[OnyX 8.2.3] Capitol's Defenders (Adam)

Le 17 mai… Journée fatidique, s’il en était. Maints malheurs étaient prévus ce jour, maintes menaces avaient été faites, sur Washington. Et deux équipes complètes avaient été dépêchées sur le terrain. Les OnyX étaient l’une d’elles. Ils avaient pour mission de défendre la Chambre du Sénat américain d’une potentielle attaque terroriste assez obscure, et non revendiquée.

C’est pourtant le cœur léger qu’ils s’étaient rendus jusqu’au Mall de Washington, sur les grandes pelouses du Capitole, afin d’y partager un pique-nique d’équipe d’avant-mission. Celui-ci s’était bien passé, et ils avaient appris à faire connaissance entre eux et avec leur professeur.

Mais l’heure du début de leur mission approcha bien vite, et Clark dut abandonner son équipe pour rejoindre son propre post d’observation, dans la salle de surveillance. Chaque petit sous-groupe s’en alla donc à son poste également : Charis et Kalalli à l’avant du bâtiment, pas loin de l’endroit où ils avaient pique-niqué. Dominico et Miyabi étaient à l’arrière, eux, toujours à l’extérieur. Adam et Leah étaient désormais dans la grande rotonde, et Jason et Josh dans la petite rotonde…


Adam et Leah pouvaient admirer la Grande Rotonde de l’intérieur. Il n’y avait pas grand monde à l’intérieur. Quelques touristes épars, à peine…

Dans le communicateur de tout le monde, la voix chuchotante de Kalalli se fit entendre :

" L'homme au chapeau. Le télépathe et manipulateur psy de Génosha. Il est devant nous. Il m'a reconnu..."

Ils étaient arrivés ici avant de décider de faire un pique-nique. Comme n'importe quel autre groupe. Sauf qu'elle était si anxieuse que son estomac la tiraillait et qu'elle rougissait comme jamais quiconque tentait de la regarder dans les yeux. Elle craignait surtout d'être la cause d'un échec, d'être le "boulet" du groupe. Elle n'avait jamais eu l'occasion d'utiliser son bouclier dans une situation réelle : et aujourd'hui plus que jamais, elle était nerveuse sur ce sujet. Si elle fit de son mieux pour manger, ce n'était pas par faim ; et elle passa plus de temps à regarder furtivement ses coéquipiers et les alentours qu'à s'intéresser à ce qu'elle mangeait.

Et puis enfin, ce fut l'heure de se mettre en place. Un peu anxieuse, elle alla dans la grande rotonde accompagnée d'Adam. Si elle se sentait à présent un peu plus à l'aise dans l'institut, sa timidité revenait au galop à l'extérieur. Du moins, pour l'instant. Elle fit mine de s'intéresser à ce qu'elle voyait, comme n'importe quel touriste. Excepté qu'elle examinait du coin de l'œil toute les personnes présentes ici. A première vue, rien de particulier, songea-t-elle. Pourtant, brusquement, elle entendit la voix de Kalalli qui les prévenait au sujet d'un homme au chapeau. Quel homme ? Elle n'en avait jamais entendu parler et ne put retenir un regard interrogateur vers Adam.

Alors qu’Adam et Leah observaient les alentours, dans la grande rotonde, Leah put voir un homme accoudé à une colonne, une cigarette éteinte entre les lèvres. Il jouait avec un paquet d’allumettes… dans cet endroit aux nombreux détecteurs de fumée… Il semblait attendre quelque chose. Ou quelqu’un.

Faisant quelques pas, essayant de son mieux, elle regardait ce qui l'entourait comme une touriste un peu curieuse. Après tout, elle ne devait pas attirer l'intention sur elle. Aussi choisit-elle d'avancer un peu, faisant mine de regarder les murs tout en examinant attentivement du coin de l'oeil chaque personne. Après, voir du coin de l'oeil, pour ne pas voir en face était l'une de ses spécialité. Trop timide encore pour regarder quelqu'un dans le blanc de l'oeil sans rougir et être trop mal à l'aise. Dire qu'il n'y avait pas si longtemps, elle était encore fermée dans sa chambre, songea-t-elle vaguement. Lorsqu'elle était partie de son propre chef, elle n'aura jamais pensé finir dans une équipe de mutant, chargée d'une mission relativement importante, et en train de se promener dans la Grande Rotonde du Capitole. Mais à vrai dire, elle n'avait rien pensé ce jour-là.

