Hierophant - Esoteric Library -

(Topic spécialement dédié à tous ceux qui voient ma Juliette comme une chose venu tout droit des ténèbres les plus malfaisantes et démoniaques… Particulièrement à déconseiller à Alixtide ! ^^)

Le Hierophante… Après le Juliette’s qui était devenu son refuge privilégiée par excellence, c’était le second lieu de Salem que la gothique romantique avait découvert. Certes, le hasard fut pour beaucoup dans cette rencontre qui transforma littéralement la vie de la jeune femme à l’institut. En réalité son but originel était tout autre. C’était au début, quelques semaines après son arrivée aux Etats-Unis… Voyant qu’elle avait encore un peu de temps devant elle, Juliette avait pris la décision d’aller prendre un café avant de se rendre en cours. Mais ce jour là, elle s’était un peu trop attardé et dans sa précipitation afin d’arriver en temps et en heure à la fac, Elle s’était tout simplement trompé de rue. La faute d’inattention toute bête, du uniquement à son manque d’habitude de cette ville nouvelle. Une mauvaise rue en entraînant une autre, entrecoupée parfois d’une bonne direction rapidement perdue, et rapidement Juliette avait du se rendre à l’évidence… Elle s’était totalement égarée !

Un soupir avait alors fusé de ses lèvres défaites. Voilà quelque chose qui n’allait assurément pas arranger ses affaires avec des enseignants qui, parfois la regardait de bien étrange façon de par le simple fait de ses habitudes vestimentaires. Résignée à son désormais inévitable retard, Juliette avait donc décidé de ralentir son pas. Après tout, quitte à arriver en retard, autant y aller tranquillement en fin de compte. C’est ainsi que, au détour d’une énième rue complètement inconnue, elle était tombé sur le Hierophante… Le Hierophante était un commerce ésotérique qui se qualifiait lui-même de librairie, mais il y avait aussi une partie boutique ou l’on pouvait trouver diverses choses tels que des ingrédients de sorcellerie, des instruments à usage rituel utilisable dans sa vie de sorcière de tous les jours et ainsi que des babioles purement commerciale tels que des médaillons et autres bijoux, principalement destiné à un public d’adolescents prépubères désireux de se faire un simili fantasme sorcellerie sans pour autant se plonger en profondeur dans ce qui était en fin de compte une véritable religion en dépit de ce que nombre de gens pouvait bien en penser.

Mais dans sa grande majorité, l’immense bâtiment était occupé par des milliers et des milliers d’ouvrages en tous genres. Etalée sur deux étages avec un large escaliers central dans le plus pur style ancien pour relier le tout, le décorum ambiant était fait tout de bois et de velours aux diverses couleurs en fonction des domaines archivés. Une ambiance hors du temps qui tranchait singulièrement avec le monde extérieur, et qui bien évidemment, séduisit la gothique romantique qui ne pu se retenir d’y pénétrer afin d’en découvrir un peu plus encore que le simple aperçu qu’offraient les larges vitrines de la devanture. Des qu’elle fut entrée dans la librairie, un sourire lumineux s’afficha sur le visage de la vendeuse qui ne devait sans doute pas souvent voir entrer une cliente potentielle aussi agréablement accordée à ce temple de l’étrange. Les deux jeunes femmes commencèrent à discuter, et puis au fil des mois elles devinrent des véritables amies. La librairie se divisait en sections parfaitement définies… Religion, théologie, mythes et légendes… Sorcellerie, bien entendu, mais aussi romans, essais… Démonologie, taumathurgie… En résumé, tout ce qui touchait, d’une manière ou d’une autre et quelque soit sa nationalité à l’ésotérisme et ses proches sphères, se trouvait en ce lieu.

Mais pourquoi, cet endroit avait-il tant attiré la gothique romantique.. ?

Juliette était une jeune femme assez secrète, surtout en ce qui concernait sa propre personne. Depuis son arrivée à l’institut, aucun pensionnaire ne connaissait réellement quoi que ce soit de sa vie en Italie, hormis ce qu’elle avait bien voulu en dire. Des petites choses ici et là, disséminées parcimonieusement en fonction de son humeur… Il s’agissait principalement de bribes concernant ses parents, sa vie universitaire… Rien de véritablement personnel au sens le plus intime qui soit. Mais quelques années auparavant, la gothique romantique s’était initiée à la sorcellerie. Plus précisément, à la sorcellerie bénéfique, la wicca, même si parfois elle avait du se laisser s’égarer sur des chemins sans doute peu honorable en la matière. Tout ceci avait commencé lors de son entrée dans l’adolescence, le moment ou elle avait commencé à radicalement changer et à s’émanciper des principes de vies de ses parents. Ces quelques égarements, heureusement sans (trop) de conséquences réelles furent sans l’ombre d’un doute le fruit d’une inexpérience en la matière, doublée d’un manque certain de maturité en dépit de ce que la gothique romantique pouvait alors bien penser à ce moment là. Très rapidement, elle avait été prise d’affection par une sorcière confirmée, une jeune femme d’une vingtaine d’années qui l’avait alors guidée sur la voix de ce que l’on appelait vulgairement la magie blanche, et qui était devenu son maître. Ce fut d’ailleurs elle qui lui apprit que la sorcellerie n’était ni blanche, ni noire, mais que elle était tout simplement le reflet de ce que les gens désiraient en faire. Comme toute chose en fin de compte…

