En panne à Salem Center

Amélie parvint à s'orienter tant bien que mal sur la petite route cahoteuse. Bientôt, la périphérie de la ville. La jauge d'essence du scooter se mit à clignotter. Quelques minutes plus tard, la jeune mutante enlevée, pieds nus et en pyjama, se retrouvait en panne dans la banlieue de Salem Center.

*Ce n'est vraiment, mais vraiment pas mon jour de chance...* pensa-t-elle exaspéré.

Descandant de son scooter, Amélie regarda autour d'elle. Abandonnant sa bécane, l'adolescente s'engouffra dans une rue au hasard, les bras croisés; non pas parce qu'elle avait froid mais tout simplement parce qu'elle se sentait mal à l'aise en pyjama. La mutante regarda autour d'elle, elle cherchait un endroit où elle pourrait téléphoner.

*Manquerait plus que je tombe sur des voyous...*

Tout en avançant, Amélie regarda ses pieds. Elle avait vraiment l'air d'un clochard...

Amélie continua d'avancer et aperçut une fillette qui la regardait. Elle faisait peine à voir avec sa petite mine. L'adolescente hésita à avancer vers elle, elle eût même un petit geste de recul. Elle craignait de la faire peur car avec des cheveux blancs, un pyjama tout poussireux et des pieds nus écorchés, Amélie était vraiment loin de ressembler à un ange descendu du ciel. Mais d'après ce que l'adolescente pouvait en constater, la fillette ne semblait pas avoir peur. Heureusement d'ailleurs car si cette petite se mettait à crier, Amélie aurait certainemet à nouveau de gros ennuis. Déjà qu'elle en avait déjà pas mal...

Pendant un instant, Amélie avait eu l'intention de continuer son chemin sans se soucier de la fillette. Cependant, elle trouva cela un peu inhumain et décida donc d'aller à sa rencontre en priant intérieurement que la petite fille ne se mette pas à hurler:

"Bonjour, tu n'as pas l'air dans ton assiette. Tu vas bien?" demanda Amélie

Celle-ci s'accroupit alors devant la petite inconnue. Elle fit un faible sourire qui partit aussi vite qu'il était venu lorsqu'elle entendit son ventre gargouiller... Amélie se souvînt alors à quel point elle avait faim. Cela devait faire tout une journée qu'elle n'avait rien avaler. A propos, combien de temps s'était-il écoulé depuis qu'elle s'était fait kidnappée chez elle alors qu'elle dormait et depuis qu'elle était arrivée aux Etats-Unis? Amélie constata alors qu'elle ne savait même pas quel jour il était. Néanmoins, elle ne dit rien. Elle n'allait pas se plaindre et raconter tous ses problèmes alors que la fillette ne paraissait visiblement pas en état de l'aider:

"Je suis nouvelle ici mais si je peux t'aider..."

Amélie constata que la petite fille n'avait pas l'air de vouloir parler de ses problèmes. D'un côté, l'adolescente la comprenait, à sa place, elle non plus de raconterai pas ses soucis à n'importe qui et n'obligea donc pas la jeune inconnue à lui en dire davantage. Amélie fit de nouveau un petit sourire mais cette fois-ci, son sourire avait quelque chose de triste, comme si elle essayait de dire à la jeune personne qui se tenait en face d'elle qu'elle comprenait tout à fait ce qu'elle ressentait:

"Dis-moi, ça ne te dirait pas de te promener un peu? Je cherche un endroit pour téléphoner... euh... gratuitement..."

Les grands yeux d'Amélie balayèrent les lieux. Elle avait peur que le père de Lagardère et Monsieur Kaise ne la retrouve. Son teint devînt alors un peu plus pâle. Elle avait peur, rien que le fait de savoir qu'elle se trouvait très loin de chez elle ne la rassurait pas du tout. Amélie se leva, un peu pressée. Elle n'aimait pas cette rue qu'elle trouvait un peu sombre. Mais peut-être était-ce seulement le fruit de son imagination qui lui faisait voir cet endroit plus noir qu'il ne l'était en fait?

"Puis aussi... si on pouvait éviter de se montrer devant tout le monde ça serait chouette parce que..."

Amélie n'acheva pas sa phrase et se contenta de se regarder. Elle ne voulait pas tellement dire à la fillette qu'elle venait de se faire enlever et qu'elle avit réussit à s'enfuit en volant un scooter. Elle ne voulait pas dire pourquoi les deux fanatiques l'avaient kidnappé. Elle savait que les mutants étaient considérés comme des monstres et ne souhaitait donc pas faire peur à la seule inconnue qui semblait pour l'instant assez gentille avec elle.

