[XRS+LTX 6.6]Welcome to Oregon

Ils étaient finalement arrivés. Des badges, et des lettres d'accréditation, signées par la comission de la santé et de la sécurité intérieure américaine. Dans une boîte en carton toute simple pour faire des colis, depuis une boîte postale sans nom à Dublin.
Adam et Milan n'avaient alors pas perdu de temps. C'était le moment d'y aller, de retourner en Oregon, là où ils s'étaient déjà rendus par deux fois, pour voir ce que ce terrifiant laboratoire avait encore enfanté comme engeance diabolique et malsaine. Adam n'en avait pas vraiment de souvenirs, ayant repris ses esprits devant la sortie, mais pourtant, les rapports de mission lui avaient suffi pour savoir que l'endroit était malsain.

Ils avaient voyagé en avion par les lignes commerciales -les billets étaient fournis- et avaient voyagé en mini-van. Manqué de se faire tirer dessus à l'artilleuse -un autre mauvais souvenir de mission, à croire que c'était une obsession- en arrivant au niveau des barrages. Les militaires semblaient vraiment chatouilleux.
Leur planton ne souffla mot en voyant l'accréditation, et les laissa passer. Une dizaine de kilomètres de route de campagne les attendait... Bordée de champs laissés à l'abandon, et envahis de hautes herbes, passant à travers une forêt étrangement silencieuse, et dont certains arbres portaient des traces de griffures récentes.

Et puis finalement, les premières habitations.

Un simple faubourg, de maisons de bois identiques, aux murs nettoyés en blanc. À la chaux, expliqua Adam. Rien de tel pour désinfecter... Et effacer les traces. Tout le village, aussi petit fut-il, était ainsi. Les bâtiments étaient debouts pour la plupart. Et il y avait des soldats armés partout.

Descendant du van, l'équipe de mutants put voir que tout le monde les regardait d'un air peu satisfait. Ce ne serait sans doute pas facile. Adam vérifia que tous les badges étaient bien visibles pour tout le monde, puis tâcha d'offrir son plus beau sourire au gradé chauve et couturé qui venait les voir, et qui ne prit pas la peine de se présenter, ce contentant d'arracher la lettre des mains d'Adam, de la lire rapidement, de cracher par terre, et de la rendre à son propriétaire en expliquant :

"Colonel Wolfram. Je ne sais pas avec quels foutus politiciens vous avez couché pour obtenir ça, mais je vous explique les règles. Ici, c'est moi qui commande. Vous avez le droit de vous promener, et de regarder. À vos risques et périls. Et vous n'entrez nulle part. Si vous faites mine de vous approcher trop près d'un bâtiment, on vous descend. Si vous faites mine d'être agressifs, on vous descend. Mes hommes ont l'ordre de ne pas vous emmerder. Ils n'ont pas l'ordre de vous répondre, alors ne les emmerdez pas. C'est clair ?"

Il n'attendit même pas de réponse, tourna les talons, et s'en fut dans une maison qui semblait être encore à peu près solide, sans doute un quelconque quartier général.


À première vue, rien que du très antipathique. Il y avait quelques maisons brûlées, et, comme prévu, aucune église n'était en vue. Néanmoins, là où elle se trouvait, un préfabriqué militaire avait été installé, et semblait correctement gardé. Faisant deux pas, Ken mit le pied gauche... dans une sorte de flaque de boue noirâtre pas très engageante. Le début était prometteur.


Milan poste le premier, ordre du tour libre par la suite. Les tours durent cinq jours. Nous sommes nombreux sur le sujet, je compte donc sur vous pour que ça se passe de façon fluide. Bon jeu à tous !

La "méthode Ganymède" avait enthousiasmé Milan, avec son efficacité sans faille contenue dans un écrin de profond mystère. Il y'avait eu l'envoyée sexy, la provenance inconnue, et le petit détail qui fait la différence - les billets fournis avec le tout. Douze billets d'avion. Pas en classe affaires, mais quand même. C'était un beau luxe, qui leva encore quelques doutes que pouvait avoir le Croate sur cette organisation. Sur ce coup-là, ils étaient dans le même camp.

Le voyage en van se passa sans heurts, même si ça ne se joua pas à grand chose. Le fait de recevoir un obus aurait pourtant constitué un heurt majeur. Mais visiblement, les soldats n'étaient pas assez sur les dents pour tirer à vue sur une camionnette remplie d'adolescents.

Le voyage leur détaillait ce qui serait une riante campagne américaine, s'il y'avait autre âme qui vive que des soldats. Cela rendait le climat malsain, mais Milan se composa tout de même une façade avenante pour le moment fatidique où ils devraient faire face aux forces en présence.

D'ailleurs, parlant de ça, ils firent la connaissance d'un homme - d'un colonel, en fait, pas vraiment un homme - qui aurait rendu enthousiasmant l'inventeur de la guillotine. Milan aurait bien voulu lui poser quelques questions, mais comme il précisa qu'ils n'avaient l'ordre de répondre, il évita de manger le premier vent de la journée, pour ne pas perdre trop de crédibilité. Il se tourna vers l'ensemble du petit groupe.

- Bon. Il va falloir explorer, pour d'avoir une idée précise de la configuration des lieux. Evitez de vous aventurer tout seuls pour le moment. J'ai une confiance modérée dans les soldats et les ordres qu'ils ont reçu.

