[X-Rays 2.3 MODE JEU]Taymyrskiy

Kim Chae Yeon apparut sur un coin de terre battue. Elle pouvait voir qu'il y avait autrefois de l'herbe, en cet endroit, mais qu'elle avait été entièrement brûlée. L'air était âcre, lourd et chaud : ça sentait le brûlé, la poussière et la cendre, comme si quelqu'un avait trop frappé des silexs. Au dessus de sa tête, un lourd nuage noir flottait, et par moment, elle se rendait compte que ses vêtements prenaient la poussière beaucoup trop vite.

Un regard autour d'elle, elle était loin d'être seule : il y avait des petites constructions partout : récentes, du type de celle que les militaires faisaient en campagne : du préfabriqué, qui se monte et démonte vite. Et il y avait également des soldats partout...

L'enfer ? Était-ce donc ici... Elle aurait imaginé moins pire. Il faisait chaud, comme dans un fourneau. Le sol avait l’air cramé, en observant son alentours, Kim se trouvait entourée de constructions. L’odeur aussi, comme celle du riz brûlé sur le fond des casseroles, une odeur qu’elle n’appréciait pas mais sur laquelle elle était habituée… À l’orphelinat, la fille aidait parfois à faire les repas lorsque son tour était arrivé, c’était environ tous les 3 ou 2 mois, cela dépendait…

Son arrivé en cet endroit inconnu avait été très rapide… Une sorte d’éclair et la voilà autre part, perdue dans un, sois-disons, enfer, qu’elle aurait imaginé bien mieux…

*Pourquoi m’avoir envoyé ici ? Où suis-je vraiment ?* Pensa-t-elle en regardant autours d’elle.

Elle n’avait pas bougé, comme une petite malheureuse statue étant au milieu d’une pelouse maintenant inexistante… Sauf que elle non plus n’était pas une statue. Mais pour le moment, ce n’était pas le plus important…

Fatalement, au milieu d'une base militaire, planté comme un panier de basket, il a bien fallu que quelqu'un la remarque... Une voix s'exprimant dans une langue incompréhensible, mais qu'elle put aisément reconnaître comme étant du russe l'interpella et se dirigeant vers elle à grandes enhambées.

C'était un homme assez imposant, bien qu'un peu ventru. Il portait des chevrons à ses épaules, et l'attrapa vigoureusement par le bras avant de la traîner à travers le camp.

Elle put alors constater que toute une base militaire s'était installée. Où était-elle exactement ? Difficile à dire... En tout cas, il y avait de l'armée partout.

Adam et son équipe étaient partis immédiatement après les cours à l'aéroport JFK de New York où un avion spécialement affreté les attendait. Il avait grimé Enzo pour l'occasion, et fait faire un passeport collectif pour ses élèves.

Durant le vol vers la Sibérie, il expliqua longuement la situation à ses élèves.

"Vous devez savoir qu'avant d'être prof à l'Institut Xavier, je suis chargé d'évaluer et de vérifier la sécurité des installations technologiques : chimiques, physiques, nucléaires... Ce genre de choses. De ce point de vue là, je reçois mes ordres de missions des organisations internationales, et j'ai mandat pour agir dans tous les pays signataires, et pour me faire obéïr des autorités de ces pays. La Russie est un pays signataire, du fait de la quantité d'installations nucléaires en ruine qui s'y trouvent."

Alors qu'il parlait, c'était un tout autre Adam qui se révélait, même si Tim avait déjà eu l'occasion de le rencontrer. Le genre de jeune adulte qui se retrouve à la tête de responsabilités internationales.

"Je vous ai déclaré comme étant mon équipe. Normalement, on ne devrait pas vous poser trop de questions, et s'ils vous en posent, ils auront affaire à moi. Toutefois, j'entends bien à ce que vous vous teniez à carreaux. Pour ce que j'en sais, la zone du crash est sous contrôle martial, et je ne pense pas que le colonel en charge de la zone nous voit débarquer d'un très bon oeil."

Il jeta un regard appuyé à Enzo, qui était toujours prompt à faire n'importe quoi.
Il expliqua un certain nombre de choses sur la legislation internationale pendant le reste du vol, puis ils arrivèrent, et prirent un minibus pour les emmener à la base militaire.

"Pour autant que je le sache, l'astéroïde M est censé receler des technologies inédites, mais aussi des informations concernant le passé mutants. Je pense que ça serait bien qu'on mette la main dessus... D'après les rumeurs sur la personne qui l'a bâti, je doute que ces informations soient utilisées correctement entre de mauvaises mains, et je doute que l'armée Russe puisse être considérée comme une bonne main."

Ils arrivèrent au camp militaire : aussi lourdement fortifié qu'un camp non permanent pouvait l'être. Il y avait de nombreuses tentes partout, du matériel, des armes, ainsi qu'une grosse tente lourdement gardée. L'air était âcre et lourd, plein de poussière, et sentait le brûlé. Visiblement, on était plus très loin du point zéro.
Les documents d'Adam garantirent l'accès à la base à l'équipe qui fut immédiatement conduite dans une tente devant un lieutenant, ce qui fit afficher une petite moue désagréable à Adam.

Le lieutenant s'exprima en Russe, d'une voix sèche, désagréable et autoritaire, qui se cassa bien vite quand le professeur se mit à le houspiller, également en Russe, documents à l'appui. Ils ne purent rien cerner de leur échange, si ce n'est l'impression bizarre qu'Adam se grandissait très légèrement au fur et à mesure qu'il parlait, sans doute pour se rendre plus imposant. Le lieutenant quitta la tente, laissant juste l'homme d'escorte qui faisait ce que tout militaire faisait en ce genre de circonstances : rester debout, avoir l'air stupide, et se taire.

Adam expliqua alors à son équipe.

"Il a essayé de me prendre pour une andouille... Nous allons voir le colonel. Tâchez de bien vous tenir devant lui."

Le lieutenant revint, et les conduisit en personne dans un des rares bâtiments en dur : le bureau du colonel. Un bureau nettement plus luxueux et fastueux que les autres. Seul point étrange : une petite fille asiatique s'y trouvait, silencieuse, et menottée à une chaise. L'arrivée des X-Rays n'eut pas l'air de vraiment plaire au maître des lieux, et Adam ne lui laissa même pas le temps de se présenter avant de lui imposer l'anglais et un certain niveau de language.

