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Croquons nous dans les ruines ... Empty Croquons nous dans les ruines ...

Mar 7 Juil 2009 - 12:26
Au croisement de ce que devaient être deux grosses artères de l'ancienne ville d'Hammer Bay, un petit plot. Un petit plot tout bête, marquant certainement l'intersection. Sur ce petit plot, se faisant mollement dorer la pillule : un petit tatou.
Sa respiration était calme, l'air était lourd, et la ville renaissante était plongée dans la torpeur du milieu de journée.

Puis, sortant d'une ruine, une tignasse rousse.
Elle était vêtue d'un haut de bikini psychédélique et ultra court, et d'un mini short. Elle était couverte de coups de soleil écarlates qui pelaient à moitié. Elle avait mit sur ses cheveux un bandana vert afin de se protéger tant bien que mal du soleil, et portait des lunettes de vue.

D'un geste, elle épousseta ses mains sur son short, faisant apparaitre deux traces grises et se baissa pour ramasser un carnet de croquis au pied du plot que gardait le tatou.

"-Bah, ce devait être un magasin de boulons. Toujours pas la maison de famille."
Le tatou releva le nez, oui, c'était à lui qu'elle parlait.

Avec un soupir, elle extirpa un crayon à papier de 0.8 de sous son bandana, le glissa dans son carnet, et s'avança jusqu'au milieu de l'artère.
En quelques secondes, elle croqua l'ensemble de l'allée avec les détails les plus frapants.
Puis, sur la page d'en face, elle dessina une autre artère citadine, moins en ruine et plus en détail, à sa droite, une enseigne de quincaillerie.

Viconia avait décidé de prendre ses repères à Hammer Bay. Pour cela, elle visitait les parties en ruine et tentait de leur redonner vie, de reconstituter, telle une historienne qu'elle n'était pas, ce qu'avait pu être la ville.
L'intérêt de cette Pompéi du nouveau siècle était que l'on avait carte blanche pour se promener et fouiller dans toutes les ruines.

Lorsqu'elle croisait un Génoshéen, elle le saluait avec naturel, tout à son travail et sa reconnaissance. Après tout, qu'elle Cité ne possédait-elle pas artistes semi archéologues !

Ayant fini, elle tourna dans l'artère adjacente. Elle posa son regard deux secondes sur le tatou. Celui-ci releva la tête. Puis eut un instant d'hésitation. AU bout de quelques minutes, où il sembla que Vic loucha, il sauta au bas de son plot et alla s'installer sur un perron de maison en ruine dans la nouvelle rue où se trouvait la finnoise.
Celle-ci eut un léger sourire et, remontant de quelques pages dans son carnet, ajouta une rue au plan qu'elle était en train de déssiner. Puis, en avançant, elle rajouta les différentes vois qui s'y abouchaient, complétant un plan plus général.

Posant ensuite son postérieur sur les restes de ce qu'avait pu être un banc en ruine, elle recommença à croquer les différents tas de pierre.
Ensuite, elle irait visiter les édifices.
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Mar 7 Juil 2009 - 16:21
La soirée au coin du feu avait été riche en évènements provoquant des crises de crampes cérébrales. N'étant pas vraiment une personne de réflexion, elle avait laissé le décodage de l'énigme aux autres membres de son équipe. Hjördis poussa un soupir de lassitude. C'étaient Amarenna et Esther les cerveaux de l'équipe. Juan posait des hypothèses plus posées à côté. Math et Ivy faisaient tout leur possible pour entretenir leurs réputations de tête brûlées sans réflexion. Et dans les LeX, elle, c'était la fille qui parlait pas souvent pas parce qu'elle réfléchissait, mais parce qu'elle n'avait rien à dire. Prenant des notes mentales, elle revenait sur les infos une fois seule pour retourner le problème dans tous les sens et être sûre d'avoir bien compris le shmilblick.

Sa façon d'appréhender la situation des membres de l'Institut était claire pour elle : Ils ne devaient faire confiance à personne, parler à personne, ne croire personne et, une fois le jour venu, frapper fort, vite et ne surtout pas réfléchir. une bonne vieille opération commando, quoi. Sauf qu'ils étaient des adolescents et rares étaient leurs membres ayant une expérience militaire, ce qui signifiait que ça risquait de finir en un vrai carnage à sens unique, connaissant les retors Ganymède.

Les quelques jours passés au bivouac de l'Institut s'étaient passés relativement calmement mais vu la taille de l'île ce serait étonnant qu'un habitant de Genosha ne soit pas au courant de leur présence. Ce jeudi, ils purent enfin s'approcher des ruines dont elle n'avait entendu parler que par rumeurs interposées. Elle sauta donc sur l'occasion pour s'y rendre. Habillée de son maillot de bain une pièce noir et avec une ceinture usée faisant le tour de la taille, elle voyageait léger. Accrochée à la ceinture, une besace dont le bas était lacé autour de la cuisse. Robuste matériel de randonnée, la besace imperméable contenait l'essentiel : fil de pèche, hameçon, boîte à appâts, carte de survie, etc... et aussi l'accessoire à savoir le communicateur.

Déambulant au milieu des ruines, la présence de la perche blonde pouvait passer difficilement inaperçue : faisant fonctionner son pouvoir à plein régime, elle laissait une trainée de poudreuse fondante derrière elle. La neige cascadait le long de ses membres et de son corps, poussière du paradis dans cet environnement tropical. Le décalage horaire encaissé et les efforts physique régulier lui avaient redonné son tonus d'avant, qu'elle possédait en Islande. C'est donc avec un mental en béton capable d'envisager de parcourir le Sahara à pied dans le sens de la largeur qu'elle déambulait la tête haute dans les ruines.

