[Novembre 2008] Paolo Santero : Cordée 2 Glacier

Alors que le groupe se remettait en marche, le blizzard tomba soudain et, comme s'ils venait de franchir un rideau, une vue splendide s'étendait devant eux.

Spoiler:

Quelques pas sur leur gauche, le gouffre ayant disparu, leur professeur attendait en chemise et tout sourire. Il se rapprocha d'eux et dit :

- Fin de l'exercice ! J'espère que vous appréciez la récompense... Vous êtes arrivé au bout de ce cours, le but était de vous montrer que votre réel force ce ne sont pas vos individualités car elle peuvent toutes être dépassées suivant les conditions, mais l'équipe fait la force. Travaillez ensemble et vous comprendrez. Bien entendu, même si vous êtes camarades et vivez sous le même toit, ce sera peut-être plus simple de travailler de concert dans vos équipes respectives. Je souhaite simplement avoir déclenché le déclic en chacun de vous pour que vous sentiez que vos vies peuvent dépendre les unes des autres.

Tendant la main, il indiqua quelque chose sur la droite du groupe.

- Un petit réconfort ?

Il y avait là une table avec des boissons chaudes encore fumantes : chocolat, café, thé...


[HJ] Vous pourrez chacun conclure par un post cet entrainement. Malgré les petits contretemps je suis assez satisfait dans l'ensemble. Vous avez plutôt bien réagit avec des idées pas toujours les bonnes mais l'important dans une situation pareil c'est de réagir vite et de prendre les meilleures idées parmi celles qui fusent.

Voici les points :

• Math : 1 pts, tu as essayé de remuer le groupe dans ton rôle de leader parachuté ce qui est assez satisfaisant, disponibilité moins bonnes en fin de cours
  
• Joachim : 1 pts, tu as plus suivi qu'été un réel moteur mais un comportement satisfaisant, attention à ta disponibilité quand tu t'engage dans un cours
  
• Anna : 2 pts, tu as essayer de démarrer le sauvetage mais tu aurais pu essayer de joindre tout le monde par télépathie pour tirer en même temps ce qui était plus facile vu les conditions, tu étais la plus à même de le faire
  
• Georgia : 2 pts, bonnes réactions malgré ta position délicate
  
• Angel : 2 pts, de bonnes idées pour une positions assez inconfortable, tu as cherché à faciliter ton sauvetage par tes camarades par de bonnes idées, je confirme que c'est ton absence qui a guider mon choix de victime
  
• Nanikana : 2 pts, de bonnes idées et de la réactivité

Vu le nombre de tours pour ce cours j'estime qu'une absence pouvait avoir de grandes conséquences sur le résultat surtout compte tenu de la situation de votre camarade.

Paolo parlait bien quand même ! Il disait des choses belles, comme de la poésie ! Ces paroles étaient aux oreilles de Georgia une mélodie céleste... un peu comme feu le violon de la naine asthmatique. Elle sourit : la vue était belle aussi !

Au fond elle était bien contente d'avoir fait des efforts dans sa grosse doudoune. Pis d'avoir refoulé la vilaine pensée de détacher Angel et de le laisser choir dans la faille...

Elle se saisit d'un gobelet de café, puis s'approcha d'Anna, un sourire radieux aux lèvres.

"Après l'effort le réconfort !" lança t'elle en fixant du regard la belle jeune femme.

"Angel est censé m'arranger un rencart avec toi... Mais comme il est pas toujours très dégourdi, je préfère profiter de ce paysage romantique pour flirter... Ca te dérange pas, j'espère ? On ferait un très joli couple d'ailleurs..."

Bien sur, elle plaisantait... Mais tout de même, on ne savait jamais... Son obligation de fidélité était elle réellement de résultat ? Ou pourrait elle plaider l'ivresse des sommets ? Emportée par sa fougue, la New Yorkaise espérait juste ne pas avoir, encore, à s'en mordre les doigts...

Elle termina son manège en faisant un regard triste et une petite mine, comme pour attendrir Anna...