"Je suis le Dr. Zachary, et voici mon équipe d'investigations. Je constate avec une certaine amertume que l'armée russe a perdu beaucoup de son hospitalité concernant les institutions internationales. Il serait dommage que vous perdiez également le contrôle de cette zone au profit de la transparence de ces institutions."

Le ton était donné... Le reste des échanges ne fut pas des plus amicaux, mais certaines situations ne laissèrent pas trop le choix au maître des lieux, qui accepta de l'emmener avec son équipe séance tenante à l'astéroïde.

Se posa alors la question du matériel qu'ils en avaient déjà sortis, et la négociation semblait se diriger vers une impasse. Adam demanda alors qui était la jeune fille, et là encore, n'obtenut aucune réponse.

Devant la jeep supposée les conduire à l'astéroïde, Adam expliqua à son équipe :

"Je vais tâcher de tirer l'histoire de cette gamine au clair. Et je vais également réquisitionner son matériel. ça risque d'être long et ardu, donc je vais devoir rester ici. Ne vous en faites pas pour explorer l'astéroïde. Il a été étayé aux endroits fragiles, et déjà un peu déblayé, ça ne devrait pas présenter de dangers. Soyez tout de même prudents. En mon absence, je vous demanderai de suivre les instructions de Tim."

Il se tourna vers le leader qu'il venait de désigner.

"Il est suffisamment prudent et responsable pour éviter de vous mettre dans une situation perilleuse. Vous savez ce que vous avez à examiner. A cause des poussières, il n'y a pas de communications radio entre l'astéroïde et ici, donc vous ne pourrez pas me joindre. Je vous rejoindrai dès que j'en aurai fini."

Le trajet jusqu'à l'astéroïde prit encore un certain temps. A mesure qu'ils approchaient, le sol était de plus en plus dévasté et calciné et ravagé. Une explosion atomique n'aurait pas fait pire. L'air était encore plein de poussières et chaud. Ils arrivèrent à un avant-poste, au bord d'un cratère semblant faire plusieurs kilomètres de diamètre, et dont ils pouvaient à peine voir le fond. Un téléphérique les conduisirent au fond, au pied de l'astéroïde.

C'était une structure absolument gigantesque, toute de pierre et de métal, partiellement fondus du fait de l'entrée dans l'atmosphère mais, paradoxalement, certaines parties semblaient encore intactes. L'entrée de l'astéroïde avait été aménagée dans une ouverture naturelle de la roche qui débouchait sur une sorte de vaste hangar, tout fait de métal, et de forme triangulaire. Ils étaient entrés par la pointe du triangle et en face d'eux, sur le grand coté, trois portes s'ouvraient vers des couloirs d'où émanaient la faible lueur de lampes de repérage.

La pièce était vaste et vide, mais il était plus que flagrant qu'elle ne l'avait pas toujours été. Des traces de travaux à la hâte indiquaient que des choses avaient été détachées des murs et du sol. D'autres traces indiquaient que des choses posées sur le sol avaient frotté, sans doute pendant l'impact.

(HJ : à vous de jouer. Tim est leader. Pour info, Kim Chae Yeon rejoint l'institut à la suite de ce mode jeu, je lui ai dit de rejoindre l'un d'entre vous dans les posts de mode vie. Vous avez normalement largement eu le temps de faire connaissance dans le trajet retour.)

Les préparatifs avaient été longs pour Tim. Longs et méticuleux. Il ne fallait pas qu'il oublie quoi que ce soit avant son départ pour se première mission. Il avait donc vérifié à plusieurs reprises qu'il avait bien pris dans son sac le nécessaire : un pull épais à col roulé, un polo et des sous-vêtements de rechange ( au cas où leur professeur leur ferait sué sang et eau ), un livre pour passer le temps pendant le vol et un jeu de 32 cartes dans l'espoir secret d'enseigner à 3 de ses coéquipiers à jouer à la belote. Il avait bien pensé à prendre une trousse pour les premiers soins, mais il s'était ravisé, se doutant qu'Adam s'en était déjà certainement occupé.

Une fois ses préparatifs terminés, Tim était rapidement allé se coucher. Il n'avait même pas attendu que Nan vienne à son tour prendre un peu de repos avant cette journée qui les attendait. Tim s'était rapidement endormi et n'avait été réveillé que par son réveil le lendemain matin.

Un peu mis en confiance par le cours d'Olivier Fleury auquel il s'était inscrit, le jeune homme était arrivé à JFK plus excité par cette aventure qu'apeuré. Il se posait, certes, toujours un tas de questions mais la perspective de découvrir - en exclusivité, en plus- l'astéroïde M le ravissait. Il s'était d'ailleurs montré on ne peut plus enthousiaste avec ses équipiers et n'avait pas hésité à poser un questionner Adam à tort et à travers, quite à passer pour un sombre crétin aux yeux de ses camarades.

Mais une fois que ses interrogations avaient été résolues, il s'était montré plus joyeux et plus loquace que jamais. Il appréciait de plus en plus chacun des membres de son équipeet voyait dans ce voyage le moyen de se rapprocher un peu d'eux. Bref, après l'épisode de la veille, dans le salon, il voulait se montrer sous son jour le plus sympathique.

Il n'hésita donc pas à bavasser avec chacun d'eux, soulant surement certains d'entre eux, interessant parfois les autres. Seul Adam n'avait pas eu vraiment droit à sa conversation-fleuve avec le jeune homme. Car le professeur intimidait bien plus Tim que celui-ci voulait bien le reconnaitre devant ses amis. Ils n'avaient pourtant que 10 ans d'écart tout au plus, mais Tim avait très bien saisi, consciemment ou pas, qu'Adam était un "adulte". Et quand bien même il aurait été tenté d'oublier ce détail, le comportement de Zachary fils pendant cette mission - briefing et entrée dans le campement militaire - ne permettait plus de doutes.

Tim aurait, de toutes façons, été bien en peine d'aider son responsable en quoi que ce soit. Il était bien trop effrayé par la perspective de faire une boulette mutante pour tenter quoi que ce soit. Et puis, il avait beau avoir quelques notions de russe, il était loin de comprendre l'ensemble de la conversation qui s'était déroulée sous ses yeux entre Adam et un gradé de la zone. Il s'était un peu vanté auprès d'Enzo en lui sortant quelques "spassiba" ou "priviet", mais là, il avait du se tourner vers lui pour avouer son incompétence :

" Euuh, j'ai jamais dit que je parlais couramment..." avait-il réussi à bredouiller avant que ses joues ne prennent une teinte définitivement trop rosée pour qu'il continue à les montrer.