Il y avait quand même des blessures profondes. Elle avait tué de sang-froid deux hommes et le fait de savoir qu'elle allait à nouveau dans une situation de stress l'inquiétait. Si la même chose se passerait, elle tuerait de nouveau? Dur de répondre à cette situation... Pour le moment, Amarenna avait conservé le silence, croyant avoir une part de responsabilité dans ce double meurtre. Mais combien de temps encore avant qu'elle ne prévienne un prof? Et que ce prof ne prévienne ses parents? Si ça se passait, elle ne pourrait jamais plus revenir chez elle.

Chassant ces sombres pensées en se concentrant sur la marche, Hjördis accéléra le pas et finit par rattraper une jeune fille très légèrement vêtue. Elle distinguait une tignasse rousse sous un bandana vert, des bretelles d'un bikini et un min-short, seuls vestiges de vêtements couvrant une peau brûlée par le soleil. Ce n'est qu'au carnet à croquis qu'elle compris avoir rencontrée l'artiste de l'Institut. Souplement, elle marcha droit vers elle. ça tombait bien, elle avait un truc à lui dire.


"Viconia!"

Aie, voix un peu trop sévère. Il faudrait qu'elle cherche quand même à avoir une façon un peu plus aimable d'aborder les gens. Pour le moment c'était presque la méthode d'un maton de prison.

"... Besoin d'un peu de fraicheur?"

Oui, ce serait une bonne façon d'entamer le dialogue. Elle rassembla de la neige dans ses mains pour faire une boule de neige potable avant de la lancer mollement vers Viconia pour qu'elle l'attrape... oubliant que les deux mains de la jeune fille étaient prises.
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Mar 7 Juil 2009 - 20:18
Le croquis préliminaire terminé, la finlandaise avisa le premier édifice sur sa droite. Un perron de deux marches, un chambranle de porte qui avait dû abriter une porte d'un battant unique, une vieille cloche rouillée...
Elle tenait peut-être enfin la résidence familiale !

Fermant son carnet d'un mouvement étudié du poignet droit, elle se tourna vers le tatou.
"-Je reviens, monte la g..."

D'un coup, ce fut sans nul doute son nom qui fut hurlé d'une manière quasi militaire.
Faisant un bond spectaculaire, la finnoise en perdit son crayon qui alla rouler plus loin. Le cœur battant la chamade, elle tourna prestement le visage du côté de l'interjection... Pour se manger un objet volant non identifié sur le pied gauche.

Une seconde de stupeur.
Deux secondes de regard outré.
Trois secondes de reconnaissance.
Quatre seconde de sensation thermique.

"- Wouaille !!!"
Sursautant, la jeune fille releva le pied en une pause fort peu gracieuse et le secoua le plus énergiquement possible.

Son regard verdâtre tomba une nouvelle fois sur Hjordis :
« -Préviens lors de ce genre d’initiatives ! … »Puis, alors qu’elle posait à nouveau son pied, matériel de dessin toujours en main, son ton se radoucit et elle parla finnois, sans même s’en rendre compte :
« - Même si j’avoue que c’était un cadeau fort appréciable… Je n’en peux plus de ces températures… Et toute cette humidité. Bref. »

Remettant son crayon dans son bandana et glissant son carnet de croquis dans son dos entre short et peau, elle envoya un sourire amical à l’Islandaise.

Hjordis à qui elle avait promis des cours de dessins dans une autre vie. Hjordis à qui elle devait, entre autres, le fait que Pipilotti ait enfin été retrouvée… Celle qui avait ramené d’entre les morts une ancienne camarade, qui n’avait pas tant que ça été son amie en fin de compte, mais dans un état discutable.
Mère porteuse d’Esther… Enceinte d’une abomination…
Est-ce que le fait d’être l’inlassable productrice de croûtes virtuelles avait mérité cette issue ? Viconia n’en était absolument pas sûre.
Quand on y repensait, les protagonistes finnois de sa catastrophe d’Helsinki avaient tous fini pattes en l’air dans des bancs de sardine séchés.

Feueresturm en chasse, Andersson plus psychopathe que jamais, Pil allant mettre bas et elle-même au sein d’une boucherie indienne… Que du frais, que du rafraichissant… Une juste introduction à ce qui allait très certainement suivre sur cette si charmante île du Pacifique.

Avec un regard las en direction de la viking, elle désigna le bâtiment dans lequel elle s’apprêtait à entrer précédemment :
« - Un peu d’exploration ? »Après tout, cela avait dû être la raison initiale de la présence de Hjordis à Hammerbay.
La finnoise était assez contente d’avoir trouvé ce point cardinal polaire sur son chemin et de passer un petit moment en sa compagnie.
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Mar 7 Juil 2009 - 21:03
Hjördis pesta à voix basse à la réaction de Viconia. Pas qu'elle soit agacée que la jeune fille ne parvienne pas à attraper la boule de neige mais qu'elle avait oublié que les autres membres de l'Institut étaient assommés par la chaleur environnante. Son insensibilité à cette atmosphère oppressante avait eu pour incidence de croire que tout le monde était aussi détendue qu'elle. La boule de neige avait grandement raté son objectif, heureusement que Viconia sembla se radoucir et se mis à parler en Finnois. Hjördis se mit donc aussi à parler dans cette langue.

"Désolée... J'ai un peu oublié que tout le monde souffre de la température..."

