Blessés de corvées

Adam entra dans l'infirmerie en trombe. En chemin, il avait adressé un message à Olivier pour le prévenir et demander des instructions.

Olivier Fleury a écrit:"Adam, fais-lui avaler su charbon absorbant, un paquet, il y en a dans la pharmacie. Avec son pouvoir, cela devrait sufir, Recontacte-moi au moindre problème, je viendrai mais pour le moment, je sens que je vais être occupé."

Il allongea Alixtide, et demanda un état des lieux à Cerebra, tout en se dirigeant vers la réserve pharmaceutique.

*Bon... charbon activé... Si c'est le truc qu'on met dans les hottes transportable, le pauvre va se retrouver avec la tronche toute noire... Mais qu'est-ce qui lui a pris de bouffer de la lessive...* songeait-il en farfouillant. Finalement, il trouva la grosse boîte remplie d'une poudre noirâtre, ainsi que des gélules

Il retourna alors auprès d'Alixtide, regarda tout ça, et se demanda comment il allait te faire avaler ça...

Alixtide voguait sur une épaisse mer de brume, sur une barque ou peut-être pas. Il n’avait plus de corps, ou alors celui-ci se faisait très discret. Le jeune homme avait la sensation vague qu’il était bien mieux là qu’à l’endroit d’où il venait. Ce constat éveillait sa méfiance. Si son corps était parti, c’est qu’il avait quelque chose à lui cacher. La C.I.A.M était derrière tout ça. Carlie Marin avait été très claire à ce sujet.

Tout devint noir. Un mendiant dépenaillé sortit de la nuit avec un journal sur la tête, en guise de coiffe. Alixtide secoua la tête avec amertume. Non, on ne pouvait pas laisser River tout gâcher, pas encore une fois. Déjà qu’à cause d’elle toute la panière de linge y passait … Il la chassa d'un geste. Alixtide reprit sa progression dans la mer de brume, songeur et désorienté, vidé et las. Daisy ne lui rapportait aucun écho, si ce n'est des agrumes.

*Carlie et Cassandre m’a autorisé pour avaler lessive la. Au contraire, elles m’y ont forcé avec des cartes.*

Tout lui apparaissait très clair maintenant. Il fallait regarder la barque en face.

A son tour Vayne entra et lorsqu'il aperçut Adam...

* C'est pas vrai, coincé dans la même pièce que Playboy! *

" Allors on s'imporivse médecin? ca tombe bien, j'ai Kitty qui vient de faire une crise d'asthme. je lui ai donné de la ventoline. Coment ça se fait que cette enfant ne garde pas sa ventoline sur elle? "
Tout en disant ça, il avait posé la jeune fille délicatement sur un lit.

Vayne regarda d'un air interloqué le jeune homme qu'Adam soignait, le pauvre semblait completement stone et la couleur de sa peau n'était pas pour rassuré.

" Dis moi, Ca a pas l'air net ce que vous leur donné à ses élèves. On annonce les corvés et ils tombent tous comme des mouches. " souriant à sa propre blague, Vayne posa une couverture qu'il remonta jusqu'au cou de Kitty.

" Comment te sens-tu? "

Se tournant vers le nouveau venu, Adam lui adressa un petit sourire. Et une autre élève dans les choux... si jeune...

"Bonjour M. Malone... Figurez-vous que le mien a réussi à avaler de la lessive, quand il était de corvée de linge..."

Nous dirons donc qu'Adam a trouvé le moyen d'administrer le charbon actif à Alixtide correctement histoire de ne pas trop l'handicaper.

Kitty se sentait un peu mieux. Mais elle était fatiguée. La crise commençait à passer. La colère qu'elle ressentait avait disparu. Il ne restait plus que de la tristesse et un sentiment d'abandon. Quand elle entendit Vayne engueuler Adam parce qu'elle n'avait pas de ventoline sur elle, la fillette chercha dans ses poches. Son inhalateur avait disparut. Elle avait dû surement le perdre.

Quand Vayne lui demanda comment elle se sentait, Kitty le regarda mais ne répondit rien. Mais ses yeux en disait long. On pouvait y voir une énorme tristesse. Elle remonta la couverture sur son visage alors que quelques larmes coulaient sur ses joues.