Mais Adam avait rapidementy mis fin, et à la conversation, et, sans qu'il le sache, à l'inconfort de Timothée. Ils devaient voir un autre militaire, surement plus sensible à leur cause, d'après le français.

* Plus sensible à notre cause, mais pas très regardant sur l'âge de ses prisonniers...* avait relevé le jeune homme en rentrant dans la tente du colonel.

La fille menotée était vraiment très jeune, elle paraissait tout sauf dangereuse et surtout, elle était plutôt... asiatique pour une jeune russe pure et dure. Les yeux de Tim se firent ronds de surprise mais il parvint à se retenir de faire une quelconque reflexion. Instinctivement, il se tourna vers Jen, qu'il savait encline à élever la voix devant des scènes pareilles, et, d'un regard appuyé, la pria de se contenir, elle aussi.

Tout se passa, heureusement, sans encombres et Tim sortit soulagé de la tente du colonel.

Soulagé, mais pour un temps seulement, car une responsabilité qu'il n'avait pas vu venir lui tombait dessus : il était nommé leader des X-rays sur cette mission. Déglutissant avec difficulté, il regarda son professeur avec des yeux surpris et, à bien y prêter attention, un peu perdus. Il écouta, avec une impatience inhabituelle, la fin du discours d'Adam pour contester :

" Mais, je..."

Mais il n'avait pas poursuivi. A bien y réfléchir, il préférait avoir à garder un oeil sur chacun plutôt que d'être sous la responsabilité de l'un ou l'autre de ses équipiers. Enzo, Gaël et Jen étaient un peu trop "têtes brulées" pour le français et Nan était... Nan.

Il s'était donc rendu dans la jeep direction l'astéroïde sans piper un seul mot à l'attention de ses camarades. Le cours du Dr Fleury était encore frais dans sa mémoire, il devait l'appliquer au mieux.

Perdu dans ses pensées, il n'avait prêté qu'une attention réduite au paysage qui se révélait pourtant de plus en plus dévasté à mesure qu'ils avançaient. Ce ne fut qu'une fois arrivé au pied du cratère qu'il murmura :

" Eh bah, au moins, ils faisaient pas dans la demi-mesure, dans "l'ancien temps"..."

Il appuya particulièrement les deux derniers mots de sa phrase et plongea son regard dans celui de ses coéquipiers qui étaient assez proches de lui pour l'avoir entendu.

Un téléphérique et un équipement vérifié plus tard, Tim ouvrait la marche direction un hangar triangulaire et métallique où s'offrait à eux un choix à trois branches. Le français se tourna vers son équipe et se força à lancer :

" Je propose de prendre la porte du milieu. C'est le choix le plus logique si on veut arriver au centre du complexe. "

Il regarda tour à tour Nova, Kabbeyun, Lumen et Source et continua, toujours un peu hésitant :

" Parce qu'à mon sens, c'est le centre qui sera en meilleur état. Donc c'est là que nous avons le plus de chance de trouver.... ce que nous recherchons."

Il jeta un coup d'oeil furtif autour d'eux pour s'assurer que personne ne les écoutait avec trop d'attention. Conscient d'être un peu désordonné dans son discours, il conclut tout de même :

" Non, parce que j'aime autant qu'on se sépare pas tout de suite. Je crois que c'est la leçon qu'on a tous tiré de notre premier..."

Il réfléchit un instant avant de compléter :

"... chantier."

Le cours du lendemain avait un goût particulier car la jeune fille ne pouvait pas occulter le fait que juste après, les X-Rays devaient prendre leur vol direction la Russie avec leur mentor afin d’explorer l’astéroïde qui, outre avoir causé un nombre de morts et des dégâts effroyables, faisait partie du passé, de ce passé qui avait emporté la mémoire des générations de mutants d’il y a 100 ans. Néanmoins la présence de Tim avait été quelque peu réconfortante ce matin là et Jenifer fut heureuse de retrouver son équipe pour le départ.

Loin d’être dérangée par le jeune français, Jen appréciait de plus en plus le jeune homme, jouant et rigolant avec lui presque de quoi se faire un peu reprendre par les autres passagers mais qu’importait puisque cela participait à évacuer la pression qui augmentait avec le rapprochement des lieux de l’exploration.

Cela ramenait des images de la base Eden et du sauvetage d’Olivier. Jenifer chercha dans le regard de la seule personne ayant partagé cela : Adam. Et y trouva un sourire rassurant, tel qu’elle le souhaitait. Le professeur avait toujours le chic pour minimiser quand le vase était prêt à déborder.

Le débarquement fut tellement… troublant qu’elle se contenta de suivre les autres et principalement ceux qui semblait impassible : Nan et Adam comme à leur habitude.

Le jeune mutante resta muette, jetant par moment des sourires à ses camarades pour signifier Ca va… je supporte… ce qui n’était pas forcément la vérité et en particulier lorsque le groupe entra dans le bureau de l’officier en charge du camp militaire. Il fallut le regard chargé de Tim pour éviter à la jeune Yankee de déclencher une vague de chaleur digne d’un haut-fourneau. Jenifer fixait la jeune fille et tenta un sourire rassurant, mais la colère montait et malgré les mots d’Adam, Jen ne réussit qu’à mettre de côté cette histoire le temps de l’opération dans l’astéroïde. Mais Jenifer se détendit un peu lorsque Tim fut annoncé comme étant le leader des X-Rays, c’était encore un bon choix du professeur Zachary.

La tension montait sur le trajet vers le cratère, et le silence n’arrangeait rien.

Une fois dans le hangar, la tension fut lentement remplacée par de l’excitation. Involontairement, Jenifer se rapprocha de Nan pour se poster juste à côté de lui, comme si sa présence la rassurait et calmait ses ardeurs. Mais elle fronça les sourcils lorsque Tim commença à s’emmêler dans ses explications. Elle se dirigea alors vers lui et, le regardant droit dans les yeux, elle lui tapota les épaules en disant :

- Tim… c’est toi le chef, tu as juste à dire « on va par là » et on te suivra. Pourquoi on trouverait à y redire ? Tu es la cohésion du groupe, on te colle comme un chewing-gum à une semelle. Alors bombe le torse et lève le menton ! Tu es le boss alors sois-en fier et donne-nous du courage, on en a besoin ! dit-elle en terminant par un grand sourire.