Que cela soulageait de ne plus avoir ce blizzard qui venait vous brûler les joues. Anna se redressa pour faire face au magnifique paysage que le professeur Santero leur offrait. Ca lui rappela un instant son pays avant que ses idées soient complètement accaparées par la délicieuse odeur de café. Avec tout ça, le professeur venait de se faire pardonner de les avoir mis dans de mauvaises positions. Même sa conclusion que la télépathe commençait à connaître pas coeur, ne la fit pas lever les yeux au ciel.

Elle leva son gobelet de café lorsque Georgia vint la voir. Un peu sur ses gardes, elle regardait du coin de l'oeil la jeune femme qui comme à son habitude ne passait pas par quatre chemins.

" Parce que cette histoire de rancart, ce n'était pas pour ... "

Anna la regarda comme si elle s'attendait à ce que Georgia éclate de rire et lui assure que ce n'était encore qu'une de ses folles idées. Mais rien. Juste une tentative d'attendrissement qui la fit sourire.

" Un beau couple, hein ? Mouais ... "

Visiblement, elle n'en était pas convaincue du tout. Elle but une gorgée de son café, avant de hausser les épaules.

"Si tu n'essayes pas de me peloter et de m'embrasser, je ne vois pas d'inconvénients ..."

En gros, qu'elle reste sagement à côté d'elle si ça lui chantait.

La New Yorkaise regarda tour à tour le panorama puis Anna. Si la majesté du premier avait quelque chose de relativement impressionnante, Georgia conclut, au final, qu'elle préférait largement la simple beauté d'un visage ordinaire : loin des autres, elle serait malheureuse comme les pierres.

Réchauffée par le café, ou par les paroles, somme toutes calmes, de la jeune femme, elle s'approcha un peu plus d'Anna, prenant bien garde à ne violer aucune des distances de sécurité, imposées par la bienséance.

"Oui, un beau couple... Voir même un joli trio : toi, moi, le paysage... C'est assez romantique tout ça, faut dire".

Lançant un regard amusé à la télépathe, elle ajouta :

"Je ne fais que m'ouvrir au désir des autres. Et... J'sais pas. Toi ou Wind c'est pas pareil... D'un côté vous êtes hyper austères, limite anglicanes... Mais de l'autre, vous ne m'avez jamais jetée ni insulté ni quoique ce soit. Vous êtes toujours restée dans une tolérance polie. Alors je ne tenterai rien... Mais..."

Elle tourna la langue dans sa bouche quelques fois, puis ayant perdu le compte, reprit :

"Ca fait quoi d'être tout le temps responsable ? De pas se laisser aller ? J'ai l'impression que tu es le négatif de mon film et vice versa. Tu serai diablement intéressante à embrasser... Pour l'effet miroir inversé. Et puis, nous serions peut être surprises de nous plaire, l'une l'autre..."

Georgia en matière de laisser aller s'y connaissait un rayon. Là elle se sentait presque couler. Les paysages de cartes postales lui avaient toujours fait cet effet : comme une drogue dure, comme la meilleure manière de lever les dernières inhibitions qu'elle avait encore...

Alors que leur professeur se faisait un instant un Indiana Jones maitre zen arriva sous les yeux de Joachim quelque chose qui après le froid et l'émotion l'intéressait plus : des boissons chaudes. En plus il n'y avait pas que du café. Il laissa quelques personnes de la cordée se servir puis finalement s'approcha pour prendre un peu de thé tout en retrouvant le sourire que le fait de jouer sa vie virtuellement sur un glacier inexistant lui avait fait perdre. Il pensa que mourir ne devait pas être si ragoûtant et depuis qu'il ne faisait plus pourrir à peu près tout ce qu'il croisait ou plutôt touchait, il y avait des possibilités insoupçonnées qui s'étaient dévoilées.

Justement une des hypothétique chose qu'il ne connaissait que théoriquement fut mise sur le "plateau" de la discussion présente autour de la table qui impliquait Georgia et Anna. Joachim s'approcha alors doucement et discrètement (mais sans l'être pour un poil de cacahuète bien sûr) du couple... du duo... il ne savait pas trop avec un air intéressé. Et se tournant vers les deux jeunes filles, mais peut-être quand même beaucoup vers Georgia il posa innocemment et avec un air interrogateur qui dénotait d'une réelle crédibilité et d'une gêne effective avec traditionnels grattage de tête et impression de passer pour un boulet.

