Chambre d'Alixtide

Jardin

Cassandre avait mené Alixtide dans le hall, monté l'escalier en comptant mentalement ses pas, puis s'était dirigée vers l'aile de dortoir réservée aux garçons. Personne n'était présent dans le couloir. Connaissant l'institut sur le bout des doigts, elle s'arrêta devant une chambre qu'elle savait vide, ouvrit la porte et invita le mutant à entrer.
La pièce, comme toutes les autres chambre était meublée.

"Tu peux t'installer ici. Lorsque tu auras fait connaissance avec d'autres élèves, tu pourras peut-être partager ta chambre avec l'un d'eux ?" dit-elle avec douceur. Elle patienta quelques secondes, laissant le mutant s'imprégner de la pièce. Maintenant qu'ils étaient seuls, ils pourraient parler plus librement. Plutôt que d'enfoncer le clou dans un sujet qui semblait déjà gêner passablement le mutant, Cassandre aborda le problème épineux à l'inverse :

"Tu seras le bienvenu ici aussi longtemps que tu veux. Tous nos résidents sont des mutants comme toi. Tu verras beaucoup de choses sortant de l'ordinaire ici, mais je sais que tu sauras t'affranchir de ces quelques différences." dit-elle, comme pour préparer Alixtide.

"Y a-t-il quelque chose qu'il faudrait que je sache pour rendre ton séjour parmi nous... plus agréable ?" demanda-t-elle, tendant une perche longue comme la tour de Pise au jeune mutant. Elle ne pouvait pas d'elle-même lui proposer de jouer le vide-ordure de l'institut conformément à ce qu'elle avait pu lire de lui via son pouvoir. La situation était maladroite, mais après tout, s'il y avait bien un regard duquel il n'avait pas à se méfier, c'était celui d'une aveugle.

Alixtide ressentit un des poids qui lui pesait sur l’estomac s’envoler quand la « dame blanche » avait dit « quels qu’ils soient ». Oui elle avait bien dit ça, et ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. En plus elle réglait du même coup ses problèmes financiers. Le parc aurait pu être un champ de ruines que cela ne l’aurait pas ému.

*Pfiou c’est la p’tite mère qui va être contente … Que je trouve une psychologue spécialisée et sans avoir à faire un prêt sur vingt ans …*

Cette femme était tout de même … bizarre, mais Alixtide ne parvenait pas à saisir ce qui clochait. Quand il vit la chambre, il resta d’abord incrédule. Il s’avança et regarda un peu partout sans bouger du milieu de la pièce. C’était grand, il y avait bien de la place pour deux au moins. Enfin à supposer qu’un élève veuille bien élire domicile avec lui. Il hésita à poser son sac. Une chambre, un médecin, et le tout gratuitement … il y avait anguille sous roche. Mais les paroles de la dame l’arrachèrent à ces réflexions. Il reçut comme un seau d’eau sur la tête.

« Heu un … quelque chose que … ben en effet oui … Mais d’abord, je peux vous dire que, j’ai hâte de connaître les autres. Quels qu’ils soient. Il doit y avoir des gens, vraiment étonnants. Et c’est pas moi qui irait me plaindre ou autre. »

Dit-il en essayant de percer les verres opaques qui cachaient les yeux de Cassandre. Il posa son sac entre ses jambes et s’assit dessus. La fatigue commençait à se faire sentir.

« Comme vous disiez là … il se peut que j’ai besoin de … enfin je tiens à faire tous les efforts qu’il faut pour m’intégrer, surtout que, j’ai bien compris qu’il y avait beaucoup de, d’élèves. Alors comme heu … »

Son cerveau bouillait, passant en revue toutes les combinaisons possibles pour expliquer son cas en étant le moins ridicule possible. Il sentait qu’il était parfaitement inutile de mentir en échafaudant un scénario hasardeux. Chose qu’il aurait faite face à n’importe qui, mais pas devant elle. Il se frotta les yeux comme pour stimuler la réflexion.

*Purin c’est une psychologue qui lit dans le cerveau abruti … elle a du en entendre des pires ici ! Si ça se trouve la poubelle de l’Institut est déjà squattée par quatre ou cinq mutants … va y’avoir des horaires … ha ha …*

« Ok ben j’aimerais savoir si je suis le premier à vouloir … disons faire un tri entre ce qui est jetable et ce qui est man… consommable dans les rebus ménagers de l’Institut. Si c’est pas le cas, je suis tout à fait prêt à négocier, et à partager évidemment. C’est le seul truc qu’il faut que … enfin, sauf si vous pensez qu’il ne faut pas. »

Dit-il avec appréhension en regardant la dame, toujours à l’affût de son regard introuvable.

Eh bien voilà...

Cassandre resta silencieuse quelques secondes. Elle s'était attendue à la requête, et la surprise s'était diffusée progressivement en elle depuis qu'ils s'étaient rencontrés devant la grille de l'école, aussi n'accusa-t-elle pas le coup. Son visage resta de marbre. Le besoin d'Alixtide était physiologique, il n'y avait aucune raison de ne pas accéder à sa demande. Ils avaient bien équipé la chambre d'Ivy et Jenifer d'une lampe spéciale et facilité la vie d'autres mutants.
Cassandre émit un sourire rassurant.

"En effet, chaque élève est véritablement unique en son genre. Tu ne seras pas déçu." commenta-t-elle en rabattant une mèche derrière son oreille.

"Tu es le premier a demander cela. J'en parlerai à notre directeur, je pense que nous devrions pouvoir arranger ça. Rien ne sert de lutter contre sa nature, Alixtide. Si ton corps en a besoin, tu n'as pas à te justifier." lui certifia-t-elle.

"En attendant, installe-toi confortablement et visite l'école. La journée touche à sa fin, nous reparlerons demain si tu veux." dit-elle, avant de lui indiquer rapidement comment rejoindre les pièces principales. La décontraction dont elle avait fait preuve durant leur conversation pourtant inhabituelle permettrait peut-être à Alixtide de se sentir plus à l'aise avec le regard des autres, et avec lui-même. Du moins c'est ce qu'elle espérait. Après ces quelques mots, elle laissa le mutant défaire son sac.

[hrp : comme l'indique le post de l'agora, nous feront demain soir un léger bond temporel qui nous emmènera la nuit de ce même jour, je pense qu'il vaut mieux que tu ne t'engages dans aucun rp d'ici là, tu n'auras sûrement pas le temps de le mener à terme.]

