[X-Rays 4.5.5]Irish's weed

Un nom assez étrange pour un pub, mais il n'y avait sans doute pas de faute sur le carton qu'Adam avait remis à Ephram... Il se tenait là, aux abords du stade, pour qui voulait se préparer au match, fêter une victoire, ou noyer une défaite. De quoi faire en sorte que le tenancier soit, lui, toujours gagnant.

Le pub était dans le plus pur style : du bois partout, de la mousse partout, des plantes, des pintes de bière plus proche du gallon, et les rires des habitués. Le genre de tableau sur lequel les élèves de l'institut faisaient un peu tache... Et ne manquèrent pas d'attirer l'attention.

Alors que deux gros bras commençaient à encadrer les jeunes mutants, Ephram put reconnaître un visage familier s'approcher, et congédier les importuns d'un seul regard ferme.

C'était Franklin. Il s'excusa alors bizarrement du début d'altercation.

"Désolé... Faites pas attention à eux... Je m'attendais pas à ce que vous soyez si jeunes, sinon, j'aurais demandé à changer d'endroit. Enfin bon, c'est pas grave, maintenant qu'on est là... Mais je ne sais pas trop s'ils servent des sodas ici. Enfin... Bref... Installez-vous."

Il faisait de son mieux pour paraître poli, mais les mondanités n'étaient pas vraiment son truc. Tout du moins, dans ce genre d'endroit...

Le jeune homme avait finalement trouvé sa coéquipière et ils avaient quittés l’Institut pour aller à la rencontre de Franklin. L’image qu’il avait de l’agent étai celui d’un surfeur sorti tout droit d’un boys band quelconque avec, pour ce qu’il en avait vu, lors de leur intervention à l’Institut, assez de jugeote pour ne pas finir rôti à la broche. Cependant, le muet ne criait pas victoire trop vite. Ils étaient là pour poser des questions et non pas se battre. Il n’aurait sans doute pas de grandes chances. Enfin, ils n’en étaient pas encore là.

La pluie tombait pas mal et il avait mit une sorte de veste à capuche pour ne pas finir tremper comme un poisson. Cela rendait l’atmosphère lugubre et froide. Ephram fronça les sourcils en tirant le carton humide dans la poche intérieure et relut la fiche que le lui avait donné le Professeur Zachary. « Irish Coffee » Ils n’étaient pas très loin et l’endroit ne lui disait rien qui vaille. Il se mordit la lèvre inférieure se demandant avec quelques scrupules s’il avait été sage d’emmener Ivy. Non pas qu’il doutât de ses capacités, mais seulement par respect.

Bref, il se tourna vers elle et lui lança un mince sourire, ava de voir deux molosses s’approcher d’eux, la mine patibulaire. Le jeune homme se tendit immédiatement, prêt à lancer un coup bien placé et à défendre leur binôme. Il n’avait pas beaucoup d’espoir quat à leur faire mal, mais peut-être créer une diversion. Cependant, un homme s’avança et fit fuir les deux cerbères, comme on chasse la poussière au balai. Il reconnut sans peine Franklin et il avait déjà travaillé mentalement la rencontre pour ne pas lui balancer son poing à la figure. Ephram lança un regard à Ivy puis un hochement de tête, histoire de lui signifier que la rencontre avait débutée.

Le ton de Franklin sonnait faux et le jeune homme hocha vaguement la tête un air interrogateur sur le visage. Il fit tout de même un signe de la main pour le saluer. Cela ne ressemblait quelque peu au Franklin nerveux qu’il avait vu il y avait quelques temps. Sa avait été son espèce de talon d’Achille. Il attendit Ivy cependant, pour s’installer.

Chambre d'Ivy après l'entretien avec Esther

Ivy s'était joint à Ephram à la demande du muet, sans trop savoir dans quoi elle s'embarquait. Apparemment, Adam leur avait demandé d'aller à la rencontre de certains membres de Ganymède. Elle ne savait pas bien ce que les X-Rays traficotaient avec cette organisation de sournois, mais ça ne lui plaisait pas vraiment que Jenifer, Anna et Angel soient impliqués là-dedans.
C'est donc autant pour en avoir le coeur net que pour potéger les arrières d'Ephram que la rousse s'était fait un devoir de l'accompagner.