D'un autre côté, si il s'agissait d'une chaleur sèche au lieu de cette moiteur tropicale elle serait sûrement bien moins fringante. Elle suivit ensuite le regard de la jeune fille et compris où elle voulait en venir. Elle était venue pour fouiner dans les bâtiments. Est-ce que ce serait toléré par les professeurs? quelque chose lui disait qu'il vaudrait mieux ne pas raconter tout ça...

"Hum... En fait, je voulais te parler au sujet de ton amie... Elle est en sûreté maintenant. Je sait pas si quelqu'un te l'a déjà dit mais elle est chez des amis d'Esther en attendant que les choses se tassent..."

Pour l'idée de l'exploration, Hjördis se contenta de hocher la tête. Marchant vers ce qui devait être la porte, elle prit appui de la main sur un bout de béton dont les fers à bétons émergeaient et qui semblait planté au milieu de la rue, reliquat d'une explosion du passé. Elle sentit d'un coup comme une chaleur inhabituelle dans le creux de sa main, puis une brûlure. Retirant vivement sa main, elle regarda sa paume rougie. On y voyait deux liserés parallèles, similaires aux deux fers à bétons rendus brûlant par le soleil qui émergeaient de la masse endommagée.

Son pouvoir la protégeait de la chaleur de l'air mais pas des brûlures causées par le contact. Bon à savoir et inquiétant en même temps. Elle n'était pas aussi invincible qu'elle l'espérait face au feu... Mieux valait garder cette info cachée. Elle continua donc de marcher et regarda l'intérieur du bâtiment par l'ouverture déchiquetée.


"Le fait de parler finnois m'a aidée pour la calmer. Elle était dans un sale état... Mais déjà dans l'avion du retour ça allait bien mieux. En fait, c'est grâce à cette langue que j'ai compris que Nemo se fichait de moi. Ils ont pas dû comprendre comment une blonde savait parler une langue aussi peu connue..."

D'ailleurs, il y avait un point qu'elle voulait soulever avec Viconia et, aussi peu diplomatique, elle y vint directement.

"Au fait, comment ça se fait que ton amie ait été enlevée par Harmonie/Némo? Tu est allée avec elle dans un de ces centres?"

Le fait que les deux jeunes filles de la même école aient eu deux trajets totalement différents la sidérait un peu. Elle prépara une nouvelle boule de neige et la tendit ce coup-çi directement à la jeune fille.

"Sur la nuque et le front. Pour éviter l'insolation."
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Mar 7 Juil 2009 - 23:39
Le regard de Viconia parcourut la ruine où un pas venait de la mener. Ses yeux verts se plissèrent derrière ses lunettes, et elle arbora une mine concentrée. Lentement, elle saisit les dimensions des pièces, leurs configuration, les éventuels débris indicatifs.
Par cette excursion, elle essayait de capter la vie. De saisir ce qu’avaient été les derniers instants de Génoshéens pleins d’espoir. De quoi ils vivaient. Comment ils vivaient. En grandes familles recomposées ? En grandes colocations de mutants par classes d’âge ? Organisant les pièces à l’instar de la formation standard ? Ces habitations étaient-elles un reflet de leur métissage culturel de mutants cosmopolites ?


« -Mmmm ? »
Tout d’abord, Viconia qui était toute à ses pensées et soucis de représentation historique et artistique ne saisit pas vraiment ce dont la jeune Hjordis voulait lui parler. Claire ?
Puis, alors que son regard tomba à nouveau sur la blonde, elle comprit.

Pil.

Loin d’explorer, Hjordis venait mettre les choses au clair.

Le regard aérien de la finnoise se fixa sur son interlocutrice et écouta sans sourciller.
Elle avait entendu les conclusions du rapport lexien.
Mais dès lors qu’une personne qui avait été elle-même sur le terrain se proposait spontanément d’en dire d’avantage, de partager, et même d’éclaircir les choses, elle aurait l’entière coopération de Viconia.
On parlait d’un lien avec le passé, de l’innocence gâchée d’une toute autre vie.

Une main sur les restes calcinés d’un ensemble en verre qui devait s’apparenter à un meuble, Viconia fronça les sourcils.
Elle avait du mal à imaginer Pil, la ralentie du cours de scénaristique et mise en scène parcourir le monde, torturée par une institution secrète barbare.
Cela paraissait si irréel, au même point qu’elle ait pu elle-même être une mutante.
Alors là, confier qu’elle avait dû être calmée par le finnois, plus Charis qui lui avait dit qu’elle hurlait « Viconia » à toutes les occasions.

Lorsqu’elle y pensait, Viconia louait Feueresturm et son cigare à la moindre minute. Ainsi que son pouvoir ne se situant pas au niveau des organes génitaux, et ayant donc et d’un intérêt moindre.

Se stoppant dans ses pensées, la finnoise considéra la Lex un instant.
Elle avait l’air suspicieux. Elle était venue jusqu’ici pour le lui demander. Et elle ne prenait pas la peine de prendre des pincettes. Viconia appréciait ce genre de paroles brut de décoffrage. Lorsqu’on voulait savoir quelque chose venant d’elle, elle aimait cerner la question. L’idée, dans ce cas, était de savoir si elle avait été plus ou moins un traitre en fricotant avec Harmonie. Si elle n’avait pas balancé Pil, ou « oublié » sa camarade là-bas.
En gros, parcequ’elles étaient finnoises et qu’elles s’étaient connues, Vic avait à témoigner des viols, car s’en étaient, subis par Pil.

