[NeXus 2.6]Départ pour un avenir incertain

Chambre de Cassandre

Après sa conversation avec les élèves au jardin, la jeune femme était passée rapidement par sa chambre. Fouillant ses affaires, elle avait mis la main sur deux foulards. Oui, ça ferait l'affaire pour ce qu'elle leur destinait. Elle ne savait pas encore qui viendrait la rejoindre exactement, et elle devait s'économiser pour ce qui allait suivre, aussi laissa-t-elle ce détail de côté, elle verrait bien assez tôt qui allait décider de l'accompagner ; elle composerait avec.
Elle redescendit d'un pas rapide en se servant des murs pour s'orienter rapidement. Elle ne voulait pas croiser Olivier à ce moment. Elle avait conscience qu'elle partait comme une voleuse, mais le voir maintenant réduirait sûrement sa belle détermination à néant.
Elle arriva dans le hangar encore vide, et se dirigea vers une forme rectangulaire drappée par une bâche. Ce véhicule ne servait pas souvent apparemment, mais avec l'arrivée massive d'étudiants, il leur faudrait sûrement investir dans des vans de la même gamme.
Cassandre saisit un pan de la bâche et la rabattit en arrière pour découvrir une petite camionnette, suffisamment spacieuse pour accueillir 7 personnes.
Elle ouvrit la porte et vérifia que les clés étaient sur le compteur.
Elle espérait que les élèves arrivent rapidement : le temps jouait contre eux. Elle continua donc à réfléchir en silence à ce qui les attendrait une fois à New York, tout en se servant des deux foulards pour se tirer les cheveux en une queue de cheval, ne laissant que sa frange inégale grignotter un morceau de son visage. Ils trouveraient leur utilité bien assez tôt.

Frank fit son entrée dans le hangar. Il avait enfilé un sweat-shirt qu'il avait laissé ouvert, et une paire de gant dépassait des poches. Il n'aimait pas l'idée de repartir à New-York pour aider cette journaliste, mais il n'avait pas envie non plus de laisser les NeXus partir sans lui.
Du coup sa bonne humeur avait disparu, mais pas son énergie, et il était fin prêt pour le voyage.
Voyant Cassandre à coté du van, il s'approcha.

"Vous ne comptez pas conduire quand même ?"

Le simple fait de la voir à coté de la portière conducteur lui donnait des sueurs froides. Et pourtant il ne s'étonnerait qu'à moitié si elle lui annonçait qu'elle pouvait le faire.

"Nan parce que... J'ai mon permis, et je suis sans doute pas le seul."

Sven et Fabrisio n'étant pas américain, il ne pouvait sans doute pas conduire ici, mais Léo l'avait certainement.

"Qu'est-ce que vous comptez faire une fois là-bas ? Fouillez son appart' et questionner les voisins ?"

Il avait prononcé ces paroles d'un ton ironique, il se voyait mal jouer les inspecteurs, surtout en compagnie d'une aveugle et d'une gamine.

Myou finissait de glisser ses gants, son BIC en sureté sur elle, quand elle repéra le van dans le quel Cassandre et Franck se trouvaient déjà.

Elle tâta la carosserie avant de dire quoi que ce soit aux deux occupants.

... Ca c'est cool...

Myou se demandait surtout s'ils avaient quelques capacités spéciales, signé Institut Xavier. Sinon, elle serait dessus. M'enfin même sans ça, elle saurait qu'elle aurait plus tard des moteurs à entretenir. Et ça, c'etait comme un retour aux sources : ce qu'elle aimait par dessus tout. Punaise, elle aurait du fouiller plus dans ce hangar géant... que cachait-il encore ?
Elle priait même pour que ce van se prenne un léger "'j'ton" pendant le voyage, histoire qu'elle ait de quoi bricoler ensuite.

Myou entra ensuite à l'intérieur, s'installant à l'arrière.

[ Chambre de Fabrisio]

Fabrisio arriva au Hangar. Non sans mal car il n'était encore jamais venu ici. Il avait donc eut toutes les peines à se repérer et à trouver le fameux point de rendez-vous. Mais il y était enfin parvenu et il constata avec soulagement qu'il n'était pas le dernier.

Il s'approcha des autres et, de ce fait, du véhicule. Il ne s'attarda pas à regarder ce dernier, n'y connaissant absolument rien en mécanique. Il avisa les portes arrières ouvertes et s'engouffra, sans un mot, à l'arrière. Il remarqua alors la présence de Myou, déjà installée et la salua d'un bref mouvement de la tête.

- Prête ? lui demanda-t-il.

Plus nerveux qu'il n'osait se l'avouer, il lui posa cette question plus pour s'occuper qu'autre chose. Il se doutait bien que si elle était là, c'est bien qu'elle était prête.