Jenifer se retourna vers les autres et lança :

- Vous êtes d’accord ? On y va dans ce fameux couloir du milieu ?

Puis se tournant à nouveau vers Tim, elle lui dit :

- T’as plus qu’à organiser le groupe, qui marche où et qui fait quoi et ce sera cool. Chef à tes ordres chef ! lança-t-elle en singeant un salut militaire, un sourire hilare sur son visage.

Puis avançant vers le-dit couloir du milieu, Jen se tourna et ajoutant le geste à la parole :

- Bon on va pas moisir là ! On y va ?! dit-elle en faisant signe de la rejoindre.

En passant devant le premier couloir, Jen jette également un coup d'oeil rapide : le couloir s'enfonce, un peu tortueux, dans la profondeur de la structure, éclairé par quelques lampes ça et là. Il n'y a rien de particulier à voir si ce n'est que tout est en métal, et qu'il y a diverses portes, ouvertes, donnant sur des pièces d'où proviennent quelques autres lueurs.

Puis la jeune mutante commença à sonder le passage du milieu à l'aide de sa lampe afin de se faire une idée de ce qui l'attendait dans un avenir proche.

[HRP]J'ai précisé le passage que Jen sonde, ce n'était pas très clair.[/HRP]

Après une nuit de sommeil agité et une matinée très éreintante, Nan' se rendit à l'aéroport. Bien que c'était probablement la deuxième fois qu'il montait en avion, mis à part l'expédition en X-Jet, Nan' semblait aussi à l'aise dans l'aéroport qu'un chien dans un jeu de quilles. En fait, il s'arrangeait pour toujours rester au beau milieu du groupe (ou de la file, dépendamment de la conformation que prenait l'équipe).
Ensuite ils montèrent et patati et patata. Dès qu'ils eurent un instant de repos à eux seuls, Nan' ferma les yeux et médita, pour se calmer et récupérer autant physiquement que moralement. Il remit les pieds sur terre (au sens figuré, bien sûr) peu de temps avant que l'avion ne se pose, et il vit Jen et Tim rigoler ensemble. Et c'est avec un pincement aux lèvres qu'il tourna la tête pour voir comment géraient Gaël et Enzo. Enzo qui, autant était apparu étrange à Nan' lorsqu'il l'avait vu la première fois, autant il lui apparaissait plus étrange encore aujourd'hui, alors qu'il s'était habitué à sa forme, avec son vêtement étanche...

Sous la tente du chef, Nan' fut surpris de voir une jeune fille dont la peau était semblable à celle de Lyu. Plus encore, il fut consterné de la voir ainsi attachée à une chaise. Il se retenait de... il ne savait pas de quoi. De poser des questions? De hurler? D'aller essayer de briser les chaînes? Un peu de tout celà en fait... Il avait envie de se révolter, chose qui ne lui était encore jamais arrivé que dans les sous-sols d'un hôtel New-Yorkais. Il lança un regard en biais à Jen, espérant qu'elle se rappelle de leur discussion (son aveu plutôt) de la veille, puis à Tim et à Adam, en quête de réconfort. Mais personne ne lui portait attention et il finit par simplement fermer le poing, à présent en train de tenter de croiser le regard de l'italien ou du plus jeune des français... L'algonquin se rappelait les avertissements de leur professeur et était décidé à ne pas enfeindre les règles qu'il avait posées, malgré que son instinct n'attendait que cela.

En sortant de la tente, Nan' fut heureux d'entendre Adam dire qu'il allait tirer le cas de Kim au clair (ce qu'il comprit comme "la libérer") et était loin d'être contre l'idée d'obéir à Tim. Il était le plus âgé, probablement celui qui avait le tempérament le plus tempéré, du moins par rapport aux trois autres coéquipiers, et ils connaissaient tous mieux que Nan' les implication de la mission. Le seul problème que Nan' pressentait, à force d'avoir cotoyé des chefs de chasse, des chefs de clans, etc. c'était qu'il ne réussisse pas à prendre assez d'autorité. Auquel cas, Nan' se promit de réagir...

Peu de temps après, Jen s'engouffrait déjà dans un corridor, suivie du reste du groupe, dont Nan' qui s'empressa de remonter à sa hauteur.
Avec la vague impression que rien ici ne lui serait familier et qu'il risquait d'être un fardeau, Nan' entra par la première porte ouverte et demanda :
-On cherche quoi?
Tout en marchant tranquillement dans la pièce en soulevant parfois un truc ou deux, comme si il cherchait une indication claire du genre

"JE SUIS CE QUE VOUS CHERCHEZ"

et clignotant, s'il-vous-plaît...

Nan entra dans la première pièce. Tout avait été passablement secoué, toutefois, un certain nombre d'éléments civilisés étaient visibles : notamment un meuble qui était, de façon flagrante, un lit. à un autre endroit, une tablette évoquant un bureau était visible. Encastré dans le mur, on pouvait voir une "empreinte" : il se trouvait quelque chose ici auparavant. Et à en juger par la forme de l'empreinte et par les fils qui dépassaient du mur, cela ressemblait vraisemblablement à une télévision, ou un écran d'ordinateur. A part ça, c'était un très gros vide. Les russes avaient probablement déjà passé l'aspirateur partout.

Gaël, qui habituellement était adepte des longs sommeils, avait trouvé que la nuit précédant l’expédition avait duré bien longtemps. Il n’avait pas arrêté de gigoter dans son lit jusqu’à ce qu’il s’endorme enfin. Et ce fut le même scénario pour les cours. C’était comme si les profs avait ralenti le temps, rien que pour faire languir d’impatience le jeune homme un peu plus.

Et à première vue, repasser par l’aéroport par lequel il était arrivé aux Etats-Unis n’était pas une partie de plaisir non plus. Mais en fin de compte, c’est avec une certaine nostalgie qu’il traversa le bâtiment. Car, quoique qu’il en dise, il en avait fait du chemin et il avait profondément changé par rapport au moment où il avait découvert ses pouvoirs. Preuve en était qu’il avait débarqué tout seul et que maintenant, il embarquait avec une équipe….

Le voyage se déroula sans encombres et permit même à l’adolescent de se détendre un peu ,en discutant avec ses camarades notamment. Mais cela ne l’empêcha pourtant pas de vérifier une bonne cinquantaine de fois qu’il avait toujours l’appareil photo sur lui.