Avant toute réponse, la finnoise attrapa la glace tendue par Hjordis, et la divisant, se la passa lentement sur le front. Le choc thermique se propagea à l’ensemble de son corps, lui donnant la chair de poule et un léger mal de tête.
Etait-ce uniquement dû à la fraîcheur, elle l’ignorait.

« -J’aimerai savoir dans quel état elle était exactement ? Sa grossesse avait-elle l’air de la… Consommer de l’intérieur ? Psychologiquement, tenait-elle le coup ? Lui a-t-on fait des échographies, envisagé une interruption qui la préserverait ? »

Par cette avalanche de questions, prenant son temps, la Finnoise démontrait à son interlocutrice qu’elle passerait sur les suspicions inutiles mais qu’elle n’accepterai que le donnant-donnant.
Qui pouvait savoir combien la mission Lex avait pû être dure, à part eux-mêmes, mais chacun avait à présent son lot de squelettes et crasses pas jolies jolies.

La rousse attrapa son carnet dans son dos, sortit son crayon et commença à croquer la pièce en lui redonnant une fonction, tout en répondant à Hjordis. Elle ne pouvait réfléchir correctement que lorsqu’elle griffonnait ou faisait quelque chose de ses mains.

«- Avant d’entrer à l’Institut, je n’avais jamais entendu parler de ces institutions.
Pil et moi étions élèves de la même promo à l’Institut des Arts. Un soir, un policier est venu faire une enquête sur les suicides récents qui étaient survenus. Ils cherchaient un mutant qui serait capable de faire peter les plombs. Quelqu'un comme moi.
Pil a eut peur, et ils l’ont prise.
Je l’ai retrouvée plus tard au poste de police où j’étais venue me constituer prisonnière sur les « conseils » d’un autre camarade de promo.
J’ai ainsi retrouvé Pil qui avait été innocentée. Andersson, le flic tandem de celui qui était venu à l’Institut, avait dû apprendre quelle était la nature exacte de sa mutation. »


Le croquis était fini. La finnoise leva les yeux et avança pour changer de pièce. Tout à ses croquis, sa main gauche courait à présent sur le papier, et son esprit déroulait les évènements du passé une fois de plus. Mode automatique.

« - Puis ce fut la fusillade générale. Le « camarade de promo » était un illusionniste psychopathe. Il a retourné tout le monde les uns contre les autres. Je suis intervenue de manière absconde à un moment critique, et tout à basculé.
Il fut arrêté.
L’agent venu à l’Institut me prit en charge, me plaça dans un avion et je devais rester aux USA le temps que tout se tasse.
Pil devait prendre le même chemin, mais avec Andersson pour référent.
Elle n’est jamais arrivée à l’aéroport. »


D’une main, elle effleura une surface qui s’apparentait à un manteau de cheminée. Pour elle-même, elle murmura « Et ici… Un bonzai… »
Puis, reprenant l’esquisse, elle reprit, platement :
« - Mon référent m’a confié plus tard qu’il avait assassiné son entière famille et fuit par plusieurs pays d’Europe où il était impliqué dans des coups louches. Il n’avait jamais rendu Pipilotti… Dont lui-même ignorait la mutation, mis à part le rapport avec les organes génitaux. »

La finnoise eut un frisson de plus, malgré l’absence de neige, et referma son carnet d’une impulsion du poignet.

« -Sortons d’ici. »Et elle fila vers l’entrée de la bâtisse.
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Jeu 9 Juil 2009 - 0:49
Viconia semblait perdue dans ses pensées. Non, elle réfléchissait à toute allure. Pas sur ce que disait l'islandaise mais sur l'environnement proche. Hjördis ne voyait pas la même chose : pour elle, toutes ces maisons en ruine devaient être abattues et leurs matériaux récupérés pour créer de nouvelles maisons robustes. Toutes ces habitations éventrées et fragiles n'étaient qu'un danger à ses yeux. Le moindre tremblement de terre ou vent tropical pouvait faire s'effondrer ces plafonds sur le crâne de mutants cherchant un abri temporaire.

Ce n'est pas dans ces ruines que les Génoshéens seront tranquilles pour créer une société stable. Il faudrait avoir quelques personnes ayant des connaissances dans le bâtiment... Mais la plupart des mutants étaient jeunes... C'était vraiment un problème... Le ton de Viconia fut d'un coup moins agréable mais elle raconta en détail ce que Hjördis voulait savoir.


"De ce que je sais de ses grossesses, aucune n'a aboutie. ça la rendait folle. Elle veut garder ce "bébé" là mais c'est pas faute de l'avoir encouragée à avorter... Bien sûr on surveille sa grossesse à fond... Bizarrement, ça semble lui faire du bien de mener ce bébé à terme. Elle était dans un état horrible quand je l'ai vu la première fois... Elle semble aller mieux."

Vint les informations souhaitées. Quand elle pense qu'elle vivait sous le même toit que cette personne qui savait tant de choses sur Nemo... c'était à se taper la tête contre les murs. D'ailleurs, elle frappa bien quelque chose : son poing droit alla frapper violemment la paume gauche. Son visage était fermé et elle parlait entre ses dents serrées.

"Andersson... Raahhh. Il était si près..."

Ce devait être la troisième personne à la table, celui qui avait l'air dingue. Ce devait être un haut placé et il était flic à l'origine? Mais comment diable recrutaient-ils leurs membres dirigeants? Que Sears, Stephen et Udo se croisent... Non, il y avait encore des choses qu'ils ignoraient. Elle se calma et décrispa ses mâchoires.

