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Anonymous
Invité
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Première journée en fonction Empty Première journée en fonction

Sam 7 Juil 2007 - 16:40
Arrow Bureau de Vayne

Après son entrevue avec Vayne, Cassandre était retournée dans son bureau. Elle avait songé qu'avec la rentrée et les nouvelles arrivées, d'autres élèves, comme ceux avec lesquels elle s'était entretenue la vieille, souhaiteraient peut-être immédiatement faire valoir l'aide qu'elle avait proposé à chacun d'entre eux durant son discours de le matinée. Le plus simple pour eux étant de la retrouver dans son bureau, qui, après avoir été une sorte de QG provisoire, était finalement devenu sien maintenant qu'elle avait pris la décision de rester.

La jeune femme prit le temps de téléphoner au centre d'aide pour mineurs où elle avait rencontré Jessica, quelques semaines plus tôt, et auprès duquel elle avait pris un congé sabatique pour escorter la mutante en lieux sûrs. Son poste à l'institut ne serait pas foncièrement différent de celui qu'elle avait dans ce centre, mais ici, elle serait parmi les siens. Le directeur du centre était une vieille connaissance : étant venue pour le dépanner, il accepta sa démission avec regret mais compréhension.

Cette formalité accomplie, la jeune femme retira ses chaussures, comme à son habitude dans la pièce, puis ses lunettes et s'installa sur un coussin. Une petite séance de yoga lui permettrait de se détendre, et de réfléchir. Elle s'assit en fleur de lotus, le dos bien droit mais pas crispé, s'étira un moment pour détendre ses membres, puis posa ses mains, paumes ouvertes sur ses genoux.
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Wood Smi
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Sam 7 Juil 2007 - 17:24
Arrow Cuisine Arrow Chambre de Wood

Wood Smith, une assiette de cookies dans une main, un bouquet de fleurs dans l'autre, s'arrêta devant la porte du bureau de Cassandre. Il frappa à la porte avec sa tête et attendit qu'on l'invite à entrer...

(( J'espère qu'elle sera là... ))
Juliette Dagon
Juliette Dagon
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Première journée en fonction Empty Re: Première journée en fonction

Sam 7 Juil 2007 - 19:51
[Arrow Chambre de Juliette]

Après le premier entraînement de son équipe, qui allait sans doute devenir un simili de petite famille pour elle dans le microcosme que représentait l’instant, Juliette était directement monté dans sa chambre afin de prendre une bonne douche... Car si l’environnement de la salle des danger n’était que le fruit de l’imagination cybernétique d’un assemblage de circuits imprimés et de câbles en tous genres, il n’en restait pas moins que les efforts qu’elle avait fourni durant cette simulation était eux, bien réels. Ce fut donc avec un plaisir non dissimulée, que la jeune gothique se laissa aller à se détendre sous le jet d’eau chaude apaisante que la pomme de sa douche se plut à lui déverser sur toute la surface de son corps nu. Elle y demeura un certain temps, comme à son habitude, et ressassa lentement ce premier entraînement en commun. S’il y avait un point sur lequel elle ne démordait pas, c’était bien la complète inutilité de ces séances en équipe. Car après tout, jamais Juliette ne se retrouvait sur une île déserte, cela elle le savait, tout comme elle savait que jamais elle n’irait risquer sa vie pour une cause à laquelle elle ne croyait absolument pas. Bien sur, elle était une mutante, et après.. ? Loin d’être une révolutionnaire, la jeune fille n’avait, en outre, aucune intention de devenir une icône pour les mutants du monde entier... De toute manière, à ses yeux une cause était une chose réservée aux choses en voie de disparition et les mutants, vu le nombre de ces derniers présent dans les lieux, étaient bien loin de l’être.

Revenant alors au souvenir récent de sa séance en salle des dangers, la jeune gothique analysa sa situation par rapport au groupe. Il était très clair qu’elle avait plus ou moins joué cavalier seul durant un temps, et cela au détriment de ce que attendait sûrement mademoiselle Marcin de sa toute nouvelle équipe. Bah... Quel que soit les raisons pour lesquelles Juliette avait fait bande à part certaines fois, elle ne doutait nullement du bien fondé de ses raisons même si certains de ses coéquipiers ne les avaient sans doute pas compris. D’ailleurs, Elle avait le sentiment que certains d’entres eux ne l’aimaient pas vraiment... Non pas que cela la gêna outre mesure, car elle avait maintenant l’habitude de déplaire à la plupart des gens vu sa nature de gothique, fut-elle romantique. Faudrait-elle qu’elle quitte l’équipe un jour prochain, ou bien mademoiselle Marcin se ferait-elle un plaisir de la devancer afin de choisir un autre élève un peu plus ‘’obéissant’’ ?
Juliette soupira... Décidément, elle pensait vraiment ne pas avoir sa place ici. Après tout, son pouvoir ne représentait aucun danger pour la société... Elle ne lançait pas de rayons mortels, ne lisait pas les pensée des gens, n’avait en aucun cas une force surhumaine en mesure de faire du mal à qui que ce soit... Non, la jeune gothique pensait très sérieusement ne pas représenter un danger pour quiconque sur cette planète.
Pour ce qui était de leur professeur, Juliette avait un peu de mal à se faire une idée la concernant. Bien sur, elle paraissait sec, rigide comme la justice, et très certainement intransigeante. D’ailleurs, sans doute les quelques sourires dont elle s’était fait souffrances, lui avaient-ils étaient difficile. Du moins, Juliette le pensait-elle. Q’était-elle déjà ? Inspectrice au COSEQUEM.. ? Une question ne cessait de tarauder la jeune gothique... Pourquoi diable une personne travaillant pour le gouvernant français, et qui devait sans doute très bien gagner sa vie, avait-elle choisit de venir travailler en tant que professeur dans un institut pour mutant, et cela pour, sans aucun doute possible, un salaire de misère .. ? Une interrogation que la jeune gothique porterait bien volontiers à la connaissance de la principale intéressée, si seulement cette dernière n’était pas aussi... Effrayante !

Juliette se décida finalement à sortir de sa douche et se sécha rapidement avant de se choisir une robe noire longue semi bouffante tout en dentelle, aux épaules dénudés et au manches longues à demi transparente qui épousait de très près la forme de ses avant-bras. Une excentricité de plus diraient la plupart des gens... Tout simplement un mode vie, certes un peu démodé, mais qui était le sien, pour Juliette. Elle se coiffa rapidement, ajouta quelques légères touches de maquillages sombres sur son visage, et enfila finalement une paire de bottillons dans le style du dix-neuvième siècle. Voilà, la jeune gothique était prête... Mais prête à quoi en fait.. ?
Bien que cela ne l’enthousiasmait pas plus que cela, elle décida d’aller rendre une petite visite à la psychologue des lieux. Après tout, ils risquaient tous de devoir y passer dans les semaines à venir, alors autant que ce soit elle qui décide du moment. Sans compter que la jeune fille était curieuse de cet institut, et qu’elle voulait en savoir un peu plus... Et contrairement au directeur et à son adjoint, la jeune femme semblait nettement plus accueillante et comme Juliette n’aimait pas déranger...

Elle quitta alors sa chambre d’un pas décidé, souhaitant fortement que la psychologue ne s’amuse pas à tenter de l’analyser durant leur entretien, et se retrouva rapidement devant la porte du bureau de Cassandre. Là, Juliette marqua un temps d’arrêt, surprise. Ce ne fut pas tant de voir Wood, lui aussi visiblement désireux de voir Cassandre, que son comportement des plus étrange. Il tenait une assiette de délicieux cookies dans une main, un jolie bouquet de fleurs dans l’autre et il se frappait la tête contre la porte du bureau de la psychologue... Juliette avait déjà trouvé l’adolescent quelque peu étrange durant leur entraînement, mais la... Essayait-il de séduire Cassandre.. ? Si tel était le cas, bien naïve était sa manière de faire... Enfin, ce n’était pas ses affaires après tout, se dit la jeune gothique. Elle fit un pas de plus en direction du jeune garçon et de la porte du bureau, et dit tout simplement dans un sourire discret à son encontre :

« Salut... »
Salut, salut, oui... Mais comment diable s’appelait-il déjà.. ? Sans doute avait-elle entendu son nom au cours de leur séance dans la salle des danger, mais celui-ci ne lui revenait pas en mémoire... Flûte !
Il était vrai qu’après l’entraînement, Juliette ne s’était pas attarder afin de discuter avec ses coéquipiers par défaut. Un détail, qui allait très certainement renforcer leurs sentiments, sans doute suspicieux à son égard. Qu’importe... La jeune gothique n’avait besoin de personne après tout, elle avait vécue toute seule bien assez longtemps pour ne plus se formaliser d’un quelconque isolement.

« Tu... Tu es venu voir mademoiselle Deneos.. ? » demanda Juliette à Wood, sans vraiment croire en ce qu’elle disait...

... Après tout, combien de personne allait voir une psychologue avec des gâteaux et des fleurs, simplement pour discuter.. ?
Anonymous
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Dim 8 Juil 2007 - 1:38
Le bruit provenant de la porte informa Cassandre de l'arrivée d'un visiteur, mais ne la dérangea pas le moins du monde dans sa concentration. Le bruit avait quelque chose d'étouffé. Elle ne fut pas surprise de comprendre qu'il s'agissait de Wood. Elle espérait que sa modeste contribution ait permis aux quatre élèves de se sentir plus à l'aise à l'institut en attendant l'arrivée de leurs effets personnels. Il faudrait d'ailleurs elle aussi qu'elle s'occupe de ses propres affaires... On n'enfermait pas 29 ans dans une valise, à moins qu'il s'agisse de celle de Mary Poppins.

Sa petite séance de yoga lui avait permis de s'introspecter. Sa décision de rester avait été motivée par bien des détails, qui assemblés donnaient un tout, mais il était indéniable que la présence d'Olivier était l'un d'entre eux. Mais Cassandre avait décidé de s'astreindre à une certaine discipline suite aux questions gênantes de Vayne. Elle était ici pour accomplir sa fonction, et sa conscience professionnelle ne saurait tolérer que ses histoires personnelles n'entâche ce qu'elle était censée apporter aux élèves. De plus, il semblait assez clair pour elle que les sentiments d'Olivier avaient changé. L'ennui d'un pouvoir temporel, c'est que les pages ne sont pas toujours évidentes à tourner... et celle-ci semblait résister.

La voix suave de Cassandre invita Wood et la nouvelle venue à entrer dans le bureau. La psychologue était assise en lotus sur l'un des coussins jonchant la pièce, les paumes ouvertes posées sur ses genoux comme si elle offrait un présent mystérieux au plafond. Elle avait retiré ses lunettes et ses yeux clôts étaient dirigés vers le mur. Elle ne bougea pas la tête, ne battit pas d'un cil.

Son odorat affûté inhala les effluves cacaotées mêlées de pollène en provenance de Wood lorsque la porte s'ouvrit. L'ombre d'un sourire se dessina au coin de ses lèvres délicates.

"Entrez, je vous en prie." dit-elle simplement après une seconde.
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Wood Smi
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Dim 8 Juil 2007 - 22:36
Tout souriant, Wood accueillit Juliette devant la porte de Cassandre en répondant simplement un " 'lut !" avant d'ouvrir la porte aidé de son coude. Bien qu'ayant ouvert la porte, il se retira et attendit que Juliette prenne le temps de pénétrer dans la salle la première. Ce n'était pas parce qu'il était loin de Londres qu'il devait oublier les bonnes manières.
Quand Juliette entra enfin, il se permit de prendre la parole le premier, n'étant venu que pour deux broutilles... Malgré la cécité de Cassandre, il cacha le bouquet de fleurs derrière son dos et :

" 'Jour M'selle ! Je passais juste vous rendre votre porte-monnaie et vous remercier... J'ai fait quelques cookies pour vous et j'ai acheté des fleurs aussi, ne vous inquiétez pas, c'était avec l'argent de ma soeur, pas celui de l'institut !", déclara-t-il sur l'honneur, après avoir tendu un par un un les objets de sa visite à Cassandre, armé de son plus beau sourire...
Juliette Dagon
Juliette Dagon
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Lun 9 Juil 2007 - 14:31
Agréablement surprise fut Juliette, lorsqu’elle vit Wood, l’étrange petit lutin un peu foufou selon elle, s’écarter de la porte après avoir ouvert celle-ci d’un adroit coup de coude qui témoignait visiblement d’une habitude certaine de la chose. Il laissait le champ libre au passage de la jeune gothique, qui ne put qu’apprécier ce geste de galanterie qu’elle n’aurait jamais imaginer venir de ce dernier... Décidément, il était surprenant sur bien des point ce garçon... Mais bon sang, quel était son prénom déjà ?

Ha... Juliette et la mémoire des noms... Toute une histoire !

La jeune fille acquiesça à la politesse du londonien, et c’est avec un léger sourire aux lèvres qu’elle franchit la porte du bureau de la psychologue après avoir remercier Wood d’une gracieuse courbette digne d’une époque aujourd’hui révolue. Une fois tous deux dans la pièce, Juliette laissa Wood prendre la parole... Après tout, il était la le premier, c’était donc normal. Elle en profita pour observer les lieux, et de nouveau elle fut surprise... Si Cassandre était réellement une psychologue, ou était donc son bureau.. ? Ses classeurs.. ? Pas un seul diplôme ornait les murs tristement nue de la pièce ovale... Un doute affreux envahit alors soudainement l’esprit de Juliette... Cassandre était-elle une véritable psychologue, ou bien n’était-elle finalement qu’une de ces thérapeutes qui se targuait du titre pompeux mais ô combien honorable de docteur en psychologie.. ?

Mais Juliette fut distraite de cette interrogation, par Wood tendant à Cassandre son assiette de cookies et son bouquet de fleurs dont il avait, tel un enfant, justifié la provenance afin que la jeune femme n’aille pas s’imaginer qu’il avait profiter de l’argent qu’elle lui avait visiblement confié quelques temps plus tôt. A vrai dire, cette justification, certainement bien inutile, amusa la jeune gothique qui ne put se retenir de pouffer très légèrement bien qu’elle fit en sorte de ne rien en laisser paraître en mettant doucement sa main devant sa bouche...

*Trop mignon* Ne pût-elle s’empêcher de songer...
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Invité
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Lun 9 Juil 2007 - 22:44
Cassandre se leva lentement dans des gestes précis qui témoignaient de toute la difficulté d'un geste pourtant si simple. Se fiant à son odorat, elle localisa l'assiette, tandis que son ouïe trouvait le chemin des fleurs dans le froissement léger du plastique qui formait le bouquet. Son ouïe lui permis aussi d'assimiler les intonations de Wood à un sourire radieux, auquel elle répondit d'un sourire doux et calme.

"Tu es gentil" dit-elle avec un petit rire. Elle posa les cookies pour sentir les fleurs. Depuis quand n'en avait-elle pas reçu ? Le parfum enivrant montait à la tête. Il lui rappelait un souvenir lointain. Encore cette histoire de bouquet... Cassandre chassa le souvenir du bouquet étrange offert par Olivier il y avait de cela des années.

"Mais tu n'aurais pas dû, du moins... pas à moi." dit-elle seulement, une sorte de malice étrange dans ses paupières pourtant closes.

Elle tourna la tête vers Juliette, présence silencieuse dont elle avait déjà fait l'expérience la veille dans le hall.

"Je crois que cette demoiselle souhaiterait me parler, Wood, à moins qu'elle n'ait également des fleurs à m'offrir." dit-elle doucement pour adoucir l'atmosphère déjà plaisante grâce à la présence rayonnante du jeune homme.

"Je te dirai ce que je pense des cookies londonnien tout à l'heure." dit-elle simplement. L'envie de lui fourrager les cheveux lui tarauda l'esprit, mais la jeune femme se garda bien d'esquisser le moindre mouvement vers Wood pour ne pas attiser son tourment intérieur.
Tout en se demandant où elle pourrait trouver un vase, la jeune femme invita Juliette à prendre place sur l'un des coussins d'un geste de la main.
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Wood Smi
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Mar 10 Juil 2007 - 17:07
Pour toute réponse, Wood se contenta d'un "et bonne journée M'selle Deneos !" dans un large sourire et partit en faisant un clin d'oeil à Juliette. Lorsqu'il referma la porte, il se demanda à qui il aurait du donner des fleurs... Ivy ? Elle pouvait en faire apparaître tant qu'elle voulait... Ah ouais... Ivy voulait aussi des fleurs...

(( Bah mince alors... La floriste de l'institut souhaite qu'on lui offre des fleurs... ))

Cela devenait une habitude chez Wood, dès que Cassandre parlait, il y avait une sorte d'énigme à trouver et il ne pouvait pas s'empêcher d'essayer de la trouver, même s'il s'induisait souvent en erreur et qu'il ne comprenait jamais vraiment bien ce que Cassandre tentait de lui faire comprendre. Mais là, des fleurs... Il n'y avait qu'une seule personne possible : la fleur de son coeur, un coeur d'une fleur, la vivace et pugnace Ivy O'Willow, grande maîtresse de la nature et dompteuse de papillons devant l'éternel.

