Morne réunion

Nan' avait observé tout ce qui s'était passé autour de lui, après avoir pris place, assis en tailleur sur une chaise libre, pas très loin de Kitty, River, Wood et les autres. Il était resté coi durant les monologues des dirigeants de l'endroit : ce Adam qui l'avait accueilli la veille et ce Olivier dont tout le monde parlait.

Tous les gestes de Wood, Ivy ou River ne fut surpris par le regard de Nanikana, motivé par le désir de s'adapter rapidement à cette réalité qui l'avait adopté, mais surtout, que lui avait adoptée... L'algonquin retint sa surprise lorsque la follatre jeune femme qu'il avait aussi croisé la veille fit apparaître des roses de ses mains. Sans invoquer d'Esprits. Les liens commençaient à se tisser dans la tête de Nan' qui comprennait tranquillement que les mutants étaient de simples humains non pas avec des pouvoirs de sorciers (ou peut-être... en fait il n'en avait aucune idée) mais avec des pouvoirs des Esprits. Totalement étrange. Était-ce un don du Grand Esprit? Si Nan' se retrouvait avec ces gens, c'était qu'il avait aussi ce don? Voilà pourquoi Billy Boy l'avait traité de sale mutant (d'ailleurs, un saut dans un plan d'eau quelconque ne ferait pas grand mal au jeune homme...). Étrangement, l'idée d'avoir pu demander à l'irlandaise de lui faire apparaître un rameau pour son attrapeur de rêve ne traversa même pas le cerveau de l'autochtone. Nan' préférait conserver ses traditions, de toute manière.

Quand tous se levèrent pour la procession mortuaire, l'amérindien resta assis, près de Kitty et River. Il observa les attitudes des gens face aux tombes, pour comprendre que chacun y allait à sa façon. Cette unicité, ce manque de rigueur avait quelque chose de fascinant pour l'adolescent dont les yeux gris s'étaient plissés, cherchant à comprendre la raison de cette diversité dans les hommages. Reflet de la diversité dans les provenances, probablement?

Au milieu de ces observations, une gifle retentit et River alla calmer Ivy, en laissant Kitty aux bons soins de son frère, qu'elle lui demanda de ne pas toucher.

Mais ce ne fut pas la peau de Wood qui toucha celle de la jeune fille. Ce fut celle, probablement plus rugueuse, de Nan' qui englobait doucement mais fermement les mains de Kitty dans les siennes. La petite devait avoir environ l'âge de Koumelak, la plus jeune des filles Adawe. C'était son instinct de grand frère qui le faisait agir avec Kitty comme avec cette dernière, lorsqu'elle était peinée et colérique (un véritable ouragan, cette Koum'!). Il prononça deux mots, en algonquin, puis se reprit :

-[Algonquin]Ma soeur... [Anglais]Ça ira.

Que dire de plus? Tant de choses, et pourtant... N'importe qui en aurait dit davantage. Tim, ou même Pablo, parlaient plus que Nan'. Mais lorsqu'on est élevé dans une mentalité où les mots doivent être limités, on ne peut y échapper... Il se leva finalement, en laissant glisser les doigts de Kitty sur les siens, jusqu'à ce qu'ils ne se touchent plus que par la dernière portion de ceux-ci, comme des crochets qu'on aurait étiré. Il voulait lui laisser la liberté de reprendre sa main ou de la quitter. Comme il voulait lui laisser la liberté de suivre la procession mortuaire ou non.

-Tu veux aller à l'avant ou rentrer?

Et il croisa alors le regard de Wood, qui partait avec la petite fille à l'instant même, alors que Nan' avait rêvé éveillé. Il n'avait pas bougé d'un poil, complètement dans la lune, alors que Wood avait pris la situation en main.
Nan' hésita alors. Voilà qu'il se sentait seul. Non pas abandonné, juste seul. Il alla à l'avant, se receuillit un instant devant chaque trou, avec les gestes et paroles mortuaires d'usage chez son peuple, afin de s'assurer que les Esprits des défunts aillent rejoindre le Grand Esprit. Puis il se tourna dans la direction opposée à la plupart des élèves, qui rentraient, et s'en alla profiter de sa solitude dans le bois (malgré les vêtements de Tim...). Il avait justement besoin de réfléchir à toutes ces choses qu'il avait apprises, à toutes ces émotions qu'il avait vues et connues. Et il en profiterait pour penser à ses soeurs et ses frères, qu'il n'a pas revu depuis si longtemps... Peut-être Kibib se rendrait jusqu'à eux pour les réconforter.

Et puis, une nouvelle crainte venait d'envahir l'esprit de Nan' : il était à l'école. Il aurait sûrement du retard sur la plupart des élèves, voir tous, puisqu'il l'avait arrêtée jeune. Après tout, il ne savait pas même lire l'anglais.

"Chaque chose en son temps" pensa-t-il en disparaissant sous le couvert grisatre de la forêt.

[HJ : le temps que j'écrive, Wood et Tim ont répondu, alors j'ai tenté d'adapter...]

Lorsque Wind parvint à l'emplacement bâché, elle réprima un frisson, pas vraiment dû à la pluie. En Angleterre, ils avaient connu les journées pluvieuses depuis toujours. Mais se trouver sans préambule face à sept trous dans la terre, dont il était difficile d'ignorer le but, ça avait de quoi vous refroidir.

Cassandre et deux hommes se trouvaient devant les chaises, et celles-ci commençaient déjà à se remplir. River et Wood étaient assis à côté de l'asiatique qu'elle avait vu dans la cuisine. Une des filles de ce matin était là également, vêtue de blanc, comme elle sous son manteau rose. Bon, elle ne serait pas la seule à faire tâche... Il y avait la petite fille qui répondait au nom de Kitty qui pleurait dans les bras de River, Jay, Jake, Tim, Pablo des visages déjà aperçus, d'autres inconnus.

L'éclat de rire surprit autant qu'il consterna l'aînée, qui, trop loin pour comprendre ce qui se déroulait, ne pouvait que désapprouver un tel manque de retenue à un enterrement. Le silence était déjà demandé par un des deux hommes devant tous et Wind n'osa pas traverser l'allée. Aussi s'installa-t-elle à l'arrière, sur le premier siège de l'allée qu'elle avait empruntée, près d'une fille vêtue - pour ce qu'elle voyait - d'une longue cape noire. L'autre homme prit la parole, et le visage de l'aînée des Smith pâlit un peu plus à chaque nom qu'il citait. Et comment pourrait-elle rassurer ses parents après toutes ces morts ?