Il décida d'avancer en direction du préfabriqué, afin de savoir ce qui se trouvait de l'autre côté et de repérer la configuration des allées et des bâtiments. Il voulait avoir au moins une vague idée du plan des lieux, ayant peu d'espoir de voir le colonel jouer les Offices du Tourisme.

Le village était plus ou moins valloné, et l'endroit le plus dense, où ils se trouvaient, avait la configuration suivante.

Spoiler:

Le point bleu est votre point d'arrivée, le rouge est le préfabriqué. Il y avait d'autres maisons sur la route, plus loin.

Alors que Milan se promenait, il put voir d'autres flaques de bouillasse noire, ainsi que des soldats devant quasiment chaque maison. Le préfabriqué étant un peu loin, et Milan ayant dit de ne pas s'isoler, il ne put pas voir ce qu'il y avait exactement derrière, mais selon toute vraisemblance, il n'y avait rien de plus qu'un chemin, de la prairie, et de la forêt.

Billy avait été excité à l'idée de cette première mission au point d'avoir du mal à dormir. Mais le trajet lui permis de récupérer son sommeil en retard avant d'arriver, frais comme un gardon et boosté par la curiosité. Qu'allaient-ils découvrir sur place ? Des monstres mi-homme mi-aou ?! Sa blague intérieure lui donna un fou-rire qu'il tenta de réprimer, prétextant les nerfs qui lâchaient.

Ce fût un soulagement de savoir qu'il n'avait pas besoin d'une combinaison de super-héro. Il en était toujours à réfléchir à ce qui pourrait être le plus pratique pour lui... il avait bien pensé à une tenue minimaliste pour ne pas être encombré mais elle risquait de choquer la pudeur. Bref il était encore loin d'avoir trouvé aussi il prit une tenue basique pour cette excursion.

La tension monta d'un cran quand le van passa les militaires surarmés. Mince mais c'était bel et bien un blocus militaire. Le jeune homme prit conscience de la situation. Ce n'était pas une balade ordinaire, ils entraient sur un terrain où des créatures rôdaient et des militaires attendaient le bon moment pour essayer leur nouveau jouet létal.

A leur arrivée, ils sentirent vite que l'accueil ne serait pas des plus chaleureux. Au contraire, le boss du coin mit rapidement les civils dans l'ambiance avec son "ici c'est moi le chef". Devant le manque clair d'humour du personnage, Billy réprima l'envie de singer un salut militaire de peur de s'attirer les foudres du colonel. La foudre risquerait de tomber bien assez tôt !...

Billy jeta un regard circulaire lorsqu'il vit le professeur Ivanovic s'avancer un peu après avoir dit de rester groupé. Voyant le préfabriqué au loin, Billy lança :

- J'vous fiche mon billet qu'ils ont monté ce truc là-bas pour faire un genre de sas de sécurité pour descendre dans le labo de Frankenstein ! Si on veut y jeter un oeil ça risque d'être tendu !... On y va ?! dit-il avec un grand sourire.

Vérifiant que d'autres de ses camarades suivaient, Billy s'avança pour rejoindre Milan et s'avancer vers le préfabriqué pour y jeter un oeil de plus près, en profitant pour observer les alentours et les trucs étranges du style les flaques noires.

Le groupe semblait un peu trop curieux du préfabriqué. Les hommes en armes qui s'y trouvaient prirent leurs fusils, fermement, sans viser quiconque, mais c'était un signal assez net qu'il valait mieux s'intéresser à autre chose...

Les flaques, quant à elles, semblaient être faites de quelque chose d'intermédiaire entre de la boue et de la bouse de vache : gluantes et visqueuses.

*Bienvenue en enfer.*

Ken n'avait pas très bien vécu le retour en Oregon. Trop de mauvais souvenirs étaient revenus à sa mémoire, trop de peurs avaient refait surface. Il avait réchappé de la mission de sauvetage d'Adam, mais il y avait eu des pertes, des blessures qui avaient difficilement cicatrisées.
Evidemment, il ne pouvait en vouloir au professeur d'avoir ainsi été contrôlé, mais quelques personnes étaient mortes devant lui et il avait un peu traîné une certaine culpabilité, heureusement globalement envolée depuis.

Cependant, revenir en cet endroit lui donnait un peu le blues, mais il essayait de le cacher ou au moins de ne pas trop gâcher l'ambiance dans le groupe. Il resta silencieux durant la majorité du voyage, tentant quand même d'être tendre et doux avec Rachel, qui ne méritait pas ça.

Il regarda donc avec neutralité l'entrée du camp et écouta en s'efforçant de ne pas rire devant le cliché ambulant qu'était le colonel. Ils l'avaient construit juste pour l'occasion ou on en trouvait encore, des comme ça ? Il semblait sortit d'un vieux film de guerre, centré sur la testostérone et les armes. C'était du beau n'importe quoi, mais apparemment l'armée se reposait encore beaucoup sur ce genre d'êtres.
C'était peut-être pour ça qu'ils étaient là ; c'était peut-être pour ça qu'ils risquaient encore leur vie pour un monde qui ne les craint et les hait.

O'Connell acquiesça ensuite aux paroles de Milan : il était évident que les soldats ne prendraient pas leur présence du bon côté. Il soupira en marchant dans une marche étrange ; il faillit s'énerver de sa bêtise avant de se rendre compte qu'il y avait beaucoup d'autres flaques, de la même couleur étrange.