La tension était à son comble lorsque Gaël posa pied sur le sol russe et le seul moyen qu’il trouva d’exorciser cette tension était de prendre des photos. Les camps qui s’étaient développés autour du site étaient impressionnants et les X-Rays eurent d’ailleurs droit à une petite ballade, qui sembla interminable. Le garçon se calma tout de même un peu en apercevant la jeune fille dans le bureau du Colonel mais son impatience reprit de plus belle lorsqu’Adam leur dit qu’il allait s’occuper d’elle.
Il ne prêta pas plus d’attention que cela à la nomination de Tim en tant que leader, probablement parce que si il avait dû choisir lui-même le chef de l’équipe, c’est ce dernier qu’il aurait choisi.

La fête commença enfin lorsque le mutant aperçut le fameux astéroïde M. Il resta une minute immobile, dans le téléphérique, complètement hypnotisé par le cratère et ce qui s’y trouvait. Lorsqu’il finit par prendre ses esprits, il mitrailla l’astéroïde. Il ne se passait pas une minute sans que qu’il ne prenne au moins une dizaine d’images.

Une fois à l’intérieur du site, Gaël commença à glousser doucement. C’était bien mieux qu’il ne l’avait imaginé dans ses rêves. Il y avait seulement une petite ombre au tableau, le noir justement. Quelques lampes étaient disposées sur le chemin mais il était probable qu’il y en aurait de moins en moins au fur et à mesure que l’équipe avancerait. Seul moyen de remédier au problème : se tenir tout près de ses co-équipiers et ne jamais les lâcher car tant qu’il ne serait pas seul, il savait qu’il arriverait à se contrôler.

Gaël suivit par conséquent son équipe dans la porte du milieu, même si il aurait largement préféré faire un détour, histoire d’explorer correctement le « donjon ». Il arriva donc avec eux dans une sorte de pièce où il continua à capturer le plus d’images possibles, tout en cherchant éventuellement certains objets à subtiliser, en guise des fameux souvenirs qu’il devait à Rachel et Wind.

« Dire que ya cent ans, des mutants comme nous vivaient dans cet endroit, en orbite autour de la Terre… »

Le couloir qu'arpentaient les X-Rays, et les premières pièces d'exploration n'avaient malheureusement pas grand intérêt : tout était vide. Soit les russes étaient déjà passés, soit tout avait déjà été vidé il y a fort longtemps.
A quelques endroits, des restes de câbles et des trous propres au mur indiquaient que les militaires avaient pris des choses, mais probablement des choses n'ayant pas une très grande importance.

A son croisement, Enzo pouvait voir que le couloir montait en une pente relativement abrupte vers une section mieux éclairée. Oeuvre des russes, ou bien ? Difficile à dire d'ici. En tout cas, il y avait également un long couloir transversal. Sur la gauche, on pouvait voir un alignement de portes semblables à un dortoir, puis, au fond, un mur minéral, et visiblement l'autre couloir, qu'ils n'avaient pas pris.
Sur la droite, moins de pièces, et une sorte de massive...chose...métallique qui longeait la partie montante du couloir. Et au bout de la traverse, une partie minérale éboulée. L'astéroïde devait être énorme, mais manifestement, le reste de la structure ne leur serait pas accessible.

Les mots et le ton de Jen, si directs, étaient sans appel : Tim avait été nommé leader et il devait se remuer un peu. Il devait prendre les choses en main pour éviter que chacun n'en fasse qu'à sa tête. Car, quel aurait été l'intérêt de le propulser à la tête de l'équipe s'il ne faisait pas appliquer les règles de prudence selon lesquelles il agissait en permanence.

Il regarda donc la jeunette, encore sous le choc de sa démonstration et, se ressaisissant rapidement, hocha sèchement la tête, en guise de remerciement.

Il se tourna pour donner ses instructions à chacun mais, nombre de ses coéquipiers étaient déjà partis. Qu'à cela ne tienne, Timothée se serait surement laissé abattre, mais Fahrenheit était surmotivé, grâce à l'intervention de Jen.

Le français rejoignit donc sa troupe et essaya de les fédérer un peu :

" Bien ! Fouillez autant que vous voulez, mais ne restez jamais seul. Toujours au moins par deux. Et prévenez-moi quand vous ne me suivez pas."

Fournissant un gros effort pour ne pas chercher l'approbation de chacun, Tim passa devant tous ses coéquipiers pour prendre la tête des opérations. Arrivé à un carrefour il observa chaque allée. Celle de gauche donnait sur une rangée de portes.

*On dirait l'aîle des chambres des garçons à l'Institut.*

Curieux, il décida immédiatement de bifurquer. Il consulta Jen et Enzo du regard et leur dit :

" J'irai bien jeter un coup d'oeil, vite fait, dans ces trucs-là. Ca me semble pas bien interessant, technologiquement parlant, mais, si c'était un refuge pour mutants..."

La pensée de Tim était claire : il voulait savoir si oui ou non, il pourrait trouver des traces d'anciens mutants. Un journal caché sous une trappe, peut être....

Sans hésiter, il se lança sur la première porte afin de découvrir ce qui se cachait derrière elle. Son intuition avait vu juste : c'était bien un dortoir, plutôt spartiate d'ailleurs. Une alcôve avec un lit, dont le matelas gisait dans un coin, éventré. Pas de cadres au mur, ni rien de significatif nulle part, mis à part une barre comportant quelques cintres. Plus de traces humaines, malheureusement, si ce n'est un poster présentant une jeune fille passablement dénudée sur lequel était écrit : Playboy - 1998, scotché au mur.

Cette pièce n'avait pas été à la hauteur de ses espérances et, la structure metallique qu'il avait aperçue dans le couloir de gauche l'intriguait bien plus que cette succession de petites pièces surement identiques. Il rebroussa donc chemin, en indiquant à Source et à Nova :

" Si vous voulez continuer dans ce couloir, pas de souci ! Moi, je m'occupe du gros machin en métal."

Il prit le couloir de gauche sans prendre la peine de s'arrêter et, de la main, toucha la paroi metallique dans l'espoir d'y déceler une faille ou une ouverture. La paroi était métallique, lisse, mais, de façon inattendue, elle était chaude. Une chaleur pulsait se faisait sentir. C'était faible, mais présent.

De là où il se trouvait, au carrefour de 4 couloirs, Enzo pouvait mesurer l'immensité des installations de l'astéroïde M. Tim continuait à donner ses ordres mais ceux-ci étaient de plus en plus assurés, le leader des X-Rays s'avança vers les trois portes degauche puis revint dire à Enzo et Jen de continuer.