Soudain, le bruit sec d'une gifle retentit, et les cris de la rousse près de Wood déchirèrent ce qui aurait dû être un silence plein de recueillement. Et River s'interposait. Wind avait failli se lever à son tour, mais l'autre homme, celui qui avait réclamé le silence reprit la parole, et l'anglaise réprima un frisson. Se battre... Physiquement, elle en était incapable. Est-ce qu'elle rejoindrait bientôt les sept jeunes gens qui reposaient à présent pour toujours dans ces trous creusés dans le parc de l'institut ? Elle n'en connaissait aucun et pourtant... quelques larmes roulèrent sur ses joues, qu'elle sécha rapidement quand Cassandre reprit la parole.

Son frère posait des roses sur chacun des cercueils, de là où elle se trouvait, avec le brouhaha qui commençait à retentir, elle ne savait pas ce qu'il pouvait bien dire. Elle hésita un moment à entamer un kyrie, mais redouta que son pouvoir ne se manifesta alors qu'elle ne voulait que rendre hommage à ces sept personnes, qu'elle ne connaissait pas, mais qui partaient sans doute trop tôt, pour tous ceux ici qui les avaient connues. Alors plutôt que de chanter, elle ferma les yeux, croisa les doigts sur ses genoux, laissant la musique résonner dans sa tête, ses lèvres reproduisant silencieusement les syllabes qu'elle ne s'autorisait pas à prononcer. Tout à l'heure dans la chambre, ça avait été, mais... Non, elle n'était pas sûre que ça se passe bien, il y avait trop de monde autour pour qu'elle se permettre de courir le risque.

Lorsque finalement elle rouvrit les yeux, comme les dernières notes de la mélodie finale résonnaient dans son esprit, certains s'étaient déjà éclipsées, comme Nanikawa ou Cassandre, et Wood avait pris le relais de River auprès de Kitty. Wind se décida finalement à se lever et rejoignit son frère et sa soeur, Kitty et la rousse devant les tombes, hochant la tête en guise de salut à l'attention des deux hommes encore sur place. Elle resta cependant un pas derrière eux, ne sachant guère quelle conduite tenir. Et puis elle imita la rousse. Elle ne les connaissait pas, mais elle pouvait au moins faire ça, jeter une poignée de terre sur chaque cercueil... Et pendant ce temps, chacun avait commencé à s'éloigner de ce lieu funeste. Wood, et la petite fille, River aussi.

*Ils n'auraient pas pu m'attendre un peu ?* songea l'aînée, mi amusée, mi-agacée. Et comment allait-elle retrouver le bureau de Miss Deneos à présent ? Elle tâcha de repérer la silhouette de River au loin, mais n'eut pas le temps de la rattraper avant qu'elle n'entre à son tour dans la bâtisse...

*Advienne que pourra...* pensa-t-elle en laissant échapper un soupir avant de prendre à son tour la direction du bâtiment.

[Bureau de Cassandre ]

" Je m'appelle..."

*Ca commence à me gonf... de répéter mon nom toutes les deux secondes*

"Lyu, je suis nouveau, je cherche juste à parler avec les gens ici présent. Je m'excuse profondément si j'ai pu offensé qui que soit. En fait je..."

Cassandre venait de terminer son discours et l'avait invité ainsi que les Smith à venir dans son bureau.

*Eh bien, autant y aller de suite comme ça je serais débarrassé de cette corvée. Et en plus je ne serais plus obligé de supporter la vue de Gabriel.*

" Excusez moi, je vais devoir vous laisser. A bientôt Ivy et River. Et encore une fois je ne tenais pas à te mettre en colère Ivy, désolé."

Il les laissa là devant les tombes et remonta l'allée pour pouvoir sortir de la tente. Arrivè en haut de l'allée Lyu vit quelque chose qui le rendit joyeux et colérique à la fois. En effet Kitty pleurait mais Wood était là pour la soutenir contrairement à son parent qui avait trouvé plus intéressant de parler avec le professeur Fleury.
Il adressa un signe de salut à Wood et à Kitty et sortit de la tente. Dehors, il pleuvait toujours.
Il se dirigea à grands pas vers le bureau de Cassandre.

[ bureau de Cassandre]

Kitty acquiesça d'un signe de tête. Elle regarda River s'éloigner puis se replongea dans ses pensées. Sa famille lui manquait énormément mais ici elle avait apparemment trouver une autre famille qui l'acceptait.
La voix de Wood tira Kitty de ses mornes pensées. La petite fille fit un petit sourire au jeune homme. Mais elle fut surprise de voir un autre garçon s'approchait et lui prendre les mains. Il ressemblait à un indien. La fillette ne sut pas quoi répondre à ce jeune indien.
Ne sachant pas quoi faire, elle reporta son attention vers Wood. Ce que lui proposait le jeune mutant fit chaud au coeur de Kitty.
Des cookies et du lait devant des dessins animés. Comme elle faisait avec son frère. La petite fille sentit les larmes de nouveau revenir mais se retint de pleurer.
Elle suivit Wood en faisant bien attention de ne pas le toucher.

Lorsqu'ils arrivèrent au niveau d'Olivier, Kitty remarqua que Gabriel était en train de discuter avec ce dernier. Elle fit un petit sourire à Gabriel.
Puis elle reporta son attention sur Wood.

"Oui, mais j'ai un problème. La pluie va tremper mes habits et j'ai plus rien à me mettre. Comment je fais?"

La petite fille baissa la tête, l'air penaud. D'une petite voix, elle rajouta:

"Je pensais pas que ça allait se passer comme ça quand je me suis enfuie."

Toujours dans le coin de sa tente, Anna écouta le discoure d'Adam. Elle connaissait le nom de Charles Xaviers et le fait qu'il aie été fondateur de la première école pour mutant. Ca ne la surpris cependant pas que les mêmes problèmes existant aujourd'hui, aient été présent déjà à cette époque. Certaines choses étaient peut être immuables...

La rentrée scolaire. Ca l'a fit intérieurement sourire. Elle qui avait quitté les études depuis un petit moment, elle finissait par y revenir. Ce n'était pas pour lui déplaire. Ca sera un moyen de se changer les idées, tourner en quelque sorte la page. Et depuis qu'elle avait pris connaissance de ce système de cour, il y a quelques temps, elle était plutôt curieuse de savoir comment ça pouvait se passer dans une telle école.