"Qu'est-ce que c'est que ça...?"

Il s'accroupit au-dessus d'une flaque. Il voulait savoir ce que c'était et ce que ça pouvait bien faire ici ; il était persuadé que ça ne pouvait être rien de bon.
Apparemment, c'était une sorte de boue visqueuse et gluante. Il était étonnant de retrouver ce genre de choses, et surtout en si grande quantité. Il vit Milan et Billy partir d'un côté, et décida de les rejoindre pour parler à son nouveau professeur de référent de cet étrange phénomène.

"Monsieur...?"

Fury pressa le pas pour se mettre à la hauteur de Milan. Il put voir le paysage assez isolé de l'endroit, et ça ne lui plaisait toujours pas. Il avait une mauvaise impression, qui n'arrivait pas à le quitter.

"Ces flaques...c'est bizarre. Je connais pas beaucoup la matière, mais j'ai jamais vu quelque chose comme ça. C'est flasque, visqueux...et noir. Ca pourrait venir d'une machine, mais ça me semble vraiment étrange..."

Il se rendit alors compte de l'attitude des soldats, et il comprit très bien ce qu'il ne fallait pas faire.
Il décida à nouveau de s'accroupir au-dessus d'une flaque et y plonger le doigt, pour après l'approcher de ses yeux. Il voulait en découvrir la vraie couleur, la texture et ce que pouvait lui apporter une rapide analyse à l'œil nu.

À vue de nez, c'était essentiellement de la terre, et de la boue. Même si, en frottant, Ken put constater que le "liant" n'était pas que de l'eau -c'était plus visqueux et brillant- et que ça laissait des traces rouges. Peut-être du sang ? Difficile à dire...

Pelotonné dans son siège d'avion, Jeremiah avait décidé d'ignorer tout le monde et ce pendant tout le vol, comme si l'expédition était entièrement de la faute de ses coéquipiers. Le fait est que personne n'avait rien demandé, qu'ils étaient tous dans la même galère et qu'il n'était sans doute pas le seul à maudire en silence ses élans héroïques. Écouteurs dans les oreilles, le jeune homme regardait obstinément par le hublot contre lequel il s'était assis, mettant toute sa mauvaise foi à se plaindre mentalement d'une mission pour laquelle il s'était porté volontaire en toute connaissance de cause. Disons qu'une mauvaise nuit peuplée de sales bêtes cannibales n'avait pas trop amélioré son humeur généralement maussade à la veille d'une expédition qui lui faisait peur.

Évidemment, la fin du voyage en van ne le détendit pas tellement. Il avait ôté ses écouteurs mais n'en avait pas moins gardé les lèvres closes, cachant avec peine son animosité à l'égard des militaires lors de leurs péripéties pour atteindre la zone de quarantaine. Retrouvant une terre ferme sous ses pieds, le geek respira à fond, pour une fois content d'avoir un peu d'air frais et resta en retrait le temps que le colonel s'éloigne. Suivant le petit groupe, le jeune homme observa le ciel comme si lui pourrait répondre à leurs questions. Pas le droit de discuter avec les soldats et pas de civils en vue, pas le droit d'entrer où que ce soit, un village si petit qu'on pouvait les surveiller en permanence... Rassembler des renseignements risquait de s'avérer ardus, mais au moins, à part les nerveux de la gâchette qui les entouraient, la situation semblait moins dangereuse qu'il ne l'avait craint. Alors que Milan et Billy s'avançaient vers l'endroit où se trouvait l'entrée supposée du laboratoire qui les intéressait en particulier, et que Ken se penchait pour observer le truc dégueulasse qui jonchait le sol en plusieurs endroits, Jeremiah se retourna pour observer pensivement la maison par la porte de laquelle leur cher hôte venait de passer. Il n'avait le droit d'entrer nul part, mais heureusement, il n'avait pas besoin de ça pour satisfaire sa curiosité, et le jeune homme tenta de se projeter dans les yeux du colonel Wolfram.

Jeremiah parvint à se projeter dans le colonel avant qu'il ne franchisse la porte. Il vit tout d'abord des hommes se mettre au garde à vous et le saluer, puis il s'installer dans une pièce qui faisait office de bureau, s'installa à un ordinateur, et regarda ce qui semblait être un rapport d'accident, parlant de victimes, d'efficacité, de restes regroupés dans une maison -ainsi que l'adresse- puis il referma le fichier, et décrocha son téléphone. La conversation semblait durer un peu. Il jouait avec un stylo tout en parlant.

S'il s'agissait d'un quartier général, peut-être y avait-il des choses intéressantes à y voir, à défaut de pouvoir entendre ce qui s'y passait.

C'était presque avec joie que Jay était allé en Oregon, depuis le temps qu'il en avait entendu parler, il pourrait enfin voir ça de ses propres yeux. Même s'il ne s'était pas attendu à ça. Des militaires, des militaires et des.... militaires. Il se demandait pourquoi il y avait toujours des méchants militaires partout où il allait. Voir un jour des bisounours finiraient par le déstabilisé, tellement il n'y serait pas préparé.
Néanmoins, beaucoup de monde agissait déjà, la plupart allait vers le préfabriquer, c'était pas discret de s'y diriger tous ensemble. Dans le même temps, Miah semblait être en train d'espionner quelqu'un... Conclusion, il ne restait plus grand monde dans les proches enivrons, si ce n'était des soldats. Et il ne voulait pas laisser Miah seul avec eux, surtout qu'il ne pouvait plus faire grand chose.

