans nul doute ne possédait pas de grand talent de patinage au vu de son air gauche.

« Désolé amigo, moi je viens d’une famille où à peine tu sais marcher il t’amène à la patinoire… j’oublie que ce n’est pas partout comme ça… cool tes patins bio ou sauvage. Ouai sauvage ça sonne mieux. »

Pas facile de se tenir en équilibre sur deux de rochers, Pourtant, il fallait bien un début a tout et faire avec les moyen du bord. Enfin, il avait de l'entrainement pour gérer son équilibre. Rien que de marcher sur du carrelage avec ses sabots était une galère sans nom. Mais il se dit que prévoir de quoi le stabiliser ne serait pas de refus en plus il devait se concentrer comme un malade pour se servir de sa télékinésie sur la pierre et restait stable.

Arrivant tant bien que mal, Matéo rejoignit le canadien en filant a la vitesse affolante d'un escargot constipé. Celui-ci l'acceuillit en lui apprenant qu'il était quasiment venu au monde sur des patins. Matéo sourit en répondant.

" Au bresil, on a pas de neige, j'ai jamais patiné ou fait du ski. Mais je dirais plutot que c'est un patin... euh... Prairie storique. Tu sais les hommes des cavernes. Tu fais pas la fêtes avec les autres?"

Les défauts de prononciation de son camarade décrochèrent un sourire à Gilles. Il tenta ensuite de rectifier en articulant bien :

« Pré-his-to-ri-que, moi je ramerai bien plus que ça pour parler portugais. Surtout le roulement de vos r là, je sais pas comment vous faîtes. »

Pour la deuxième partie de la question le canadien leva les yeux au ciel pour admirer les étoiles et surtout pour fuir le regard de son camarade. Il n’avait pas envie de savoir si celui-ci serait moqueur, peiné ou indifférent à sa réponse :

« Bof, j’irai après le décompte de minuit sûrement… les embrassades ce n’est pas trop mon truc. Pas de copine, pas de sensibilité au contact, pas d’intérêt… Puis j’avais besoin de décompresser, on est là pour ça, je faisais souvent du patin ou du skate avant l’apparition de mes pouvoirs. Et toi tu fais généralement pour te vider la tête ? Du shopping ? Ouai je suis sûr que c’est ton truc… » Fit-il en posant à nouveau les yeux sur l’hybride.

Matéo répéta pour lui même en se posant sur la glace après que Smach l'ai corrigé. tout en s'étonnant de sa remarque sur son accent

"Pré-his-teo-ri-que...Préhistérique... Rouler les "r"? Bah ça ma langue, ça naturel... Tu pourrais apprendre le portugais. Je t'appre...!"

Vu le pouvoir de Gille et comme la langue était un muscle, il devait être trop doué pour se servir de sa langue. Alors apprendre le portugais ne devait pas être trop compliqué. Il était trop fort ce Gilles. Mais il n'eut pas trop le temps de répondre car déja le canadien lui expliquait pourquoi il était là tout en regardant le ciel.

Matéo en fut un peu surpris. Regardant dans un premiers temps Gilles il cligna les yeux dans le vide essayant de bien comprendre ce qu'il lui disait. Il avait un peu tendance a parler trop vite. Mais Buck se disait que c'était à lui de faire des efforts et décida de bien se concentrer pour sa réponse ne sachant pas trop quoi répondre en définitive.

"Ah mais... tu sais... euh il ya surement une fille seule qui attendant que... Sinon je me détens en prenant d..."

Matéo était tellement concentré qu'il en oublia qu'il était en équilibre sur deux cailloux et il faiilit se retrouver les cornes plantés dans la glace. Mais il se rattrapa en s'accrochant a Gilles en espérant qu'il soit assez fort et stable pour le retenir.