Jardin

Au départ de Madame Cassandre, Alixtide poussa un très long soupire. Il prit un bon moment pour respirer, prenant conscience de son extrême nervosité. Il fallait relâcher la pression après un entretien aussi éprouvant. Parmi toutes les informations et émotions qui se bousculaient dans son cerveau, il voyait la silhouette et le visage de cette femme si pâle. Sa manière de se déplacer sans vraiment regarder son chemin, la rigidité de ses traits et pourtant la douceur de sa voix … ses yeux cachés derrière ses lunettes mais qu’on sentait braqué sur soi … Alixtide en eut un frisson.

*Pourquoi elle cache ses yeux ? Pour une psychologue … c’est quand même destabilisant … ou alors ça fait partie de sa méthode ? Pour pas qu’on puisse deviner ses intentions … ou voir ses réactions. C’est sûr ça pourrait être ça …*

Et en effet, le plus surprenant dans tout ça c’était son absence de réaction face à la requête d’Alixtide. Il devait vraiment y avoir de sacrés tarés ici pour que ça ne lui arrache pas même un battement de cœur de plus.
Le jeune homme avait néanmoins un goût amer dans la bouche. Il avait fait un effort particulier aujourd’hui pour paraître abordable. Il s’était lavé les cheveux dans l’eau potable de la fontaine avec un savon, il s’était lavé les dents avec la brosse jetable offerte gracieusement par le pharmacien. Et il s’était aussi nettoyé, quoique sans savon cette fois, le visage, les bras, le torse et les pieds. Et par là-dessus il avait remis de la pommade du pharmacien avec son odeur toute particulière, sur sa quinzaine de bleus. Mais cette propreté et cette fraîcheur le gênaient et il se demandait comment il allait faire pour réitérer cet exploit chaque jour.

*Je suis une infection … les autres, tout compatissants qu’ils soient, vont avoir du mal à supporter ça … surtout si on me laisse carte blanche avec les ordures.*

Alixtide se leva et inspecta son visage dans le miroir du placard. Le brave pharmacien n’avait pas menti, il avait déjà meilleure mine. Certes le pourtour de son œil était tout bleu, mais il virait déjà sur le jaune sur les côtés. Sa joue gauche n’était que légèrement plus bombée que la droite et les croûtes de sang ici et là ne devraient pas rester longtemps. Même sa grosse bosse d’hier derrière le crâne avait presque fondu. La plaie ne s’était pas rouverte et semblait propre. De même pour sa lèvre fendue. Alixtide en vint presque à se trouver fringuant.

« Hé hé, tu devrais parler à Madame Cassandre de cette capacité de régénérer. Comme quoi finalement le bon dieu fait bien les choses, il prévoit tout, cette rascagne. »

Il se détourna de son reflet pour jeter un œil à la pièce.

« Si quelqu’un vient dormir dans le deuxième lit, va falloir redoubler d’efforts mon bon Alixtide. Ou alors dormir dans le couloir. »

*Enfin en même temps, si ça se trouve c’est moi qui vais pas le supporter, si c’est un type qui … enfin on verra. Pfff je pensais que ce serait une sorte de clinique où j’aurais qu’à attendre les médoc dans ma chambre. En fait c’est une école et avec toutes les joies de l’internat. En tout cas elle a beau dire … j’attends de voir pire que moi.*

Il préféra rester dans sa chambre pour ranger sommairement ses affaires. Après tout, on ne savait jamais ce que le directeur dirait, lui. Puis il s’étendit sur son lit, lessivé. Des tonnes de questions l’assaillaient, sur le fonctionnement de l’institut, sur les autres élèves, sur ces bombardements du parc, sur le type en noir, la gamine sur l’escalier, l’agencement du local à poubelles, la décision du directeur, la perspective désagréable de devoir réexpliquer son affaire au dit directeur, l’anguille sous le roche, les lunettes de la psychologue, son voisin de chambre le mort-vivant (le mort vivant ??). Il se redressa d’un coup.

*Voilà ce qui serait pire que moi, un mutant mort vivant, en état de décomposition permanente … purin …*

Il se laissa tomber sur l’oreiller et ferma les yeux. Il s’endormit comme une masse sans même enlever ses chaussures.

cuisine


Alixtide referma promptement sa porte derrière lui, essoufflé. Il tendit son sac poubelle à bout de bras dans un geste triomphant.

« Victoire !! Rah je suis le meilleur ! »

Mais il ne fallait pas traîner non plus. Autant ne pas être en retard pour le premier cours. Il s’assit au bureau, le sac sur les genoux et il le dénoua. Instant magique d’un cadeau longtemps attendu.

Il leva les yeux au ciel, soulagé et heureux.

*C’était pas plus difficile que ça, finalement. Merci Seigneur pour ce repas que … ben que je vais prendre. Amen.*

Se dit-il sans la moindre conviction. Puis il ouvrit son paquet, huma son parfum, ou plutôt, ses essences. Il fit une moue déçue. Rien là-dedans n’y était depuis assez longtemps pour convenir au palais délicat d’Alixtide. Et puis il y avait essentiellement de l’alimentaire, tandis qu’il appréciait les mélanges plus exotiques. Alixtide prit quelques longues minutes pour opérer la sélection. Il trouva des pelures de carottes et pommes de terre ramollies et brunes, du pain rassit, du gras de jambon, plusieurs mouchoirs en papier usagés, des pâtes couvertes de sauce moisie, des peaux de clémentine, un petit pack de crème fraîche périmée de deux mois, quelques chewing-gum et … un trésor : une lavette de nettoyage usagée encore imbibée de produit vaisselle.

Alixtide disposa tout ceci dans une gamelle en plastique emmenée dans ses bagages. Il se demanda s’il devait se rationner, au cas où il ne trouve pas d’occasion de se ravitailler en cours de journée. En plus, tout cela méritait de faisander encore.

*Oh non purin, j’ai faim. Je trouverai mieux encore, plus tard. Pour l’instant à table.*

Il sortit de même ses couverts en plastique, mélangea les pelures, les pâtes, les peaux et la crème en guise de plat principal. Il se garda en dessert la lavette de nettoyage, qu’il mâcha avec gourmandise. Il espérait bien que tout ceci serait parfaitement digéré. Alixtide savait que parfois, son goût était en avance sur son métabolisme.