-Et bien, on ne s'attendait pas à ça, pas vrai? Je me demande où sont allés les autres.

Tant qu'à être discret, autant faire croire que Miah n'était pas en train d'espionner quelqu'un et il serait le premier qui aurait les info que Miah était en train d'avoir. Ça pourrait être utile.

"Clair comme de l'eau de roche, M'sieur l'Colonel." dit-elle gentiment d'une voix faible.

Rachel envoya un sourire radieux au colonel et nota son nom dans un petit calepin qu'elle avait apporté avec elle. Couché avec des politiciens? Ces monstres? Jamais de la vie...Elle jeta un coup d'oeil à Adam et gloussa un petit peu. Ce n'était certes pas elle qui avait demandé des faveurs à des politiciens, peut-être était-ce lui. Se rendant soudainement compte que la fatigue l'avait fait retourner en arrière de plusieurs années au stade d'adolescente qui glousse, la jeune femme se redressa et prit un visage sérieux. Elle hocha la tête, pour montrer qu'elle avait comprit les indications, mais surtout pour se convaincre qu'elle devait être sérieuse. Après tout, ils avaient affaire à des soldats...Vive l'Armée Américaine.

Rachel se faufila près de Mina et lui tapota l'épaule. Lui tendant discrètement son mini appareil d'explorateur elle lui fit un clin d'oeil et marmonna:

"Hey! Tu crois que tu peux aller faire un tour en haut et prendre une photo aerienne de la base? Comme ça on va avoir un support papier...M'enfin...si tu penses que c'est prudent...Ils ont pas dit qu'ils nous allaient nous tirer dessus si on volait...Et en plus tu t'éloignerais des bâtiments, tu les approcherais pas...Ils peuvent pas nous faire chier là dessus!"

Rachel envoya un sourire radieux à Mina, espèrant qu'elle comprenne l'allusion à son pouvoir qui leur sera beaucoup plus utile de cette façon. Elle jeta ensuite un coup d'œil autour d'elle, dans la forêt pour essayer de voir s'il des sentiers étaient visibles. Une bonne façon de savoir qui passe souvent par où était les sentiers! Et la forêt, ça la connaissait!

Il y avait effectivement des sentiers qui s'enfonçaient dans la forêt, mais ils ressemblaient à tous les autres sentiers : de la terre battue entre des buissons.

Manifestement, les seuls visages pâles faisant entorse aux préjugés ancestraux étaient les mutants. Peut-être que les mutants étaient un peu comme les autochtones d'Amérique... une espèce d'autochtone à l'envers? Une Dernière Nation, quant à y être!

Bref, les militaires étaient à peu près aussi sympathique qu'un feu de forêt en pleine canicule et l'ambiance était aussi explosive qu'un paquet de feux d'artifices à l'orée de ladite forêt.

Parlant de forêt, un groupe allait l'explorer, ou se dirigeait vers le... la... l'antre de la bête. Ken eut même la mauvaise idée de plonger son doigt dans la répugnante chose au sol. Ce n'était peut-être rien, mais Nan' aurait trouvé plus prudent d'utiliser une branche morte... comme on faisait pour se débarrasser du cadavre d'un animal sauvage...

Pour sa part, l'algonquin décida de rester avec ses coéquipiers et amis. Tout comme Jay, il avait souvent entendu parler de cette ville fantôme, sans jamais y avoir mis les pieds -c'était probablement un facteur non négligeable à son statut actuel de vivant, en fait- et sentait donc que son coloc avait probablement le même ressentiment que lui à se trouver ici.

Comprenant à quel jeu jouaient Jay et Miah, il hocha la tête comme pour dire à Jay qu'il n'en avait aucune idée. Aussi, il ne pouvait pas vraiment se concentrer sur la conversation, puisqu'il était occupé ailleurs...

En effet, l'amérindien tentait d'attirer à leur trio les moindres sons anthropique qu'il parviendrait à quérir, ajoutant ainsi une partie "audio" au spectacle "visuel" que Miah avait -sans forcément pouvoir jouxter les deux ensemble... Le tout subtilement : pas question de générer une bourrasque énorme pour parvenir à ses fins!

Nan' n'eut pas trop de peine à entendre ce qui se disait dehors : des radios crachotantes, et des réponses... Les militaires parlaient d'eux. Les surveillaient du coin de l'œil, suivant leurs mouvements.
Mais une autre question sonnait aux oreilles de l'algonquin : les soldats se demandaient ce qui allait se passer si les autres sortaient. Et comptaient tirer dans le tas.

(HRP : désolé pour le délai.)

C'était dans la bonne humeur que Jeckel s'était mêlé aux groupes de mutants en direction de l'Oregon. Il était honoré d'être une fois de plus convié à un déplacement et fit en sorte d'essayer de sympathiser avec tout le monde dans les transports les conduisant sur le site. Malheureusement il ne parvint pas à décrocher un regard de Jeremiah, qu'il considéra en pleine concentration, et saoula lourdement certains interlocuteurs, qui visiblement avaient autre chose en tête que de papoter ou de chanter dans le mini-van.
A ce titre, il eut l'impression que l'arrivée fut pour eux un soulagement.