"J'ai croisée ce type, Andersson. A ce moment, il me croyait droguée... Aussi dingue que ça puisse paraître, on dirait bien que c'est un mutant, un téléporteur. Il doit enlever ses victimes comme ça..."

Elle venait de donner une information qu'elle ne connaissait pas! Voilà pourquoi ce type était important!! Il fournissait avec peu d'efforts des victimes à Némo en envoyant directement les cibles dans leurs prisons!!! Le fait qu'elle ait réussi à faire une déduction sans avoir mal au crâne lui fit une drôle d'impression. C'est ça que l'on ressent quand on devient brusquement plus intelligent? Accompagnant Viconia à l'extérieur, elle remarqua le côté sérieux qu'affichait la finlandaise. Il faut être aussi concentré pour dessiner?

"Heu... rien à voir avec toutes ces histoires mais... tu fait quoi exactement? Tu est aussi architecte?"
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Jeu 9 Juil 2009 - 23:08
De ce que Viconia savait, Pipilotti avait toujours été particulièrement influençable, et un soupçon dans son interprétation du monde. Si l’on mélangeait le tout avec une secte qui avait l’entière capacité de vous phagocyter le cerveau et toute capacité cognitive, cela pouvait aisément donner un mélange irréaliste.

Pour lors, non contents de leur influence psychique, la secte avait violé Pipilotti d’une manière effroyable, et le tout renforcé par l’idée qu’elle adhérait.

Livide et nauséeuse, Viconia s’affala sur une ruine, non loin du tatou qui la suivait constamment depuis leur séjour sur l’île. Le soleil lui tannait le visage, ravivant des brûlures, mais l’accoutumant à la fois.

Elle se tourna vers Hjordis, avec un sourire un rien carnassier et totalement haineux. Andersson. La raclure. Celui à qui elle ferait volontiers entendre des voix jusqu’à le rendre fou… Du moins encore plus fou, elle serait même capable de le pousser au suicide.

D’un geste de la main, elle tapota un bout de pierre lisse et chaude à ses côtés à l’intention de Hjordis, assises, au calme et l’esprit clair, elles pourraient tenter de débroussailler.

« -Un téléporteur… Je t’avoue que cela tomberait sous le sens. J’ai en effet eut des nouvelles de mon référent qui disait se trouver ailleurs en Europe sur sa trace, et il concluait qu’Andersson allait vite, beaucoup trop vite. »

Son regard se posa un instant sur le tatou, et elle en revint à Hjordis avec un sursaut :
« -Il faudrait également que tu discutes avec Charis Held, une Suisse, arrivée récemment à l’Institut ! Enfin, à peu près en même temps que moi, je crois. Elle a eut affaire à la secte… Et avait Pil aussi. Elle avait essayé de me contacter par messages car on ne se croisait jamais, la faute aux missions… »

Les missions… Elle réprima un rictus.
Pil et elle auraient mieux fait de disparaître du monde avant le mois de février. Elles pourraient en être toujours à travailler sur leurs projets de fin d’année, les soutenants cette fois-ci pour le Prix de Prestige. Pil avec ses créations… Plates mais naïves, et Vic avec ses portraits de miséreux candidats au suicide. Doux souvenirs d’un passé innocent.

Se revigorant car elle sentait qu’elle recommençait à tomber dans une mélancolie aussi puérile qu’inutile, elle eut un sourire pour Hjordis et lui prêta son carnet. A gauche, les vues des ruines, à droite les reconstitutions. Sur la première page, un plan rudimentaire.

« -Non, comme Zachary l’a conseillé, je fais du repérage… Mais à ma façon. Je fais un plan des ruines… Et essaie ensuite de retrouver ce qu’elles ont été à l’Age d’or de Genosha.
Je veux comprendre. Je veux pouvoir observer leur bonheur ou non, comprendre leur société, leurs motifs, leurs rêves.
La routine ou le domicile de quelqu'un sont comme les rides d’expressions, ils traduisent beaucoup de la vie d’une personne. »

Elle eut une pause réflexive, puis reprit :
« -Je n’aurais pas fait une bonne Génoshéenne, je crois.
Je préfère rester au sein de la société qui m’a enfantée puis essayer de comprendre. Ensuite aller ailleurs, recommencer, observer. J’aime cela car une fois que j’ai compris, je peux le représenter… C’est comme le faire passer aux autres, mais avec ma vision de la chose… Je n’ai pas l’idée nouvelle. Je retranscris, mais ne créée pas, au fond…
En soit, je suis une vile copieuse et n’invente rien. »


Avec un rire sans joie, troublée par la conclusion qu’elle venait de faire, elle tendit le bras et papouilla la carapace du tatou voisin.
Anonymous
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Ven 10 Juil 2009 - 18:17
A voir l'allure de Viconia, la finlandaise partageait son opinion concernant Andersson : il n'avait aucun avenir si il lui arrivait par malheur de croiser le chemin des deux jeunes filles. Enfin... à la limite, comme sac de sable... La rousse, visiblement brûlée vive par le soleil, s'assit sur une pierre et invita Hjördis à en faire de même. La nordique remarqua seulement à ce moment le tatou qui ne semblait pas avoir peur d'eux. Une recette au tatou dans son répertoire? Quelques secondes de fouille mentale de ses connaissances cuisinières lui rappela qu'elle n'avait pas la moindre idée si cet animal était au moins comestible. En fait, la plupart des animaux de cette île lui étaient étrangers.