(( Déjà que j'ai du mal à aligner trois phrases correctes... Alors des fleurs... ))

Sur cette pensée ô combien dubitative, Wood retrouva calmement le chemin de la cuisine...

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Juliette Dagon
Juliette Dagon
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Mar 10 Juil 2007 - 21:21
A l’invitation de Cassandre, Juliette s’installa avec grâce sur le coussin au sol qui faisait face à celui ou se trouvait précédemment la psychologue. Elle s’y déposa telle une caresse, préférant la position dite de l’amazone, plutôt que celle du lotus. La jeune fille s’amusa beaucoup de la réplique concernant les fleurs... Au moins, la jeune femme avait-elle le sens de l’humour, c’était bien... Wood finit par quitter la pièce maintenant qu’il avait accompli ce pour quoi il était venu, et c’est d’un clin d’œil qu’il prit congé de Juliette qui lui sourit en retour. Vraiment, quel amusant garçon que cet adolescent, songea-t-elle une fois de plus... Etrange, mais amusant.. La jeune gothique se demanda alors si toute sa famille était ainsi... Si la réponse était oui, alors ils ne devaient pas s’ennuyer... Finalement, Cassandre s’occupa de son bouquet offert avant de revenir prendre place sur son coussin ou elle reprit sa position initiale. Les deux jeunes femmes se faisaient maintenant face, et l’une comme l’autre gardaient le silence. Juliette réfléchit... Tout d’abord, c’était à elle de prendre la parole, mais pour lui dire quoi exactement.. ? Elle-même ne savait pas avec exactitude ce qu’elle comptait dire à la psychologue en venant la voir. Ou plutôt, elle en avait tant à dire qu’elle ne savait pas trop par quoi commencer.

‘’Je suis désolée... » commença-t-elle alors à s’exclamer, dans une bien pathétique tentative d’humour ‘’J’ai oubliée de vous apporter des fleurs...’’

*C’est nul* songea aussitôt Juliette, qui n’était certes pas réputée pour son grand talent humoristique... La jeune gothique glissa alors son regard sur les plis de sa robe, qu’elle lissa afin de se donner une certaine contenance en attendant de trouver quelque chose de plus intelligent à dire. En fait, Juliette savait plus ou moins sur quoi portaient ses interrogations, mais elles craignait quelque peu que ces dernières ne la mettent en porte-à-faux avec son interlocutrice... Après tout, elle allait littéralement remettre en cause tout le système de fonctionnement de l’institut. Les secondes s’écoulèrent dans un silence des plus complet, troublé seulement par le petit soupir lasse que Juliette poussa finalement...

‘’Je vais être tout à fait honnête avec vous...’’ finit-elle alors par dire, de sa petite voix douce et musicale ‘’Je ne suis pas venue dans cet institut de mon plein gré... Disons, que j’en ai eu une certaine forme... D’obligation... Oui, voilà... D’obligation...’’ répéta la jeune gothique, l’air absent.

Une obligation, voilà qui traduisait finalement assez bien le chantage affectif que son père avait osé lui faire. En vérité, Juliette doutait encore que ce dernier aurait réellement renié sa fille unique si jamais elle avait continué à lui tenir tête en refusant mordicus de se rendre dans cette institut pour mutant. Mais la jeune fille se trouvait alors dans un état d’esprit troublé par son récent enlèvement, la trahison de Gabriella et surtout, ce secret horrible dont elle seule était la dépositaire.. Elle n’avait alors pas osé tenter le sort, et avait lâchement céder sous la pression parentale.. Dieu, qu’elle avait était faible sur ce coup là... Mais au moins, personne dans cet établissement ne découvrirait qu’elle avait commis un meurtre de sang-froid en Italie... Un océan la séparait de toutes traces éventuelle de son acte interdit en définitif, et cela la rassura quelque peu. Son regard de glace se fixa finalement de nouveau sur Cassandre qui semblait attendre les prochaines paroles de Juliette...

‘’Je voudrais savoir...’’ reprit-elle alors doucement ‘’Quelle est la finalité de tout cela.. ? Cette institut est-il réellement une école ou apprendre à contrôler nos pouvoirs, ou bien est-ce plutôt un centre d’entraînement.. ?‘’

Juliette chercha alors ses mots, essayant de ne pas se montrer trop vindicative dans ses propos... Encore qu’il fallait bien de l’imagination pour ressentir de la vindicte dans une sonorité aussi mélodieuse que celle qui habitait la voix de la gothique romantique...

‘’Comprenez moi bien mademoiselle Deneos...’’ poursuivit-elle ‘’Vous appelez cette institut une école, mais en lieu et place de classe, j’entends le mot équipe... Apprentissage devient compétition.. Les mots lutte et survie bousculent les termes de savoir et scolaritée... Sans oublier ces...’’

Juliette hésita à poursuivre... Devait-elle faire allusion à la douleur qui avait du être celle de Cassandre la veille, lors de ces sept enterrements.. ? Elle ne le souhait certes pas, mais le fait était que ces morts faisaient bel et bien parti de ce qui tracassait la jeune gothique. Finalement, elle se résigna à terminer sa phrase non sans une certaine gêne dans la voix...

‘’... Ces morts...’’

Juliette garda alors de nouveau le silence... Devait-elle continuer.. ? Elle était venue pour cela après tout, mais... Tout de même... Cassandre ne risquait-elle pas de se sentir en fin de compte agresser par tant de critiques vis-à-vis de l’institut en lequel la jeune femme devait très certainement croire comme on croit à une foi indiscutable... ? Sans doute que si... Mais puisque la jeune gothique avait commencer, elle se dit intérieurement qu’elle ne pouvait plus que continuer maintenant. Lorsque le vin était tiré, ne fallait-il pas le boire jusqu’à la lie.. ?

‘’Sans oublier...’’ ajouta-t-elle encore, comme on enfonce un clou ‘’La séance en salle des dangers de ce matin... Est-ce là, la finalité réelle de notre présence ici.. ? Apprendre à nous battre.. ? Mais contre qui.. ? Et surtout, pour quelle raison.. ?’’

Reprenant son souffle, Juliette se prépara à entamer les grandes lignes de sa position personnelle par rapport à tout ce qu’elle avait entendu lors que la création des équipes. Si Cassandre ne s’était pas déjà mise en colère, nul doute que les propos de la jeune fille allait la faire bondir sur place... Mais qu’importe, Juliette n’avait certes pas l’intention de changeait sa vision des choses pour faire plaisir aux dirigeants de l’institut, ainsi qu’aux professeurs... Dans un soupir lasse, la jeune gothique poursuivit...

‘’Ce matin, vous et tous les autres membres de l’institut avez parlé de la cause mutante, qu’il fallait défendre... Du fait que nous devions défendre notre place en ce monde... Et qu’il faudrait sans doute se battre pour cela, comme ces sept malheureux mis en terre hier... Je suis désolée mademoiselle Deneos, mais je ne me sens concernée par aucune cause mutante que ce soit. Avec de tels propos, je trouve que vous nous ostracisez bien plus que les quelques non mutants qui ne nous aimes pas.... Vous parlez d’intégration, mais vous isolez les mutants dans un microcosme ou ils vivent entre eux, et ce ne sont pas les quelques cours à l’extérieur que l’institut offre, qui fera intégrer les plus jeune d’entres nous dans le monde réel...’’

Juliette cessa là ses affirmations, finalement bien tranchés comme seule pouvait en avoir une jeune fille de dix-neuf ans encore empreint d’un idéalisme certain et, il fallait bien l’avouer, quelque peu naïf...

‘’Au risque de vous fâcher, vous et tous les autres mademoiselle Deneos, je refuse de participer à une cause à laquelle je ne crois pas... Une cause bien inutile à mon sens, et pour laquelle je ne risquerais pas ma vie comme vous semblez tous l’envisagez... Je ne suis venu ici que pour apprendre à maîtriser mon pouvoir, et c’est ce à quoi je me tiendrai, sachez-le mademoiselle...

... Je n’irais pas me battre, et risquer ma vie, pour une chimère que vous semblez craindre comme la plus noire des pestes... J’ai déjà suffisamment a faire à avec mes propres peurs, pour ne pas en plus assumer les vôtres...’’

Voilà... Finalement, Juliette avait réussi à dire avec justesse ce qu’elle pensait... Du moins, l’espérait-elle... De nouveau, un soupir s’échappa des lèvres légèrement rosée d’une brillance scintillante, de la jeune gothique. Tout de même, pourquoi diable avait-il fallu qu’elle se laisse emporter... En venant jusqu’au bureau de la psychologue, elle désirait simplement comprendre et non pas afficher ses propres pensées... Il fallait vraiment qu’elle apprenne à ne pas laisser ses sentiments prendre le dessus...
N’ayant plus vraiment quoi que ce soit à dire, Juliette se contenta alors de passer le plat de sa main sur sa robe en un geste d’aplanissement du tissu soyeux, tout en fixant longuement ce dernier... Pour la jeune gothique, le silence ambiant qui était retombé semblait être devenu étrangement bien lourd tout à coup...
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Mar 10 Juil 2007 - 23:12
Après s'être occupée de son bouquet, la psychologue s'installa tranquillement sur le coussin faisant face à Juliette. Son silence en disait plus qu'elle ne semblait le penser sur ses préoccupations. Sans vouloir brusquer son interlocutrice, Cassandre patienta en silence, jusqu'à que la jeune fille se jete à l'eau.
Durant toutes les explications de Juliette sur ses impressions envers l'institut et le mode de vie qu'ils tentaient de mettre en place, Cassandre n'avait pas bougé d'un cil. Avec ce calme qui la caractérisait tant, elle écouta l'intégralité de la tirade de la jeune italienne, sans jamais prendre partie, que ce soit par son expression d'une neutralité de statue, ou par une prise de parole impromptue. Visiblement, Juliette s'était forgée une opinion bien arrêtée sur ce qu'elle pensait être sa condition.
Cassandre laissa passer quelques secondes quand Juliette se tut, pour s'assurer qu'elle avait dit tout ce qu'elle avait sur le coeur. Elle releva alors légèrement la tête comme si elle tentait de regarder la mutante dans les yeux malgré ses paupières closes, puis prit la parole à son tour, d'une voix douce, aux intonation méditerrannéennes pas si éloignées de celles de Juliette :

"Je respecte ton opinion et je n'essairai pas de te convaincre d'épouser une vision qui n'est pas la tienne, mais j'aimerais simplement élargir ton horizon." commença Cassandre sur le ton de la conversation. Ironique pour une aveugle de parler vision et horizon. La psychologue était consciente que son handicap risquait de mettre sa crédibilité à l'épreuve, mais si elle pouvait ouvrir les yeux de Juliette sur la réalité de leur condition, alors cela valait la peine de mettre sa crédibilité dans sa poche.

"Cette cause mutante à laquelle nous faisions allusion ce matin... Cette cause t'a épargnée, et si aujourd'hui tu ne sens pas concernée, c'est bien pour cette raison précise. Mais le monde change... Il est censé évoluer, mais parfois, c'est l'inverse qui se produit. En ce moment même, partout dans le monde, les moeurs se durcissent à l'égard des mutants, des expériences son menées sur des cobayes, et si ça n'a pas encore touchée, sois sûre que ce phénomène viendra régir ta vie, la mienne, celle de tes camarades et des mutants futurs dans les années à venir. Ce ne sont pas des paroles en l'air : je le sais car je peux le voir.

Je comprends que tout ceci te paraisse abstrait aujourd'hui. Mais ça le paraît certainement beaucoup moins à Akira, Jessica et des millions d'autres mutants de par le monde dont la vie a été détruite par la peur des autres à notre égard, et les horreurs qu'engendrent la peur de l'inconnu. Je te conseille d'aller discuter un peu avec Akira à son retour, je pense qu'il aura des choses intéressantes à te raconter sur le Camp Labrador.

Pour l'heure, le monde n'est pas prêt à nous accepter tel que nous sommes, et vous n'êtes pas prêts à vous mêler indiféremment à la foule pour la simple raison que certains pouvoirs mal contrôlés pourraient provoquer des hécatombes. Là aussi, tu peux consulter les élèves, ils auront certaines mésaventures à te raconter. Personne n'a parlé de se battre physiquement. Les entraînements ont un but didactique avant tout, mais tu te rendras mieux compte de tout ceci en assistant aux premiers cours en classe entière."

La jeune femme fit une pause. Elle repensait aux sept jeunes enterrés la vieille...

"Je serai également honnête avec toi. C'est vrai, des jeunes sont morts. Certains victimes, certains luttant pour cette cause qui avait un valeur à leurs yeux. C'est le cas de bien des mutants morts au Camp Labrador. Ils sont morts pour nous permettre de mener une vie meilleure. Quand je vois des sacrifices pareils, je ne peux que croire en cette cause, je ne peux que croire..."

Elle eut un sourire mélancolique.

"A choisir entre rester victime de l'oppression du monde et essayer de façonner un monde où tout le monde sera égal en droits, je préfère me mettre au service de cette utopie de monde plutôt que de laisser les autres choisir mon destin à ma place. Mais là encore, ce n'est que ma vision personnelle du monde. Personne ne t'obligera à quoi que ce soit à l'institut. Nous accueillons tous les mutants indifféremment de leur croyance ou non en un idéal. Tu es libre de ne pas participer aux entraînement et de ne suivre que les cours en salle de classe et le cursus scolaire classique. Je parlerai à ton professeur, si tu veux."
Juliette Dagon
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Mer 11 Juil 2007 - 12:40
Lorsque Cassandre proposa de parler avec Carrie, Juliette releva brusquement la tête et s’écria presque ‘’Non, non, merci ! Ce ne sera pas la peine!’’

Non pas que Juliette ai peur de son professeur attitré, mais il fallait bien avoué que la française était assez impressionnante de rigidité... Suffisamment en tout cas, pour que la jeune gothique ne veuille pas tomber sous le coup de son apparente sévérité. Après tout, son but n’était pas de rendre sa vie à l’institut plus difficile en se mettant son principal professeur à dos.

‘’Je ne refuse pas de participer aux entraînements...’’ enchaîna Juliette ‘’C’est simplement que... Je trouve cela tellement inutile... Vous me dites que nous ne sommes pas appelé à combattre physiquement, mais dans ce cas pourquoi des séances communes ? puisque nos pouvoirs diffèrent, il serait bien plus judicieux de programmer des séances au cas par cas, non ?’’

C’était la d’une logique implacable, du moins pour la jeune gothique... Après tout, qu’avaient-ils tous appris ce matin, livrés à eux-mêmes sans même un conseil.. ? Sans compter que Juliette pensait très sincèrement maîtriser son pouvoir et qu’il ne pouvait sans doute ne pas aller plus loin dans sa propre évolution. Toutefois, les paroles de la psychologue laissèrent la jeune fille légèrement dubitative. Celle-ci changea alors de position, ôtant délicatement ses escarpins qu’elle rangea précautionneusement sur le côté avant de se recroqueviller sur elle-même en enroulant ses bras autour de ses genoux. Elle y déposa alors le menton, et souffla lascivement.

‘’Vous savez mademoiselle Deneos... Vous avez raison... » poursuivit-elle alors ‘’En tant que fille d’ambassadeur, j’ai très certainement eu une vie bien plus enviable et aisée que la plupart des élèves ici présent. Vous m’avez parler des mutants ayant un potentiel dangereux ne pouvant s’intégrer dans la société, mais je peux vous assurer que de mon côté j’avais une vie très agréable, avant...’’

La voix de Juliette se brisa net, consciente du fait qu’elle avait faillit révéler l’impensable à la jeune femme. Elle se dit alors intérieurement qu’elle devait faire plus attention à ne pas se laisser aller, puis elle reprit en effectuant une coupure totale par rapport à sa phrase précédente :

‘’Je ne sais pas si vous le savez, mais mon pouvoir n’est en aucun cas dangereux... En fait, on peux même dire qu’il est complément inutile je pense... Je ne peux que créer une brume violacé, ou bien encore, et cela je ne l’ai découvert que très récemment, me transformer moi-même en cette brume. Après le lycée, J’ai quittée Venise afin de vivre dans un appartement à Turin ou j’ai entamée des études d’art... J’ai vécue seule durant presque deux ans, et jamais mon pouvoir n’a causé de tort à qui que ce soit... Alors je conçois parfaitement que certains mutants doivent rester isolés du monde, mais pourquoi devrions nous tous en pâtir, dites-moi.. ?’’