Après ça il se sentit régénéré. La journée pouvait enfin commencer sur de bonnes bases. Il rangea le sac sous le bureau et se glissa dans la salle de bain. Là il se détermina à se brosser sérieusement les dents. Il avait promis à la psy des efforts de conduite, aussi difficile que cela puisse être. Il faillit tout vomir à cause du goût immonde du dentifrice qui lui décapait la bouche. Il cracha le tout avec le plus grand dégoût.

« Beeerk berk pouah … dégueu … aaahaa… immonde … purin … pouah … »

Il se contenta de ça en guise de toilette. Sa bouche le brûlait comme s’il avait mangé du poivre à la louche. Il se dépêcha néanmoins de choisir des vêtements corrects. Pantalon de velours beige, chemise blanche. Il remit ses baskets et se coiffa un peu. Deux minutes plus tard Alixtide était paré, presque rassasié, et content. Il descendit. Il avait maintenant bien d'autres questions en tête sur le déroulement de cette journée.


hall

infirmerie

Après avoir abandonné Wood à son triste sort, Alixtide ferma derrière lui la porte de sa chambre. Il la trouva dans le même état que le matin même. Il avait suffisamment de charbon dans le système digestif pour ne pas avoir faim pendant les douze prochaines heures.

*Purin j’ai quand même appris plein de trucs là … à l’infirmerie …*

Il prit son carnet et son stylo, qui gisaient sur la table depuis le cours de philo. Il s’assit lourdement sur son lit défait, prit quelques notes hâtives et brouillonnes. Il ne fallait rien oublier, en prévision du Code Alixtide.

*Bah pff… mouais … bon … je me ressouviendrai demain …*

Il laissa le tout tomber par terre, éteignit sa lampe et se coucha tel quel.

La nuit fut comme une chape de plomb sur le sommeil du jeune mutant. Il se réveilla comme il s’était couché, sans avoir bougé d’un centimètre. Le mal de ventre avait fini par s’esquiver, mais Alixtide se sentait à la fois vide et lourd. Il avait la bouche pâteuse, les articulations engluées. Il se sentait sale ce qui n’était pas trop pour lui déplaire. Les draps de son lit étaient à leur tour maculés de charbon. Alixtide en conclut qu’il n’en avait plus sur la figure.

En regardant sa chemise de la veille, il grimaça de la voir tachée de noir un peu partout. Il fouilla dans son sac pour en passer une autre. Il garda son pantalon et ses chaussettes.

Il se leva, ramassa son carnet et ouvrit la porte. Il regarda des deux côtés du couloir, à l’affût du moindre bruit ou mouvement qui pourrait le renseigner sur l’heure.

Lyu s'était levé un peu après qu'Angel fut sortit de la chambre.. Il profita alors de la salle de bains. Il fit tout de même attention a ne pas déranger le matériel d'Angel. une fois propre, le jeune homme se choisit une tenue plus sérieuse que le jour précédent. Aujourd'hui, Il lui fallait une tenue plus sérieuse.
Le jeune homme ouvrit donc son placard, et chercha sa tenue d'écolier.
Il enfila donc un pantalon de ville noir, une chemise à col Mao de même couleur, et une paire de chaussures de ville de même couleurs.
Une fois tout ceci fait, il coiffa ses cheveux de manière convenable.
Lyu sortit alors de sa chambre pour se retrouver dans le couloir.
Le jeune homme aperçut alors Alixtide qui devait sortir de sa chambre un carnet à la main.
Lyu d'excellente humeur même le matin, s'approcha du jeune Alixtide qui semblait dégager une drôle d'odeur.

"Salut Alixtide, ça va je descends prendre mon petit déjeuner, tu m'accompagnes? Au fait tu as des nouvelles du dragon?"

Alixtide fut agréablement surpris de voir Lyu jaillir de la chambre d’en face. Sa question lui remit en mémoire l’épisode de la veille. Il se frotta les cheveux et haussa les épaules.

« Bah salyut Lu, raaah … Lut, Luy. Heu … ben c’est toi qui devrais en avoir non ? Ca s’est bien passé là, ta retenue ? Vous avez fait quoi ? »

Il vit que son vis-à-vis était soigneusement habillé d’une tenue exotique, qu’il semblait bien réveillé et en bonne santé. La retenue n’avait pas dû être de la torture finalement. Alixtide ferma sa porte derrière lui et s’engagea dans le couloir avec Lyu.

Il lui dit à voix basse sans quitter des yeux le bout du couloir.

« Et tu as appris des trucs concernant … le … heu … le CIAM … Car moi j’ai des infos peut-être. Mais pas beaucoup. Et le docteur Fleury ne veut plus que j’enquête … tu trouves pas ça louche ? »

Lyu avait été intrigué par le CIAM la veille au matin. Il constituait un allié de poids pour poursuivre les recherches. Alixtide avait envie de faire confiance à ce sympathique vietnamien qui semblait sur la même longueur d’onde.

« D’ailleurs tu sais, Zachary pense que ça a un lien avec la Thaïlande. Tu en penses quoi ? »

Demanda-t-il en imaginant que Lyu, en tant qu’asiatique, pouvait avoir une connaissance étendue de tout ce qui se passait sur son continent.

Suite dans la cuisine ?

"Non j'ai pas encore reçu la colle. Je pense que le professeur Zachary se trompe au sujet du C.I.A.M. Le Siam dont il parle s'écrit avec un avec un S pas avec un C, comme on a vu dans le bureau de Carrie. j'essaierais de faire une recherche internet aujourd'hui si j'ai le temps. En attendant en route pour la cuisine, parce que moi j'ai faim."

Lyu emprunta les escaliers pour descendre au rez de chaussé et fila directement vers la cuisine.

[ la cuisine]

jardin

Alixtide se dirigea au radar jusqu’à sa chambre, qu’il ouvrit avec un peu d’appréhension. Il regarda l’intérieur comme si ce n’était pas la sienne, huma un peu l’air, scruta le deuxième lit.

*Ouf y’a encore personne dedans.*

Rassuré, il ferma la porte et alluma la lumière en grand. Heureusement, tout était encore bien en place. Ses affaires sales dispersées sur et sous son lit, son sac bavant les rares vêtements propres qui lui restaient, son dernier casse-croûte croupissant sur le bureau. Et le placard honnis, contenant les non moins honnies conserves pseudo périmées prescrites par le Dr Fleury.