* de la lessive... *
Vayne leva un sourcil comme il aimiat le faire lorsqu'un situation lui semblait plus ou moins absurde.

" Hé bien, il faut croire que nos élèves s'ennuient à l'institut pour passer leur temps en buvant de la lessive. Est-ce qu'il va s'en sortir au moins, ou un lavage d'estomac va s'imposer? "

Il remarqua que Kitty allait mieux et qu'elle commençait à gigoter, pourtant la petite fille se cacha le visage sous son drap. Les sanglots qui s'en suivirent ne trompaient.
Sans enlever le drap qui les séparait tel un mur de pierre, Vayne d'adressa à Kitty.

" Kitty, si tu m'expliquais calmement ce qu'il se passe? Ca te ferait du bien de ne pas garder tout ça pour toi.

Vayne ne savait pas si la présence d'Adam jouait en sa faveur ou non. Il lui jeta au passage un air interrogateur en attendant la réponse de boucle d'or.

Kitty sanglotait sous son drap. La petite fille ne savait plus où elle en était. C'est alors que son professeur lui demanda ce qui se passait sans toutefois enlever le drap qui les séparait. Kitty le garda sur son visage et réfléchit aux paroles de Vayne. Quelques minutes plus tard, la fillette se décida à parler.

"Gabriel m'a mentit. Il m'a dit que je pouvais appeller mes parents, qu'ils ne m'avaient pas abandonné et que je rentrerais à la maison pour les vacances scolaires. Tout ça était faux. J'ai appellé mes parents et c'est ma mère qui m'a répondu. Elle m'a dit que j'était plus sa fille, que je ne l'avais jamais été, que je n'avais pas à l'appeller maman, qu'elle n'était plus ma mère. Elle a dit qu'ils allaient quitter l'Etat, que je devais plus les contacter. Sa voix était pleine de mépris. Elle me hait à cause de ce que je suis devenu. Elle m'a dit que c'était ma faute. Je veux que tout redevienne comme avant. Je veux plus avoir de pouvoir. Je veux plus être spéciale."

Kitty avait dit ses dernière phrases moins calmement que les autres paroles qu'elle avait prononcé. Puis elle releva le drap, se jeta dans les bras de son professeur et se mit à pleurer.

Adam hocha la tête à l'intention de Vayne pour dire qu'Alixtide allait s'en sortir, puis il tira un rideau, mince protection pour l'intimité de Kitty et Vayne, mais il voulait aussi qu'Alixtide puisse être tranquille.

Il jeta un regard aux diagrammes de son patient. Il n'était pas médecin, n'y comprenait rien, mais vu que rien ne criait alarme et que tout était vert, c'est que ce n'était pas si mal...

Alixtide changea d’univers. Il se retrouva soudain dans le hall de l’Institut Xavier, regardant un grand panneau au milieu d’un silence assourdissant. Il n’y avait personne aux alentours, et cela n’étonna pas le jeune homme : Carlie Marin, dans son uniforme du CIAM, venait de suspendre le panneau des corvées !

Pour cette belle première journée de la rentrée, nous avons confié à tous les élèves une obligation de suicide dans l'institut afin de la rendre brillante. Nous vous indiquons la cible prévue pour l'accomplissement des démences.

1 L’électrocution : Alixtide, Alixtide, Alixtide et Alixtide.
2 La raclée collective au fast-food : Alixtide, Alixtide, Alixtide et Alixtide.
3 L’intoxication à la lessive : Alixtide et Alixtide.
4 La torture par Carlie Marin : Alixtide et Roscart
5 Le fracassage de bouteille sur le crâne : Alixtide, Alixtide, Alixtide et Alixtide
6 L’explosion de cartes à sous-munitions : Alixtide, Alixtide, Alixtide et Alixtide
7 Le gavage aux grains de Daisy : Alixtide et Wood
8 La noyade dans le type de la cuisine au petit-déjeuner : Alixtide et Alixtide
9 La torture par Carlie Marin (2) : Alixtide et Alixtide
10 Chacun fracasse Alixtide
11 La mise à mort par Carlie Marin : River, Lyu et Angel
12 Piétinement par la foule du couloir de Cassandre : Alixitide et Alixtide
13 Lavage de l’estomac : Alixtide, Alixtide, Alixtide et Alixtide

Alixtide soupira d’indignation.