Et alors qu'elle examinait les perspnnes présentes, qui ne semblaient pas différentes de simples touristes, elle finit cependant par noter qu'un homme n'avait pas bougé depuis un moment. Faisant mine de continuer sa "promenade", elle se rapprocha à quelques mètres de lui, et l'examina un peu plus attentivement, faisant semblant d'être captivé par les sculptures au plafond. Ce qui lui permit de remarquer qu'il tenait un paquet de cigarettes et semblait attendre. Elle avait un léger doute, ne sachant comment reconnaitre les "gens louches" des autres. Mais jouer avec des cigarettes en attendant quelque chose, dans un endroit rempli de nombreux détecteurs semblait étrange. Après tout, est-ce qu'un fumeur n'attendrait pas dehors ? D'autant que l'entrée ou la sortie n'était pas si loin. Un peu curieuse, elle choisit de le garder dans son champs de vision pour l'instant.

À un moment, l’homme sortit de sa veste un téléphone cellulaire, et parut lire un message qu’il venait de recevoir. Un curieux sourire masqua son visage, et il craqua une allumette pour allumer sa cigarette, d’où commença à s’élever un léger nuage de fumée… La suite ne tarda bien sûr pas à arriver : les détecteurs de fumée particulièrement sensible du monument historique s’enclenchèrent, et une sirène d’alarme retentit soudain dans tout le bâtiment et à ses alentours. Les touristes de la grande rotonde commencèrent à baliser un peu, et regardaient de tous les côtés d’où venait cette inattendue alarme… Bien que certains n’aient pas entendu parler des menaces contre le monument, ce n’était pas le cas de tous, et certains se dirigèrent vers la sortie rapidement, avant que… le portier ne ferme les portes juste devant eux, comme possédé par une force supérieure.

Les arroseurs automatiques en cas d’incendie venaient de s’enclencher, et l’eau dégoulinait dans toute la salle, alors que l’homme à la cigarette s’en allait vers la petite rotonde…

Après quelques secondes à peine, la tête de Leah se mit à tourner, et sa vision se fit un peu trouble…

Finalement, il bougea un peu et elle pu le voir sortir un téléphone cellulaire. Il sembla captivé par ce dernier, avant de sourire. Certainement un sms, songea-t-elle, pensant à pas mal de possibilité. Peut-être était-il en train d'attendre sa petite amie ou des amis ? Ou venait-il simplement de lire quelque chose de réjouissant ? Elle ne savait guère ce qu'il fallait en penser, surtout à cette distance. Avec sa curiosité, elle aurait donné cher pour pouvoir lire ce sms - si tant était qu'il s'agissait de ça. Avant qu'elle ne puisse s'interroger d'avantage, il craqua une allumette et alluma sa cigarette.

A l'instant même où il craqua son allumette, elle cessa de feindre de regarder ailleurs et se tourna franchement vers lui. Mais avant qu'elle ne puisse faire autre chose, la cigarette était déjà allumée et la fumée montait déjà vers les détecteurs. Et avant qu'elle puisse réfléchir sur quoique ce soit à faire, l'alarme fut déjà declenchée. Un bruit assourdissant qu'elle n'avait jamais eu l'occasion d'entendre, et son premier réflexe fut de mettre ses mains sur ses oreilles en grimaçant pendant que nombres de personnes tenterent de prendre la sortie, qui fut aussi vite bloqué par le portier. Curieux, fut la seule chose qui lui vint à l'esprit. Enfin, les arroseurs se mirent en route et ils se retrouvèrent tous trempés.

Tout alla si vite pour elle que ce ne fut que lorsque l'homme sembla partir vers la petite rotonde qu'elle parti vers sa suite, osant crier un "Hé ! Vous !". Mais à peine eut-elle un peu avancé que sa vision se troubla. Se massant la tête, avec la sensation pénible d'avoir la tête qui tourne, elle avança en titubant d'encore quelques pas, les chaussures à présent gorgées d'eau qui faisait comme un "splotch" à chaque pas. Elle ne savait même plus si c'était vraiment par là, ni où était passé Adam. Du moins, elle entendait au moins la foule paniquer derrière elle.