Les bras croisées, elle avait fini par s'appuyer sur l'une des barres qui permettaient de mettre sur pied la tente. Certains mutants commençaient doucement à quitter les lieux, lui donnant un air un peu plus désolé. Tim vint finalement la rejoindre. L'idée de quitter l'endroit paraissait plutôt bonne à Anna. Malgré qu'il se vide, l'ambiance du lieu était toujours aussi lourde. Il faudra certainement un moment à la jeune femme pour se sentir un peu plus à l'aise ici.

La pluie s'était calmée, le ciel laissant filtré que quelques gouttes, rien à voir avec les trombes d'eau d'il y avait quelques minutes.

"Excuse moi Tim, mais je crois que je ne serais pas de très bonne compagnie..." Reussit elle a articuler avant que les premiers sanglots arrivent.

La fatigue, la peine qui s'était accumulée au fil des heures, ajouter à la pression qui venait de se relâcher subitement, tout cela eut raison d'Anna.

"Finalement, ça n'ira pas mieux que ça..." dit elle entre deux hoquets, avec un imperceptible sourire gêné.

Fondre ainsi n'était pas réellement ce qu'elle préférait. D'autant plus que pour une fois qu'elle avait l'occasion de rendre la monnaie de la pièce à Tim, que quelqu'un soit la pour lui et non l'inverse.

Après le discours d'Adam, la jeune femme sourit. Elle comprenait entièrement pourquoi ils étaient tous ici. Et elle voulait changer le monde; avec de la musique ou avec l'Institut Xavier. Son regard se posa sur Jessica, la petite soeur d'un défunt. Elle lui sourit doucement avant de se retourner vers l'irlandaise. Rachel ravala ses larmes de frayeur avant que celle-ci ne quitte l'endroit. Elle prit le bras de Shiro et regarda Ivy longuement dans les yeux. Elle n'était pas en colère, étrangement puisque normalement elle était toujours celle à ne pas supporter qu'on lui parle comme ca. La jeune femme n'avait plus peur, simplement. Elle dit, peut-être avec une voix triste, peut-être une voix douce, elle ne pourrait dire:

"Nous avons tous une différente façon de rendre hommage aux morts. La manière de Shiro est de simplement laisser les proches se recueillir en paix. Il te faudra essayer de comprendre que les coutumes ne sont pas les meme partout et que, ici, nous sommes quasiment dans une agence de voyage internationnale; il y a des personnes de partout dans le monde. Tout le monde devra s'adapter"

Rachel lui fit un sourire encourageant avant qu'elle ne s'en aille avec River. Elle soupira. Pourquoi était-elle toujours dans le chemin? La jeune femme tourna les talons et retira sa main du bras de Shiro pour finalement, vraiment, se diriger vers la sortie. Elle apercut Anna qui sanglotait et voulut s'en approcher et la consoler, mais se ravisa à mis chemin. Elle ne la connaissait pas assez, elle serait déplacée d'aller à ses devants. Une fois sortie de la tente, les goutes d'eau coulaient sur ses cheveux courts. Elle soupira et regarda son compagnon:

"Est-ce que ca te dit d'aller faire un tour en ville? Je n'ai plus aucun vêtements convenables et je vais m'acheter un ampli pour ma guitare; je n'ai pas trainé la mienne quand je suis partie. Et en plus...j'ai horreur des funérailles. Ca me fait peur..."

Avant cela ne lui faisait pas peur, mais après l'épisode avec Ivy, elle ne serait plus capable d'aller à des funérailles sans avoir une peur bleue.

"Huummm... Et bien, tu vas venir avec nous voir Cassandre ! Elle trouvera une solution, je suis sur ! Et ensuite, on ira faire ces cookies... Au pire, River ou moi te prêterons des vêtements... A moins que l'on trouve une demoiselle de ton âge qui veuille bien t'en prêter aussi..."

Wood aperçut enfin Wind qui déposait des gerbes de terre dans chaque tombe. Il fit signe à Kitty de le suivre puis il alla vers sa plus grande soeur, Wind...

"Hey ! Wind ! Cassandre veut qu'on aille la voir ! Je crois que c'est au sujet des parents... Et peut-être aussi de çà..."

Profitant d'un coin libre, il fait un pont, le finit en appui tendu renversé sur un seul bras et fit trois tractions. L'exploit était titanesque mais Wood le fit comme si c'était normal. Il se remit sur ses pieds et regarda sa soeur dans les yeux.

"Je crois que je vais passer un sal quart d'heure..." rajouta-t-il, entre le rire et la tristesse d'avoir fait mal à Franck...

(( Me pardonnera-t-il un jour ? ))

"Tu viens Wind ? On va aller voir m'selle Cassandre et ensuite, j'ai promis à cette demoiselle de lui faire des cookies à la Smith !"

Il laissa sa grande soeur et se dirigea ensuite vers River, toujours aux côtés d'Ivy...

"River, il faut qu'on aille voir Cassandre... Je pars en premier avec Kitty, rejoignez moi mais avec Wind mais ne mettez pas vingt ans !"

Ses soeurs étaient prévenues, Wood regarda Kitty et lui fit signe que lui et elle allaient partir à l'intérieur, bien au chaud...

Bureau de Cassandre

Frank regarda boucle d'or approcher sans repondre à la question de Léo. Il n'avait pas vraiment envie d'en parler, surtout que la question semblait être posé par pure politesse.

"Je suis désolé pour hier soir, pour avoir gâcher ta soirée enfin votre soirée…et… je voudrai te remercier pour intervention…"

*A vrai dire je ne l'ai pas vraiment fait pour toi...*

"Pas de problème, j'aurais juste aimé pouvoir lui coller réellement mon poing dans la figure..."

Combien y aurait-il eu de trous dans le sol si les balles les avaient atteints ? Il frissonna en y repensant.

"Remercie surtout celui qui nous a protégé."

