A la découverte de l'Institut et autres confidences...

Piscine

Elisabeth entra dans le Hall de l'Institut tenant Saraid par la main. Lise avait constaté que Brieuc les avait suivi mais qu'Edeas était parti de son coté. Il devait changer de fringues... *La bonne excuse...* Songea Lise qui tentait de deviner ce qu'allait faire Edeas seul dans sa chambre... Refusant de poursuivre un peu plus loin cette réflexion, Elisabeth posa ses bagages près du canapé du Hall et observa la pièce avec admiration. Le moins qu'on puisse dire c'était que l'endroit était classe et en même temps cosy. En somme, il s'agissait du lieu idéal pour étudier...

Il n'y avait personne dans la pièce et Lise prit les escaliers pour rejoindre la fenêtre sur le pallier, délaissant alors la petite Saraid. La fenêtre devait donner sur le jardin ensoleillé de l'Institut. Rien à dire, l'intérieur ne trahissait pas l'extérieur, plein de promesses, du bâtiment. Reportant son attention d'abord sur Saraid, Lise lui lança:

"Alors, tu trouves ça comment? C'est plutôt génial, non?"

Lise se demanda si la jeune catholique ne trouverait pas cet intérieur trop...fastueux. *Ces catho' ils ont des goûts bizarres...* Songea la jeune femme en juchant du regard la jeune rousse. M'enfin Saraid devait avoir envie de se reposer surtout... D'ailleurs ça se passait comment les chambres ici? Il y avait de quoi dormir? C'était un Internat? Il fallait un appart'? Lise n'avait pas un ronds, elle n'avait pas songer à cette éventualité...

"Hey Brieuc... On crèche où ici? Y'a des chambres? Mixtes?" Lâcha Lise avec un clin d'œil pour Brieuc avant de jeter un coup d'œil à Saraid.

Pourvu que la petite fille ne soit pas choquée! Après tout, à cet âge là, elle ne pouvait pas voir le coté "libertain" des propos de Lise... C'est du moins ce qu'espérait Elisabeth qui ne souhaitait pas traumatiser Saraid encore plus. Elisabeth adressa alors un sourire forcé et innocent à Saraid, histoire qu'elle comprenne que cet Institut n'était pas la Maison du Diable mais bel et bien celle du Bon Dieu.

"Si tu as besoin de parler jeune fille... Par exemple du, comment tu t'es retrouvée ici...tu peux... Ça fait du bien en règle générale..."

Elisabeth espérait ainsi inciter la jeune Saraid à la confidence, histoire qu'elle se sente moins effrayée. Le meilleur moyen pour se sentir mieux quand on avait un problème, c'était se confier. Enfin, c'était le deuxième meilleur moyen, en premier il y avait le piment... La version soft était certainement préférable pour la demoiselle...

Saraid entre à la suite de la jeune femme dans le hall à l'allure ancienne, sa main toujours dans celle de la crétoise. Ses larmes ayant fini par sécher, l'irlandaise peut découvrir entièrement le luxe discret de l'endroit la laissant sans voix. Sa tête tourne dans tous les sens afin de s'imprégner du lieu qui a un charme désuet lui plaisant plutôt bien. Lise abandonne finalement la jeune catholique sans que cette dernière s'en rende compte pour rejoindre la fenêtre au palier de l'escalier. C'est qu'une fois que la jeune femme lui adresse la parole que l'adolescente remarque qu'elle est partie un peu plus loin, l'obligeant ainsi à parler bien fort malgré sa voix fluette.

"Ce n'est pas mal, vraiment. Ça change de... Enfin j'aime bien le côté ancien."

Oui cela change la jeune fille du blanc immaculé de l'asile d'où elle vient tout juste. Elle n'entend d'ailleurs pas la question d'Elisabeth sur les chambres toute son attention occupée à dévorer du regard le lieu. L'irlandaise est fatiguée et finit donc par bailler le plus discrètement possible. Cependant il n'est pas encore temps de dormir pour la jeune fille qui croit sincèrement qu'il est temps d'aller voir un responsable ou quelque chose du genre pour l'informer de leur arriver. Pensant à cela, elle transmet son idée à la crétoise qui apparemment nouvelle aussi.