« Oh purin les corvées, fallait s’y attendre … Bon ben, y’a du boulot. Mieux vaudrait s’y mettre tout de suite … »

Pourtant quelque chose le gênait. Il avait de plus en plus chaud et il manquait d’air tout à coup. Cette sensation désagréable et oppressante mit brutalement fin à sa résolution, mais aussi au décor du hall de l’Institut. Le noir revint, puis la lumière, diffuse et brouillée.

Alixtide se retourna brusquement sur son lit, pris d’une violente quinte de toux. On avait dû lui mettre du coton partout dans la gorge et dans le ventre car il ne pouvait plus respirer. Il crachait de la poussière noire et gluante en toussant comme un forcené. Il percevait néanmoins vaguement une bonne nouvelle dans tout ce chaos : il était toujours vivant.

Vayne bien qu'étant un faible admirateur d'Adam, ne put que le remercier intérieurement pour le geste qu'il venait de faire.
Ce rideau qu'il avait tendu en guise d'intimité était ce qui manquait à la scène.

Les paroles de Kitty touchèrent Vayne, il ne pouvait réagir autrement face à cette petite fille perdue au milieu de tout ça. Il ne comprenait pas forcément cette petite fille car il n'avait pas le même passé. Lui, il avait cherché à exploiter ce pouvoir plus qu'à la maudire et ses prents n'avaient jamais été mis au courant. Aussi pour lui cette situation était problématique.

Devait-il lui parler de sa famille au sein de l'équipe et de l'institut ou bien devait-il lui sortir un quelconque bobard sur laisser le temps faire aux choses...

* On ne ment pas à un enfant! *

" Ecoute Kitty, ce n'est peut-etre pas de la faute de ton parrain. Tes aprents ont sand doute changé d'avis. Je sais que c'est dur ce que tu veux mais il faut que tu comprennes. Il y a des gens ici qui t'aiment, qui veillent sur toi. Ces gens là, tu ne seras pas contentes de les abandonner maintenant! Tes parents veulent peut-être t'abandonner mais tu as une nouvelle famille qui t'attend ic, qui te comprend, qui te connait et qui t'accepte telle que tu es. TU n'auras pas besoin de mentir ni de ta cacher ici. Tu as le droit de vivre librement ce que tu es et c'est ça qui est important. "

Ne sachant pas si les paroles qu'il avait prononcé avait été entendues et écoutées par Kitty, Vayne préféra se taire et hésita à rester plus longuement.

* Il faut que je vois son parrain... *
Puis reprenant un ton plus calme et plus doux, il enchaîna.

" Est-ce que tu veux te reposer encore un peu Kitty? "

Alors qu'elle pleurait, Kitty entendit ce que son professeur lui disait. Elle comprenait ce qu'il lui disait mais la petite fille ne voulait pas l'accepter. Pour elle, ses parents n'avaient pas changer d'avis. Ils n'étaient pas venue la chercher au commissariat. Ils n'ont jamais voulu la revoir.

Finalement, Kitty se calma. Elle se sentait fatiguée. La petite fille n'avait qu'une envie:dormir et oublier la conversation avec sa mère.
Quand son professeur lui demanda si elle voulait se reposer, Kitty lui lança un regard grattifiant mais fatigué.

"Oui."

Puis elle se rallongea sur le lit.

Au vu du réveil subit d'Alixtide, Adam l'aida à se tenir plus ou moins calme, mais surtout à ne pas tomber, et présenta un haricot devant sa bouche au cas où il devrait vomir. Il lui essuya rapidement la poussière et la mousse qui éventuellement pourrait sortir et murmura

"Du calme, du calme... Tu es à l'infirmerie, tu es hors de danger..."

Il savait qu'il avait ete dur et qu'il avait dit des choses que Kitty ne pouvait ou ne voulait entendre mais il savait ces paroles importantes pour son avenir.