*Continuer, ça tombe bien, c'est exactement ce que je voulais faire.*

"OK, Chef, on continue mais fais attention à toi."

Source se tourna vers Nova, lui sourit Pour se préparer à toutes eventualités, Enzo désactiva sa tenue, ce qui fit tomber tout son matériel au sol. Après quelques étirements, le mutant se mit à avancer dans le couloirs qui montait vers la lumière.

Arrivé au bout du couloir, Enzo se retrouva dans une grande salle ronde qu'il commença à explorer en profondeur.

Jenifer était satisfaite de la réaction de Tim, il avait reprit du poil de la bête et avait fait place à Farenheit, la leader des X-Rays. D'un hochement de tête, elle confirma l'idée de Source et récupéra au passage les pièces utiles de l'équipement de l'élémentaire pour les fourrer dans son sac et partir à sa suite.

Jen était resté à l'entrée de l'immense salle. Elle observait Source fouiller et cherchait du regard par où elle allait commencer quand soudain elle poussa un cri :

- Aaaah ! Qu'est-ce qu'il se passe ! C'est quoi ce bazar !

La jeune fille était bras ouverts comme si elle venait de perdre la vue ou comme si elle avait perdu ses repères.

Passant sa main devant ses yeux, elle s'empressa de rassurer ses équipiers :

- Attendez... euh c'est bon... enfin à peu près... ya juste un truc bizarre qui m'arrive mais rien de grave... ça baigne !

Levant la main pour signifier à Source que tout allait bien, Jenifer prit une profonde inspiration pour ralentir son coeur emballé par la frayeur et commença son inspection... de loin.

Jenifer observe la salle sous toutes les coutures y compris jusqu'au plafond. Le sol était jonché de morceaux de verre, plus ou moins grossièrement balayés. Il était toutefois également métallique. Pour le reste, voir la résolution globale.

Gaël continuait encore et toujours à prendre des photos, d’une manière légèrement frénétique. Il n’y avait pourtant pas grand-chose de vraiment intéressant mais aucun détail ne devait lui échapper. Toutefois, il dut rapidement quitter la pièce pour pas perdre de vue Nan’.

« On dirait bien. Mais vaut mieux toutes les fouiller pour être sûr de ne pas rater quelque chose. »

Le jeune homme suivit son camarade dans la pièce suivante, l’air pensif. Afin de rompre le silence quelque peu pesant, il décida de partager ses doutes avec lui.

« Je dois t’avouer certains détails me préoccupent… Est-ce que les mutants qui vivaient ici ont perdu leur pouvoir en même temps que tous les autres ou être en orbite les a protégés? De toutes façons, qu’ils aient perdu leur pouvoir ou pas, ça change rien au fait qu’ils ne peuvent pas avoir survécu aussi longtemps. On en vient donc à la deuxième grande question du jour : Pourquoi on a pas encore trouvé de cadavres? »

Tout en parlant, l’ado avait plus ou moins inconsciemment commencé à chercher parmi les restes des indices, tout comme Kabeyun. Si il prenait un peu moins de photos et si il aidait un peu plus, tout le groupe irait plus vite, et Gaël arriverait enfin vers les endroits vraiment intéressants.

(AVANT DE RÉPONDRE, ALLEZ VÉRIFIER DANS NOTRE HJ QUE JE VOUS AI BIEN TOUS REPLACÉ. J'ÉDITERAI AU BESOIN.)

Nova, Lumen et Kabeyun étaient en train d'explorer une pièce un peu plus vaste que la précédente, qui comportaient un certain nombre de placards et d'armoires scellés au mur. Malheureusement, ils étaient tous vides, mais au vu de la configuration de l'endroit, il semblait manifeste que c'était un atelier. Ce qui y avait été réparé ? Le mystère restait entier, et aucun indice probant ne pouvait le leur indiquer.

Tim, de son côté, touchait la paroi métallique : elle était chaude, et la source de chaleur semblait pulser à l'intérieur. Un regard en l'air : cette paroi courrait jusqu'au plafond, qui était visiblement très haut.

Enzo était arrivé dans la fameuse grande pièce ronde, et un spectacle fameux s'offrait à lui : la pièce était fortement éclairée, par les russes qui avaient mis des lampes partout, et donnait sur un point de vue exceptionnel : du côté "revenir sur ses pas", un certain nombre de consoles informatiques étaient visibles : des écrans, des claviers, des indicateurs, des boutons en tous genres... Et au centre, un imposant trône métallique, tourné vers l'avant, vers un à-pic donnant sur les étages inférieurs, d'où émanait également beaucoup de lumière. Toutefois, il put voir les restes d'une gigantesque baie vitrée, courrant sur une dizaine de mètres, verticalement. Dans l'espace, cela devait constituer un point de vue vraiment impressionnant sur la Terre, mais après la rentrée dans l'atmosphère et le crash, on ne pouvait plus voir que de la terre et des rochers qui s'étaient répandus. Cette partie semblait à moitié enterrée maintenant...

Il fut tiré de ses observations par un bruit provenant de l'étage inférieur. Il ne pouvait pas voir son origine, mais il était certain que quelque chose, ou quelqu'un se trouvait là.

* C'est chaud...* constata Fahrenheit en touchant la paroi metallique qui longeait le couloir où il était.

Le fait était assez anormal pour que le leader des X-Rays le relève et en fasse part à son équipe :

" Je... Je tiens peut-être quelque chose. J'ai trouvé un mur chaud... Ca fait des à-coups. Comme un coeur qui bat."

Il continua à longer le couloir, tout en caressant le mur, pour finalement déboucher sur une salle ronde où Enzo et Jen l'avaient précédé. Tim l'éclaira mais, toujours dans ses pensées, continua à expliquer dans son communicateur :

" Pas d'ouverture, pas de mécanisme caché. Ah, mais, qu'est-ce que c'est que ça ?"

Il éclaira rapidement le sol pour mieux discerner un bout de métal insignifiant. Il soupira et s'excusa :

" Oh, désolé, je pensais à voix haute."

Il continua son bout de chemin jusqu'à la salle ronde. Il s'arrêta pour contempler la grandeur de la pièce. Il resta quelques secondes le nez en l'air avant de demander à son coéquipier liquide et sa collègue lumineuse:

" Quelque chose d'interessant ?"

Sans attendre réellement de réponse, Tim balada sa lampe torche un peu partout pour finalement orienter le faisceau de lumière vers le couloir d'où il venait.