"Il serait peut être bien vu de voir un responsable ou quelque chose du genre."Elle se retourne vers Brieuc et lui pose la question logique qui suit sa réflexion. "Il y a bien quelqu'un de ce genre la par ici non?"

Saraid ne regarde pas vraiment le garçon pour ne pas le gêner comme elle a l'habitude de faire à l'école bien que le breton puisse être différent des imbéciles de son âge et de sa ville. Mais elle préfère ne pas prendre de risque et faire comme si le garçon ne l'intéresse pas du tout ce qui n'est pas tout à fait vrai. Quelqu'un de son âge lui serait très certainement salutaire pour faire part de ses soucis et tout simplement discuter de sujet de leur âge. La question de Lise finit par troubler la réflexion de l'irlandaise qui grimace un moment et sent les larmes lui remonter aux yeux.

"Je viens... d'un genre d'hôpital administré par le docteur Beck, ils doivent surement me chercher là bas d'ailleurs.

La catholique reste évasive là dessus et ne semble pas prête à en dire plus pour le moment à part peut être au fameux responsable qu'elle demande à voir. Tripotant son collier, la jeune fille attend patiemment qu'on lui indique une direction à prendre, le regard parcourant toujours le hall.

Piscine

Courant à la suite des deux filles, Brieuc les rattrapa arrivé dans le hall. Encore humide de sa baignade récente, il préférait rester torse nu pour le moment, gardant son t-shirt à la main. Restant légèrement en retrait, il laissait Lise et Saraid s'émerveiller de la beauté discrète du lieu, en souriant de façon tranquille, comme s'il appréciait les compliments faits au charme des installations.
D'accord, le jeune Breton n'était pas responsable de l'état des lieux, mais, pour aujourd'hui du moins, c'était lui qui avait le statu de guide et donc lui qui, avec une certaine fierté, prenait pour lui les éloges faites, au même titre que s'il avait été l'architecte ou le décorateur du hall.

Hasard, la première question d'Elisabeth avait trait aux chambres et, bien sûr, elle demandait, avec comme un soupçon d'envi dans la voix, si ces dernières étaient mixtes. Un peu gêné par une question aussi directe, Brieuc rougit légèrement en secouant la tête.

"Euh, non, non… désolé… Les chambres sont à l'étage, mais c'est pas mixte ici. Y'a un côté pour les filles et un autre pour les garçons. C'est mieux comme ça… De toute façon, y'a pratiquement que des vieilles…"

Regardant autour de lui, l'adolescent était surpris par le calme qui semblait régner entre les murs de l'Institut. Les portes donnant sur les autres pièces étaient fermées et rien n'indiquait si celles-ci étaient occupées ou non.

Hésitant un peu, il se demandait quelle était la meilleure chose à faire pour accueillir les nouvelles. Comme le suggérait Saraid, le plus simple était sûrement de les conduire chez un professeur qui saurait au moins vers où les orienter. Brieuc ne savait même pas dans quelles chambres elles seraient logées.

"J'pense que l'mieux est que je vous amène chez un des responsables. J'sais même pas où vous allez crécher… Vous avez une préférence sur la personne à voir ? J'vous amène chez le big boss ? Ou vous préférez avoir affaire à un autre professeur ?"

Lors de sont arrivée, Brieuc n'avait pas vraiment eu le choix. Tout naturellement, il avait été orienté vers le bureau du professeur Kofman, dont l'équipe était directement impliquée dans la surveillance et la neutralisation de Cornélius van Damme ou celle de ses avatars.

Comme son ton évasif devait l'indiquer, Saraid semblait avoir connu, elle-aussi, des aventures douloureuses avant d'atterrir à l'Institut. Mais le moment était sûrement mal choisi pour la pousser à se confier. La blessure était encore trop récente et demandait à cicatriser un peu. Ne voulant pas gêner la jeune fille, Brieuc se garda bien de poser des questions, sachant que les confidences viendraient tôt ou tard.