Si ses parents refusaient de la voir aujourd'hui il y avait des fortes chances pour qu'ils ne veulent plus la revoir.. jamais.

* Quand on s'attend au pire... *

Elle sembla vouloir se reposer encore et Vayne profita de l'occasion pour rendre une petite visite a Gabriel. Il y avait visiblement de l'agitation dans la partie de la pièce ou se trouvaient Adam et Alixtide.

" Je repasserais tevoir plus tard. En attendant, repose toi. "
Il replaça les draps sur le corps de la petite malade et s'en alla d'un pas décidé.

bureau de Gabriel

Alixtide s’accrocha fiévreusement au bras providentiel de son sauveur, toussant tout ce qu’il pouvait, mais sans parvenir à vomir. Il sentait que son ventre tenait absolument à lui renvoyer quelque chose à grands coups de batte de baseball. Mais le jeune homme redoutait confusément d’évacuer ses propres entrailles, et cela le terrifiait. Il devait prendre sur lui et ignorer les commandements de son estomac belliqueux. Il s’agrippa aux vêtements du professeur Zachary jusqu’à attraper son épaule, pour se redresser sur le lit.

Tremblant comme une feuille, il passa convulsivement son autre bras sur sa bouche en feu et en cendres. Il était étonné de tout ce sable noir. Sa voix vacillante sortie entrecoupée de claquement de dents.

« Monsieur … j’ai avalé … de … la très grave … lessive … »

Les mots du professeur lui apparurent un peu plus clairement. Voilà, il était à l’infirmerie, c’est donc que tout était bien qui finissait bien. Sauf une chose, qu’il fallait absolument éclaircir tout de suite. Il enchaîna, essoufflé.

« Mais Monsieur … c’est quoi … le … heu … le … Cé i ah ème … le … ciame ? … »

Il regarda Adam, implorant une réponse à l’énigme qui l’avait pourchassé dans ses rêves et qui demeurait la clé de tout.

Kitty regarda Vayne partir non sans lui dire qu'il repasserait la voir. Puis elle se retourna dans son lit. Elle repensait à ce que lui avait dit son professeur. La petite fille n'avait pas l'habitude que quelqu'un lui parle aussi durement.

*Pourquoi certain adultes ne tiennent pas paroles? Parrain m'avait dit que je rentrerais à la maison. Que ce serait comme si j'étais en internat. C'était le compromis qu'il avait passé avec mes parents adoptifs. Mais eux, ils n'ont pas tenu paroles.*

Sur ces pensées, la fatigue emporta la fillette qui s'endormit au bout de quelques minutes.

Adam sourit. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'Alixtide parlait... le siam... Il se prit à rire face à l'étrangeté dans la question dans ce contexte.

"Euh... le Siam ? C'est l'ancien nom de la Thaïlande je crois. Sinon, je ne sais pas."

Puis il reprit son sérieux et lui remis ses draps pour éviter qu'il ne prenne froid.

"Repose toi... Tu as avalé de la lessive, mais normalement, tu devrais bientôt aller mieux. Le Dr. Fleury passera te voir et... Si tu souhaites parler à Mlle Deneos, je lui demanderai de venir te rendre une petite visite. Excuse-moi un instant."

Il se leva et s'éloigna des lits.

"Ivy, je suis avec un blessé là... Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?"

Clignant des yeux, il regarda le prof s’éloigner.

*Thaïlande … en Asie ? Bah … pourquoi ?*

Perplexe, Alixtide se demandait si la piste était valable. Il essaya de s’étendre mais la pression monta d’un cran dans son ventre et sa poitrine, atteignant rapidement la gorge et la tête toute entière. Il suffoquait et une seule idée s’imposa à lui : expulser le brasier compact qui l’étouffait. La position allongée était insupportable, de même que le contact instable du matelas. Habitué des situations de vomissement urgent, Alixtide savait d’instinct ce qu’il fallait mettre en œuvre. Déjà il fallait un sol.