Juliette songea alors à l’incommensurable égoïsme de sa dernière phrase... Elle en avait honte, bien entendu mais... Fondamentalement, c’était pourtant bien ce qu’elle pensait. Pourquoi les mutants qui, comme elle ne représentaient aucun danger pour la société, se devaient-ils de se cacher.. ? Après tout, la jeune gothique n’avait absolument pas honte de ce qu’elle était... Et puis le rejet du à la différence, elle connaissait bien puisque sa nature gothique lui en avait fait très tôt goûter l’amer saveur.

‘’Pardonnez-moi...’’ dit-elle alors d’une petite voix gênée à Cassandre ‘’Je sais que mes paroles sont égoïste, et j’en ai honte... Mais même si cela part d’un bon sentiment, j’ai la désagréable impression que vous voulez nous cacher aux yeux du monde. Vous savez, je suis une gothique comme vous pouvez le voir... La différence et le rejet que cela entraîne, je connais parfaitement cela depuis mon adolescence... Pourtant, je n’ai jamais fui devant les gens et à vrai dire, j’accepte très difficilement de le faire aujourd’hui...’’

Certes, certes, la comparaison pouvait sans doute paraître bien ridicule aux yeux de la psychologue dont la jeune gothique n’avait toujours pas perçue le handicap... Comparer un mode de vie underground à une nature physiologique unique en son genre... Mais pour Juliette qui, de par son expérience même de gothique romantique quelque peu désuète avait appris à ne pas juger les gens sur ce qu’ils représentaient, il étaient très difficilement pensable qu’une simple capacité hors du commun puisse réellement déclencher une véritable kabbale frénétique avec pour finalité une destinée des plus effroyable. Finalement, Juliette revint sur la phrase interrompu quelques instants plus tôt...

‘’Vous m’avez dit que j’avais été épargnée par la cause mutante, et que c’était là la raison de mon manque d’envie d’y participer... Détrompez-vous mademoiselle Deneos... Alors oui, sans doute n’ai-je pas eu une vie difficile et même, ma condition de mutante ne m’a pas durement handicapée dans ma vie... Mais n’allez pas vous imaginer que tout fut rose. Moi aussi j’ai souffert...’’

Juliette poussa un soupir douloureusement long, tandis que son regard se perdit dans le vide...

‘’ Depuis qu’ils savent...’’ reprit-elle enfin ‘’ mes parents disent qu’ils m’aiment comme je suis. Pourtant, j’ai le sentiment qu’ils ont honte d’avoir une fille mutante... Mon père craint sans doute que je ne porte préjudice à sa carrière diplomatique... Vous savez, c’est lui qui m’a obliger à venir à l’institut... Si j’avais refuser, il menaçait de me renier définitivement de leur vie à tous les deux...’’ avoua finalement la jeune gothique, sans même s’en rendre compte ‘’ quand à ma mère, elle ne m’a plus dit un seul mot depuis qu’elle connaît la vérité. Sans doute, l’ai-je profondément déçue j’imagine...’’

A cette pensée, le coeur de la jeune gothique se serra fortement. Même si leur relation s’était quelque peu dégradé avec les années, elle aimait sa mère plus que tout au monde et de penser que celle-ci ne puisse plus l’aimer, était une chose qui la faisait très cruellement souffrir. Elle garda encore le silence durant quelques instants, puis finalement elle se résolu à poursuivre...

‘’J’ai été très douloureusement trahie par une amie... Du moins, par une personne que je pensais l’être... Ma condition de mutante m’a même coûter une part de mon âme, que sans doute je ne pourrais jamais récupérer...’’

Ce dernier propos fut exprimer avec un étrange trémolo dans la voix douce de la jeune gothique. Elle faisait bien évidemment référence à son meurtre sur la personne de son kidnappeur... Elle l’avait tué égoïstement, simplement pour sauvegarder sa paisible existence. Finalement, le sacrifice de son innocence n’avait servi à rien à la vu des évènements qui avaient suivi... Et cela, la tourmentait d’autant plus... Juliette ferma doucement les yeux, las de cette vie devenue tellement compliqué, et elle déposa sa joue sur ses genoux.

‘’ Je ne sais pas ce qu’il en est pour tous les autres...’’ enchaîna-t-elle encore d’un air las ‘’Mais j’ai du abandonner toute une vie pour venir ici... J’ai du renoncer à mes précieuses études artistiques, que je sais pertinemment ne plus pouvoir reprendre. Sans doute il y a-t-il des écoles d’art à New York, mais l’année est déjà entamée et les places sont chères... Je me retrouve ici pour apprendre à maîtriser des pouvoirs bien inutiles, et tout cela pour quoi.. ? pour un hypothétique avenir, ou je ne me vois finalement plus...’’

Terrible constatation que celle-ci, et pourtant Juliette ne faisait qu’avouer, pour la toute première fois, ce qu’elle pensait depuis maintenant plusieurs mois. La jeune gothique n’avait jamais envisager sa vie autrement qu’à travers l’art... Et maintenant que cette perspective lui échappait définitivement, que lui restait-il à espérer comme avenir.. ?

Pas grand chose en vérité, réellement pas grand chose...
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Mer 11 Juil 2007 - 13:38
Cassandre savait déjà tout ceci, mais elle préféra laisser Juliette exprimer d'elle-même ce qu'elle ressentait. Sans qu'elle eut à la pousser à la confidence, la jeune fille s'était sentie suffisamment en confiance pour détailler ses préoccupations, c'était déjà ça.

"Détrompe-toi, Juliette. Je sais déjà tout ceci, mais tes paroles ne sont-elles pas plus destinées à tes parents qu'à moi ?" demanda doucement Cassandre en inclinant légèrement la tête sur le côté. Il était clair que Juliette avait été contrainte de venir à l'institut, et que cet état de faits l'avait forcée à abandonner une partie d'elle-même. La jeune fille devait se sentir comme un rossignol qu'on aurait enfermé dans une cage dorée.

"Je ne connais aucun mutant qui aurait atteint son plein potentiel à ton âge... Ton pouvoir, si tu le contrôles déjà, te réserve encore pas mal de surprises. Telle que tu me voies à mon âge et avec mon expérience, je pense ne pas avoir atteint mon plein potentiel." expliqua Cassandre avec réalisme. Elle avait pu s'en rendre compte au Camp Labrador : son pouvoir s'autorisait encore de petites fantaisies assez problématiques...

"Tu sais, il est également prévu que vous ayez des exercises individuels. Les équipes ont été créées pour permettre une intégration plus facile à l'institut, et pour une prise en charge plus aisée des professeurs. Comparée à une classe entière pour des travaux pratiques, en particuliert ceux impliquant des pouvoirs, il est nettement plus aisé d'encadrer un groupe de 6 qu'une salle de vingt élèves, ayant chacun leurs besoins, leurs questions, et qui nécessitent une attention personnalisée. Seulement pour l'instant malheureusement, le suivi individualisé des élèves est impossible : aucun d'entre nous n'a la possibilité de se dédoubler." ajouta-t-elle avec un brin d'humour. Ce qui d'ordinaire paraissait relever de l'impossible n'était pas fondamentalement impossible à l'institut.

"Même les élèves venus par choix à l'institut ont dû le faire au détriment de leur ancienne vie. Car choisir, c'est renoncer à quelque chose. Certains ont fait ce choix de bon gré, mais ce n'est pas le cas de tous." poursuivit-elle, repensant à River et son cheval, qu'elle avait été contrainte de laisser à Londres.

"Et puis... il n'est pas exclu que tu poursuives tes études artistiques à la fac de Salem, même si je conçois que le cadre sera bien moins intéressant qu'à Turin. Je crois savoir que Fabrisio a fait de l'histoire de l'art, vous pourriez vous renseigner ensemble."

La jeune femme passa une main filiforme dans ses cheveux.

"S'il est vrai que tu es ici par contrainte, il ne tient qu'à toi de reprendre ta vie en main maintenant que tu ne dépends plus directement de l'autorité parentale. Te voilà de nouveau devant un choix : celui de rester victime de ta scolarité parmi nous, ou alors de la mener là où tu l'auras choisi."

Cassandre comprit, aux propos de Juliette sur son apparence que la jeune fille ne semblait pas avoir noté son handicap. En un sens, cette pensée rassura Cassandre. Si certains la jugeaient inaptes, d'autres en revanche la voyait comme une personne comme les autres. Elle ouvrit alors les yeux, laissant la gothique plonger son regard dans l'abysse insondable de son regard éteint.

"Je sais ce que c'est de décevoir son entourage, plus que tu ne sembles le penser. Lorsqu'on parle de mutation, la plupart des gens n'y voient que malheur et déshonneur. C'est aussi ça la cause mutante, faire en sorte de changer les mentalités. Tu as ta place à jouer dans cette tentative, et tes parents également."

Elle espérait permettre à Juliette de voir sa situation sous un jour nouveau, de l'approcher depuis un angle neuf. C'était cela qu'elle avait entendu par "élargir son horizon". Là où il y avait du mauvais, il restait du bon, il suffisait de le chercher un peu. Parfois il fallait gratter pour le trouver, mais il était toujours là, caché quelque part, et Cassandre, de par sa condition, était passée maîtresse en l'art de faire mauvaise fortune bon coeur.
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Mer 11 Juil 2007 - 23:58
Ecoutant Cassandre lui expliquant que dans l’esprit des gens la mutation correspondait fatalement à la honte et au malheur, Juliette ne pu se retenir de s’écrier doucement un ‘’oui, oui... C’est tout à fait cela...’’ tout en relevant la tête en direction de la jeune femme. Cassandre avait vu juste, évidemment. Sa pensée reflétait parfaitement ce que Juliette avait pensé lorsque son père avait eu l’air embarrassé au téléphone...Être une honte au yeux de ses parents, c’était là une chose terrible à vrai dire. Heureusement, la jeune gothique était quasiment adulte aujourd’hui... Mais comment aurait-elle réagi, si elle avait eu l’âge de la petite fille qu’elle avait entr’aperçu le matin même, lors de la grande réunion.. ? Cette dernière ne devait pas dépasser les douze ou treize ans... Ses parents à elle aussi, l’avaient-ils obligé à venir à l’institut.. ? Ce serait là bien cruel selon Juliette qui jugeait qu'à cet âge on devait être avec sa famille et non pas isolé au milieu d’adolescents bien plus âgés, voire même d’adulte comme elle-même l’était. S’apprêtant à questionner de nouveau la psychologue, Juliette eut la surprise de croiser son regard pour la toute première fois. Un regard qui troubla la jeune gothique l’espace de quelques secondes, le temps pour celle-ci de réaliser enfin que Cassandre était tout simplement aveugle. Plongeant avec intensité dans ce curieux regard vide mais pourtant étrangement séduisant, Juliette hésita sur la réaction à avoir... Devait-elle s’excuser de ne pas avoir remarquer plus tôt le handicap de la jeune femme, ou bien au contraire devait-elle faire comme si cela était une chose sans grande importance.. ? Bon sang, se dit intérieurement Juliette... Pourquoi diable fallait-il que l’être humain se sente toujours aussi gêné devant une personne légèrement différente.. ?

Soudain, Juliette réalisa... Dans un geste d’effroi elle fit glisser une main devant sa bouche, et contempla longuement Cassandre en gardant un silence des plus intriguant. La réaction que la jeune gothique avait eu en comprenant le handicap de la psychologue... C’était la même que son père avait eu en lui parlant au téléphone du fait qu’elle était une mutante et de l’institut... La regard de glace de Juliette se teinta alors d’une tristesse profonde comprenant enfin les paroles de Cassandre. Elle avait réagi instinctivement, sans même y réfléchir... C’était là la nature humaine finalement, que de ne pas être à l’aise avec ce qui pouvait être différent de nous... De la gêne à la peur il n’y avait finalement qu’un simple petit pas que bien des hommes avaient allégrement franchi au cours de l’histoire de l’humanité, les différents génocides en témoignait douloureusement des profondeurs de l’histoire... Intérieurement, Juliette se maudit. De quelle droit osait-elle gémir sur son sort, alors qu’elle réagissait exactement comme ceux à qui elle reprochait de la craindre, et même, de la repousser.. ? Véritablement, Juliette eut honte d’elle-même à cet instant présent. Plus paradoxalement, il avait fallut que ce soit une non-voyante qui lui ouvre les yeux. Quelle pathétique et méprisable créature, se jugea-t-elle elle-même... Quittant alors son confortable coussin, la jeune gothique rampa à quatre pattes jusque devant Cassandre et attrapa délicatement sa main qu’elle déposa ensuite sur sa propre joue...

‘’Giflez-moi mademoiselle Deneos...’’ lui dit-elle alors dans un sérieux des plus effrayant ‘’ je le mérite... Grâce à vous je viens de réaliser avec horreur tous le sens de vos parole... Et aussi, combien je ne vaux finalement guère mieux que ceux qui nous craignent... Alors allez-y, et n'hésitez pas à frapper fort, je le mérite amplement.’’

Juliette n’avait pas lâché la main de la jeune femme, peu désireuse que celle-ci se rétracte. La jeune gothique savait qu’elle méritait de recevoir cette gifle... Elle méritait même d’en recevoir toute une flopée, pour avoir été aussi égoïste et nombriliste. La jeune gothique s’était pourtant cru bien meilleur que cela, mais c’était visiblement une illusion qui ne servait finalement qu’à la rassurer. Dans l’attente de la gifle quémandé à Cassandre, Juliette reprit la parole alors que son visage n’était qu’à quelque centimètres de celui de la jeune femme. Son regard clairsemé de ce doux bleu glacier plongea de nouveau dans celui de la psychologue, mais cette fois-ci la jeune fille n’en éprouva aucun sentiment dérangeant... Non, cela en était bien fini de cette attitude méprisable, même si la non-voyante ne comprendrait sans doute jamais les raisons précises de ce changement.

‘’Vous avez raison mademoiselle...’’ poursuivit-elle ‘’Jamais je ne pourrais récupérer la vie qui était la mienne... Je le regrette, mais c’est ainsi... Certaine choses ne peuvent pas être réparer...’’ dit-elle encore en songeant avec amertume à son crime ‘’ je viens de réaliser que je dois avancer, même si je n’apprécie pas ma situation. Je dois faire avec ce que j’ai... Comme tous ici. J’irai voir cet autre élève, Fabrizio... Et même s’il ne souhaite pas lui-même continuer ses études, je vous promets d’aller me renseigner afin de voir si je peux encore entrer dans une école d’art à New York... Et si cela n’est pas possible, hé bien...’’

Devant cette terrible incertitude, Juliette conclu tout simplement par un soupir résigné...

‘’Hé bien... Comme le dirait ma mère, chaque chose en son temps... Et un temps pour chaque chose...’’

La mère de Juliette était une femme au bon sens des plus indéniable, et quelque part il était très plaisant à la jeune gothique de finalement faire sienne certaine de ses façons d’appréhender la vie. Sans doute, la mère et la fille se ressemblaient-elles plus que ce que cette dernière ne le supposait... Toujours dans l’attente de sa gifle et bien décider à la recevoir, Juliette reprit la parole sans quitter Cassandre du regard...

‘’Je ne peux pas vous promettre d’adhérer pleinement à cette cause mutant à laquelle vous croyez tant pour le moment, mais peut-être que plus tard... Mais ce que je peux vous promettre en revanche, c’est d’agir en tant qu’aînée de l’institut... Même si mon apparence et mon attitude de gothique romantique, certainement bien désuète à notre époque peuvent paraître étrange, J’ai bien conscience que je fais partie des plus âgés de l’institut. C’est donc à moi et aux autres, d’être la pour les plus jeunes... Ce sont eux finalement qui ont le plus besoin de soutien, et non pas nous autres les presque adulte... Je ne sais pas comment je pourrais les aider, mais soyez assurée que je ferais de mon mieux mademoiselle Deneos... Je vous en fais la promesse...’’

Fixant encore et toujours Cassandre avec la même intensité dans le regard, Juliette se dit alors que jamais elle n’aurait pensé que cette simple rencontre avec la psychologue lui ouvrirait autant les yeux sur elle-même et sa misérable attitude...ô oui, la jeune gothique ne valait guère mieux que tous ces gens qui craignait les mutants... Elle ne valait même guère mieux que son kidnappeur, qui avait voulu la tuer... D’ailleurs, n’avait-elle pas elle-même agit comme lui-même le souhaitait.. ? Au final, le résultat avait été le même et seule la cible avait changé... Juliette n’avait pas le contact facile, surtout avec les enfants. Mais si elle pouvait aider les plus jeunes à ne pas commettre les mêmes erreurs qu’elle, alors peut-être que sa présence ici aurait un sens concret...