Doucement, elle s'assit sur la pierre plate, sentant la chaleur sur ses fesses. C'était supportable, heureusement, mais ça confirmait ce qu'elle pensait : bien qu'elle puisse lutter contre un air chaud, ce n'était pas le cas avec des objets trop brûlant. D'ailleurs, la pierre sous elle se refroidit rapidement avec un petit tampon de neige compacte. La peintre parla alors de Charis mais Hjördis rejeta ce sujet de conversation d'un geste de la main.


"Je lui en ai déjà parlé, sous la tente. En fait, en même temps que la finlandaise, on a ramenée une amie à elle, kidnappée aussi. Une certaine Jo. Elle avait l'air bizarre quand j'en ai parlé... un peu comme si elle était contente mais qu'en même temps elle se rappelait de trucs pas bien... comme toi, là?"

Ce n'est pas que la jeune fille soit fantastiquement observatrice mais elle avait tenu à annoncer quelques bonnes nouvelles pour espérer voir une joie franche inonder des visages et, accessoirement, obtenir quelques remerciements. Histoire de contre-balancer le malaise qu'elle avait en elle depuis le double meurtre dont elle s'était rendue coupable. Viconia lui tendit le carnet de croquis et la jeune cuisinière pénétra dans le monde secret de la rousse. Comme d'étranges publicités crayonnées vantant un mystérieux "avant/après" il y avait des ruines qui se changeaient en monde urbain, policé et accueillants. C'était vraiment ça Genosha avant? Impossible à savoir à présent mais cela rendait rudement bien.

"Tu devrais en faire une expo sur l'île... copie ou pas, tu aurait du succès et pas mal d'oseille..."

Et voilà le grand retour de Hjördis la vénale! A des kilomètres des considérations métaphysiques de l'artiste, elle voyait juste quelque chose de... beau. S'excusant de son habitude de tout ramener à l'argent, elle dit qu'elle trouvait ces croquis très jolis avant de compléter.

"Je ne pense pas qu'il y avait un profil "Genoshéens". Il suffit de voir l'Institut : c'est un zoo! Les artistes devaient forcément avoir leur place. Tout comme les cuisinières!"
Anonymous
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Dim 12 Juil 2009 - 10:53
Hochant doucement la tête, Viconia confirma : l’enlèvement de Pil rameutait dans sa lignée tout un tas de souvenirs pas jolis jolis.
Mais en même temps, on ne pouvait rien y changer, et à la lumière des récents événements, il n’y avait plus à répéter sans cesse que cela était bien malheureux.
Elle eut un mouvement de main comme pour balayer une mouche, et souligna :
« - Le fait est qu’elles sont à présent saines et sauves… Ou apparenté. Comme nous en fin de compte. Je pense que le meilleur à faire pour le moment est de ne plus penser au pourquoi du comment. Nous allons passer à la phase offensive et au démantèlement sans discussion, je crois que tout le monde va montrer un aspect fort peu avenant de sa personnalité… »

Elle fit une pause.
Des aspects que les élèves ne soupçonnaient pas eux-mêmes étaient ressortis récemment sous le coup de la pression et des horreurs vécues.
Au final, ils étaient partis en croisade. Restait à savoir s’ils l’emporteraient et si, au contraire des autres Croisades, elle resterait unique et finale.
Viconia doutait du dernier point. Car tant que mutants et génomes classiques cohabiteraient il y aurait des déviances, d’un côté comme de l’autre. Après tout, on avait mis très longtemps à accepter le fait que les roux soient une variante naturelle d’un patrimoine génétique varié et non l’empreinte du malin…

Avec un sourire en coin, la finnoise considéra un instant l’opportunité d’une grande banderole barrant la rue principale « V. Savinen : Genosha, peurs et mirages ». Une grande expo saisonnière, amenant son flot de touristes dans la station balnéaire à succès des dix dernières années. Une station mixte, où mutants et non mutants cohabitaient, échangeant des procédés thermaux.
Elle possèderait une petite galerie d’Art Rue du Pamprelune, où elle ne viendrait se poser que de février à fin avril. Elle engagerait un illusionniste pour faire les ventes en son absence. Rien de mieux pour le commerce qu’un coup de pouce envers le client…
Viconia eut un sourire particulièrement calculateur, et elle confirma à sa camarade Islandaise :
« -Je trouve l’idée tout à fait viable économiquement… Dans un contexte où Genosha serait en paix ou apparenté, et où ce ne serait pas qu’un champ de ruines.
On irait au marché toutes les deux et je croquerai les gens tandis que tu ferais le plein de poissons et légumes locaux… »


Il y eut un instant de flottement où elle s’imagina une vie parallèle, essayant de se projeter plus vieille, certainement plus blasée… Et son don. Que pourrait-elle en faire ? Récemment, elle avait constaté une légère extension, mais elle ne pouvait pas jurer. Il faut dire que le choix du cobaye restait discutable…

« -Je ne suis pas certaine que la vie insulaire me conviendrait à l’année, pas plus que ce climat hors toute logique naturelle… Je visiterai bien l’Islande cependant… Ile, mais en même temps tout à fait viable… »Elle eut un sourire et se leva pour aller se planter au milieu de la rue.
« -Ca te dis une reconstitution ? Disons que nous sommes… Rue de la Barge… »Elle écarta les bras autour d’elle et fixa intensément Hjordis.