Il repoussa vivement le drap, prit le récipient laissé par le prof et descendit du lit. Le sang battait à ses tempes, la pression l’étourdissait. Il se laissa glisser par terre, à genoux, et présenta le haricot juste à temps pour rendre sa lessive dans un nuage noir. Il gardait une main accrochée au lit comme à un radeau. Les convulsions de son ventre lui causaient des élancements atroces. Elles s’accompagnaient chaque fois de cris de douleurs laborieux et épuisés, au rythme chaotique de la respiration. La crise durait plusieurs minutes.

Alixtide n’était pas inquiet. Il était sur la bonne voie. L’opération serait laborieuse, douloureuse, bruyante et épuisante, mais c’était la rançon du salut. Il fallait s’y soumettre comme à la colère des dieux.

Cela faisait déjà quelques minutes que Kitty s'était endormie lorsqu'elle se réveilla en sueur. Elle avait refait le même cauchemard que la veille, sauf que cette fois, la voix méprisante de sa mère s'y était rajoutée. La fillette cherchait du regard la ventoline lorsqu'elle entendit des cris de douleurs qui provenaient de derrière le rideau. Quoiqu'encore fatiguée, Kitty se leva et alla voir ce qu'il se passait. Elle vit un jeune homme par terre en train de vomir. Inquiète, la fillette s'approcha d'Alixtide et se pencha sur lui.

"Dis, ça va? Tu veux que j'aille chercher le professeur Zachary?"

La voix de Kitty était fatiguée et sa respiration était encore légèrement sifflante.

Alixtide dirigea son regard vers la petite voix qui s’approchait de lui. Il essuya fébrilement sur sa main la bave noire qui maculait son menton, et s’adossa avec lenteur contre le lit. Il était proprement lessivé. Hagard, tremblant de partout, vidé de toute force. Il remarqua qu’il avait déjà vu ce visage, dans le salon le soir d’avant. Là, la gamine avait les cheveux décoiffés, un regard fatigué. Elle respirait bizarrement.

*Arf je l’ai réveillée … purin.*

Entre deux inspirations haletantes, Alixtide lui répondit les dents claquantes.

« Il va … revenir, il a dit. T’inquiète pas … C’est fini. Heu … je crois. »

Dit-il en gardant près de lui son récipient noir de charbon et en étendant les jambes. Il reposa sa tête contre le bord du matelas, encore sous le choc de sa violente purge.

« Excuse … pour le bruit. Waah… j’en peux plus … C’est … mais ça … il fallait. Tu … tu dormais ? »

Alixtide ne savait pas trop quoi dire à la fillette pour la rassurer. Si elle était là, en plus, c'est qu'elle devait être malade, vu sa respiration et sa petite mine. Il s'en voulait de l'avoir réveillée mais en même temps il n'avait pas eu le choix.

"Oui, je dormais mais c'est pas toi qui m'a réveiller."

Kitty s'arréta quelque secondes pour reprendre son souffle. La crise n'était pas vraiment terminée. La fillette savait qu'il fallait qu'elle se repose mais elle n'y arrivait pas. Dès qu'elle fermait les yeux, elle entendait la voix méprisante de sa mère. Epuisée, la petite fille s'assit à côté d'Alixtide et reprit.

" Tu sais, je vais rester avec toi jusqu'à ce que le professeur Zachary revienne."

De nouveau elle s'arréta puis reprit.

" Tu sais moi j'ai l'habitude. C'est pas la première fois que ça m'arrive. Mais toi, pourquoi t'es ici?"

Kitty attendit la réponse du jeune homme. Mais déjà ses yeux commençait à se fermer. La petite fille lutta contre le sommeil qui la gagnait. Elle ne voulait plus entendre cette voix, plus faire de cauchemards.

La gamine capta grandement l’intérêt d’Alixtide. Il la regarda s’asseoir, sans frayeur aucune devant lui, qui devait pourtant offrir un triste spectacle pour un gosse. Quelque chose devait lui faire encore plus peur pour être si à l’aise. Ou alors elle était sacrément fatiguée.