‘’Lorsque vous m’aurez donner la gifle que je mérite...’’ continua de plus belle Juliette, visiblement bien décidée à se voir punir ‘’J’aimerais que nous parlions encore un peu... De ce qui vous a amené a venir ici, de vos pouvoirs... J’ai vu qu’il y avait une petite fille... Une petite brune toute fluette, presque fragile... Vous savez, celle qui a été appelé par le professeur vêtu comme un candidats aux présidentielles... Je ne pensais pas que les mutants pouvaient être aussi jeunes... C’est triste...’’ conclu-t-elle finalement en baissant enfin son regard de quelques degrés...

Oui, Juliette trouvait cela triste... Savoir que des enfants aussi jeunes se devaient d’être confronté à des problèmes, somme toute d’adulte, la désolait. Selon elle, l’enfance se devait d’être une période d’insouciance, même si elle-même n’en était pas le meilleur exemple à cause de son goût assez précoce pour ce qui allait devenir par la suite un mode de vie des plus complet...
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Jeu 12 Juil 2007 - 1:09
Un ange passa dans la pièce quand Cassandre se tut. Le rapprochement soudain de Juliette prit la psychologue au dépourvu, comme c'était souvent le cas lors de contacts physiques : malgré son pouvoir, les mouvements des autres étaient souvent plus rapides que les siens. Pourtant la jeune femme n'esquissa pas de mouvement de recul, malgré un léger sursaut lorsque Juliette s'empara de sa main pour l'appliquer contre sa joue. Au-delà de leur soudaine promiscuité, Cassandre sentait un trouble, une sorte de ferveur qu'elle aurait déclenchée en la jeune fille, sans bien pouvoir cibler les mots exactes qui eurent pu en être à l'origine.

Le parfum et le souffle de Juliette sur son visage étaient autant de balises spatiales pour la non-voyante. Tout ceci pour une gifle ? L'italienne avait certes des idées bien arrêtées en pénétrant dans le bureau, mais était-ce là une raison suffisante ? Inutile de se poser la question, la réponse était évidente. Cassandre pouvait respecter une opinion, aussi diamètralement opposée à la sienne soit-elle, et c'est bel et bien pour cela que plutôt que d'imposer une idée préconçue à Juliette, elle s'était contentée de suggérer des voies alternatives, d'ouvrir des portes en apparence fermées sur le chemin de la jeune gothique. Mais dans ce désir ardent de recevoir punition, la psychologue lut une culpabilité tout aussi brûlante, un besoin vital d'expier une faute. Mais s'agissait-il bien de se faire pardonner pour ceci ?
Fidèle à sa nature indulgente et libérale, Cassandre décida instinctivement d'absoudre plutôt que de châtier. La non-voyante tourna son visage dans la direction approximative du regard de Juliette. Sa main, qu'avait posée Juliette sur sa joue, caressa la courbe soyeuse de son visage.

"Te gifler ? Mais pourquoi, Juliette ? Pour penser différemment ?" demanda Cassandre dans un souffle, l'ombre d'un sourire sur les lèvres. Malgré tout, la réaction de la jeune femme était positive. Elle arriverait peut-être à mieux vivre son exil parmi eux, et si Cassandre avait pu rendre son séjour moins douloureux, elle ne pouvait qu'en éprouver une joie sincère.

"Tu es une jeune femme réfléchie et je suis ravie que tu acceptes d'aiguiller les plus jeunes. Tu verras que la vie paraît plus belle quand on lui sourit. Quant à ton mode de vie, je pense que personne ne s'en formalisera : après tout, nous sommes tous un peu spéciaux à notre façon, à l'institut."

Cassandre laissa échapper un petit sourire en coin en reconnaissant Vayne dans les paroles de Juliette. Décidemment, chacun y allait de sa petite description personnelle selon les professeurs de l'institut. Elle avait eu le droit au playboy pour Adam, l'homme en costume de président pour Vayne... Une pensée futile, fugace, traversa son esprit : et elle ? Qu'était-elle à l'institut ? Comment la résumaient les autres ?

"Tu dois faire allusion à Vayne Malone si ma mémoire est bonne. Et la fillette dont tu parles doit être Kitty. Elle est assez jeune c'est vrai, elle a 11 ans je crois. Le gène X comme le désignent Adam et Olivier, semble avoir tendance à se déclarer à l'adolescence. Il faut croire qu'elle est précoce... La situation n'est déjà pas évidente à vivre pour un adulte, alors une enfant de cet âge... C'est pour cela que nous devons la soutenir et lui servir de repère. Mais j'ai confiance."

Cassandre fit une pause. Juliette semblait à l'aise dans le bureau et en sa présence, chose assez rare chez la plupart des élèves. Pourtant, Cassandre n'était que très peu habituée à parler d'elle-même. Il n'y aurait d'ailleurs pas grand chose à dire : la jeune femme était avant tout une fonction. Elle hésita une seconde, mais se rappela ensuite les paroles qu'elle avait elle-même prononcées devant Carrie durant la rentrée...

"Qu'aimerais-tu savoir ?" demanda-t-elle alors, prête à répondre aux interrogations de la mutante. Juliette lui avait dit ce qu'elle avait sur le coeur, à l'exception de certains détails qu'elle n'était pas encore prête à révéler. Cassandre se devait de faire honneur à la relation de confiance qui venait de s'instaurer tacitement entre elles deux.
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Jeu 12 Juil 2007 - 15:27
‘’Oui, mais je dois être la seule à dormir dans un cercueil...’’ murmura de manière presque imperceptible Juliette, lorsque Cassandre lui déclara que tous à l’institut était un peu spécial... Bien sur, la jeune gothique assumait pleinement son mode de vie diamétralement opposé à celui de la grande majorité des gens, mais elle était aussi parfaitement consciente que la vision étriqué des gens considérait toujours qu’un cercueil était associé obligatoirement à la mort et que c’était un sacrilège morbide que d’y passer ses nuits. D’ailleurs, elle se demandait bien ce que pouvait en penser ceux qui avait vu les transporteurs décharger ce dernier afin de le monter dans sa chambre à l’institut...

Au contact de la caresse de la jeune femme sur son visage, Juliette ne put s’empêcher de fermer brièvement les yeux afin d’apprécier plus intensément encore ce ressenti qui la faisait agréablement vibrer. C’était là un geste presque maternel, que la jeune gothique n’avait plus ressenti depuis bien longtemps maintenant... Et ce n’était pas la peau de chagrin que constituait sa vie amoureuse, elle aussi particulière, qui l’avait aidé à supporter ce qui était finalement un manque évident de tendresse à son égard. Juliette avait toujours pensé que vivre seule ne la dérangeait pas vraiment, mais le chaleureux contact de la paume de Cassandre lui apparut toutefois comme une chose des plus désirable... Et des plus désiré... Un soupir s’échappa alors de ses lèvres parfumé... Un soupir de satisfaction non dissimulée qui, si la psychologue avait eu connaissance de la nature des préférences sexuelles de la jeune fille, mettrait sans doute cette dernière quelque peu mal à l’aise. Mais heureusement songea Juliette, elle l’ignorait. Le compliment que Cassandre fit à Juliette toucha profondément cette dernière... Et aussi étrange que cela puisse paraître, la jeune gothique sentit qu’elle commençait à considérer la jeune femme comme une amie.. Une amie à qui parler, qui saurait l’écouter sans la juger. Cela était-il réciproque.. ? A vrai dire, Juliette s’en moquait bien... Ou plutôt, elle préférait ne pas savoir. L’illusion était toujours plus doux que la déception, et de déception la jeune gothique n’en voulait pas en cet instant présent. L’espace d’un moment, elle faillit lui avouer toute la vérité à son égard... mais elle se ravisa, alors que ses lèvres commencèrent à esquisser les prémisses de son plus terrible aveu. Pas maintenant, elle ne voulait pas déjà briser ce bonheur qui venait de s’offrir miraculeusement à elle. Paradoxalement, sa crainte de décevoir Cassandre s’en trouva décuplée. Tout cela troubla fortement Juliette, qui n’avait plus ressenti quelque chose d’aussi fort depuis plus de trois années maintenant.

Demeurant agenouillée devant la psychologue, Juliette écouta celle-ci lui parler de Vayne Malone, le futur candidats présidentiel, ainsi que de Kitty... Kitty... Le nom seyait agréablement à l’image de fragilité que la jeune gothique avait eu de la fillette. De plus, elle paraissait gentille et très timide Juliette songea alors combien cela devait être bien difficile pour elle. La jeune gothique espérait bien pouvoir l’aider, mais encore fallait-il qu’elle ne l’effraye pas de par sa nature... L’image, toujours l’image...

‘’J’espère qu’il saura bien prendre soin d’elle...’’ dit alors Juliette avec un soupçon d’interrogation dans la voix. ‘’Vous savez mademoiselle Deneos, je suis fille unique... Je ne sais pas ce que c’est que d’avoir un aîné qui prend soin de moi, ou bien encore d’avoir une cadette dont prendre soin... En fait, je ne suis même pas certaine d’en être capable pour tout vous dire. Mais ce qui est sur en tout cas, c’est que je vous promet de faire de mon mieux pour aider les plus jeunes...’’ conclu-t-elle simplement dans son aveu d’incompétence totale.

Finalement, et en dépit de son manque d’entrain du début, Juliette ne regrettait pas sa visite impromptue à la psychologue. Elle ne s’attendait finalement qu’à une banale discussion des plus anodine, et voilà qu’elle se découvrait ce qu’elle considérait être une amie... Non, plus qu’une amie en fait... Dans une pensée plus que présomptueuse, Juliette s’autorisa à considérer Cassandre comme l’archétype même d’une grande soeur dont elle n’aurait pas renier la présence à ses côtés. Audacieuse image de la jeune femme, que celle-ci ne partagerait peut-être pas... Comme à son habitude, Juliette garda tout cela pour elle. La jeune gothique avait finalement tant à donner, mais si peu de moyens et de connaissances pour le faire... Quand finalement Cassandre questionna Juliette sur ce qu’elle voulait savoir sur son compte, la jeune gothique n’hésita guère plus de quelques secondes et, de sa douce voix apaisante, elle dit :

‘’Je voudrais savoir... Je n’ai entendu parler des mutants que depuis moins d’un an à vrai dire, et seulement parce que j’ai fait des recherches suite au fait qu’une personne m’ayant vu utiliser mon pouvoir, m’avait appeler ‘’mutant’’ en me montrant du doigt comme on le ferait d’une pestiférée. Je dois d’ailleurs vous avouer que cela m’a fait drôle sur le moment, car je n’avais alors pas pensé que ce don que je possède pouvait être le fruit d’une quelconque mutation génétique... Je pensais juste avoir un don, rien de plus...’’

En repensant à ce moment et à ce qu’elle pensait alors de son pouvoir, Juliette se demanda comment elle avait pu être aussi bête. S’imaginer qu’un pouvoir comme le sien pouvait apparaître comme par magie, c’était vraiment digne d’une petite fille de quatre ans...

‘’Alors je voudrais savoir...’’ reprit Juliette ‘’Comment sont apparu vos pouvoirs... Quand cela s’est-il passé.. ? Comment votre famille à réagi.. ? Leur avez-vous seulement dit.. ? Est-ce qu’une personne vous a aidé, comme l’institut semble vouloir le faire avec nous.. ? Je voudrais aussi savoir... Depuis quand existent les mutants, et pourquoi n’en avons nous jamais entendu parler.. ?’’

Juliette s’interrompit, le temps de reprendre un souffle devenue court, puis elle enchaîna avec ce qui était finalement sa principale interrogation...

‘’Je voudrais que vous m’expliquiez tout le cheminement qui vous à conduite à vous sentir si concernée par notre devenir, nous qui ne sommes finalement que des étrangers pour vous... Je voudrais apprendre et comprendre, pour que peut-être je puisse un jour devenir... Comme vous ma demoiselle Deneos, tout simplement...’’

Cette conclusion en forme d’aveu, si ce n’est d’hommage, résumait finalement assez bien le trouble de la jeune gothique... Elle qui n’avait en fin de compte rien à quoi s’attacher, voulait tout simplement un modèle à suivre afin de faire quelque chose de sa vie devenue désormais bien compliqué...
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Jeu 12 Juil 2007 - 19:23
L'ouïe fine de Cassandre perçut le chuchotement de Juliette, mais la psychologue ne se permis aucun commentaire : qui était-elle pour juger les autres ? C'était aussi ça qui l'avait incitée à pardonner immédiatement Juliette plutôt que de lui offrir le châtiment qu'elle demandait. La jeune femme fut d'ailleurs rassurée qu'elle n'insiste pas, car son refus aurait été tout aussi persistant.
Comme bien des jeunes à l'institut, Juliette était assoiffée d'affection. L'émoi provoqué par la proximité de Cassandre en étant une preuve aussi flagrante qu'attristante : Juliette parlait de la jeunesse difficile de Kitty, mais la sienne et celle de bon nombre d'élèves de l'institut était par certains aspects comparable. Bien que Cassandre ne fut pas de nature quelqu'un de tactile, depuis son arrivée, plusieurs élèves, des filles, plus enclines à ce genre de démonstrations, avaient éprouvé le besoin de se baigner dans sa chaleur humaine, besoin que Cassandre avait tenté de combler de son mieux avec compassion, tout en sachant qu'elle ne remplacerait jamais l'affection parentale qui leur faisait défaut.

Et ce vide que Juliette tentait de combler venait apparemment de trouver exutoire, en sa nouvelle résolution. Elle semblait avoir retrouvé un souffle depuis qu'elle avait annoncé son investissement dans la vie de l'institut. C'était une bonne chose, une très bonne chose. En aidant les autres, elle s'aiderait elle-même, comme Cassandre l'avait fait avant elle...

"Je ne connais pas beaucoup Vayne, en revanche, j'ai toute confiance en Gabriel, le nouveau tuteur de Kitty. Il s'occupera d'elle, mais le soutien des autres élèves ne sera pas de trop pour assurer son équilibre." la rassura Cassandre.

"Je suis moi aussi fille unique, mais l'expérience m'a appris à m'occuper des autres. Pour toi non plus je ne me fais pas de souci : tu apprendras et tu es dans le lieu rêvé pour cela." ajouta-t-elle ensuite avec un hochement de tête, comme pour ponctuer ses propos. Cassandre prit ensuite une longue inspiration. L'histoire mutante... Sa propre histoire... C'était une longue histoire.
La non-voyante eut un sourire teinté de mélancolie. Juliette semblait maintenant la porter aux nues. Pourtant, Cassandre était loin de détenir toutes les réponses, de tout savoir, d'être infaillible comme elle aurait voulu l'être pour assurer à ces jeunes une vie meilleure. Elle n'était rien de tout cela. Elle n'était que Cassandre, une femme presque comme les autres, qui évoluait à tâton dans la vie, avec certes peut-être un peu plus de perspicacité que les autres, mais avec des faiblesses qui ne faisaient d'elle, qu'un simple être humain. Elle savait avoir profondément déçu Jessica en la matière, Jessica qui avait une confiance aveugle en elle. Elle ne referait plus la même erreur.

"Ne te méprends pas sur mon compte, Juliette. Je suis une mutante, c'est vrai. Je suis une adulte, c'est également vrai. J'essairai toujours de faire de mon mieux pour tous vous aider. Mais comme tout le monde, je ne suis pas parfaite... J'ai des faiblesses, des défauts... Je fais des erreurs aussi... Sois toi-même et tu feras des merveilles." dit-elle, avant de tourner son visage en direction du plafond, comme une grand-mère qui s'apprête à entamer un long conte au coin du feu.

"Je vais te résumer ce que je sais. Nous ne sommes pas les premiers mutants. Une première vague de mutants est apparue au siècle dernier. L'homme dont le nom figure sur la plaque de l'institut Xavier, Charles Xavier, était un mutant très puissant, un télépathe qui pouvait communier avec les esprits, en particulier ceux des mutants. Cet homme a créé le premier institut Xavier, avec la même volonté que nous. Il avait une machine, le Cerebro, qui lui permettait d'amplifier ses pouvoirs. Mais comme actuellement, le phénomène mutant ne rencontrait pas que des sympathisants. Des anti-mutants le forcèrent à utiliser sa machine pour tuer mentalement tous les mutants de la planète. Il y parvint. Ils l'obligèrent ensuite à effacer le souvenir de la mutanité des esprits du monde entier. Le pr Xavier ne survécut pas à sa tâche... C'est sûrement aussi bien ainsi. L'organisation anti-mutante à l'origine de tout ceci s'occupa de nettoyer les preuves matérielles à travers le monde entier. Voilà pourquoi la connaissance des mutants n'est réapparut qu'à la naissance de la nouvelle vague." résuma la jeune femme. Elle fit une légère pause avant de reprendre.

