Blessés de corvées

Le sourire de Gabriel réconforta encore plus Kitty. Son parrain lui promit que tout s'arrangerait et la petite fille le croyait. Jusqu'à maintenant, il avait toujours été là pour elle, pour la réconforter. Mais aujourd'hui elle avait envie qu'il reste encore un peu avec elle. La fillette avait l'impression que l'amour qu'elle portait à son parrain remplaçait petit à petit celui qu'elle avait pour ses parents adoptifs. Kitty se demandait si c'était bien ou si c'était mal.
D'une voix fatiguée, la petite fille répondit à son parrain.

" Je veux que tu me raccompagne. Et tu pourras rester encore un peu avec moi après s'il te plait?"

Kitty se frotta les yeux mais n'avait toujours pas lâcher la main de Gabriel.

« Deux dangereux et un suicidaire ?? », s'écria Alixtide, incrédule.

Il sortit promptement de son lit et, ployant légèrement sous les douleurs abdominales qui s’obstinaient à le martyriser, suivit le Saint Wood. Il n’était pas mécontent de quitter l’infirmerie où stationnait tant de monde (et surtout ce Docteur Fleury, si destabilisant avec ses remontrances à peine voilées). La gamine à la bouille ronde était partie comme un lapin, et quant à celle qui se trouvait toujours derrière le rideau … elle sortit tout bonnement de la tête d’Alixtide.

Il s'adressa au blondinet pâlot sur le chemin.

« Hé tu t’en tireras pas comme ça … Faudra me dire demain à propos de tes deux dangereux et ton suicidaire … Hein c’est important. »

Alixtide se promit en même temps de prendre les propos de Wood avec précaution, vu son état alarmant. D’ailleurs le professeur Fleury avait été bien cruel de le laisser s’en aller. Il n’y avait pas besoin d’être docteur pour voir que le garçon délirait. Toutefois Alixtide laissa Wood devant sa chambre sans plus de cérémonies. Lui aussi était tout à fait épuisé par cette journée. Son ventre pulsait avec insistance comme pour lui rappeler sa dernière grosse bêtise en date.

Il rentra donc dans sa chambre d’un pas mal assuré.

Chambre d’Alixtide.

Kitty semblait réellement fatiguée. Les récents événements avaient stressés la fillette à tel point que maintenant que la pression retombait, la fatigue la submergeait. Elle était si jeune, elle ne devrait pas connaître tout ceci normalement.
Gabriel serra la main de Kitty, préférant ce simple geste d'attention plutôt que de vaines paroles qui pourraient sonner creuses. En cette circonstance, Gabriel n'avait pas envie de parler ou de s'apesantir.

- D'accord, dit-il simplement.

Chambre de Kitty

Kitty était heureuse que Gabriel accepte de rester un peu plus longtemps avec elle. Serrant toujours la main de son parrain comme si elle ne voulait pas le perdre, la fillette suivit ce dernier en dehors de l'infirmerie. Elle était soulagée de partir de cet endroit aseptisé, froid et blanc. Apparemment, Wood et le jeune homme blond était déjà partit.

[ Chambre de Kitty et Alisson]