Alixtide se posa au bureau pour finir le repas de l’avant-veille. Le silence régnait dans la chambre et au-delà. Les gars du couloir étaient tous des couche-tôt visiblement. Ou alors les murs de l’Institut étaient très épais.

*Purin je l’ai échappé belle … y’avait pleins de nouveaux aujourd’hui dans l’Institut … une chance qu’aucun n’ait posé sa valise ici. En plus ils sont tous bizarres. Cassandre a bien dit qu’un jour elle espère que je serai content d’un gentil colocataire. Mais elle disait peut-être ça pour me faire plaisir …*

Il termina à la petite cuillère son pot de crème fraîche tournée et moisie. Il lui vint à l’idée que peut-être, ça vaudrait le coup de mettre un petit panneau sur la porte, indiquant « il y a déjà un colocataire dans cette chambre avec Alixtide ».

*Ah ouais mais non … si le docteur Fleury passe et lit ça … avec son pouvoir, il va me pondre un colocataire dans ma chambre … ralala …*

Dépité, il laissa en plan le pot de crème vide et la cuillère. Il grignota les dernières pelures de légumes toutes brunes en sa possession, puis se leva. Il enleva ses chaussures, se déshabilla vite fait et s’étendit sur son lit, au milieu de ses propres fringues.

*Purin faut que je trouve une bonne idée … pour arrêter Rhodes …*

Sur cette pensée angoissante, il se laissa entraîner dans les rêves.

lendemain

Malgré tout le linge sale qu’il avait empilé sur et sous la couverture, Alixtide avait eu froid toute la nuit. C’était incompréhensible, puisqu’il n’aérait jamais sa chambre, et dormait tout habillé des vêtements de la veille. La chaleur de la putréfaction des aliments entreposés dans le placard, ainsi que sa propre énergie corporelle, auraient dû jouer leur rôle. Ou alors c’était purement psychologique. Perplexe et fatigué, il mit toutes les couvertures par terre et commença par se moucher dans une chaussette de Niko. Elle était si grosse qu’elle aurait pu lui servir de bonnet. Alixtide se demanda ce que penserait le gros mutant en voyant son camarade arriver avec sa chaussette pleine de morve sur la tête. Il rigola grassement à cette pensée.

Il rajouta sur ses vêtements de la veille un sweat noir épais à capuche, une écharpe, et ouvrit les rideaux pour observer par la fenêtre. Dans le jardin couvert de neige aveuglante, il crut apercevoir Rachel, Angel, et d’autres non identifiés. Peut-être Dreana la fille aux cheveux noirs. Tous ces sportifs lui rappelèrent qu’il avait faim.

Il prit un petit déjeuner rapide sur ses réserves personnelles, amassées avec grand professionnalisme depuis des mois. Alixtide savourait une grande victoire : il était le seul garçon de l’aile des garçons tout seul dans sa chambre, si on excluait les profs. Cette propension à faire fuir le commun des mortels était une satisfaction de l’existence du jeune mutant.

Il se fit un breuvage avec les restes d’une soupe de détergents et de céréales qu’il s’était préparée avec Lucas … au moins trois mois auparavant. Heureusement qu’il était maintenant passé maître dans l’art d’échelonner ses provisions. Si sa gestion était bonne, il aurait toujours de la nourriture de deux à trois mois de décalage avec celle de la cuisine ou de la buanderie.

Il se fit rapidement une tartine de banane pourrie sur du pain rassis, agrémenté d’une tranche de vieux fromage récupéré de sous le lit et colonisé par la poussière et les acariens.

Il sortit de sa chambre, en traînant des pieds recouverts par trois paires de chaussettes faisandées. Il regarda dans le couloir, pour voir si personne ne s'y promenait par le plus grand des hasards. Après hésitation, il fit tranquillement volte face pour un petit crochet par chez Iacobo et Joachim.

couloir vers chambre de Iacobo et Joachim puis vers Ivy et Jen

bureau de Sahari

Alixtide remonta les escaliers et sans un regard ni une pensée pour le couloir des filles il alla directement dans sa chambre où il claqua la porte, histoire de démontrer sa présence à son collocataire improbable. Il resta dos à la porte, écouta.

"Enzo ?"

Rien, donc il n'était pas là. Ou alors il dormait dans le verre à brosse à dent. Alixtide observa sa chambre et fit l'inventaire mental de son équipement. L'atmosphère était trop fraiche et fleurie à son goût. Il étouffait. La douche du siècle s'imposait.

Il se retroussa les manches, enleva ses chaussures, débarrassa le lit du bas de tous les vêtements sales entassés dessus. Il envoya tout sous le lit. Puis il tira le matelas, le mit par terre, enleva les draps qu'il mit en boule et laissa à côté.

Il regarda de haut le matelas mis à nu, et constata combien celui-ci était encore propre. Alixtide avait besoin de se changer les idées, d'ouvrir une nouvelle ère.

*Laisser s'enfouir le porc qui est en moi.*

Les paroles bibliques de Georgia s'imprimèrent à son esprit. Il alla à son placard de vivres et de cultures, l'ouvrit. Tout était bien rangé et les réserves étaient à jour. Un nuage de moucherons vint l'accueillir. Les asticots grouillaient ici et là. Alixtide se félicita de sa bonne gestion des stocks.

Il prit d'abord une bouteille de lait et une de jus d'orange, toutes deux périmées de longue date, une boite d'oeufs, du charbon, le composte d'Ivy, une banane en décomposition. Comme il ne pouvait rien porter d'autre il alla s'asseoir sur son matelas, posa tout en vrac dessus, prit la bouteille de lait et l'ouvrit. Il la plaça au dessus de sa tête et s'offrit une bonne douche de lait caillé. La sensation de bien-être fut immédiate. Le lait imprégna son tee-shirt et le matelas. Alixtide laissa tomber plus loin la bouteille vide et refit le même rituel avec le jus d'orange périmé, se frottant les cheveux et le visage pour s'imprégner de la douceur acide du liquide.

Il fit pareil avec les oeufs, qu'il s'écrasa sur la figure et les vêtements, en frottant bien, sans négliger de repeindre aussi le matelas. Il se saupoudra de composte, de charbon, écrasa la banane pourrie sur l'oreiller. Frotta encore ses bras et ses jambes, son torse trempé. Il soupira d'aise, dégoulinant de lait et d'orange, sale et visqueux comme au premier jour. Il ouvrit de ses mains crémeuses son communiqueur, bava les liquides aventurés dans sa bouche, et appela Niko d'un ton sans réplique.