"Par chance, au moins un document avait échappé à la purge planétaire. Ce document... C'est Olivier qui l'a retrouvé. Il avait été écrit par un docteur mutant. C'est à partir de là, après l'apparition de ses pouvoirs qu'Olivier s'est lancé dans le projet de reconstruction de l'institut, tel que feu son prédécesseur l'avait conçu. Mais si l'oeuvre de Xavier perdure, la commission Eden s'est transmise de génération en génération... jusqu'au père d'Adam, Thadeus Zachary. Les dégâts que tu as sûrement constatés dans le jardin à ton arrivée... Ces dégâts sont dus à une attaque de la commission durant les journées portes ouvertes. Les mutants ne seront à l'abri que s'ils restent solidaires, c'est notre solidarité qui nous a permi de repousser l'attaque injustifiée. Comme tu dois t'en douter, les médias ne sont pas vraiment de notre côté..."

Elle reprit son souffle en même temps que le fil de ses pensées. Elle repoussa à nouveau une mèche qui lui chatouillait la joue, avant de répondre aux ultimes questions de Juliette.

"Quant à moi..."

Elle s'interrompit, hésitante. Avait-elle bien envie de se remémorer ces passages obscurs de son existence ? Elle avait eu tant de mal à s'en extirper, à garder la tête hors de l'eau... Elle poussa un petit soupir et se fit un bond, pour une fois sans l'aide de son pouvoir, dans le passé.

"Je devais avoir environ 13 ans quand mon pouvoir s'est déclaré. Je te rassure, j'ai toujours été aveugle. Je n'imagine pas l'état dans lequel je me serai retrouvée si j'avais perdu la vue à cause de mon pouvoir..." commença-t-elle, d'une voix lointaine. Pourtant, était-elle bien sûr que les deux ne soient pas corrélés ? Elle préférait ne pas y penser.

"J'ai commencé à dormir de moins en moins bien. Mes parents me retrouvaient debout à différents endroits de la maison. Je cauchemardais, du moins c'est ce que je croyais. Une de mes crise m'a menée hors de chez moi. Quand mes parents m'ont retrouvée, il paraît que j'étais dans les ruines de Delphes - j'habitais dans un petit village non loin du sanctuaire. Et puis... ce que j'avais vu en rêve s'est réalisé." dit-elle, se refusant à rappeler oralement la mémoire de son amie disparue.

"Mes parents n'ont jamais su la véritable raison de ces insomnies. Je ne leur en ai jamais parlé. Ils avaient déjà fait beaucoup pour m'aider à vivre mon handicap et l'accepter eux-même. Je ne voulais pas leur imposer une autre croix à porter. J'ai donc gardé tout cela pour moi. A l'époque, personne ne parlait de gène X, de mutants... Comme toi, je me croyais atteinte d'une sorte de don occulte. Je suis ensuite passée par plusieurs phases : bonheur de pouvoir voir par procuration, dépression devant les horreurs que mon pouvoir me permettait de voir... Jusqu'au jour où j'ai décidé de m'en servir plutôt que de le laisser m'imposer sa volonté. C'est là que j'ai compris que voir l'avenir laissait une chance de s'en écarter, et que les choix que l'ont fait, même les plus infimes, peuvent orienter tout un pan de l'histoire. Plus tard, j'ai rencontré Olivier et Adam lorsque j'étudiais dans leur faculté. Nous n'avions plus eu de contacts jusqu'à ce que le hasard, ou mon pouvoir, au choix, m'amène à escorter Jessica Ryder jusqu'à l'institut. Et me voilà aujourd'hui devant toi."

Elle se tourna à nouveau vers Juliette.

"Mon cheminement n'a rien de bien exceptionnel. J'ai eu beaucoup de chance comparé à d'autres." conclut-elle.
Juliette Dagon
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Jeu 12 Juil 2007 - 23:28
Voir l’avenir.. ? Juliette en resta stupéfaite...

‘’J’aurais aimé avoir un tel pouvoir...’’ dit-elle alors à Cassandre d’une voix un peu triste ‘’ Peut-être, m’aurait-il éviter bien des ennuis, contrairement au mien...’’ se lamenta-t-elle alors.

La jeune fille pensait en effet qu’avec un pouvoir comme celui de lire l’avenir, jamais elle n’aurait eu à subir un quelconque chantage... Que jamais, on n’aurait pu la filmer en train de l’utiliser... Finalement, Juliette soupira. A quoi bon se désespérer de ce qui ne sera jamais finalement... Le récit de la vie de la jeune femme lui confirma toutefois ce qu’elle pensait déjà. Cassandre était quelqu’un de bien. C’était la une chose assez rare, pour se voir honorer de la connaître. Dans une moindre mesure, Juliette se reconnut dans le récit de la non-voyante. Tout comme elle, la jeune gothique avait conserver le secret de son don par rapport à ses parents. Ce secret, en plus de sa nature gothique que sa mère réprouvait fortement, avait-il finalement amplifiait le fossé qui les séparaient depuis.. ? Juliette ne s’était jamais vraiment posé la question, mais en apprenant que Cassandre avait fait de même avec ses propres géniteurs, elle ne put s’empêcher de s’interroger.

‘’Vos parents n’ont jamais été au courant alors..’’ dit-elle timidement, craignant sans doute de se mêler de ce qui ne la regardait finalement pas le moins du monde ‘’Est-ce que... Est-ce que cela... Vous à éloigné de vos parents, dites-moi.. ? Les miens l’on appris d’une manière assez brutale, mais depuis bien longtemps déjà ma mère semblait m’en vouloir d’être devenue une gothique... Je crois qu’elle ne l’a jamais accepté... Vous savez, je suis son Kiseki... Son petit miracle à elle...’’ avoua-t-elle à Cassandre, l’air un peu bête.

Elle-même ne se considérait pas comme un miracle, même si sa naissance avait failli être aussi sa mort... Mais sa mère avait tellement désespéré d’avoir un enfant, que sans doute s’était-elle convaincue intimement du bien fondé de se surnom de Kiseki. Un poids, sans doute bien trop lourd à porter pour les frêles épaules d’une petite fille. Pourtant, sa mère ne le détestait pas, elle en avait la certitude. Mais Juliette savait que ce que cette dernière désirait de sa part, la jeune gothique ne pouvait pas lui donner... Et quelque part, elle s’en sentait légèrement coupable.

‘’ Vous êtes forte et généreuse mademoiselle Deneos...’’ poursuivit alors Juliette ‘’Et malgré ce que vous semblez penser de moi, je doute de l’être autant que vous... Je suis tellement égoïste vous savez... J’ai fait tant de choses, parfois terriblement mauvaises, rien que pour moi et ma petite vie tranquille. J’ai menti encore et encore et tant de fois, que cela en est presque devenue une seconde nature... A mon tour, je vous demande de ne pas vous méprendre sur mon compte mademoiselle... Je suis un monstre... Et ce qui m’effraye, c’est que je ne suis pas certaine d’être capable de changer un jour...’’

La respiration de la jeune gothique commença alors à s’amplifier, doucement... Ses soupirs devinrent intérieur, et peu à peu son morale retomba devant cette auto révélation de ce que son attitude romantique dissimulait si insidieusement. C’est alors qu’elle ressentit une humidité naissante au coin des yeux. Ne voulant pas gêner Cassandre avec ces larmes qu’elle sentait de plus en plus pressante, Juliette se frotta doucement les yeux tout en essayant de ne pas renifler. Ce qu’elle ne réussit que partiellement à vrai dire, tant sa prise de conscience de ce qu’elle pensait véritablement être fut intense.

‘’Vous dites qu’il y a déjà eu une première génération de mutants...’’ enchaîna alors Juliette, plus pour distraire Cassandre de son état de fragilité actuel, que pour obtenir une réelle confirmation. ‘’ Mais comment peut-on effacer toutes traces d’un groupe de gens des mémoires de plusieurs milliards d’êtres humains, après les avoir tous tué par la pensée.. ? Ce mutant, Charles Xavier... Il devait être d’une incroyable puissance, non ? était-il le plus puissant de tous les mutants de son époque.. ?’’ questionna encore Juliette afin d’assommer la jeune femme sous ses nombreuses interrogation tandis qu’elle continuait de sécher ce début de larmes difficilement contrôlable.

Lorsque Juliette réalisa enfin que le directeur adjoint était le fils de l’homme qui, visiblement en voulait aux mutants, elle ne pu s’empêcher, résultat de plusieurs années de méfiance vis-à-vis d’autrui, d’exprimer une certaine suspicion à l’encontre de Adam...

‘’Mais si monsieur Zachary est le fils de celui qui nous déteste tant, comment pouvez-vous être sûr qu’il n’est pas ici pour aider son père à nous détruire.. ? Comment pouvez-vous être sur de lui à cent pour cent.. ?’’

Il était très clair que Juliette avait vécue seule et dans le secret depuis trop longtemps... Cette méfiance était la marque d’un esprit réticent à la confiance envers une personne étrangère, et ce n’était pas son histoire avec sa petite traîtresse de brune enfantine, qui avait encourager un début de changement dans son attitude suspicieuse. La encore, c’était un travail que la jeune gothique aurait à faire... Si tant est qu’elle y arrive. Faire confiance aux gens que Juliette ne ressentait pas, c’était tellement difficile... Mais consciente de ce quelle venait de dire un peu plus tôt à Cassandre, Juliette tenta de se reprendre quelque peu... mais le mal était fait...

‘’Vous voyez...’’ soupira-t-elle alors doucement ‘’Je vous le disais, un véritable monstre...’’

Comme Cassandre l’avait déjà remarquée, Juliette avait des idées bien arrêté... Même en ce qui la concernait. Elle pensait alors avoir montrer son plus mauvais côté à la jeune femme, et cela la démoralisait encore plus de décevoir cette personne qui semblait pourtant l’apprécier. En vérité, Juliette était une personne qui ne manquait pas d’assurance, ce qui lui faisait pleinement assurer ses opinions et ses choix de vies envers et contre tous... Mais paradoxalement, et aussi étrange que celui puisse paraître, elle paraissait n’avoir que peu d’estime pour elle-même. Ceci expliquait assurément son effacement et sa discrétion chronique, ainsi que le silence dont elle faisait généralement preuve en public.

Lorsque que Juliette se sentait en position défavorable vis-à-vis de son interlocuteur, elle optait toujours de manière inconsciente mais certainement instinctive, pour une attitude de repli et de défense afin de ne pas souffrir d’un quelconque retour de manivelle. Cette fois-ci encore, et en dépit du fait qu’elle vouait une confiance certaine à Cassandre, elle ne fit pas exception à la règle.. Après tout, ne pensait-elle pas sincèrement avoir déçue la jeune femme en lui montrant son plus méprisable côté.. ?

‘’Je crois que je n’aurais pas du venir vous embêter...’’ dit alors tout simplement Juliette en baissant les yeux au sol...

Prévenir avant de subir, c’était là le mode de protection de la jeune gothique... Et ce qui la laissait finalement plongé dans sa profonde solitude en compagnie de ses seuls regrets...
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Ven 13 Juil 2007 - 0:48
Cassandre inclina légèrement la tête sur le côté, comme elle le faisait souvent, et pinça les lèvres comme si elle pesait ce que Juliette venait de dire. Après un court silence, elle répondit :

"Prends garde à ce que tu souhaites, Juliette." dit-elle avec un sourire triste. Si Cassandre avait appris à vivre avec son pouvoir, cela n'en avait pas moins été une expérience éprouvante, parfois traumatisante, et qui même à son âge, continuait de la perturber. Seul le temps lui avait permis d'apprendre à mieux gérer tout cela, mais il y avait fort à parier que bien des personnes auraient sombrées dans la folie depuis longtemps avec un pouvoir pareil. Cassandre était une sorte de survivante et sa profession n'y était peut-être pas étranger. Rien que le clivage temporel auquel elle était confrontée quotidiennement aurait de quoi destabiliser n'importe qui. Quand au contenu des visions... Mieux valait ne pas s'y attarder.

"Crois-moi, il est des choses... qu'il vaut mieux ne pas voir, ne jamais savoir. La vie n'a plus la même saveur lorsque l'on sait ce qu'il va se passer, et puis ce pouvoir a son lot de tentations auxquelles il faut savoir résister. C'est pour ça que je m'astreins à ne jamais utiliser mon pouvoir sur mon propre avenir : je préfère garder intacte le peu de surprises que je peux m'octroyer."

Si elle avait pu sauver Lydia, Ashern... Le sentiment d'impuissance et de culpabilité lors de ces échecs face au destin étaient insoutenables. Dans ces cas-là, elle aurait préféré ne rien savoir, attitude lâche mais qui l'aurait épargnée. Malgré tout, elle avait toujours pris ses responsabilités.

"Mes parents m'ont toujours crue victime de somnambulisme, ce qui n'est d'ailleurs pas faux. Mon père est mort et n'en a jamais rien su, ou alors peut-être n'en a-t-il jamais rien dit. Il est dur de vivre dans le secret : il faut être prêt à en assumer les conséquences, même s'il s'agit de regrets. En un sens, j'aurais voulu qu'il sache, mais il est parti le coeur plus léger que si je ne lui avais imposé un autre problème que celui d'éduquer une enfant aveugle. Ma mère vit toujours, chez moi en Grèce. Je n'ai jamais été très expansive, tu l'as peut-être remarqué... Toujours est-il que j'entretenais des relations assez distantes avec mes parents. Ils m'ont encouragée à devenir autonome, ce que j'ai fait assez rapidement. Du coup, j'ai pris mon indépendance plus vite qu'ils ne l'auraient imaginé. C'est plus la distance géographique qui nous a éloignés, mais il me suffit de projeter mon esprit pour voir ma mère."

Cassandre s'interrompit. Elle n'était pas mécontente de s'écarter de son histoire. L'habitude d'aider les autres, de leur parler d'eux, de résoudre leur problèmes, l'avaient détournée des conversations égocentrées pendant si longtemps, qu'elle se sentait maladroite lorsqu'elle parlait d'elle-même. Elle était passée maîtresse dans l'art d'autrui, mais était dans l'incapacité de se focaliser sur elle. Bien qu'elle tentait de faire passer son malaise, Juliette ne pouvait masquer ses sanglots contenus à l'oreille d'une aveugle. Les sens exacerbés de Cassandre étaient aussi pointus que Juliette était hypersensible.

"Allons, Juliette..." dit-elle doucement. La mutante était à fleur de peau. Un tel malaise dans une jeune fille pour qui la vie pouvait pourtant sourire... Cassandre fit alors le même geste que Jessica dans le salon. Elle tendit la main vers le visage de Juliette, laissa courir ses doigts en pianotant légèrement sous l'habitude de lire du braille pour prendre ses repères, puis sécha les larmes de la jeune fille.Trop de larmes avaient déjà été versées à l'institut dernièrement. Ce faisant, elle profita de son geste pour imprimer le visage de Juliette dans son esprit, comme elle l'avait fait à sa rencontre avec Jessica. Ses doigts lui assurèrent que Juliette n'avait rien d'un monstre. Elle avait même une plastique très agréable. Mais l'allusion de Juliette n'était certes pas destinée à son physique.

"Tout le monde est égoïste, cela ne fait pas de nous des monstres pour autant Juliette. Parfois, il faut aussi savoir faire passer son biên-être avant celui des autres. Tout est une question de dosage." répondit la jeune femme, leçon qu'elle avait toujours été incapable d'appliquer.

"Tu as déjà commencé à changé. On ne se rend que rarement compte de ses propres changements. Pourtant il y a une minute, tu m'as promis d'aider les autres, et j'ai confiance en cette Juliette entreprenante, décidée et altruiste." ajouta-t-elle d'une voix rassurante. L'égo de Juliette était si bas... Ce besoin de se rabaisser était-il motivé par un désir d'attention ? Quoi qu'il en fut, la jeune femme avait besoin de reconnaissance, et bien qu'elle semblât encore en douter, l'institut lui permettrait de s'épanouïr et peut-être de s'affranchir de cette dépendance.

"Le professeur Xavier était un télépathe puissant. Mais ce n'est pas tant la puissance qui compte que ce qu'on en fait. Quant à Adam... Je le connais certes moins bien qu'Olivier, mais il a toute ma confiance et celle de notre directeur. Comme toi et moi, Adam ne correspondait simplement pas aux attentes de son père, et je lui en sais gré. Adam est un mutant et n'a jamais adhéré aux doctrines extrêmes de son père. Je n'ai besoin d'aucune preuve, mais sache qu'il a aidé Olivier à échapper à l'emprise de son père..."

Cassandre resta interdite quelques secondes devant la dernière phrase de Juliette. Etrangement, elle avait une démarche identique à celle de Cassandre lorsqu'elle utilisait son pouvoir. Elle anticipait ce qu'elle craignait et inventait une parade, pourtant à la voir ainsi la patience de Cassandre ne connaissais pas de limite. C'était certes son travail, mais il était clair qu'un psychologue classique ne s'investissait pas tant auprès de ses "patients". Cassandre appréhendait sa profession d'une autre façon. Les élèves de l'institut n'était pas des patients anonymes, ils étaient en quelque sorte des membres de sa famille, des gens sur qui elle devait veiller, border, rassurer, enlacer, secouer parfois. Tout en elle était toujours allé contre les clichés du psy traditionnel. L'approche n'était peut-être pas spécialement plus "efficace", mais c'était le cadet de ses soucis : son approche lui ressemblait, et elle était humaine.