Juliette s’était révélée forte adroite dans cet art souvent considéré comme quelque chose d’obscur, a la grande satisfaction de son initiatrice devenue une amie fidèle. Elle continua d’exercer la sorcellerie jusqu’à son départ pour l’institut, mais elle avait du renoncer à le faire ouvertement chez elle de peur de devoir l’avouer à ses parents… Déjà qu’elle ne leur avait pas annoncé qu’elle dormait dans un cercueil, mais si en plus elle y avait ajouté une touche de sorcellerie… alors, elle avait toujours pratiqué chez son maitre, ce qui avait en fin de compte aidé à les rapprocher plus rapidement encore. Bien elle ai gardé le contact avec son initiatrice en la matière, tous ses ouvrages, tous ses outils, les quelques ingrédients lui restant, ainsi que son fameux grimoire qui faisait tant fantasmer les non initiés, étaient resté enfouis dans un carton depuis que Juliette était arrivée à l’institut. Que ce soit par manque de temps à cause de ses études, par la force des évènements qui avaient frappé l’institut ou bien encore par le fait de se voir obligée de partager sa chambre avec des parfaites inconnues, la gothique romantique n’avait plus pratiqué depuis. Mais maintenant qu’elle avait découverte cette librairie par le plus grand des hasards, l’envie de reprendre à nouveau la taraudait de plus en plus intensément au fil des mois. La question était : comment les autres élèves, et principalement Jade, le prendraient-ils.. ?. En soi, elle s’en moquait bien en fait… Cependant, vie en communauté oblige, elle ne pouvait décemment pas se mettre la totalité des autres pensionnaires à dos, ce serait tout simplement invivable.

Juliette avait donc recommencer à acheter ouvrages et ingrédients, qu’elle dissimulait avec ses possessions antérieures à sa présence à l’institut. Peut-être que un jour, éventuellement… lorsqu’elle aura l’occasion d’avoir définitivement une chambre rien que à elle… Lorsque Jade tombait malencontreusement sur un quelconque ouvrage ésotérique, la gothique romantique prétextait une étude à faire pour l’un ou l’autre de ses cours. Comme l’adolescente n’y connaissait absolument rien, elle la croyait à chaque fois…

Aujourd’hui, Juliette était venu au Hierophante avant de récupérer une édition originale d’un roman de la fin du vingtième siècle. Une oeuvre rare et hors de prix, qui aurait sûrement fait sauter ses parents au plafond s’il en avaient su la valeur indécente. Mais il s’agissait d’un ouvrage d’époque à peine abîmé, et il manquait à la collection des chroniques vampiriques que la gothique romantique avait commencé trois ans plus tôt. De plus, ce roman en était le tout premier de ces fameuses chroniques, alors comment aurait-elle pu ne pas acheter Entretien avec un vampire.. ? Non, non, cela aurait été terriblement insultant pour les autres chroniques, elle en était intimement persuadée. Que ce soit surprenant ou non, Juliette se sentait très proche de ce genre de vampires… Légèrement décalé par rapport à l’époque moderne, d’une distinction fragile mais profonde… Elle en était certaine, elle aurait fait un excellent vampire…

Satisfaite de sa précieuse acquisition, la gothique romantique s’empressa de le remettre délicatement dans son sac afin de le protéger jusqu’à ce qu’elle retourne à l’institut, puis elle tourna lentement dans le dédale des rayons en bois qui donnaient à la librairie l’aspect d’une vieille bibliothèque à laquelle il ne manquait qu’une grande cheminée pour parfaire l’illusion. Lorsqu’un ouvrage attira son attention, elle l’attrapa prestement et se dirigea auprès de la baie vitrée qui occupait tout le premier étage afin d’avoir un peu plus de luminosité pour découvrir cet ouvrage intéressant de prime abord. Entre deux lectures Juliette jetait un œil distrait sur l’extérieur, s’offrant par-là même elle aussi en pâture aux regards des passants…