Leah reçut un appel sur son communicateur :

Kalalli a écrit:
" Un terroriste a fait exploser un truc avec de la poudre blanche dedans. Je sais pas... Anthrax... Charis en a plein sur elle... "

Sa voix était parcourue de tremblement et la fin de la phrase avait était difficilement prononcée, en montant dans les aigus, laissant amplement deviner l'état dans lequel il était.

Leah perdit bientôt totalement la vue, et son ouïe, alors que les cris autour d’elle s’intensifiaient. Lorsqu’elle recouvra ses sens, elle ne put plus entendre que les grincements d’un bâtiment en ruine : celui dans lequel elle était. Tout n’était plus que ruine. Au dessus d’elle, la rotonde avait été défoncée, et offrait à la vue un ciel mordoré aux nuages brunâtres…

À la place des cris, elle n’entendait plus que des grognements alertant. Dans les ruines l’entourant, alors que la grande porte était toujours close, au milieu des gravas, de nombreux morts-vivants se levaient pour s’approcher d’elle, une lueur inquiétante dans le regard…

Et alors que sa vue était devenue trouble, et qu'elle se retrouvait à tituber avec des "splotch" à chaque pas, elle reçut un nouvel appel de Kalalli sur son communicateur. Un terroriste avec de la poudre blanche et un inuit qui semblait totalement paniqué. Suivit de Dominico, qui ne parla que des manifestants et visiblement curieux de savoir pour les autres. Elle n'avait pas pensé à prévenir les autres de l'alarme et des détecteurs de fumée. C'était visiblement de le faire, songea-t-elle, s'arrêtant et tâtonnant pour trouver son communicateur et le faire marcher ;

"Ici Aegis. Un type a déclenché les détecteurs de fumée dans la grande rotonde. Il y a un mouvement de panique à cause de l'alarme et des arroseurs automatiques. Je ne sais pas où... où est Adam..."

Termina-t-elle, brusquement un peu anxieuse, en se rendant compte qu'elle ne voyait plus vraiment trouble ou flou; mais que sa vision s'estompait tout simplement. Arrêtant là son communicateur, elle le remit à sa place tout en se frottant la tête de l'autre main. Avant de perdre également progressivement l'ouïe. Paniquée, et troublée, par de tels symptomes, elle se sentait brusquement vraiment perdu. Elle était pourtant dans la grande rotonde. Avec des gens qui beuglaient pour sortir. Et une alarme assez bruyante tout de même. Un peu tremblante, elle resta figée, ne sachant que faire. Elle était pourtant encore dans la grande rotonde. Alors pourquoi la perte de ses sens ?

Finalement, elle entendit comme un grincement. Par réflexe, elle leva la tête et vit enfin. Des ruines. Seulement des ruines. C'était le même endroit, sauf qu'il était juste détruit. Et un ciel particulièrement étrange. Une vision assez effrayante qui lui arracha un hôquet de surprise et d'effroi. Que s'était-il passé ? Le capitol aurait-il été détruit ? Impossible, pourtant. Elle en était persuadée. C'est alors qu'elle entendit un grognement. Suivi d'un autre. Avant de voir plusieurs morts-vivants surgir d'ici et là.

"Qu...Qu'est-ce que..." balbutia-t-elle à voix haute, sans réflechir.

Peu rassurée par leurs regards, elle recula d'un pas avant de se rendre compte qu'il y en avait peut-être derrière elle aussi. Ou peut-être d'autres à l'extérieur. Fuir ne serait donc sans doute pas la meilleure solution. D'autant qu'elle était très peu sportive en réalité, et une endurance franchement mauvaise. D'un autre côté, elle se doutait qu'elle ne pourrait pas se battre contre eux. Autant elle ne savait pas combien ils étaient, autant son pouvoir n'était que purement défensif.