Enfin, elle secoua simplement la tête en signe de dénégation.

[hrp : j'ai juste rajouté une phrase, j'avais oublié la fin de mon post lol]
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Ven 13 Juil 2007 - 15:18
Les doigts hésitants mais délicats de Cassandre furent comme une caresse délicieuse au cœur troublé de Juliette. Depuis combien de temps, n’avait-elle plus été l’objet d’une telle tendresse.. ? Des mois, si ce n’était des années. Silencieusement, elle quémanda alors encore un peu plus de temps... Juste un tout petit peu plus... Ses yeux se clorent pour apprécier ce contact humain avec encore plus de justesse, et la jeune gothique se sentit soudain partir... Un court mais plaisant voyage au cœur même des sens les plus sensibles de l’âme humaine, qui redonna à Juliette un regain de moral doublé d’un incommensurable soutien qu’elle savait pouvoir retrouver auprès de ka jeune femme toute les fois qu’elle en éprouverait le besoin...

‘’ On se ressemble vous savez...’’ dit-elle finalement... ‘’Bien sur, nos histoires de vies ne sont pas semblables, mais il y a tant de similitudes quand on y pense... Vous et vos parents, moi et les miens... Pour tout vous dire mademoiselle Deneos, je ne sais si je dois trouver cela rassurant ou bien alors triste... Sans doute, est-ce un peu des deux à la fois...’’

Savoir que son mensonge, dissimulé à ses parent depuis l’apparition de ses pouvoirs il y avait de cela presque cinq ans n’était pas unique, était effectivement un soulagement pour l’esprit coupable de la jeune gothique... Mais il était vrai aussi que, à l’inverse, il était triste de s’apercevoir qu’un tel secret se répétait par delà le temps et l’espace. Que disait ce vieux proverbe français déjà.. ? ‘’Plus les temps passe, et plus les choses restent les mêmes.. ?’’ cela était très vrai en fin de compte. Juliette sourit alors... Un sourire doux mais plus lumineux qu’à l’accoutumée, adressé à Cassandre dont les yeux éteints ne purent malheureusement apprécier la beauté fragile. La jeune femme avait raison, Juliette pouvait changer... Elle changerait, elle en était certaine... Car il était hors de question pour la jeune gothique, de ressembler à tous ceux qui craignaient leur différence. Pour commencer, elle devait de nouveau s’excuser auprès de Cassandre...

‘’ Je vous demande de me pardonner une fois de plus mademoiselle Deneos...’’ dit-elle en regardant la non voyante dans les yeux qui, en dépit de toute trace de vie, n’en demeurait pas moins joli selon la jeune fille‘’ j’ai commis l’erreur de juger monsieur Zachary sur les actes de son père, tout comme les gens jugent les mutants sur leur différence... Vous me dites que vous lui faits confiance, et cela me suffit pour lui accorder la mienne...’’

Juliette pencha à son tour sa tête sur le côté et, dans un sourire à la frontière entre le sérieux et la malice, et ajouta :

‘’Vous êtes certaine de ne pas vouloir me gifler.. ? Pourtant, je le mérite grandement vous savez... allez-y, je vous promets de ne pas me dérober... Et n’hésitez pas à frapper fort...’’

Cassandre accèderait-elle à sa demande de punition cette fois-ci.. ? A vrai dire, Juliette en doutait fortement vu sa réaction à sa précédente demande. Pourtant, Si jamais elle changeait d’avis et se décidait à lui décocher une magistrale paire de gifles, la jeune gothique en serait presque contente. Elle aurait certainement très mal, mais cela aussi elle le mériterait... Puis dans un soupir indiquant que Juliette revenait dans un sérieux des plus complet, la jeune fille dit doucement :

‘’Vous savez, j’ai un peu réfléchis à ce que vous m’avez dit concernant cette première génération de mutants... Sa disparition, c’est en quelque sorte un génocide, non ? si vous avez la preuve que tous cela est vrai, que cette commission existe encore... Pourquoi ne pas porter toute cette affaire en justice... Après tout, c’est assimilable à un crime contre l’humanité, même si je ne suis pas experte en la matière. Même si les victimes n’ont été que des mutants, je ne peux imaginer que les gens s’en lavent les mains... Cela signifierait alors que leurs existences, tout ce qu’ils ont construit, ressenti avec et envers des non mutants... Que tout cela, n’avait finalement aucun sens... Non, vraiment mademoiselle Deneos... Je ne peux croire que l’humanité se lave les mains d’une telle disparition...’’

Sans être une fervente défenseuse de la justice, Juliette ne pouvait supporter l’injustice... Et dans le cas présent, celle-ci était on ne peux plus flagrante. Faire disparaître des gens, uniquement parce qu’ils étaient différents.. C’était là, une élévation de la pureté raciale qu’un célèbre dictateur du siècle dernier avait tristement élevé au rang d’un art. Mais Juliette savait que l’homme apprenait de ses erreurs afin d’aller en s’améliorant, et non... Décidément, elle ne pouvait pas imaginer que le massacre des mutants du vingtième siècle soit passé sous silence si on apportait la preuve de leur extermination.

‘’Je crois...’’ enchaîna alors Juliette dans une parole hésitante, bien consciente que ses propos mettaient en avant sa propension à faire ce qu’il fallait pour finalement survivre ‘’ Que nous ne pourrons assurer un avenir aux jeune mutant comme Kitty que si nous prenons le mal à la racine... Parfois...’’ ajouta-t-elle un accent de honte gêné dans la voix ‘’ Il faut combattre le mal par le mal...’’

Puis, Juliette garda le silence l’espace de quelques secondes, consciente du double sens de ses paroles. Certainement ne s’en doutait-elle pas, mais en commettant son premier meurtre la jeune gothique avait franchi un palier dans sa capacité à agir... Le sang appelle le sang disait-on... Ou bien encore, qui à goûté au sang ne pourra plus s’en passer, ou quelque chose dans le même genre... La jeune gothique se détestait pour ce qu’elle avait fait... Elle se détestait aussi pour ce que ses derniers propos sous-entendait... Mais si elle n’avait pas agit... S’ils n’agissaient pas... Combien encore de morts injuste, les mutants comme elle et Cassandre, devraient-ils encore supporter sans réagir de manière conséquente.. ?

Bien entendu, Juliette était encore bien jeune en dépit de sa maturité évidente... Et sans doute avait-elle une vision simple et idéalisé de la situation qui se devait très sûrement d’être bien plus compliqué qu’elle ne le supposait. Mais ce que Juliette savait, c’est qu’elle avait déjà franchi le pas interdit une fois... Et même si elle se détestait ouvertement pour cela, elle se savait capable de le franchir une fois de plus si jamais la situation le lui imposait. Mais de cela, la jeune gothique se garderait bien d’en parler à la jeune femme Sans doute, ce conflit intérieur qui la tourmentait sans qu’elle en ai vraiment conscience, aidait-il grandement à rabaisser l’estime que Juliette pouvait avoir à son égard...

Mais cela, était une réflexion que la jeune gothique ne pouvait assumer toute seule, sous peine de se voir irrémédiablement détruite pour tout le restant de son existence...
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Ven 13 Juil 2007 - 18:48
"Je pense que c'est un peu des deux. C'est rassurant de voir qu'on est pas seule dans son cas, et ça permet en plus de pouvoir se confier à des gens qui comprennent ce que tu traverses. C'est une chance que nous n'avons pas eue... Mais l'idéal serait que nous n'ayons pas à cacher notre nature par peur du rejet... J'espère que ce sera bientôt le cas." répondit-elle, une note d'espoir dans la voix.

Juliette était prompte à reconnaître ses torts, tout relatifs soient-ils. C'était une qualité qui lui permettrait de rebondir et de tendre vers la perfection, si elle existait.

"Il n'y a rien à pardonner, Juliette. J'ai moi-même fait preuve de certaines réserves à l'arrivée des nouveaux professeurs. Il faut simplement ne pas confondre prudence et méfiance. Une fois encore, tout est une question d'équilibre." professa la jeune femme avec philosophie. Elle sourit alors à la plaisanterie de Juliette. Cassandre trouvait qu'il y avait quelque chose d'assez flatteur dans le fait que quelqu'un plaisante en sa présence. Plaisanter avec quelqu'un présupposait une forme d'assurance, de confiance, et une volonté d'éveiller l'amusement chez l'autre. Juliette commençait à s'habituer à elle, et malgré ses humeurs fluctuantes, se sentaient suffisamment en confiance pour utiliser un moment d'intimité en "private joke".

"Certaine..." dit-elle quelque part près du murmure. Le jour où Cassandre lèverait la main sur quelqu'un, et à plus forte raison sur un élève sous sa responsabilité, n'était pas près d'arriver.

"Tu sais, l'humanité n'a pas vraiment eu le choix. C'est un lavage de cerveau qu'elle a subi. Maintenant, il faut l'éduquer à nouveau à s'ouvrir au genre mutant, et ça ne sera pas facile. Nous devons reprendre le travail de Charles Xavier à son point de départ. C'était un pacifiste, et nous trahirions son oeuvre en agissant autrement. Nous avons certes été contraints à intervenir au Camp Labrador, car la situation était intolérable, mais nous l'avons fait d'une certaine mannière... Et en aucun cas elle ne s'est apparentée à une vendetta, malgré les pertes douloureuses que nous avons subies. Car agir ainsi nous ferait ressembler à nos détracteurs. Nous avons rendu public les agissements perpétrés au Camp Labrador, nos preuves ont été remontées par la presse et je t'accorde que ce ne sera pas suffisant à faire régner la justice pour tous, mais c'est un commencement..."

La jeune femme sourit à nouveau. Après tout, ce n'était pas plus mal que Juliette, si idéaliste ait intégré les JustiX.

"Je pense que ton équipe t'ira bien en fin de compte..."

Mais son visage retrouva bien vite son expression grave, qui la faisait ressembler aux statues de marbres de son pays.

"Combattre le mal par le mal... Ce sont là des mots dangereux, Juliette. La vengeance, la guerre, la haine, tout ça ne guérit pas les coeurs, ne ramène pas les disparus, ne répare pas les injustices... Bien au contraire."

Elle leva à nouveau le visage vers le plafond. Juliette était une jeune femme cultivée, peut-être comprendrait-elle mieux son message :

" "Je suis de ceux qui aiment, pas de ceux qui haïssent." Cette phrase te dira peut-être quelque chose. Il ne faut pas haïr ceux qui nous haïssent. C'est entrer dans un cercle vicieux dont personne ne sortira jamais. La plupart des gens ont simplement peur pour leur vie et pour celle de leurs proches. Bien sûr, il y a également du racisme et de l'eugénisme derrière tout ça... Mais on ne peut pas se permettre de juger les autres pour leurs peurs ancestrales, car ce serait précisémment se placer au-dessus du reste de l'humanité."
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Ven 13 Juil 2007 - 22:36
D’un hochement de tête accompagné d’un ‘’hum...’’, Juliette approuva les paroles de Cassandre concernant le fait de pouvoir se confier. En effet, si la jeune fille avait eu quelqu’un comme la jeune femme à l’époque de son adolescence et de la découverte de ses pouvoirs... Mais comme le soulignait cette dernière, toute deux n’avaient pas eu cette chance...

‘’Finalement...’’ dit Juliette, visiblement convaincue par la jeune femme ‘’ peut-être que cet institut est une bonne chose en fin de compte... S’il peut nous permettre, à nous les anciens d’éviter aux plus jeunes les écueils que nous avons, la plupart du temps du subir, alors c’est une bonne chose... Les difficultés semblent toujours moins insurmontable lorsque l’on n’est pas seul...’’ Conclu-t-elle dans un souffle.

C’était la une parole bien étonnante dans la bouche de la jeune gothique, elle qui avait prit l’habitude de ne vivre que pour elle. Il était vrai, que c’était tout autant un choix personnel, qu’imposé par la situation qui avait été la sienne. Mais ici, dans cet institut pour mutant, se dissimuler derrière une apparence de normalité n’était certes plus de mise, Juliette commençait, lentement mais sûrement, à assimiler cette pensée pourtant simple à comprendre, tout autant qu’elle était difficile à mettre en pratique... Tout au moins, pour elle. Cassandre avait apparemment compris la taquinerie sous-jacente à l’interrogation de la gothique, concernant sa punition. Celle-ci en fut ravie... Non pas qu’elle regrettait son offre de se voir gifler par la main délicate de la jeune femme, mais comme elle paraissait tellement sérieuse, tellement... Oui... Tellement sage, le mot n’était pas trop fort, Juliette craignait que le sens de l’humour lui fasse un tout petit peu défaut. Mais à son grand soulagement, elle avait tort. Cassandre était quelqu’un de sage, bien plus que la jeune gothique ne le serait sans doute jamais et, ce qui ne gâtait rien, elle était sympathiquement très accessible si on osait aller au-delà de cette aura de mystère dans laquelle Cassandre, consciemment ou non, semblait baigner. Juliette aimait les sourires de la jeune femme... Ses trop rares sourires, songea-t-elle avec une certaine mélancolie dont était coutumière la jeune gothique.

Il avait des gens qui, de par leur seule présence, ou bien encore de par leurs mots et leurs attitudes, vous réconfortait comme nul autre au monde. Ces êtres, sans que l’on puisse se l’expliquer, était semblable à un baume qui recouvrait votre cœur de ses bienfaits curatifs... Maintenant, Juliette n’en doutait plus une seule seconde... Cassandre était l’une de ces personnes d’exceptions, même si l’intéressée nierait fortement cet état de fait si elle le lui disait... Et elle, la gothique romantique qui n’avait finalement aucune attache si ce n’était celle, somme toute obligatoire de par le droit divin de la génétique, de ses parents, venait de s’en découvrir une bien à elle. Non pas une attache que la vie vous impose comme un professeur ou bien encore un employeur, mais bel et bien une attache que la destinée, ou tout autre chose semblable, avait placé sur son chemin... Et dire que la jeune gothique avait hésité à rendre visite à la psychologue... Intérieurement, elle se congratula d’avoir voulu prendre les devants...

Lorsque Cassandre évoqua le bien-fondé de la présence de Juliette parmi les JustiX, celle-ci ne pu s’empêcher de rosir légèrement, ce qui colora doucement ses joues bien trop claires tout en leur donnant une chaleur un peu plus élevé que la moyenne. La jeune gothique avait-elle l’air si éprise de justice.. ? Pourtant, il ne lui semblait pas...

‘’Je le crois aussi...’’ avoua-t-elle tout de même dans le secret du bureau de la psychologue ‘’Les autres élèves ont l’ai plutôt sympathique, même si je trouve certains, dont Noémie, bien trop jeune... A son âge, elle ne devrait penser qu’à son adolescence et non pas à survivre dans un monde qui la craint... Ou peut-être, est-ce moi qui suis trop âgée.. ?’’ s’interrogea alors Juliette un doigt pointé devant ses lèvres et le regard en l’air, devant sa condescendance toute maternelle envers ses plus jeunes coéquipiers.

Un soupir franchit alors ses lèvres, qui vint doucement s’écraser contre son doigt. Le rôle de la petite maman ne semblait pas être un costume à sa taille, et pourtant... *Bah... Qu’est-ce que je vais imaginer là...* songea alors la jeune gothique en son for intérieur. Abandonnant son attitude réfléchit que le penseur de Rodin lui-même n’aurait sans doute pas renié, Juliette se rapprocha alors de Cassandre et ses lèvres touchèrent presque la tempe de la jeune femme...

‘’Vous savez quoi...’’ lui murmura-t-elle presque au creux de l’oreille ‘’Ne lui répétez surtout pas, mais mademoiselle Marcin m’effraye un tout petit peu...’’ termina Juliette avant de reprendre sa position initiale devant la jeune femme.

‘’Sans compter, que je crois que nous nous sommes un peu brouillé après l’entraînement...’’ poursuivit-elle d’une voix partagée entre le doute et la constatation.

La aussi, c’était un fait établi... Juliette admettait l’autorité, mais lorsqu’elle pensait avoir sérieusement raison, cette même autorité se trouvait face à un mur qui bloquait toutes tentatives de la convertir à la vision de ladite autorité. Juliette était-elle une jeune femme bornée.. ? Non, bien sur que non... Elle était juste... Comment dire.. Oui, voilà... Juliette était tout simplement quelqu’un de persévérant, tout bonnement ! Mais très rapidement, ce petit affrontement verbal entre la jeune gothique et son nouveau (et terrifiant !) professeur, s’évanouit de son esprit. Il n’était nul besoin de s’appesantir sur le sujet, puisqu’elle savait avoir raison... Elle décida plutôt de rebondir sur les propos de Cassandre concernant ses tendancieux propos sur les éventuelles futures actions à accomplir pour la sécurité des mutants.