Olivier commenca son discours, et le jeune homme l'en remercia interieurement. Il n'avait pas envie de parler, ni des morts, ni de ceux qui aurait pu l'etre.
Il y avait quatre personnes qui s'etaient sacrifiés pour les autres parmi les sept défunts, ce qui le laissa perplexe. Est-ce que le fait de mourir pour les autres faisait d'eux des heros. Peut-etre, mais ils avaient aussi abandonnés ceux qui avaient besoin d'eux. La plus belle et la plus égoiste des actions...
Alors que les discours finissaient à peine, les esprits commencaient déjà à s'échauffer; et il comprenait pourquoi.
Certains des élèves présent ne connaissaient pas les défunts, et ce genre de condoléance à toujours quelque chose d'hypocrite.

Il s'avanca et s'agenouilla devant la tombe de Karen. Peut-être que si il n'avait pas été aussi désagréable lors de leur première rencontre...
Il saisit une poignée de terre et l'envoya sur le cerceuil. Il ne pouvait pas faire grand chose pour reparer sa faute.
Il jeta ensuite un coup d'oeil à la tombe du frère du Jessica, puis à la jeune fille. Elle n'avait pas craqué; personne en fait... C'en était presque indecent, personne n'avait juré de venger leurs morts, personne ne hurlait...

*Je devrais peut-être m'en occuper.*

Au lieu de cela, il retourna auprès de Léo et boucle d'or. Son regard fut attiré par les singeries de Wood.

*Il ne perd pas de temps celui-là, il m'a fallu un moment avant de pouvoir faire ce genre de chose.*

Au moins il ne se laissait pas abattre. Il tourna la tête vers ses deux acolytes du moment.

"C'est moyen comme ambiance ici, on rentre ?"

Avec un peu de chance il pourrait passer le reste de la soirée sans mauvaises nouvelles...

Très délicatement, River avait entrainé Ivy vers les tombes pour leur rendre hommage. Elle était soulagée que la colère de la jeune rouquine n'aille pas plus loin. Il était vrai que cela aurait été tout à fait déplacé dans un enterrement. Lyu était parti. Wood et Kitty s'avançaient vers les tombes. Wind aussi, qui avaient fini par arriver. Mais, lorsqu'elles arrivèrent sur place, River remarqua le muet du salon (xd) qui semblait prostré, visiblement très affecté par le décès de ces sept personnes. Qui ne l'était pas, à dire vrai. Même si elle ne les avait pas connus, River était marquée elle aussi par ces morts. Ils étaient morts pour eux, pour leur donner une chance de survivre un peu plus longtemps. ce qu'ils feraient tous, maintenant, serait de faire en sorte qu'ils n'étaient pas morts pour rien.

Comme à son habitude, elle parla sans se laisser le temps de réfléchir et laissa échapper:

"Je ne vous connaissais certes pas, mais je ne peux que vous remercier pour cet acte de courage. Soyez persuadés, où que vous êtes à présent, que nous ferons en sorte de nous 'battre' pour que votre mort ne soit pas arrivée pour rien."

Elle n'avait pas pensé à se battre dans le sens de bataille physique, mais plus de bataille morale pour leur liberté et leur droit de vivre, pour que les autres les acceptent tels qu'ils étaient car on ne changerait pas ce qu'ils étaient. Il fallait, simplement, que la vision change. Elle se tourna vers Fabrisio. La même impulsion la saisit, mais, loin de parler, elle posa sa main sur l'épaule du jeune homme. cela pouvait-il changer quelque chose à son mutisme? Non, sans doute pas. Mais, si cela aidait à ce qu'il se sente moins seul, ce serait toujours ça de pris... Wood annonça alors que kitty et lui allaient au bureau de Cassandre. river hocha la tête, gardant dans un coin de sa mémoire que Wind et elle devaient l'y rejoindre.

Myou écouta les paroles d'Olivier religieusement. Ce lieu... elle attendait tant. "Il ne vous fermera jamais ses portes", qu'il dit... Ca résonnait vraiment en elle comme un refuge possible maintenant, ça ne faisait plus de doute. Un refuge bien plus réel finalement, que le cocon d'Isha et Milo. Ce cocon-là l'avait toujours écarté de tout... aujourd'hui elle ne conaissait que très peu la vie. Pourtant elle y était si bien, c'est sûr...
Mais eux non plus n'était plus. Des trous comme ça, elle en avait creusé deux elle-même...

Pendant qu'elle regardait ses mains, dégoutée, Jess partit rejoindre la file pour se receuillir. Elle ne la lâcha pas des yeux, mais resta, elle, assise. Elle n'avait pas à se lever... Elle ne les connaissait pas.

Par contre, quand Jessica alla s'assoir tout devant, Myou se leva alors, avançant vers ce rang frontal. Elle arriva dans son dos, et fit ce qu'elle n'avait pas osé faire quelques heures plus tôt dans le salon : elle l'enlaça de ses deux bras, posant son front contre une de ses épaules. Elle ne dit rien, fermant ainsi les yeux... juste pour lui dire qu'elle était là. Mais à ce moment-là, c'est surement plus parce qu'elle-même, elle en avait besoin. Elle ne voulait plus être seule, isolée. Un refuge avec quelques failles lui convenait bien mieux, qu'un endroit caché.

Les élèves partaient un à un, parfois deux par deux, mais dans un flot continu qui semblait assez étrange aux yeux du français. Ils étaient venus, ils avaient vu, et ils repartaient, comme ils étaient arrivés. Une petite pensée pour ceux qui les avaient quitté, une petite prière, et c'était fini, ils devaient partir. Cet état de fait n'était pas des plus justes.

Mais, pourtant, Tim aussi, s'y pliait. En toute conscience, certes, mais il s'y pliait. Car l'ambiance de cet edroit était trop lourde, les gens y étaient trop tristes et... plus que tout, les gens qui reposeraient là pour l'éternité leur étaient, pour la plupart, inconnus. Et s'il était malvenu de ne pas adopter un comportement grave, de circonstances, il était également inopportun de pleurer ceux qu'on ne regretterait pas.

C'est ce flot de pensées qui guida le français jusqu'à Anna. Un flot continu, chaotique et, de son propre avis, assez malsain, puisque résolument tourné vers la frustration et la colère. Voilà pourquoi il ressentait le besoin de se vider la tête en marchant un peu. Voilà pourquoi il avait proposé à la télépathe d'aller faire un tour avec lui. Mais c'était sans compter sur l'état de choc dans lequel elle se trouvait. Car trop obnubilé par ses propres reflexions, le jeune pyrokinésiste n'avait pas remarqué les larmes qui coulaient le long des joues de la jeune femme et, quand celle-ci lui répondit dans un hoquet, il examina son visage avec bien plus d'attention.