"Chaipa ce que vous avez fait avec eux dernièrement, mais il se passe toujours un truc louche quand ces types sont là, ouvre l'oeil et le bon, Phasm." conseilla la rouquine avec circonspection à l'approche du lieu de rendez-vous. Contrairement à son partenaire de sortie, elle était vêtue de son éternelle robe d'été, pieds nus sous la pluie battante, et ça n'avait pas l'air de la déranger. Elle ne connaissait qu'assez peu Ephram au final, mais jusqu'ici, elle l'avait trouvé plutôt facile à vivre, et ce n'était pas à cause de son mutisme : la rouquine espérait bien que son compagnon saurait brandir son majeur haut et fort en cas de désaccord, comme tout personne civilisée digne de ce nom.

Le nom de l'établissement lui plut néanmoins tout de suite ! Quelle bonne idée ! Ca lui rappelait le pub que squattait son oncle nouvèlement découvert. Les propriétaires devaient sûrement fumer autre chose que des shamrocks en tout cas... L'ambiance du pub détendit instantanément la rouquine, de même, à sa grande surprise, que l'accent de leur interlocuteur. Le bougre n'avait pas l'air bien méchant, et il était même plutôt beau gosse. Ivy ne put s'empêcher de le gratifier d'un bon gros sourire, ravie de trouver un Irlandais chez Ganymède, histoire de ramener un peu de bon sens dans cette organisation mystérieuse.

"Oh là ! Pô de soda pour moi, malheureux ! J'veux une Guiness !" lança-t-elle en zieutant vers le bar tout en posant son popotin à la table de Franklin. La rousse tourna son regard vers Ephram ; Adam devait bien l'avoir briefé sur ce qu'ils devaient faire ici, elle attendit donc qu'il donne le La de la conversation, enfin de la rédaction.

Franklin se prit à rire brièvement face à la rouquine sortie tout droit d'une liqueur de trèfle à quatre feuilles, et fit un signe "deux" en l'air, qui eut pour conséquence rapide l'arrivée de deux monstrueux bocks de bière.

Franklin en but une gorgée, essuya la moustache de mousse, puis décida d'entamer la conversation, vu que personne ne se lançait :

"Tu es du pays toi, on dirait... Je viens de Galway."

Il se retint de se vexer. Franklin avait fait comme s’il n’existait pas. Il leva un doigt pour commander la même chose qu’Ivy. Mais Phasm comprit qu’il tenait là un bon atout, et qu’après tout il semblait qu’il avait fait le bon choix en prenant Ivy comme coéquipière pour cette rencontre. De ce fait, il se détendit un peu tout en restant sur ses gardes et en gardant l’objectif de cette mission. La jeune fille lui avait dit ce qu’il savait déjà : que l’organisation Ganymède trempait toujours dans des trucs louches.

Bref, Franklin lança la conversation en se tournant vers Ivy. Le jeune homme quant à lui affichait un air serein même si à l’intérieur il bouillonnait autant de question que de se retenir. Nul doute que leur vis à vis pouvait s’enfuir comme bon lui semblait, puisque c’était un phaseur. Cependant, Ephram voyait qu’il n’avait pas l’air du tout de vouloir partir. Autant en profiter. Prit son calepin et nota avec une allure que l’expérience avait rendue rapide. Il ne savait s’il savait parler la langue des signes et donc dans le doute il écrirait.

Quelques instants plus tard, coupant l’élan de conversation de Franklin il glissa le billet entre eux, histoire que Franklin et Ivy puissent lire.

Ephram a écrit:« Et moi je suis australien. Bref, on a fait ce que Gaymède voulait. A toi de nous rendre la pareille n'est-ce pas?. Tu suis toujours Renaud comme un toutou ou tu as eu une augmentation ? Il doit bien y avoir une hiérarchie dans votre club non ? »

pouvaient-ils lire sur le papier.

Ephram n’y allait pas de main morte et tant pis si cela refroidirait l’ambiance, l’ironie se lisait assez facilement dans son écriture. Franklin ne s’en formaliserait sûrement pas, d’ailleurs il ne devait pas savoir ce que cela voulait dire. Son mutisme l’avait appris à déchiffrer ce que voulaient dire les expressions des gens, alors il guetta des réactions et surtout une réponse.

Dieu existait, et il reconnaissait les siens : une pinte de Guiness vint honorer la vision de l'Irlandaise, qui hocha vigoureusement la tête à l'affirmation de Franklin. Laissant Ephram gratouiller de son côté, Ivy s'absorba dans la dégustation de sa bière, avec une petite pensée pour le Happy Irishman, dernier pub où elle avait réussi à négocier une belle brune.
D'emblée, Franklin lui sembla encore plus sympathique. Ephram quant à lui, avait l'air sérieusement sur la défensive, comme Ivy put le constater en lisant son message, le nez perdu dans la mousse.