"Niko viens dans ma chambre ! C'est très urgent !"

Puis il se leva en semant mille gouttelettes et retourna à son placard. Il prit trois grosses boites contenant des bouillies infâmes de restes de repas et de fonds de poubelles, des oranges pourries, une bouteille de sauce tomate moisie et une autre banane pourrie entre ses dents. Tout devait disparaître.

Il poursuivit ses ablutions méticuleuses en attendant Niko.

Alix put soudain entendre la voix de Niko qui venait de dessous sa fenêtre.

- Ahhhh! Alix! A l'aide!

Alixtide lâcha son ouvrage et se précipita à la fenêtre, porté par la voix paniquée du gros Niko. Il eut quelque mal à ouvrir la fenêtre qui l’avait rarement été depuis son arrivée, attrapa un bras boudiné mais costaud du gras mutant et le tira vigoureusement à l’intérieur. Une fois cela fait il ne laissa pas le temps à Niko de reprendre son souffle et le serra dans ses bras comme un étau. Il macula ainsi son comparse de toutes les substances dont il venait de se recouvrir.

« Niko ! »

Il lui tâta abondamment les épaules et le dos avec une certaine nervosité. Il inspira un bon coup et continua à parler face au mur tout en étreignant solidement le mutant.

« Niko ! Je suis chassé de madame Fouba, Gorgia et Camille aussi, Draena aussi. Je nettoie maintenant. »

Quelque chose le frappa et il décolla enfin le buste du gros copain. Il le regarda fixement, puis cligna des yeux. Les ruisseaux de lait et de jus de fruit avaient tracé des sillons de charbon sur ses joues. Il retira son bras gauche de l’épaule de Bullet et chercha son communicateur, tout en gardant l’autre bras fermement accroché au pull. Il dit d’un ton déterminé.

« Je dois prévenir les autres. »

« Lyu, Abeille. C’est une information. Gorgia et moi nous sommes finis des Oryx parce que nous ne sommes pas assez majeurs. Camille aussi parce qu’elle est nulle et que son pouvoir ne marche pas. Draena aussi par suite des blessures et de la mort. C’est comme ça et si vous voulez qu’on vous aide maintenant il faudra nous demander. Nous sommes dans la cave sûrement avec le XJet. Merci. »

Il coupa aussi sec le contact et regarda Niko droit dans les yeux. Son cœur battait à tout rompre et les courants d’air froid s’insinuaient sous ses vêtements trempés et souillés d’ordures. Un frisson lui glaça le dos et il décréta d’un ton sévère et tranchant :

« Il me faut du sang de poulet. Beaucoup. Tu iras me le chercher. »

Niko était sur le point de lâcher quand son ami vint lui porter secours et le hissa dans sa chambre. Le gros mutant l'aida un peu en poussant sur ses jambes et il se hissa dans la pièce en se laissant tomber par terre, tremblant encore de peur et de froid. A peine eut-il le temps de se relever, qu'il fut assaillit par une odeur fétide de pourriture et son amis gluant qui le prit dans ses bras en l'appellant par son prénom.

"Berck, c'est quoi ces trucs! Pourquoi est-ce que je suis pas resté avec gabrielle en bas! Moi!." pensa t'il à ce moment là!

Puis Alix commença à s'éssuyer sur lui, tout en le serrant tendrement dans ses bras. Niko retint sa respiration. Puis Alix lui apprit qu'il ne faisait plus parti des Oryx et qu'il nettoyait. le gros mutant jetta un coup d'oeil suspect vers le matelat quand son amis se décala pour saisir son communicateur.

- Ah oui? je veux bien croire que ça devienne urgent! Ca te dérange pas si je reste prés de la fenètre? parce que... enfin... c'est pire que d'habitude là!

Mais Alixtide ne sembla pas l'écouter et envoya un message a Lyu et Abagaga... machin! Niko écouta attentivement tout en examinant ses fringues. Puis il releva la tête brusquement.

- Draena est morte... Gast! c'est... triste?

Niko n'avait jamais vraiment discuté avec elle et il ne savait pas si il devait être triste ou non. Mais Alix coupa court à toute discution en lui demandant du sang de poulet.

- Du sang... Mais t'es dingue! Ou je vais trouvé ça moi! Et pourquoi du sang!

Niko se dégagea de l'étreinte de son ami et commença à se déshabiller parce que l'acidité de la substance commencé à le démanger et qu'il craignait de choper des boutons. Puis il balança ses affaires dans la chambre. Se retrouvant en caleçon et en t-shirt en face d'alixtide.

- Non! je n'irais pas... Mais je te promets de faire ce que je peux pour que tu retrouves une équipe!

Les yeux d'Alixtide lancèrent des éclairs quand le gros Niko refusa avec audace d'obtempérer. Il sentait son sang bouillir et ce n'était pas parce que le mutant bolide lui faisait don de ses vêtements. Il répondit vertement à Niko tout en allant fermer énergiquement la fenêtre. D'un regard hostile il lui déconseilla d'ouvrir à nouveau.

"Si, tu dois y aller ! Pourquoi tu ne veux pas m'aider ? Je dois rester ici jusqu'à ce que mon pouvoir monte tout seul. C'est chez un traiteur de Salem qui jette toujours du périmé. Mais c'est pas là que tu vas aller. Tu vas aller à l'usine d'écarrissage. J'ai besoin de bouts de carcasses, et de gélatine, beaucoup, une botte. Purin Niko je dois nettoyer tu comprends ? Nettoyer tout l'institut, le iXJet ! Tu crois que je vais faire ça avec quoi ??"

Il ramassa la bouteille de coulis de tomate moisi, en versa dans sa main et étala sur son cou, sa nuque. Tant de choses à faire déjà, et Niko restait comme un nigaud les bras balants. Alixtide observa autour de lui l'étalement de sa dinette. Il n'aurait jamais assez.

Il s'approcha du mutant en caleçon, enivré par cette atmosphère de déchetterie fine, par ce brouillard d'effluves en décompositions. Il était sur son territoire, sa niche écologique, l'endroit du monde où il pouvait manger un cadavre de chien sans être dérangé, sauf par les mouches. Son coeur brûlait dans sa poitrine.