Saraid trouvait l'endroit à son goût! Lise lui adressa alors un sourire ravi. Après tout, elles allaient certainement passer un long moment ici, il valait mieux que l'endroit leur plaise... Lise observait successivement Brieuc et Saraid, leur trouvant un léger air de ressemblance au niveau de la peau et ils avaient les mêmes tâches de rousseur. Ils devaient venir de régions relativement proches l'une de l'autre, un endroit humide sans aucun doute au vue de leur pâleur.

A sa question concernant les chambres mixtes, Elisabeth fit mine d'être déçue. Elle avait bien pensée que les chambres ne devaient pas être mixtes... Les prof's étaient cools mais pas à ce point... Il y avait donc une aile garçon et une aile fille. Brieuc trouvait ça mieux comme ça. *Quel charmant petit ange!* Songea avec ironie la Crétoise. Il ajouta que l'aile était remplie de "vieilles"... Lise leva les yeux au ciel un peu excédée de se voir encore une fois traitée de vieille... S'approchant de Brieuc, elle lui souffla suffisamment fort pour que Saraid entende:

"Peut-être que les nouvelles arrivées à l'Institut sont l'occasion de diminuer la moyenne d'âge des filles... Et l'une d'elle serait sans aucun doute plus à ton goût, non?" Elisabeth sourit largement et laissa son regard dériver sur la jeune irlandaise.

Le regard était tout, sauf discret. Il pointait clairement vers Saraid et Lise ne tenta pas de le cacher à la catholique. Cette dernière intervint alors pour demander à voir un responsable... Sa question s'adressait naturellement à Brieuc qui approuvait l'idée de l'irlandaise et demanda quel prof les deux mutantes souhaitaient rencontrer. Elisabeth ne connaissait pas le moins du monde les profs de l'Institut, comment pouvait-elle choisir? Elle trouva rapidement la solution.

"Présente-nous au prof' le plus cool..." Lança la Crétoise en souriant.

Mieux valait rencontrer un gentil tortionnaire d'abord et affronter les autres ensuite... En espérant que l'un ou l'autre dans tous les cas soient disponibles ce qui n'était pas forcément assuré.

Saraid avait évoqué ses origines... Elle venait d'un hôpital, administré par Beck... Elle précisa qu'on devait la chercher... Elle avait fugué d'un hôpital? Pourquoi? Elle était malade? Lise jeta un coup d'œil à l'Irlandaise... Elle semblait fatiguée mais mise à part ça, elle avait l'air d'aller. Les propos de Saraid est assez confus et évasifs, elle souhaitait certainement reporter cette conversation à plus tard et Lise, toujours partisane de conversations de toute sorte sauf sérieuses, n'y voyait pas d'inconvénient. La Crétoise se tourna enfin vers Brieuc et indiqua:

"Cette-fois Brieuc, nous te suivons...Partons voir le prof le plus cool de c'te école...."

Pourvu qu'il n'y ait pas de caméras... Si les profs apprenaient quel est celui qui était considéré comme le plus cool... Le résultat ne pourrait pas forcément leur plaire... M'enfin... C'était pas Big Brother ici... Y'avait pas de raison...

Lise tendit alors sa main à Saraid pour lui proposer à nouveau de l'accompagner. Puis, elle jeta un coup d'œil à ses bagages... Qu'allait-elle en faire? Lise choisit de les laisser là pour le moment, elles y seraient à l'abri et en sécurité... Fallait espérer du moins...

Le langage aux consonances familières et les contractions ne font pas habituellement partis de la manière dont la catholique s'exprime mais elle comprend aisément les deux jeunes gens. Imaginant que trouver quelqu'un ayant une éducation similaire à la sienne est plutôt difficile, la jeune fille se croit obliger de s'habituer à perdre sa façon plutôt soutenue de parler. Rassurée par la mixité des dortoirs Saraid se permet un léger soupir de soulagement suivi par un large froncement de sourcils provoqué par la remarque de la crétoise et surtout par son regard peu équivoque. Jetant un regard furtif au jeune garçon elle finit par fixer la jeune femme avant de poser ses mains sur ses hanches et répondre à l'attaque d'Elisabeth.

"Je crois que j'ai oublié de dire aussi que je viens d'un couvent à l'origine."