Elle pleurait. L'eau qui mouillait ses deux joues n'était pas de l'eau de pluie, pluie qui, d'ailleurs, avait fini par tomber de façon fine et irrégulière. Tim rougit, gêné de s'être montré aussi indélicat. Il hésita un instant, s'approcha d'Anna comme pour l'enlacer, se ravisa et leva le bras pour le poser sur l'épaule de la femme, se ravisa encore une fois pour chercher dans sa poche et tendre à Anna un mouchoir en tissu blanc impeccablement plié.

" Tiens... Je... Excuse-moi pour.. J'avais pas u que tu... Enfin, prends ça, tu peux le garder."

Il détourna son regard pour laisser Anna s'essuyer tranquillement les yeux et, bien qu'il lui fit dos, il lança, d'une voix un peu plus forte pour être certain d'être entendu.

" Bah, t'es pas obligée de venir avec moi. C'est juste que j'avais pensé qu'un peu de conversation me changerait les idées... Mais bon, je ne vais pas te forcer à rester sous cette pluie avec moi..."

Il se retourna et demanda encore une fois :

" Alors ?"

Jay avait regardé les autres arriver. Il était encore une fois étonné de voir autant de monde. Bien qu'il avait déjà vu la plupart dans le salon. Il vit Roscart s'installer à coté de lui, il lui fit juste un signe de tête, ne sachant pas quoi dire.
Il vit également que comme à leurs habitude, certains se faisaient remarquer, comme Ivy et Wood. Il ne put s'empêcher d'avoir un léger sourire en la voyant tomber.

Et vînt le discours... Il ne les connaissait pas et pourtant, il ne pouvait s'empêcher d'avoir le coeur serré.

**attends... Jim Endro... je l'ai vu je crois... et cette Karen...**

Il se souvenait à peine de ce qui c'était passé avec eux, même si cela ne datait que de la veille, c'était vraiment étrange. Il fit juste un signe de croix, bien que n'étant pas particulièrement croyant mais il sentait qu'il devait faire quelque chose pour eux.

**et pourquoi? ils ont libéré des nôtres... mais pourtant...**

Il vit certains commencer à partir mais il ne bougea pas. Beaucoup de personnes parlaient, il ne savait même pas s'il était d'humeur, mais il fallait. Il se tourna donc vers Roscart.

-Alors, quoi de neuf depuis hier?

Il parla doucement, pour se persuader qu'il pouvait parler malgré l'ambiance générale.

La giffle qu'il venais de prendre,le stoppa net et droit et stoique les yeux river et tous rond d'incompréhension sur Ivy.

*Mais pourquoi ?*

il écouta son discourt sans un mot,il n'avais pas voulu etre impolie,c'était impolie de vouloir partir pour ce changer les idées ?
Sur le coup la giffle lui avais fais monté les larmes au yeux,la bouche legerment ouverte d'incompréhension,Rachel tentait d'expliqué ce qu'il avais voulu dire et faire a Ivy il regarda la main de Rachel attapé son bras sans un mot,mais lui n'arrivais pas a dire un seul mot,le discourt d'un des dirigeant de l'école lui vain au oreille mais il était encore trop déconnecté pour en saisir le sens.

*Je voulais pas...etre impoli...Bon dieu Shiro ta encore loupé une occase de te taire*

Puis Ivy s'en alla plus loin,il resta quelques secondes encore a encaissé,regard sur Rachel qui voulais aller faire un tour en ville,il regarda derrière lui d'un regard désolé Ivy,mince méritait pas une giffle,regard sur Rachel.

-Allons y....
Le ton était legerment changer,le moral dans les chaussettes d'un coup pour une incompréhension
Sortir en ville voila qui allais esperont le lui remonté le moral,il s'excuserai de l'incompréhension plus tard,car pour le moment c'était plus l'envie de l'envoyé valdingué la petite celte qui lui prenais.

Les élèves se dispersaient, et les profs n'avaient pas attendu pour en faire autant. Adam jeta un regard aux tombes. Il faudrait contacter la marbrerie.

Il dégaina son grand parapluie, l'ouvrit, puis marcha avec précautions sous la protection de la bâche pour retourner aussi rapidement que la décence le permettait à l'intérieur.

Sven se rapprocha d'Ivy, et lui prit le bras bras-dessus bras-dessous, vague geste de rapprochement.

"Je viendrai planter des carottes ici. C'est le moins que je puisse faire pour honorer sa mémoire. Ainsi, elles seront protégées."

Il se détacha aussitôt de la rouquine, puis regarda au ciel : il faisait toujours aussi moche. Il soupira alors.

"à croire qu'il utilise toujours ses pouvoirs même dans l'au-delà. Et les autres... Et Jim..." Il plissa les lèvres "On a jamais eu autant de morts, même quand Mme Stofschlag nous accrochait à des poteaux en plein soleil sous une ruche enduits de confiture... Tu crois vraiment ce qu'ont dit Olivier et Adam ? Et Carotte ? Qu'est-ce qu'il dirait de tout ça..."

Jessica était ailleurs, bien qu'assise sur cette chaise. Elle venait de dire adieu à son frère. Souvent, elle avait pensé le faire, mais ne savait pas où ni comment. Et voilà qu'on lui donnait enfin un point de repère, dont elle avait grand besoin. Le regard plongé dans la tombe d'Ashern, elle n'entendait pas ce qui se disait autour d'elle, et ne savait pas qui restait ou partait. De même, elle n'entendit pas Myou arriver par derrière, et ouvrit la bouche d'une légère surprise lorsqu'elle la prit dans ses bras.
Tournant la tête vers elle, Jess l'observa un instant et sourit doucement. Ses yeux brillèrent, de nouveau prêt à lacher ce qu'ils étaient pourtant parvenu à retenir. Elle avait l'impression que si elle ne s'arrêtait pas très vite de pleurer, elle n'y parviendrait jamais, mais ce n'était de toute évidence pas encore le moment, car de nouveau des larmes perlèrent doucement.

« Myou... »

Léger blanc, avant qu'elle ne prononce un très léger « merci », presque inaudible. Pourquoi exactement elle la remerciait, hé bien... tout simplement pour être là, pour avoir eu ce geste, pour tout... Jess avait l'impression de pouvoir partager avec Myou ce qu'elle ne pourrait avec d'autre, sans réellement savoir pourquoi.
Jessica ne bougea pas, posant une main sur le bras de Myou qu'elle sentit au contact dur être celui de métal. Elle regardait toujours le lieu de repos de son frère, sans savoir ce que Myou pouvait ressentir en les regardant, à ce que cela pouvait lui rappeler. De son autre main, elle sécha ses larmes, puis, après un moment, se redressa doucement.