Elle projeta dans l’esprit de l’islandaise une illusion visuelle.
D’un coup, les murs étaient reconstruis et les pierres effondrées étaient à nouveau dressées.
En fait, le carnet de croquis de la finnoise reprenait vie mais sous forme de cinéma muet coloré.
Quelques échoppes s’ouvraient sur la rue, et un boulanger hurla un ordre muet en passant la tête par une fenêtre juste au-dessus de l’épaule gauche de Hjordis.
Partout dans la rue, de l’animation humaine. Des gens passaient, visiblement occupés, dans des tenues mi-aztèques mi-gallo-romaines et chaussés de sandales.
Viconia, qui était d’un coup habillée d’une grande toge verte et bleue, s’approcha de Hjordis pour la prendre par le bras.
Avec un sourire complice et concentré, elle lui demanda :
« -Cette Genosha-ci te plais? Où voudrais-tu aller ? »
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Dim 12 Juil 2009 - 21:53
Tout le monde semblait définitivement dans la même situation : ils se rendaient compte qu'ils avaient eu de la chance de s'en sortir jusque là et qu'ils allaient se lancer dans un affrontement qui avait de bonnes chances d'être du genre "final". Était-ce pour cette raison que Viconia et Charis ne parvenaient pas à être heureuses pour leurs amies sauvées? C'était un peu triste quand on y pensait un peu. Une espèce de "Elles sont sauvées, et alors? On va tous mourir de toute façon..." de son côté, elle ne pensait pas une seconde à périr, elle était trop décidée à prouver sa valeur au restant de la planète!

Son pouvoir était de plus en plus sous contrôle et même s'il était loin d'être efficace il montrait de plus en plus des signes de docilité évidents. A présent, elle pouvait même éliminer la trainée neigeuse émanant de ses cheveux sur commande. Enfin, c'était agaçant, un peu comme retenir un hoquet, mais c'était faisable. Ce qui signifiait qu'elle pouvait à présent envisager de rejoindre les études supérieures sereinement. Enfin, presque...


"Je ne suis déjà pas très avenante en temps normal..."

C'est vrai que vu sa nature rugueuse on pouvait facilement l'imaginer dans le feu de l'action. Il suffisait de remplacer les steaks par les adversaires! Lâchant un petit sourire à cette idée, elle se rendit compte que Viconia avait embrayé sur son autre position et semblait aimer l'idée proposée un peu plus tôt. Cela faisait plaisir de voir quelqu'un d'autre de motivé par l'appât du gain! par contre, pour le coup de s'installer sur l'île... L'islandaise lâcha dans un rire bref.

"J'ai déjà une autre île où acheter du poisson et je compte bien en vendre!"

D'ailleurs, elle parla vite de l'Islande. Hélas, elle devait un peu freiner ses ardeurs à ce niveau.

"Nos artistes se défoncent aux vapeurs de soufre et ont toujours eu quelques dizaines d'années d'avances sur le reste de la planète... Si tu veux t'installer là-bas, tu risque d'être surprise..."

C'est à ce moment que le délire commença. Le vrai, celui que personne ne croit quand on le lui raconte. La rue sembla se déformer sous ses yeux, se reconstruire comme une bombe silencieuse à l'envers. Soudainement, quelqu'un surgit à travers une fenêtre à côté d'elle et pousse un cri. Enfin, il avait l'air de pousser un cri car pas un son ne sortit de sa gorge. Les yeux grands ouverts et la bouche béante, elle assista à l'arrivée de mutants humanoïdes étrangement habillées qui déambulaient dans la rue comme si de rien n'était.

Il fallut quelques secondes pour comprendre que la source de tout ça était devant elle : Viconia! Elle avait déjà entendu parler d'illusions mais là ça atteignait un niveau d'efficacité effrayant! C'est donc peu sûre d'elle qu'elle marcha vers Viconia et se laissa guider par la finlandaise.


"Oublie l'art... va a Las Vegas comme magicienne..."

Elle tournait la tête dans tous les sens, n'en croyant pas ses yeux.

"... On... On peut retourner à l'intérieur de la maison qu'on vient de quitter?"
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Lun 13 Juil 2009 - 0:05
Avec un sourire amusé, Viconia ajouta :
« -Je pense que je ferai d’avantage fortune dans la défonce au cas par cas…Ce sera 500 dollars, frais de déplacement compris… Suppléments pour le glauque ou le moralement douteux. »

La finnoise agrippa fermement le bras de Hjordis et aborda une mine particulièrement concentrée.
Elle s’était initialement focalisée sur le moindre détail, les coins rendant le film crédible.
Elle était certes imprégnée de ses études préalables, mais rendre la vie à autant de monde dans une illuso-hallucination visuelle nécessitait une vigilance constante.

Elle s’était ainsi préalablement focalisée sur les détails de la rue, les angles qui renvoyaient le regard ailleurs. Une pierre d’angle, un banc, un chien comateux affalé sous un stand ombragé.
Puis elle avait cessé de projeter ces détails dans l’esprit de Hjordis.
C’étaient les détails que l’on pouvait considérer au début, lorsque l’on venait dans un endroit pour la première fois. Mais une fois l’esprit et la vue installés, on n’y faisait plus attention, on le considérait comme « le décor général ». L’esprit allait tout naturellement se porter sur les détails sortant de l’ordinaire ou les personnages vivants et/ou mouvants.
Ainsi, si Hjordis en venait à « fouiller dans les coins » de la rue, elle aurait retrouvé les ruines initiales.

Il fallait s’économiser, et en squizzant les détails, Viconia se préservait une fatigue mentale superflue dans son but.

Le tatou était dans un coin du décor, insensible à la reconstitution historique environnante siégeant dans l’esprit de l’Islandaise.