Après avoir quitté le jardin, Jess s'était dépêché de passé par la chambre qu'elle partageait avec Myou. Là, elle avait regardé avec hésitation sa tenue. Est-ce qu'elle devait la mettre ? Finalement, elle opta pour ne rien prendre. La mettre sous ses propres vêtements n'auraient servis qu'à la faire mourir de chaud après tout. Et puis cette hésitation était ridicule au final.

Elle alla d'un pas rapide jusqu'au hangar, se demandant elle aussi s'ils allaient prendre le jet, mais non. Un van les attendait, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Pas qu'elle n'aime pas le jet, mais elle avait de mauvais souvenir à l'intérieur.

Enfilant une veste marron elle entra dans le van à la suite de Fabrisio et Myou, allant s'assoir près d'elle. Jess restait silencieuse, se demandant ce que pensait les autres de leur mission sauvetage de cette anti-mutante. Est-ce qu'il pourrait réellement laisser faire ça sans ne rien faire ? Même en étant au courant de leur agissement ? Ça la troublait. Même si elle le méritait sans doute.

"Attendez-moi !!"

Sven arrivait en courrant dans le hangar. S'était-il perdu ? Ou bien avait-il seulement oublié ? Qui sait... Il s'avança avec les autres. Il avait pris deux énormes moufles en fourrure.

"Je savais bien que j'en avais quelque part. Elles sont en fourure de renne. Ca tient bien chaud. Par contre, je ne sais pas où on va, mais pourquoi Cassandre nous a demandé de prendre des gants ? J'ai pris mes grosses moufles pour plus de sûreté."

Tout en bouclant sa ceinture, il expliqua doctement à Franck.

"En fait, elles étaient rangées avec mes edredons d'hiver. Parce que j'ai fait une caisse avec tous les trucs chauds : edredons, couvertures, gants en renne, chaussettes bouclettes, et sèche-cheveu."

Un sourire aussi léger que d'ordinaire dérida le visage concentré de la jeune femme à l'arrivée de Frank. Elle était surprise qu'il soit le premier arrivé, mais surtout qu'il ait décidé de venir. Qu'est-ce qui avait bien pu le convaincre de se joindre à l'expédition ? Cassandre doutait qu'il adhère à sa vision des choses, et pourtant il était là et volontaire.

"Non, j'avais effectivement pensé que tu pourrais conduire à l'aller." répondit Cassandre en s'écartant de la porte conducteur pour laisser le jeune homme s'installer au volant. Frôlant la carosserie du bout des doigts, elle fit le tour du véhicule, ouvrit la porte passager et monta à ses côtés. Elle boucla calmement sa ceinture, le visage fixé sur le par-brise.
Le van était une automatique, comme la plupart des voitures américaine. Deux places à l'avant, et à l'arrière, deux rangées de trois sièges longeant les murs, ce qui laissait un peu d'espace au milieu pour marcher.

"Je ne te savais pas la fibre policière, Frank, tu ne seras pas déçu." éluda-t-elle non sans un sourire en coin au mutant. Elle le connaissait certes moins que Jessica avec qui elle avait déjà vécu bien des événements, mais elle sentait bien souvent dans ses paroles qu'il ne la prenait pas totalement au sérieux. Cette considération faite, il était d'autant plus étonnant qu'il ait accepté de venir. Peut-être pensait-il palier à ses propres faiblesses...

"Je vous expliquerai en route. Attendons les autres." dit-elle simplement. L'attente ne fut pas longue. Elle leur avait donné 5 minutes et au final, ils étaient tous venus, même Léo qui n'avait pourtant pas assisté à l'entraînement. La présence de Jessica, Myou et Fabrisio lui fit un pincement au coeur : ils avaient vécu le Camp Labrador, et pourtant ils lui faisaient encore suffisamment confiance pour venir alors même qu'ils savaient l'entreprise relativement risquée. Elle ne dit rien, mais tourna légèrement la tête sur le côté, comme pour les écouter s'installer. Chacun d'eux était unique mais formait son équipe. Elle ressentit soudain comme une immense soulagement de ne pas avoir à y aller seule. Un élan de gratitude lui fit monter les larmes aux yeux. Elle avait toujours été seule face aux intrigues de la vie, mais là... Oui, il y avait bien une famille à l'institut. La jeune femme se contenta de retourner son visage vers l'avant.

"Direction New York, une fois dans le centre-ville, je t'indiquerai le chemin." dit-elle à l'intention de Frank. Une fois dehors, pas de marche arrière.
Une fois en route, Cassandre se cala dans son siège, la tête en arrière contre l'appui-tête comme si elle regardait par un toit ouvrant inexistant. Contrairement à ce qu'elle avait affirmé à Frank, elle ne dit rien de tout le trajet, qui dura environ une demi-heure. La soirée s'annonçait déjà dans le ciel. Lorsqu'il arrivèrent à NYC, le soleil était couché.

New York