Resté en retrait derrière le groupe, Jeckel se préparait à improviser sec.
Comme un toc, il réajusta l'un de ses deux badges du jour (avec l'officiel), ou de petits caractères clamaient : "L'ennemi ne sait pas se tenir dans le monde. Quand on invite l'ennemi à la campagne, il égorge nos filles et nos compagnes jusque dans nos bras."
Les militaires leur avaient réservé un accueil des plus chaleureux, proposant même par l'intermédiaire d'un colonel de faire une démonstration de leurs armes à tous ceux qui se montreraient curieux. Prenant l'air d'un étudiant en voyage scolaire, le sonokinésiste, les yeux plissés et faisant la moue, étudia les lieux tandis que le groupe se dispersait.
Une seule évidence pour lui, pas de tank à l'horizon. Quel rôle les arcs électriques allaient ils jouer ici ? S'il n'avait pas déjà joué leur rôle...
Souhaitant en avoir le cœur net il s'approcha de la flaque de Marmite étudiée par Ken et utilisant une grosse pierre il entreprit d'en dégager un côté, souhaitant voir les altérations subies cette fois uniquement par le sol autour et en dessous de la substance.

Face à l'accueil sympathique du colonel, Adam se contenta de hausser les épaules, et regarda les alentours. Le village n'était plus vraiment ce qu'il était. S'avançant vers une des maisons brûlées, il put constater -sans trop de problèmes- que l'incendie avait été provoqué, et les restes nettoyés. Pas très proprement mais nettoyés quand même. Ces militaires ne donnaient probablement pas dans le génie, leur commandant en étant la preuve patente.

Ken et Jeckel s'intéressaient à ces fameuses flaques, qui avaient plus ou moins la même configuration qu'une flaque de boue, matériau mis à part. Ce n'était pas très ragoûtant. Pour le reste, l'ancienne église avait été remplacée par un algeco... Vive l'art moderne ! Toute cette histoire sentait mauvais. Il était évident que ces militaires étaient ici pour contrôler ce qui sortait du labo. Les flaques en étaient sans doute les restes. Mais où étaient les armes ? Cachées dans les maisons, peut-être ?

Au vu de la nouvelle de Mina, Adam regroupa les élèves devant une des maisons proches de la placette. Ce soudain attroupement attira l'attention des militaires, qui semblaient toujours sur la défensive. Mina put voir que le sol chauffait encore, puis un grondement sourd se fit entendre !
Le sol s'effondra au niveau de la placette, en un vaste trou, produisant un gros nuage de fumée âcre et de poussière, dégageant une odeur assez nauséabonde. Un cri retentit, relayé par les militaires.

"Alerte générale ! Cinq résurgences en cours ! Tous à vos postes !"

Ce genre de situation était, de façon visible, ce pour quoi les militaires étaient sur place. En regardant alentour, l'équipe put voir qu'il y avait d'autres trous qui s'étaient formés, plus petits, ailleurs dans le village.

Spoiler:

Étrangement, il ne se produit rien pendant un léger temps, mais les militaires se déplaçaient et prenaient position. Puis, un monstre sortit du trou, puis un autre, puis encore un autre, puis enfin, un quatrième. Ils étaient petits et courts sur pattes, semblaient gros et patauds, mais avaient l'air humanoïde, si ce n'était leur peau qui ressemblait plus à de la corne qu'à une peau de bébé. Ils se ruèrent hors de leur point de sortie en levant les bras qui se muèrent rapidement en des armes aussi diverses que des lames, de longues griffes, des fouets, des masses...

Face à la confusion, Adam ordonna rapidement.

"Le village va se transformer en champ de bataille, et si les armes électriques sont là, les militaires vont s'en servir. Rachel, Nan, Mina, Jeremiah, vous restez avec moi à l'extérieur. Nous allons tâcher d'aider les militaires pour gérer la situation, sans nous faire tuer. S'ils utilisent les armes, notre objectif sera d'en rapporter des preuves, et si possible, je m'approcherai d'une arme pour l'étudier et voir comment elles fonctionnent.

Milan et les autres, filez à l'intérieur, votre mission est de trouver ce qui produit ces... ces... ces choses, et d'y mettre un terme à tout prix. Bonne chance."

Adam, Rachel, Mina, Nanikana et Jeremiah restèrent en surface, tandis que les quatre "choses" s'extirpaient d'un trou du sol. Les ordres des militaires fusèrent, parmi lesquels "Feu à volonté !". Une petite dizaine de soldats sortit du QG à côté duquel se trouvait le groupe de mutants, pour le défendre. Retentissaient des instructions ordonnant de toucher les monstres, mais les élèves et leur professeur risquaient de se retrouver pris entre deux feux.

Les quatre monstres semblaient peu habitués à la lumière du jour. Mais ils s'acclimatèrent rapidement, et se mirent à courir en direction des proies les plus proches - qui s'avéraient être le groupe de l'Institut. Ils s'étaient séparés en deux paires, distantes de cinq mètres environ dans leur course maladroite, mais efficace.