Tirant sa camarade par la main, Viconia accompagna Hjordis afin de passer le porche. Se penchant avec révérence, elle écarta le rideau coloré contre les mouches qui obturait l’entrée.
A l’intérieur, il fallut à l’Islandaise le temps de faire la transition entre les luminosités externe et interne. Temps bénéfique à la finnoise pour fignoler les détails.

Elles étaient à présent dans une pièce à vivre : âtre, table et chaises en bois, et une vieille femme aveugle (ressemblant très fortement à une certaine grecque) pelant ce qui semblaient être des patates tropicales.
Se penchant au-dessus de son épaule, Viconia eut un regard interrogatif vers les légumineuses. Soit, elles étaient bleu topaze, mais on ne pouvait pas toujours être très très précis.

Au dessus de l’âtre, un tableau gris. Viconia cligna des yeux et une vue d’Apocalypse, Genosha sous les feux d’une Sentinelle apparut.

« -Je ne peux m’empêcher de faire un constant parallèle entre les habitants de Génosha et ceux de Pompéi, si tu connais…
Que faisons nous, que sommes nous sencés penser, lorsque la mort est très certainement imminente. »


Elle fit mine de tendre la main vers un des murs où l’on pouvait voir un miroir à contours en plastique accroché.
Hjordis pourrait s’y voir vêtue d’une toge apparentée à celle de sa camarade, mais bleu ciel et blanc.

Elle se redressa et murmura :
"- A nos âges, je crois qu'on ne se représente pas la portée d'une telle menace. Incoercible, intouchable. Et c'est tant mieux."
Elle envoya un regard interrogateur à Hjordis.
De temps en temps un flou se faisait puis c’était comme si l’image redevenait nette. Viconia n’était pas non plus une source inépuisable de pouvoir.
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Lun 13 Juil 2009 - 20:10
La situation était vraiment bizarre. Sous ses yeux, la maison reprenait vie. Lorsqu'elle était sortie tout à l'heure, elle ne voyait que des ruines justes bonnes à être pulvérisées pour la récupération de planches et de pierres. Maintenant, c'était une vrai maison, avec des habitants... En un sens, c'était à la fois effrayant et magnifique.

Son pouvoir lui parut d'un seul coup tout à fait ridicule. Viconia avait la possibilité de faire des choses absolument sidérantes et qui semblaient en temps normal tout à fait impossibles! A ce moment, la scène sembla devenir plus floue, comme vue à travers un mur d'eau, puis elle se redressa. Visiblement, la jeune rousse n'arrivait pas à maintenir un contrôle parfait sur l'illusion. Mais ressusciter du néant une scène pareille était déjà un miracle en soi!


"Mine de rien, je serait contente d'être en mission avec toi. Si on a un type à occuper tu peut le noyer sous une tonne d'adversaires imaginaires bien flippant..."

Elle se penchait sur le foyer et cherchait à comprendre quelle recette était cuisinée. Malheureusement, ses connaissances des légumes locaux et des habitudes alimentaires des habitants de l'île étaient trop faibles. A moins que c'était parce que Viconia improvisait?

"Incroyable... franchement incroyable... Pour Pompei, oui, je connais. On a un paquets de volcans dans ma région donc on sait le risque qu'il y a... j'imagine pas trop quand même mourir prochainement...Mais là c'est... Waow..."

Le mélange entre son talent d'artiste et ses capacités d'illusionniste était impressionnant. Elle irait loin, très loin.
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Ven 17 Juil 2009 - 0:51
Le regard penaud, Viconia confessa :
"-Pour lors mes adversaires imaginaires sont surtout redoutablement silencieux... C'est du cinéma muet, et je pense que n'importe qui réfléchissant un rien me percerait à jour."

Son regard alla se porter sur le miroir.
"-Mais j'ai de bons espoirs... Je crois que mes capacités évoluent... Peut-être gagnerai-je en crédibilité..."
Sa voix devint de plus en plus faible, tandis que son regard, dans un sourire étrange, se ficha dans les yeux de l'Islandaise.

Il y eut une pause durant laquelle le décor environnant, consitué de multiples mouvements infimes, se figea, jusqu'à la femme coupant ses légumes.

Quelques secondes.

Puis Viconia disparut du décor. D'un coup. S'évaporant.

Quelques secondes.

Puis se fut l'Apocalypse.

En une gerbe de cendres, la fenêtre et la porte volèrent en éclats et un bout de chambranle passa au travers de Hjordis.
Partout dans la pièce, de la poussière. La femme était sonnée, à terre, la main ensanglantée et les vêtements déchirés.
Le plafod commença à se lézarder, la maison risquait de s'écrouler.

Si Hjordis allait vers l'extérieur, elle appercevrait, à une extrêmité de la rue, un nuage gris et terriblement dense se répendre sur le décors à une vitesse sidérante.
Partout sur son passage, les mutants hurlaient et se consumaient en des poses tragiques et éternelles. De leurs bouches terrifiées ne s'échapaient que des cris perdus, voués à l'oubli du temps, et Hjordis ne les entendraient jamais.

Immuable, le nuage de cendres et de feu s'approchait de l'endroit où se tenait l'Islandaise... Jusqu'à la recouvrir, d'un coup.
Ce fut le noir.
Immédiatement suivit d'un retour au décor inaltéré de la Genosha d'aujourd'hui, toute en couleurs.

Viconia, un sourire aux lèvres, ramassa son tatou et s'échappa par une rue adjacente, laissant Hjordis retrouver ses esprits.
Genoshpéi, l'Histoire d'un cataclysme.

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