"Oh tiens ! Ca me fait penser ! Comment qu'il va Farenheit ?" s'enquit-elle avec intérêt à la suite d'Ephram. "T'sais que lui et moi on était comme ça." ajouta-t-elle en collant son majeur et son index pour indiquer une proximité pour le moins exagérée lorsqu'on connaissait la timidité de Tim Lekdo. Pourtant, les deux mutants entretenaient de très bonnes relations du temps où l'ex leader des X-Rays était à l'Institut.

Franklin baissa les yeux sur la feuille de papier, et répondit d'un ton ironique.

"Et toi ? Tu aboies toujours comme un roquet, ou c'est pour essayer de rouler des mécaniques que tu n'as pas ?"

Ivy avait déjà repris la main, dépassant à peine de son verre.

"Farenheit ? Je ne vois pas qui... Ah oui ! Le pti nouveau là. Adorable. Totalement à l'opposé de Matt, mais je pense que c'est pour ça qu'ils s'entendent si bien. Matt... Il lui explique deux trois trucs. Ils ont le même pouvoir. Et puis ils sont aussi ensembles hein. Matt est en ville aussi."

Franklin avait l'air, paradoxalement, lui aussi un peu timide. Ou maladroit, ce qui était étrange pour quelqu'un de son gabarit.

Siphonnant tranquillement sa mousse, la rousse observait la joute verbale de ses deux compagnons du moment. Franklin 1 - Ephram 0. Apparemment, l'attaque frontale n'était pas la meilleure solution. Franklin devint d'ailleurs plus prolixe lorsqu'Ivy entama la conversation sur un sujet beaucoup plus léger. A ce qu'elle avait compris, le rendez-vous avait été arrangé entre Ganymède et l'Institut, les différentes parties étaient donc là de leur plein gré... mais pour quoi au juste ?

"Phasm ? Nannn, c'est un ange !" défendit Ivy en donnant une petite claque dans le dos d'Ephram. "Faut l'comprendre, c'est pas toujours facile d'être ballottés par d'autres sans savoir à quoi ça mène."

Les nouvelles de Tim surprirent l'Irlandaise.

"Ca par exemple ! C'est Anna qui va l'avoir mauvaise à mon avis, ils étaient comme ça aussi ces deux-là." répliqua Ivy en réitérant son signe de main indiquant la proximité. Cette fois, elle n'y allait pas en hyperbole, elle se souvenait qu'il y avait des trucs dans l'air entre les deux élèves.

"Vous êtes que des gaillards dans votre groupe non ? Toi aussi t'es avec un Matt ?" s'enquit Ivy avec une candeur indiscrète.

Si la remarque de Franklin le laissa de marbre, elle eu cependant pour effet de se faire questionner le muet. Il devait changer son fusil d'épaule s'il voulait obtenir des informations de sa part. Pas facile quand on ne pouvait parler de jouer sur les mots et les intonations. Et Ephram commençait à se demander pourquoi le professeur Zachary lui avait dit d'aller à la rencontre des gars de Ganymède. Il avala de longues gorgées de sa bière en réfléchissant.

Il fallait qu'il adopte la même attitude que Ivy. La jeune fille possédait sans doute des attraits qu'il n'avait pas, et il fallait qu'il fasse contre mauvaise fortune bon coeur. Même s'il n'était rancunier, le jeune homme avait tout de même du mal à pardonner au commando de Ganymède. Cela était du passé cependant.
Le soutien d'Ivy agit comme un souffle d'air frais qu'il lui donna encore plus de courage. Il reprit stylo et calepin en main et se mit à écrire.

Phasm a écrit:"Désolé ... est-ce que ce vous préparez d'autres missions comme celle de la dernière fois, dans un futur proche?"

voilà ce qu'ils pouvaient lire. Certes, cela restait direct, mais peut-être moins brutal et agressif. Le jeune homme avala d'autres gorgées en souriant tantôt à Ivy, tantôt à un point invisible juste à côté du visage de Franklin.

Franklin ne comprenait pas trop ce que racontait Ivy, à propos de relations, mais il sembla soudainement très déstabilisé par sa dernière question et bafouilla.

"Euh... Non... Enfin... non, pas vraiment, même si j'aimerais bien. Bref !"