Les murs de la maison la plus proche - qui se trouvait derrière le point d'émergence des monstres - semblèrent alors trembler, comme s'ils se préparaient à tomber brusquement. Il s'y passait quelque chose. Deux soldats, qui étaient en faction devant, ouvrirent le feu, et les balles allèrent s'encastrer dans les murs du QG. Le risque de recevoir un projectile perdu semblait particulièrement élevé.



Vous êtes sur le point bleu.
En jaune, des soldats, armés de fusils mitrailleurs.
En bleu turquoise, les monstres.
Carré jaune, le QG.
Carrés rouges, les maisons.
En vert, les lignes de vue imposées par la végétation. Les taillis ne sont pas infranchissables pour les bipèdes (donc vous, les soldats, ou les monstres), mais le sont pour les véhicules. Vous ne pouvez pas voir à travers.

...et Adam poste en premier.

Tout allait très vite. À peine Milan passé, les soldats s'organisaient, et tiraient dans le tas. Quelle bande de dingues ! La situation était à peu près claire : quatre monstres en approche, des soldats derrière, des soldats devant. Donc, une ligne de tir qui était le meilleur moyen d'avoir des balles perdues.

Adam pointa du doigt les arbres, au nord de leur position, et ordonna.

"À couvert dans le sous-bois !"

Adam emmena donc tout le groupe sous le couvert végétal, et se dirigea vers l'est par la suite. En espérant qu'il ait un peu de calme, il donna alors ses instructions.

"N'agissez en aucun cas sur les militaires de façon offensive. Ils seraient trop heureux d'avoir une excuse pour nous canarder. Rachel. Prends une photo du QG. Envois-y tout adversaire qui s'approcherait de trop près. Mina, prends l'appareil de Rachel quand elle aura fini pour faire des photos aériennes, afin de faciliter nos déplacements et notre solution de repli.
Jeremiah, reste à proximité de Nan', il pourra te défendre en cas de problèmes.

Il montra la maison branlante.

"Il se passe quelque chose avec cette maison, et je veux savoir quoi. Cette mission sera notre objectif dès que Rachel sera équipée.

Les cloisons de la maison étaient tombées, laissant apparaître un véhicule miliraire blindé équipé d'une tourelle qui commença à s'orienter vers les monstres sortis du trou qu'avaient emprunté Milan et son groupe.

Deux des monstres mutants avaient décidé de charger les soldats du QG, qui ouvrirent le feu à leur encontre. Les deux autres coururent au contraire en direction du petit groupe d'élèves caché dans les fourrés.

Content de ne pas être dans la même équipe qu'un Jeckel plus pipelette que Lyu et Annaelle réunit, Nan' songea tout de même qu'il ne faudrait pas qu'il en vienne à détester le bonhomme, sans quoi son espérance de vie ne serait plus si longue...
Néanmoins, là n'était pas la priorité. Face à ces créations humanoïde qu'ils avaient troquées pour la moitié de leur groupe, ils allèrent se réfugier au couvert des bois, à l'abri également des coup de feux militaires qui n'auraient sans doute pas eu grand égard pour leur vie!

Voyant deux de leurs agresseurs se diriger vers eux, Nan' tenta de créer à moins d'un mètre devant eux, un mur de vent d'environ 2 mètre de haut -pour ne pas nuire à l'éventuel envol de Mina- et recourbé aux bouts sur les monstres dans une sorte d'enclave qui devrait sinon leur donné envie de rejoindre leurs comparses, au moins les retenir un moment.

Et voilà, il le savait bien que tout ça allait vite tourner au cauchemar ! Il suffisait qu'on ose avancer un orteil un peu rassuré pour qu'une situation qui semblait sous contrôle vire au chaos. Pas le temps de s'apesantir sur ce qu'il avait vu sur l'écran du général, mû par l'instinct de survie plutôt que par une pensée cohérente, Jeremiah se réfugia dans les bois avec ses camarades et leur professeur resté à leurs côtés. Là, il put reprendre son souffle et surtout ses esprits : l'apparition de monstres et surtout de balles sifflant à ses oreilles avaient toujours eu le donc de le faire décrocher. Nerveusement, il mit un arbre entre lui et le danger, hochant la tête lorsqu'Adam lui conseilla de rester auprès de Nan'. Pas de soucis pour ça, il y avait même pensé tout seul !

Les filles s'occupaient de la prise de photo nécessaire à des déplacements rapides, mais Miah ne suivit par la suite des opérations, attiré par le bruit sur le champs de bataille. Penché derrière son arbre, il observa la petite maison s'écroulait et le tank en sortir. Au moins, le premier objectif déterminé par le directeur était rempli, ils savaient ce qu'elle avait caché... Et d'après les informations qu'il avait eu, c'était sans doute ce qu'ils cherchaient. Sur les quatres sales... choses qui les avaient pris pour cible, deux furent bientôt occupés ailleurs, mais la diversion ne fut pas suffisante pour attirer tous le groupe dont la moitié les garda en ligne de mire.

Jeremiah avala sa salive. Où était la limite entre l'homme et le monstre ? Est-ce qu'il pouvait encore avoir prise sur de telles choses ? Leur corps gardait une forme humanoïde, mais il n'était pas franchement sûr de l'état de leur tête... Une seule chose à faire, tenter le coup. Mieux valait savoir d'avance s'il pouvait avoir un quelconque impact ou pas, tant que Nan' était là pour rattraper le coup s'il ne se passait rien. Les êtres ayant semblé être dérangés par la lumière vive, il tourna son visage vers le ciel et le soleil, essayant de prendre la chose la plus proche d'eux pour cible et de lui transmettre ce qu'il voyait. Si ça marchait, c'était toujours un peu de temps de gagner. Si c'était mort, il allait se faire huitre sur le dos de son indien préféré.