* Oh, des escaliers !*

Escaliers qui semblaient longer le prolongement du mur chaud que Tim venait de caresser. Curieux, le français n'hésita pas une seule seconde, il s'engouffra dans ses escaliers. Son coeur battait légèrement plus rapidement, excité à l'idée de se rapprocher de la source de chaleur qui pulsait dans les murs. Il n'en oublia cependant pas la règle qu'il avait demandé à ses équipiers de respecter et, sans se douter qu'Enzo avait entendu un bruit venir de l'étage du dessous, Tim demanda :

" Source, Nova, vous venez avec moi ?"

Il attendit quelques instants que ses équipiers le rejoigne et en profita pour vérifier que le mur des escaliers était tout aussi chaud que celui du couloir.
Ce mur était en effet chaud, tout comme l'autre. On sentait toujours quelque chose pulser à l'intérieur. Au pied de l'escalier, Tim put voir un panneau de danger, pour avertir d'une intense chaleur sur le mur. Visiblement, son pouvoir le protegeait

Il en profita également pour indiquer à Kabbeyun et à Lumen :

" Si vous n'avez rien trouvé d'interessant, essayez de nous rejoindre. Nan', tu vois le couloir que j'ai pris ? C'est tout droit jusqu'au bout."

Ouvrant la marche, le jeune homme descendit précautionneusement les escaliers qui le menèrent sous la salle ronde. Les lumières avaient beau éviter aux X-rays de tomber, le jeune homme crut bon d'illuminer ce qui se trouvait droit devant lui.
Il put voir le couloir, sur sa gauche, longer la structure qu'il touchait (le couloir 6). Sur la droite, ce couloir longeait la plate forme circulaire en une sorte de corniche dans laquelle étaient enchassée des écrans, malheureusement tous noirs, ainsi que des panneaux de contrôles, visiblement tous hors ligne.

Jen, qui avait suivi Source, avait été un peu grisée par sa découverte, mais malheureusement il n'y avait pas vraiment de quoi en profiter, la pièce était vide quoique moins que les autres ce qui était pour le moins étrange, les russes ne l'avait pas habituée à cela, ils avaient jusqu'à présent été plutôt efficaces question nettoyage de matériel... genre nettoyage par le vide. Un trône... ce devait être le poste de pilotage ou un truc du genre...

- On dirait qu'ici ils ont moins bien fait le ménage qu'ailleurs, on pourra dire à Adam qu'ici il y a encore un peu de matériel qui n'a pas été emporté et je crois que ce devait être le poste de contrôle ou un truc du genre.

Afin de ne pas trop s'épuiser, Nova se détendit et son don arrêta d'opérer. Elle ajouta à sa réponse à Tim :

- Ici rien à signaler de vraiment psychédélique, j'ai juste trouvé une nouvelle application de mon don mais rien de transcendant non plus.

Lorsque les bruits de pas retentirent en dessous, Nova se figea et retint son souffle un instant pour écouter. Elle n'avait pas rêvé et son regard vers Source la conforta dans cette idée. Emboitant le pas à l'élémentaire, Jenifer changea sa torche de main, laissant sa main droite libre... au cas où.

- Ok chef on te suis. dit-elle un peu plus discrètement dans son communicateur.

Alors que les trois mutants descendaient l'escalier, Jen se concentrait, paume droite vers l'avant, elle était prête à envoyer un flash suffisant pour éblouir un quelconque danger... du moins s'il s'agit d'un humain... ou presque.

Jen avance avec précaution, l'ambiance est tellement inquiétante qu'elle aura plutôt tendance à flasher par réflexe si elle est surprise en tombant nez à nez avec quoi que ce soit de bizarre même s'il ne s'agit pas d'une chose vivante plutôt que de rester quoi devant un danger potentiel. Elle flashe d'abord et réfléchit ensuite. Dans cette idée, elle tente d'observer le plus loin possible en avant.

L'escalier étant tournant, il lui était délicat de voir quoi que ce soit vers l'avant. Toutefois, son attention fut attirée par autre chose : ses batteries s'étaient rapidement rechargées au taquet ! Il ne faisait aucun doute qu'une intense source de rayonnements se trouvait sur sa gauche (pièce C), d'où émanait une importante chaleur. Arrivée aux pieds de l'escalier, elle put voir sur sa droite une petite pièce sans murs ni plafond (pièce g), un contrebas de là où ils se trouvaient précédemment. Là encore, il y avait de nombreux dispositifs informatiques contre le mur, et un autre espace en contrebas d'où émanait de la lumière. Sur sa gauche, un couloir (6) et des portes.

Gaël sortit de son sac une bouteille d’eau. Était-il en train de devenir parano ou l’ambiance devenait de plus en plus oppressante? Évidemment, ses propres histoires de cadavres n’arrangeaient rien (même si il arriva à la conclusion que les russes s’étaient déjà chargés de ce « détail »). Le jeune homme serait bien sorti deux minutes de l’astéroïde, histoire de prendre l’air mais il s’y refusa catégoriquement. Il ne voulait pas être le maillon faible de son équipe. Il devait être fort. Après tout, il avait vécu des situations bien pires.
Après avoir bu une grosse gorgée d’eau, il se remit au travail. Prenant en photo toutes les meubles de la grande pièce dans laquelle il se trouvait, il ne put s’empêcher de se pincer les lèvres en entendant l’invitation de Tim, adressée à Enzo et Jen. Ces trois-là allaient apparemment avancer plus profondément dans le site. Il se tourna alors vers Kabeyun :

« Rien d’intéressant ici non plus… On ferait mieux de continuer à explorer les « chambres » individuelles. »

Il sortit de la grande pièce par la porte opposée à celle par laquelle il était arrivé pour déboucher dans un couloir (HJ : couloir 1) mais s’arrêta sur le seuil, renonçant à partir tout seul, ne sachant pas par où les autres étaient partis

« Alors tu viens? »

L'exploration de Gaël et Nan, toute optimiste qu'elle soit, ne révéla malheureusement rien de bien probant : quatre chambres identiques, qu'il aurait mieux valu appeler cellules tant elles étaient exigües. Visiblement, c'était du fonctionnel : deux lits superposés, une petite table, des sanitaires dans un coin... Tout était métallique, tout était poussiéreux, plus ou moins terni. Dans l'une des pièces, de profondes rayures dans le mur indiquaient que quelqu'un de particulièrement violent et griffu était sans doute passé par là, mais mis à part cela, il n'y avait aucune pièce de mobilier, ni aucune relique présentant un quelconque intérêt.