Avant de s'assoir à côté de Jay, Roscart avait remarqué le signe de main de River, qu'il avait rencontré très brièvement quelques heures plus tôt en compagnie de d'autres personnes, qui l'invitait à venir la rejoindre avec les autres jeunes qui étaient avec elle. Ayant vu le monde qui était à côté d'elle et ne se sentant pas l'âme d'afficher un quelconque sourire ou de pouvoir placer un seul mot, il décida seulement de basculer quelque peu la tête de haut en bas en signe de salut afin de lui montrer qu'il l'avait vu, qu'il ne l'ignorait pas et qu'il était poli envers elle. En temps normal, il serait bien allé vers elle et eux, mais maintenant ce n'était tout juste pas le bon moment pour lui. L'évènement du moment qu'était l'enterrement de sept des leurs lui faisait revivre le jour ou son père a été mis en terre. Cette même journée, il avait découvert son pouvoir, mais il aurait plutôt préféré ne pas en avoir du tout et avoir toujours son paternel aurpès de lui et de sa famille.

*Que Dieu ait leurs âmes.*, répéta-t-il pour lui-même en son fort intérieur

Répondant au salut de son colocataire, après s'être installé sur une chaise à côté de lui, il lui répondit par le même signe de salutation. Ne sachant quoi faire avant le début de la cérémonie, il baissa les yeux sur les bouts d'herbe verte mouillé sur lesquels il avait déposé ses souliers de course. Le temps s'écoulait comme il le désirait, ça ne l'intéressait pas de savoir si ça prendrait beaucoup de temps ou pas. L'important, c'était qu'ils aient, tous les sept, l'adieu qu'ils méritaient et c'était ce qui importait le plus pour lui en ce moment. Certes, il ne les connaissait pas, mais ça ce n'était qu'un détail parmi tant d'autres.

*Ils méritent la place qui leur ait dû.*, pensa-t-il

Soudain, il entendit un cri aigu. Relevant les yeux du sol humide, il remarqua comme tout le monde présent que quelqu'un était tombé dans l'un des sept trous creusés. Après quelques secondes à attendre de savoir qui était la personne malchanseuse qui venait de tomber, il put constater comme tout le monde que ce n'était nul autre qu'Ivy. Par la suite de cet incident, d'autres élèves firent leur entrée dans la bâche ainsi qu'un adulte qu'il ne connaissait pas. C'était soit un parent d'un des jeunes, soit un professeur, soit quelqu'un d'autre, mais il s'en fichait. Il avait seulement comme préocupation du moment l'enterrement et ses pensées sur son passé à lui. Le discours d'Olivier commencer, il écouta très attentivement les paroles de ce dernier. Lorsqu'il entendit le nom de Gaëlle Harman et de William Mortissimado, le souvenir de son arrivée à Salem Center lui revint en tête. Avec ce dernier, qu'il avait surnommé pour lui-même ''la Chose'', il se rappela la promesse qu'il lui avait fait. Ayant donné sa parole, il avait ramené le corps de la demoiselle à l'Institut et ainsi respecter son voeu.

*Ou es-tu maintenant rendu Will?*, se demanda-t-il en pensant à son premier contact dans le monde mutant, mais aussi à son premier ami dans ce monde qui lui était de moins en moins inconnu

De plus, au même moment, il se souvena de ce que Cérébra lui avait alors dit lorsqu'il était arrivé à l'Institut. Elle lui avait demandé d'expliquer à un professeur ce qui s'était passé pour qu'il arrive ainsi avec l'ange morte dans ses bras. Il aurait bien aimé le faire, mais il n'en avait pas eu l'occasion au début. Après, certes, il aurait pu en parler à Cassandre qu'il avait vu dans le salon plus tôt, mais le flash du bulletin de nouvelles lui avait fait oublié son autre ''mission''. En tout cas, pour l'instant, il ne lui restait qu'une chose à faire et c'était allé devant la tombe de Gaëlle, s'y recueillir et prier pour elle ainsi que pour les six autres morts pour la cause des mutants. Il vit des élèves se lever pour aller devant ce cimetière improvisé. Il avait mal au coeur et sa gorge était toujours autant sérré. Avant qu'il puisse se lever, il entendit Adam prendre à son tour la parole devant tous et toutes. Certes, son discours était différent de celui de son confrère, mais il le rejoignait et il était tout aussi percutant. Suivant cela, d'autres élèves allèrent devant les tombes afin de leur rendre un dernier hommage. Ayant fait la file, il se rendit finalement devant les tombes des défunts.

*Que Dieu ait votre âme et que le repos éternel vous soit accordé.*, dit-il devant chacune

Arrivant devant ou le cercueil de Gaëlle avait à peine été mis, il ne put s'empêcher d'avoir une pensée pour William qui était quelque part dans le monde en vie ou mort... il ne pouvait savoir. Il fixa le trou rempli de terre et ferma les yeux pour se recueillir devant la personne morte qu'il connaissait le plus des sept.

*J'aurais bien voulu te connaître de ton vivant et non dans ta mort. Ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance de voir un ange et, même si on ne se connaissait pas, je suis peiné de ta perte. J'aurais aimé pour toi que William soit là en ce moment, mais ce n'est pas le cas. J'espère qu'il viendra un jour plus tard te dire au revoir. Au revoir Gaëlle, ange de l'Institut. Repose en paix.*, lui dit-il en silence

Reprenant le chemin inverse qu'il avait prit pour venir donner ses derniers adieux, il revint s'assoir à côté de Jay, son ami et son colocataire de chambre. Baissant de nouveau les yeux sur l'herbe verte humide, il sentait toujours sa gorge autant nouée que lorsqu'il était arrivé sous la bâche. Vraiment, ces évènements-là, il détestait ça en un haut point. Entendant son ami à côté de lui, il leva son regard de par terre pour le posé sur lui.