‘’C’est difficile vous savez... je sais que la violence entraîne la violence, et que ce n’est pas faire preuve d’une grande intelligence que d’en user. Mais comment faire autrement, lorsque ceux qui vous font face ne s’expriment que par ce biais.. ?’’

C’est alors qu’après l’avoir mise en garde contre la dangerosité des propos que Juliette venait de prononcé, Cassandre cita une réplique qui éveilla la curiosité de la jeune gothique. Elle se mit alors à chercher ou elle avait bien pu entendre cette dernière, et au bout de quelques secondes son visage sembla s’illuminer doucement...

’’ C’est Antigone, n’est-ce pas mademoiselle Deneos.. ?’’ osa-t-elle alors, pas vraiment sur de son propos. ‘’Les dramaturge de la Grèce antique tel que Sophocle avaient certes un incontestable talent pour retranscrire la réalité de la vie dans leurs tragédies., tragédies qui d’ailleurs témoignent avec brio de l’intemporalité de certaines choses, mais... A ma grande honte, je dois bien avouer que je ne suis pas certaine d’être en mesure de tendre l’autre joue comme Antigone l’a elle-même fait.’’

Juliette soupira lascivement, consciente de la difficulté que représentait la comparaison avec l’une de ces œuvres majeures qui avait réussi à traverser les millénaires à contrario de bien d’autres choses...

‘’Entendons nous bien mademoiselle... Antigone à eu un courage incroyable... Braver ainsi l’autorité de son oncle alors qu’elle savait risquer à coup sûr la mort, c’est une attitude des plus noble, je le reconnais et je la respecte à sa juste valeur. Mais... Ne pas avoir de ressentiment envers ceux qui nous veulent du mal, c’est tellement difficile en fin de compte... Ne pas employer les mêmes armes qu’eux, surtout dans notre situation, n’est-ce pas finalement se mettre en position de faiblesse.. ?’’

Si Cassandre avait pu voir le visage de Juliette qui lui faisait de nouveau face, la jeune femme y aurait vu un sourire légèrement désabusé...

‘’Même si je suis encore loin d’avoir votre maturité et votre sagesse mademoiselle Deneos, la vie m’a déjà cruellement appris que les faibles ne survivaient pas... C’est triste, mais... C’est la réalité du monde dans lequel nous vivons...’’

Bien qu’elle pensait avoir raison, tout au moins sur le fond, Juliette avait la désagréable impression de faire la leçon à Cassandre. Ce n’était absolument pas son but, mais la jeune gothique était finalement une passionnée qui, parfois, se laissait aller à des débordements dont elle ne mesurait pas toujours l’étendue...
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Sam 14 Juil 2007 - 16:16
Juliette semblait s'ouvrir aux points positifs apportés par l'institut. Cassandre ne put que s'en réjouïr : la jeune femme était réceptive à ses opinions, et ne se fermait pas à sa propre vision. Malgré les reproches dont elle s'accablait, elle faisait preuve d'ouverture d'esprit. Cassandre nota cependant que Juliette parlait des autres élèves, notament les plus jeunes, avec une certaine distance, comme un observateur extérieur.

"C'est juste..." répondit la jeune femme, pour qui la solidarité était une notion primordiale. C'était sur cette base qu'elle avait conçu les NeXus, et elle espérait que ses élèves se retrouvent dans cet idéal.

"Selon moi, personne ne devrait être confronté à cela, pas même un octogénaire... Malgré tout, nous devons nous adapter à la conjecture actuelle..."

Une fois encore, Juliette s'affranchit de sa frontière personnelle. Cassandre se pencha légèrement sur le côté pour prêter oreille à la jeune fille.
Cassandre et elle étaient seules dans la pièce, pourtant Juliette avait semblé étouffer l'avoeu sur son professeur. Le secret professionnel voulait que leur conversation demeurre strictement confidentielle, mais il était clair que même sans cela, la jeune femme n'aurait jamais trahi la confiance de la jeune gothique. Etrangement, l'arrivée de Carrie à l'institut semblait avoir jeté un froid sur les élèves. Cassandre même n'y avait pas été indifférente. Elles avaient d'ailleurs eu un échange houleux, mais Olivier ne l'avait certainement pas choisie pour rien. Son orientation professionnelle avait peut-être orienté son attitude froide et rigide. Pourtant, les excuses que Carrie lui avait rapidement données dénotaient une âme sensible et réceptive à l'introspection.

"Je n'ai rencontré ton professeur que ce matin, je ne me prononcerai donc pas à titre personnel. Je pense qu'il s'agit de quelqu'un de bien, sévère mais juste. Les méthodes d'enseignement diffèrent selon les professeurs. Nous n'avons d'ailleurs pas été formés en la matière. Ne porte pas de jugement hâtif sur Melle Marcin : pour nous tous, cette situation est également nouvelle, nous devons nous habituer et apprendre à répondre à vos besoins. Quoi qu'il en soit, je pense qu'en cas de problème, la seule solution est le dialogue, en particulier avec ton professeur référent."

Elle se redressa. Comme elle l'avait préssentit, Juliette avait immédiatement comprit sa référence dramatique. La jeune femme n'était pas mécontente de trouver quelqu'un avec qui parler philosophie, théatre et autres formes d'art. C'était une facette de sa personnalité qui n'était que très rarement sollicitée par sa profession, à part peut-être de vagues réminiscences de diverses branches de la philosophie mondiale.

"En effet, il s'agit bien d'Antigone. Je savais que tu connaitrais. Je ne pense pas que cela soit se mettre en position de faiblesse.... Ca n'engage que moi, mais je conçois le pardon comme l'une des plus grandes démonstrations de pouvoir. Enfin, ça n'engage que moi et le roi Salomon." releva-t-elle avec humour. Elle arqua légèrement un sourcil, prenant soudainement conscience d'un détail.

"Mais dis-moi... Tu semblais nettement moins encline à prendre les armes il y a de cela quelques minutes..." releva-t-elle avec un sourire en coin.
Juliette Dagon
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Sam 14 Juil 2007 - 21:47
Spoiler:

Juliette ne pouvait qu’approuver la pertinente remarque de Cassandre... En effet, même si l’institut se focalisait sur les jeunes mutants, une habitude certainement inhérente à la nature humaine qui avait la fâcheuse tendance à placer tous ses espoirs dans la génération à venir, il ne fallait pas en oublier pour autant la précédente génération. Cassandre avait environ une dizaine d’années de plus que la jeune gothique, bien qu’elle n’en paraissait n’en posséder guère plus de cinq, et pourtant elle était aussi une mutante... Tout comme Adam Zachary, et sans doute tous les autres adultes de l’institut. Cela signifiait, sans l’autre d’un doute, que la résurgence des mutants, puisque de réapparition il fallait bien parler, ne datait pas de ces dernières années en dépit du fait que les médias ne commençaient seulement qu’à en parler. Juliette s’imagina alors tous ces gens qui s’était découvert tout comme elle un don hors du commun, et qui avaient passé leur vie toute entière sans jamais apprendre la véritable nature de leur être. Cassandre avait parlé d’octogénaire dans sa remarque, existait-il des mutants aussi âgés.. ? Peut-être l’ignoraient-ils, mais les premiers mutants étaient peut-être réapparu quelques années seulement après le génocide de la première génération. Après tout, il suffisait d’une seule naissance et tant d’enfants voyaient le jour en une seule journée... Juliette poussa un soupir las... Juliette aimait les soupirs las...

‘’Et si nous n’avions jamais réellement disparu mademoiselle Deneos.. ?’’ interrogea-t-elle alors Cassandre avec son esprit réfléchit et monstrueusement logique ‘’ Qui peux dire si le professeur Xavier n’a pas éliminer que les mutants déjà nés.. ? Peut-être bien que les foetus échappaient à son assaut... Et même si ce ne fut pas le cas, qui peux dire si d’autres mutants n’ont pas été conçus quelques mois plus tard.. ? Si cela se trouve, nous n’avons disparu de la surface de la Terre que le temps d’un battement de cil au niveau de l’univers... Peut-être que au cours de ce siècle passé, nous nous sommes tout simplement assoupis au creux de l’ignorance de notre propre nature... J’imagine que c’est possible, n’est-ce pas mademoiselle.. ?’’

Oui, oui... Juliette en était de plus en plus persuadée au fil des secondes qui s’égrenaient. Son raisonnement devait être viable, il ne pouvait en être autrement sinon cela serait des plus illogique selon elle. Après tout, pourquoi les mutants auraient-ils cessé de venir au monde, simplement parce que leurs aînés avaient été effacés de la surface du globe.. ? Même si Juliette n’avait jamais été la plus douée en cours de biologie et d’histoire naturelle, il y avait toutefois une chose qu’elle avait retenu... Une phrase prononcé par l’un de ses professeurs, et qui disait que rien ne stoppait l’évolution d’une espèce... Que la nature trouvait toujours un chemin pour continuer à avancer, encore et encore... Sans trop savoir pourquoi, cette phrase avait profondément marqué la jeune gothique. Peut-être était-ce uniquement parce qu’elle était merveilleusement vraie dans sa simplicité.

‘’ C’est dommage...’’ enchaîna alors Juliette l’air songeur ‘’Si nous avions cette machine que vous avez appelé cerebro, nous pourrions certainement savoir combien de mutants existe dans le monde, et ou ils se trouvent... Mais si monsieur Fleury n’a retrouvé en tout et pour tout qu’un seul ouvrage sur les mutants...’’ conclu la jeune gothique...

Il était vrai que c’était dommage... Mais sans doute était-ce aussi préférable, car sinon Juliette dans son emportement passionné, aurait très certainement transformé l’institut en un refuge pour tous les mutants du monde entier. Ce qui bien évidemment s’avèrerait impossible. Lorsque Cassandre demanda à la jeune gothique de se montrer patiente à l’égard de son professeur référent et de ne pas la juger avant de mieux la connaître, celle-ci pouffa légèrement de rire. Non pas qu’elle se moqua de la demande de la jeune femme, mais cette dernière lui semblait tellement inutile en fin de compte... Juliette avait du caractère, elle était persévérante.. Très persévérante même... Mais s’il y avait bien une chose qu’elle n’était pas, c’était bien rancunière.

‘’Ne vous en faites pas...’’ dit-elle simplement à Cassandre afin de la rassurer ‘’Même si je n’en ai pas l’air, j’ai mon petit caractère vous savez... Alors forcément, je risque de souvent me confronter à mademoiselle Marcin. Mais ne vous en faites pas mademoiselle Deneos, Je suis suffisamment raisonnable pour ne pas lui tourner le dos si elle vient me voir afin de dissiper le moindre problème qu’il pourrait y avoir entre nous. Mais il risque d’y avoir beaucoup d’étincelles, vu combien elle semble apte à la sévérité et à l’intransigeance... Et comme vous devez sans doute le savoir, l’autorité contraignante et les gothiques, cela n’a jamais fait bon ménage...’’ conclu-t-elle alors dans un clin d’oeil amusé, bien que Cassandre ne puisse le voir.

Juliette se sentait visiblement tellement à l’aise en compagnie de la jeune femme, qu’elle en oubliait parfois qu’elle était aveugle. A ses yeux, Cassandre était... Cassandre, tout simplement ! Bien que la jeune gothique ne le remarqua pas, elle avait avancé l’idée que Carrie vienne la voir en cas de conflits sérieux mais absolument pas l’inverse. C’était dire, combien la jeune gothique était sur de son fait concernant les responsabilités de ces futures empoignades verbales entre elle et son professeur référent. Il fallait bien dire que Juliette savait que si conflits il devait y avoir à l’avenir, elle n’en serait jamais l’instigatrice. Après tout, Juliette n’était pas vraiment contre l’autorité, mais simplement il ne fallait pas que celle-ci s’exerce plus particulièrement à son encontre. Etait-ce trop demander.. ? Aux yeux de la jeune gothique, absolument pas. Sans compter que si Carrie voulait exercer une quelconque autorité renforcée, elle avait cinq autres élèves pour cela et sans doute accepteraient-il mieux que la jeune fille de se voir rabrouer.

‘’Mais tranquillisez-vous mademoiselle Deneos...’’ poursuivit-elle ‘’J’ai appris à me plier aux règles de la société avec mes parents... Vu leur position sociale, je ne pouvais de toute manière, pas faire autrement.’’ Avoua encore Juliette, plus par dépit que par réelle envie.

Au moins, ses parents lui avaient-il appris les us et coutumes utile en société, ce qui assurément permettait à la jeune gothique de ne pas être dépaysé dans les sphères les plus guindés de la société. Pour ce qui était d’apprécier, c’était sans doute une toute autre histoire... Mais pour Juliette, tout savoir était bon à prendre, même le plus rébarbatif. Au moment ou Cassandre confirma, à la jeune gothique le bien-fondé de sa réponse concernant la citation qu’elle avait évoqué un peu plus tôt, Juliette se sentit comme une enfant à qui on venait de donner un bon point pour avoir bien répondu. C’était certes une réaction bien sotte pour une grande jeune fille de dix-neuf ans, mais Cassandre lui faisait un tel effet sur le plan émotionnel que chacun de ses propos positif à son encontre lui procurait un réel plaisir intérieur. Toutefois, Juliette ne put s’empêcher de taquiner à son tour la jeune femme, quand celle-ci nomma le roi Salomon comme une référence concernant le pardon...

‘’Vous pensez qu’il est bien raisonnable de citer en exemple un roi qui a voulu couper un enfant en deux mademoiselle Deneos.. ?’’ interrogea-t-elle alors Cassandre d’un air un peu trop innocent pour être réellement sérieux.

Bien entendu, Juliette connaissait la raison de cette décision prise par le roi Salomon, et qui pouvait paraître bien cruel à qui n’aimait pas s’aventurer au-delà des apparences. Juliette était d’accord sur le fait que, pour son époque plutôt rétrograde en matière de justice, le souverain s’était révélé juste et audacieux dans sa manière de régler les conflits. Les prémices d’une justice juste et équitable songea alors Juliette, bien fortement consciente que cette utopie était loin d’être totalement effective à sa propre époque.

‘’Savoir pardonner à ses ennemis, quels qu’ils soient, est une grande preuve de noblesse et d’humanité, il est vrai... Mais il faut aussi savoir garder raison mademoiselle... Car un pardon donné trop aisément peut vous conduire à la mort... Sans doute dois-je vous paraître bien sévère à mon tour, mais ceux à qui vous pardonnez n’ont peut-être pas autant de noblesse en eux que vous pourriez vous-même en avoir... Mais je suis d’accord avec vous cela dit... Tout est une question d’équilibre... Je me demande simplement si je suis réellement capable de trouver cet équilibre, qui semble vous venir avec autant d’aisance...

La dernière partie du petit discours de Juliette avait été prononcé avec une imperceptible baisse de tonalité lors de ses derniers mots. Une fois de plus, Juliette réalisait sans doute inconsciemment qu’elle se rabaissait de nouveau devant la jeune femme avec qui, elle le savait, elle ne pouvait en aucun cas rivaliser. Sans se l’avouer, ni à elle-même, ni à Cassandre, Juliette aspirait sans doute à ressembler à la non-voyante qui, à ses yeux, était finalement se qui se rapprochait le plus de la perfection humaine. Pourtant, la dernière remarque de Cassandre à propos de sa virulence à utiliser la violence contre leurs détracteurs assombri le visage de la jeune gothique. Son sourire disparut aussi rapidement qu’une éclipse solaire, et son regard se perdit sur la main de la jeune femme que Juliette empoigna délicatement afin de la manipuler sans réel but. Elle garda le silence durant un long moment, faisant jouer ses doigts sur la main emprisonné de Cassandre qui acceptait visiblement de subir ce harcèlement tactile bien doux...

‘’Comme je vous l’ai dit mademoiselle Deneos, je suis une gothique, une gothique de mouvance romantique plus précisément...’’ commença-t-elle finalement ‘’ Mais même pour les gothiques de notre époque, je reste une curiosité. Je trouve que la notion de romantisme a été pervertie par une société de plus en plus avide d’empressement et du besoin dévorant d’avoir tout et tout de suite... Les gothiques romantiques de notre époque n’échappe malheureusement pas à cette constatation, et je ne refuses obstinément à accepter cette état de fait qui ne me ressemble pas. C’est pourquoi, j’ai opté pour la notion de romantisme émanant du dix-neuvième siècle, habitudes vestimentaires comprise même si je reconnais bien volontiers y ajouter une touche de modernisme, et qui me correspond bien mieux. Mais tout cela ne vous intéresse certainement pas, alors je vais aller droit au but : Je suis une étrangeté anachronique, que ce soit pour les gothiques actuels ou bien pour les gens dits ‘’normaux’’ comme vous et les autres personne présentes dans l’institut. C’est pourquoi, on s’imagine souvent que je vis dans mon petit univers archaïque à moi, ignorante du monde actuel et de son histoire...’’