Il ne s'était pas vraiment attendu à ce que la conversation porte sur cela, et c'est presque soulagé qu'il vit la missive d'Ephram, à laquelle il s'empressa de répondre.

"Comme la dernière fois quoi ? À l'institut ? Non. Rien dans ce genre là n'est monté à mes oreilles. Je suppose que ce projet télépathique a été abandonné."

Le grand gaillard semblait en réalité aussi inoffensif qu'un nounours à le voir faire des bafouilles pour une question aussi anodine pour la petite rousse. Sirotant sa mousse, , elle zieuta sur la conversation muette d'Ephram. Il ne perdait pas le nord celui-là ! Cela dit, elle pouvait le comprendre ; elle n'était pas bien sûre elle-même de ce qu'ils étaient censés faire à cette rencontre, à part bien sûr, boire une bière à l'oeil.

Elle nota la réserve de Franklin, quant à sa connaissance des projets de son organisation. C'était tout en pincettes, en suppositions et autres fumisteries. Apparemment, chez Ganymède, la main droite ignorait ce que faisait la main gauche, sans parler du cerveau... C'était bon à savoir que peut-être, si ça se trouvait, l'Institut ne subirait plus d'assaut de la part du mystérieux groupe de mutants, mais qu'on en était pas sûrs.
Poussée par sa curiosité maladive, Ivy posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'elle savait que leur interlocuteur était un compatriote :

"Dis, j'me demandais... Qu'est-ce qu'un gars du pays fiche chez Ganymède ? J'veux dire, tu d'vrais pas être chez nous ? Paraît que les mutants sont pas si mal traités en République, pas comme ces foutus Anglois."

Franklin fit une moue étrange, mêlange de haussage d'un seul sourcil, de penchange de la tête sur le côté, et d'une moue bizarre avec la bouche.

"Ben je reste au pays... J'y habite. À Galway. C'est là que je travaille aussi. Enfin, en civil quoi. Après, je suis chez Ganymède, parce que j'ai rien contre le fait de mettre un peu mes bras au service de Midas."

Il but dans sa mousse, puis enchaîna, sans s'essuyer la moustache.

"Je lui dois bien ça, de toutes façons. Et puis ça me fait plaisir. C'est important, je pense."

Il était vrai que le jeune homme ne perdait pas le nord. Il voulait à tout prix être digne de cette mission-interrogatoire même s'(il e lui était pas simple d'obtenir des informations. Cependant, une faille semblait poindre du côté de Franklin, déstabilisé par Ivy qui avait une façon tellement originale de poser les question -en était-elle alors consciente?- et dans tous les cas cela était un vrai atout et Ephram la remercia en lui-même. Il assimila toutes ces informations, écoutant l'échange presque gêné de Franklin. Il se dit qu'il devait peut-être profiter du fait qu'il paraissait désarçonné pour pouvoir ne savoir un pu plus sur les affaires de Ganymède.

Avec une rapidité que l'expérience arrangeait, l'australien recommença à écrire.

Phasm a écrit:"Tu lui dois bien ça c'est à dire? A Galway tu y fais quoi comme boulot pour Ganymède? Vous avez des genres de missions vous aussi?"

déposa t-il entre Ivy et Franklin.

Ivy s'essora coquettement les cheveux pendant qu'Ephram griffonnait sa réponse, tout en avisant que ça faisait un sacré bout de chemin pour rencontrer des élèves de l'Institut.

"Tu vis encore au pays ? Mille couettes, ça fait une sacrée trotte Galway - Salem Center juste pour venir nous offrir une pinte !" s'exclama-t-elle en levant son verre, comme pour porter un toast au mutant dévoué. Franklin avait d'ailleurs l'air frais comme un gardon, à croire que le décalage horaire ne l'affectait pas.

"J'me souviens quand Olivier est allé me pêcher à Dublin, j'ai mis deux s'maines à me remettre du jetlag, c'était vraiment pas cool." commenta-t-elle.

Apparemment, les membres de Ganymède menaient une sorte de double-vie, un peu comme les élèves de l'Institut.

"Et ton vrai travail dans la vie c'est quoi ? Ca doit être un truc plutôt pépère, au pays on peut pas dire qu'il se passe grand-chose... Comment tu fais pour concilier tes deux emplois du temps ? J'imagine pas les heures supplémentaires ! Ou alors tu fais ça comme un passe-temps, genre le week-end ?"

Elle but une gorgée, puis se redressa sur son siège, soudain piquée au vif par les dernières paroles du mutant.