''J'ai appelé chez moi, j'ai réussi à parler à ma petite soeur, mais pas à ma mère, j'ai exercé un petit peu mon pouvoir, j'ai rencontré de nouvelles personnes, j'ai eu droit à un mini-spectacle de musique, j'ai fait d'autres connaissances et c'est tout...'', répondit-il d'une voix qui paraissait qu'il avait la gorge serrée

''... Et toi?'', demanda-t-il

Accrochée à sa barre, Anna se calmait peu à peu. C’est toute reniflante qu’elle leva les yeux sur Tim qui lui tendait un mouchoir. Elle le prit avec un signe de tête guise de remerciement et se l’appliqua sur ses yeux humides.
Même si elle n’en avait pas l’habitude, Dieu seul sait combien ça faisait du bien de se relâcher de cette manière.

Elle finit par prendre une grande inspiration, comme pour mettre un terme à ses sanglots et se décolla de la barre en riant doucement. Anna prit par le bras le jeune mutant et l’entraîna vers le reste du jardin sans se retourner sur les tombes. Pluie ou non, de toute façon dans l’état dans lequel elle était, ca ne changerais pas grand chose. Et puis le mauvais temps n’avait pas l’air de déranger le jeune homme.

" Tim, tu me fais rire ! " Lui lança t elle en français.

Ca faisait longtemps qu’elle n’avait pas parlé sa langue maternelle et quelque part, de pouvoir le faire, ca la soulageait.
Sa maladresse la faisait sourire. Sa façon de réconforter était certes un peu gauche, mais finalement ça avait l’air de porter ses fruits. LA présence était parfois bien plsu important que de longs discours…

Essuyant les dernières larmes, Anna fourra le mouchoir mouillé par ses pleurs au fond de sa poche. Elle comptait cependant le lui rendre un jour, mais elle l’espérait dans de meilleures circonstances.

[fr] " Un brin de conversation, je pense pouvoir t’accorder au moins ca … ! "

Elle lui adressa un sourire amusé. A croire que la crise de larme qu’elle venait d’avoir n’avait jamais existé. Seuls ses yeux rougit et ses reliquats de hoquets la trahissait. Sa volonté avait semble t il repris le dessus ou bien sa peine avait été apaisée, du moins pour un temps… Elle même n’aurait su le dire. Mais la boule dans sa gorge avait disparue et elle se sentait un peu plus détendue. Elle ferais donc profiter Tim de ce nouvel élan positif.

Apres un instant de réflexion, Anna opta pour un changement radical de sujet. Elle n’avait plus envie de penser à cet enterrement et il fallait faire place à présent aux autres préoccupations. Non pas qu’elle veuille oublier cette journée et tout ce qui s’y rattachaient, bien au contraire. Mais s’éterniser sur cette évènement aussi important soit il, n’était pas bon non plus, en particulier pour le moral.

[fr] " Tu crois que ca va se passer comment demain ? Je veux dire, tu crois qu’on aura droit au cliché de la répartition des classes avec chaque prof’, la distribution des… "

Anna s’arrêta en pleine phrase pour émettre un ‘ouch’.
Les courbatures dues au stress et à la tension durant la mission et son état de fatigue mental commençaient a se manifester par un mal de crâne prometteur. Sa main sur son front, les yeux fermés, elle s’agrippa au bras de Tim pour s’assurer un peu plus sur ses jambes. Ce qu’elle redoutait était entrain de se produire. C’était à prévoir…

[fr] " Désolée Tim, si tu veux éviter de parler avec un zombie, il vaudrais mieux que l’on arrête là. " Dit elle en rouvrant les yeux.

C’est avec un sourire plein de fatigue qu’elle se tourna vers le jeune homme.

[ fr] " Je crois que j’ai trop donné, aujourd’hui… Je t’avais dit que je ne serais pas de bonne compagnie… "

Elle finit par serré dans ses bras Tim, juste le temps de lui glisser un ‘merci beaucoup’ puis se dirigea vers le bâtiment avant d’entendre malgré elle, les pensées du mutant.

[fr] " Tu devrais rentrer aussi, il ne fait pas aussi chaud que ça… " lui lança t elle en se retournant.

A moins que ca soit elle qui frissonne de fatigue…

Chambre

Godollo était resté seul à manger tristement les restes du pique-nique, à admirer la pluie tombait répétitivement, son appétit l'avait poussé à tout finir très tranquillement jusqu'à ce que la familière voix de Cérébra retentît. L’élève appliqua la demande de l’ordinateur à la lettre, mais son retour dans sa chambre fut difficile, l’ambiance sombre le fit cauchemarder éveillé, il surmonta quand même cet obstacle en accélérant le plus rapidement possible sa préparation.
Le papillon s’habilla avec un costume appartenant à son père, très classique, blanc et gris, pour l’occasion il décida même de lui rendre hommage en mimant une apparence humaine travaillé qui le rendait méconnaissable et en portant sa paire de lunettes. Pour se protéger du mauvais temps, il rajouta un chapeau assorti au reste, avec cette ensemble on lui donnerait facilement 10 ans de plus.

Arrivé ponctuellement au lieu de rendez vous, il resta en retrait, au tout dernier rang, et attendu que tout se passe, assis sur son petit siége. Le mutant fut surpris de revoir Olivier, vivant, frais, la réunion commençait plutôt bien. Malheuresement sa première impression se révéla rapidement trompeuse, les têtes des autres invités et les trous rectangulaires le firent conclure que la cérémonie est en réalité un enterrement. Trois mots se répétèrent alors en boucle dans sa tête : Zombie, Mort, Jouer. Des milliers de phrases se construisirent à partir de cette trilogie, Machaon était désormais hanté douloureusement par une dure réalité.
Sa respiration augmenta étrangement, ses yeux s’ouvraient et se fermaient infiniment, il claquait des dents froidement et enfin des sueurs froides coulaient abondamment le long de son corps . L’hongrois implosait, la mort semblait être la seul issus à cette angoissante torture, puis brusquement le directeur annonça les défunts, dés qu’il eut entendu le nom de Jim, un cri intérieur monstrueux fut poussé. Godollo se crispa de partout, une hystérie interne le dévorait, une rage carbonique se créa, personne ne pouvait remarquer quoi que ce soit.