Sa seule solution était de se protéger, mais après ? réalisa-t-elle, alors qu'ils se raprochaient. Inspirant et expirant pour essayer de retrouver son calme, elle s'imagina qu'ils n'étaient que des casseroles moisies et de vieux bouquins. Un peu comme si elle était encore chez elle à s'entrainer. Elle ne savait pas trop ce qu'ils étaient, mais en tout cas, elle doutait fortement qu'ils étaient de gentils petits zombies venus là pour l'aider. Sa priorité serait donc de rester vigileante et de pouvoir se défendre.

Cela étant, elle ne put s'empêcher de regarder les environs tout en restant sur ses gardes. Des fois qu'elle trouverait une échappatoire ou quelque chose pouvant l'aider.

Le bouclier d’Aegis se déclencha, et une sphère transparente l’entoura bientôt, repoussant légèrement les zombies qui avaient eu l’audace de s’approcher trop près de la jeune mutante. Ils n’en étaient pas totalement arrêtés pour autant, et si son pouvoir repoussait légèrement les zombies, il ne les stoppait pas complètement, et si elle ne bougeait pas, elle risquait de se faire attraper par eux.

Il n’y avait pas énormément d’issues, dans sa situation : la grande porte était fermée, barrant le passage vers l’extérieur. En revanche, elle pouvait quitter la grande rotonde et se rendre dans la zone autrefois gardée par Josh et Jason, près de la petite rotonde et de l’ancienne salle du Sénat, vers la grande salle du Sénat…

Et les zombies avançaient, mugissant et grognant…

Se concentra au possible sur son bouclier, et faisant surtout de son mieux pour rester calme, elle parvint à se protéger quelque peu. Mais il était évident que ça ne ferait pas longtemps l'affaire. Il fallait qu'elle se sorte de là. Et très rapidement, songea-t-elle, se sentant à deux doigts de céder à la panique. Elle jeta un coup d'oeil aux alentours, notant d'abord que la porte menant dehors était toujours bien fermé, mais qu'il serait possible de se diriger vers la petite rotonde. Vers l'endroit où Josh et Jason se trouvaient, réalisa-t-elle. Est-ce qu'ils étaient encore là ? Ca l'étonnerait assez. A priori, et elle ne pouvait toujours pas l'expliquer, il semblait n'y avoir qu'elle et les morts-vivants.

Aussitôt, elle songea qu'il lui faudrait doucement se diriger vers la seule issue possible. Des fois qu'il y aurait quelque chose, n'importe quoi. Même une simple salle dans laquelle elle pourrait provisoirement se mettre à l'abri. Les grognements des zombies n'avaient rien de rassurants, pas plus que leur attitude. Ils étaient probablement tout sauf amicaux... Et elle n'avait pas envie de tenter de vérifier cette affirmation. C'est exactement à ce moment-là qu'elle reçut un message sur son communicateur. C'était ... Josh ? Il était donc là lui aussi ? Bien qu'étonnée, elle continua de se concentrer sur son bouclier et attrapa rapidement son communicateur.

"Je vais essayer d'aller vers la petite rotonde. Il n'y a que des morts-vivants par ici.", lui répondit-elle, d'un ton qui se voulait assez calme et neutre. Et pour cause. Elle n'avait guère le temps de papoter au vu de sa situation actuelle. Néanmoins, elle n'avait pas pu cacher une préoccupation dans sa voix.

Parce qu'elle était au moins consciente d'une chose ; céder à la panique serait surement la plus mauvaise idée qu'elle pourrait avoir. Elle était quelqu'un de plutôt rationnelle, après tout. Du moins, pensait-elle que paniquer ne ferait que l'induire en erreur. En plus, ses chances étaient réellement très minces ; une seule issue possible, beaucoup de zombies, et un pouvoir défensif qui la protégeait tout juste.

Aussi, bien que se concentrant toujours sur sa seule protection, elle essaya de se diriger doucement vers la petite rotonde.

Tout en courant comme en témoignaient les soubresauts dans sa voix, essoufflé et en larmes, Kalalli répondit au message de Dominico :

Kalalli, dans le communicateur a écrit:" Mais... Vous êtes vivants ? Les... Les zombies ? Ils sont insensibles aux illusions... Je sais pas où est Charis... Au secours !! "