"Ca te fait plaisir ?! J'y crois pas ça ! C'est bien tes petits potes qui ont fait une descente à l'Institut ? Ma copine River est morte par leur faute ! Elle avait que 16 piges, t'entends ?! Sa soeur s'en est toujours pas remis ! Alors va pas me parler de plaisir ! T'as pas de coeur ou quoi ?!" dit-elle en bondissant sur ses pieds, les joues écarlates d'une colère aussi soudaine que vive.
Elle qui avait été tout à fait amicale durant l'entretien avec son compatriote se remémorait les paroles d'avertissement qu'elle avait adressées à Ephram. Ces types se présentaient comme des gosses qui jouent avec un gros flingue.

"J'aimerais bien savoir en quoi ton Midas, ça lui a rendu service de buter une m-u-t-a-n-t-e sans défense ! On devrait plutôt se serrer les coudes, vous et nous ! J'comprends trop pas à quoi vous jouez !" dit-elle en épelant le mot mutante, consciente de la présence des Salemois alentour.

Franklin s'esclaffa, puis répondit à la question du trajet.

"Ben, je me suis téléporté... Arthur a ouvert des portails pour tout le monde, donc ça m'a pas pris trop longtemps pour venir. C'est sûr que ça me fait drôle qu'il fasse jour ici alors qu'il commençait à faire nuit quand je suis parti, mais bon... Je vais vite rentrer, alors..."

Il s'empara alors du papier d'Ephram, le lut, puis répondit à la question, en complétant dans le sens d'Ivy.

"Ah ça, y'a pas de boulot pour Ganymède à Galway. Mais moi, je suis videur. Et je fais des courses, des jobs ponctuels par ci par là... Mais j'ai repris des études, avec mon salaire, pour faire électricien."

Cela semblait particulièrement étrange de se retrouver avec un mutant qui avait déjà attaqué l'institut et qui se retrouvait.... électricien.

"Donc bon, j'ai un peu de facilités pour m'organiser, s'il y a des missions. Mais y'en a pas si souvent que ça hein. La plupart du temps, ils me foutent la paix."

Ivy commençait à monter au créneau, et Franklin s'exclama à son tour.

"Mais merde quoi ! J'y peux rien moi que ta copine soit morte, et je suis désolé pour sa soeur, vraiment !"
Malgré l'énervement, il semblait vraiment sincère.
"Mais moi, j'étais dans la merde, et Midas m'en a sorti. J'étais à la rue, et je devais me vendre, pour avoir de quoi bouffer, et ça tient du miracle que je me sois pas fait tabasser à mort. C'est de ce merdier là que Midas m'a tiré, et il a même été assez gentil pour mettre mes parents à l'abri du besoin, me trouver un vrai boulot, et m'aider à reprendre des études. Alors faire deux ou trois jobs, je lui dois bien ça ! Et de toutes façons, il a jamais voulu qu'on tue quelqu'un ! J'y peux rien moi, si Charles s'est pas contrôlé."

Il se calma, constatant que même dans un pub, des mots trop hauts ne seraient pas les bienvenus.

"Donc désolé, mais je lui dois bien ça, et après ce qu'il a fait pour moi, ça me fait plaisir de payer ma dette. Les dettes et la famille, c'est important. Et j'en ai parlé à Charles, de votre copine, et il m'a dit qu'il y était pour rien, et que si l'autre dingue n'avait pas été un assassin en puissance, ça se serait jamais passé.

Il se renfrogna alors dans sa bière.

La réaction d'Ivy qui contrastait tellement avec son air détaché de leur rencontre frappa l'australien. Il marqua un court instant où il fut pris au dépourvu puis lançant un regard circulaire dans la salle il posa une main qui se voulait rassurante sur le bras de la jeune fille. Ce qu'elle venait de dire était pourtant vrai et Ephram ne pouvait pas l'en empêcher car lui-même avait ressenti cet sorte de rage incontrôlable, et même s'il la taisait en cet instant pour ne pas gâcher ce temps précieux, il comprenait aisément Ivy.

Il laissa tout de même les informations données par Franklin, imprégner son esprit. Alors comme ça Midas recueillait à la sauvette ... Et cela marchait comme une sorte de dette que le sauvé contractait. Et ce pauvre guss qui le voyait comme un dieu à qui il devait rendre la pareille. Sauf que, pour Phasm, il était évident que cette " dette " ne serait jamais épongée.