* Je ne fais que jouer au mort, c’est un jeu, c’est irréel, mes désirs ne sont pas la réalité, si je veux mourir, il faut que je m’y prenne autrement. La ville de la peur que j’essaye en vain d’attendre, cet endroit que personne n’aime, où il y a ni lumière, ni air pour pour vivre. Ma haine m’éloigne des limbes, plus je souffre et plus je vis, pourquoi est-ce ainsi ?*

Après avoir eut cette sordide pensée, il réalisa qu’il pouvait encore contrôler son corps. Toute fois, il sentait intérieurement la voix du feu soldat disparu par sa faute qui chuchote à railleur, c'est faux, aucun esprit mystique existe, c’est sa culpabilité choquée qui le tourmente au tant.
En l’honneur des ces disparus, le papillon resta assis, à contempler de loin leurs cercueils. Mimi n’avait pas écouté les discours cependant les avait quand même très bien entendu, il se les passa en diffusé comme un enregistreur et fut tout aussi ému, des larmes ruisselèrent alors de ces jolies yeux.
Le garçon voulu rendre hommage à son colocataire cependant il n’avait absolument rien sur lui, il ne pus s’empêcher de demander à Ivy en pleure :

« Excuse- moi, j’aimerai savoir si tu aurais la gentillesse de me composer un jolie bouquet grâce à ton fantastique don ? Désolé d’abuser de ton pouvoir mais sache que c’est pour la bonne cause. »

Une vague sensation de malaise. C’était là tout ce que ressentait Gaël. Il venait d’assister à l’enterrement de 7 personnes, dont 4 qu’il connaissait plus ou moins. Et pourtant, ça ne l’avait pas plus bouleversé que cela. Pas de larmes. Pas de grandes paroles d’adieu. Pas de regrets. Et le pire de tout cela, pas de sentiment de honte. 4 garçons qu’il avait déjà côtoyé au moins une fois venaient d’être enterrés, ça ne lui faisait rien et il n’avait même pas honte de lui-même. Il n’arrêtait pas de se récapituler ce qui venait de se produire. Peut-être qu’à force, il y aurait un déclic et qu’il se mettrait enfin à pleurer. Mais ce déclic ne vint pas. Pas plus que la larme d’ailleurs. Alors, la seule vraie question était…

*Pourquoi?*

Pourquoi réagissait-il comme ça? Alors que les élèves avaient commencé à se disperser, Gaël décida de faire de même.

*Et dire qu’on commence des cours demain…*

Hall

<HJ> ce post se situe chronologiquement après le départ de l’ensemble des participants à la cérémonie, alors que ceux qui doivent encore poster n’en tienne pas compte, merci ! ^^</HJ>

‘’Quand tu regardes au fond de l’abîme, c’est l’abîme qui regarde en toi’’ disait Nietzsche... Maintenant que tous le monde avait déserté la cérémonie funèbre et que Juliette se retrouvait seule, la jeune fille s’était finalement décidé à s’approcher des tombes encore à l’air libre. Elle s’était positionné au bord de l’une d’entre elles, et y avait plongé longuement son regard toujours dissimulé sous sa capuche sombre. La gothique regardait donc ‘’l’abîme’’, et qu’y voyait-elle exactement.. ? Ce qu’il y avait en elle, si elle s’en tenait au propos philosophique de ce brave Friedreich... Alors c’était donc cela qui l’attendait.. ? La mort avec un grand M... La mort, véritable et définitive, loin de toutes considérations poetico-philosophiques.. ? C’était la un avenir bien sombre, même pour une gothique affirmée. En écoutant le discours de monsieur Zachary, Juliette avait appris que d’autres gens comme eux avait déjà existé, il y avait environ une centaine d’années de cela. Mais même si leurs idéaux avaient l’air d’être aussi noble que ceux qui avaient conduit ces sept personnes à ce destin funèbre, ces derniers n’avaient visiblement pas fait le poids puisque un siècle plus tard tout était encore à faire...

Juliette soupira, après avoir brièvement sourit en voyant une carotte sur l’un des cercueils. Décidément, il semblait y avoir de drôles de gens dans cet institut. Mais ce moment de détente fugace ne pouvait pas dissimuler les sentiments de la jeune fille, après cette cérémonie d’adieu et les propos qui y avaient été tenu. Ne pas faire la guerre, mais apprendre à se défendre, avait-elle entendu dans un non sens des plus complet à ses yeux... En effet, apprendre à se défendre signifiait qu’il faudrait sans doute se battre, et se battre était généralement la base de toute guerre. Elle ne put s’empêcher de se demander alors, de quoi serait constitué les cours qui, si elle avait bien compris, devaient débuter des le lendemain matin. Une rentrée des classes.. ? Quelle farce, se dit Juliette. L’emballage avait beau être joli et le ruban soyeux, il était évident pour la jeune gothique qu’on les parquaient dans cet institut, comme dans une prison, fut-elle dorée. Leur liberté serait illusoire, tout aussi illusoire que ce rêve stupide de pouvoir un jour intégrer ce monde pour ce qu’ils étaient tous. Bien entendu, jamais elles ne détournerait de cette croyance ceux qui y adhéraient pleinement. Mais de son côté, Juliette n’y croyait pas. Ce n’était pas en s’enfermant comme ils le faisaient, que les mutants s’intégreraient. De toute manière, la cause mutante ne la concernait pas, elle en était persuadée...

Finalement, et après être rester contemplative devant ces sept tombes, Juliette eut une dernière pensée silencieuse à l’égard de leurs locataires malheureux, puis elle s’en détourna définitivement afin de regagner l’institut. et de se retrouver de nouveau au sec...

[ Chambre de Juliette]

Myou releva un peu la tête quand Jess se redressa, la tenant toujours dans ses bras. Son "merci" l'avait extrêmement apaisé. Elle se sentait bien comme ça... comme si c'était Jess qui la berçait directement. Elle ne pouvait pas l'expliquer, c'était juste comme ça.

J'suis juste bien... Merci à toi...

Les élèves désestaient les lieux petit à petit : Myou n'avait pas vraiment envie de rester plus longtemps. Et elle se dit... que Jess avait peut-être envie de se changer les idées.
Et surtout, surtout... elle ne voulait plus voir ces tombes, qui l'obligeait à penser à des choses désagréables.

Elle retira doucement ses bras, enjambant la file de chaises, pour s'assoir à côté de Jess.

On rentre ?

Elle lui prit doucement la main, et comme deux petites filles qui rentrent à la maison, elles se dirigèrent ensemble vers la lourde porte. Myou ferma les yeux tout le long, tentant d'oublier la pluie, s'enterrant au maximum dans ses épaules.

Institut