La phrase est dite sur le ton de la plaisanterie mais Saraid espère sincèrement que ses deux compagnons comprendront l'allusion. L'irlandaise ne peut s'empêcher d'être fière d'avoir suggéré quelque chose d'utile, ceci étant toujours mieux que de pleurer toutes les larmes de son corps jusqu'à être aussi desséchée qu'une terre n'ayant pas vu la pluie depuis un an. Les responsables étant apparemment des professeurs, la catholique devine assez facilement que l'endroit où le vent l'a poussée est une école pour gens spéciaux. Une autre chose rassure la jeune fille, aucune des deux personnes n'a poussé plus loin sur son arrivé à l'Institut.

"Le plus sympathique semble être une proposition intéressante. Je veux dire heuuuu, l'plus cool c'est très bien."

La fin de ses propres paroles lui sonne étrangement dans les oreilles et aussitôt sa tentative de s'exprimer comme les deux autres parait bien inutile et ridicule. Réfléchissant plus en avant la pieuse adolescente convient qu'il lui est inutile de changer sa personnalité, surtout quand les autres ont l'air de s'en accommoder.

*Je te remercie Très Saint Père de m'avoir mené en ces lieux*

Cette rapide prière dite, Saraid prend la main de la crétoise et se retourne vers Brieuc l'encourageant ainsi à les mener toute deux vers ce qui serait peut être la fin du chemin de croix de la jeune irlandaise.

Voyant qu'il avait enfin réussi à énerver Lise en insistant, sans trop de subtilité, sur son âge (presque) canonique (du moins du point de vue du jeune Breton), Brieuc fronça comiquement le nez en une petite grimace narquoise. Par contre, l'allusion suivante, accompagnée d'un regard, on ne peut plus direct, vers Saraid mit à nouveau mal-à-l'aise le jeune garçon. La conversation glissait sur une pente plutôt savonneuse, et Brieuc préfèrerait nettement parler d'autre chose.
Visiblement, il n'y avait pas que lui à se sentir gêné par les propos de la crétoise, Saraid semblait également embarrassée et, par une simple allusion à son éducation religieuse, espérait avoir remis les pendules à l'heure et arrêter tout net les allusions sentimentalo-romantiques.

Fort heureusement, la conversation dévia sur le sujet des profs, vaste sujet s'il en est, propre à alimenter des heures de discutions entre élèves dans tous les collèges de France et du monde. Par contre, y avait-il un enseignant à l'Institut Xavier qui méritait le sobriquet de "plus cool". Perplexe, Brieuc se gratta le crâne en réfléchissant à voix haute :

"On va p't'être pas aller chez l'dirlo. Je le connais pas bien, mais il doit avoir pas mal de travail et on va pas le déranger pour ça…"

Plongé dans ses pensées, l'adolescent eut soudain un petit rire que lui seul pouvait comprendre.

"Remarquez, je connais pas bien les autres professeurs non plus. Ca fait qu'une semaine que je suis ici et, pour le moment, je suis dispensé de cours… Chouette, non ?"

Un large sourire sur le visage, le Breton avait vraiment l'air de savourer ce semblant de liberté. Etre dans une école et ne pas aller en cours, voilà, sans nul doute, la recette du bonheur absolu.

"En fait, la seule que j'ai déjà rencontré, c'est le docteur Kofman. J'ai été me présenter à elle quand je suis arrivé ici. C'est une élève qui m'a dit qu'il fallait que j'aille raconter mon histoire au professeur, rapport à ce qui m'est arrivé avant d'arriver ici… Euh, bref… C'est la seule que je connais. En plus, c'est elle qui a dirigé l'entrainement qu'on a fait pendant la semaine. C'était trop bien ça, faudra que vous essayiez aussi…"

Regardant les deux filles, Brieuc leur demanda :

"Vous voulez aller voir tout de suite le prof ? Ou j'peux vous offrir quelque chose à boire avant ? On peut aller dans la cuisine, on trouvera bien de l'eau fraiche ou des sodas."