Amélie hocha une fois de sa tête et commença à marcher en compagnie de la jeune fille. L'adolescente avait vu la petite pleurer (à nouveau?) mais ne dit rien. Elle avait essayé de lui en parlé il y avait à peine quelques secondes et celle-ci n'avait pas voulu lui en dire davantage. Amélie aurait bien voulu savoir ce qui peinait autant la petite fille mais elle ne voulu pas insister:

"Au fait, je m'appelle Amélie et toi?"

La mutante croisa ensuite les bras. Elle avait mal au ventre. Elle ne savait pas trop pourquoi mais supposait que c'était sans doute parce qu'elle fait faim. En plus, elle commençait à avoir mal à la tête... Amélie regarda la jeune inconnue. Elle se demanda où se trouvaient ses parents mais ne voulu pas lui demander. Elle savait que ce n'était pas le genre de question qu'il fallait poser à une enfant. En général, cela les mettait en colère et mieux valait pour Amélie qu'elle ne s'abstienne à mettre la petite fille de mauvaise humeur:

*C'est bête que je ne sois pas capable de faire apparaître devant un moi un morceau de pain... juste un tout petit bout de pain...*

"Oui oui, ça va... J'ai juste un peu faim mais ça va..." répondit-elle calmement

Amélie voulu alors demander à la jeune fille si elle avait quelque chose à grignoter sur elle mais vu la petite mine qu'elle avait, elle ne devait sans doute pas avoir grand chose sur elle et la mutante renonça donc à lui réclamer de la nourriture. Elle se disait que lorsqu'elle aura trouver un téléphone, tous devrait s'arranger assez vite...

Les deux jeunes filles marchèrent ensemble dans une petite rue de Salem Center. Heureusement, ce jour là, il ne faisait pas très froid. Enfin... en tout cas, pas pour l'instant...
Amélie remarqua alors le carnet de dessin de Laura:

"Je peux voir?" demanda-t-elle alors à la jeune fille en montrant du doigt le carnet

L'adolescente aimait bien dessiner mais elle n'était pas très douée. En général, elle savait se débrouiller pour dessiner des paysages et des objets mais lorsqu'il s'agissait de personnages, cela devenait complètement horrible. Amélie trouvait cela assez étrange mais en même temps, il fallait reconnaître qu'elle ne s'était jamais vraiment appliquée. Même si le dessin était un de ses passe temps, cela était assez loin d'être une de ses passions. La plupart du temps, elle préférait plutôt contempler...

"Enfin... si tu ne veux pas je comprendrai..." ajouta-t-elle gentillement

[HJ: Bah quoi? On n'a pas le droit? Désolée, on ne savait pas... ^-^"]

Lorsque Laura lui montra ses quelques pièces, Amélie refusa poliment, lui disant qu'elle n'avait pas si faim que cela et qu'elle mangerait plus tard. L'adolescente ne pouvait pas accepter. Elle se disait que Laura en avait certainement plus besoin qu'elle.

Lorsque Laura lui montra son carnet à dessins, la mutante sourit en voyant tous ces jolis paysages, ces objets, etc... Elle se disait que la petite fille dessinait nettement mieux qu'elle et qu'à l'occasion la fillette devrait lui donner quelques cours. Au fil des pages, Amélie constata qu'au bout d'un temps, Laura ne dessina plus que de petits dessins, comme si elle n'avait plus d'imagination ou comme si elle avait eût soudainement peur de dessiner quelque chose d'imposant. Puis, l'adolescente arriva au dernier dessin. Elle ne put s'empêcher de faire de gros yeux en voyant le monstre:

"Tu en as de l'imagination... Moi même je n'aurai pas pu faire mieux..."

Amélie referma le carnet à dessin et le rendit à sa propriétaire. Elle se disait que la petite fille avait bien dû avoir une raison pour dessiner ce monstre hideux après les petits objets qu'elle s'était contentée d'esquisser...

Malheureusement pour les deux jeunes filles, la rue qu'elles venaient d'atteindre, plus large que la ruelle où elles s'étaient rencontrées, ne présentait que des pavillons. De toute évidence, il s'agissait d'une zone résidentielle. L'atmosphère était calme, et contrastait avec les événements terribles vécus par les deux mutantes. Quelques panneaux venaient indiquer la direction du centre ville.