Et de quel droit il s'énervait celui-là? S'indigna Ephram en fronçant les sourcils. Ils avaient tort, tort et un point c'est tout! River n'était plus, comme beaucoup trop de leurs défunts camarades. Il pourrait dire ce qu'il voudrait pour leur défense, jamais leur acte ne serait pardonné. le jeune homme avala une gorgée de bière pour se rafraîchir et pour se donner une contenance.

Phasm a écrit:"Le meurtre gratuit et de sang froid n'est pas justifiable! Tu parles de dette? Ouvres les yeux, tu ne pourras jamais finir de la payer!
Bref, restons-en là sur ce sujet, ce n'est pas la peine d'attirer l'attention.
Midas. Très important comme personnage. Un bienfaiteur n'est-ce pas? Il en a recueilli beaucoup, en les sauvant de la misère, comme toi? Il doit avoir de grands idéaux n'est-ce pas? Tout comme toi non?

La réponse plaintive de Franklin ne calma en rien l'ire de l'Irlandaise.

"J'vais te dire un truc, t'es encore en train de te vendre, mon p'tit Franklin ! Sauf que cette fois, ça fait du mal autour de toi ! La famille c'est bien, mais les frères mutants aussi." dit-elle en fourrageant dans un repli de sa robe à la recherche d'une poche. Elle en sortit un billet de 5€ tout chiffonné et humide qu'elle jeta négligemment sur la table.

"Tiens, j'veux rien devoir à des traîtres comme toi." dit-elle avec une pointe de déception dans la voix. Elle était déçue de son compatriote. Dans l'esprit de la rouquine, ce qui venait d'Irlande ne pouvait être que bon. Mais Franklin agitait ses déboires comme s'ils excusaient tout, même les saletés que ses amis et lui avaient pu faire à l'Institut, juste pour rembourser un type qui ne faisait que les acheter sans se salir les mains. La rouquine éprouva soudain le besoin de parler avec Abaigh de cette affaire.

"Allez viens, Phasm, on perd notre temps." dit-elle en se dirigeant vers la porte, prête à sortir. Se faisant, Ivy se demandait ce qui motivait vraiment cette pseudo visite de courtoisie de la part des agents de Ganymède. Si la plupart du temps, Franklin n'était que très peu sollicité, pourquoi aujourd'hui, ici et maintenant ? Pour boire une bière avec des ados ?
Ruminant ses pensées, elle poussa la porte du pub.

Institut à moins qu'on l'en empêche

Franklin s'apprêtait à renvoyer Ephram dans les cordes quant au meurtre de sang-froid : ce jeune n'avait vraiment rien compris, et ne comprenait vraiment rien à la situation. D'autant qu'Ivy semblait fondre un fusible aussi.

Pour la peine, l'irlandais se contenta de bougonner :
"Ah ben il est chouette l'institut Xavier : ses jugements à l'emporte pièce, sa fraternité mutante exclusive, et sa vision monochrome. Passez à la couleur les jeunes. Merci pour la discussion."

Et pour la peine, il avait deux bières à finir en plus de la sienne ce qui ne serait sans doute pas pour lui déplaire.

Ivy ne démordait pas. Elle avait le sang chaud et continuait à débiter ce qu'elle avait sur le coeur contre Franklin. Il s'en prenait plein la tête et l'australien n'allait pas le défendre. Cependant cela mettait à mal leur rencontre et il ne savait pas si c'était le bon moment pour partir. Il n'avait récoltait que trop peu d'informations à son goût et il voulait en rapporter aux X-Rays.

Mais il y avait-il autre chose à rajouter après ce qui venait d'être dit? Surtout que l'Irlandais semblait n'en avoir rien à cirer d'eux et que pour lui c'était comme s'il avait été mis de garde là pour surveiller de gamin. De toute façon pour Ephram le bilan était clair: Franklin ne connaissait que très peu Ganymède, il agissait juste selon ce que lui dictait ce Midas, son sauveur, son dieu. Il n'avait plus rien à tirer de lui apparemment. Un vrai toutou ce mec!

Un débat stérile. Il ramassa le billet d'Ivy et posa un billet de 10 euros sur la table. Il n'avait pas fini la sienne lorsqu'il se leva. Un dernier regard à Franklin et sur un coup de tête il jeta ce qui restait de bière sur le visage de son interlocuteur. Geste complètement absurde et il profita du moment de suprise pour filer au pas de course à l'Institut. Puisque, après tout, ils n'étaient que des gamins selon le gosse Franklin.

Institut (sauf si on l'en empêche)

[X-Rays 4.5.5]Irish's weed

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