"Tu comprends donc rien Niko ? J'ai déjà une équipe c'est les Javelix. C'est comme les Oryx mais sans rien d'autre. Je suis pas assez majeur, tu vois ? Gorgia aussi. Et Camille est nulle. C'est pour ça que je l'étranglais. Niko tu as vu un mutant de l'extérieur ?"

Il continua à se badigeonner de crème de tomate qui semblait grouiller de petits vers à moins que ce ne fut les résidus de bolognaise.

"Moi j'en ai vu. Ils sont hyper puissants, et pas comme toi et moi. Non. Ils te projettent contre le mur, comme ça."

Il envoya négligemment gicler une gerbe de tomate sur le mur. Ses yeux bleus étincelaient.

"Et ils sont bien largement plus beaux que toi et moi réunis. Enfin plus beaux, je m'écoute. Angel est un vrai mutant par exemple. Tu seras renvoyé de ton équipe quand tu auras vu un vrai mutant."

Prophétisa-t-il en chassant d'un geste les moucherons qui gravitaient autour de sa tête. Il tendit la bouteille bavante à Niko, d'une main non moins bavante.

"Tiens habille-toi."

Niko voulut répondre avec bravour, c'était pas alixtide que pouvait lui faire peur... quoique. les seuls mots qu'il fut capable de sortir furent des:

- Heu... bah...

Niko se gratta la fesse droite tandis que la fenêtre se fermait, empéchant tout air sain d'arrivé à ses poumons. Le gros mutant commença a toussait, l'air nauséabonde lui irrité la george. Puis il prit à son tour la parole

- Nettoyer? mais c'est...

Le gros Mutant fut stupéfait de voir à quel point Alix était dans son élément. Ici toute sa majesté ressortait. Il était la seule personne au monde capable d'embellir une déchetterie uniquement par sa présence. Dans un certain sens, Niko l'admirait.
Mais ce qu'il lui demandait été dingue. Des carcasses, du sang et de la gélatine! pourquoi pas des boyaux et de la moelle osseuse tant qu'il y était! Et depuis quand il y avait de la gélatine dans de la viande, il devait parler du collagène... Enfin quoi il voulait monter une entreprise spécialisée dans le cinquième quartier ou quoi? Et en plus il avait pas de ride

- Mais tu veux faire quoi de tout ça! tu m'as dit que tu voulais nettoyer...

Alix lui parla des Javelix.

- Y a une nouvelle équipe... Y a un nouveau prof! Il est puissant?

Niko ne dit rien et regarda Alixtide se badigeonner de ce qui ressemblait être de la sauce tomate plus que périmée. En regardant bien, il crut voir une pellicule de champignon blancs qui s'était dévellopé dedans et l'odeur qui en sorti se maria parfaitement avec l'odeur de la pièce. Tandis qu'il lui parlait de mutant hyper-puissant qui envoyé valdinguer les autres contre des murs. Niko évita de justesse la giclée de sauce tomate en se protégeant avec la couette qui trainait par terre. il allait dire quelque chose quand il entendit l'exemple d'Angel comme mutant dangeureux. Puis une bouteille le heuta sans qu'il essaye de l'attraper.

Niko commença à rire en se tordant par terre les larmes commençérent à couler le long de ses joues roulant sans sans rendre compte dans les detritus qu'avait jetté Alixtide. Puis il parvint à se calmer, s'asseyant par terre et disant entre deux rires.

- Angel puissant? ...Son pouvoir est de copier les apparrences des gens!...C'est plutôt moi qui l'ait envoyé valdingué pendant l'entrainement! ... Il est pas dangereux! mais alors pas du tout! Hihi

Il mit les doigts dans ce qu'il ressemblait à un oeuf et dit.

- Bon aller! On arrêtes! On va aller prendre une douche! J'ai peur qu'on se choppe des trucs là! Et aprés avoir tout nettoyer, j'irais te chercher tes trucs

Alixtide se sentit ému de voir son gros copain se rouler gracieusement dans les déchets, comme un porcelet frétillant dans la gadoue soyeuse. Cette vision angélique lui mit du baume au coeur. Son regard se perdit à contempler ce corps boudiné, puissant, à la fois solide et flasque. Ces cheveux courts blonds légèrement ondulés, ces petits yeux clairs attendrissant qui rappelaient ceux d'un jeune goret nouveau né. Et puis Niko était grand, volumineux, athlète. Une masse, un cheval. Une puissance tranquille et sûre. Alixtide était impressionné et confus devant un tel spectacle. Cet angelot massif était là dans sa chambre à lui, dans sa jungle.

Comme Niko se rasseyait par terre, les vêtements imprimés de taches et la mine rieuse, Alixtide s'assit juste en face de lui, sur le bout du matelas. Il se saisit de l'oeuf pourri dégoulinant que Niko avait écrasé. Il répondit avec sérieux.

"Prends tout ce que tu trouves, des estomacs, des coeurs, des cervelles de vaches, des moelles pépinières... Tu sais je suis corvée cuisine aussi. Tout ça ce sera pour nettoyer et pour manger. Je dois le faire avec Gorgia et Camille pour devoir rester ici. J'aime bien Gorgia et Camille."

Il broya l'oeuf dans sa main et la posa sur celle de Niko en testant l'adhésion du jaune d'oeuf.

"Y'a pas de prof, on s'auto-congestionne nous-mêmes. Tu vas m'aider ? Où alors tu vas partir en mission ?"

Il interrogea Niko du regard. Ignorant la dernière saine résolution de son gros copain, il lâcha sa main gluante et se renversa sur le matelas souillé. Un nuage de moucherons prit son envol éphémère pour se reposer un peu partout sur la tête et le torse d'Alixtide. La pesanteur corrompue et étouffante de puanteur qui régnait dans la pièce apaisait le mutant. D'une voix blanche et le regard fixe il demanda à Niko.

"Raconte-moi tout ce que tu fais en mission, et ce que font les autres. Dis-moi Angel, Alicia ... heu ta Gabrielle là, et River. Elle est vraiment utile River ? Tu me racontes et beaucoup plus tard on déménagera."

Il étendit le bras pour attraper le pantalon de Niko, le mit en boule et le serra contre lui. Puis il ferma les yeux pour profiter pleinement de l'odeur grasse et salée de Niko au milieu de toutes ces effluves de poubelle.

Niko resta un moment à ce demandé quel plat pouvait doné un ragout de cervelle et de moelle épiniére de vache... il eut un petit sursaut de dégoût, mais le coeur il savait déja que c'était trés bon en grillade et avec une sauce appropié.