La remarque de Lise avait fait mouche, puisque telle une jeune vierge effarouchée, Saraid se défendit de pouvoir être la cible d'un amoureux transi. Arquant un sourcil étonné devant la véhémence de la jeune Irlandaise, Elisabeth se pencha un peu plus vers Saraid et lâcha:

"Il est certain que dans un couvent, tu n'as pas dû apprendre les choses de l'amour... Et pourtant c'est ce que professe Jésus avant tout. Les couvents vous font apprendre la théorie mais pas la pratique et, à mon avis, ton Dieu est plus intéressé par la pratique qu'autre chose... Et ce, qu'importe l'amour...pourvu qu'il soit pur et sincère..." Lise marqua une pause avant de demander:"Dis-moi, tu ne veux pas devenir bonne sœur?"

La Crétoise en aurait bien ajouté encore un peu, étant très prolixe sur la religion catholique à laquelle sa grand-mère croyait, mais elle préféra ne pas en dire plus. Cette jeune fille avait tout l'air d'être enfermée dans les carcans catholiques, mieux valait ne pas la brusquer dès son arrivée. Lise sourit et conclut:

"Mais c'est très bien qu'à ton âge, ces choses là ne t'intéressent pas..." Lise se tourna vers Brieuc et souffla:"Pas comme certain..."

Lise adressa un clin d'œil au Breton qui avait déjà été gêné par l'échange de tout à l'heure. Il ne fallait pas non plus en rajouter mais c'était plus fort qu'Elisabeth: elle aimait embêter les autres...

Quant à rencontrer un prof', Saraid était d'accord mais Brieuc, l'instigateur de cette idée, n'en avait plus envie... Il n'arrivait pas à choisir le prof' le plus cool... Pourquoi donc? Lise scruta les recoins du Hall, et particulièrement les angles du plafond... Il devait y avoir une caméra par ici... Les profs devaient tout surveiller pour que Brieuc n'ose pas se décider. Mais l'inspection ne donna rien: les caméras devaient être bien cachées... Comprenant alors les réticences de Brieuc, Elisabeth répondit en lui lançant un nouveau clin d'œil entendu:

"Ouais, l'entraînement ça a l'air génial..." Replaçant ses cheveux dans son dos d'un geste de la main digne d'une comédienne de série Z, Lise poursuivit:"Mais oui, bonne idée! Allons-boire un coup!"

La Crétoise se déplaça alors vers Brieuc et murmura en scrutant la pièce d'un œil soupçonneux:

"Vas-y Brieuc, balance... Elles sont où les caméras?"

La jeune femme se redressa l'air de rien et raffermit son étreinte autour de la main de l'Irlandaise avant de proposer:

"Et si tu nous emmenais nous désaltérer?"

Il est vrai que l'idée de Brieuc était judicieuse, Elisabeth avait soif. La dernière fois qu'elle avait bu, c'était dans l'avion. En tout cas, il fallait dire que dans cette école, il savait recevoir les élèves: il payait un coup directement! Voilà une bonne coutume grecque que Lise retrouvait en Amérique... Lise sourit, prête à emboiter le pas de Brieuc, en compagnie de Saraid...

La jeune irlandaise n'arrive pas à le croire, apparemment la crétoise l'a crue sur parole quand elle a dit qu'elle venait d'un couvent. Néanmoins la jeune femme a raison sur le fond de ses paroles, Jésus a toujours prôné l'amour mais celui avec un A majuscule. La nette différence est que cet amour est universel et ce traduit par des actes comme l'entraide et la charité. La dernière phrase d'Elizabeth confirme Saraid dans sa décision de ne plus faire d'ironie avec la jeune femme. Un peu désespérée par la tournure qu'a pris la conversation, la catholique finit par mettre les points sur les I.

"Je plaisantais quand je disais que je venais d'un couvent tu sais? Je n'ai aucune envie de finir Sœur. Et puis vue la voie qu'a pris l'église catholique en matière de... gens comme nous c'est un peu raté pour en être une."

La pique de la crétoise au sujet du breton est peu charitable si bien que l'adolescente a bien envi de le défendre un minimum. Alors qu'elle s'apprête à lancer une phrase bien sentie, elle se rétracte prenant conscience que ça empirerait peut être plus les choses. En parlant de Brieuc, celui-ci ne semble guère pressé de leur faire rencontrer un professeur. Choisir le plus sympathique est surement difficile quand on les connait bien.