La situation était toutefois passablement différente du côté d'Enzo, Jen et Tim : ils se trouvaient sur le seuil d'une sorte de mezzanine (la pièce g), qui faisait tout le tour de la plateforme (F) sur laquelle ils se trouvaient précédemment. Tout le pourtour de cette plateforme était couvert d'écrans de contrôle, de consoles, de divers voyants... Malheureusement tous éteints, mais qui ne semblaient pas endommagés. Il y avait des écrans semblables à des radars, de nombreuses jauges... Certains inscriptions étaient encore visibles : scanner, sonar, cellules, générateur, compensateurs, pressurisation... Par endroits, des prises étaient visibles, et du matériel moderne était posé là : sans doute par les russes qui avaient essayé d'interfacer.

Ils furent toutefois tirés de leurs observations par un bruit régulier. Une goutte d'eau tombant sur le sol, encore, encore. Cela ressemblait plus à un caillou. Le son se rapprochait. Quelqu'un... Quelqu'un se rapprochait. Cela provenait du couloir 5, ou du couloir 7...

Du matériel. Encore et toujours. Tim désespérait. Il savait que l'équipe et lui-même devait récolter un maximum d'informations sur l'intérieur de la structure, la technologie utilisée, etc... Mais le leader des X-rays s'attendaient à quelque chose de....moins froid.

Aucune trace de ces mutants qui étaient censés avoir vécu une centaine d'années avant eux. Pas un mot griffonné à la hate, rien d'autre que des étiquettes où l'on pouvait encore deviner des inscriptions telles que scanner, générateurs et autres. Tim soupira. Il se tourna vers ses coéquipiers et, avec une pointe de déception, ironisa :

" S'il y a un fan d'ordi, qu'il lève la main !"

Il éclaira au-dessus de lui, avança un peu pour finalement lancer à Enzo :

" Moi, j'entends rien. Si il y a quelque chose, je pense pas que ça vienne d'ici."

Il approcha un peu des consoles et regarda minutieusement s'il pouvait trouver quelquechose d'interessant. Machinalement, il appuya sur un bouton pour allumer une des machines. Mis à part un ordinateur de haute technologie, qui représentait une source non-négligeable d'informations pour qui saurait les en extraire, il n'y avait rien "d'intéressant". La pression d'un bouton au hasard ne donna rien : il n'y avait visiblement pas de courant.

Mais il fut bien vite tiré de cette brève analyse par le bruit que devait avoir surpris Enzo. Il se retourna rapidement et éclaira le couloir qu'ils avaient rencontré sur leur gauche en descendant les escaliers ( couloir 6 ). Son visage se durcit et des rides apparurent sur son front plissé.

" Moi aussi, j'ai entendu quelque chose... Chut..."


Il laissa le silence s'installer pendant quelques secondes avant d'entendre le même bruit qui l'avait perturbé. Inquiet, il murmura :

" Je sais pas d'où ça vient, mais..."

Ahhh, si seulement Wind était là, elle aurait peut-être pu identifier la localisation exacte de ce "ploc" qui semblait se rapprocher. Regrettant d'avoir laissé seuls deux de ses coéquipiers, Tim lança dans le communicateur :

" Gaël, Nan, vous entendez ça aussi ?"

Sans attendre de réponse, il leur ordonna d'un ton sec qui traduisait son inquiétude :

" Bon, si vous trouvez rien d'interessant, essayez de nous rejoindre."

Il ajouta pour lui-même :

" J'aime pas trop ça..."

Il consulta un bref instant ses coéquipiers du regard et, se laissant emporter par un flot de culpabilité d'avoir laissé Lumen et Kabbeyun en arrière, il lança un : "J'y vais !" avant de s'engouffrer dans le couloir en face de lui ( couloir 6 ) qui, selon toute vraisemblance, devait le conduire à peu près à l'endroit où il avait laissé ses deux jeunes équipiers.

Fort heureusement, il les trouva à l'entrée d'une des pièces de dortoir. Soulagé, il soupira bruyamment. A peine le temps de reprendre son souffle que, déjà, le bruit reprenait, amplifié. Tim éclaira le couloir en face de lui ( couloir 4 ) : le bruit venait de par là.

Le français plissa les yeux pour essayer de distinguer une quelconque forme avant de jeter rapidement un regard en arrière pour voir si ses troupes l'avaient suivi.

Adam serait probablement ravi sachant tout le matériel encore en place et qu'il pourrait certainement remettre en route dès qu'il aurait rejoind l'équipe. Non pas qu'elle manquait de confiance en lui, mais l'échec de Tim voulant appuyer sur un bouton ne l'étonna pas. En 100 ans la technologie avait tout de même évoluer et de plus ces appareils étaient tout à fait singuliers pour des néophytes.

- Je suis sure qu'Adam sera heureux de jouer avec tous ces machins. Ils doivent contenir plein d'info bien sympa ! Personnellement j'ai pas trop envie de faire une bêtise genre tout faire sauter...

Encore un bruit... et cette fois il était à peu près localisable. Tim réagit avec assurance, et il semblait de plus en plus à Jen qu'il avait mérité sa place de leader. Lorsqu'il se mit en mouvement, Nova le suivit de près, jetant un regard vers Source pour s'assurer qu'il faisait de même et sinon pour lui signifier qu'il le fallait, pas question de se diviser encore. Elle partageait l'inquiétude de Tim quant à leurs deux équipiers quelque part en train d'explorer alors que quelque chose ou quelqu'un rôdait dans la base.

Alors qu'ils arrivaient dans le couloir (couloir 4) Nova décida de mettre à l'épreuve sa nouvelle utilisation de son don : éclairant de sa lampe le plus loin possible, Nova mit sa main gauche comme pour tenir des jumelles, une manière de mieux apprivoiser cette toute nouvelles découverte. Pour que son leader soit au courant, elle se contenta de lui glisser :

- J'ai une nouvelle option... téléobjectif incorporé.

Un petit sourire sur les lèvres, elle se concentra. Zoomant sur le fond du couloir (couloir 5), Nova balaya la zone de son mieux avec ses yeux et sa lampe à la recherche d'un quelconque intru ou au pire un indice sur la source du bruit. S'il le faut, se décalant sur la droite, elle cherche à observer le début du couloir partant vers la gauche (couloir 7).