- Hummm! Oh oui! C'est bon ça!

Le gros mutant eut un air dégouter en regardant l'oeuf écraser dans la main de son ami. Niko regarda le jaune d'oeuf qui avait complétement noircie et le blanc qui avait pris un aspect jaunâtre. Il faillit vomir en sentant l'odeur acre qui en sortie.

Il se leva pour ouvrir la fenêtre, quand Alix lui demanda comment ça se passait en mission.

- Bah, moi Alicia et Gaby on est les plus puissant de l'équipe Gaby assure la défence, Alicia et moi on est la force de frappe et je me charge aussi du transports, Angel sert parfois pour l'infiltraion et River... euh River... elle euh... elle parle aux rats... Tu les aurais vu en plus il avait une longue queue et ils était plein de poil. Mais en fait, je sais pas trop à quoi elle sert.

Puis quelqu'un frappa à sa porte.

- Euh... T'attendais quelqu'un?

Alixtide était content de savoir que River non plus ne servait à rien en mission. Il devait donc y avoir au moins un mutant complètement inutile dans chaque équipe.

*Sauf que chez nous y'avait trop d'inutiles... Camille et Gorgia encore plus.*

La purge sauvage trouvait un début d'explication. Après tout, parmi les trois prochains remplaçants, Sahari avait raison de parier qu'un au moins serait inutile.

Encouragé dans ses projets culinaires par Niko, Alixtide se sentit très fier et se donna immédiatement pour objectif de faire profiter son gros copains de ses talents, et accessoirement le reste de l'Institut.
Les yeux fermés et tranquillement reposé sur son matelat il imaginait Niko en costume de mission, réalisant tous les plans à la vitesse de la lumière.

"Si tu avais pu venir avec nous tu aurais été vite à sauver Camille. Camille elle a été prisonnière pour cause de lenteur."

Il se sentit pris de pitié pour son infortunée camarade et transposa cette inquiétude sur Niko.

"Fais attention car un jour tu perdras ton pouvoir comme Camille. C'est pour ça qu'elle est renvoyée. Elle est vraiment devenue nulle."

Il voulut interdire à Bullet d'ouvrir la fenêtre, mais quelqu'un frappa. Alixtide se leva difficilement de son tapis d'ordures, écrasant sous son poids quelques morceaux pourris et soulevant des nuages de moucherons magnétiques. Qui donc venait le déranger dans sa tannière ? Le déranger en pleine réunion avec son meilleur ami dans son sauna toxique ?

Il prit la poignée d'une main collante d'oeuf décomposé, ouvrit et fronça les sourcils en voyant la silhouette scandaleuse de Madame Propre. Son instinct de conservation s'éveilla et il ouvrit bien grand pour que cette dame ne rate rien du spectacle et de l'odeur de décharge d'égouts.

"Qu'est-ce que tu veux ? Niko est avec moi c'est compris ?"

Lui dit-il d'un ton mauvais en désignant du pouce son gros copain en caleçon et couvert d'ordures, qui se tenait près de la fenêtre.

"Ici c'est l'endroit des porcs, des porcs plumes et des porcs lourds. Si tu veux rentrer pour la Tolérance tu dois passer sur mon lit."

Et il s'écarta de la porte pour laisser entrer Gabrielle et lui montrer de l'index son matelat tiré par terre, trempé, dégoutant, parsemé de bouillies noirâtres et grouillantes, constellé de moucherons gourmands. Il se tenait prêt à refermer aussitôt la porte derrière la jeune femme si elle entrait (ou partait), afin de ne pas prolonger le funeste courant d'air. Il se mit à côté d'elle, lui frôlant l'épaule pour l'inciter à ne pas rester plantée sur le seuil.

Gabrielle entendit des bruits de voix et la porte s'ouvrit enfin sur le visage dégoutant d'Alixtide. Le mutant semblait avoir rajouté des couches de son maquillage abject depuis qu'elle l'avait vu dans le salon. Une odeur plus qu'immonde se dégageait de lui. Elle se demandait bien comment Niko pouvait rester dans la même pièce que lui et sans courant d'air en plus.
Les paroles de bienvenue ne furent pas des plus amicales. Visiblement Alixtide n'était pas partageur. Gabrielle apperçut Niko qui était dans le même état qu'Alixtide. En caleçon, il était lui aussi couvert d'ordures.

"T'inquiètes, je ne viens pas te le piquer!" lança Gabrielle avec un petit sourire, levant les deux mains en signe de paix.

"Mais on pourrait passer un peu de temps tous ensemble. J'trouve dommage qu'on en soit venu aux mains tout à l'heure. Ce n'était pas très civilisé..."

Le jeune homme s'effaça et lu iprésenta alors un matelas grouillant sur lequel elle devait passer. Il y avait des limites à sa bonne âme.
Elle entra tout de même mais resta non loin de la porte. Le mutant la frola. Elle se retint de rien dire. Après tout, les vêtements, ça se lavait...C'était même fait pour se salir comme disait certaines pubs...

"ALors que s'est -il passé depuis le salon? Vous sembliez tous avoir une mission secrète vu votre rapidité à déguerpir..." ajouta Gabrielle pour lancer la conversation.

Niko sourit en entendant Alix lui parlait de sa mission et du pouvoir de Camille puis il dit d'un air sérieux en secouant la tête d'un air benêt.

- Oui, je crois que je vais devoir lui montrer comment il faut faire pour fuir! Elle se fera prendre tout le temps sinon! Mais Camille s'est pas pareil! On joue pas dans la même catégorie. Je perdrai pas mon pouvoir parce qu'elle est une fille et que moi je suis un mec! Et comme tu viens de le dire Camille River et Georgia serve à rien... Pourquoi? Parce que ce sont toutes les trois des filles et que les filles ont toujours besoin qu'on les protège...

Tout en pârlant, il ouvrit la fénêtre et resta prendre une ultime bouffée d'air. Il se retourna en entendant Alix ouvrir la porte tout en continuant son discour.

- ... Sauf Alicia qui à aucun soucis pour m'ouvrir mes pot de confiture! et ça, c'est vraiment trés utile! En gros, les filles sont toutes ...

Niko rougit d'un coup en aperçevant Alixtide qui laissa la femme de ses rêves le voir en caleçon et, qui plus est , couvert de la plus part des ordures qui couvraient le sol.