*Ils sont surement tous très sympa... un peu comme Maureen.*

La rousse fait une grimace en repensant au docteur Vonnegut à la sympathie exemplaire par rapport à son supérieur aussi froid que des barreaux de prison. Finalement la raison de l'hésitation du garçon est autre que celle qu'a cru Saraid, il vient aussi d'arriver depuis peu et ne connait donc pas si bien que ça les personnes encadrant les lieux. La proposition du jeune mutant es plutôt bien arrivée, l'irlandaise n'ayant pas bu depuis qu'elle a pris le métro pour arriver à l'institut.

"J'ai soif il est vrai, mène nous!"

La jeune fille sent sa main tenue par la crétoise être serrée un peu plus fort sans aucune justification particulière puis la jeune femme confirme les paroles de la catholique: direction la cuisine. Tandis qu'elle attend son guide, elle repense à l'entrainement dont a parlé le jeune breton. La contenance de ces activités permet à l'imagination de Saraid de s'envoler vers des possibilités diverses et variés dont le point central reste tout de même leur extraordinaire pouvoir.

Cuisine Bureau d'un prof Saut temporel

Brieuc avait ouvert la bouche d'indignation sous la pique de Lise. Mince, après tout, il n'était pas un obsédé quand même. Ce n'était vraiment pas de sa faute si les filles de l'Institut faisaient de l'exhibitionnisme en sa présence… Lui, il ne faisait que regarder ce qu'on présentait devant ses yeux; Il n'allait tout de même pas jouer à l'hypocrite et détourner pudiquement le regard. C'était un garçon après tout et à un âge justement où il se posait plein de questions…

Rougissant malgré lui, signe qu'il se sentait tout de même un peu coupable, l'adolescent ne trouva rien à répondre aux taquineries de la Crétoise et préféra changer de sujet. L'idée d'aller se désaltérer semblait convenir aux deux filles. Cela laisserait le temps de décider une fois pour toute quel était le membre du corps enseignant qui méritait le qualificatif de "prof le plus cool".

"Bon, alors à l'unanimité, nous décidons de foncer à la cuisine. J'vous paie un coup à boire. On trouvera bien quelque chose qui traine…"

Retrouvant son assurance, Brieuc bomba le torse et s'apprêta à conduire ses camarades vers le point d'eau. Faisant un signe du bras, il invita tout le monde à le suivre.

"Allez, en avant. J'vous conduis. Z'avez qu'à m'suivre. On verra après à aller voir un prof."

Jetant un coup d'œil par-dessus son épaule, le Breton s'assura d'être suivi et, toujours simplement vêtu seulement de son short de bain, il se dirigea vers la cuisine.

Saut temporel via la cuisine, puis le bureau d'un professeur (n'importe lequel ^^)

Apparemment Saraid avait été ironique dans ses propos. Ironie que la Crétoise n'avait pas remarquée. Et, à bien s'y pencher, il est vrai que l'Irlandaise avait parlé sur le ton de la plaisanterie. Lise prit une moue de gourdasse puis se rattrapa:

"Euh... Moi aussi c'était de l'ironie!"

Saraid évoqua ensuite les décisions de l'Église catholique sur la question mutante qui n'étaient pas au gout de Saraid manifestement. Peut-être qu'en grandissant elle finirait par quitter le giron catholique si l'Église ne lui convenait pas. Ce qui était probable, étant une mutante... Rares devaient être les fervents chrétiens porteurs du gène X...

Brieuc quant à lui ne prenait pas très bien la boutade de la Crétoise qui s'empressa d'ajouter sourire aux lèvres:

"Moi aussi, je plaisantais Brieuc... Décidément, personne ne comprend personne..."

Le Breton proposa alors de les conduire à la cuisine, et leur affirma qu'elles verraient un professeur un peu plus tard.

"Pas de problèmes, Brieuc! Allons-y!" Lança la jeune femme avec confiance.

Tenant toujours la main de Saraid, Lise lui adressa un sourire encourageant en guise d'invitation personnelle. Elles découvraient et découvriraient ensemble l'Institut; Lise prenait à cœur d'accompagner cette petite qui lui semblait si fragile.

Cuisine Bureau d'un professeur saut temporel