« J’ai bu de la lessive … un truc à ne … pas faire … d’ailleurs, c’est marqué … sur la bouteille. »

Alixtide replia une main sur son ventre pour sentir si le volcan s’apaisait. Il cracha dans son coude et s’essuya le nez, encombré aussi de charbon. Il ne comprenait pas pourquoi toute cette poussière noire. Il n’arrivait pas à calmer sa respiration, après l’effort qu’il avait du produire.

« Hé … moi aussi j’ai l’habitude. On est ... des guerriers ... T’as des … heu … problèmes pour respirer ? C’est ton … heu … ton … pouvoir là ? … Qui fait ça ? »

Alixtide était trop dans les choux pour imaginer que cela puisse être de l’asthme. Il était partagé entre l’espoir vague que cette gamine soit aussi un mutant qui se rend malade, et la crainte qu’elle s’évanouisse ou autre, à ses côtés. Il était toutefois content qu’elle soit là.

« Qu’est-ce qui t’arrive ? … Heu tu … devrais pas te coucher ? … Purin … c’est dur de survivre … pfff … hein … non ? T’as froid non ? C'est ça qui t'a ... réveillé ? »

Il soupira après ces questions en rafales, rattrapé par la misère de sa condition et honteux de donner un tel exemple de loque humaine à la fillette.

Kitty était trop fatiguée pour vouloir savoir pourquoi Alixtide avait bu de la lessive. Lorsqu'il lui demanda si c'était son pouvoir qui faisait qu'elle avait du mal à respirer, la fillette lui fit un petit sourire.

"Non, je fais de l'asthme."

Les yeux de Kitty recommencaient à vouloir se fermer tout seuls. Alixtide lui demanda alors ce qui l'avait réveillé. Elle se frotta les yeux et lui répondit.

" Non, je n'avais pas froid. J'ai fait un cauchemard."

Elle s'arréta pendant quelques secondes puis reprit.

" Il vaudrait peut-être mieux que je retourne me coucher. Si un professeur vient je risque de me faire engueuler."

La fillette s'éloigna mais avant de repasser derrière le rideau, elle se retourna et fit un sourire encourageant au jeune homme.

"Si tu as un problème, tu n'auras qu'à crier."

Puis elle se rallongea sur son lit et le silence étant revenu dans l'infirmerie, la petite fille se rendormie assez rapidement. Par contre, sa respiration était toujours sifflante.

Alixtide fit un petit signe de tête à la gamine, un léger sourire sur ses lèvres noires.

« Ouais je ferai ça … salut. »

Il la regarda disparaître derrière le rideau et l’écouta remonter sur son lit. Sa respiration sifflante était comme une berceuse. Il ferma les yeux lui aussi, à bout de forces.

*J’aurais dû lui demander … pour le CIAM … la Thaïlande … j’aurais dû … j’y ai pas pensé … Oh ben purin …*

Le carrelage froid lui rafraîchissait les bras et les jambes, tandis que le feu couvait toujours dans son ventre, chauffant son cerveau. Il se sentait très mal, il avait soif. Le contact du matelas derrière sa tête n’était pas désagréable. Mais il fallait rester vigilant. La pression diffuse était toujours là et il savait qu’à tout moment, son estomac pourrait trouver quelque chose à lui renvoyer. Vigilance.

*Collège des Ibrides Amis des Magiciens ? … Carrefour des Idiots Anfouis dans la Maison ? Cartier Interdit aux Affreux Mutants ? … Criminels Inhibés par l’Amour de la Mort ? ou plutôt … hmmm … *

C'est pas possible ça ! Adam avait à peine fait cinq pas pour discuter avec Ivy et laisser son patient se reposer que celui-ci était déjà sorti de son lit. Coupant son com, il retourna à coté du lit et attrapa Alixtide par les épaules pour l'y remettre.

"Eh oh... Il faut rester allonger, et surtout ne pas..."

Il jeta un regard au récipient et eut un haut le coeur. Trop tard...

"Reste au calme, et n'essaie plus de vomir."

Adam jeta un coup d'oeil du côté de Kitty, s'éloigna, et remit en route son communicateur, direction Olivier.

"Olivier, il faut que tu viennes le voir. Je ne sais pas gérer ça moi ! Il a vomi, c'est degeu."