- Euh Ga...ga... euh Qu'est-ce que tu fais là? EUh... c'est pas ce que tu crois, j'aide Alix a ranger sa chambre.

Niko jeta un regard noir à Alix dont l'acceuil avait été méchant.

- Bah...on est ensemble, mais ... euh ... ça dérange pas si tu restes! Par contre, Tu fera mieux de t'approcher de la fenêtre! C'est... euh... plus vivable! Mais tu peux faire le tours! Moi j'allais prendre une douche, parce que j'ai la peau qui gratte, là!

Il se mit à chercher son pantalon. Il vit son état en se contenta de tirer sur son t-shirt pour cacher ses cuisses roses. tandis que georgia demandait ce qu'il se passait

- Bah... Alix, Camille et Georgia se sont fait virer de leur equipe! mais on les a mit chez les javelix à la place! Je pense que Sahari les à considérer assez fort pour cette équipe, Parce que c'est une équipe secrête et spéciale qui tavaille sans prof et qui passe dérrière nous pour faire le ménage!

Il réflichit rapidement et conclua

- Pour Georgia et Camille, ça ne m'étonne pas, ce sont de vraie brute! mais Alix... il ferait pas de mal à une mouche!

Alixtide fut tout à fait surpris de la tournure des choses. Au lieu de se fâcher et cracher son venin, la démone Gabrielle se mouvait sans peur et sans nausée dans l’antre de l’homme-déchet. Trop heureux de cette situation incroyable, Alixtide la prit très au sérieux et désigna le siège de bureau propre afin que la dame puisse s’y asseoir. Il accepta même l'ouverture de la fenêtre.

Il se garda de répondre aux justes remarques de Niko sur la nature des femmes (quoiqu’il considérait ses réflexions comme trop simplistes) pour ne pas froisser son deuxième hôte de la journée et sûrement de la décennie. Une fois de plus il ignora le souhait de Niko de se laver. Il enchaîna directement sur le sujet principal en rigolant.

« T’as bien raison Niko, je fais pas de bal à une mouche et le plus sûr c’est que c’est bien ce qui m’a fait virer. Les autres de l’équipe ils ont pris des armes et donnés des coups et moi rien. J’étais juste la voiture-opéra. »

Dit-il en réfléchissant fébrilement à ce qu’il allait proposer à manger et à boire aux visiteurs, chassant les mouches d’une main agacée.

« Gabrielle tu vas entendre tout c’est une purin d’histoire. Gorgia après le catch voulait faire une bêtise du genre politique. Le problème c’est que Gorgia est bonne pour la politique mais pas pour les bêtises et autres. Les vraies choses ne les maîtrisant pas. Elle m’a donc choisi pour l’aider en tant que le louveteau. Elle était toute nue avec Camille qui s’est mise aussi toute nue avec moi. Puis nous sommes partis dans la chambre d’une fille du couloir des filles. On a sorti des vêtements et on a bloqué la porte. Gorgia m’a demandé de faire le porc qui est enfoui en moi. Je n’ai pas bien eu le temps ni même prendre des saletés de Kitty. Gorgia a tracassé le violen et se sont cachées dans l’armoire. River a voulu débloquer la porte mais j’étais assis dessus et elle faisait une crises des nerfs. Bon c’était marrant mais après Rachel, la catastrophe Juliette est arrivée. Purin on a eu de la purin de chance que Madame Fouba arrive aussi et avant Juliette. Dans son bureau elle en a profité pour nous dire que nous étions finis de l’équipe et que maintenant c’était le ménage et les courses tous les jours. »

Il se dirigea vers son placard et observa ce qui restait de bon. Il poursuivit néanmoins son récit.

« Camille ayant approuvé sa nullité, vu qu’il faut savoir que maintenant Camille a perdu son pouvoir, et Gorgia et moi étant pour le moins pas dans notre majorité, nous devons laisser l’équipe à des gens nouveaux et plus responsables. Alors que sans Gorgia, je veux dire que l’opération politique n’aurait jamais été faite. Ni non plus de sauver Camille. Maintenant nous sommes l’équipe du nettoyage et on s’auto-gestionne sans prof. »

Dit-il fièrement. Il rapporta deux yaourts aux fruits, datant du 5 octobre 2107, avec une cuillère couverte d’une couche granuleuse et sèche. Il les tendit généreusement à ses deux invités.

« J’ai qu’une seule cuiller faut vous la faire passer. Et donc, je disais à Niko que tant que vous avez que River dans l’équipe, je veux dire c’est bon. Mais pas plus. Niko assois toi sur le bureau. Gorgia n’est pas une brute, elle sert à révéler les fonds de ce qui est en nous. »

Dit-il avec emphase en s’autorisant un regard prolongé sur les cuisses roses de son gras copain, à peine dissimulées par le tee-shirt. Cette petite réunion imprévue lui fit regretter d’avoir mis toutes ses belles réserves par terre. Qu’allait-il offrir à boire maintenant ?

Niko sembla géné par sa tenue très dénudée. Il lui proposa de survivre en se rapprochant de la fenêtre, ce que Gabrielle fit sans hésiter. Un peu d'air frais serait le bienvenue.
Le jeune homme les informa alors d'une nouvelle étrange que Gabrielle eut du mal à croire jusqu'à ce qu'elle soit confirmé et détaillé par Alixtide.

"Elles ont été virées? Ah mince, c'est pas cool...Enfin, je suppose que celà aurait pu être pire."

Oui, toucher au violon de la divine enfant, une crime de lése-majesté qui ne méritait rien moins qu'une mort atroce et douloureuse.
Alixtide s'avança alors avec un yaourt douteux que Gabrielle refusa poliment.

"Merci bien Alixtide, c'est gentil de ta part mais je viens juste de manger..."

Ce n'était pas très vrai mais l'odeur de la chambre lui donnait de toute façon la nausée.
"Tu es au courant Alixtide que le pouvoir de Niko a évolué? Nous avons mainteant un presque spiderman dans l'équipe!"

Elle sourit au jeune homme et s'adossa contre la fenêtre.

"D'ailleurs en parlant d'équipes, je n'ai pas croisé Akira depuis longtemps. A mon avis, il est parti. On va avoir un nouveau membre à mon avis..."

En parlant de départ, Gabrielle repensa à celui d'Ernest...Celà faisait déjà si longtemps...

"Vous pariez pour qui vous? Un nouveau ou un ancien? Peut-être Camille ou Georgia d'ailleurs?"