Un soupir échappa à Juliette. Un soupir quelque peu douloureux et rare devant une personne, qui témoignait avec une certaine profondeur du mal-être de la jeune gothique qui, en fin de compte, ne pouvait se reconnaître dans aucun des deux mondes dans lesquels elle vivait. Elle était une sorte d’apatride oscillant de l’un à l’autre, sachant pertinemment ne jamais pouvoir se poser définitivement dans l’un ou l’autre de ces mondes qui ne voyait en elle qu’une chose n’ayant pas sa place en leur sein.

‘’Même si c’est sans doute l’impression que je donne...’’ poursuivit-elle enfin tout en continuant de triturer la main de Cassandre afin de, sans doute, se donner une certaine contenance ‘’ J’ai parfaitement conscience de ce qui m’entoure. Le monde est beau, il est vrai... Mais l’histoire témoigne pourtant de bien des horreurs qui ont façonné ce dernier pour en faire ce qu’il est devenu. Même si nous avons atteint un degré de civilisation ou toutes les notions de pardon et de noblesse dont nous parlons semblent prédominer sur les plus mauvais instincts de l’homme, le mal reste présent à la lisière de cette civilisation qui remplit de fierté les plus égocentrique d’entre nous... Tout cela pour vous dire mademoiselle Deneos, que la violence à jalonné notre histoire depuis le tout début de son aventure, et que même si les justes ont été assez honorable pour demeurer fidèles à leurs idéaux de pardon et de non violence envers et contre tout, cela ne les à jamais empêché de finir écraser froidement sous le talons des barbares.’’

Juliette releva doucement les yeux vers Cassandre et poursuivit...

‘’Dites moi... Qu’est-ce qui empêcherait cette commission dont vous m’avez parler, de retrouver un autre télépathe tout aussi puissant que Charles Xavier et de réitérer l’acte commis il y a de cela une centaine d’années.. ? En sachant cela, en connaissant le risque potentiel que cela engendre pour nous, comment pouvez-vous demeurer aussi calme et sereine, et prêcher le non recours à la violence en écho à la barbarie dont ces gens font preuve... Vous me l’avez dit vous-même, ils sont venu vous attaquer jusqu’ici, alors que cet institut est supposé être là uniquement pour servir à l’apprentissage des mutants et de leurs pouvoirs...’’

Stoppant momentanément sa diatribe venu du cœur, Juliette enserra cette fois-ci la main de Cassandre et la porta lentement à ses lèvres. Ces dernières caressèrent les doigts fins et chaud de la jeune femme, avant que Juliette ne reprenne la parole...

‘’Ces personnes que nous avons enterrés hier... Ne pensez-vous pas qu’elle ne devrait être suivi d’aucune autre.. ? Bien sur, je respecte votre manière d’appréhender ceux qui nous craignent au point de franchir le pas qui mène à la violence sans borne. C’est noble et généreux, mais je pense vraiment que nous ne serons pas accepter et sauvé, que par le biais des idées. Ces dernières sont comme les fleurs mademoiselle Deneos... Pour grandir et s’épanouir, il leur faut un terrain fertile et débarrassé de toutes mauvaises herbes... C’est là, le travail du jardinier. Un travail ingrat et peu glorieux, mais... Il faut bien quelqu’un pour le faire, si l’on veux que s’épanouissent en toute sécurité les jeunes pousses...’’

Dans un discours rempli de sous-entendus, Juliette disait ouvertement ce qu’elle n’osait avouer avec les mots véritables. Le faire l’obligerait sans doute à considérer son geste passé avec toute la froideur et la détermination dont elle avait fait preuve, et qu’elle essayait depuis de dissimuler sous le couvert de la protection de son existence et de celle de ses parents. Pour elle, son acte avait été motivé par une juste cause... Elle voulait y croire, pour ne pas affronter toute l’horreur de son acte...

‘’Je ne suis pas une adepte de la violence, ne vous méprenez pas mademoiselle... Bien au contraire...’’ dit-elle encore dans un accent presque désespéré, de justification pour ses propos clairement empreint de violence ‘’Mais oublier l’histoire, ou ne pas en tenir compte, c’est se condamner à la voir se répéter...’’

Ainsi parlait Juliette... Avec ses doutes, ses contradictions, ses peurs inconscientes... Et, sans aucun doute possible, sa grande naïveté qui lui faisait posséder toutes les vérités du haut de ses dix-neuf printemps...
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Dim 15 Juil 2007 - 17:12
Spoiler:

Casssandre resta silencieuse un moment, la mine pensive. Lorsqu'elle reprit la parole, c'était en ces mots :

"Par chance, le professeur Xavier ne pouvait nuire qu'aux mutants dont le gène X s'était déclaré. Cependant, les survivants de cette hécatombe furent ensuite éliminés par les Escadrons de la Mort, une branche de la Commission Eden. Ce sont également eux qui ont purgé tous les documents faisant mention des mutants.

Cérébro ou pas, seul un télépathe extrêmement puissant et expérimenté pourrait réussir un tel tour de force, d'autant que seuls seraient repérés les mutants "actifs". Actuellement, je dirais que la télépathe la plus puissante recensée se trouve parmi nous, à l'institut, et elle est loin d'être prête à un telle opération... De plus il est peut-être plus prudent que personne ne sache précisemment à combien s'élève la population mutante et sa localisation... De telles informations pourraient se révéler à double-tranchant si elles tombaient en de mauvaises mains.

Concernant ton professeur, n'oublie pas qu'un dialogue s'établit dans les deux sens. Tu n'es pas forcée d'attendre qu'elle vienne te parler pour voiser ce qui te tracasse comme tu le fais avec moi. Les autres professeurs sont tout aussi qualifiés que moi à écouter et comprendre. Et puis... Il y a des fois où les gens ne se rendent pas compte des problèmes, pour diverses raison. Une tension qui te semblerait évidente ne le sera pas forcément pour ton interlocuteur. C'est pour cela que le dialogue est le meilleur moyen de solutionner tout ceci."

Elle eut un sourire fugace à la boutade de Juliette.

"Le roi Salomon était quelqu'un de rusé et de perspicace. Les voies détournées sont parfois le moyen le plus sûr d'arriver à destination."

Son visage prit une expression plus sérieuse.

"Nous n'oublions pas l'Histoire. Je suis bien placée pour remettre les choses à leur place en la matière. Seulement si les horreurs perpétrées de tout temps dans le monde perdurent, il est clair que l'Humanité serait décimée si personne ne raisonnait comme je le fais. Peut-être la Terre n'existerait-elle déjà plus. Tu parles d'événements affreux, de doctrines extrêmes, mais ta résolution tend elle-même vers le radicalisme. Mettons que durant la seconde guerre mondiale, les Alliés aient voulus se venger des puissances de l'Axe... Ou encore que les Japonais aient envoyé la bombe atomatique aux Etats-Unis ? Où s'arrêterait cette escalade vers la violence, le meutre, la destruction. C'est là le gros dilemme de l'Humanité : trouver l'équilibre. Ta métaphore est pertinente en un sens, si l'on suit une logique autodestructrice. Des cendres d'une tabula rasa peut renaître la vie, comme des ruines de l'institut première génération s'élève aujourd'hui l'Institut Xavier. Mais je pense que sans le mal, nous n'aurions aucune notion du bien. La vie est ainsi faite que le bien et le mal, le malheur et le bonheur se donne sans cesse la réplique dans une sorte d'équilibre symbiotique. Le mal par le mal reviendrait à briser cet équilibre, certes précaire, mais qui a assuré à l'Humanité son existence, envers et contre toutes les horreurs qui ont pu la frapper."

Jusqu'ici, Cassandre, perdue dans ses réflexions et ses quelques incursions dans le passé, n'avait noté les attentions de Juliette qu'avec un détachement purement sensoriel. Ce n'est que lorsqu'elle sentit le contact, pour le moins intime des lèvres de Juliette qu'elle cligna une fois des yeux, comme si elle était tirée d'un rêve. Juliette semblait avoir pris une telle confiance en elle qu'elle outrepassait la relation professeur/élève. Cassandre était certes à son écoute entière, mais son professionalisme reprit un instant le dessus. Retirant doucement mais avec une certaine assurance sa main de la prise de Juliette, elle se leva de son coussin.

"Juliette... Je peux être ton amie, ta confidente. Non, en fait je suis ton amie, ta confidente... Mais je suis également ton professeur. Je puis t'offrir tout mon soutien, mais il est des choses que je ne peux pas t'offrir..." dit-elle avec son éternelle douceur. Elle réalisa que se lever lui avait fait du bien. Elle ne savait combien de temps s'était écoulé depuis le début de leur conversation, mais ses jambes fourbues se rappelèrent à son bon souvenir. Elle tourna inconsciemment la tête vers la cloison qui séparait son bureau de ceux d'Adam et Olivier, comme si elle voyait à travers les murs.

"Olivier est dans son bureau." dit-elle après un cours instant.

"Il est bien plus au fait des affaires mutantes que moi, peut-être pourra-t-il plus t'éclairer que moi sur la question mutante, et puis ça te donnerait une occasion de faire officiellement sa connaissance." dit-elle.
Juliette Dagon
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Dim 15 Juil 2007 - 22:35
Spoiler:

Sans un mot, Juliette écouta Cassandre. Elle écoutait la jeune femme, mais surtout elle entendait avec quelle déconcertante facilité cette dernière contrariait chacun de ses propos, dont certains étaient très ouvertement agressif dans leur nature plus que dans leur expression. Juliette eut alors l’impression que toute sa pensée concernant les évènement mutants, passé et à venir, n’étaient plus que fumée se dispersant aux quatre vents, tant la psychologue tranchait net dans les pensées émises par la jeune gothique qui était pourtant si sur d’elle il y avait encore à peine plus de quelques secondes. Cassandre opposait des arguments réfléchit, logique et, intérieurement Juliette le savait parfaitement, bien plus sage que ceux que sa passion débordante lui avait fait prononcé à la jeune femme. Cassandre démontait peu à peu les convictions de Juliette, certes sans aucune malice ni méchanceté aucune, mais cette dernière en éprouva une certaine forme de désappointement. Elle s’imagina alors avoir bêtement déçue celle qu’elle avait acquise, non pas comme psychologue, ni même comme professeur, mais bel et bien comme amie. Cette pensée mina doucement mais sûrement la jeune gothique, qui commença alors à sombrer doucement dans une de ces nombreuses mélancolie dont elle était coutumière... Une manière, somme toute comme une autre, d’échapper à la douleur qui s’empara alors cruellement de son coeur quelque peu meurtri, regrettant terriblement de s’être laisser aller à lui confier ses avis à propos de la situation des mutants et de leur position vis-à-vis du monde.

Soudain, et contre toute attente, Cassandre sembla avoir un mouvement de recul envers Juliette. Elle déroba doucement mais avec une fermeté certaine sa main de celles de la jeune gothique, et se leva de son coussin afin de faire quelques pas dans la pièce. Juliette fut heurté par ce geste... Avait-elle été désobligeante.. ? Insultante.. ? Pourtant, elle avait beau se remémorer ses paroles, rien de ce qu’elles avait dit à la jeune femme ne lui paraissait mériter pareil traitement. Puis, Cassandre lui exprima à son tour un avis bien tranché... Elle était son amie, sa confidente... et... Son professeur.. ? Juliette se demanda alors ce qu’elle devait comprendre au travers de ces paroles pour le moins troublantes, notamment concernant sur ce qu’elle ne pouvait lui offrir... Et puis tout à coup, comme si un voile avait été ôté des yeux de la jeune gothique, elle réalisa... Une fois de plus, sa passion l’avait emportée au-delà de ce qu’elle avait voulu s’autoriser. Pourtant, Juliette le savait bien... Elle ne savait pas faire de demi-mesures lorsque les sentiments entraient en ligne de compte. C’était précisément ce qu’il venait de se passer et, visiblement, Cassandre l’avait très mal pris, selon la jeune gothique qui ne doutait pas une seconde de son jugement concernant la réaction de la jeune femme. Ainsi, croyait-elle... Juliette baissa tristement la tête, terriblement gênée et, en même temps, affreusement coupable d’avoir, selon son habituel rabaissement de soi, brisé ce lien tellement intime qu’elle pensait avoir construit avec Cassandre. Il était vrai que Juliette appréciait énormément la présence de la jeune femme. C’était étrange pour une personne qui n’était encore qu’une étrangère il y avait à peine moins d’une heure de cela, mais ainsi fonctionnait la jeune gothique... Tout ou rien, mais jamais de demi-teintes. Ce qui n’aidait pas, il est vrai, à son intégration dans un cercle social que l’on nommait amis. Ceci étant, il était aussi vrai que Cassandre ne laissait finalement pas Juliette indifférente. Après tout Cassandre était une jeune femme plutôt séduisante... Non, ce n’était pas tout à fait exacte... Cassandre était une femme... Une femme véritable, que sa maturité sublimait aux yeux de la jeune gothique. Il en était ainsi aux yeux de Juliette. Pour elle, la maturité dotait les femmes d’une envoûtante séduction, qu’aucune jeune fille de son âge n’était en capacité d’avoir. D’ailleurs, c’était là un des plus grand mystère que Juliette n’ai jamais connu... Cassandre l’attirait-elle.. ? Assurément, la réponse était oui et Juliette ne s’en cacherait certes pas. En revanche, Elle nierait farouchement le moindre sentiment à son égard. Non pas qu’elle ne puisse en avoir un jour ou l’autre, si tant est qu’inconsciemment elle n’en possédait pas déjà. Fleur bleue était Juliette finalement... D’une sensibilité exacerbée, elle aimait sans définir avec exactitude les frontières à ne, parfois, jamais dépasser. Sans doute, était-ce une des raisons primordiales à son refus régulier de se lier avec les gens. Juliette savait que son amour, qu’il soit purement amical ou bien tendrement passionnée, se révélait bien souvent des plus envahissant.

‘’Vous avez raison Mademoiselle Deneos...’’ dit-elle alors d’un air penaud et résigné par défaut.

Juliette se releva lentement, puis elle enfila ses escarpins qu’elle avait retiré quelques dizaines de minutes plus tôt. D’un geste témoignant d’une habitude certaine, elle lissa les pans de sa robe afin de lui redonner une forme approprié, puis elle se dirigea vers la porte du bureau....

‘’Vous savez...’’ poursuivit-elle après s’être arrêtée une fois la main posée sur la poignet de la porte, sans pour autant se retourner ‘’Je trouve que la discussion que nous avons eu fut extrêmement enrichissante, j’espère que nous pourrons la reprendre un peu plus tard... Du moins, si vous en avez toujours envie, bien entendu...’’

Juliette était gênée, gênée et convaincu d’avoir briser cette connexion qu’il y avait eu entre elle et Cassandre, et comme de bien entendu elle en porta toute la responsabilité sur ses jeunes épaules... C’était de sa faute, une fois de plus.... Elle avait tout d’abord déçue sa mère en n’étant pas la petite fille que celle-ci aurait tant souhaitée, puis elle avait ensuite déçue son père en le mettant dans une situation des plus délicate à cause de son pouvoir de mutante... Et voilà que maintenant, elle venait de gâcher quelque chose qui aurait pu être très beau avec Cassandre... Finalement Juliette ouvrit la porte du bureau et sortit dans un mouvement souple et rapide à la fois. Pourtant, elle ne referma pas la porte immédiatement. Le regard de Juliette se perdit doucement dans le vide, et elle dit encore d’une voix éteinte à la jeune femme :

‘’ Je me souviens encore de mon tout dernier devoir de philosophie au lycée, vous savez mademoiselle Deneos... Le thème en était le suivant : L’homme à-t-il des mains de créateur, ou bien de destructeurs peut-être.. ?’’

Juliette laissa cette dernière phrase en suspend, et elle referma entièrement la porte du bureau de celle qu’elle pensait avoir définitivement perdue... Elle s’autorisa alors enfin un soupir las d’une infinie tristesse. De nouveau elle sentit les larmes lui venir, mais elle chassa ces dernières dans un vigoureux hochement de tête horizontal. Elle avait tout gâcher, une fois encore... Elle devait l’accepter, mais si cela faisait toujours aussi mal. Dans un souffle de courage, elle se décrocha enfin de la porte du bureau de Cassandre et se dirigea vers le bureau d’Olivier. Si Cassandre voyait juste, ce dernier pourrait sans doute donner des réponses concrètes aux grandes interrogation de la jeune gothique...

[ Arrow Direction le bureau d’Olivier (comment cela, je suis trop cruelle.. ?) ^^’’]
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