"Excusez-moi mais... je me posais une question. Ca va vous paraître bpete, mais... Georgia tu as plutôt l'air d'être une spécialiste... alors je suppose que tu dois pouvoir y répondre..." Joachim reprit son souffle. "T'embrasse plutôt souvent les gens en fait... et... comment dire... Je comprend le concept, la théorie de moralement pourquoi ce geste est sensé être posé et caetera et caetera... Mais dans les faits, la pratique... on ressent quoi ? Ca a vraiment un intérêt ? De quel ordre ? On est sensé faire comment ? 'Fin... "

Joachim se gratta la tête, mais c'est vrai que finalement sa vie loin de la vie sociale précédent son arrivée à l'institut n'avait pas été du genre à lui permettre une grande liberté quand à ce genre de choses et il n'avait jamais osé expérimenté, ni même s'informer vraiment quand à ce sujet. Il se sentit néanmoins un peu honteux d'avoir posé une question de ce genre et pensant qu'il venait peut-être aussi de la poser à un moment plus qu'importun, il détourna les yeux en baissant la tête se sentant plutôt mal à l'aise.

Le couple ne lui plaisait pas vraiment, mais en plus Georgia voulait rajouter un troisième compère ? Le romantisme, déjà tout relatif, venait de s'envoler pour de bon. Anna se contenta de resserrer ses mains sur son gobelet brûlant et d'en boire une gorgée. Elle aurait mieux fait de s'abstenir, puisqu'elle manqua de s'étouffer lorsque la New Yorkaise la qualifia d'anglicane. Même si l'adjectif avait été modéré, le mot avait tout de même été lâché.

Anna tourna une mine confuse vers Georgia. Elle était prête à se défendre, même maladroitement, mais finalement se ravisa. Elle savait qu'elle ne passait pas pour un bout en train, même si elle ignorait que c'était à ce point. Cette retenue semblait intriguée Georgia qui demanda donc quelques explications.

"Qu'est ce que tu appelles "se laisser aller" ? Se balader à poil, embrasser des filles et mettre à sac des chambres ? Ca t'éclate peut être, mais personnellement, ça ne m'évoque rien du tout ..."

Pas de jugement la dedans. Même si elle savait que ce type de "laisser aller" n'étaient pas les siens, elle avait tout de même tendance à rester admirative face à un tel comportement de non conformité. Anna savait cependant ce dont elle était capable si elle se laissait aller. Ou du moins, elle le devinait. La découverte de son pouvoir avait amené avec lui une envie de l'utiliser tout le temps, partout, n'importe comment. Une véritable dépendance. Une envie qu'elle avait réussit a maîtriser, même si une part d'elle même la titillait constamment. Et elle avait une peur bleue de lâcher la bride.

"Et puis, si il n'y avais pas de gens responsables, qui viendrait te botter tes jolies petites fesses quand tu te payes tes délires ?" lança-t-elle finalement avec un clin d'oeil.

Que pouvait elle répondre d'autre ? Georgia voulait savoir ce que ça faisait d'être son opposée, mais Anna n'en savait pas plus.

Il fallait croire que leur petite conversation n'était pas totalement personnelle puisque du coin de l'oeil elle voyait Nan' écouter d'une oreille distraite puis Jo' qui se rapprocha d'elles avec toute la discrétion dont il pouvait faire preuve. C'est à dire, peu.
Et il posa sa question, non sans difficulté. Anna se mit alors à sourire, amusée et quelque part attendrie par son coéquipier. Elle avait l'impression qu'elle avait devant elle un petit garçon trop curieux.

La télépathe but d'une traite son fond de café, le posa sur la table et croisa les bras, regardant avec une certaine insistance la spécialiste du roulage de pelle. Elle se demandait bien comment elle allait pouvoir répondre à cette question.