Jeremiah put voir qu'il était capable de voir à travers les yeux de la chose la plus proche d'eux. La transmission des images ensoleillées la ralentit, mais pas suffisamment pour couper son appétit, et l'empêcher d'avancer en direction du groupe avec son "acolyte".

Par contre, le mur de vent de Nan se révéla être beaucoup plus efficace, et découragea les deux monstres, qui se tournèrent eux aussi en direction des soldats. Des deux premiers, ne restait plus qu'un, le second ayant été haché par les balles. Le soldat le plus proche fut d'ailleurs proprement éventré par un appendice en forme de crochet, avant que les rafales ne finissent par clouer au sol son agresseur. Un des hommes prit l'initiative de larder de balles la tête de la chose à terre, suivant l'adage qu'il vaut toujours mieux être certain d'une mort.

Le tank avait tourné sa tourelle en direction des monstres redirigés par Nan. Un éclair en sortit, et frappa le plus proche, provoquant la rupture instantanée du contact de Jeremiah. Il s'écroula, sa carcasse littéralement fumante du fait de l'intensité du choc subi. Il avait été tué, grillé, sur le coup.

Rachel avait pu prendre le QG en photo, et donner son appareil à Mina, qui décolla et commença ses prises de vue. Un des soldats la pointa, et certains fusils se tournèrent dans sa direction, ainsi que dans celle des fourrés. Peut-être avaient-ils également remarqué l'étonnant changement de direction des deux monstres qui n'avaient pas de prime abord décidé de les attaquer ? Cependant, la mutante ailée ne fut pas gênée lors de sa descente, et put rejoindre le groupe.

Le tank se déplaça en direction du QG, essayant de diminuer la distance avec le mutant restant, qui courait vers les soldats. Le véhicule semblait plutôt rapide. Il s'agissait visiblement du plus petit des modèles.

Adam marmonna un juron en voyant le tank en état. Pour la peine, c'était efficace : la technologie semblait au point... Même si la question du délai de rechargement se posait encore...

"Rachel... Prends une photo de ce machin. Au cas où on le perdrait de vue, j'aime autant avoir la certitude de pouvoir le retrouver facilement.", demanda-t-il d'un ton qu'il voulut neutre.

Les militaires n'étaient pas partis pour lui faciliter la tâche : leur intérêt pour Mina était trop malsain pour compter sur un appui tactique aérien. D'ailleurs, en parlant d'appui tactique... Mais les militaires se débrouilleraient très bien tout seuls.

Adam avait l'intention de rester à la hauteur du tank, mais en restant dans l'abri des bois. Ceci, bien sûr, si aucun monstre mutant ne venait le chatouiller trop près, et en guise de précaution, il étendit ses fils tout autour de lui et du groupe, dans le sol, afin de localiser une approche potentielle, et pouvoir intervenir plus rapidement.

Jeremiah secoua la tête en grognant alors qu'il récupérait brusquement une vue normale. Conclusion de sa petite expérience : encore suffisamment humain pour que son pouvoir fonctionne, plus assez pour être dérangé de ne plus voir ce qu'il y avait devant eux. Sans doute utilisaient-ils leurs autres sens. Ou un unième que leur auraient ajouté les savants fous qui les avaient conçus. Quoiqu'il en soit, ça fonctionnait, mais pas comme moyen de défense, et le jeune homme se rapprocha de son coéquipier dont les courants d'air étaient beaucoup plus efficaces. Mina avait décollé, suivant les consignes de leur professeur, et le geek regarda avec anxiété les militaires qui commençaient à la prendre pour cible. Heureusement, la harpie réussit à les rejoindre sans trop de problèmes, ramenant par la même un moyen de repli stratégique. C'était toujours ça de gagner.

Détournant les yeux avec dégoût du corps éventré par le monstre, le jeune homme suivit la progression du tank, tout en veillant à rester bien au milieu de leur petit groupe. Il n'aimait pas du tout les regards hostiles que leur lançaient les soldats. D'autant plus que leur arme était efficace. C'était sur cet engin qu'il devait ramener des informations. Le must aurait été de dégager quelques minutes au directeur suffisamment près de lui pour qu'il l'étudie, mais tant qu'il était en action, cela risquait d'être difficile. Il devait y en avoir d'autres, mais où...

"Tout à l'heure, sur l'écran du général, ça parlait d'une maison particulière, où il fallait tous se regrouper... Vous croyez qu'il peut y avoir d'autres prototypes dedans ?"

Il se rappelait de l'adresse et leur communiqua donc, en désespoir de cause, avant de reporter son attention sur le tank en mouvement. Est-ce que voir les commandes à l'intérieur aideraient à comprendre l'arme ? Il n'en était pas sûr, mais il pouvait toujours essayer, et le jeune homme respira un bon coup avant de tenter une nouvelle projection, cette fois dans les yeux de la personne aux commandes de l'engin.

