Parcours du combattant

[Je poste rapidement histoire de fluidifier l'action, j'espère que c'est OK pour vous]

Victor prit bien garde de rester à distance du poil à gratter. Il n'avait pas besoin de toucher la sphère ni de rester trop près, alors autant ne pas prendre de risque.

Une fois l'ogive prête, Ivy lui posa la main sur l'épaule, et cela lui fit irrésistiblement penser au geste des duos pour le maniement des bazookas : le chargeur tape sur la tête du tireur pour lui indiquer de balancer la purée.

"Sir, yes , sir !", cria t il en rigolant

Et bien allons y, balançons la purée, et advienne que pourra.

La sphère s'éleva verticalement jusqu'à une des fenêtres, pus Victor lui imprima un rapide mouvement horizontal. La sphère allant se désagréger tout seule dès qu'elle franchirai le rebord de fenêtre, il voulait imprimer le plus d'inertie possible pour arroser la pièce, dont il ignorait la forme et les dimensions.

Visiblement sa séquence héroïsme était passée totalement inaperçue... Pas de réactions à ses propos. Georgia releva le nez et... s'aperçut qu'elle était toute seule ! Un peu frustrée de ne pas avoir pu partager ses 5 secondes de gloire, elle décida de se relever et de clopiner jusqu'à retrouver des têtes connues.

Elle constata avec satisfaction qu'elle était soit pas du tout douillette soit nullement meurtrie. Juste un peu poussiéreuse. Avec l'option bleus et écorchures superficielles. C'était déjà ça. Garcia n'avait pas eu sa revanche. Et tant son intégrité corporelle que son honneur étaient saufs ! La blondinette, trouvant le temps long, sans personne pour l'observer, commença à cavaler tout en méditant le petit proverbe bouddhisme sur des histoires de planète bleue dont le revêtement n'était pas en cuir et sur la nécessité de se chausser...

Satisfaite d'avoir trouvé une nouvelle expression du principe de réalité, la New Yorkaise se figea en entendant la voix de sa rouquine. Elle changea son expression corporelle. Et sa gestuelle. La démarche se refit boiteuse. Et son sourire ravi laissa la place à une bouille résolue et grave, comme celle qu'elle imaginait sur la tronche des anciens combattants de vraies guerres qu'elle n'avait vu qu'à la téloche...

"Recrue Beccaria, au rapport" minauda-t-elle dans un essai de voix grave. "Le moral est bon, le matériel est un peu abîmée et les recrues sandales 1 et 2 sont portées disparues. La lutte a été âpre mais nous avons triomphé !"

Observant le lancer de Victor, elle ne put s'empêcher de siffler.

"Maintenant voici venu le temps du poil à gratter..."