Tout comme Laura, Amélie observa la rue dans laquelle elles se trouvaient. Il n'y avait pas un chat. Cet endroit était relativement calme. Bref, il n'y avait rien de très extraordinaire:

"Oui, je n'en doute pas... Mais je n'ai pas tellement envie d'aller au centre ville..." répondit la mutante

Amélie savait pertinemment qu'elle ne pourrait pas errer toute sa vis avec la petite fille dans les petites rues de Salem Center. Un jour ou l'autre, elle finirait certainement par mourir de faim et de soif (ce qui, en y repensant bien, n'allait certainement pas tarder à arriver).
Amélie observa les panneau menant au centre ville. Devait-elle y aller ou tenter plutôt de sonner quelqu'un? Après tous, les risquait presque la même chose dans les deux cas. Tout en continuant de marcher, elle réfléchissait. En même temps, elle se sentait vraiment affaiblie et commençait à avoir un peu de mal à rester debout:

"Dis... tu ne serais pas capable par hasard de faire apparaître un téléphone fonctionnel devant toi?" demanda-t-elle ironiquement à Laura

Amélie commença alors à rire doucement. Ele trouvait que sa phrase était tout à fait possible. Elle se trouvait stupide mais en réalité, elle était complètement désespérée. Elle ne savait pas quoi faire. Une fois devant son téléphone queferait-elle? Appeler la police? Que dira-t-elle une fois qu'elle saura qu'elle est une mutante? Bon, bien sûr, elle pourrait bien évidemment appeler ses parents mais le temps qu'ils arrivent aux USA et viennent la chercher, Amélie se disait qu'elle ferait peut-être mieux de se creuser sa tombe dans le cimetierre de Salem Center. Elle soupira. Elle se disait que finalement, peut-être que son heure était venue, peut-être qu'il était l'heure pour elle de monter u ciel et de rejoigner tous les autres anges...

*Pfff... je devrais arrêter de penser à n'importe quoi dit-elle...*

Elle se demanda alors pourquoi elle n'avait pas plutôt demandé à Laura de l'emmené chez elle. Comme ça, elle pourrait téléphoner et manger un petit quelque chose... Mais tout de suite après avoir pensé cela, Amélie se dit que ce n'était sans doute pas pour rien si Laura ne lui avait pas proposé cela... L'adolescente commençça alors à se dire que son cervau était en train de devenir un peu hors circuit... Elle n'arrivait même plus à penser correctement...

La rue était plongée dans un silence mortuaire. Près des jeunes filles, le couvercle d'une poubelle tomba au sol, ce qui les fit sursauter. Un miaulement de chat peu engageant retentit.

Amélie sursauta lorsqu'elle entendit le couvercle de la poubelle tomber au sol. Elle eût tellement peur qu'elle faillit même se cacher derrière la petite fille croyant que c'était ses deux kidnappeurs. Mais constatant que ce n'était qu'un simple chat, Amélie fit soulager et eût même envie d'aller voir s'il y avait des restes de nourriture dans la poubelle. Cependant, elle se retînt. Que dirait Laura si elle voyait cela? Et puis, il fallait réféchir un peu. Amélie risquerait peut-être de tomber gravement malade si elle faisait cela. Qui pouvait lui dire que les aliments qui se trouvaient dans cette poubelle ne contenait aucune mauvaise bactérie pour son corps?

"Oh tu sais moi, tous ce que je crains, c'est qu'on m'attaque à distance parce que je pourrais pas me défendre... Mais c'est vrai qu'il ne vaut mieux pas rester ici..."

Amélie suivit alors les panneaux qui menaient au centre ville. Elle espérait qu'une fois là-bas, il n'y aurait pas trop de monde. Elle craignait de se faire repérer par la police. Elle avait peur de se faire interroger. Elle observa alors Laura qui n'était pas très loin d'elle. Elle se demandait pourquoi elle la suivait toujours alors qu'apparemment elle non plus n'était pas rès enthousiasmée de mettre les pieds dans un endroit public. Bien sûr, Amélie n'allait pas imposer ses quatres volontés mais elle commençait réellement à se poser des questions sur cette petite fille. Où était ses parents? Pourquoi était-elle toute seule? Bon, bien entendu, Laura n'était si petite que cela mais tout de même...

"T'es pas obligée de venir avec moi si tu ne veux pas... Si tu préfères aller ailleurs..." dit-elle alors.

La rue était redevenue étrangement calme. L'obscurité commençait à se faire plus épaisse. Deux adolescentes aussi jeunes, l'air complètement hébété, dont l'une en pyjama et aux cheveux blancs ne manqueraient pas d'attirer l'attention du premier passant potentiel.

Laura et Amélie continuèrent donc vers le centre-ville, délaissant la "chose" qu'avait dissimulé Laura quelque part dans les environs. Elles suivirent une longue avenue, et les maisons commencèrent à laisser la place aux appartements et aux commerces divers et variés. La nuit était tombée. Une dizaine de minutes plus tard, elles arrivèrent à un endroit plus animé que les autres : un groupe de jeunes était occupé à discuter sur un trottoir devant un bar d'où provenait de la musique.
Le visage de l'un d'entre eux, un garçon maigrichon et blond, disait quelque chose à Laura. Soudain, elle se souvint : il était à l'institut le jour où tout avait dégénéré à l'institut !
Soudain...