L'homme était installé aux commandes, et recevait en continue un flot d'informations énoncées dans un jargon militaire qui échappait totalement à Jeremiah. Conan obéissait à des instructions bien moins complexes. Le pilote visait actuellement la dernière créature encore vivante, tout en prêtant attention à une jauge circulaire qui se remplissait progressivement. A priori, son rythme indiquait qu'elle mettait une quinzaine de secondes à être pleine. Dès que ce fut le cas, l'homme tira, et le dernier monstre fut carbonisé.

Les soldats commencèrent à se tourner vers les fourrés, méfiants.

Nan' regarda avec soulagement les deux créatures se retourner vers les soldats, rejoignant leur comonstre éventreur et marbré. L'éventreur étant bientôt tué également. Il semblerait bien que les soldats aient l'habitude de cette situation. Nanikana fut surpris lorsque l'arc électrique grilla un troisième monstre. Il avait beau se douter de ce qu'étaient ces tanks, il en resta surpris.

Voyant les soldats se retourner vers eux, Nan' fut inquiet. Il regarda alors partout autour de lui pour voir si il n'y aurait pas des monstres se dirigeant vers eux et s'ils n'étaient pas encore pris entre deux feux. Il leva également les deux mains pour montrer son badge au-dessus de sa tête en déclarant :

"Amis! Nous avons le badge... Tirez pas!"

Rachel récupera en vitesse son appareil photo lorsque Mina redescendit. Elle le garda très près d'elle, au cas où. Lorsque Adam lui demanda de prendre le tank en photo, Rachel leva rapidement son appareil pour en faire autant. Elle soupira et essayait de comprendre ce qui se passait autant d'elle. C'était comme dans un jeu vidéo apocalyptique avec des monstres et des militaires...Oh mon Dieu! Ils étaient vraiment comme dans un jeu vidéo! Elle tourna la tête vers Jeremiah pour voir comme ce dernier s'en sortait. C'était leur maître côté video games...Mais voyant qu'il n'était pas tout à fait dans son assiette, elle grimaça. Oh! Il utilisait son pouvoir...C'est pour cela.

"M'sieur Adam! C'est quoi ces monstres là? Ce sont eux qui les ont fabriqués, vous pensez? "

Rachel leva son appareil vers le dernier monstre pour essayer de le prendre en photo avant que le tank ne le détruise.
La téléporteuse ne put prendre un cliché que de la carcasse fumante, qui aurait pu servir de publicité pour une marque de grills. Au moins, ils auraient une façon de voir ce que c'était. Une fois que le dernier monstre était tué...Ils devraient aller poser des questions! Elle espèrait seulement que les soldats ne soient pas trop conservateurs: Qu'ils ne disposeraient pas d'eux pour éliminer les preuves...

Mina avait pris les photos que le professeur Zachary avait voulu. C'était important pour savoir ce qu'il en était de leur situation respective à tous. Elle avait failli se faire tuer, la plupart des militaires l'avaient regardé comme s'il sétait agi d'un pigeon au milieu d'un stand de tir au pigeon.

Heureusement pour elle, elle n'avait rien eu, et avait pu se reposer non loin de ses amis et tendre l'appareil photo à Rachel pour qu'elle s'en serve de nouveau, comme le lui avait indiqué le professeur. Mais qu'était ces bestioles monstrueuses? Et qu'allaient faire les militaires une fois la menace "monstres" dissipée?

Mina, tout comme Nan, tendit bien en avant son badge histoire de rappeler aux quelques militaires qui pensaient encore qu'elle était la menace qu'elle n'était au final qu'une simple touriste et non un monstre... Bien qu'elle ne soit pas très sur que pour eux il y ait une grosse différence.

[Je m'excuse pour le délai]

La première menace ayant été écartée, les militaires s'étaient tous tournés vers le groupe, tandis que Nan tentait de jouer l'apaisement. Le badge les dissuada de tirer à vue, mais le visage de certains laissait assez peu de doutes sur leur chagrin au cas où une balle perdue abrègerait l'existence d'un des visiteurs. Ils décidèrent après quelque réflexion de se barricader dans le QG, la menace immédiate ayant disparu, et certains se postèrent à la fenêtre, ayant ainsi une vue dégagée sur le champ de bataille.

Le char commença alors à amorcer un demi-tour, bien plus proche de celui d'une automobile que de l'image que l'on pouvait avoir d'un véhicule à chenilles devant bifurquer à ceint-quatre-vingts degrés. Visiblement, la maniabilité était bien pensée, sur ce modèle du moins. Il se désintéressait des mutants. Jeremiah put voir des informations sur les écrans de contrôle, qui plaçaient d'autres monstres sortis du sol comme "cibles prioritaires", alors que les élèves de l'Institut étaient des "cibles secondaires".

Dans les fourrés, ils purent alors entendre des bruits provenant de l'Est de leur position. Vue leur vitesse et la brutalité avec laquelle les végétaux semblaient être arrachés, il s'agissait sans doute d'une ou plusieurs des choses sorties de terre, qui se réfugiaient à l'abri - ou qui avaient épuisé leurs victimes et en cherchaient de nouvelles. Pour le moment, les soldats du QG n'avaient pas été informés de leur approche, car aucun canon ne se pointait spécifiquement dans cette direction. Cela indiquait peut-être le destin des hommes censés monter la garde près du point de sortie du sol de ces nouveaux monstres...